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La Forêt des renards pendus
7/10 Écrit il y a vingt-cinq ans, La forêt des renards pendus est un texte qui a bien vieilli et se lit toujours avec grand plaisir. Pour preuve, il vient d'être adapté en bande dessinée par Nicolas Dumontheuil chez Futuropolis et l'adaptation, forcément plus condensée mais fidèle, vaut aussi le détour. Une belle porte d'entrée vers l'univers débridé du Finlandais Arto Paasilinna.
13/09/2018 à 13:24 4
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La Forêt des renards pendus
7/10 Bien que (forcément ?) plus ramassée, Nicolas Dumontheuil signe là une fidèle adaptation dessinée du truculent roman d'Arto Paasilinna. Je conseille l'un et l'autre si vous ne connaissez pas cet auteur finlandais.
13/09/2018 à 13:23 3
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Petite Louve
8/10 Si le texte n'est pas à conseiller à tout le monde en raison de sa thématique et de la violence – sous plusieurs formes – qui en découle, ce premier roman fait fort. Le portrait sans fard de deux femmes que la vie n'a pas épargnées mais qui s'aiment à leur façon et essaient de s'en sortir. Coûte que coûte ! A la dure !
08/09/2018 à 00:06 6
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Toutes les vagues de l'océan
8/10 Dans tous les cas, Toutes les vagues de l'océan reste un roman noir très abouti qui se place, et de loin, dans le haut du panier. Spécialiste des sagas familiales enténébrées et joliment écrites, Víctor del Árbol a depuis ce roman poursuivi sur sa lancée avec La Veille de presque tout, paru l'an dernier.
03/09/2018 à 14:05 7
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La Ferme aux poupées
8/10 Visiblement à l'aise dans l'écriture et toujours redoutable lorsqu'il s'agit de prendre son lecteur à contre-pied, Wojciech Chmielarz confirme tout le bien qu'on avait pensé de lui en lisant son précédent opus. Deux autres enquêtes du Kub sont d'ores et déjà disponibles en polonais. Si elles sont du même niveau que les deux premières, il y a fort à parier – on le souhaite en tout cas – qu'elles soient prochainement traduites en français.
02/08/2018 à 13:20 6
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Là où vivent les loups
7/10 Avec ce huitième opus, Laurent Guillaume, auteur du remarqué Doux comme la mort entre autres, ne révolutionne assurément pas le genre. Cependant, l'intrigue passionne dès le départ et connaît de nombreux développements, parfois assez inattendus pour prendre le lecteur de court. La thématique des migrations vers l'Europe – transalpines ici – est rarement mise à l'honneur. Surtout, l'auteur, ancien policier de son état, montre ses « collègues » à l’œuvre de manière on ne peut plus réaliste, bien loin des Experts, qu'ils soient de Manhattan, de Miami ou d'ailleurs. Monet aura fort à faire pour faire parler les habitants de cette petite ville où des secrets anciens semblent bien gardés et où personne n'a intérêt à froisser les potentats locaux. Pour progresser, l'inspecteur devra se faire épauler, et le personnage de la journaliste Marie Cadoux est à ce titre intéressant. Monet fuit les gratte-papiers. Mais s'ils peuvent être utiles et que l'enquête stagne, le pragmatisme peut parfois avoir le dessus sur les habitudes, non ? Surtout si ça permet de quitter ce bled pourri plus vite !
Si elles ne resteront vraisemblablement pas dans les annales, les quelque trois cents pages de Là où vivent les loups font déjà passer un agréable moment de lecture de littérature policière. Les lecteurs n'en demandaient pas forcément plus, et Laurent Guillaume non plus peut-être ?30/07/2018 à 18:45 5
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Ni de jour ni de nuit
7/10 Sur fond de violence, de guerre des cartels et de corruption généralisée, et avec en bande-son des titres aux sonorités hip-hop et reggaeton, Orfa Alarcón signe un premier texte rythmé et maîtrisé. Un roman d'amour oui, mais sombre et féroce, qui déménage du début à la fin, réussie d'ailleurs.
27/07/2018 à 18:16 3
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Quatorze
6/10 Sans atteindre un sommet du genre, cet honnête thriller montagnard vaut le détour, ne serait-ce que pour ses décors majestueux et l’adrénaline qui habite chacun de ces alpinistes en quête des plus hauts points du monde. Pour ceux qui se poseraient la question, le Quatorze du titre fait référence au nombre de sommets à plus de 8000 m.
À signaler qu’il s’agit du premier titre de la collection Mont-Blanc Noir, qui verra d’autres auteurs comme Yves Ballu ou Matt Dickinson allier polar et montagne.24/07/2018 à 22:08 4
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Savana Padana
7/10 Très court, ce roman noir italien compte 120 pages découpées en 13 chapitres. Un nombre qui porte malheur sans doute tant les protagonistes sont tous plus ou moins des poissards invétérés. Dans cette galerie de bras cassés peints à grands traits par Matteo Righetto, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Les conversations de Berto, Sante, Nereo, Nibale et Nini ne volent pas bien haut. Autour d'une partie de cartes, devant une bière ou une anisette, on rêve de millions et de femmes fatales mais en vérité on se contente de quelques coups foireux et de prostituées de seconde zone. Le carabinier du village, le commandant Crado, ne brille pas plus par son intelligence. Seul Ettore se détache quelque peu du lot, de par son autorité naturelle et la crainte qu'il inspire et lui valent son surnom.
L'auteur n'a sans doute pas eu la prétention de signer un grand roman mais on sent qu'il a pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Ces hommes à la bêtise crasse se retrouvent embarqués dans une spirale de violence qui va vite les dépasser. Matteo Righetto manie l'humour grinçant sans avoir l'air d'y toucher et n'hésite pas à forcer le trait ce qui nous vaut certaines scènes jubilatoires, aussi cocasses que gores, comme cette manière originale de « faire fondre une glace » (faire disparaître un cadavre dans le langage codé de la bande).
Ouvrir Savana Padana est la garantie d'avoir devant soi une bonne heure de fiction noire plaisante, qui devrait ravir les amateurs de Tarantino, entre autres.24/07/2018 à 21:31 6
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Les Dames blanches
9/10 Avec Les Dames blanches, Pierre Bordage signe une fiction d'anticipation brillante qui ne peut que donner envie de poursuivre la découverte de l’œuvre riche de cet auteur talentueux aux univers parfois très différents. À quand une sortie en poche pour remettre ce texte qui le mérite en bonne place sur les étals des bonnes librairies ?
18/07/2018 à 16:51 10
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Il reste la poussière
7/10 Rude, sec, violent : ce roman et les relations entre les différents personnages qui le peuplent sont à l'image du décor et du climat de la pampa patagonienne où ils évoluent. Un Sandrine Collette très efficace, à défaut d'être brillant.
13/07/2018 à 19:01 4
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Un Tour sur le bolid'
7/10 À mi-chemin entre longue nouvelle et court roman, ce texte de 94 pages, peu connu et difficilement trouvable seul aujourd'hui, n'est pourtant pas le plus mauvais qu'ait écrit Stephen King, loin de là.
L'amorce est assez classique. Partant d'un univers on ne peut plus réaliste, tout est fait par le King pour que la tension devienne palpable et que l'imminence d'une catastrophe devienne inéluctable. Au moment fatidique, l'auteur instille la dose de fantastique qui donne alors un tour particulier au récit. Après s'être effondré de fatigue et de peur dans un cimetière, Alan ne sait plus s'il est dans un cauchemar ou seulement victime de paranoïa liée au stress. Et le lecteur non plus...
Redoutable d'efficacité à défaut d'être des plus innovants, ce court texte fantastique peut se lire sur le bord d'une route, plus vite qu'il ne faut de temps pour qu'une voiture s'arrête.04/07/2018 à 17:38 3
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Un fond de vérité
8/10 L'intrigue est passionnante et parfaitement maîtrisée et permet à Zygmunt Miloszewski de nous plonger dans certains pans de l'Histoire polonaise qui posent encore problème aujourd'hui. L'assassin est-il un Juif extrémiste, souhaitant se venger de certains catholiques, ou bien au contraire un antisémite voulant ressusciter la haine du juïf, qui a depuis longtemps un bon terreau en Pologne. Des premiers pogroms à ces jeunes polonais fêtant dans un cimetière juïf l'anniversaire du Führer, l'auteur nous montre que l'antisémitisme est encore loin d'être un détail de l'Histoire dans son pays.
Pour autant, si cette thématique est abordée, et qu'on devine à travers les pensées du procureur Szacki celles de l'auteur, ce texte n'est ni lourd ni donneur de leçons à ce niveau-là, pas plus que les descriptions de ces tensions sociales ne ralentissent l'intrigue. Elles en sont parties prenantes, comme les personnages et les rebondissements, nombreux dans le dernier tiers du livre où tout s'accélère après un début il est vrai un peu lent, le temps de planter le décor. C'est un petit régal de voir le procureur se dépêtrer tant bien que mal dans cette petite ville où tout le monde semble vouloir, sinon lui cacher des choses, ne pas lui faciliter la vie.
Un fond de vérité confirme tout le bien qu'on avait pensé de Zygmunt Miloszewski à la lecture son roman Les Impliqués. C'est sans doute avec le même plaisir qu'on lira La Rage, la troisième enquête du procureur Theodore Szacki.25/06/2018 à 15:16 4
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La quiche fatale
5/10 Premier opus d'une série de bestsellers au long cours, cette première enquête d'Agatha Raisin ne donnera pas forcément envie à tout le monde de poursuivre l'aventure. Si l'on en juge par son large succès, cet hommage assumé à Agatha Christie, whodunit et parodie de whodunit tout à la fois, plaira éventuellement à ceux dont ce type de littérature est la tasse de thé. Servi avec du sucre et un nuage de lait, of course.
20/06/2018 à 00:25 5
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L'Enfer de Church Street
8/10 Avec ce premier roman d'une sauvagerie redoutable, Jake Hinkson allume immédiatement une mèche que rien ne viendra éteindre jusqu'à la dernière page et à la détonation finale. Un petite bombe bien noire qui se lit d'une traite.
18/06/2018 à 15:15 9
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Six jours
9/10 À l'instar du 911 de Shannon Burke, ce Six jours, qui a dû demander un travail considérable mais qui se lit sans effort aucun, est un sommet de noir réaliste. Avec ce roman aussi puissant qu'intelligent, Ryan Gattis marque assurément un nouveau jalon du genre.
17/06/2018 à 23:12 7
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La Voleuse d'enfants – Chorus
Erckmann-Chatrian, Marc Villard
7/10 Très chouette idée que celle qu'a eue Claude Mesplède de faire vivre ensemble deux textes que rien ne prédestinait à se retrouver dans le même volume. Comme un beau pied-de-nez à ceux qui veulent enfermer la littérature dans des cases préétablies.
Ici, une nouvelle bien sombre d'Erckmann-Chatrian de 1866, et l'autre, bien plus récente et très jazzy, signée Marc Villard.
L'objet est tout petit (format A6) mais très esthétique, avec sa couverture travaillée en papier glacé, et ne coûte que 2€. A ce prix-là, on aurait tort de s'en priver !14/06/2018 à 11:58 3
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Pyromane
8/10 Efficace et grinçant, Wojciech Chmielarz nous a concocté un coktail explosif qui donnera envie à nombre de lecteurs de prolonger l'aventure polonaise. Ca tombe bien, le Kub est déjà de retour dans La Ferme aux poupées, fraîchement paru chez Agullo.
12/06/2018 à 08:43 7
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Dodgers
8/10 Dans ce road trip funèbre où tout ne peut aller que de mal en pis, Bill Beverly, qui signe là son premier roman, fait la part belle à ces enfants des rues grandis trop vite, entre violence et trafic de drogue. Tandis que ses collègues sont souvent assez bas du front, East semble échapper à cette règle, et tente difficilement, comme un héros de tragédie grecque, d'échapper à un destin qui aurait déjà été écrit pour lui. Un beau personnage, tourmenté, bien travaillé.
Sans réelles surprises ni innovations mais assez brillant dans son genre, on passe un très bon moment de lecture en compagnie de la team de losers de ce Dodgers. Qui donne sacrément envie de reprendre la route avec Bill Beverly.10/06/2018 à 19:35 4
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Meurtres sur la Madison
8/10 Premier opus d'une série consacrée à l'attachant Sean Stranahan – qui compte déjà sept titres outre-Atlantique –, Meurtres sur la Madison remplit parfaitement son rôle. Aussi passionnant sinon plus de par son contexte et l'écriture de Keith McCafferty que pour l'intrigue stricto sensu, le roman fait passer un excellent moment. Ferré dès le départ, on attend déjà la suite.
07/06/2018 à 17:57 11