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Mission pyramides
7/10 Vous êtes plongés dans l’Egypte antique en 2525 avant notre ère, et vous incarnez un adolescent de moins de quatorze ans, et vous êtes vite conscient que l’on essaie de s’en prendre à la vie et au trône de Mykérinos, l’actuel pharaon. Un complot est en cours et ça va être à vous de l’empêcher au gré de cet escape game. Un livre-jeu bien construit, truffé de références historiques, géographiques, langagières, cultuelles, architecturales et sociétales, agréablement illustré et proposant quelques jolis moments. Comme d’habitude, une arborescence pouvant autant aboutir à des impasses et des échecs comme à des situations qui vous mèneront, pas à pas, vers la victoire… ou pas. Emmanuelle Kecir-Lepetit a bâti un ouvrage extrait de la série « Le docu dont tu es le héros » réussi, classique mais prenant, proposant son lot de choix voire de dilemmes, avec parfois des dénouements parfois volontairement en demi-teinte qui pousseront le lecteur-acteur à recommencer le parcours jusqu’à obtenir un succès plus flagrant, plus total. Idéal pour des ados afin de se distraire, mais aussi pour se cultiver grâce aux indications de l’auteure, ses pages consacrées aux dieux, à la société, etc. Un chouette moment de divertissement comme d'érudition ludique.
17/06/2024 à 17:34 1
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Lignes de feu
8/10 Une attaque sur le réseau électrique de New York. Des passagers d’un bus mitraillés par des projectiles dus à du courant braqué sur eux. Lincoln Rhyme et sa collaboratrice Amelia Sachs ainsi que d’autres enquêteurs se mettent sur cette affaire tandis que le terrible tueur à gages baptisé « L’Horloger » s’est envolé vers le Mexique.
J’ai adoré me replonger dans la bibliographie de Jeffery Deaver, d’autant que ce présent ouvrage fait partie de la série consacrée à l’immense limier tétraplégique C4. Un pavé conséquent (environ 600 pages dans cette version de poche) mais un rythme haletant et une cadence infernale imposée par l’auteur. Le sujet ici au cœur de l’enquête – l’électricité – est à la fois original et intelligemment traité, avec une solide base de documentation, et toujours chez l’écrivain cette incroyable facilité à nous embarquer. Certains passages sont remarquables tant ils sont cinématographiques (l’électrocution collective dans le restaurant) et Jefferey Deaver est décidément passé maître ès twists enchâssés eux-mêmes dans des rebondissements (la manière dont les deux histoires se télescopent est à cet égard admirable), sans même parler de la manière dont Rhyme parvient malgré tout à affronter cérébralement son adversaire. Un opus encore une fois vraiment bon et soigné, même si je regrette la présence seulement anecdotique de Kathryn Dance, ou encore le fait que l’auteur use de certaines ficelles scénaristiques, ce qui fait que le contenu du chapitre 78 sera moins surprenant pour ses fans que pour les autres. Bref, encore de la bien belle ouvrage, d’autant que l’épilogue apporte son lot de révélations sur ce qu’il va advenir de Rhyme du point de vue moteur. Sincèrement dommage que les romans suivants ne soient plus traduits chez nous.16/06/2024 à 18:38 4
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Alors, tout tombe - Première partie
Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido
9/10 Je me faisais une fête de retrouver cette série géniale, et je me suis régalé. Une entame intéressante et inattendue (un spectacle de théâtre en plein air et une agression dans une ruelle) avant de basculer dans une intrigue féroce, sombre, rendant encore une fois un hommage appuyé au genre noir d’antan. De nombreux ingrédients (syndicats, constructions, déguisement, infiltration, sécurité rapprochée, politique, etc.) pour un excellent cocktail qui m’a ravi de la première à la dernière goutte. Et que dire du graphisme (succulent) et de l’idée (éblouissante d’originalité) d’utiliser des faciès animaux pour les protagonistes. Un final accrocheur, avec Blacksad qui retrouve une vieille connaissance sur la scène. Vraiment excellent d’un bout à l’autre, vivement la suite !
16/06/2024 à 18:35 4
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Madame B.
4/10 Blanche Barjac officie au sein de RécureNet & Associés. Elle nettoie, mais pas n’importe quoi. Sa spécialité : les scènes de crime et les corps. Rien ne résiste à son coup de torchon et à sa technique pour faire disparaître les cadavres contre rémunération. Mais pour sa 93ème mission, ça part en vrille. Des messages curieux, un foulard, un corps dans le frigo, une main aux doigts coupés : devient-elle folle comme sa défunte mère ou est-on en train de la manœuvrer ?
J’avais déjà lu de Sandrine Destombes « Ils étaient cinq » et j’avais relevé une bonne rythmique mais une histoire sans grande originalité, et là, mon verdict est le même. Le pitch est intéressant, renouant avec des idées déjà apparues dans d’autres films, mais dans le fond, pourquoi pas. Le style est simple et évident, presque chaque chapitre se conclue sur un cliffhanger prometteur et la dynamique du récit est indéniablement véloce. En revanche, pour le reste, je suis plus que déçu. Le roman quitte beaucoup trop vite le milieu de l’effacement des zones criminelles dont au final on n’apprend strictement rien de nouveau (pas de procédé amusant ou singulier, comme si ça tombait sous le sens ou que tout le monde pouvait le faire). Le livre s’enlise ensuite sur une pluie de rebondissements qui m’ont rapidement lassé tant ils étaient répétitifs : j’ai vraiment frôlé l’overdose de ces effets au point que j’ai failli décrocher à de multiples reprises. Les autres personnages sont sans la moindre épaisseur, l’identité de l’un des criminels en devient presque évidente du fait du nombre peu important de suspects, et les clichés drachent. Il n’y a que l’histoire de la mère de Blanche et d’Adrian, son beau-père et mentor, qui tire vaguement son épingle du jeu, mais pour le reste, je me suis franchement ennuyé. Pire : je ne saurais comment l’expliquer, mais le côté artificiel, lointain et jamais décrit de ce milieu fait que je ne suis jamais vraiment rentré dans le récit, comme si tout y était factice, impalpable, hors d’atteinte. Bref, à mes yeux, un début original et séduisant mais aussitôt gâché par une cascade de poncifs, de twists sans intérêt et mal scénarisés, surnuméraires comme si l’écrivaine elle-même ne savait pas boucler son bouquin. Une grosse déception.13/06/2024 à 19:47 4
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Régression
7/10 Un passage résume bien le début de ce livre : « Quel genre de cinglé avait pu dérober des lames vieilles de plus de trois mille ans, et, dans le même temps, dépecer un cadavre, lui arracher le cœur pour le loger au centre d’un olivier millénaire, avant de dresser une sorte d’autel en y gravant lettres et symboles sans queue ni tête ? Sans compter les moutons égorgés, et, clou du spectacle, le crâne scié et fourré de cervelle cuite… ». Sur cette enquête au début détonnant, deux limiers : Vannina, gendarme corse qui a des dons de voyance, et Brunier, policier ayant perdu sa fille, sujet à des crises d’épilepsie. Un récit assez fort, où il sera question, en vrac, de tueurs préhistoriques, de services secrets, de sacrifices, de la mythologie, d’évolution de l’humanité et d’involution, de régression également, de génétique, d’écologie, etc. Un livre vraiment prenant et que j’ai bien apprécié, même sans avoir lu le précédent opus (« Le Dernier Hyver »), brassant une grande quantité de thématiques, mais à propos duquel j’ai tout de même quelques griefs. Certains passages ne m’ont pas du tout convaincu (cf. les scènes de parkour, à la limite de certains films de Luc Besson), sans compter qu’il y a à mon goût un peu trop d’éléments dans le shaker de Fabrice Papillon : une intrigue un peu plus resserrée autour des moteurs scénaristiques – les fondamentaux – et éviter l’étirement inutile, voire la distension du tissu narratif nuisant à la tension et à la crédibilité de l’ensemble. Néanmoins, je suis plus que satisfait de cette lecture.
12/06/2024 à 18:41 3
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Nouméa-Tchamba
7/10 Infiltration en terres néocalédoniennes, intelligence artificielle, robots, plongée au fin fond de l’océan, exploitation du nickel, découverte rapide des coutumes locales, fusillade nocturne où Carmen mange du plomb, grand requin blanc : un cocktail survitaminé, entraînant et toujours aussi réussi du point de vue esthétique.
12/06/2024 à 18:38 2
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Steve Rowland
Richard Guérineau, Fabien Nury
7/10 La genèse de Steve Rowland : son enfance, l’apprentissage d’une justice expéditive, la natation, l’amour, la vengeance après l’accident subi par ses parents et tant d’autres éléments fondateurs… Un agréable bonbon pour les fans de la série, une belle réjouissance esthétique et une histoire intéressante.
12/06/2024 à 18:36 2
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Sommeil de cendres
9/10 Janvier 1974. Le corps d’un jeune homme est découvert sur l’échangeur de la porte de Bagnolet. L’inspecteur Eperlan est chargé de l’affaire et va lentement remonter vers deux personnages équivoques : Alexia Zorn en train de fuir Paris pour rejoindre au plus vite l’Ardèche, et Müll, homme de main du Service d’Action Civique – le SAC. Leur rencontre promet d’être à la fois sauvage et révélatrice de sinistres trafics.
Xavier Boissel livre ici un roman noir de premier ordre. Son ouvrage se présente dans un premier temps de manière chorale, chacun des chapitres présentant le point de vue de l’un des trois protagonistes. Eperlan, en fumeur invétéré de cigarillos, en partie désabusé et dont le couple a explosé en pleine vol, homme droit et attaché à la lutte contre le communisme depuis ses combats de la guerre de Corée, va lentement comprendre qui était la victime : Ghislain Breil-Martel, un fils de bonne famille, rattrapé par la mouvance maoïste, prostitué et amateur de jeux de cartes. Parallèlement, Alexia tâche de s’éjecter loin de la capitale, elle qui a longtemps consommé de la drogue et s’est formée au krav-maga : les prédateurs qui sont à ses trousses sont prêts à tout pour planter leurs crocs en elle. Et il y a Müll, à l’estomac douloureux, membre de la pègre et très actif dans le domaine de la drogue, avec toujours quelques arrière-pensées politiques dans le viseur. L’auteur signe un récit concis mais très sombre, où nos trois héros vont méchamment se percuter, qu’ils soient cognés par des balles, des inclinations amoureuses ou d’incroyables désillusions. La mécanique policière est tout bonnement impeccable, imprenable, les engrenages parfaitement huilés amenant les personnages à une inévitable confrontation, lapidaire mais retentissante, où l’on sent même l’influence littéraire de Jean-Patrick Manchette. Ce cadre des années 1970 est également très intéressant en raison des courants politiques à l’œuvre à cette époque, post Mai 68 et agités par bien des tractations et des contradictions. Ce roman propose également une fine analyse des pratiques de la police scientifique de cette ère. Xavier Boissel nous gratifie aussi de belles citations qui viennent agrémenter son histoire qui vient se mêler à celle qui s’écrit avec une lettre majuscule, ainsi que d’un final poignant.
Remercions très chaudement Xavier Boissel pour ce roman efficace et atypique, servi par une plume laconique et percutante. « Une petite immersion dans la France du pompidolisme agonisant », a-t-il si gentiment écrit en guise de dédicace à un certain chroniqueur littéraire : voilà une immersion plus que marquante.11/06/2024 à 07:00 4
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Qui complote au pied du volcan ?
7/10 « Il a été modifié ! Impossible de l’envoyer ! C’est foutu. Foutu ! ». A peine la jeune Hypatie Wallace a-t-elle rejoint son volcanologue de père que ce dernier se rend compte que son article a été saboté. Même s’il se rend vite compte qu’il peut rattraper le coup à l’aide de ses notes manuscrites, il va se laisser convaincre par sa roublarde de fille qu’il est possible de coincer le coupable.
Un opus très court, évidemment destiné à la jeunesse, qui permettra au lectorat de type écolier ou jeune collégien de se familiariser avec le monde des volcans tout en suivant une intrigue policière agréable mais sans plus, qui s’achève sur une scène digne d’un traditionnel whodunit. Rien de bien transcendant, mais pour des gamins – cette remarque n’a évidemment rien de péjoratif –, ça sera certainement bien agréable.10/06/2024 à 18:13 3
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Pumpkin Night tome 4
Masaya Hokazono, Taniguchi Seima
7/10 La policière explique pourquoi elle en veut tant à l’actuel maire tandis que la paranoïa augmente chez Arata, l’un des assassins, d’autant qu’Halloween approche à très grands pas, et la scène suivante dans l’ascenseur ne va faire que confirmer ses (pires) craintes. Des scènes toujours bien gores mais assez classiques (entre les coups de couteau à travers la porte ou le découpage du corps), ce qui n’empêche pas ce quatrième tome d’être divertissant.
10/06/2024 à 18:12 2
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Le Début du commencement
7/10 Franck en est déjà à sa quatrième famille d’accueil mais il ne lâche pas l’idée que ses parents biologiques sont encore en vie. Son ami jardinier lui indique où il avait été trouvé pour la première fois. Pourchassé par un chien, au fond d’une grotte, il est aspiré par un syphon et bascule dans une faille spatiotemporelle qui l’expédie en pleine préhistoire.
Un premier tome cocasse et enlevé, très coloré et dynamique, et je ne suis pas surpris que cette série ait rencontré le succès auprès des jeunes.09/06/2024 à 07:47 2
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Gannibal tome 8
9/10 « On va faire un carnage », proclame l’un des tireurs : à croire qu’après celui qui a achevé le tome précédent, ils ont encore de l’appétit pour la mort… Daigo s’illustre au milieu du chaos par ses aptitudes au combat armé. Un début tonitruant pour ce huitième opus de la série qui continue de baigner allègrement dans l’excellence tant scénaristique que graphique, avec beaucoup de rebondissements et de révélations et autant de pures pépites artistiques. Palpitant.
09/06/2024 à 07:46 2
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La Forêt des silences
7/10 La jeune Naomi, documentaliste (elle est rémunérée pour dénicher des informations pour des écrivains, leur fournissant les informations nécessaires à leurs futurs ouvrages) est mandatée pour se rendre à Hag’s, un patelin où un auteur, Barney Lambster, a mystérieusement disparu. Il faut dire que ce village véhicule d’étranges histoires : un juge, Hooter, qui se plaisait à lyncher des condamnés, des rumeurs de sorcières, des « bucherons » qui continueraient de vivre dans les bois environnants, une communauté vivant recluse, avec des mœurs prudes et policées, une forêt saturée d’une flore toxique… Mais Naomi n’est pas au bout de ses surprises.
Que l’on soit clair : Serge Brussolo, j’adore. Je guette toujours les sorties de ses romans en piaffant comme un gamin et, même s’il m’a parfois un peu déçu, je demeure addict à son univers, son imagination, sa prose et également à sa prolixité. Ici, on est dans du classique (pour du Brussolo, s’entend) : une ambiance anxiogène, des personnages nombreux et bien barrés, une relecture du folklore et de la culture américaine, des histoires à tiroirs (dans un seul chapitre, il y a parfois matière à plusieurs autres livres), des faux-semblants et autres manipulations, et toujours cette dose de WTF que seul cet auteur pratique avec délectation et tant de second degré assumé. Le début est toujours aussi fort et surprenant, le deuxième tiers est fort, riche en moments prenants, puis vient le dernier tiers où, malheureusement, Serge Brussolo se laisse aller à une volubilité que je lui reproche (bien modestement) assez souvent : trop d’idées, trop d’action, et, pour celles et ceux découvrant l’œuvre de l’auteur avec cet opus, la très probable impression qu’il a subitement plongé le nez dans des substances illicites. Certes, ça devient un peu n’importe quoi sur les trente dernières pages, mais je reste un fan absolu de sa bibliographie, de son style et de sa façon si particulière de détricoter l’univers si typiquement américain pour le retricoter à sa sauce. Du pur page-turner hollywoodien, mais l’inventivité et l’âme en plus.08/06/2024 à 07:42 3
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Toi
7/10 Un thriller étonnant qui commence par des strangulations en série en Allemagne : sur l’A4, une nuit de novembre 1995 où 1178 personnes sont bloquées dans un embouteillage monstre, un tueur en série dénommé « Le Voyageur » asphyxie à la main vingt-six personnes. Le récit, relaté à la deuxième personne du singulier, nous donne ensuite à voir un groupe d’adolescentes (Nessi, Stinke, Schnappi, Rute et Taja) ainsi que des hommes (Ragnar, Darian, Oskar et Mirko) peu recommandables et bien évidemment, ce serial killer nomade. Une histoire bien barrée qui se déroule le long des plus de 660 pages (édition de poche), qui surprend et fait frémir, même si j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de longueurs. Moi qui avais bien aimé l’autre ouvrage de Zoran Drvenkar, « Sorry », j’ai passé un agréable moment au gré de ce roman (parfois un peu longuet au début) mais dont le rythme est assumé et tout sauf désagréable par la suite. Je crois que je retiendrai autant la forme (le type de narration) que le fond de cet imposant pavé.
06/06/2024 à 18:46 4
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Diamante
5/10 Paris, 1766. Diamante enterre sa sœur Olympe qui a été la victime d’un psychopathe de la pire espèce muni d’un masque digne de la commedia dell'arte. Diamante n’a rien de la jeune femme aux mœurs légères dont la rumeur affuble la réputation de sa défunte sœur, et elle va basculer dans un univers libertin auquel elle n’est guère préparée, et il se pourrait que le prédateur soit le marquis de Sade en personne.
Un dernier tome au scénario appétissant mais que j’ai trouvé plutôt décevant : une confrontation avec le tueur – stéréotypé, soit dit au passage – trop rapide, la psychologie uniquement survolée, des poncifs à tire-larigot dans cette traque, et un final abrupt. Dommage que la série s’achève ainsi sur une telle désillusion.06/06/2024 à 18:42 2
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Santiag
7/10 Santiag meurt dans l’explosion de son véhicule alors qu’il venait tout juste de livrer un dossier visiblement sulfureux à ses commanditaires. Deux années plus tard, on découvre des cadavres dans une mine désaffectée : visiblement, Santiag, que tout le monde croit mort, a clairement décidé de se venger.
Un premier tome agréable, riche en bestioles (serpents et scorpions), qui met classiquement en scène cette vendetta minutieusement préparée et où flotte encore un peu de fantastique. Vraiment réussi.06/06/2024 à 18:41 2
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Soeurs
8/10 Deux sœurs, Ambre et Alice, qui entretenaient une relation ambivalente avec le célèbre écrivain Sándor Lang, sont retrouvées mortes, ligotées à des troncs d’arbre et habillées de vêtements de communiante. Martin Servaz, alors policier débutant, et ses collègues enquêtent sur l’affaire mais doivent relâcher l’auteur. Vingt-cinq ans plus tard, la femme de Lang, Amalia, est retrouvée décédée au domicile de l’écrivain, tuée par les venins des divers serpents entretenus dans l’habitation.
Je me suis replongé avec plaisir dans l’œuvre de Bernard Minier et même si celui-ci ne figurera probablement pas parmi mes préférés, je lui reconnais d’évidentes qualités : un rythme soutenu (les quelque 500 pages de ma version de poche sont passées rapidement), une belle architecture scénaristique, des personnages solides et une histoire prenante. Les rebondissements affluent à belle vitesse lors de la garde à vue et il s’en dégage une très intéressante lecture psychologique, entre toxicité assourdissante et vengeance étonnante. Néanmoins, les tout derniers chapitres, avec l’ultime twist et la confrontation, m’ont laissé assez froid même si l’image de l’incendie est marquante. Bref, un très bon thriller malgré ce final un peu superflu voire contreproductif.05/06/2024 à 19:35 5
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Sabre sur la Corée
Jean-Michel Arroyo, Frédéric Zumbiehl
6/10 Les avions qui viennent de s’illustrer dans le désert de Mojave rejoignent la Corée pour lutter contre la horde communiste (entendez par là la Corée du Nord alliée à l’URSS), mais Staline ne l’entend pas ainsi : il souhaite « botter le train de ces maudits Yankees ». Ambiance de guerre froide, espions de tout poil, combats aériens, sabotages et héros américains intrépides et photogéniques : c’est plutôt délassant et agréable à suivre, mais ça n’en demeure pas moins caricatural et stéréotypé.
05/06/2024 à 19:26 2
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Zone fantôme
8/10 Quatre histoires dans ce recueil : « Le Coteau aux pleureuses », « Maudite madone », « La rivière spectrale d’Aokigahara » et « Léthargie ». Une pleureuse aux sanglots qui contaminent une jeune femme et une légende japonaise à ce sujet, des cours d’une folle religion dans un pensionnat pour jeunes filles et d’étranges écoulements de sel, une rivière d’âmes, Takuya Terada qui pense être ce tueur en série nocturne qui lange ses victimes comme des bébés. Des nouvelles au graphisme assez particulier mais au final réussi, et des récits très divers même s’ils voguent tous sur les vagues de l’occulte. J’ai adoré les deux premières, un peu moins les deux suivantes, mais l’ensemble n’en demeure pas moins très réussi, original et prenant.
03/06/2024 à 18:22 2
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Le Batman qui rit
8/10 Batman attaque des déménageurs de maison avant de découvrir sa propre dépouille dans un cercueil. Un épisode particulièrement dense, sombre, dynamique et sanglant des très nombreuses séries consacrées au chevalier noir, entre folie, univers parallèles, un double particulièrement énervé de Batman, etc. Je ne maîtrise vraiment pas assez l’univers de Batman pour en apprécier les détails, les références et l’historique, mais à mes yeux d’humble béotien, c’est de la pure dynamite hallucinée, d’autant que le graphisme épouse parfaitement l’énergie de ce tome.
03/06/2024 à 18:21 2