LeJugeW

1802 votes

  • La Tournée de conférences

    José Moselli

    6/10 Un texte au ton profondément germanophobe ; il ne faut pas oublier que ce texte paraît sous la forme d'un feuilleton dans l'Epatant, en pleine Première Guerre mondiale (1916). John Strobbins va se jouer d'Allemands d'Amérique en usant une nouvelle fois de sa ruse légendaire. Sympathique mais sans plus, vaut surtout pour le ton utilisé qui reflète bien les pensées du lectorat français de l'époque vis-à-vis de l'ennemi d'outre-Rhin.

    10/01/2021 à 16:15 3

  • Pas d'orchidées pour Miss Blandish

    James Hadley Chase

    9/10 Il y a des romans dont on vous dit : "grand classique", "chef d’œuvre" ou encore "jalon du polar". Pas d'orchidée pour Miss Blandish en fait partie et force est de reconnaître que tous ces qualificatifs ne sont pas usurpés.
    Cela commence de façon très classique, presque plan-plan jusqu'à ce qu'entre en scène le clan Grisson. Et alors là... une galerie de méchants comme on les aime : une matriarche en cheffe de clan impitoyable, un fiston authentique psychopathe (glaçant de Slim !), un ex-chirurgien alcoolique et des malfrats que rien ne semble arrêter.
    Et au milieu, cette pauvre Miss Blandish, qui n'a rien demandé à personne et qui va déguster comme rarement.
    L'auteur a tout bon : ses personnages, son intrigue à rebondissements, le style vif et percutant, le rythme du récit... jusqu'à la chute (hum...) finale.
    Du très grand hard boiled, rien d'étonnant à ce que ce titre ait bien aidé à lancer la collection Série Noire créée par Marcel Dumamel chez Gallimard !
    Coup de coeur !

    06/01/2021 à 17:29 5

  • La Margarita

    José Moselli

    7/10 Une perle, considérée comme la plus grosse du monde, est exposée à Washington. Lors de l'inauguration de l'exposition qui lui est dédiée, en présence du président des Etats-Unis d'Amérique, le joyau est volé ! Une courte intrigue qui met une fois de plus en avant les talents de cambrioleur de John Strobbins !

    06/01/2021 à 10:49 2

  • John Strobbins s'assure sur la vie

    José Moselli

    8/10 John Strobbins se rend dans une compagnie d'assurances de San Francisco pour souscrire une assurance-vie, à hauteur de 3 millions de $. Le lendemain le voilà accusé de la mort de l'attorney général. Tout semble prouver sa culpabilité, à commencer par la présence de ses empreintes digitales sur les lieux du crime... Le détective cambrioleur, qui n'a jamais tué jusqu'ici, est-il devenu un assassin ? Le chef de la sûreté James Mollescott croit enfin tenir le célèbre John Strobbins et le lecteur se demande vraiment comment ce dernier va s'en sortir...
    Une nouvelle fois, un récit plaisant à suivre, au charme désuet et à l'intrigue remarquable, le texte le plus abouti que j'ai pu "lire" (livre audio, lecture de René Depasse) de José Moselli jusqu'ici.

    03/01/2021 à 19:11

  • Le Radium du professeur Allan Gordon

    José Moselli

    6/10 Au cours d'une conférence à Washington, le respectable professeur Allan Gordon, éminent physicien de son état, se fait voler quelques précieux grammes de radium. Il va vite découvrir qui est responsable du vol et qu'un chantage se cache derrière celui-ci...
    Récit plaisait mais rien de bien sensationnel dans ce court texte mettant en scène John Strobbins, le détective-cambrioleur.

    02/01/2021 à 11:29 2

  • Piste noire

    Antonio Manzini

    8/10 Le sous-préfet (on disait "commissaire" avant) Rocco Schiavone est un type imbuvable. Détestable. Violent. Asocial. Mais un sacré flic. Exilé depuis 4 mois dans le Val d'Aoste suite à quelques affaires louches dans son fief romain, il doit enquêter sur le meurtre d'un homme, dont le corps méconnaissable vient de passer sous une dameuse...
    J'ai aimé : l'ambiance hivernale de Champoluc, les premières pages immersives avec la dameuse, quelques scènes marquantes (celle des Sri Lankais, celle de l'enterrement notamment), le mystère qui entoure le caractère insupportable de Schiavone (mais que l'on "comprend" petit à petit, avec de gros indices quant à son passé et sa femme Marina), le personnage d'Italo, son "second"... Bref, j'ai aimé beaucoup de choses.
    J'ai moins aimé : la violence du personnage, sa misogynie, le trait est parfois un peu forcé.
    Bilan plus qu'appréciable, une découverte intéressante que cette série dédiée à Rocco Schiavone. Sans me jeter sur le titre suivant ("Froid comme la mort"), j'en serais très probablement.

    28/12/2020 à 09:44 5

  • Le Mystère de l'Arafura

    José Moselli

    7/10 Quand Patrocle Portsnaoun, ingénieur de Chicago, aux magouilles innombrables, est choisi pour mettre de l'ordre dans les affaires philippines (les Philipinnes sont alors contrôlées par les Etats-Unis, depuis 1898), certains s'étonnent de ce choix disons... intrigant. John Strobbins y voit lui l'occasion d'accroître sa richesse personnelle et au passage d'aider les nécessiteux de San Francisco. C'est encore une fois très plaisant à suivre avec une intrigue certes simple mais bien menée et servie par plusieurs rebondissements savoureux. Le ton est drôle et vif. Je continue donc ma découverte de l'oeuvre de José Moselli (à travers ici la lecture de René Depasse, qui bafouille un peu trop à mon goût).

    27/12/2020 à 20:02 3

  • L'Assassinat de Rufus Jacob

    José Moselli

    7/10 Mon premier contact avec cet auteur méconnu et oublié, surnommé "l'écrivain sans livre" car feuilletoniste du début du siècle, je découvre par là même son héros, le détective cambrioleur John Strobbins. C'est une affaire qui mêle à la fois le vol d'une œuvre inca et le meurtre d'un vil usurier, Rufus Jacob. Strobbins va se jouer de la police de San Francisco pour se libérer alors que tout l'accuse. J'ai regretté que la découverte du véritable meurtrier se fasse un peu hâtivement en fin d'ouvrage, mais j'ai trouvé là une écriture plaisante, un ton vif et la lecture (livre audio) de René Depasse ajoute au côté suranné de ce récit plus que centenaire.

    27/12/2020 à 19:38 3

  • Elles sont pas croyables !

    Emma Christa

    5/10 J'avais bien aimé Les Ravies au lit de cette même auteure, j'ai donc ouvert ce titre d'Emma Christa avec l'idée de passer un bon moment de lecture.
    Mais je me suis lassé au bout d'une centaine de pages, lassé des sempiternelles scènes de sexe et de cette héroïne qui saute sur tout ce qui bouge. Quant à l'intrigue, elle n'est pas des plus trépidantes et certaines questions reçoivent une réponse évasive dans un épilogue torché en deux pages. Déçu...

    26/12/2020 à 18:34 5

  • Metropolis

    Philip Kerr

    8/10 1928, Berlin. Bernie Gunther entre dans la Kripo avec comme supérieurs Bernhard Weiss ou encore Ernest Gennat, deux personnages qui ont réellement existé. On croisera aussi le cinéaste Fritz Lang (le clin d'oeil du titre à son film) et sa compagne Thea von Harbou (Kerr s'amuse à placer Bernie en inspirateur du film M. le Maudit).
    Et l'on retrouve déjà cette volonté chère à Philip Kerr de retranscrire fidèlement une époque, une ambiance, ici celle de la République de Weimar.

    Et c'est diablement réussi, comme d'habitude avec Kerr !

    On y trouve tout d'abord toutes les séquelles de la Première Guerre mondiale : qu'elles soient physiques (les nombreux invalides qui hantent les rues berlinoises et qui provoquent très souvent rejet et dégoût de la part des Berlinois, comme une volonté de tourner définitivement la page de cette "honte" qu'est à leurs yeux la défaite de 1918) ou psychologiques (les nombreux témoignages des différents personnages ayant participé à la guerre, dont Bernie lui-même, se réfugiant dans l'alcool pour surmonter ses traumatismes issus des tranchées).
    On assiste aussi à la montée du nazisme (qu'illustre notamment Arthur Nebe), l'antisémitisme omniprésent, les combats de rues entre membres du KPD (parti communiste allemand) et ceux du NSDAP (parti nazi). Et cette folie qui s'est emparée de la ville : une folie créatrice, jouissive mais aussi perçue comme dégénérée, ces fameuses années folles qui font de Berlin la ville décadente par excellence aux yeux d'un grand nombre, sorte de Babylone moderne, temple de la perversion. Cette décadence illustrée par les nombreux lieux interlopes de la capitale allemande et ces femmes seules, en surnombre car tant d'hommes sont morts à la guerre, qui tentent de survivre, en ailleurs recours à la prostitution.
    Alors quand certaines d'entre elles meurent, peu s'en préoccupent... Lorsqu'elles meurent scalpées, cela intéresse la presse, avide de meurtres sordides mais sans pour autant que cela émeuve beaucoup la masse berlinoise ("dans cette ville, vous tuez une fille, tout le monde s'en fout", p.244). Cela m'a d'ailleurs frappé dans ce roman, le manque d'empathie généralisé, vis-à-vis des invalides de guerre, des prostituées... comme un prélude à la brutalité qui s'annonce couleur brune...
    Des prostituées scalpées bof, mais des invalides abattus froidement, alors le pouvoir politique attend des résultats ("vous tuez un ancien combattant infirme, ça remonte jusqu'au Reichstag", p.244).

    Soyons honnête, l'intrigue policière n'est pas totalement à la hauteur de la contextualisation. Mais cela importe finalement peu. Car c'est à un voyage dans le temps que nous invite, une dernière fois hélas, Philip Kerr. Et c'est avec émotion, des images d'Allemagne d'antan en tête, que l'on referme, définitivement la page Bernie Gunther qui, comme un pied de nez, commence tout juste chronologiquement une série qui s'étendra sur près de 30 ans.
    Chapeau bas l'artiste, merci M. Kerr.

    23/12/2020 à 18:16 9

  • Le cabochon d'émeraude, précédé de L'homme à la peau de bique

    Maurice Leblanc

    7/10 Un recueil inégal...
    A l'inverse du vote précédent, j'ai beaucoup aimé L'homme à la peau de bique, un joli clin d’œil à une très célèbre nouvelle d'un illustre prédécesseur, un certain Edgar Allan Poe...
    Arsène Lupin résout l'énigme par une lettre au ton un brin provocateur ("Le drame Saint-Nicolas est un mystère pour enfants en nourrice").
    C'est très prenant, du roman à énigme comme je les aime. A découvrir !
    A l'inverse, j'ai justement trouvé un "intérêt mineur" à la deuxième nouvelle, certes très honnête autour de ce qui semble être un vol de bijoux. C'est distrayant mais sans plus.

    22/12/2020 à 11:02 1

  • L'Homme à la peau de bique

    Maurice Leblanc

    9/10 Excellente nouvelle qui est un joli clin d’œil à une très célèbre nouvelle d'un illustre prédécesseur, un certain Edgar Allan Poe...
    Arsène Lupin résout l'énigme par une lettre au ton un brin provocateur ("Le drame Saint-Nicolas est un mystère pour enfants en nourrice").
    C'est très prenant, du roman à énigme comme je les aime. A découvrir !

    22/12/2020 à 10:59 2

  • Le Cabochon d'émeraude

    Maurice Leblanc

    6/10 Une nouvelle très honnête autour de ce qui semble être un vol de bijoux. C'est distrayant mais sans plus.

    22/12/2020 à 10:55

  • La Malle sanglante

    Maurice Level

    8/10 Deux jeunes hommes surendettés, une dernière partie de cartes comme un ultime coup de poker... perdant. Alors deux options s'ouvrent à eux : le suicide ou... et c'est ainsi que de manière prévisible (cf le titre) ils commettent l'irréparable. Tout l'intérêt réside alors dans le suspense qui suit : leur méfait va t-il être découvert ? Des moments de tensions, deux tempéraments différents qui permettent d'envisager différents scenarii...
    Décidément ce Maurice Level mérite amplement d'être (re)découvert !
    J'ajoute que j'ai écouté ce roman (livre audio), lu par Vincent de l'Epine, dont la lecture est ponctuée à chaque fin de partie par une chanson d'époque (début XXe), c'est pertinent !

    16/12/2020 à 11:46 2

  • De sinistre mémoire

    Jacques Saussey

    7/10 Du thriller très classique dans sa forme et un fond que j'ai trouvé intéressant, la Seconde Guerre mondiale, l'année 1944, les massacres des nazis et des miliciens. Une histoire de vengeance que la première partie de l'histoire (un tueur injecte de la drogue à des doses mortelles à plusieurs hommes à Paris) ne laisse présager.
    J'ai du mal à dire ce que je reproche à ce roman qui ne m'a pas emballé plus que cela mais qui, objectivement, recèle d'indéniables qualités.

    16/12/2020 à 11:33 6

  • Le Jugement

    Jean Van Hamme, William Vance

    8/10 Ah ! Voilà un tome qui a relancé mon intérêt pour la série. Avec un général Wittaker aux commandes d'une mise en scène visant à démasquer publiquement celui qui est derrière les affres qu'ont connu récemment les Etats-Unis et accessoirement celui qui n'est pas étranger à ce qui est arrivée à sa fille... On se dit qu'enfin la vérité va éclater !
    Mais les dernières pages... disons "éteignent" quelque peu cette volonté de voir triompher la vérité. En même temps, la série aurait été terminée... Donc place au tome 13 !

    01/12/2020 à 18:46 3

  • Tout un été sans Facebook

    Romain Puértolas

    7/10 Un polar bien barré, une "héroïne" atypique, des situations loufoques, de l'humour, de belles références à la littérature (policière notamment), bref un roman idéal pour donner le sourire (et quelques rires pour ma part), une sorte de "feel-good polar" sans souci de vraisemblance. C'est très sympathique mais attention futurs lecteurs l'auteur spoile pas mal de fins de polars !

    25/11/2020 à 09:39 7

  • Trois montres d'argent

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Une plongée dans l'arbre généalogique de XIII, un album qui retrace le passé de la famille de Jason qui permet de faire le lien entre l'aventure contée au Costa Verde et la trajectoire de son père. J'avoue ne pas avoir été franchement emballé, j'ai trouvé le tout un peu ardu à bien suivre. J'espère ne pas commencer à me lasser de cette série...

    25/11/2020 à 09:35 3

  • Remous à la piscine

    Emmanuel Trédez

    6/10 Un polar pour premiers lecteurs sympathique, avec une enquête à la piscine pour identifier un voleur. Pour résoudre l'énigme, le jeune héros devra déchiffrer des message à base d'acrostiches.

    16/11/2020 à 21:42 1

  • Mémoire

    Howard Phillips Lovecraft

    8/10 Méditatif. Un très court texte (presque un long paragraphe) sur la fragilité des sociétés humaines, vouées un jour à disparaître...

    01/11/2020 à 15:34 2