139 votes
-
Les Couleurs de la ville
8/10 Lu, il y a déjà quelques temps, après William, le père. Liam ne démérite pas. L’enquête nous entraine entre Ecosse et Ulster, entre Indépendantistes et Unionistes, entre fidélité et trahison ! On sent le désir latent qui conduira l’Ecosse à l’indépendance dans un jour pas si lointain... À suivre !
18/08/2020 à 13:58 3
-
Voiles de mort
4/10 C’est long, trop long... Tous ces préparatifs, ces descriptions du quotidien, la tournée des restos, des bars et l’annonce des menus, l’idylle ! Tout à coup, en mer, Daenincks se rend compte qu’il doit écrire une nouvelle et pas un roman. Alors, commencent les ellipses ! Et puis, on sait bien que le pauvre gars va se faire rouler, qu’elle va le laisser s’échouer quelque part avec juste ses yeux pour pleurer ! Tant pis pour lui, il l’a cherché. Il faut être crétin des océans pour écouter le chant de la sirène qui navigue en solitaire mieux qu’Autissier ! Qui plus est, Il n’y a aucun suspense, c’est plat même si cela reste bien écrit. Heureusement, c’est sauvé par l’idée du septième continent comme île au trésor. Je n’aime pas non plus les coups de crayons trop hachés ! Pas dans le mile marin, tout ça !
12/08/2020 à 17:44 2
-
Là-bas, c'est Marseille
8/10 Découverte sympathique de ce jeune auteur à l'écriture qui colle à l'ambiance, au code. Une bonne immersion dans Marseille même si on ne découvre pas vraiment la ville. Les péripéties s'enchainent très vite. Le personnage n'a pas eu besoin d'une cérémonie dans une hutte à sudation pour transpirer, mouiller la chemise et découvrir son totem. Le "corbeau" lui va comme un gant : noir comme son costard, malin, débrouillard, excellent briseur de noix et annonciateur de mort mais mauvais chanteur. Quand il tient un fromage, il ne risque pas de le lâcher, pas besoin de l'ouvrir. Les illustrations soignées collent à l'atmosphère. Dommage tout de même pour le RPK 7.62 (c'est une AKs-47) : crosse, canon trop courts et le tenir à bout de bras vu le poids chargé avec le recul, ça pique un peu ! Au fait, c'est quoi l'animal totem de l'Indien ? La taupe ?
12/08/2020 à 15:14 1
-
Hostiles
8/10 Ambiance étouffante, angoissante, jeune femme seule, sans défense au prise avec un compagnon de route étrange, énigmatique, perturbant... Nul ennui, que du suspense. Tout a été mis en place pour un thriller mené tambour battant. La fin laisse au lecteur une large ouverture sur la suite, à lui, de faire le boulot. Les cases des caractéristiques et des contraintes de l'écriture d'une nouvelle sont cochées. C'est difficile à manier. N'est pas Maupassant, E. A. Poe, Buzzati qui veut. Thilliez a rempli le contrat. Quant aux illustrations, elles sont très décevantes. Les traits sont grossiers comme si ce travail avait été fait sur un coin de table. C'est peut-être un parti pris de l'illustratrice mais c'est raté. Sa spécialité est le dessin de mode ou la BD pour filles, son trait est fin. C'est dommage car dans "Les sœurs Corbi", tout est soigné. C'est dommage !
12/08/2020 à 14:56 3
-
Un long moment de silence
10/10 Mon premier Paul Colize ! Vraiment une belle entrée en matière ! Son style est clair, percutant, sans fioritures. Inutile de chercher les figures de style compliquées, Il va droit au but. Les chapitres sont courts, ils défilent à toute vitesse. Il faut suivre le rythme effréné de Stanislas qui nous embarque dans sa quête folle en Europe. Ce type est épuisant, exécrable, agaçant mais attachant. Nathan, héros félin, détient la clé. Deux hommes, deux destins qui se croisent pile au milieu du roman. Et tous ces rats terrés, chassés par les chats, il n'y a qu'à taper leur nom pour voir leur vilain museau ! Bravo M. Colize !
11/08/2020 à 16:41 5
-
Octobre
9/10 J'ai adoré, lu presque d'un trait. J'ai retrouvé tous les ingrédients de "The Killing" : l'ambiance, le suspense... Je voyais déjà la saison 4 défiler dans ma tête. Je savourais chaque chapitre, chaque rebondissement. Le couple de flics, toujours un homme et une femme chez l'auteur, ne lâchent rien. Les politiciens sont là, sur le gril. Dés qu'Hess et Thulin flairent une piste, qu'ils tiennent un os à ronger, ils ne l'enterrent pas. Ils sont tenaces, intuitifs. Ils se prennent des marrons ou des châtaignes plein la courge, au propre comme au figuré, mais ils avancent pas à pas. Ils ne glandent pas. Ils tirent tous les marrons du feu. Au passage, on prend un petit cours de botanique. Mais, attention, la Marigoule ou Marron de Migoule et la Bouche de Bétizac auraient eu bien du mal à s'unir au Danemark. Par contre, c'est vrai que les pauvres arbres "ont succombé" à l'endothia ou Cryphonectria, un sale petit chancre...
11/08/2020 à 16:11 4
-
Le Retoucheur
7/10 Après mon fiasco finlandais, je me suis attaquée à ce Russe. Je n'avais plus rien à perdre. Finalement, j'ai été agréablement surprise. On est loin d'un chef d’œuvre mais c'est bien écrit, bien mené avec du suspense et un dénouement bien orchestré. Petit bémol : parfois, un peu confus. L'idée du retoucheur de photographies qui fait disparaitre les personnalités en disgrâce du régime soviétique et qui a en plus le don de les faire mourir est sympathique. C'est un procédé du registre fantastique mis au goût du KGB. Comme ce don se transmet de père en fils, malédiction ou bénédiction, les apparatchiks survivants de l’ère communiste ne se privent pas d’utiliser le retoucheur. L'option "épuration politique" et pas "tueur en série" n'est pas mal du tout car on s'attendrait plutôt à la seconde. Ce petit détour par la Russie était bien sympathique.
05/08/2020 à 10:41 3
-
La Police des fleurs, des arbres et des forêts
10/10 Ce samedi, il fallait que je quitte la noirceur scandinave. Je suis partie sur la Nationale 7, la route des vacances ou peut-être une autre... Je me suis égarée en juillet 1961, lors d’un été caniculaire. J'étais dans l'ambiance. Pourtant, une petit vent de fraîcheur sentant bon le thym, la marjolaine et l'origan a soufflé et chassé l'obscurité scandinave. Le parfum des fleurs était enivrant. Comme ils m'ont fait du bien page après page ! Aucun moment d’ennui dans ce petit village perdu et coupé du monde entre deux montagnes où l'on cultive des fruits savoureux autant que ce roman. On suit un jeune officier de police, un peu Lecoq, un peu Maigret, un peu Poirot dans leurs premières armes. Le jeune homme est épaulé par un sympathique garde champêtre, un peu Catarella, un peu Vianello. Tous les villageois à la manière de Pagnol sont là, pittoresques : le maire, l'hôtelier, le curé... avec des accents à la Giono. On sourit, on rit mais on finit par s'inquiéter, angoisser. Il y a tant de mystères et de secrets autour de Joël, la victime. On s'envoie des lettres. Les échanges épistolaires forment la trame, tissent l'intrigue, sèment les indices. Quel étonnant dénouement ! Justice est faite pour un sans-voix plein de bonté et d'innocence, un peu tête de mule, sans défense, massacré, qui aimait tant les gaillardes et se coucher dans l'herbe rouge ! En 1961, qui s'en serait soucié ? Et bien, tout le village avec la police des fleurs, des arbres et des forêts. Merci Romain Puértolas.
03/08/2020 à 12:28 12
-
Une Soirée de toute cruauté
1/10 Je crois n'avoir rien lu d'aussi mauvais ! J'ai tenu à le lire jusqu'au bout (en sautant des phrases inutiles), en espérant trouver un truc mais rien... Je me demande comment le comité de lecture d'Actes noirs a pu laisser passer ce roman. Peut-être parce-que l'auteur avait eu un prix avec un précédent bouquin en Finlande ? La quatrième de couverture vend bien l'affaire. Chapeau à celui ou celle qui a écrit l'accroche ! Il ou elle n'a pas dû lire le bouquin et s'en est tenu-e aux synthèses des lecteurs. On peut lire page 259 : "J'ai du mal à concevoir qu'on puisse supporter Agathie Christie. Ses livres sont une interminable Tea party, et le cours des évènements n'a pas d'autre but que de susciter des soupçons, tour à tour, à l'encontre des personnages." Et bien, ce livre est juste l'histoire d'une interminable (seul point commun) soulographie party, dans un appartement de luxe londonien entre vieux amis finlandais qui tourne mal. C'en est même ridicule. Il n'y a absolument aucune intensité, aucun mystère, aucun suspense... et absolument aucun soupçon suscité. Les personnages sont des caricatures inintéressantes. Aucun n'attire un brin de sympathie. L'auteur se répète à longueur de phrases et de chapitres, du remplissage. Pour couronner le tout, c'est mal écrit ! Le style, le vocabulaire sont médiocres. J'espère que la critique d'une des reines du crime n'est que de l'ironie ou, alors, il croit que son intrigue atteint le niveau de la Britannique ! Il n'a ni l'art ni la manière de la dame. Hämäläinen est spécialiste d'économie et passionné par la Bourse même ses explications sur les marchés, les transactions, les escroqueries par le banquier sont incompréhensibles. En fait, le crime réside juste dans l'ennui mortel qui achève le lecteur !
03/08/2020 à 11:20 7
-
Indésirable
8/10 Mon troisième Sigurdardottir et encore un bon cru dans le monde de l’enfance et de l’adolescence
qu’elle affectionne. Lu d’un trait. Deux époques, deux énigmes, du suspense et un coup de théâtre très inattendu avant le dénouement. C’est pour dire que ce roman noir est très bon parce-que la traduction n’est pas au niveau de l’intrigue. Elle est maladroite, approximative, confuse, avec des fautes... On est loin du talent d’Eric Boury, traducteur d’Indridason (entre autres). J’espère qu’Actes Sud trouvera une perle pour Yrsa !!!29/07/2020 à 14:17 5
-
Voyage sans fin
10/10 On monte à bord du "Chief" comme à bord de l'"Orient-Express" et on ne descend pas. On file à travers les Etats-Unis pour ce long voyage où aucun répit nous est offert. Tout s'enchaine à la vitesse d'un TGV. Que se passe-t-il derrière les portes des compartiments de luxe ? Une magnifique étoile d'Hollywood enveloppée de vison a peur de s'éteindre dans sa robe fourreau de satin noir. Un producteur mégalomaniaque, omnipotent brise les obstacles, sans aucun frein à sa boulimie. Il fait et défait les stars. Un grand reporter, un Don Quichotte alcoolique et délabré, marqué par la guerre, vole aux secours des dames en détresse épaulé par son pote de galère, musicien célèbre, en extase devant une pure jeune fille. Une fidèle secrétaire veille. Il ne manque même pas l'écrivain éconduit, désabusé, fauché. Tout ce monde est entrainé dans un huis-clos haletant, sans échappatoire. Attention, lecteurs non avertis ou imprudent, une fois lancés, impossible de descendre en cours de route ou d'appuyer sur la sonnette d'alarme ! Encore un chef d’œuvre d'une des reines du crime.
27/07/2020 à 11:28 3
-
La Boule Bleue
10/10 Un pur délice, un véritable cocktail à l'Américaine avec le juste dosage : suspense, rebondissements, crimes, poursuites, chantage, enlèvements... On plonge dans le New-York huppé des années 40. Le décor est planté de belles gonzesses, stars d’Hollywood, de la mode ou femme de banquier jusqu'au bout des ongles vernis, emballées dans des robes fourreaux, perchées sur des escarpins, pomponnées dés le matin, élégantes, raffinées. Des gars, en sweater en début de soirée pour un cocktail ou smoking le soir pour un dîner sur Madison, on suit le protocole. Mais tout ce monde s'emballe, les filles, les flics, le FBI, les escrocs tueurs sans scrupule. Pas un temps de pause ! L'écriture subtile est à déguster avec un "Old fashioned on the rocks" ! Une grande dame du crime, minutieuse mais avec un brin de fantaisie !
24/07/2020 à 13:37 6
-
Brouillages
7/10 Je voulais mettre 6,5/10 mais j’arrondis au point supérieur. Bienveillance ! Ce n’est pas mal, c’est bien écrit mais il manque quelque chose à mon goût, du suspense sûrement. C’est trop lent au début, la fin me semble bâcler. Aucun des personnages n’est attachant si ce n’est Valdimar, le flic et Marteinn, le fils du type à l’article de la mort, parce qu’il est paumé, le pauvre gamin. Les pères sont tous exécrables, d’ailleurs. Tous sont assez antipathiques notamment le comateux et l’alcoolique. Les mères sont larguées, dépressives et névrosées ; on le serait à moins avec de pareils conjoints. C’est le point fort du roman tous ces liens familiaux complexes et destructeurs. Quelques fausses pistes semées, c’est vrai que la découverte du véritable « méchant » est bien ficelée. Je ne sais pas, je n’arrive pas à trancher, à trouver ce qui aurait pu en faire un grand polar islandais. Il y avait matière.
23/07/2020 à 17:36 2
-
Un café maison
10/10 Ce "café maison" est un délice, un grand cru, un arabica unique, certainement pas un mélange fait de tout venant. Non, il provient de la même plantation, de la même terre. Il est subtil, un peu boisé avec une agréable note fleurie, long en bouche mais sans accroché, sans tanin. Peut-être est-ce un maragogype au gros grain désaltérant, un sigri fruité, un yirgacheffe aux notes de jasmin ? Il a muri très longtemps, a été torréfié très lentement par la gracieuse Ayané. Elle a attendu patiemment pour qu'il obtienne sa robe de moine. La belle mante religieuse raffinée, aux longues jambes, aux doigts de fée, a voulu de tout son coeur que Yoshitaka, son mari, le filtre goutte à goutte. "Elle avait cessé de le sauver" pour qu'il boive la tasse jusqu'au marc. Le café avait la couleur d'une veuve noire. Le sympathique inspecteur Kusanagi est tombée sous son charme. Yukawa, le scientifique, va découvrir que pour un bon café, il faut aussi une bonne eau.
21/07/2020 à 15:05 7
-
Phare 23
6/10 Lecture agréable mais ayant dévoré la trilogie "Silo" auparavant, je n'ai pas été très emballée. Le thème de l'isolement dans une station spatiale est récurrent et facile dans la science-fiction moderne, en littérature comme au cinéma, tant et si bien je n'ai pas eu de surprise !
17/07/2020 à 16:40 3
-
Le Dévouement du suspect X
10/10 Quand les mathématiques rencontrent la physique, quand la logique est défiée et poussée dans ses retranchements, quand Ishigami le Dharma rencontre Yukawa le Karma, on a un chef d’œuvre ! Ishigami le mathématicien de génie vivait replié dans sa tanière semblable à la graine de lotus au fond de l'étang. Yasuko, belle comme un lotus, lui a fait entrevoir le soleil. Comme la graine, il s'est frayé un chemin, son dharma, pour sortir de son marécage vers la lumière. Mais l'unalome vers le nirvana est long, tortueux. Il faut son génie pour écarter les pièges du parcours et préserver le magnifique lotus à tout prix. L'ami Yukawa, physicien hors paire, s'interroge, veille, observe, comprend, démontre. Les chemins sont noirs et chacun doit réaliser son karma même aux prix de son âme. On ne peut ôter la vie sans en payer le prix.
16/07/2020 à 19:23 8
-
L'Oncle Silas
10/10 "L'Oncle Silas" est un chef d’œuvre du genre, malheureusement, oublié. Découvert par hasard dans ma petite bibliothèque de village, j'ai été attirée irrésistiblement par le nom de l'auteur et le titre. Bonne pioche ! Dés le début, On est hypnotisé par le mystère. Tout au long du roman, l'angoisse, la peur règnent. L'atmosphère est glaçante, envoutante, captivante. Sheridan Le Fanu n'a rien a envié à Bram Stoker, son très célèbre compatriote.
14/07/2020 à 13:10 1
-
Le Septième fils
9/10 Encore un excellent moment avec Einar ! Délocalisé par son journal, il quitte Akureyri, la capitale du nord pour Isafjördur, petite ville plus à l'ouest avec quelques passages à Reikyavik. Embarqué dans une intrigue complexe qui commence avec l'incendie d'une vieille demeure familiale, il n'en perd pas moins son humour et sa dérision. C'est tout le charme d'Einar ! Il s'immerge dans le monde du show-bizz, des peoples et celui de la politique mais aussi rencontre de truculentes personnalités du commun des mortels islandais. D’ailleurs, qui y a-t-il de commun entre l'incendie de la baraque, les meurtres d'un footballeur célèbre qui a raccroché les crampons, son parasite d'ami d'enfance et un jeune député socialiste promis à un bel avenir politique ? Là est la question.
14/07/2020 à 12:49 3
-
Succion
9/10 Après avoir lu « ADN » que j’avais apprécié mais sans passion, ça y est, je suis conquise. Les personnages ont pris corps, je m’attache. Le couple Huldar-Freiya fonctionne et m’amuse. L’intrigue à tiroirs est captivante et s’attache au passé des protagonistes, au drame de leur vie, leur douleur. On passe d’un sentiment à l’autre avec eux, de la haine à l’empathie. C’est du pur polar « à l’Islandaise » comme je les adore.
12/07/2020 à 11:26 4
-
La Route
10/10 L’Apocalypse selon Cormac McCarthy, un road-trip dans une dystopie... La catastrophe est là et pas seulement dans l’atmosphère et la Terre, dans l’ombre permanente et les nuages de cendres mais dans l’anthropophagie des hommes, leur violence et l’avilissement de l’espèce. Le père et le gamin partent à la quête d’une terre promise plus sûre, d’un ciel sans nuages, d’hommes et de femmes restés humains... Sauvé le petit à tous prix jusqu’au dernier souffle ! Instinct de survie, protéger son sang, espoir, voilà la boussole du père à travers le gris du monde.
10/07/2020 à 12:41 4