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Darktown
9/10 La ville d’Atlanta s’est dotée de policiers noirs. Mais ces derniers n’ont pour périmètre d’intervention que les quartiers noirs, les « Darktown », et ne peuvent que régler le désordre public avec comme seul équipement, leur matraque. Et bien évidemment, leurs bureaux sont éloignés de l’hôtel de police.
Même si, en 1948, cela représente une immense avancée dans la lutte contre la ségrégation raciale, le racisme, encore plus dans le corps des policiers de cet Etat américain du sud, est omniprésent. Pour les 7 policiers noirs incorporés, c’est une lutte quotidienne pour, au mieux ne pas être viré, au pire ne pas être tué, par ses propres « collègues ».
C’est dans cette atmosphère sous tension que Lucius Boggs et Tommy Smith patrouillent à pied et constate un accident de la route : une voiture conduite par un blanc ayant encastré un candélabre. Cet homme tabassant une jeune femme noire, les deux comparses appellent leurs homologues blancs, habilités à interroger l’homme. Arrivent Dunlow et Rakestraw dont le premier laisse filer, le conducteur, ancien collègue viré de la police suite à des trafics et corruptions.
Si Boggs et Smith sont surpris, ils seront en colère quand ils découvriront le corps sans vie, le lendemain, de la jeune fille noire. Boggs aura à cœur de mener, officieusement, l’enquête pour découvrir le coupable.
J’ai vraiment beaucoup apprécié ce Darktown, et sa présentation historique de l’intégration de policiers noirs dans la police américaine. Thomas Mullen nous dépeint avec talent les tensions raciales, le contexte social et historique de ces événements sociétaux. Et que dire des personnages principaux, certes un peu caricaturaux, mais tellement attachants. L’écriture fluide et précise a fait de ma lecture un vrai plaisir : j’ai dévoré cette histoire.
20/06/2025 à 11:25 4
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L'ombre et la proie
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
6/10 Sylvain Mézières se plaint d’être un artiste incompris. Et pourtant, comme il l’explique à sa sœur aînée, Simone, qui le recueille dans cette pension de famille dans un hôtel breton, il a en tête un projet de tableau qui pourrait l’asseoir enfin comme peintre et bien se vendre. Car l’argent, Simone ne le lui cache pas, il n’y en a plus beaucoup. Cela ne l’empêche pas de céder au moindre des caprices de Sylvain. Ce doux rêveur, aussi révolté que fainéant.
Et puis Sylvain va sauver de la noyade Claudette, cette jeune fille dont le père était également mort en mer. Accident ou suicide ? Claudette qui déteste son beau-père et qui est en conflit avec sa mère, est perturbée de la disparition du père.
Pour les remercier de cet « acte de bravoure », Claudette invite le frère et la sœur au Château du Mesnil, la demeure familiale. Sylvain et Simone partageront la vie quotidienne de ses occupants : le beau-père, Francis Fombieux, un mystérieux chercheur occupé dans son laboratoire ; la mère, Angèle, toujours alitée et mélancolique.
Rapidement, Claudette souhaite se fiancer avec Sylvain.
Et Sylvain et Simone vont constater que cette demeure est remplie de mystères et semble posséder de terribles secrets : des disparitions inquiétantes ont lieu… Les frère et sœurs craignent qu’ici il n’arrive quelque malheur…
L’ombre et la proie fait partie des premières œuvres du duo et cela se reconnaît par une mise en place assez lente de l’intrigue et une énigme quelque peu décevante. Tout réside dans une ambiance inquiétante que je n’ai fait que ressentir faiblement. Un roman secondaire de Boileau-Narcejac.
19/06/2025 à 16:33
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Le Texas par la queue
6/10 Mitch Corley est un arnaqueur dans les parties de dés. Il connaît et maitrise bien les combines. Voulant devenir un joueur de gros, le Texas est pour lui l’Etat idéal car le plus « juteux ». Il va cibler les gens riches, les nantis. Et dans ce Texas, il connaît quelques noms. Dépouillé par son ex-femme, Mitch ne peut compter que sur son « talent » et Red, sa partenaire de jeu. Mais voilà, Mitch est connu et certains Texans l’ont à l’œil et est la cible d’autres talentueux arnaqueurs.
Le Texas par la queue n’est pas un livre qui m’a séduit. Même si les parties consacrées à la personnalité et l’histoire de Mitch Corley furent les chapitres que j’ai préférés, les magouilles et les arnaques ne m’ont pas vraiment passionnées. J’ai trouvé cette lecture ennuyeuse et laborieuse.
19/06/2025 à 11:07 1
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Danser dans la poussière
7/10 Gestionnaire de risque à New-York, Ray apprend de son ami, Bill Hammond, responsable de la banque Mansfield Trust, du meurtre dans la Grosse Pomme, de Seso. Ce dernier était, vingt ans auparavant, son chauffeur quand Ray et Bill Hammond travaillaient pour une ONG dans l’Etat africain (imaginaire) du Lubanda. Que venait faire Seso à New-York ? Pourquoi l’a-t-on assassiné ?
C’est pour répondre à ces questions que Ray décide de retourner au Lubanda. Et ce sont des souvenirs amers qui ressurgissent et notamment ceux vécus avec la troublante Martine, une blanche ayant la nationalité lubandaise qui œuvrait pour le développement de son pays dans le respect de ses valeurs et de la communauté. Martine n’hésitait pas à s’opposer fortement aux exigences des ONG qui voulaient ancrer une économie occidentale. Elle était également victime de racisme auprès de la population qui ne la reconnaissait pas comme une Lugandaise de souche.
Danser dans la poussière permet à Thomas H. Cook de dénoncer la politique des ONG dans les pays africains. L’intrigue, comme toutes celles proposées par l’auteur américain, est solide, mais, ici, je trouve, traine en longueur. Les chapitres sont longs et parfois redondants. Le livre aurait gagné à être écourté de quelques dizaines de pages. Pas le meilleur de l’auteur mais un thème intéressant, cependant.18/06/2025 à 10:53 4
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Comedia
5/10 J’ai beau être un amateur de Jonquet, d’apprécier son écriture, son style, ses histoires mais ici, il faut avouer qu’il m’a perdu. Les protagonistes sont affligés de pseudonymes, quelques fois plusieurs ont le même, et se distinguent alors par des numéros. Cette confusion dans les personnages a été accentuée par un mélange passé-présent difficilement discernable.
Comedia se veut être un roman d’espionnage (ce qui explique les noms de code) dans lequel le protagoniste principal (Comedia) veut connaître l’explication du meurtre de Geronte. On remonte dans l’avant-guerre (la 2ème Guerre mondiale), et on côtoie les agents secrets de la RDA, les agents doubles, les hommes politiques, etc…
Je vais vite oublier ce livre qui ne reflète pas le talent de son auteur.
17/06/2025 à 10:29 2
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Musique nocturne
8/10 Agréablement séduits par les nouvelles fantastiques contenues dans ce recueil sobrement intitulé Musique nocturne. Alors pas de quoi les « dévorer toutes lumières allumées », comme le suggère la 4ème de couvertures, ces histoires sont de longueurs différentes, originales et surtout bien écrites. Le style de John Connolly nous permet d’adhérer à ces histoires surnaturelles. La dernière est plus un article de l’auteur sur l’attrait du format court et de son amour pour le fantastique. Un recueil que je recommande avec plaisir.
12/05/2025 à 15:46 4
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Du passé faisons table rase
7/10 Jonquet était coutumier du fait, un peu sa marque de fabrique : au début du livre, un tas de faits et de personnages, indépendants les uns des autres. Perturbant, déstabilisant, mais peu à peu tout s’éclaircit jusqu’à la conclusion du livre : la lumière de la délivrance.
Dans ce polar politique, l’auteur y dénonce les dérives du PCF dans sa volonté de donner une bonne image de ses représentants, et notamment de son Secrétaire général. Un « roman » s’inspirant de faits bien réels et qui n’a pas pris une ride, et quelque soit le parti politique. Mais, ici, en plus, il faut savoir que Jonquet tire dans sa propre maison. Lui, le trotskiste, sait ce qu’il raconte et dénonce. Et ceux qui côtoient le monde politique, ne seront pas surpris de ces faits. Et ceux qui connaissent le PCF (même après leur grande lessive) encore moins.
Du passé faisons table est un livre courageux (j’ai appris qu’à sa sortie, Jonquet l’avait fait publier sous un autre nom) mais il faut s’accrocher pour ne pas s’emmêler dans les ficelles que tissent l’écrivain pour présenter cette terrifiante machination politique.
30/04/2025 à 16:06 6
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Le Mystère Fulcanelli
7/10 Le 3ème et dernier livre de la série « Ari MacKenzie » est une enquête personnelle et journalistique menée par l’auteur sur le plus grand mystère ésotérique du XXème siècle : l’identité réelle de Fulcanelli. C’est sous ce patronyme que furent publié deux ouvrages majeurs de l’alchimie et sur la quête de la pierre philosophale et de la vie éternelle : Le Mystère des cathédrales et Les Demeures philosophales.
Seuls Eugène Canseliet et Jean-Julien Champagne, respectivement préfacier et illustrateur de ces œuvres, aurait bien connu Fulcanelli. Ils ont donné plusieurs indices ou caractéristiques sur ce personnage. Fulcanelli aurait d’ailleurs écrit un troisième livre, Finis Gloriae Mundi (« La fin de la gloire du monde »). Ce sont ce livre mystérieux et inédit et l’enquête sur les « fulcanisables » qui servent de trame à ce Mystère Fulcanelli.
Si l’enquête sur les meurtres qui parsèment le livre servent à « romancer » cette quête, Loevenbruck distille les indices de son « fulcanisable », c’est-à-dire de l’identité la plus probable de Fulcanelli. Un livre à part dans cette trilogie et réservé, encore plus que les deux ouvrages précédents, aux amateurs d’ésotérisme et d’alchimie.
30/04/2025 à 15:12 2
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Les Cathédrales du vide
7/10 En arrêt de travail pour dépression, Ari MacKenzie écluse les single malt dans l’arrière salle du Sancerre, son bar parisien fétiche, quand il est accosté par un agent du SitCen, agence regroupant des services secrets de quelques pays européens, afin de poursuivre l’enquête sur les carnets de Villard de Honnecourt. Pendant ce temps-là, son domicile fait l’objet d’un cambriolage, comme ceux de ses deux acolytes, Krystov et Iris, avec qui il avait participer à la quête des 6 feuillets perdus du Carnet de Villard, cambriolage visant à s’emparer du « trésor » trouvé dans le souterrain du puits miraculeux.
Dans les Cathédrales du vide, la trame de l’intrigue porte sur le meurtre de plusieurs scientifiques, spécialistes en géologie et l’alchimie. On découvre parallèlement l’histoire du mystérieux alchimiste Nicolas Flemmel qui nous dévoile son secret.
Avec ce 2ème tome de la série, Loevenbruck distille les mêmes ingrédients pour une même recette : meurtres, organisation occulte, ésotérisme, chasse au trésor,… Les ficelles sont toujours grosses, le lecteur ferme les yeux en pestant un peu… et on passe à la dernière partie de la trilogie.29/04/2025 à 15:07 1
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Le Rasoir d'Ockham
7/10 Spécialiste de la section « sectes » aux Renseignements Généraux, Ari MacKenzie est appelé par un ancien et fidèle ami de son père, qui le somme de venir en urgence le retrouver chez lui, à Reims. Arrivé sur place, il ne peut que constater que le vieil homme est mort, tué par trépanation, le cerveau vidé. Passé l’effroi, Ari découvre que cet ami était des Compagnons de France, institué par Villard de Honnecourt au XIIIème siècle. Etant la seule piste troublante, Ari va s’ériger enquêteur et partir à la recherche du tueur. D’autant plus, que partout en France, il apprend que des meurtres similaires ont lieu, avec comme point commun, un fameux carnet où de Honnecourt dévoilerait la position d’un trésor. Mais voilà, il y aurait des pages manquantes…
Ari, personnage torturé en froid avec sa hiérarchie, va être au cœur d’une enquête ésotérique à la recherche de conspirateurs et de chercheurs de trésors mystiques dont les gardiens se font tuer un par un.
Le Rasoir d’Ockham, référence à la théorie selon laquelle l’hypothèse la plus simple est la solution la plus probable, est un livre qui se lit facilement, aux personnages, et Ari en premier, qui se trouvent dans des situations les plus alambiquées et dont ils se sortent trop facilement. En conclusion, l’aspect historique et ésotérique sont les éléments qui m’ont plus intéressé, et le scénario trop grossier pour être d’un quelconque intérêt. Je vais continuer la trilogie malgré tout.29/04/2025 à 15:04 2
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Les Visages de l'ombre
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 Devenu aveugle à la suite de l’explosion d’une grenade de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il défrichait près d’un ancien blockhaus, dans sa maison secondaire en Vendée, Richard Hermantier vit reclus voire enfermé. Lui, directeur d’une entreprise de luminaire, il était sur le point de sortir de fabrique sa nouvelle invention, une nouvelle ampoule. Mais voilà, sur conseil du docteur, sa femme le maintien au repos. Et pourtant, il aimerait malgré son handicap retourner à la tête de l’entreprise basée à Lyon. Pour son bien-être, il sait qu’on ne lui dit pas tout… Alors, il devine. Et il lui semble bien que tout a changé autour de lui, depuis qu’il ne voit plus. Est-ce dû à sa cécité ou son imagination voire l’angoisse post-traumatique ? Mais il a le sentiment qu’il a changé de corps, comme s’il avait été transporté dans un autre monde. Et ces impressions sont confortées par certains faits : des habits plus amples ; sa chatte préférée remplacée à son insu ; le pêcher qu’il avait planté déplacé sans aucune raison ; cette odeur inhabituelle de pin… Pourtant, on lui apporte toutes les explications logiques. Hermantier devient-il fou, perd-il la tête ?
Un peu de déception, à la sortie de ma lecture. Certes, le duo offre bien une étrange et angoissante histoire de manipulation machiavélique mais l’intrigue traine en longueur : il faut attendre le dernier quart du livre pour que le suspense se mette en place.
24/04/2025 à 14:56 3
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Le Rapport du gendarme
6/10 C’est dans le fossé du carrefour de la ferme des Roy, au Gros-Noyer, que l’on a découvert le corps d’un homme inconscient. Pour éviter d’aggraver son cas, il est décidé qu’il resterait chez les Roy. Ces derniers le veillent nuits et jours. Pendant ce temps, le gendarme local s’interroge sur l’identité de cet inconnu qui n’avait pas de papier mais une grosse somme d’argent. Qui est-il ? Que venait-il faire ici ? Car le doute n’est pas permis : il venait bien chez les Roy. Ce bout de papier que Joséphine a ramassé par terre et qu’elle voulait dissimuler, l’atteste. A son réveil, l’inconnu ne pourra pas en dire plus : les médecins constatent un cas d’amnésie. En plus, il ne parle pas français. Le gendarme doit mener son enquête vers les ports des environs. Et les questions du gendarme aux Roy vont faire ressurgir bien des secrets de famille qu’ils auraient bien fait de garder enfouis.
Un Simenon bien secondaire, pour moi, (même si ce roman noir a fait l’objet d’une adaptation télévisée dans les années 80), dû, non pas au rythme lent (c’est le style de l’écrivain de privilégier les ambiances à l’action) mais à cause du sujet, cette affaire de famille qui tourne au drame, qui ne m’a pas passionné. Le dénouement final apporte malgré tout un peu de noirceur à ce roman qui apparaissait bien pâlot.
24/04/2025 à 14:27 3
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Démago Story
8/10 Avec ce livre regroupant 2 histoires caustiques, j’ai retrouvé l’auteur à l’humour noir et cynique, et été séduit par les scénarios bien ficelés et aux intrigues amusantes à défaut d’être surprenantes, dont on ne découvre les explications que dans les dernières pages. Entre temps le lecteur est emporté par la plume et les péripéties des personnages principaux.
Avec l’histoire donnant le titre au livre, « Démago story », on découvre cette histoire de chantage montée de toute pièce par cet ancien champion cycliste devenu homme politique, Gervais Castoreau. Membre, plus par opportunisme que par conviction, du Jeune Parti catholique et familial français, Castoreau fait figure de prochain ministrable au Sport. Marié à Geneviève, fille d’un richissime mais radin patron industriel, Castoreau a une maitresse, Inès, et un manque d’argent. Le couple adultérin va imaginer un scénario pour soutirer la fortune au beau-père grippe-sou.
« L’utilisation des restes » qui suit et termine ce livre met en scène, Francis Magissier, un auteur littéraire au succès grandissant. Lors des séances de dédicaces, il constate toujours le même personnage qui lui demande un petit mot mais à chaque fois avec un nom différent. Intrigué, Magissier suit cet homme. Ce dernier lui explique ses motivations : pouvoir retrouver une femme dont il ne connaît rien, avec qui il a eu une liaison éphémère mais intense, une vraie histoire d’amour. Partie sans donner d’adresse, il ne sait qu’une chose d’elle : véritable admiratrice des livres de Magissier, il sait qu’il la retrouvera lors d’une séance de dédicace. L’auteur décide de lui apporter son aide. Il ne sait pas à ce moment où cette histoire va l’emmener.08/04/2025 à 11:48 3
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Changer l'eau des fleurs
9/10 Je suis rentré dans ce roman, persuadé de ne découvrir que l’histoire de cette garde-cimetière, Violette Toussaint, comme l’invite la quatrième de couverture. Mais comme chez elle, on rentre parfois par « la porte côté cimetière », en lisant page après page son histoire d’amour avec Philippe, son troublant et séduisant mari, aux détestables parents, et ce terrible drame qu’elle a vécu… Mais chez Violette, il y a aussi « une porte côté rue », d’autres histoires d’autres personnes, aussi attachantes (aussi bien les personnes que les histoires) qu’émouvantes.
Ce livre est d’une tristesse absolue, où le drame et la mort côtoient l’espoir et l’amour, à l’image de ce magnifique jardin jouxtant le cimetière, les deux entretenus par Violette. Sans la vie, la mort n’est rien. Mais quand elle traverse la vie, la mort devient une obsession, une voisine qui se rappelle à chaque seconde. A moins, de changer l’eau des fleurs, de penser au prochain printemps, et de continuer à vivre, en semant des petites graines d’amour que le quotidien alimentera ou pas en engrais.
Changer l’eau des fleurs ne se raconte pas et se résume encore moins. Il se lit non pas avec les yeux mais avec le cœur. Les sentiments du lecteur y sont malmenés, passant du bonheur au chagrin absolu, de la beauté à l’horreur mais aussi de l’odieux au merveilleux. Une lecture bouleversante.01/04/2025 à 16:32 4
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La Vérité sur Bébé Donge
9/10 Ce dimanche-là, ce 20 août, à La Châtaigneraie, un drame est arrivé. Eugénie, surnommée Bébé, a tenté d’empoisonner son mari, François. Quelques gouttes d’arsenic dans sa tasse, alors que toute la famille était en terrasse, à prendre le café. François, après quelques jours d’hospitalisation, s’en sort.
Bien sûr, c’est la stupéfaction. Mais pas pour François. Si Bébé a bien prémédité son geste, François n’est pas surpris par cet acte. Car on découvre l’histoire de ce couple, de cet amour non passionné, de cette femme qui avait vécu le faste quand son père était diplomate à Istanbul. François, lui, dirige avec son frère l’industrie familiale de tannerie. Un mari aux aventures multiples et avoués. Car Bébé avait fait promettre à François de tout lui dire…
Mais de ce drame, Bébé ne sait l’expliquer. Elle avoue, elle assume son geste. François ne souhaite pas non plus porter plainte contre elle. Mais la justice doit faire son travail…
Un Simenon noir comme je les aime. Un roman sombre et intimiste. Une approche sensible et subtile de la personnalité de ce couple, dont on apprend toute l’histoire au fil des pages. Je n’ai pas vu son adaptation cinématographique, mais La vérité sur Bébé Donge fait partie pour moi des meilleurs du Belge.31/03/2025 à 12:21
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Sans Atout, la vengeance de la mouche
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 En cure à Chaudes-Aigues, le père de François souhaite se pencher sur le maquis de Ruynes, qui, en, 1943, a fait l’objet d’une fusillade par les Nazis. Mais, depuis il y a peu de témoins encore vivants. Il y a bien le Gustou, ancien résistant, mais il n’a plus sa tête depuis qu’il a miraculeusement survécu à un peloton d’exécution.
Pendant ce temps-là, François apprend la pêche à la mouche dans l’Alagnon. C’est d’ailleurs près de ce cours d’eau, qu’a été découvert un corps d’un mystérieux inconnu, mort avec une paire de jumelles. Il n’en faut pas plus pour aiguiser la curiosité de François. Mais les serpents qui pullulent en ce mois d’août caniculaire troublent l’adolescent, envahissent les commerces et effraient les curistes. Un autre mort est découvert aux bords de l’Alagnon, avec également des jumelles et sans blessure apparente…
Dernier épisode des aventures de Sans-Atout écrite en 1990. On ressent une fin de cycle, ce roman ne faisant qu’une centaine de pages, et le dénouement arrive subitement à la dernière page. Donc, pas le meilleur de la série consacrée à Sans-Atout mais on regrette de dire adieu à cet attachant personnage.
28/03/2025 à 09:37 2
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Sans Atout, le cadavre fait le mort
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 François est envoyé par ses parents chez son cousin Robert, professeur, afin de réviser ses mathématiques. Mais le cousin est en pleine organisation du Plan ORSEC pour sensibiliser sur la dangerosité de la déviation prévue à Saint-Vincent-de-la-Rivière. François se porte volontaire pour jouer le rôle de victime. Mais dans cette simulation d’accident, les secours vont découvrir un véritable mort. François, alias Sans-Atout, et son cousin, vont avoir à cœur de trouver le meurtrier. Des lettres anonymes signé Le Hibou menacent les habitants du village. Et les agressions et morts continuent. Qui est ce Hibou ?
Une aventure de Sans-Atout particulière : des morts, alors que jusqu’ici, Sans-Atout était confronté à des vols, disparitions voire, au pire des agressions « soft » ; de plus, ici, Sans-Atout, même s’il est témoin « privilégié » des événements, ce n’est pas lui qui va résoudre le mystère. Un livre bien « terne », donc.
28/03/2025 à 09:36 1
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Il était une vieille femme
7/10 Ouvrir un livre d’Ellery Queen (pseudonyme choisi par un duo d’écrivains américains des années 30-40), c’est s’assurer de lire une enquête classique des romans policiers où l’énigme réside à découvrir le coupable, le voleur, le meurtrier… Pas de sang, ni de course poursuite... Mais des déductions, des interrogations, des réflexions à haute voix partagées par le personnage principal, le pseudonyme des écrivains, Ellery Queen.
Dans Il était une vieille femme, paru en 1943, on découvre une enquête sur plusieurs meurtres au sein d’une même famille, les Potts, dynastie régnant sur l’industrie de la chaussure. Ellery est invité par son ami avocat de la famille, dans cette propriété étrange nommée la Chaussure et où règne en maitresse tyrannique, Cornelia Potts, sur ses enfants : Thurlow, Louella, et Horatio issus d’un premier mariage, les plus étranges mais les préférés de Cornelia ; Robert, Maclyn et Sheila, issus d’un second mariage, les plus « normaux » mais laissés-pour-compte.
Entre les meurtres entre frangins des 2 familles, bataille pour la succession de l’entreprise familiale, testament truqué, duels, … le tout respectant étrangement les paroles d’une comptine pour enfants. Bref, pas de temps mort dans ce livre. Manque peut-être un peu plus de consistance dans les personnages. Un roman policier ancré dans son temps mais au charme suranné non déplaisant malgré une conclusion très alambiquée. Pas le meilleur des Ellery Queen, mais se lit très facilement.27/03/2025 à 13:21 2
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Sac d'Os
7/10 Mike Noonan est un auteur au succès littéraire grandissant. Chacune de ses parutions, au rythme d’une publication annuelle, connaît un engouement pour le public. Mais, depuis la mort de sa femme, Johanna, ce quarantenaire se morfond dans la peine et la douleur de ce drame, sans que son entourage, et notamment son agent littéraire, ne soupçonne sa tristesse. Il faut dire que sa situation financière lui permet de se retirer dans ses différentes propriétés, et ses réserves de livres gardés précieusement dans son coffre à la banque lui permettent de délivrer en temps sa création à son agent. Mike tombe doucement sûrement en dépression, et est confronté au syndrome de la page blanche. Plus d’envie d’écrire, aucun désir ne l’anime à raconter des histoires. Peu à peu, les pensées tristes laissent la place à des cauchemars avec toujours au cœur de ceux-ci, sa femme Johanna. Et puis d’autres personnages et lieux étranges viennent hanter ses rêves et ses nuits. Et notamment, la demeure appelée Sara Laughs. Comme la célèbre demeure de Manderley immortalisée par Daphné du Maurier dans son livre Rebecca, adapté en film par Alfred Hitchcock, Sara Laughs possède un étrange pouvoir d’attraction et d’emprise sur Mike.
Après 4 années à faire son deuil, Mike décide retourner habiter à Sara Laughs. De suite, il va ressentir d’étranges et mystérieuses présences invisibles, et des signes fantomatiques, en réponse à ses différents questionnements. Si ses cauchemars continuent, il se remet étrangement à écrire. Mais Mike découvre que sa femme lui cachait certaines choses : après plusieurs années de tentatives, elle était enceinte ; qu’elle écrivait sur les anciennes histoires locales ; qu’elle avait démissionné de toutes ses associations caritatives ; et qu’elle avait peur de Sara Laughs…
Si ces troublants cachoteries de sa femme l’a complétement anéanti, Mike fera une rencontre aussi troublante que salvatrice : Kira, enfant de 5 ans, qu’il sauve d’un éventuel tragique accident. Kira, comme le prénom que sa femme et lui avait choisi pour leur éventuel enfant. Un signe ? Et ces messages écrit par les lettres magnétiques ; « sauve-là ». Un ordre de sa femme ? Mike décide de suivre cette exigence et mettra tout en œuvre pour que Kira puisse rester avec sa mère, l’attirante et séduisante Mattie, et la sauver des griffes de son grand-père, Max Devory, tentant d’en prendre la garde…
Avec moi, Stephen King, ça passe ou ça casse. Difficile d’avoir un compromis. Et j’adhère rarement à ses histoires fantastiques et d’horreur. J’ai failli abandonner la lecture de Sac d’os, après 120 pages (sur les 720 que compte l’édition poche) tant les lamentations m’étaient insupportables sur la longueur. Passé ce douloureux moment, j’avoue avoir pris plaisir à lire ses histoires de revenants, de maison hantée et de fantôme de l’être aimé qui, malgré la séparation corporelle, vient apporter son aide et sa protection. Et plus que tout c’est cette approche romantique de l’histoire avec cette petite fille, Kira, qui m’a le plus touché et a sauvé des longueurs de cette histoire fantastique.25/03/2025 à 13:57 1
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Un coeur sous une soutane
Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée
9/10 Le volume 2 de Habemus Bastard va nous apporter la lumière sur les raisons de la prise de la soutane par Lucien. Le business est florissant et Jésus, sur sa croix, sauvera Lucien. Fin de cette histoire où tout le monde y trouvera son compte, sauf le lecteur qui aurait bien aimé que le plaisir soit beaucoup plus long !
12/03/2025 à 17:13 4