El Marco Modérateur

3260 votes

  • L'Etranger dans le grenier

    Benoît Séverac

    7/10 En raison de la crise de la covid et du confinement, les parents de Cécilia, Martin et Océane préfèrent les envoyer chez leur grand-mère à Toulouse. Sauf que Cécilia entend de curieux bruits venant du grenier. Sur place, les enfants découvrent Diané, migrant venant de Guinée-Conakry, dont la sœur Kourouma est prise en otage chez leur oncle, un odieux esclavagiste. Les trois enfants n’hésitent pas à venir porter secours à ces sans-papiers.

    Voici Benoît Séverac qui entre dans la collection « Flash Fiction » avec ce roman panachant intrigue policière et littérature blanche. Rappelons que les ouvrages parus dans cette série ont été testés et relus par une orthophoniste, avec, entre autres, une mise en page aérée, une police d’imprimerie spécifiquement travaillée pour faciliter la reconnaissance des lettres et un vocabulaire adapté. Ici, en raison de la concision du récit, on est aussitôt happé par l’histoire, brève et sans le moindre temps mort, aux côtés de ces trois gamins prêts à tout, même à risquer leur vie, pour aider ces deux enfants tombés sous l’emprise d’un individu sans scrupule. Un roman au cordeau, sans effet de manche ni péripétie superflue, où la tension du suspense vient se mêler à des questions intemporelles sur l’assistance à autrui, la fraternité ou le sens du sacrifice. Dans le même temps, Benoît Séverac dépeint des personnages très crédibles, de leurs attitudes à leurs dialogues, et même s’il manque peut-être quelques rebondissements ou alors un axe scénaristique plus original, l’auteur préserve avec talent l’attention de son lectorat du début à la fin.

    Un ouvrage de belle tenue, intelligent et humain, qui conviendra à tous les lecteurs, quel que soit leur niveau et leur âge.

    03/05/2022 à 06:55 1

  • L'Héritage des Templiers

    Steve Berry

    8/10 A Copenhague, l'ancien agent du département de la justice américaine Cotton Malone et son amie Stéphanie Nelle entrent en possession de documents relatifs à un trésor qu'auraient légué les Templiers, un ordre monastique datant du douzième siècle. Parallèlement, une troupe de descendants de ces Templiers est prête à tout pour récupérer ces étranges informations, leur permettant ainsi de redorer leur blason et de faire renaître à la face du monde leur caste. L'aventure va alors tous les mener à Rennes-le-Château où les attendent des secrets propres à bouleverser l'Eglise.

    Après Le troisième secret, Steve Berry poursuit son œuvre littéraire consacrée à des énigmes religieuses, et ce nouvel opus est une nouvelle réussite. L'auteur est un excellent conteur, sachant alterner les descriptions merveilleuses des lieux visités, la peinture des émotions de ses personnages ainsi que les scènes d'action tonitruantes. Par ailleurs, même si la thèse défendue par Steve Berry peut paraître contestable ou blasphématoire, il faut cependant porter à son crédit l'extraordinaire travail de préparation et de documentation qui a été nécessaire à l'élaboration de ce roman. Et le lecteur tirera très probablement un très grand plaisir à lire ce thriller, bâti comme un bon film d'action à l'américaine, et sachant enchâsser le récit de nombreux détails historiques pertinents.

    D'autres aventures de Cotton Malone sont d'ailleurs déjà disponibles : il s'agit de L'énigme Alexandrie et La conspiration du temple.

    04/03/2009 à 13:03 1

  • L'Homme à la bombe

    Christian Roux

    9/10 Larry est au chômage. Allant, sans résultat, d’entretiens d’embauche en désillusions, il n’en peut plus, et, presque PAR bravade, confectionne une fausse bombe. Sauf que tout le monde la croit vraie. Au point de prendre le dessus sur de véritables braqueurs et d’emporter, comme unique butin, Lu, une gamine au charisme insensé. C’est le début d’un long périple en France…

    L’auteur du remarquable Braquages revient chez Payot Rivages pour ce roman détonnant, au propre comme au figuré. La situation est rapidement posée, et l’on entre immédiatement dans le vif du sujet. Larry, ingénieur noir, brisé moralement par le chômage et la séparation avec sa famille, commet l’irréparable en créant cette bombe factice. Cela aurait pu être le début d’un énième thriller à l’américaine, pétaradant et invraisemblable : il n’en est rien. En adressant, en fin de livre, une pensée à Jim Thompson et David Goodis, Christian Roux s’inscrit de fait dans la tradition du roman noir. Les protagonistes sont heurtés, broyés par la situation économique et sociale, au point de les pousser aux dernières extrémités. L’engagement de l’écrivain est total, en mettant en exergue un individu lambda, dépassé par une situation dans laquelle il finit par s’enfermer comme une gangue mortifère.
    On se prend de compassion pour ce personnage, Larry, à la fois sympathique et pathétique, qui pourrait être n’importe lequel d’entre nous. Parallèlement, Lu est une scélérate atypique, prompte à aiguiser les appétits sexuels de ses contemporains, ce qui débouchera, comme on s’y attend, sur des embrouilles supplémentaires. Christian Roux n’oublie nullement l’humour, dans les situations comme les dialogues, compensant ainsi la noirceur du récit.

    Tout à la fois sombre et désopilant, cet Homme à la bombe ne peut laisser indifférent. Avec un final aussi inattendu que hautement symbolique, ce livre très court – environ cent-cinquante pages – marquera durablement les esprits par son ton, sa justesse, mais aussi par sa louable propension à éviter les clichés du genre. À cet égard, même si y sont abordés les thèmes du chômage et de la souffrance au travail, il se montre suffisamment éloigné par son intrigue de celles des Visages écrasés de Marin Ledun et du Couperet de Donald Westlake pour se montrer original et intéressant.

    25/06/2012 à 17:23 1

  • L'Homme à la peau de bique

    Maurice Leblanc

    9/10 A Saint-Nicolas, tout le monde voit un véhicule foncer dans le village avant de disparaître avec, à son bord, un conducteur « couvert d’une peau de bique, coiffé de fourrure, le visage masqué de grosses lunettes » ainsi qu’une passagère « dont la tête ensanglantée pendait au-dessus du capot » tandis que la malheureuse hurlait. La femme est retrouvée dans un virage impossible à négocier à vive allure, décédée, mais le chauffeur s’est volatilisé. L’affaire se complique encore par la suite au point qu’un journaliste écrit : « Tous les Sherlock Holmes du monde n’y verraient que du feu, et Arsène Lupin lui-même, passez-moi l’expression, donnerait sa langue au chat ». Sauf qu’Arsène Lupin en personne est piqué dans son amour-propre et résoudre à distance cette énigme… en s’appuyant sur un célèbre écrit d’Edgar Allan Poe.
    Une histoire très prenante et où le tragique de la situation de départ – des morts et une femme à la tête écrasée par une grosse pierre, tout de même, contraste avec la légèreté de la démonstration faite par l’immense Arsène Lupin. Une solution finalement bête comme chou et d’autant plus prenante, primo, qu’elle se montre crédible et, deuxio, elle est le prétexte pour Maurice Leblanc d’incliner son chapeau à l’égard de Poe avec la formule suivante : « Vous voyez bien que ma lettre n’était pas absolument inutile, et que l’on peut se permettre de redire aux gens ce qu’ils n’ont appris que pour l’oublier ». Un excellent moment de lecture.

    18/05/2022 à 18:00 1

  • L'Homme aux yeux de napalm

    Serge Brussolo

    8/10 Encore une fois, Serge Brussolo fait preuve d’une imagination débordante dans ce récit fantastique. Pêle-mêle, on y découvre des jouets mutants, des dimensions parallèles où rêve et réalité se superposent, une secte dont les adeptes jouissent quand ils sont éviscérés, des entités extraterrestres aux desseins bien étranges, et les codes habituels des fêtes de Noël travestis en rites insolites. On retrouve cette patte si caractéristique de l’auteur, avec une langue très travaillée et des univers complètement fous, et un récit déroutant pour le lecteur qui n’a jamais arpenté les sentiers tracés par Serge Brussolo. L’homme aux yeux de napalm ressemble à bien des égards à Dreamcatcher de Stephen King et à quelques-unes de ses autres histoires ayant trait à l’enfance (Ca notamment) ainsi qu’à d’autres œuvres de Brussolo comme La nuit du Bombardier.
    Probablement pas son écrit le plus facile pour quiconque s’essaiera à cet auteur, mais pour les habitués, une fois qu’ils seront rentrés dans le récit, ce sera une nouvelle démonstration du talent halluciné de cet auteur-phare.

    25/08/2008 à 19:05 1

  • L'Homme des foules

    Edgar Allan Poe

    6/10 A Londres, le narrateur prend plaisir à observer la foule – ou plus exactement les foules, puisqu’il se plaît à classer les individus dans des catégories bien distinctes, jusqu’à ce qu’un « vieux homme », entre soixante-cinq et soixante-dix ans, attire son attention, et il se décide à le suivre. Il en tirera une étrange morale quant à cet être, de prime abord anodin, et finalement très atypique. Une nouvelle sans humour ni fantastique, certes intrigante, mais au début assez longuette (même si c’est brillamment écrit, il faut en attendre la moitié presque exactement pour voir arriver ce monsieur que le conteur va pister), et la chute, particulière, pourra sembler déroutante, voire décevoir.

    07/06/2020 à 17:59 1

  • L'Île de la fée

    Edgar Allan Poe

    6/10 Un texte plaisant où le narrateur, porté sur la contemplation en vient à découvrir une île autour de laquelle passe une femme aux allures de fée dans une embarcation. Des réflexions sur ce qu’est la beauté, notamment dans les arts, avant qu’il ne vienne à nous conter son expérience d’admiration où les ombres et leur pouvoir vont avoir leur importance. Je ne suis pas certain que cette nouvelle me marquera, néanmoins, j’en ai apprécié la lecture.

    21/06/2020 à 19:23 1

  • L'Île du Crâne

    Anthony Horowitz

    7/10 Quelque part entre l’univers d’Harry Potter et Percy Jackson, avec évidemment le talent naturel et éprouvé d’Anthony Horowitz, un récit à la fois prenant, parfois angoissant, de temps en temps amusant. Je ne suis pas un aficionado de la sorcellerie et du traitement qui en est fait en littérature jeunesse, mais l’ensemble est intéressant et je comprends parfaitement que nombre de mes élèves aient succombé au charme de cet opus.

    03/07/2017 à 18:11 1

  • L'Indicible

    Howard Phillips Lovecraft

    7/10 … ou comment deux amis discutent près d’un cimetière. L’un, Carter, le narrateur, est écrivain, féru de surnaturel (une sombre histoire familiale l’obsède) et persuadé de l’existence de forces occultes, tandis que son ami, Manton, ne croit qu’au « bon sens ». Mais une rencontre fera basculer les convictions cartésiennes de Manton. Une langue raffinée, une atmosphère pesante et anxiogène habilement plantée, et un dénouement classique mais efficace. Je n’ai pas boudé mon plaisir, loin de là, mais je ne suis pas persuadé de me souvenir longtemps de cette nouvelle, non pas en raison de sa – grande – qualité, mais surtout parce que rien de très mémorable n’émerge à mes yeux de l’ensemble.

    21/06/2020 à 19:30 1

  • L'instinct de la meute

    Doug Allyn

    9/10 Doug Allyn est un écrivain de premier ordre. Avec ses histoires brillantes, ses protagonistes si denses et son sens inouï pour magnifier l’espèce canine, il se singularise avec une élégance et un panache ahurissants. Ayant écrit peu de livres, les occasions de pénétrer son univers si original sont si rares qu’elles ne peuvent être manquées.

    22/09/2013 à 18:24 1

  • L'Instinct maternel

    Barbara Abel

    9/10 Jeanne et Richard avaient tout pour réussir leur mariage. Pourtant, le temps, leurs sentiments réciproques et des vents contraires les ont progressivement éloignés l’un de l’autre. S’ils semblent heureux, ça n’est qu’en apparence. Richard finit par annoncer à sa femme qu’il va la quitter. Dans un accès de fureur, Jeanne tue Richard dans ce qui ressemble à un banal accident. Mais même de sa tombe, Richard poursuit son travail de destruction : sans héritier mâle, Jeanne ne peut hériter de la fortune de son défunt mari. Pour toucher ce patrimoine, elle se rapproche de Suzanna, la maîtresse de Richard enceinte de ce dernier, et met en place un plan diabolique pour capter la fortune.

    Prix du roman policier du Festival de Cognac en 2002, ce livre de Barbara Abel mérite amplement les éloges reçus. Avec une écriture soignée, le lecteur suit la lente descente aux enfers de la jeune portugaise, faite prisonnière par cette veuve noire mue autant par la soif de vengeance que l’appât du gain. Tout se fait lentement, par paliers successifs, avec une rare ingéniosité autant qu’avec un réalisme qui fait froid dans le dos. Tous les personnages sont croqués avec intelligence, dans leurs névroses comme dans leurs errements. Suzanna, en victime recluse, est bouleversante de sincérité, tandis que l’on s’étonnera d’éprouver des sentiments ambivalents pour Jeanne, à la fois abjecte de cruauté et parfois touchante dans son aliénation.

    Une œuvre infernale, qui prend aux tripes en même temps qu’elle interroge sur les démences humaines, avec des moments particulièrement forts, comme ce vingt-cinquième chapitre où se déploie toute l’envergure de la folie de la geôlière.

    12/03/2014 à 18:12 1

  • L'oeil du témoin

    Carole Martinez

    9/10 Dans le village de Rochesson, il ne se passe habituellement pas grand-chose. Noé, déçu de ne pas avoir pu partir avec ses camarades en voyage scolaire, observe les alentours avec son télescope. Il voit alors Marguerite, la brave bibliothécaire, se faire étrangler. Il y a un autre témoin, une jolie jeune fille de son âge, qu’il surnomme dans un premier temps « Vague ». Qui a bien pu assassiner une quinquagénaire aussi inoffensive que la victime ? Aidé de sa nouvelle amie – pour laquelle il a le béguin, Noé enquête.

    Avec ce roman, Carole Martinez enchante. Certes, le postulat du malheureux témoin a déjà été moult fois employé. Mais il y a un véritable envoûtement qui se dégage des pages au fur et à mesure de l’histoire. La plume de l’écrivaine est admirable ; ce n’est pas parce qu’elle s’adresse à des jeunes lecteurs qu’elle est simpliste, au rabais. Tout y est poétique, joliment tourné. Les personnages, nombreux – les deux limiers comptabilisent soixante-deux suspects – et tous sont admirablement retranscrits. Depuis les parents de Noé – des aveugles à qui leur fils joue un tour pendable en mettant le capharnaüm dans l’appartement pour qu’ils pâtissent de leur décision de le garder avec eux – en passant par ces inénarrables personnes âgées vivant dans le village, chaque description et chaque situation mettant en scène ces individus deviennent, au choix, un petit délice d’humour ou d’humanité, quand ce n’est pas les deux à la fois. L’intrigue est également habilement tournée, et l’on s’achemine lentement vers une résolution très crédible, habile et efficace, mettant en relief l’accablement humain. Et la manière dont Noé et sa camarade découvriront le coupable du meurtre est adroite et marquante.

    Un exquis moment de littérature policière pour les jeunes, magnifiquement rédigé, et qui emporte de la première à la dernière page.

    26/07/2017 à 08:38 1

  • L'Ombre de Janus

    Laurent Scalese

    8/10 Un très bon polar, qui tire selon moi sa force de son authenticité - sacré travail de documentation et de terrain de la part de l'auteur - et du final où l'identité du tueur n'apparait qu'à la toute dernière ligne du livre.

    17/06/2006 à 09:36 1

  • L'Origine du mal

    Gilles Haumont

    7/10 Dans un futur proche, un terrible virus mutant anéantit la population du continent nord-américain. Est aussitôt créée l’INGEN, l’International Genetic Agency, une organisation ayant pour vocation de veiller au bon déroulement des recherches en matière de génie génétique. Parmi ses nouvelles recrues se trouvent Guillaume Beaumont, un jeune Français au talent indéniable, et deux de ses amis. Une série d’éliminations ciblées va venir décimer les rangs des élites de l’INGEN. Guillaume est alors chargé d’enquêter et mettre à nu le complot ainsi que ses instigateurs.

    Gilles Haumont signe un premier roman riche et ambitieux. Le style s’impose rapidement de lui-même : la langue de l’auteur est belle, très agréable à lire, les divers personnages rapidement mis en scène, le tout au gré de scènes passionnantes. Le lecteur est aussitôt plongé dans les débats houleux entre les divers courants de pensée concernant l’évolution et la génétique. Les assertions y sont nombreuses et passionnantes, intelligemment présentées, vulgarisées sans pour autant être simplificatrices. De même, des notions religieuses et géopolitiques viennent enrichir le récit. Gilles Haumont sait indéniablement planter un décor, y faire s’ébattre des protagonistes denses et crédibles, et leur faire mener une investigation captivante.
    Le seul véritable reproche que l’on pourrait lui adresser concerne la construction de l’ouvrage. Schématiquement, on assiste à une enquête, certes captivante, puis vient la découverte du territoire nord-américain, qui fera obligatoirement penser à Je suis une légende de Richard Matheson. Succède alors une série de scènes faisant furieusement penser à du Agatha Christie, et ensuite une autre courte partie où l’ésotérique et le scientifique s’entremêlent. L’ensemble se lit avec délectation, il s’agit d’une évidence, mais cette succession de genres peut déstabiliser, voire décevoir.

    Entre thriller, livre fantastique, roman d’aventures et roman à énigme, Gilles Haumont a conçu un premier ouvrage singulier, à la fois distractif et instructif, qu’il est bien difficile de lâcher, même si sa structure hétérogène pourra éventuellement dépiter.

    12/12/2012 à 17:25 1

  • La Bague du roi du saumon

    José Moselli

    6/10 John Strobbins promène son ennui dans les rues de San Francisco lorsqu’il finit par arriver devant la boutique du joaillier Josuah May. Le voleur y entre et finit par se faire présenter un bijou promis à M. Mac Boony, dit « le roi du saumon », d’une valeur de plus de trois millions de dollars. Et quand la précieuse bague s’évanouit, ni Mac Boony ni Strobbins n’avouent être les responsables de cette disparition…
    Une manipulation bien amenée, et doublée d’une autre mystification de la part de Strobbins. Une nouvelle certes simple mais plaisante et procurant un chouette moment de distraction.

    05/01/2024 à 23:04 1

  • La ballade des perdus

    Jean-Marc Ligny

    6/10 Un ouvrage original dans la série puisque l’intrigue fait largement intervenir le surnaturel. Si l’ensemble est fort bien mené et que de nombreuses bonnes idées apparaissent, je regrette que la fin n’en soit pas vraiment une : trop courte, trop allusive, et finalement trop éludée pour être concluante.

    11/08/2014 à 00:19 1

  • La bonne a tout fait

    Franz Bartelt

    7/10 Depuis un an, Gabriel reçoit des lettres émanant d’un certain Versus Bellum, un vieil anarchiste vivant dans le village de Painrupt, dans les Ardennes. Ce dernier le presse de venir enquêter sur la mort de la femme d’un propriétaire forestier. Sur place, Gabriel doit prendre l’identité d’un riche homme d’affaires italien et forcer le ploutocrate à se confier à lui. Y a-t-il un rapport avec la disparition de trois femmes ainsi que des animaux ? Et si la bonne du magnat en savait un peu plus qu’elle ne veut bien le dire ?

    Deux-cent-quatre-vingt-deuxième enquête du Poulpe signée par Franz Bartelt, ce livre se distingue rapidement par son ton. Celles et ceux qui ont lu, entre autres, Le Jardin du bossu, sauront de quoi il est question. Entre aphorismes, formule colorées et autres saillies à la Michel Audiard, l’auteur excelle dans ces propos tantôt drôles tantôt profonds, où la langue française est secouée et molestée. Il en ressort de délicieuses rencontres, comme ce Versus Bellum, obstiné dans sa lutte contre les « gros » qui ne peuvent être, par essence, que coupables. On retient également de bien belles descriptions des Ardennes où les forêts et les virages sont rois.
    L’intrigue est intéressante et conforme aux attentes des fans de la série, elle saura donc sans mal les régaler. On se laisse prendre, une fois de plus, et en même temps que le Poulpe, à l’inclination qu’il va nourrir pour cette domestique bien moins nonchalante qu’il n’y paraît. De même, si l’histoire du crime de la femme du propriétaire est classique, celle concernant les disparitions sont bien plus originales et prenantes, au point que leur résolution dans les ultimes pages offre un second souffle surprenant et inattendu au récit.

    Jouant sur la partition désormais connue des autres aventures du Poulpe, ce roman est un petit régal, tant par son fond que par sa forme. Le seul véritable reproche que l’on puisse lui faire, c’est le choix du titre : le jeu de mots est sympathique, mais, choix étonnant, il est beaucoup trop informatif et annihile donc une partie du suspense.

    08/12/2013 à 08:46 1

  • La Brie ne fait pas le moine

    Christian Rauth

    7/10 Un bon petit Poulpe, très en phase avec la série. De l’humour et de l’action au sein d’une galerie de personnages sulfureux ou croustillants. Le seul petit bémol que j’émets concerne justement le nombre un peu important de protagonistes et l’intrigue qui navigue selon trop de pistes à mon goût.

    20/08/2014 à 15:35 1

  • La Cabane au fond du chantier

    Christian Roux

    7/10 Un sympathique ouvrage pour la jeunesse, qui prend comme fil rouge une histoire de trafic, mais qui s’attache bien plus à l’étude des caractères d’une poignée d’adolescents, d’un éloge de la nostalgie et de l’amitié. L’écriture de Christian Roux sert à merveille ces tendres pages, certes pas inoubliables, mais qui font passer un agréable moment.

    03/07/2017 à 18:13 1

  • La Caisse oblongue

    Edgar Allan Poe

    6/10 … ou comment le narrateur raconte qu’il a retrouvé un vieux camarade, peintre et pétri de qualités humaines, Cornelius Wyatt, dans un bateau. Des questions se posent alors rapidement : pourquoi Cornelius a-t-il retenu trois chambres au lieu d’une seule ? Qu’y a-t-il à l’intérieur de cette « caisse oblongue » de six pieds de long sur deux et demi de large ? Pourquoi ne l’a-t-il pas faite porter dans une des deux chambres surnuméraires, à la place de quoi il a décidé de la faire mettre dans la sienne ? Pourquoi porte-t-elle la mention de sa belle-mère ? Pourquoi Cornelius fait-il de son mieux pour éviter sa propre épouse ? Les réponses viendront après une tempête cataclysmique. Pour ma part, ayant lu pas mal d’œuvres d’Edgar Allan Poe, je n’ai pas été particulièrement saisi par la chute. Certes, elle est ingénieuse, mais pas mal d’éléments disséminés dans le récit (ou peut-être est-ce parce que l’univers de cet immense écrivain m’a imprégné au point que j’ai compris quelques gimmicks littéraires et autres « ficelles » dont il est passé maître) laissent présager le final. Même si cette (très) courte nouvelle est plutôt réussie, achevée intelligemment et avec une forme certaine d’émotion, tout cela ne parvient vraiment pas, selon moi, à la hisser au niveau d’autres histoires majeures de l’auteur.

    13/04/2021 à 08:17 1