Mephisto

193 votes

  • Dynamique du chaos

    Ghislain Gilberti

    8/10 Après une trilogie de thrillers très remarqués (« Le Festin du Serpent », « Le Baptême des Ténèbres », « Le Bal des Ardentes »), l’auteur dévoile son tout premier livre jusque-là disponible en autoédition sur la Toile, un roman d’amour fulgurant, déchirant, aux accents Bukowskien. Comme si Roméo et Juliette se télescopaient à l’ère des rave-party, sur fond de Daft Punk, Front 242 et des Stooges.



    ... ET C'EST COMMENT ?



    Violent, brûlant, ardent… Cru aussi ! Un voyage au bout de la nuit dont certains ne se sont jamais remis. L’écriture est déjà en place. Les mots jaillissent comme des balles de mitrailleuse, et canardent le lecteur… Un style très différent de la sobriété, voire une forme d’ascétisme, utilisée dans les intrigues au cordeau des trois thrillers.

    23/01/2017 à 17:02 6

  • Emmène-moi au paradis

    Estelle Surbranche

    6/10 On retrouve avec plaisir les protagonistes d'Ainsi vint la nuit, premier volet de la trilogie du mal imaginée par Estelle Surbranche, mais ce 2ème tome, plus décousu, écartelé entre deux intrigues ont on attend qu'elles se rejoignent, est comme une étape de transition dans le Tour de France. On en apprend forcément plus sur les personnages, et celui de Nathalie s'avère au mitan du roman comme beaucoup plus complexe encore que supposé, mais ce que l'on pressent, ce que l'on espère - l'affrontement entre Gaby et Nathalie - reste à l'état de promesse. Un peu comme un coïtus reservatus... En attendant le troisième volet.

    14/06/2017 à 11:01 1

  • En douce

    Marin Ledun

    8/10 Marin Ledun ne cherche pas à faire d'effet, il raconte cette histoire avec simplicité, efficacité. Si l'on compatit au début au personnage d'Emilie, frappée par la faute à "pas-de-chance" et sa déchéance physique, celui-ci s'avère beaucoup plus complexe au fur et à mesure que l'intrigue se densifie, que Simon cherche à s'enfuir. Un magnifique roman noir, court (250 pages), mais qui emporte son lecteur à toute vitesse.

    11/10/2016 à 12:58 7

  • Enfant 44

    Tom Rob Smith

    6/10 Ce n'est pas mal, mais la fin vire au grand n'importe quoi avec explication psychopathologique à la mord-moi-le-noeud. Un peu déçu par rapport aux commentaires souvent très élogieux...

    21/09/2011 à 18:30

  • Entre deux mondes

    Olivier Norek

    8/10 Deux mondes ? Les riches, les pauvres. Ceux du sud, ceux du nord. Ceux qui partent, ceux qui restent... Un bateau sur la Méditerranée, rempli jusqu'à la gueule de corps. Des hommes, des femmes, des enfants. Celui qui gêne, qui discute, qui tousse même, peut être jeté à la mer à tout moment par ces hommes qui conduisent d'autres hommes vers ce qu'ils imaginent être l'espoir. Ils fuient la guerre, la misère, un destin sans étoile. De l'autre côté, tout au nord de la France, il y a Calais. Là aussi des bateaux qui traversent. Mais pas de place pour les migrants. Leur seule chance de passer en Grande-Bretagne, la Terre Promise, ce sont les camions. Un flic, Bastien, plutôt jeune, débarque donc là-haut, dans le Pas-de-Calais. Il vient de Bordeaux avec sa petite famille, une femme en pleine dépression, et une adolescente qui se demande bien dans quel bled elle a atterri. A quelques kilomètres, son installation en ville coïncide avec l'arrivée dans la "Jungle", le nom donné à la No Go Zone où se rassemblent tous les candidats à la traversée de La Manche, d'un Syrien nommé Adam. Il est chrétien. Dans son pays, il était une sorte de policier. Il cherche sa femme et sa fille. Le sauvetage d'un gamin soudanais et le meurtre d'un autre Syrien, abandonné aux chiens, vont les mettre en relation, et leur faire débuter une étrange amitié.

    Après trois romans policiers très noirs situés dans Paris et sa proche banlieue (Code 93, Territoires, et Surtensions), Olivier Norek fait jouer la géographie et étend son territoire de jeu avec ce récit bourré de détails qui font vrai. L'auteur, lieutenant de police en disponibilité, s'est d'ailleurs documenté comme un journaliste en allant sur place plusieurs semaines et s'imprégnant de l'ambiance, des gens vivant sur place. Avec minutie, il a élaboré cette histoire complexe dans laquelle les apparences sont trompeuses jusqu'à la toute fin. Les innocents du moment sont parfois des bourreaux. En délaissant (pour un temps) son personnage fétiche, le capitaine Da Costa, Norek se renouvelle sans casser la dynamique mise en place par le passé. A savoir, des intrigues situées dans des zones peu explorées en littérature, et des personnages souvent faillibles, loin d'être monolithiques. Et s'il y a toujours une part d'humanité, presqu'un peu naïve, idéaliste qui pointe chez Norek, le final d'Entre Deux Mondes, sauvage et sans espoir, achèvera de vous sonner. Comme un bon gros coup de poing dans la gueule.

    09/10/2017 à 18:18 10

  • Été

    Mons Kallentoft

    8/10 Après le remarquable « Hiver », ce roman est la suite d’une série imaginée par Mons Kallentoft. L’écriture y est concise et méticuleuse, la progression implacable. Comme pour « Millénium », une adaptation cinéma est en cours.

    27/07/2011 à 12:53

  • Etoile morte

    Ivan Zinberg

    8/10 Sur une trame assez classique en apparence (alternance de chapitres avec d'un côté les flics, de l'autre le paparazzi), on plonge dans un monde ultra noir, et en même temps assez peu à ma connaissance décrit dans l'univers du polar, et de la littérature tout simplement. Peu à peu, Ivan Zinberg (lui-même lieutenant de police) donne chair à ses personnages (la passion de Sean pour le cinéma des années 80 avec un faible pour 37.2 le matin), créant des seconds rôles suffisamment étoffés (une psy asiatique blessée par balles, une starlette du porno et sa compagne...) pour que l'on s'y attache et que le doute s'installe quand à leur implication éventuelle dans cette double enquête. Le vrai plaisir est d'être manipulé jusqu'à la fin et de ne jamais avoir deviné qui était le, la ou les coupables... Un polar implacable dans sa construction, imprévisible dans sa conclusion.

    14/12/2015 à 20:48 3

  • Fantôme

    Jo Nesbo

    8/10 Chez Nesbo, tout se mêle, s'entremêle.... Quitte à ce que l'incroyable survienne ! C'est souvent tortueux, parfois (très) alambiqué, mais son personnage déploie une telle énergie que l'on y croit toujours. Comme d'habitude, Hole est à deux doigts d'y passer, ou plutôt à quelques goulées d'aire dans une scène de suspens mijoté aux petits oignons par Nesbo. Personnellement, j'avais un peu calé sur "Le Léopard" arrivant difficilement à la fin. Celui-ci, le neuvième volet des aventures de l'inspecteur Harry, m'a juste entraîné d'un bout à l'autre de l'intrigue sans temps mort. Et si un jour, Michael Connely (Los Angeles), Deon Meyer (Le Cap), Jo Nesbo (Oslo) et John Burdett (Bangkok) faisaient se rencontrer leurs héros ?

    26/10/2013 à 06:59 1

  • Glacé

    Bernard Minier

    4/10 En le refermant, je me suis juste dis :" Tout ça pour ça ?" C'est plutôt bien écrit, les personnages ont des aspérités, l'ambiance est plutôt prenante, on se dit "Whouahhh... Où va-t'on ?" Ben, nulle part ! Mais franchement pourquoi convoquer d'énergies pour une fin si... débile. Il ne manquait plus que le yéti et les petits hommes verts. Bon, en même temps, certains semblent avoir adoré. Je reste... de glace.

    06/12/2011 à 00:29

  • Green River

    Tim Willocks

    10/10 Encensé par James Ellroy, ce roman du Britannique Tim Willock, déjà paru en 1995 sous le titre « L’Odeur de la Haine », bénéficie d’une réédition bienvenue. Un huis clos d’une intensité hypnotique.

    27/07/2011 à 12:47 1

  • Il était deux fois

    Franck Thilliez

    8/10 En matière de mise en place, et de mise en situation, Franck Thilliez est plus que diabolique. C'est comme si, grand lecteur lui-aussi, il voulait sans cesse relancer l'intérêt de celui qui ouvre l'un de ses livres. Et Dieu, ou plutôt Diable, il y réussit. Avec ce one-shot qui fait pourtant écho dans sa 2ème partie à l'un de ses précédents romans (Le Manuscrit Inachevé, que je n'ai pas lu, mais rassurez-vous, cela ne nuit aucunement à la découverte de celui-ci), l'écrivain nordiste brasse tous les thèmes qui lui sont chers, quitte à vous envoyer sur quelques fausses pistes et à ne pas livrer toutes les clés de certains phénomènes étranges qui viennent émailler cette histoire. Vous y trouverez donc du fantastique, du confinement, des lieux étranges et sordides, des personnages abjects, mais aussi des clins d'oeil à Bernard Minier (l'auteur de Glacé qui sort ces jours-ci... La Vallée), des allusions à Stephen King et quelques-unes de ses obsessions, comme un certain cygne noir. Ultra-efficace, fignolé avec un duo d'enquêteurs forcés de travailler ensemble malgré eux, ce nouveau roman vous brûlera vite les doigts. S'il y avait un bémol à signaler, c'est que la fin, si elle s'avère surprenante (et tant mieux !), s'emballe tellement vite que le ou les méchants restent un peu désincarnés, trop in-humains d'une certaine façon.

    02/06/2020 à 00:38 13

  • Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte

    Thierry Jonquet

    9/10 Dévoré. Un livre qui n'épargne personne.

    28/07/2011 à 02:30 3

  • Ils vivent la nuit

    Dennis Lehane

    9/10 Curieusement, et pourtant j'en avais entendu beaucoup parler, je n'avais jamais lu un livre de Dennis Lehane. J'en avais bien commencé plusieurs, mais sans trouver de véritable motivation à poursuivre. Il m'aura fallu quelques jours de vacances, et le fait d'avoir épuisé mon stock de polars sous la main, pour me décider à me plonger dans "Ils vivent la nuit." Et j'ai bien fait... C'est tout simplement époustouflant. On est plus dans la saga que dans le roman policier, mais quel plaisir à se plonger dans l'écriture de Lehane. Le récit est sans temps mort et s'achève avec une fin douce-amère qui sied à cette histoire de gangsters. Comme point de comparaison, j'écrirai que ce livre m'a fait l'effet du "Dahlia Noir" de Elroy ou du "Poète" de Connelly. Un vrai classique.

    29/07/2013 à 19:29 3

  • Impact

    Olivier Norek

    7/10 Émotion, suspense… Tout y est. Et plus encore. Olivier Norek (Code 93, Territoires, Entre Deux Mondes, Surface) surprend et signe un thriller écolo hyper efficace. Une sorte de bombe verte à fragmentation. Avec cette touche finale d’optimisme qui est (un peu) la signature de cet ancien flic (très) concerné par le monde.

    22/10/2020 à 21:13 9

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    8/10 En s'inspirant d'une histoire a priori vraie ou du moins vraisemblable, Henri Loevenbruck a effectué un travail minutieux d'enquêteur, recoupant les faits et reconstituant l'histoire du terrorisme en France et au Proche-Orient dans les années 80. Résultat, un livre hybride qui n'est ni un thriller ni un témoignage mais un objet aussi étrange que passionnant à lire (même si le dernier tiers est un peu long, et s'effiloche). On referme ce roman/récit en ayant l'impression d'être un peu plus intelligent et d'avoir suivi l'incroyable destin d'un type pourtant sans grande conviction mais capable de choses, et surtout de sacrifices, que peu d'hommes pourraient supporter. Un livre à découvrir, même s'il faut s'accrocher un peu vu sa longueur

    05/04/2019 à 17:07 9

  • Jericho

    Josef Ladik

    6/10 Josef Ladik signe un thriller jubilatoire et complexe dont la tension ne faiblit pas jusqu’au dénouement final.

    27/07/2011 à 12:49

  • Jusqu'à l'impensable

    Michael Connelly

    8/10
    Une femme est retrouvée morte, battue à mort, dans sa propre maison. Son compagnon était policier. Le principal suspect tout désigné par son ADN est un ancien membre des gangs de Los Angeles, Da Quan Foster. L'affaire semble pliée. Mais Michey Haller, le demi-frère d'Harry Bosch, est son avocat. Et il est persuadé qu'il peut l'innocenter. Son enquêteur habituel ayant été victime d'un étrange accident de moto, c'est à Harry, tout juste retraité du LAPD, qu'il fait appel. Les liens du sang sont là, mais cela ne signifie que l'on doit tout accepter, d'autant plus quand on est un ancien policier, et qu'aider Mickey à disculper Da Quan entraînerait Harry inexorablement, irrémédiablement, de "l'autre côté."


    A son habitude, Michael Connelly tisse une intrigue à tiroirs. Ceux-ci s'ouvrent, et se referment au fur et à mesure que l'enquête d'Harry m'entraîne dans des zones dangereuses. On se demande toujours comment avec un point de départ aussi ténu l'ancien journaliste va nous tenir en haleine jusqu'au bout, jusqu'à l'impensable... Comme l'annonce le titre de ce 21ème roman de Connelly pas très poétique (cf. son chef-d'oeuvre, Le Poète) mais qui tient ses promesses.

    14/06/2017 à 12:31 1

  • Kaboul Express

    Cédric Bannel

    8/10 Difficile de lâcher ce roman tant il se lit de façon fluide. On veut savoir... Tout simplement. Qui est ce Zwak ? Pourquoi cette vengeance ? Qui pourra l'arrêter ? Comment l'identifier ? Comment le retrouver ? Ce 3ème roman de Cédric Bannel ne faiblit jamais. L'écriture est sans fioritures, pas de frime, juste l'envie de raconter une histoire avec ces personnages, leurs forces, leurs faiblesses. Pour moi, un petit chef-d'oeuvre d'efficacité.

    26/06/2017 à 17:48 4

  • Kaïken

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Le livre s'achève dans un duel grandiose, très (trop) cinématographique. Un final grandiloquent, assez comparable à la fin de son précédent thriller, "Le Passager." On perd en réalisme, on gagne sans doute en émotions. En le refermant, on songe alors au film "Sonatine" de Takeshi Kitano et sa violence ritualisée avec ses tueurs/yakuzas s'entretuant sur une plage. UN THRILLER DENSE, VIOLENT, SURPRENANT, DEPAYSANT

    16/08/2012 à 19:43 2

  • Kind of Blue

    Miles Corwin

    7/10 L'enquête en elle-même n'a rien de très folichon mais on se laisse entraîner dans cette histoire par le soin donné à camper les personnages, même si le côté désabusé d'Ash Levine le fait ressembler à bien des héros de fiction (rien de bien nouveau sous le soleil de Californie, sinon la judéité du personnage qui lui donne une certaine épaisseur, et son amour immodéré pour l'album "Kind of Blue" de Miles Davis). Un bon premier roman au style minimaliste qui prend son temps, et ne cherche pas à épater mais simplement à raconter un territoire et ceux qui l'habitent.

    29/07/2013 à 19:30