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Mort noire
5/10 Dans la ville Du Puy-en-Velais au XIVe siècle, la peste va et vient. Elle fait beaucoup de victimes, et donc beaucoup d'héritages potentiels pour les survivants. Mareta Passamar qui a hérité sa taverne de son mari décédé reçoit par un corbeau des avertissements inquiétants, mêlés de sorcellerie, ce qui à l'époque est très dangereux. Si cette atmosphère de suspicion est bien traitée, avec les menaces que font peser toutes irrationalités alors vivaces en matière de médecine, religion, justice... le côté historique m'a paru survolé, sans trop de détails d'un siècle pourtant riche. Pareil pour les lieux, l'Auvergne est alors relativement reculée et typée mais on ne le sent pas du tout. Curieusement, les noms des personnages ont à 90% une consonance italienne, on se demande bien pourquoi. Quant à l'enquête de police, elle est assez simple. Alors que le sujet aurait pu donner la chair de poule, finalement cette histoire de corbeau ne casse pas trois pattes à un canard. Comme le livre est court et le style d'écriture agréable, on a pas le temps de bailler aux corneilles.
10/02/2022 à 11:34 2
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Cap canaille
7/10 Policier classique et bien senti. On y croise le nouveau visage du crime organisé, les voyous ultraviolents des quartiers nord de Marseille, une bande plus classique spécialisée dans l'attaque de fourgons de transferts de fonds, et une figure en voie de disparition, une cambrioleuse travaillant seule (son équipière ayant été tuée) sur des coups spectaculaires hyper préparés (braquage de bijouterie). Au vu du profil de cette dernière, décrite plutôt comme " à l'ancienne "(éviter les effusions de sang, braquages ciblés), on s'étonne de la voir s'acoquiner avec la nouvelle criminalité avec ce que cela entraine. Pour le reste, c'est du solide, simple, plausible, efficace. Les flics sont dotés de personnalités très marquées et chacun est à sa place pour une enquête menée tambour battant. L'instinct du flic et les années d'expérience sont encore la pour appuyer le côté police scientifique. L'auteur abord aussi les relations entre services, entre équipes de villes différentes et avec le parquet. Autant d'ingrédients qui avec le style alerte clair et précis en font un bon policier, justement récompensé par le PQO 2021.
17/01/2022 à 10:04 4
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Et toujours les Forêts
7/10 Un roman post-apocalyptique qui met en scène des gens ordinaires. après une courte introduction sur fond de misère sociale ou une mère quasi-abandonne son enfant, l'histoire se projette rapidement dans un futur très très proche que les scientifiques nous prévoient de plus en plus. A travers des héros ordinaires avec leurs qualités et leurs défauts, Sandrine Colette nous emmène sur la voie de la survie. Le quotidien y est difficile, et va en s'aggravant jusqu'au dénouement. La trame sombre comme le nouveau climat ne s'éclaire que rarement, à cause de ce soleil désormais voilé la plupart du temps. L'auteur ne semble guère optimiste sur notre avenir, ni sur ce qu'il adviendra après le basculement.
13/01/2022 à 11:14 7
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Le Prix de la vengeance
9/10 Quel plaisir de retrouver au fil des pages les héros de Don Winslow, Boones Daniels, Frank Macchianno, Bobby Z, dans ce recueil de nouvelles très réussies. Loin de la violence de sa série sur la frontière ou sur ses bouquins sur le narco-trafic, il dresse des portraits plein d'humanité, à l'humour communicatif, ou l'espoir dans le genre humain retrouve un peu de place. Six histoires très différentes mais aussi plaisantes les unes que les autres que l'on dévore avec gourmandise. Don Winslow est un grand de la littérature étasunienne.
13/01/2022 à 11:02 8
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La Muse rouge
7/10 Une version originale et inattendue du prix du Quai des Orfèvres. Avec cette histoire parisienne dans l'immédiat après-guerre de 1918, Véronique de Haas nous décrit la vie policière dans une époque charnière. Abordant les thèmes du retour des soldats, de la prostitution, des manœuvres financières, de la classe ouvrière, des troubles politiques, de la montée des extrémismes de droite et de gauche, des premiers pas de la police scientifique ... l'auteur, à l'aide de ses personnages aux caractères divers et complémentaires livre une enquête riche et diverse, soutenue par un style clair et fluide. Une auteure à suivre.
13/01/2022 à 10:53 3
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Alabama 1963
Ludovic Manchette, Christian Niemiec
8/10 Dans ce livre très prenant, l'ambiance générale de l'Alabama des années 1960 est très bien rendue. Sur fond de racisme et ségrégation de rigueur, les deux personnages principaux, sympathiques et attachants (au 2e abord pour le privé), illustrent à travers leur enquête la lente évolution des mœurs qui se profile lentement. L'humanité la plus simple prend peu à peu la place de la bêtise la plus crasse. Superbement écrit, le bouquin est à mettre aux côtés d’œuvres comme les films Mississippi burning, Selma ou des livres Les marécages.
13/01/2022 à 10:43 9
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Les Mortes
9/10 Basé sur des faits réels, le livre raconte l'histoire des sœurs Valenzuela qui a défrayé la chronique en 1964 au Mexique, connue sous le nom de "Las Poquianchis". Quatre sœurs maquerelles exploitaient des jeunes filles séquestrées dans des bordels à 200km de Mexico. L'histoire criminelle est tellement exceptionnelle que Dominique Fisher, traducteur et préfacier la présente comme canonique des tueurs en série au Mexique. Las Poquianchis sont à ce pays ce que Landru est à la France, Jack l'éventreur à l'Angleterre ou Al Capone aux Etats-Unis. L'auteur raconte les faits de façon romanesque et détachée, à grand renfort d'humour noir, dans une ambiance semblable à celle de L'Auberge rouge de Claude Autant-Lara, Fernandel en moins. Jorge Ibargüengoitia est un écrivain reconnu et son style littéraire rend la lecture très agréable. On frémit souvent face aux traitements que subissent les prostituées contraintes malgré le ton très neutre volontairement adopté par l'auteur. Au delà des nombreuses exactions commises par les sœurs, le livre dénonce toutes les complicités et corruptions de militaires, notables, avocats, policiers, élus, fonctionnaires ... qui ont permis à cette tragédie de se dérouler sur 20 ans dans un État (Guanajuato) aux portes de Mexico. Souvent enlevées à des familles pauvres, revendues pour quelques milliers de pesos illustrant bien l'adage mexicain "la vida no vale nada", nourries avec quelques tortillas et haricots quotidiens, le sort des filles étaient abominable. Mais plutôt que de se complaire dans des descriptions sordides, l'auteur a choisi de privilégier l'étude de l'atmosphère générale du pays qui a permis que ces faits se déroulent sur une période aussi longue avant que la justice ne s'en mêle. Si le livre n'aborde "que" le cas d'une dizaine d'assassinats, les sœurs Valenzuela ont été condamnées pour la mort de 91 personnes, et on estime à 150 le nombre total de victimes. Pour l'auteur, là est le véritable scandale, la véritable honte pour le pays : le niveau de corruption qui gangrène déjà la haute société, l'absence de considération pour les femmes de ces clients appréciant la jeunesse de filles parfois de moins de 15 ans, l'exploitation de la pauvreté, la traite d'êtres humains et l'absence de réaction de la police de la justice et de la société avant que l'affaire n'éclate. A la lecture de ce livre écrit en 1977 sur des faits jugés en 1964 donne un début d’explication à la montée de la violence et aux pouvoirs pris par le crime organisé dans le Mexique contemporain.
13/01/2022 à 10:22 3
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Amitiés mortelles
8/10 A Londres, des crimes violents se succèdent. Ils suivent tous une mise en scène déroutante. Le petit inspecteur Ed Newson, est chargé de l’enquête, avec sa collaboratrice Natasha Wilkie. Le livre tourne autour d’un site internet, le temps des copains, à rapprocher de la version française Copains d’avant. Thriller et roman à tendances psychologiques, le livre se base sur le comportement de certains de ces internautes qui fréquentent ce style de site. S’il est possible de retrouver de vieilles connaissances amicales, c’est aussi le terrain idéal pour être à nouveau face à de vieilles inimitiés voire de franches animosités ou d’anciens ennemis. La lecture est très plaisante, le rythme est enlevé, le profil des héros sympathique et l’intrigue parait plausible. L’auteur en profite pour peindre en traits féroces la société anglaise des années 2000. Cela va parfois assez loin et si quelques chapitres de Q se passent bien, on a droit aussi à une scène franchement trash. Mais quand on accumulé des années de brimades voire de tortures, difficile de garder l’esprit équilibré. L’ambiance se tend un peu plus lorsque les victimes sont d’anciennes amies de l’inspecteur, qu’il renoue avec l’une d’entre elles, et qu’en plus il s’aperçoit que sa collègue se fait tabasser par son petit copain. D’un côté comme de l’autre il va devoir mettre les tourmenteurs hors d’état de nuire, sans suivre les nombreuses fausses-piste possibles.
Pour Amitiés mortelles, Ben Helton a obtenu le prix international du polar en 2007. Prix amplement à mon avis.25/11/2021 à 10:42 5
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L'Origine du mal
6/10 Un virus foudroyant a éradiqué la race humaine sur tout le continent nord et centroaméricain, des confins du Canada au canal de Panama. Suite à cette catastrophe a été fondé l’INGEN, Institut de génétique, qui monopolise et surveille toute l’activité sur la génétique de la planète et dédié à la conservation de la pureté de la race humaine, c'est-à-dire qu’il est absolument interdit de travailler et à fortiori tripoter le génome humain, même si pour cela il faut laisser les malades de maladies génétiques sans traitement et les empêcher de se reproduire. On leur tatoue même un petit delta au dessus du pubis. Un jeune français, Guillaume Beaumont, va intégrer cette prestigieuse institution internationale, et va être affecté à l’équipe de à l’équipe de Van Helmont, aux côtés d’une belle Russe. Etonnant scientifique que ce Van Helmont, qui est plus intéressé par les théories ésotériques, alchimiques ou kabbalistiques que par les résultats de ses recherches. Des assassinats sont perpétrés au rythme de l’apocalypse de Saint Jean l’Evangéliste et il va échoir à la jeune recrue de comprendre le pourquoi du comment, qui assassine qui et pourquoi, le tout sur fond de révolte des mutants et de lutte entre les conservateurs religieux, les états qui financent l’INGEN et les gardiens du temple scientifique.
Le roman est une enquête qui oscille entre partisans du darwinisme pur, évolutionnistes raisonnables, créationnistes religieux et cartésiens, ces derniers étant moins bien représentés que les autres. Haumont nous embarque à travers son thriller scientifico-esotérico-mystique dans un monde aseptisé, ou les préoccupations fondées sur l’inaltérabilité du génome humain ont des relents d’eugénisme néonazi. Malheureusement, la personnalité du héros, naïf, maladroit et somme toute un peu fragile, qui parvient en quelques jours à démasquer et contrer un beau complot aux ramifications diverses est peu crédible. On retiendra quand même quelques passages intéressant sur l’évolution de la théorie de Darwin, mais pas le vague crédit laissé au créationnisme, même si c’était pour les besoins du livre. Au final, on ressent un certain amateurisme quant à la gestion de la trame du roman, mais les détails qui en font l’ambiance sont indéniablement intéressants, notamment tout ce qui tourne autour des manipulations génétiques et le danger qu’il y a à ne pas sévèrement encadrer ces activités.25/11/2021 à 10:39 3
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Train perdu wagon mort
7/10 Très court huis clos de 140 pages. En route vers la capitale de Zoldavie, un pays anciennement partie du bloc de l’est - (probablement enclavé entre la Syldavie et la Bordurie) - un train traverse une grande plaine. La vitesse diminue progressivement, jusqu’à l’arrêt. Descendant du wagon les passagers découvrent que celui-ci a été détaché et qu’ils sont seuls. Les heures passent et la tension monte peu à peu. Les passagers sont coupés du monde, leur isolement n’étant troublé que par de rares survols d’avions militaires. Quelques uns décident de partir vers la gare suivante mais ne reviennent pas.
C’est livre est consacré à l’inquiétude, à la tension et à la paranoïa qui s’installent peu à peu dans ce genre de circonstances dans un groupe isolé, séparé brusquement du fil normal des évènements. Chacun réagit différemment, les personnalités profondes se dévoilent. Bien écrit, plus en suggestion qu’en longs développements, seule la fin expédiée en 2 pages est déroutante. Chacun y trouvera son explication, ou une légère frustration.25/11/2021 à 10:32 4
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Le Boucher de Guelma
7/10 Zamponi, journaliste et écrivain aime bien écrire sur l'Algérie, pays ou il est né. Ses livres sont plus des récits historiques romancés, que des romans historiques. Le boucher de Guelma, c'est l'histoire, pas très connue, des émeutes de mai 1945 dans la région de Sétif, qui ont fait de nombreux morts (chiffres variables de 2000 à 45000 !). Zamponi rappelle le contexte, les intérêts divergents de quelques grandes puissances, et comment deux communautés ont été instrumentalisées. Ses personnages sont sans fard ni caricatures, chacun est dans son rôle et on lit ce bouquin sans concession pour personne avec plaisir.
25/11/2021 à 10:16 3
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Un Millionnaire à Lisbonne
8/10 On retrouve Kaloust Sarkisian la ou on l' avait laissé dans le premier tome. Le journal est lu par son fils Krikor. C'est d'ailleurs ce dernier qui est la malheureuse vedette des premiers chapitres qui se déroulent en plein génocide arménien. Encore une fois, les récits historiques et humains se mêlent parfaitement sous la plume de Rodrigues Dos Santos. Il sait aussi mettre en lumière quelques aspects méconnus de cette époque, l'attitude des Kurdes, des Allemands ... autant de plaies qui se rouvriront plus tard, jusqu'à aujourd’hui. Le passage de la 2e guerre mondiale et l'installation au Portugal affecte moins Sarkisian. Ses préoccupations se tournent essentiellement vers la préservation de ses revenus (5% des revenus pétroliers de sa Cie) et sa collection d’œuvres d'art. Avec l'age il apparait moins sympathique, plus égoïste, plus autoritaire, plus manipulateur. Le talent de l'auteur est dans la curiosité qu'il parvient à renouveler à chaque page avec le passage du temps, de l'histoire et leurs effets sur la personnalité, les agissements et les choix de son héros. C'est une biographie passionnante dans laquelle on y croise les grands noms de l'Histoire du XXe siècle, entrepreneurs, politiques ou artistes.
15/11/2021 à 16:04 1
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Le Dernier message
8/10 L'auteur se contente souvent de facilités scénaristiques dans ce thriller. Si ça ne nuit pas à la qualité du livre, certains passages auraient mérités plus de développements. La réussite du livre est dans le traitement de phénomènes contemporains très réels, vérifiables sur de nombreux articles, tels que l'asservissement aux écrans et la fabrique de crétins. Nicolas Beuglet est un relais efficace des lanceurs d'alertes car s'il habille ces sujets pour son histoire, il ne s'éloigne guère des postulats reconnus. Les pages consacrées à ces aspects sont particulièrement bien écrites et donnent du corps à la trame principale. On pourrait presque classer livre dans les polars scientifiques qui traitent de la baisse observée et quantifiée du QI en occident, de la manipulation des masses et du rôle des leaders du numérique de la Sillicon Valley... De plus, le style est très vif, alerte, sans temps mort. On se demande même comme les héroïnes tiennent ce rythme. Si l'on ajoute que les caractères des protagonistes sont décrits, le côté très plausible de l'intrigue et le dépaysement en Écosse et au Groenland, le tout donne un agréable moment de lecture.
03/11/2021 à 10:36 3
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Phare 23
5/10 Le roman se déroule dans l'espace interstellaire, on aurait donc pu s'attendre à être happé par l'immensité et le vide. Au lieu de ça, on est pris dans un huis-clos à bord de cette basile-phare, avec à peine un petit hublot pour voir à l’extérieur. Passé l'originalité du premier chapitre sur le bruit, on rentre petit à petit dans une histoire pas très enlevée, pas très joyeuse, un peu confuse. Malgré le côté sympathique du héros, quelques traits d'humour, quelques réflexions pertinentes et une belle écriture, je n'ai pas vraiment accroché.
25/10/2021 à 10:13 1
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La Vie dont nous rêvions
8/10 Polar psychologique qui explore la part la plus sombre qui peut être au fond de chacun d'entre nous. En ce qui concerne les 5 protagonistes principaux du roman, il faut reconnaitre qu'ils ont été bien servis. Lâcheté, mensonge, tendances manipulatrices et dominantes, égocentrisme, cynisme et surtout duplicité ... ils sont doté d'une large palette dont ils usent et abusent, jusqu'au drame le plus cruel. La réussite du roman est de poser les caractères torturés des personnages par petites touches successives, comme un peintre le ferait pour un tableau. Le découpage en chapitres basés sur les points de vue de chacun participe à la montée en tension dont on ne sait pas trop comment elle va évoluer, il y a donc de nombreuses surprises. Passé chargé, déconvenues personnelles ou familiales, jalousie, maternité, vengeance sont les rouages machiavéliques qui conduisent les évènements. Pour ajouter une dimension pesante, l'auteur a chois la Suède comme lieu de son presque huis-clos, ou la lumière est rare en hiver, les gens présentés comme aussi froid que leur climat et ou l'isolement joue un rôle important. Seul bémol à mon gout, une fin qui m'apparait décalée par rapport à la toxicité qui déborde des uns et des autres. On est plutôt sur un 7,5/10.
14/10/2021 à 10:01 3
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Le Rire aztèque
Enrico Marini, Thierry Smolderen
6/10 Dans un monde ravagé par des climats extrêmes, les transports se font par camions sur la route circumpolaire. Gipsy est un de ses routiers, avec de gros biscottos et un langage de charretier. Il lui faut livrer au Parador, pays d’Amérique centrale, des vaccins contre la terrible maladie nommée rire aztèque, qui provoque chez les malades des accès de fureurs cannibales. Le virus n’arrête pas de muter, provoquant une course aux médicaments. Les cartels de la drogue se transforment en trafiquants de virus et de vaccins. Le paysage est calqué sur celui de l’état de Oaxaca. En effet, l’action se déroule à Coaxaca, et Gipsy sera aidé par les Tixis, allusion aux indiens Triquis, important groupe indigène de cette partie du Mexique.
Les décors dessinés par Marini sont très inspirés par Jose Guadalupe Posada et les calaveras, dessins satiriques et caricaturaux de la société mexicaine, les personnages étant représentés sous forme de squelettes, cette tradition remontant aux Aztèques et mayas. Les temples mixtèques, l'architecture des villages, les costumes très fidèles et les fêtes populaires du dia de muertos sont bien rendus. On regrettera par contre le coté bimbo des filles, l’érotisme obtenu est plus trash que romantique. Certaines répliques sont d’une grossièreté totalement inutile. L’excès de dessins basés sur des perspectives, contre-perspectives, vues plongeantes ou montantes donnent quelques images aux disproportions flagrantes.
C’est un album divertissant qui, s’appuyant sur une recherche précise, est bien empreint de la mexicanité recherchée pour le décor général. Le scénario, classique, est bien mené. Le seul bémol est ce regrettable langage plus qu'imagé qui n'apporte rien.06/10/2021 à 15:38 2
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De silence et de loup
8/10 Bien que le livre se déroule dans les immensités blanches de Sibérie à la limite de l’arctique, c'est un polar noir de chez noir. D'un côté une expédition scientifique est aux prises avec les autorités russes, par un temps à ne pas mettre un ours polaire dehors, avec des tempêtes, et un bateau en panne ce qui provoque une cascade d'imprévus se terminant souvent de façon tragique. Le lecteur ne peut s'accrocher à aucun espoir pour envisager une fin heureuse. En écho, dans un monastère de chartreux, un moine, le frère d'une des membres de l'expédition, se débat avec de cruels souvenirs. Frère et sœur seront finalement réunis d'une façon très inattendue. L'auteur parsème l'histoire de messages d'alarme quant au devenir de la planète, décrivant de manière claire les risques du réchauffement climatique en arctique, dans une zone ou la Russie entend garder la main et ou la corruption règne plus qu'ailleurs. Les dangers sont multiples: la fonte du pergélisol, le dégel de virus connus et inconnus parfois retrouvés dans les centaines de mammouths libérés dont on trafique l'ivoire, les dégagements de méthane, une nouvelle course au pétrole et donc à la pollution, la disparition de la faune, des tribus iakoutes et autres peuples nomades de la région, le tout entrainant l'accélération des phénomènes. Le livre d’où tout optimisme est absent se lit bien, avec une ambiance pesante à chaque page, des personnages forts, des situations extrèmes décrites sans excès mais sans fioriture, des réactions très humaines tant dans la lâcheté que dans l’héroïsme. Si j'ai bien compris la fin, il y a un clin d’œil à "Au nom de la rose" dans les dernières pages. Le livre n'est ni un éco-thriller ni un pamphlet écologiste, mais il fait réfléchir tout autant, à partir de données et d'observations connues. Le rapport de l'homme à la nature est très bien abordé ainsi que de nombreux paradoxes.
04/10/2021 à 10:19 6
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Apocryphe
7/10 Roman peplum, historique et biblique dont les personnages principaux sont les proches de Jésus de Nazareth. Certains sont réels, Pilate, Caligula, les apôtres ... certains sont "possibles", l'épouse de Jésus, son fils, Longinius, Barrabas ... comme le signifie le titre, leurs existences ne sont ni reconnues par l’Église, ni même prouvées. Le roman débute bien, racontant les évènements après la crucifixion de Jésus tels qu'ils auraient pu se passer. l'auteur dérive peu à peu vers une histoire plus linéaire, malgré l'intervention de personnages venus d'horizons très divers, sans qu'on sache trop comment cela va évoluer. Finalement, le dévouement arrive de façon un peu abrupte avec un gout de "tout ça pour ça". L'originalité de lieu, de temps et les liens étroits qu'il y a avec l'Histoire telle qu'elle est connue font tout de même passer un bon moment de lecture.
09/09/2021 à 10:03 2
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Buffet campagnard
8/10 Petit bijou de roman noir et d'humour de la même couleur. La 4e de couverture est un peu fausse dans le sens ou les orgies sont plutôt une suite quasi ininterrompue de ripailles et de banquets aux cours desquels du cochon est englouti sous toutes ses formes, du petit déjeuner au souper. Mais dans le cochon, tout est bon. Idem pour le "monde de sexe", les quelques scènes sont plutôt comiques et bon enfant. Par contre, l'auteur parvient à nous amener vers l'horreur petit à petit, avec beaucoup de subtilité. Les deux comparses, comparables à Don Quichotte et Sancho Panza vont bien mal finir, tombés dans les mains de cette famille aussi étrange qu'inquiétante, habitant une magnifique hacienda aux allures d'auberge rouge dans une région quasi désertique de l'Espagne. C'est aussi une peinture féroce de quelques défauts propres aux humains : paresse, gourmandise, luxure. Le livre est sorti en poche en 1991.
02/09/2021 à 09:27 1
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L'Homme de Constantinople
8/10 Une découverte inattendue, tant le sujet - Kaloust Sarkisian -, que la façon dont sa très riche histoire est racontée. On voyage dans l'ancien empire ottoman, au gré des vents de l'Histoire, souvent furieux dans ces contrées à cette époque. Dos Santos a d’indéniables talents de conteurs.
01/09/2021 à 11:06 2