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Des ados parfaits
7/10 Une histoire bien sympathique et prenante. Le suspense côtoie assez vite les réflexions quant au clonage. Des interactions intéressantes entre les personnages, notamment vers la fin de l’ouvrage.
18/07/2015 à 09:12 1
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Détective Conan Tome 1
7/10 Habituellement peu réceptif au phénomène manga, j’ai pris celui-ci pour (me) tester, et j’ai bien aimé. L’univers de la littérature policière et de la BD japonaise s’y marient très bien. L’humour et les traits volontairement gamins passent facilement, l’univers de ce Détective Conan commence à naître, et les diverses affaires rencontrées, sans jamais bouleverser le genre ni le révolutionner, sont résolues avec suffisamment de malice pour donner envie de connaître la suite.
18/07/2015 à 09:11 4
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Lady Commandement
7/10 Une histoire certes simple mais efficace, et une plume prenante. De l’humour bien mené, des personnages caustiques (ce couple qui écrit des récits paillards dont les titres parodiques auraient tous pu figurer dans la saga de Gabriel Lecouvreur), et pas le moindre temps mort. Il est parfois inutile de chercher l’originalité ou l’exotisme, à partir du moment où l’ouvrage séduit et divertit. C’est ici le cas.
18/07/2015 à 09:09 1
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Harpicide
8/10 Un soldat est mort en Guyane. Appelé sur place, Luc Mandoline, embaumeur de son état et également ancien militaire, s'y rend avec son camarade Sullivan et Elisa, son amie journaliste. Si le déplacement est a priori purement professionnel, le trio se rend vite compte que les circonstances de la mort du malheureux sont étranges, les impacts des balles laissant plutôt penser à une exécution qu’un accident.
C’est par cet ouvrage que commence la série consacrée à Luc Mandoline, alias l’Embaumeur. Signé par Michel Vigneron, dont on avait, notamment, pu louer la grande qualité du Puits de la perversion, le roman frappe fort. Très fort. Sur une intrigue dans le fond assez classique, l’auteur tisse une histoire que l’on prend un incroyable plaisir à lire. Les personnages, plongés en pleine Guyane, avec sa faune, sa végétation, son climat et ses spécificités culturelles, vont en baver autant que suer, et devoir affronter un trafic solidement bâti. L’humour y est omniprésent, pas toujours très fin, mais qu’importe, puisque les réparties entre les protagonistes font leur effet. C’est également au niveau de la violence que Michel Vigneron y va franchement. Les fusillades et poursuites ne sont certes pas si nombreuses, mais certaines scènes marqueront probablement les esprits, comme ces tortures pratiquées sourire aux lèvres par Luc et son comparse en pleine moiteur guyanaise.
Voilà donc le premier jalon d’une série qui s’apparente beaucoup à celle du Poulpe. Humour ravageur, plume décomplexée, ton corrosif, un auteur à chaque ouvrage. Celui-ci, préfacé par Franck Thilliez, constituait un très bon cru et annonçait déjà d’autres cuvées tout aussi enviables. Dans un paysage littéraire parfois trop au garde à vous, la saga consacrée à Luc Mandoline ose rompre les rangs et se jouer des codes pour notre plus grand plaisir.18/07/2015 à 09:01 1
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Ne deviens jamais vieux !
8/10 Buck Schatz apprend de la bouche d’un ami mourant qu’Heinrich Ziegler, le nazi qui l’avait torturé pendant la guerre, n’est pas mort comme on l’a officiellement cru. Pire : il se serait enfui d’Allemagne en emportant avec lui de nombreux lingots d’or. Si Ziegler est encore en vie, Buck est bien décidé à lui rendre une petite visite qui ne sera pas que de courtoisie.
Premier ouvrage de Daniel Friedman, ce livre pose les jalons des enquêtes de Buck Schatz. Ancien policier de Memphis, aujourd’hui âgé de quatre-vingt-sept ans, la vieillesse le contraint, lui et sa femme, à être particulièrement vigilant quant à sa santé. Néanmoins, c’est un personnage sacrément haut en couleur : il continue de fumer comme un sapeur, multiplie les traits d’humour meurtriers, et assène à une grande partie du monde un diagnostic d’un rare cynisme. Son fils est décédé, et il continue de voir son petit-fils, surnommé Tequila mais que Buck afflige bien volontiers d’autres pseudonymes d’inspiration éthylique. Daniel Friedman signe ainsi un roman parcouru d’un humour caustique, dans les réparties comme les situations, et l’on se souviendra par exemple longtemps de ce braquage bien fumeux organisé par Buck et son petit-fils. Parallèlement, l’intrigue, classique, est habilement composée, avec un lot de personnages aussi multiples que suspects, du révérend interlope à sa sculpturale épouse, en passant par un hypothétique agent du Mossad bâti comme un roc et un agent de recouvrement particulièrement zélé. C’est finalement la personne de Buck Schatz qui retient le plus l’attention, à la fois dur à cuire dans son ancien temps au point que Don Siegel l’aurait approché pour lui demander des conseils pour composer L’Inspecteur Harry, et également un homme dévoré par les affres du temps.
Corrosif et intelligemment mené, voilà un roman policier de très bonne tenue qui s’achève sur une scène marquante où un conseil formulé par Eisenhower va rendre un immense service à notre estimé papy. On a déjà envie de se ruer sur la suite, Ne deviens jamais pauvre !.18/07/2015 à 08:57 3
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Lisier dans les yeux
4/10 Un ouvrage à mon goût trop simpliste. Trop rapidement, les grandes lignes de l’intrigue apparaissent, quasiment dès le premier chapitre, et pas vraiment de surprise, d’audace ni de lignes de force par la suite. C’est vraiment balisé, archi lu, et sans saveur particulière. Le seul élément qui sauve cet opus est l’humour, parfois croustillant, notamment quand Gabriel quitte la Goulue, entraîneuse obèse, à moitié nu et tombe sur Bernard Hinault. Mais, mis à part ces trop rares étincelles d’originalité, ça reste bien plat.
28/06/2015 à 17:20 2
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Death Note tome 1
9/10 Un manga détonnant où se brassent le roman à énigme, le suspense et le fantastique. Un duel à distance épique entre deux limiers, un dieu de la mort matérialisé avec juste ce qu’il faut pour le rendre inquiétant, un livre magique aux multiples facettes et à l’emploi déconcertant, pour ce premier ouvrage de la série. Je serai assurément au rendez-vous des suivants.
28/06/2015 à 17:18 3
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Tu garderas le secret
6/10 Subitement, Katell et ses frères doivent quitter Paris pour rejoindre la Bretagne. La décision a été prise par leur mère suite à une terrible nouvelle : la grand-mère des adolescents vient de décéder. Cependant, ce départ précipité ne constitue pas la seule énigme. Peu de temps après leur arrivée, Katell apprend que la défunte n’est pas morte accidentellement mais a été assassinée. Dès lors, le cours du temps s’emballe : la mère est enlevée, un étrange Sir John et ses sbires apparaissent, et un lien avec des pratiques druidiques apparait. Katell serait-elle porteuse de pouvoirs paranormaux hérités du fond des âges ?
Premier ouvrage de la série Finisterrae, ce Tu garderas le secret présente rapidement les atouts aptes à satisfaire le jeune lectorat auquel se destine l’ouvrage. Des adolescents bien croqués, des dialogues et des préoccupations crédibles, et des secrets qui ne cessent de se dévoiler en terres bretonnes. [per|Bocquenet-Carle+Jeanne] sait donner vie à un récit, planter un décor et porter des mots justes sur les sentiments de ses personnages. Sans réels temps morts, l’intrigue est prenante, l’histoire allègre, et l’ouvrage s’achève de manière suffisamment judicieuse pour que les lecteurs aient envie d’en connaître la suite. Les nombreuses touches fantastiques – usages sorciers, cérémonies secrètes, expériences parapsychiques – sont bien décrites et exciteront l’intérêt des jeunes férus de magie. Ce qui est aussi flagrant, c’est cette volonté de teinter l’ensemble d’un sentimentalisme de bon aloi, avec notamment la passion qui se manifeste entre Katell et le beau Tristan, même si elle cumule parfois certains clichés et scènes téléphonées. D’autre part, l’écrivaine peine parfois à introduire de l’humour lors de quelques passages, au risque de les rendre invraisemblables, comme cette joute au cours de laquelle l’adolescente justifie auprès de son père qu’elle peut essayer de venir en aide à sa mère inexplicablement disparue avec, comme argument massue, le fait qu’elle n’a pas d’examens scolaires à venir.
Parfois inégal et attendu dans sa mise en scène, ce livre de [per|Bocquenet-Carle+Jeanne] se laisse néanmoins lire avec plaisir. Et les écueils que noteront les lecteurs les plus aguerris n’en constitueront probablement pas pour les jeunes qui se laisseront happer par le récit ponctué de touches salvatrices de sortilèges celtiques.28/06/2015 à 17:15 1
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Monopolille
8/10 Philippe Declerck, en bon artisan de la prose, continue de nous réjouir de ses textes simples et efficaces, en lorgnant cette fois-ci plus du côté du roman noir que de celui à suspense. Il est décidément l’un de ces écrivains discrets et talentueux dont chacun des ouvrages constitue un rendez-vous que l’on s’en voudrait de rater.
28/06/2015 à 17:15
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Sur mes gardes
7/10 Une histoire très sombre, où la langue de Franz Bartelt emprunte à la fois au cynisme le plus profond et des envolées dignes de Michel Audiard, jusqu’à une chute certes aisément devinable mais nécessaire. Les traits d’Honoré, dignes d’illustrations qui auraient pu être apposées à un roman noir américain des années 1950 ou 1960, soulignent cette ambiance lourde et pesante.
17/06/2015 à 16:58 2
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Ne vous disputez jamais avec un spectre
7/10 Une histoire de possession de prime abord simplissime mais très bien menée et écrite. Des instants de pur suspense pour les jeunes lecteurs et quelques scènes joliment troussées.
17/06/2015 à 16:57
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La Belge et la Bête
6/10 Un opus du Poulpe où le bon grain côtoie l’ivraie. Des jeux de mots impayables, de l’humour à chaque page, une intrigue plus fine que prévue avec une relecture intéressante du « Retour de Martin Guerre », et un cahier des charges bien respecté. A côté de cela, beaucoup de facilités dans l’histoire, des passages volontairement humoristiques mais qui s’appuient trop sur le gras et le décomplexé et finissent en scènes improbables et grandguignolesques. Certes, l’ensemble est correct, mais il ne restera pas bien longtemps en ma mémoire.
17/06/2015 à 16:56 4
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M'as-tu vu en cadavre ?
7/10 Je suis toujours autant fan de la griffe visuelle très atypique de Tardi, qui se marie ici très bien à mon goût à l’univers de Léo Malet. Une histoire prenante aux diverses ramifications, même si j’ai trouvé que les explications venaient un peu trop en cascades dans les ultimes planches.
17/06/2015 à 16:54 4
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Le Train bleu
7/10 Une BD très agréable, avec un joli coup de crayon de la part de Marc Piskic au service d'une intrigue efficace. Ce n'est pas l'adaptation de mon roman préféré d'Agatha Christie, mais l'ensemble se dévore rapidement et avec enthousiasme.
17/06/2015 à 16:53
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Blanche et la bague maudite
9/10 Avec son effervescence créatrice, sa restitution de lieux et époques passés, et sa plume émérite, Hervé Jubert signe un véritable bijou, aussi magnifiquement taillé et ensorcelant que le joyau après lequel courent tant de ses créatures d’encre dans cet ouvrage. En sera-t-il de même pour Blanche et le vampire de Paris ? Très probablement. L’on en vient surtout à se poser une question hautement improbable – à étudier dans la tempérance que nécessite l’emploi de tels termes – et pourtant si évidente à la lecture de telles réussites littéraires : Monsieur Hervé Jubert, pourquoi ne violenteriez-vous pas le concept de la trilogie pour lui donner de nouveaux enfants ?
17/06/2015 à 16:48 1
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Scarface
9/10 Tony Guarino va mourir. Une balle. Tirée par un policier. Tony était devenu l’un des gangsters les plus redoutés de Chicago. En ces ultimes instants de lucidité, il revoit son parcours.
Adaptation d’un roman d’Armitage Trail, cette bande dessinée séduit immédiatement par son esthétique. Avec des couleurs pastels, magnifiquement feutrées, tirant sur des teintes et textures reconnaissables au premier coup d’œil, Christian De Metter dispose d’une patte remarquable, que l’on se plaira également à retrouver dans son adaptation du roman de Dennis Lehane, Shutter Island. Le récit, datant de 1929, met en lumière l’ascension de Tony Guarino, ancien soldat de la Première Guerre mondiale, blessé héroïquement au visage au cours du conflit, et ayant gravi les échelons du crime jusqu’à en devenir l’un des principaux dirigeants. Avec retenue et sobriété, son existence est parfaitement crédible. Les divers personnages sont très bien croqués, tant du point de vue psychologique qu’artistique, avec à la clef de belles réflexions sous-jacentes quant à la famille, l’amour et la destinée.
En se fondant sur un récit qui ne prendra jamais la moindre ride, Christian De Metter a rendu un hommage vibrant et étincelant à Armitage Trail et à son univers, à travers cette bande dessinée au charme évident et indéniable. Gageons qu’à la mesure de l’intemporalité du texte originel, cet opus est appelé à marquer durablement les esprits.17/06/2015 à 16:48 3
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Ame rouge
Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido
8/10 Toujours aussi bon. Un régal visuel et une intrigue, même si je la trouve un cran en-dessous des autres, prenante.
25/05/2015 à 18:50 1
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La Capture du tigre par les oreilles
5/10 Une nouvelle sympathique, fondée sur l’humour et une contrainte littéraire (chaque phrase commençant par une lettre, par ordre alphabétique). Rien d’extraordinaire à mon goût dans l’histoire, la narration ou les personnages, mais ça permet de passer un bon moment. En revanche, pas certain que cette histoire me marque durablement.
25/05/2015 à 18:48 2
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Monsieur Méchant-garçon !
6/10 Une histoire déjà lue et relue, même ailleurs dans l’imposante bibliographie de R. L. Stine. Néanmoins, la sauce prend, au moins en partie, et j’ai trouvé le récit plus profond, au même titre que les personnages, avec des introspections, certes rapides, mais plus développées que dans les autres ouvrages de la série.
25/05/2015 à 18:47
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Police scientifique : la révolution
7/10 La police scientifique est désormais une spécialité de la maréchaussée. Vulgarisée par les émissions télévisées, le cinéma et la littérature, elle constitue même aujourd’hui un enseignement dans certains lycées. Cependant, peu de gens savent réellement en quoi elle consiste. Ce livre, comme tant d’autres, permet d’y voir plus clair quant à ces techniques plus souvent fantasmées que réellement connues.
Jacques Pradel exploite diverses affaires françaises pour illustrer ses propos. Le petit Grégory, les Flactif au Grand Bornand, Caroline Dickinson, la mort de Lady Di, autant de jalons qui ont marqué les esprits et qui parleront à nombre de lecteurs. Au gré de ces épisodes, l’auteur revient sur leur histoire, les avancées, la victoire de la science et, parfois, son échec. C’est également l’occasion de revenir sur des techniques bien précises comme l’étude de l’ADN, l’entomologie, l’exploitation de l’odorat, etc. Avec un carnet central de photographies et autres illustrations, on comprend mieux le travail de fourmi des techniciens de la criminalistique, leurs manières de procéder, leurs façons d’exploiter le moindre indice. Au-delà des clichés qui enveloppent ces hommes, on se rend également compte que leurs avis, loin d’être infaillibles, n’ont pas toujours brillé dans les prétoires, au point que leurs interventions, si humaines et quelquefois mal préparées, ont plus nui à la justice que permis de convaincre les jurés.
Même si cette tendance des notes explicatives agace lorsque ces dernières oscillent entre la simple ligne et le double paragraphe qui se poursuit sur la page suivante, sans compter une conclusion que certains jugeront trop éloignée des préoccupations des experts comme des lecteurs, le grand mérite de cet ouvrage est d’offrir la possibilité à ces spécialistes de parler. Ils nous confient tout, des débuts hésitants des sciences forensiques à la nécessité perpétuelle de corriger leurs pratiques. De la joie de pouvoir mettre un terme à une enquête au désarroi de preuves inexploitables. Des prodigieuses avancées à la perspective d’une société entièrement contrôlée par une science omnipotente.
Les férus de la série des Experts regretteront, peut-être à tort, que seuls des exemples français aient été exploités. De même, ce livre, qui ne s’est d’ailleurs pas fixé cet objectif, ne saurait composer une bible en la matière. Néanmoins, son immense avantage est de laisser ces professionnels nous conter leur science, voire leur art, avec leurs propres mots, Jacques Pradel s’effaçant avec beaucoup de décence face à ces témoignages.25/05/2015 à 18:44