1867 votes
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Little Bighorn - Un été en Limousin
8/10 Attiré par une couverture que je trouve magnifique et par une 4e de couv' intrigante, je n'ai pas été déçu par ce roman, bien au contraire. Première impression sur l'écriture : j'aime la plume de l'auteur. Les descriptions sont travaillées (notamment des décors, de l'atmosphère), les personnages attachants (ou détestables) et l'histoire concentre un lot de frustrations en tout genre au potentiel explosif évident. La tension monte crescendo dans la moiteur de l'été limousin (le roman se passe entre Limoges et le Nord de la Haute-Vienne) jusqu'au feu d'artifice, inévitable.
Une bien belle découverte, une vraie bonne surprise. A découvrir.27/03/2016 à 13:18 3
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L'Ombre de Gray Mountain
8/10 Je n'ai pas lu d'autres romans de John Grisham, c'est mon premier, je n'ai donc pas de moyen de comparaison. Mais j'ai trouvé que cet opus était plaisant à écouter (livre audio). L'auteur retranscrit bien l'ambiance des Appalaches (on se voit avec les personnages), paysages dévastés par les compagnies minières, pour qui l'appât du gain est bien plus important que la conservation de l'environnement ou encore la santé des ouvriers. L'auteur dénonce ces compagnies sans foi ni loi mais aussi le système judiciaire américain (si tout est vrai, c'est assez flippant !) adossé à un libéralisme mortifère (pour la nature et les hommes).
L'auteur a su rendre ses personnages attachants (à commencer par Samantha), on a l'impression de les voir et on a envie de les aider dans leur combat quotidien face aux géants miniers. David contre Goliath version USA post-crise des subprimes (on est en 2008). Alors oui c'est parfois un peu manichéen mais l'engagement de l'auteur à travers son intrigue et ses personnages mérite d'être salué, il permet d'ouvrir les yeux et d'en savoir plus sur ce qui se trame là-haut, loin des villes, dans les lointaines Appalaches. 7.5.24/03/2016 à 22:16 4
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Les eaux dormantes
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
8/10 Deuxième Boileau-Narcejac pour moi et deuxième bonne pioche : on suit ici Denis, un jeune MSF de retour d'Asie (magnifique scène d'introduction en compagnie de rescapés de boat-people) pour se soigner. La disparition de son père l'oblige à revenir sur les terres de son enfance, au château, où sa mère, sa tante et sa soeur (attardée) vont tisser une toile autour de lui dont il sera difficile de sortir. Le personnage principal nous est tout de suite sympathique et on s'interroge avec lui (récit à la première personne, adressé à un ami qui pourrait être le lecteur) sur cette étrange disparition : suicide, meurtre, fuite... ? L'ambiance des petits villages de province, les paysages des marais de la Brière... tout est parfaitement retranscrit. La tension va crescendo jusqu'au dénouement final et les questions qui trouvent enfin des réponses. Vraiment, très réussi !
23/03/2016 à 12:55 6
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13 à table ! 2016
Ouvrage collectif
8/10 Je pourrais faire un copier/coller du précédent avis, tant il reflète ce que je pense de ce recueil de nouvelles.
Alors je n'ajouterai que ceci : achetez-le, offrez-le, lisez-le.22/03/2016 à 21:35 6
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De chair et d'os
7/10 Dolores Redondo reprend les ingrédients du premier tome, la recette a bien fonctionné et fonctionne à nouveau. Mais j'ai trouvé ce tome-ci moins prenant, la faute à un récit qui s'étire trop. Ce 2e tome est plus axé thriller que le premier, et l'aspect "mythologie" un peu trop délaissé à mon goût au profit de l'action, sans pour autant que le fantastique disparaisse. Le livre n'est pas déplaisant et c'est objectivement un bon thriller mais j'ai davantage apprécié le premier.
En bref, j'ai préféré le basajaun au tarttalo ! 7.5.12/03/2016 à 20:10 9
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Le Corps noir
8/10 Ce roman, qui se déroule entre le 6 juin 1944 et la fin août de la même année à Paris, raconte un moment des années sombres de la guerre, celui durant lequel les nazis et leurs alliés collabos perdent pied face aux avancées alliées, face à la résistance qui sort de l'ombre, comme un coup de pied dans une fourmilière. Fourmilière où se côtoyaient les opportunistes (nombreux), les "convertis" et dont les intérêts communs pendant les années d'occupation explosent dans un "sauve-qui-peut" à la fois tragique et grotesque, où les retournements de veste sont innombrables.
J'ai beaucoup aimé cette plongée dans cette fange, scandée par une chronologie de la guerre strictement suivie par l'auteure et qui appuie et explique les sentiments des protagonistes et leurs attitudes. C'est vraiment très réussi. J'ai seulement regretté que cela allait parfois trop vite à mon goût, j'aurais aimé que l'auteure prenne plus le temps de poser l'action. Mais je reconnais que ce choix (liée à une écriture particulièrement vive) permet de mieux retranscrire cette ambiance de débandade.
Bref, un roman sur la collaboration et le début de la Libération à Paris fort intéressant et réussi, à découvrir, notamment pour tous les passionnés de la période.27/02/2016 à 10:52 7
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La Maison du Maître
7/10 C'est mon tout premier Martha Grimes et donc mon tout premier dédié à Richard Jury. Je n'ai pas ouvert ce livre avec beaucoup d'enthousiasme mais force est de constater que ce fut une agréable surprise. Même si j'ai été un peu perdu au début par les liens existants entre les personnages, tout comme les clins d’œil et autres références développés dans les précédents tomes, j'ai assez vite accroché à cette intrigue qui tient la route et qui, sous ses airs de whodunit à la Agatha Christie (dont on retrouve le charme so british, bien que l'auteure soit américaine) cache des chemins insoupçonnés et passionnants. J'ai été un peu dérouté par la fin, facile de la part de l'auteure, malaisée pour le lecteur.
Il n'empêche, premier contact avec l'écriture de Martha Grimes très positif, je renouvellerai l'expérience avec un a priori positif cette fois.23/02/2016 à 00:55 2
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Bloody Paris
7/10 Tito Topin nous entraîne rapidement dans cette histoire familiale dramatique avec sa plume alerte et une intrigue réussie. C'est vrai que Paris est peu exploitée dans cette nouvelle mais Jean-Michel Boissier comble joliment ce manque en fin d'ouvrage avec une visite érudite du XIVe arrondissement de la ville (où se déroule l'histoire), qui donne très envie d'aller faire un tour dans ce coin de la capitale, livre en mains. J'ai par ailleurs aimé les dessins de Vincent Gravé qui accompagnent et illustrent bien le texte de Tito Topin.
Un petit polar du Monde réussi selon moi.23/02/2016 à 00:44 3
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Le Gardien invisible
8/10 Je ne vais pas être très original, plusieurs avis ci-dessous résument le mien : Dolores Redondo nous livre un premier roman de qualité, avec des personnages à la psychologie très fouillée et dont le décor de ce coin de Navarre est un personnage à part entière.
Alors que je n'étais pas emballé par les cent premières pages car un peu rebuté par le fait que la vie de l'inspectrice prenne le pas sur l'enquête, je me suis pris au jeu parce que justement cette vie (passée et présente) est très riche. Amaia évolue au milieu de fantômes, les fantômes d'un passé douloureux. La famille a aussi un rôle prépondérant dans l'histoire tout comme les légendes, le folklore basco-navarrais qui ont un pouvoir d'immersion très fort sous la plume de Dolores Redondo.
Une belle découverte, j'ai hâte de découvrir ce que nous réserve l'auteure dans le second tome de cette trilogie du Baztan.18/02/2016 à 09:19 10
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Mister Brown
Frank Leclercq, François Rivière
4/10 Je n'ai pas accroché à cette BD, ni au dessin ni à l'intrigue que j'ai trouvé alambiquée. Je n'ai pas lu l'original d'A. Christie mais cette adaptation ne m'a pas du tout donné envie de le faire.
14/02/2016 à 19:00
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Le Royaume introuvable
Christian Vanderhaeghe, Pascal J. Zanon
8/10 Belle découverte que ce 4e tome des enquêtes/aventures d'Harry Dickson adaptées par Christian Vanderhaeghe et Pascal J. Zanon.
Le dessin est très beau, dans la plus pure tradition de l'école belge, même si les couleurs font un peu vieillies (la BD a 22 ans). Les décors sont magnifiques, au plus près des années 1930, époque durant laquelle se passe l'intrigue, intéressante, entre Blake et Mortimer (pour la première partie) et Indiana Jones (pour la deuxième partie, égyptienne). Les dialogues aussi sonnent justes, bref, une très belle surprise.14/02/2016 à 18:58
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Le Clandestin
7/10 J'ai lu cette nouvelle dans le recueil "Brèves de noir" paru à l'occasion des 10 ans de Quais du Polar en 2014.
J'en garde un bon souvenir, un récit noir qui colle particulièrement bien à l'actualité.10/02/2016 à 21:14 1
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Dernière récolte
7/10 Beau, mélancolique voyage dans cette Louisiane oubliée, entre passé vitrifié et réalité bien plus sombre. L'auteure interroge le rapport au passé, passé proche de l’héroïne, passé plus lointain de l'esclavage, passé enjolivé qui ne passe plus et dont les résonances sonnent fort aux oreilles des personnages comme du lecteur. Le parallèle entre l'esclavage des noirs et l'esclavage moderne des travailleurs clandestins latino-américains est pertinent. L'intrigue n'est pas des plus passionnantes mais c'est le décor qui envoûte et c'est la recherche de la vérité dans le passé qui convainc.
J'ai regretté quelques longueurs mais ai passé dans l'ensemble un bon moment de lecture au milieu des protagonistes de Belle Vie.10/02/2016 à 15:25 3
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Maison fondée en 1959
8/10 En écrivant ce livre et son "prolongement" (La Voix Secrète), sortis le même jour (chapeau au passage à la maison d'édition, partante pour ce coup de poker assez rare), Michaël Mention m'a, encore une fois, bluffé.
Bluffé par l'inventivité de l'auteur, bluffé par cette audace. Le livre est en plus très intime, on devine beaucoup de points communs entre Luc et l'auteur. Le style, reconnaissable entre mille, est bien présent tout comme la descente aux enfers, presque consubstantielle de l’œuvre de l'auteur.
Les amateurs de M. Mention seront ravis à la lecture de ce roman et les autres apprécieront cette sincérité qui transpire de cet écrit.
Une nouvelle fois, je m'incline et ne peux que saluer le talent de l'auteur, une voix vraiment à part dans le monde du polar français.10/02/2016 à 15:15 3
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L'Enigme des Blancs-Manteaux
8/10 J'ai découvert la série dédiée à Nicolas Le Floch il y a quelques années via l'adaptation télévisuelle diffusée sur France 2 et qui m'avait fait bonne impression.
Bonne impression confirmée et même amplifiée à la lecture de ce premier tome. L'auteur prend son temps pour installer son personnage principal puis les personnages secondaires qui vont, ou non, subsister dans les enquêtes suivantes. Si l'intrigue n'est pas des plus originales, L'énigme des blancs-manteaux vaut avant tout pour le "dépaysement temporel", dans ce Paris du XVIIIe s., dans cette France de Louis XV, grâce à un travail remarquable de Jean-François Parot. La plume se veut la plus proche possible de la langue française du XVIIIe siècle, tout comme le décor parisien, très fidèle à son époque. L'érudition de l'auteur sert à merveille un roman envoûtant, plaisir prolongé (ou parallèle) par le site nicolaslefloch.fr qui reprend en images d'époque et plan à l'appui les différents endroits traversés par notre héros.
Bref, j'ai adoré ce premier roman et ne vais pas tarder à ouvrir la suite des aventures du Breton Le Floch.10/02/2016 à 14:56
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Polichinelle mouillé
8/10 En quelques phrases (magnifique premier chapitre !), en quelques pages, Fajardie dresse un portrait touchant, réaliste et très réussi de l'humanité.
Polichinelle mouillé est un vieil homme, bossu, veuf depuis neuf mois et à qui la vie n'a jamais fait de cadeau, sauf son amour, pour toujours perdu.
Alors lorsque le doigt se tend une nouvelle fois, c'est la fois de trop. Et le bossu se fait pousseur, et rend justice à ce monde si ingrat.
Pour l'arrêter, Antonio Padovani, dont les points communs avec l'assassin montre bien que l'humanité ne fait qu'une...
Frédéric H. Fajardie est un grand auteur, un must du roman noir humaniste.31/01/2016 à 15:34 3
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L'Enfer de Church Street
6/10 Un début intrigant, puis une centaine de pages très quelconque avant un premier rebondissement qui relance l'intérêt de l'intrigue. Mais finalement, sans être déplaisant à lire, j'ai trouvé que ça restait très en-deçà d'un Le diable, tout le temps (D.R. Pollock) par exemple. Les mots choisis pour critiquer les excès dus à la religion (plutôt à une certaine pratique de la religion) sont justes mais l'intrigue reste assez plate je trouve. Quant aux traits d'humour, mouais, bof, j'ai à peine souri.
Un premier roman qui se lit bien mais qui n'apporte pas grand chose de plus au genre.
30/01/2016 à 22:15 7
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À mains nues
6/10 « Vous qui entrez ici, perdez tout espoir »
La célèbre phrase de la Divine Comédie écrite par l’illustre florentin Dante sied tout à fait au roman de la milanaise Paola Barbato.
Trois pages. Les trois premières. Voilà ce que laisse Paola Barbato au lecteur comme répit. Car après… Après on plonge dans l’ultra-violence, la cruauté, la perfidie, l’ignoble et on boit ce chaudron des vices humains jusqu’à la lie.
Je n’ai pas éprouvé de plaisir à cette lecture. Ce déchaînement gratuit de violence sans parvenir à en comprendre le sens m’a sans cesse rebuté. Pourtant Paola Barbato nous prévient, indirectement, p.141 : « Il faut que tu arrêtes de vouloir trouver une explication à tout. Je suis sérieux, mon garçon, ça n’a pas de sens. Dans tout ceci, dans ce que nous faisons, dans ce que tu fais, il n’y a rien à comprendre. D’accord ? C’est comme ça, c’est tout. Donc, arrête de réfléchir. »
Et bien non, j’ai continué à réfléchir, affligé (au sens propre du terme) par ce nihilisme.
J’ai avancé vite dans ma lecture parce que l’auteure est sacrément douée pour faire tourner les pages mais aussi parce que je voulais en voir la fin, enfin.
Et quelle fin ! Le dernier mot… le mot ultime, qui clôt le roman. Comme un dernier coup, imparable, létal, qui nous plonge dans l’abysse, définitivement.
Une expérience de lecture saisissante mais effroyable.20/01/2016 à 10:44 9
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La Cinquième Victime
5/10 Premier livre de la série Meurtres en Limousin qui met en scène l’inspecteur Franck Dumontel qui après une belle carrière parisienne revient sur sa terre natale, la Haute-Vienne (le nord notamment).
Dans ce premier roman, l’auteur utilise des ficelles assez classiques du thriller tout en gratifiant le lecteur d’une abondance de détails sur les restaurants, bars, brasseries…bref les « bonnes adresses » de la capitale limousine … et si l’œnologie vous passionne, vous aimerez ce livre, l’auteur plaçant régulièrement le nom de tel ou tel vin, son inspecteur appréciant particulièrement ce nectar…
Il y a par ailleurs quelques éléments d’érudition souvent intéressants mais qui ralentissent considérablement le rythme du livre quand ils ne sont pas placés de façon incongrue dans le récit (en pleine action par exemple)… L’écriture est très inégale avec des passages très pertinents et d’autres farfelus, comme par exemple le chapitre 12 durant lequel les équipes de gendarmerie et de police échangent leurs points de vue sur l’enquête.
Bref c’est un premier roman pas inintéressant mais qui s’éparpille trop à mon goût.17/01/2016 à 12:45 1
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Hollywood Zero
6/10 Je rejoins l'avis de Norbert, on peut résumer l'ambiance hollywoodienne par cette phrase tirée du livre (p. 171) : "La réalité hollywoodienne se nourrissait de la prétention des unes et de la bêtise des autres. C'était un jeu de dupes parmi les dupes."
Le roman se lit vite et bien mais je m'attendais à une critique encore plus mordante, de la part d'un auteur dont j'ai particulièrement apprécié le très bon Amor. J'ai en revanche apprécié la partie mexicaine, plus sombre.09/01/2016 à 19:58 1