JohnSteed

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  • La Maison des sept jeunes filles

    Georges Simenon

    7/10 Fier de ses origines normandes, descendant de Guillaume le Conquérant, Guillaume Adelin, professeur d’histoire au lycée de Caen, essaie de cacher son excitation à la réception de Gérard Boildieu (futur gendre ?) par sa fille Huguette. Pour être plus précis, une de ses sept filles.
    Lui qui aurait tant aimé être le chef d’une famille modèle, se désespère que ses filles soient encore célibataires et ne quittent pas la demeure familiale. Cette maison qu’il a fait construire et pour laquelle Adelin s’est endetté auprès de Monsieur Rorive. D’ailleurs ce denier réclame, en vain, son argent. Adelin voit ainsi en Gérard Boildieu, fils unique du Général Boildieu, une occasion de liquider sa dette.
    Mais Rovive, veuf et véritable nez de fouine, sème le doute sur les prétentions maritales du couple : il a pu voir plusieurs des filles Adelin sortir de la chambre meublée de Boildieu. Adelin essaie de soutirer la vérité à ses filles. Il est urgent de marier ces jeunes gens, car Rorive menace de faire intervenir les huissiers.

    Simenon s’éloigne, avec La Maison des sept jeunes filles, du « roman dur » et s’embarque avec ce « petit roman » dans le genre vaudeville. On sourit à la lecture des dialogues savoureux et des situations cocasses. Un roman à part dans l’œuvre du Belge mais somme tout distrayant.

    02/04/2024 à 13:23 2

  • La Route 117

    James Anderson

    9/10 Avec la Route 117, j’ai retrouvé avec grand plaisir Ben, ce chauffeur routier indépendant qui trime pour faire tourner sa petite entreprise. En plein hiver, sur cette route verglacée, Ben va faire jouer son grand cœur en devenant le baby-sitter d’un enfant que lui a confié un ouvrier d’un garage. Il essaiera parallèlement de sauver son ami John le Prêcheur, victime d’un chauffard.

    J’ai dévoré ce livre et les pérégrinations de cet homme rebelle au grand cœur ainsi que ces réflexions toujours teintées d’ironie mordante.
    James Anderson nous livre un roman sombre emprunt de tendresse sur fond de trafic d’humains. Je regrette la fin de cette mini-série, et ai fermé ce livre en espérant que l’auteur américain offre rapidement un 3ème volet. James Anderson a su me captiver grâce à cet anti-héro attachant.

    12/10/2022 à 14:40 2

  • La Volupté du billabong

    Hervé Claude

    7/10 Après une journée torride dans le bush, le groupe de touristes campe au bord du billabong, une grande mare à l’eau fraîche, dans le parc australien de Kakadu. Il y a Simone, brillante ingénieure en nucléaire et son mari Steve, écrivain sans succès, qui forme un couple au bord de l’implosion, d’autant qu’Arthur, cet écolo activiste, n’est pas insensible aux charmes de la belle Simone. Il y a également Wanda, la rouquine et ancienne (petite ?) amie de Simone et Jasper, le guide aborigène.
    Mais la randonnée tourne au tragique : Simone ayant voulu se baigner a été happée par les mâchoires d’un crocodile.
    C’est du moins la version avancée par les protagonistes à Anthony Angos, le Police Officer, en charge de l’enquête. Une enquête qui montera que chacun avait peut-être intérêt à la disparition de la défunte.

    Une enquête courte mais efficace proposée par Hervé Claude. Une lecture très plaisante au milieu du bush australien. Dépaysant.

    24/09/2018 à 08:18 2

  • Le Cambrioleur en maraude

    Lawrence Block

    7/10 Bernard Rhodenbarr, libraire et cambrioleur à ses heures perdues à New-York, se voit demander par son ami Marty Gilmartin de délester le coffre-fort de Crandall Mapes. Ce dernier, chirurgien plasticien, lui a chipé sa petite amie et Marty veut le lui faire payer. Voler l’argent qu’il se fait au noir à retaper les gueules de la clique new-yorkaise ne doit pas poser de cas de conscience pour Bernie. Après quelques temps de réflexion, ce dernier accepte. Après avoir repéré les lieux, il décide de cambrioler un appartement afin de masquer son futur méfait en une série de cambriolages dans le quartier. Cependant, le vol tourne au cauchemar : la locataire arrive avec son amant d’un soir et Bernie se trouve coincé sous le lit. Il ne peut que constater que l’amant vient de droguer la femme qu’il viole avant de voler le peu que Bernie vient de laisser. Celui-ci, en bon gentleman cambrioleur, va remettre en état l’appartement et chercher à savoir qui est ce criminel.

    Lawrence Block nous offre un épisode des aventures de Bernie à la fois cocasse, drôle et déroutant. La lecture de ce livre est facile, sans prise de tête. Dommage que le dénouement sous forme de confrontation de tous les protagonistes de l’histoire (à la façon d’Agatha Christie) adoptée par l’auteur soit une solution peu trop facile et improbable pour apporter les réponses à l’histoire. En tous les cas, la lecture aléatoire de la série de Bernard Rhodenbarr ne pose aucun problème pour apprécier chaque histoire et le personnage, drôle, cynique et aux valeurs et principes originales.

    22/08/2018 à 20:38 2

  • Le Cercueil de Job

    Lance Weller

    7/10 Jeune esclave noire en fuite, Bell Hood a pour repère Le cercueil de Job, une constellation d’étoiles que son père lui faisait admirer. Symboles de liberté dans cette Amérique en pleine guerre entre le Nord et le Sud, entre les états abolitionnistes et les états sécessionnistes, ces étoiles doivent la guider la nuit vers des contrées plus hospitalières. Aussi, avec pour compagnon Dexter, elle tente d’éviter les rencontres d’hommes qui ne voudront que la livrer à ses maîtres.

    Jeremiah Hoke, soldat blessé, essaie de fuir les atrocités de cette guerre. Hanté par ses cauchemars, s’interrogeant sur les motivations humaines de cette guerre, Hoke cherchera la rédemption.

    Roman emprunt d’humanisme, Le cercueil de Job confirme la beauté de l’écriture de Lance Weller. Même s’il offre des pages remplies de poésies et de descriptions terribles de batailles, Le cercueil de Job m’a moins attiré et ému que Wilderness. Lance Weller reste malgré tout un auteur à lire (ou à découvrir).

    17/08/2023 à 09:26 2

  • Le Chien des étoiles

    Dimitri Rouchon-Borie

    7/10 J’avais quitté Dimitri Rouchon-Borie avec Le Démon de la Colline aux Loups (l’auteur glissera dans ce roman un petit clin d’œil), un roman sombre, au style coup de poing, percutant, déstabilisant et ravageur.

    Avec Le chien des étoiles, j’ai retrouvé ce style personnel de l’auteur qui cherche à se rapprocher le plus de son personnage principal, toujours décalé et singulier. Ici, il s’appelle Gio. Il sort tout juste de l’hôpital, ayant eu un tournevis planté dans son crâne. Sa famille, issue des « Gens du voyage », souhaite venger cette agression. Et le sang ne peut se venger que par le sang. De cette vengeance, il n’en sortira que des morts, laissant Gio seul qui doit fuir. Il trouvera comme compagnons d’infortune, Papillon, un gamin qui ne parle pas, et Dolores, dont la beauté échauffe les instincts primaires et l’appétit des hommes. Gio souhaite les sauver de ce monde dont il arrive à s’évader, les nuits, en regardant les étoiles.

    On suit pendant 200 pages les pérégrinations de ce trio et leurs mauvaises rencontres.

    Mi roman sombre, mi conte rempli de noirceur, Le chien des étoiles peut aussi bien séduire que rebuter. Aussi déroutant qu’attachant, ce second roman confirme l’univers particulier de l’auteur, à la fois onirique et cruel, et son style à la fois âpre et poétique.

    17/04/2024 à 16:53 2

  • Le cri de la fiancée

    Anthony Pastor

    7/10 Julien Ravel, jeune diplômé en médecine, revient passer quelques jours au chalet familiale. Seul, il se remémore son enfance passée dans la montagne quand il entend un cri glacial. Ce dernier provient du chalet voisin, celui des Anthonioz. Après plusieurs appels sans réponse, Julien rentre dans la demeure. Prudemment, il avance dans cette demeure froide, mortellement silencieuse. Il y trouve Franchon, son ami d’enfance, assis au sol, une hâche à la main. Il lui avoue que les cris qui s’éloignent proviennent de sa fiancée.
    S’ensuit un face à face psychologique subliment croqué en noir et blanc par Pastor qui s’achèvera là où les traces de sang s’arrêteront.

    03/10/2018 à 14:48 1

  • Le Frisson

    Mick Bertilorenzi, Jason Starr

    7/10 Jason Starr fait partie de mes auteurs new-yorkais préférés. Associé au dessinateur Bertilorenzi, Starr propose une BD tout en N&B ayant pour thème central des meurtres commis suivant un rite druidique. Un agréable moment de lecture rythmé, prenant et percutant. Malgré ses 180 pages, cette BD aurait mérité de développer un peu plus certains passages ou personnages.

    29/01/2024 à 12:17 1

  • Le pauvre nouveau est arrivé !

    Thierry Jonquet

    8/10 8/10 (7/10 pour l’histoire et 9/10 pour le style de l’auteur)

    L’histoire est celle d’une vengeance d’un cadre, Etienne Chabot de Vaudricourt de la Muzardière-Huzart, qui s’est fait manipuler. Son PDG lui a proposé un poste prestigieux dans une autre filiale de la société à la condition qu’il démissionne ; et vous voyez le coup venir, c’était un coup foireux, c’était bidon. Il s’est trouvé sans boulot. Pire, escalade dans la déchéance la plus profonde : sa femme le quitte en vidant le compte en banque… Il finit SDF.
    Et les SDF se font trucider les uns après les autres.

    Pendant ce temps-là, le chanoine Jules distribue la soupe aux plus démunis. Et sa popularité ne laisse pas insensible certains politiques qui voient une occasion de monter dans les sondages. Les parcours d’Etienne et de Jules vont se croiser pour le meilleur et pour le pire.
    Jonquet critique avec un humour grinçant les politiques, l’Abbé Pierre,… Pas la plus extraordinaire des histoires de Jonquet mais l’auteur y déploie avec talent autant d’ironie et que de sarcasme.

    26/01/2023 à 13:50 2

  • Le Secret d'Edwin Strafford

    Robert Goddard

    8/10 Première incursion dans l’oeuvre de Robert Goddard. De facture assez classique, que n’aurait pas renié Agatha Christie, Le secret d’Edwin Strafford possède une écriture fluide et captivante. L’auteur anglais présente ses personnages, développe son cadre historique, forge son intrigue à coup de manipulations et de complots politiques. J’ai été particulièrement intéressé par ce côté historique des suffragettes, et ces hommes politiques inconnus ou célèbres du début XXème siècle. Mais le talent de l’auteur est d’avoir romancé tous ces ingrédients dans une enquête aussi romantique qu’intrigante.

    08/08/2023 à 10:54 2

  • Le Tombeur de Broadway

    Richard Price

    6/10 Vous avez aimé Ville noire ville blanche, ce magnifique roman noir à l’ambiance lourde et sombre ? Vous n’avez pas oublié les pérégrinations et le destin des personnages de Frères de sang et du Samaritain ? Richard Price vous a fait vibrer dans le Brooklyn ou le Bronx des années 70 ?

    Alors vous risqué d’être déçu par ce Tombeur de Broadway. Ici, il y a bien l’ambiance de New-York et de ses personnages décalés mais ce roman, écrit en 1978 et publié en France qu’en 2022, manque de profondeur et de consistance.

    Le tombeur de Broadway, c’est Kenny Becker, un jeune représentant de commerce, qui aime, lors de ses démarchages en porte à porte, séduire les femmes. Obsédé par sa ceinture abdominale qu’il préserve à force d’exercice, Kenny est amoureux de sa copine, La Donna. Toutefois, gros macho avec option « beauf-attitude », il n’hésite pas à la rabaisser et la dénigrer. Plaqué, et largué, Kenny sent le poids de la solitude pesé lourdement jours après jours. Ayant besoin d’être aimé, il va en quête de sexe et de compagnie. Cela le conduira à découvrir et se découvrir des contrées inexplorées.

    Richard Price nous plonge dans les réflexions et obsessions de ce personnage, pas anti-antipathique mais pas sympathique pour autant. Un personnage « secondaire » pour un livre, à la lecture plaisante si on aime les dialogues et les situations « crues », qui n’apparaît pas comme incontournable mais secondaire dans l’œuvre de Richard Price. Ceci explique peut-être, les 44 ans entre son écriture et sa parution en France.

    22/03/2024 à 11:31 2

  • Les Trois clochards

    Pierre Boileau

    8/10 Pierre Boileau n’a pas encore rencontré son futur comparse, Thomas Narcejac avec qui il écrira plusieurs chefs d’œuvre, quand est publié Les trois clochards. Son quatrième roman est un vibrant hommage au maitre du roman policier, Sir Arthur Conan Doyle, et à son fidèle Sherlock Holmes.

    André Brunel, enquêteur et son ami et narrateur dont on ne connaît pas l’identité, passent la soirée chez le docteur Bougon. Ce dernier reçoit un appel d’un inconnu le sommant d’aller d’urgence dans un meublé voisin soigner un grave blessé. Pendant que le docteur Bougon prodigue les soins, les deux acolytes s’interrogent sur l’identité de celui ayant passé cet appel téléphonique. Puisqu’il ne peut être la victime qui s’en sort avec une petite blessure, est-ce celui qui a donné le coup de couteau ? Mais pourquoi appeler les secours dans ce cas-là ? Est-ce une personne de l’immeuble ? Est-ce ce Philippe Marnaud, connu de la police comme un petit escroc ?

    Ce roman contient tous les ingrédients d’un classique du genre aventure policière à énigme : filature, postiche, code secret, … Et le lecteur prend un réel plaisir à lire ce roman qui n’a pas plus de prétention que d’en offrir.

    14/11/2021 à 16:26 2

  • Leurs enfants après eux

    Nicolas Mathieu

    7/10 Tranche de vies dans cette région dévastée par la crise industrielle des années 90. Nicolas Mathieu décortique la vie de jeunes, Anthony, Hacine, Steph, le Cousin, lycéens à Heillange, un bourg rural où les familles subissent de plein fouet la fermeture des usines métallurgiques locales.

    Entre désœuvrement, lassitude, fatalisme et déterminisme, ces jeunes subissent ou « enragent » leur vie.

    Un livre où la mélancolie transpire à chaque page, un roman générationnel dans lequel je me suis retrouvé et ai partagé des souvenirs. Peu d’action, pas de suspense ou de fil conducteur sauf celui de construire ou subir sa vie et tenter d’échapper ou pas à son héritage social et culturel.

    23/02/2024 à 10:07 2

  • Lhondres ou les ruelles sans étoiles

    Franck Bouysse, Pierre Demarty

    7/10 Les éditions du Livre de Poche ont édité dernièrement en seul volume intitulé H (mais sans les dessins de Pierre Demarty), les 3 tomes que constitue cette série, les premières œuvres de l’écrivain français de polar rural, Franck Bouysse.

    LHondres ou les ruelles sans étoiles constitue le deuxième volume de cette trilogie. 1908, Londres. On continue à découvrir le mystérieux H. Plusieurs protagonistes interviennent dans ce volume. Walter Croft, médecin dans un asile, relate ses relations avec son patient, un dénommé Jonas. Il expliquera sa vie intime, et son attachement avec une femme de rue, qui lui rappellera sa défunte épouse. L’ombre de Jack l’éventeur planera sur les pages de ce livre. Jonas, quant à lui, raconte sa vie en tant qu’orphelin, et comment il est monté à bord d’un bateau le transportant jusqu’au fin fond de l’Amazonie.

    Après Stevenson et Conan Doyle, Bouysse nous invite à arpenter dans les rues londoniennes en compagnie de Dickens. Un volume 2 de cette trilogie qui apporte quelques éclaircissements sur le mystérieux H et met la lumière sur certains personnages présents dans le premier volume de la trilogie. On lit tout avec intérêt la suite de cette aventure, « œuvre de jeunesse » de l’auteur limogeaud.

    13/01/2023 à 10:36 1

  • Maldonne

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    8/10 Violoniste dans des cabarets minables parisiens, Jacques Christen voit sa vie au plus bas quand un inconnu l’aborde en lui proposant un chèque d’un million de francs. Ressemblant étrangement à Paul de Baer, disparu incognito en mer après avoir abandonné son épouse avec qui il avait des relations assez froides et distantes, Jacques Christen se voit offrir le rôle du sosie qui rentre chez lui sans aucun souvenir. Cet inconnu, Frank Mayer, est le valet de la famille de Baer. Il souhaite permettre à Gilberte, la femme de de Baer, de toucher un héritage qui se profile grâce à la mort prochaine d’un vieil oncle, dont seul Paul de Baer est l’héritier.
    Bien que bourré de principes, Jacques Christen est surtout bourré de dettes. Ses réticences ne font pas le poids face au nombre de zéro présent sur le chèque. Arrivé à la demeure familiale, Jacques Christen se voit aider par le valet pour tenir au mieux son rôle : celui de Paul de Baer à la personnalité froide, hautaine et odieuse.
    Et cette usurpation d’identité semble bien fonctionner. La femme et le beau-frère paraissent troubler par ce retour de cet horrible Paul de Baer. Mais Jacques Christen n’est pas insensible aux charmes de Gilberte. L’amour va venir troubler le stratagème.

    A la manière D’entre les morts du duo Boileau-Narcejac, qui a inspiré à Hitchcock son meilleur film (pour moi), Sueurs Froides (Vertigo en VO), le lecteur est manipulé et pris au piège comme ce Jacques Christen. Un livre prenant et une intrigue qui donne des….. sueurs froides.

    17/07/2019 à 20:30 1

  • Maléfices

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    6/10 François Rauchelle mène une vie paisible, en tant que vétérinaire, à Beauvoir-sur-Mer, petite localité de Vendée en bord d’océan. Paisible mais avec dévouement pour son métier et avec respect pour la femme qui partage sa vie, Eliane.

    Mais sa vie va basculer le jour où il rencontre la troublante Myriam, venu soigner son animal de compagnie, un guépard. Myriam vient d’Afrique. Partie en laissant derrière elle des doutes sur la mort intrigante de son mari. Installée sur l’île de Noirmoutier, elle vit une vie de bohème, peignant des toiles pour une future exposition dans une galerie à Paris.

    Les deux amants vivent leur passion au rythme de la marée et de l’accès au passage du Gois ; une passion dévorante emprunte de doutes, et de mystères. Surtout depuis qu’Eliane s’est jeté dans le puits sans qu’elle en ait conscience… François est persuadé que Myriam est derrière tout ça, elle et ses pratiques d’ensorcellement…

    Une lecture plaisante d’un livre qui s’étend un peu trop longuement : une intrigue qui aurait pu être plus courte et aurait mis encore plus en valeur un final déroutant.

    09/08/2022 à 15:10 1

  • Malempin

    Georges Simenon

    6/10 Alors qu’il se prépare à emmener sa famille en vacances, le Dr Malempin apprend que son fils cadet, Bilot, vient de tomber gravement malade. Tout en veillant sur lui, il se revoit enfant. Dès lors ce sont quelques souvenirs d’enfance qui lui reviennent avec son père toujours en retrait et sa mère toujours en proie à élever ses fils du mieux possible. Et puis cet oncle, Tesson, à la vie dissolue, qui a disparu de manière subite et étrange…

    Avec Malempin, Simenon s’éloigne du roman noir mais propose une introspection d’un homme en proie aussi bien à la nostalgie qu’aux craintes de l’hérédité familiale.

    24/05/2020 à 17:39 2

  • Maximum Bob

    Elmore Leonard

    6/10 Bob Gibbs, surnommé « Maximum Bob » par la presse, du fait de jugements prononçant très facilement et sans état d’âme les peines les plus lourdes, est un homme conservateur bien qu’appréciant la gente féminine. Dans son giron, la belle et jeune Kathy Baker, responsable des conditionnelles, qui ne souhaite pas se laisser approcher par un tel personnage. Mais le juge est prêt à tout pour voir Kathy dans son lit. Notamment en faisant en sorte que son épouse laisse la place. Assez facile. Sa femme, qui est possédée par une petite Noire morte depuis cent trente-cinq ans, a une phobie des alligators. Suffit de demander à un des prochains suspects qui doit passer devant lui, en contrepartie d’un jugement « clément », de lui rendre un petit service. Mais les petits truands, les Crowe en tête, veulent la peau du juge. Comme le Dr Tommy…. Alors tout se mélange et se confond.

    Première incursion dans l’œuvre d’Elmore Leonard, avec ce Maximum Bob. Bilan mitigé. Des personnages truculents, une histoire originale mais peu de profondeur dans ce livre qui a été décliné en série tv. Un livre qui, paraît il est drôle et amusant, ne me laissera pas un souvenir impérissable. Peut être que l’écriture d’Elmore Leonard n’est pas faite pour moi.

    28/07/2019 à 13:39 2

  • Monsieur La Souris

    Georges Simenon

    7/10 Ugo Mosselbach, vieux, petit et maigre, alias La Souris, fait la cloche entre le quartier de l’Opéra et les Champs-Elysées. Un vrai comédien pour tirer 3-4 francs pour pouvoir boire son litre de rouge : il va de terrasses de café en terrasses de café, aux cinémas pour tenir la porte aux spectateurs, et vers les autos en stationnement pour soutirer quelques sous aux chauffeurs sous prétexte de garder la voiture pendant les spectacles. Mais ce soir de juin, en voulant proposer ce service à un chauffeur, un portefeuille tombe de l’habitacle, ainsi que son propriétaire, sans vie. Mais pour éviter toute implication, La Souris tait l’affaire et prend le maroquin pour le cacher. Il emmène l’argent (environ 150 000 francs en dollars) aux objets trouvés, délestés de quelques biftons. Ainsi, il espère récupérer dans un an et un jour si personne ne réclame cette somme. Il souhaite racheter l’ancien presbytère de sa commune natale. Il garde l’enveloppe au nom de Sir Archibald Landsburry dans laquelle il met la photo d’une jeune femme trouvée dans l’étui.

    L’inspecteur Lognon décide de suivre La Souris. Qualifié de Malgracieux par le clochard, l’inspecteur de la police municipale souhaite montrer qu’il est capable de mener une enquête et ainsi devenir inspecteur à la Criminelle. Il sent que La Souris cache des choses. Ce dernier constate que les journaux ne relatent pas de meurtre. Ils évoquent cependant la mystérieuse disparition de Loëm, le dirigeant d’un grand groupe financier suisse. Rien à voir avec Sir Archibald Landsburry. Pourtant la maîtresse de Loëm correspond à la photo de la femme du portefeuille de Sir Landsburry.
    Lognon souhaite éclaircir cette affaire. Et La Souris, aussi roublard que malicieux, essaie de taire son secret pour pouvoir réaliser son souhait avec ce pactole qui lui tend les bras.

    Un Simenon rare car il propose avec Monsieur La Souris une enquête policière « classique ». Classique chez Simenon ne signifie pas sans intérêt. Bien au contraire grâce notamment à ces personnages de La Souris et de son comparse l’Inspecteur Lognon, qui forment un duo attachant jouant, au jeu du chat… et de (Monsieur) la souris.

    23/08/2018 à 20:33 2

  • Moon

    Tony Hillerman

    7/10 Petit rédacteur dans un quotidien de presse local, Moon Mathias reçoit un message de sa mère lui demandant de la rappeler de manière urgente. Victime d’un malaise cardiaque alors qu’elle devait prendre un avion, elle a été hospitalisée. Moon se précipite à son chevet. Sa mère lui annonce que son frère, soldat au Vietnam, est mort et laisse dans ce pays en guerre une petite fille. En avril 1975, les soldats de Pol Pot, chef des Khmers rouges, gagnent le Sud Vitenam. C’est la déroute pour les Américains.

    C’est dans ce contexte que Moon va devoir retrouver la trace de son frère et espérer trouver sa fille pour la ramener vers sa grand-mère aux Etats-Unis. Ni courageux, ni lâche, Moon est confronté à ses démons et à son passé. Il rencontrera des personnages originaux et troublants qui l’aideront à trouver la force pour construire son avenir.

    Roman sensible et touchant, Moon est une quête de soi, de ses racines, de l’amour et des valeurs humaines et familiales. Un livre à part dans l’univers navajo de Tony Hillerman.

    07/07/2019 à 17:01 2