El Marco Modérateur

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  • Conan Lord, Carnets secrets d’un cambrioleur

    Serge Brussolo

    8/10 Dans le Londres de 1945, une équipe atypique constituée d’anciennes vedettes du cirque Paddington mène des cambriolages sous le pseudonyme de Conan Lord. Elle est bientôt engagée pour éliminer un tableau porteur d’une malédiction meurtrière ; dernière œuvre d’un jardinier japonais, elle donnerait la clef d’une énigme ancienne, à savoir l’identité du mystérieux Coupeur de Têtes. Elle demeure cachée dans le coffre-fort d’un Londonien fortuné et a comme caractéristique de se détruire à la lumière du jour. Les cambrioleurs sont donc engagés pour détruire ce tableau et taire à jamais l’identité du meurtrier. Mais la tâche se révélera bien plus ardue que prévue, dans les murs d’une bâtisse où tout le monde ment.

    Auteur à succès ayant sillonné la plupart des genres littéraires, Serge Brussolo renoue ici avec l’intrigue policière avec cet opus dense et parfaitement mené. Avec une intrigue oscillant entre Le visiteur sans visage et Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Serge Brussolo démontre encore une fois toute l’étendue de ses talents. Le récit est très vif, multipliant les fausses pistes et rebondissements avec maestria, et les personnages sont toujours aussi intéressants et torturés. Les ambiances et décors sont parfaitement rendus, et les quelque 210 pages du roman sont un véritable régal, offrant au lecteur un incroyable moment de plaisir. Elu Masque de l’année 1995, ce livre est non seulement un excellent roman policier mais également une magnifique porte d’accès à l’univers si particulier de son écrivain.

    25/06/2008 à 11:22 1

  • Coup de blues

    T. Jefferson Parker

    9/10 Un kidnappeur surnommé "le Tireur de sacs" sévit en Californie du Sud. Sa spécialité : enlever des femmes puis les éviscérer. La jeune Merci Rayborn est mise sur l'affaire, avec l'appui d'un ex-policier rongé par un cancer du poumon. Ces deux enquêteurs vont alors apprendre à dépasser leurs problèmes personnels et leurs rancoeurs afin de capturer un tueur en série d'une rare cruauté.

    T. Jefferson Parker, à qui l'on doit déjà les brillants La mue du Serpent et Seul dans la nuit réussit un nouveau coup de maître. L'intrigue est particulièrement bien construite et très documentée, les rebondissements sont nombreux et bien amenés, et le tueur en série particulièrement retors et original. Ce qui marque le plus à la lecture de ce thriller, c'est l'incroyable épaisseur que l'auteur a insufflé à ces personnages, avec leur passé et leurs angoisses, leurs doutes et leurs espoirs : un pur régal.
    Pour conclure, à l'instar des autres romans de T. Jefferson Parker, Coup de Blues est un pur chef-d'oeuvre, d'une formidable densité et dont la fin réserve une scène d'émotion particulièrement marquante.

    27/12/2007 à 10:03 1

  • Crime au « Bar du Peuple »

    René Byzance

    7/10 8 août 1946, à Saint-Crépin. Gonzague Raveau, dit « Le Professeur », a quitté le tumulte parisien pour choisir d’être affecté dans une brigade mobile. Comme il n’est guère argenté, il est descendu au « Bar du peuple », tenu par Victor et Martine. Mais le crime semble collé aux basques du policier : on retrouve Martine au matin, égorgée, une feuille en partie déchirée dans la main, le tiroir-caisse vidé.
    Une intrigue fort sympathique pour une enquête bien et rondement menée par ce Professeur, limier intéressant, solitaire et sociable, malin et doué pour déchiffrer les énigmes humaines, mais aussi capable d’un sacré coup de bluff final pour faire craquer un criminel. L’histoire, courte, nous fera remonter jusqu’à un passé, quelques années plus tôt, stationné à Douala, au Cameroun. Un ton très agréable, une prose qui se paie le luxe de se montrer appétissante, cherchant les beaux mots au lieu de simplement se montrer descriptifs et, même si j’ai trouvé le final un peu abrupt, voilà un texte qui m’a réjoui.

    22/09/2021 à 20:07 1

  • Cris de mes chats le dimanche

    Jacques Jouet

    5/10 Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, n’a plus le moral : Cheryl, sa coiffeuse adorée, batifole avec un inconnu, une maladie le prive des pieds de porc dont il raffole, et la politique actuelle de son pays le révulse jusqu’aux confins de ses tentacules. Alors il embarque sur une péniche avec Claire et Bernard, des amis d’un ami, histoire de se changer les idées. Dans l’embarcation, en plus du couple et de leurs enfants, il y a également des chats, dont Mélusine. Étrange félidé, d’ailleurs : tous les dimanches, la bestiole est la proie d’une possession qui la rend complètement enragée pendant quelques instants avant qu’elle ne recouvre son calme. Et ce qui est encore plus curieux, c’est qu’au même moment, un sinistre individu est assassiné. Serait-il possible que Mélusine soit en contact télépathique avec le meurtrier ?

    Deux cent soixante-seizième ouvrage consacré au Poulpe, et c’est à présent au tour de Jacques Jouet de relever le défi et d’animer le plus célèbre enquêteur libertaire de la littérature française. On retrouve assez vite le ton qui a fait le succès de la série : Gabriel Lecouvreur demeure le bien sympathique limier qui entreprend ses investigations en partant d’un simple fait divers. Il y a de l’humour, du cocasse, dans les dialogues comme dans les situations, et la société dans laquelle nous vivons et telle qu’il l’observe prend de sévères coups de griffes. Ici, Gabriel traverse une mauvaise passe, sentimentale et psychologique, et c’est un quasi cadavre qui embarque dans la chalande, jusqu’à découvrir une nouvelle enquête qui va le remettre d’aplomb ainsi qu’un amour naissant pour Claire, son hôte du moment.
    Cependant, ces qualités ne sauraient masquer un certain nombre d’écueils dans le récit. Jacques Jouet a de la verve et de la répartie, c’est indéniable, mais de nombreux dialogues durent, et durent, au point de perdre une bonne partie de leur saveur. Et puis il y a l’intrigue ; l’idée de départ était très excitante, avec ce phénomène inexpliqué qui se devait d’être le moteur, le propulseur du roman. Malheureusement, elle n’intervient pas assez vite dans le livre, et le lecteur trouvera probablement le temps un peu long avant que l’on entre enfin dans le vif du sujet. Cependant, cette attente pouvait être récompensée par un traitement débridé, audacieux, au moins aussi original que le postulat de cette histoire. Que nenni. Jacques Jouet n’exploite pas du tout le potentiel de la sarabande de Mélusine, s’en débarrasse assez rapidement, et le lecteur sera le spectateur frustré d’une enquête qui n’en est finalement pas une, puisque la résolution de l’énigme devient alors d’une évidence manifeste.

    Cris de mes chats le dimanche est donc un écrit décevant : quand Jacques Jouet cesse d’être bavard, malgré d’avérées qualités narratives, et qu’on en vient au cœur du sujet, l’auteur court-circuite sa propre fiction et laisse une immense impression de gâchis, comme si lui-même n’avait pas été en mesure de trouver une résolution solide à l’histoire qu’il avait bâtie, ou, pire, comme s’il n’y avait jamais cru. C’est comme un feu d’artifice sans bouquet final, un espoir déçu. Un opus qui fait malheureusement pschitt.

    03/12/2011 à 09:03 1

  • Crise de nerfs

    Chantal Pelletier

    6/10 Une histoire sympathique, où les relations entre des couples et des familles vont imploser. Si l’idée de l’alternance des points de vue n’est vraiment pas nouvelle, elle fonctionne ici assez bien et entretient le mystère quant au final. Ce dernier est intéressant (notamment quant à la motivation du tireur), sans pour autant dynamiter l’ensemble comme un bouquet final. Bref, selon moi, un récit agréable à lire, idéal pour se délasser pendant une demi-heure, mais guère plus.

    11/05/2014 à 18:46 1

  • Ctrl+Alt+Suppr

    Bertrand Puard

    8/10 Zéphyr vient d’apprendre la mort de sa grand-mère. Un choc émotionnel immense, très vite suivi d’un autre : il devient le dirigeant de l’immense entreprise de maroquinerie qu’elle dirigeait. A moins que cette entreprise ne soit une couverture. Dans le même temps, le Ministre de l’Ecologie convoque les médias pour leur révéler une information très importante… et meurt empoisonné par un toxique délivré par l’un des micros qu’on lui tend. Quel peut être le lien entre ces deux histoires ? Et si la désinformation était au cœur d’un incroyable complot ?

    Bertrand Puard a écrit tout autant pour les adultes que pour les jeunes, et c’est pour ces derniers qu’il destine ce roman. Un ouvrage foisonnant, diablement original et au rythme échevelé, où l’on ne trouve aucun temps mort. Une grande marque de mode qui dissimule un groupuscule, Arsène, chargée de réaliser des cambriolages dans le monde entier. Et c’est lentement vers la piste d’une intelligence artificielle que Zéphyr et ses acolytes remontent, tandis que l’assassinat d’un homme politique de haut rang peut avoir servi à dissimuler de dangereuses connexions. Les rebondissements sont particulièrement nombreux, bien emboîtés, et c’est à une allure folle que l’on passe de l’un des treize chapitres au suivant. Les personnages voyageront beaucoup, et le lecteur aura également droit à plusieurs flash-backs remontant à la Seconde Guerre mondiale, avec une référence au Joueur d’échecs de Stefan Zweig. Une cadence extraordinaire, rarement vu dans la littérature jeunesse, et dont la genèse est également très intéressante : ce sont les internautes qui, au fur et à mesure de la parution des épisodes, ont voté pour obtenir telle ou telle direction, voire choisir l’âge et l’apparence physique de certains protagonistes. Le sujet est aussi passionnant : la désinformation, à savoir la manipulation des événements, de leur teneur ou de leur cause, quitte à engendrer des mouvements de foule, des meurtres, des catastrophes financières, uniquement pour des questions tactiques ou pécuniaires. Une question qui était, est et sera toujours d’actualité. Et s’il n’y a, au final, qu’un seul défaut à cet ouvrage de Bertrand Puard, c’est justement sa faconde et sa mesure. Il y a parfois trop de personnages, trop de twists, trop d’interactions. Une imperfection qui est, reconnaissons-le, bien moindre que la pauvreté narrative, la cachexie scénaristique, et la lenteur du récit.

    Un opus bougrement véloce et prenant, qui pêche parfois en raison de sa luxuriance, mais qui n’en demeure pas moins d’une rare efficacité et d’une forte pertinence, à une époque où les médias sont omniprésents.

    11/06/2020 à 18:24 1

  • Ctrl+Alt+Suppr Saison 2

    Bertrand Puard

    9/10 Le combat de Zéphyr, Selma et Lisa n’est pas fini. Le Sokaramé, un petit pays africain, est aux mains d’Oscar-Amédée Chance, et il est en train d’ériger un data center dans un massif montagneux. En réalité, cette opération cache des travaux pour y créer un écrin pour Ananta, une intelligence artificielle d’une incroyable efficacité, et potentiellement capable de bouleverser le monde grâce aux désinformations qu’elle produit et propage, mais aussi apte à prendre le propre contrôle de sa destinée.

    Après le remarquable Ctrl+Alt+Suppr, Bertrand Puard revient avec ce dernier épisode de ce diptyque. On est aussitôt plongé dans une ambiance délicieusement anxiogène avec ce chapitre montrant une cérémonie proche du vaudou, d’une grande qualité stylistique et décrite avec maestria. Par la suite, l’ouvrage réunit ce qui se fait de mieux dans le domaine de la littérature jeunesse : des accents à la James Bond, des passages proches de la saga CHERUB, mais également un excellent clin d’œil à une autre série de l’auteur, à savoir L’Archipel. Mais ainsi dit, cette description ne rend pas hommage au foisonnement scénaristique de ce roman : un dictateur dépeint avec beaucoup de nuances, sa propre fille qui en vient à vouloir le détrôner, des flashbacks remontant jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, des deepfakes d’un incroyable réalisme construites par cette machiavélique intelligence artificielle, des Présidents français, américain et russe ressemblant à s’y méprendre (hum hum…) aux actuels, de belles leçons de géopolitique, sans compter quelques chapitres à la première personne où l’on explore la psyché de Marie-Rose, l’une des filles du tyran, mais aussi celle d’Ananta… Un magnifique bouquet de scènes d’un formidable réalisme, ne tombant jamais dans le cliché, et se payant même le luxe de s’adresser autant aux jeunes qu’à des lecteurs plus matures.

    Bertrand Puard nous avait régalé avec le premier opus de cette série, le second se montre presque plus réussi, ce qui constitue en soi un exploit. Un livre à la fois distractif, instructif et, qui sait, prophétique.

    19/08/2021 à 08:07 1

  • Da Vinci Code

    Dan Brown

    7/10 Lu il y a un bail. J'en garde, comme beaucoup, le souvenir d'un livre à la fois prenant, érudit et atypique, ayant lancé une "mode" littéraire, mais parfois un peu présomptueux, hollywoodien.

    16/04/2012 à 18:00 1

  • Dangereuses photos

    R. L. Stine

    8/10 Un pitch intéressant et des rebondissements semés au gré du récit, jusqu’au retour nécessaire dans l’antre du docteur Herder. Une idée de départ intelligente, habilement entretenue par des scènes de suspense, comme un feu que l’on entretient en le nourrissant de bûches. Une réussite de bout en bout.

    10/06/2017 à 17:03 1

  • Dans l'oeil de Lynx

    Laurent Queyssi

    7/10 Adam Verne avait su prouver son intelligence et sa maîtrise de l’informatique dans un passé récent. Il n’en faut pas moins pour que ses anciens commanditaires ne fassent de nouveau appel à lui. Cette fois-ci, sous couvert d’une compétition de jeux vidéo, notre hacker en fauteuil roulant va devoir affronter un adversaire bien retors, connu sous le pseudonyme de Lynx.

    Après Infiltrés, Laurent Queyssi offre à Adam Verne un retour en très grande forme. Le style de l’auteur est toujours aussi efficace, avec des chapitres courts, des personnages bien vivants, et un suspense bien agencé. Adam, en pirate informatique de talent, est un adolescent qui sait immédiatement capter la sympathie du jeune lectorat, et cette nouvelle enquête montre à quel point il pourra encore charmer dans de futurs périples. Même si l’intrigue possède un léger goût de déjà lu, le récit n’en demeure pas moins efficace.

    Laurent Queyssi dispose d’une sorte de poule aux œufs d’or littéraire en la personne d’Adam Verne : l’affection que l’on noue pour lui alliée à l’excellente rythmique narrative de ses aventures achèvent d’en faire un protagoniste dont on se réjouit dès à présent des prochaines péripéties.

    11/05/2014 à 18:43 1

  • Dans la peau de Sam

    Camille Brissot

    6/10 … ou comment Charlie, une adolescente très populaire dans son collège, et Sam, looser intégral toujours mal attifé, en viennent, à cause d’une machine exploitée dans un parc d’attraction, à échanger leurs corps. J’ai déjà lu un roman de Camille Brissot que j’avais bien aimé (« Le Manoir aux secrets »), et j’ai voulu tenter l’aventure d’un autre de ses ouvrages, dans un genre bien différent. Ici, les jeunes auxquels se destine celui-ci ne seront pas dépaysés : des personnages qui leur parleront, des situations sympathiques, et des moments plutôt bien sentis. Bien évidemment, nous avons droit à une juste morale et des observations pleines de probité sur les relations à autrui, l’empathie, le rejet des critiques sur le physique ou les vêtements, ainsi que sur les nécessaires relations cordiales dans une famille. A ce niveau, c’est indéniable, ça sonne bien, les effets ne sont pas correctement amenés, et l’on ne peut que recommander une telle lecture à des gamins, genre collégiens. Après, pour ma part, j’ai été un peu déçu par la forme : pas beaucoup de moments inattendus, d’autres très voire trop téléphonés, pas d’instants mémorables, et une « bien-pensance » (j’utilise ces guillemets à dessein, parce que le respect et l’humanité sont des valeurs impérieuses) qui est parfois étalée à la truelle plutôt que finement, ce qui a parfois desservi le récit et les conséquences/conclusions/vertus attendues. Bref, un fond que nul ne pourra véritablement contester tant il est important et porteur de cohésion dans la société et les établissements publics, mais une forme à propos de laquelle je suis bien plus dubitatif, sans surprise et sans réelle saveur.

    24/03/2019 à 11:33 1

  • Danse Macabre

    Stephen King

    9/10 Un régal que ces nouvelles, troublantes et effrayantes !

    10/05/2009 à 19:59 1

  • De fric et de sang

    Alain Stucker

    7/10 Othman, un enfant, disparaît à l’observatoire de Lille alors que l’on y retrouve une tête tranchée dans la lunette d’un télescope. C’est, pour le commandant de police Constant Kepler, le début d’une longue descente aux enfers, car deux êtres, brisés par la vie et les hommes, ont décidé d’unir leur haine pour des représailles sans précédent.

    Pour son premier ouvrage à paraître chez Ravet-Anceau, Alain Stucker fait assez fort. Dans ce récit ramassé et sombre à l’envi, le lecteur se régale de bout en bout. L’histoire est forte, acérée, parfois dérangeante, et les quelque deux-cents pages défilent à toute vitesse. Grâce à une plume très forte et déjà experte, qui n’a finalement rien à jalouser aux pointures de la littérature policière, l’écrivain tisse une conjuration efficace et cruelle, où se percute un duo de victimes devenues bourreaux : Solange, vétérinaire violée par une bande de voyous dont on ne connait que plus tard les réelles intentions, et Guillaume, une proie dont la haine s’est commuée en folie meurtrière. De nombreux passages pénètrent l’âme, le cœur et les tripes du lecteur, et l’on achève ce livre serré avec une fin mémorable concernant Kepler et ce qu’il est advenue de sa fille. Et c’est également pour toutes ces excellentes raisons, comme autant de circonstances atténuantes, que l’on pardonne volontiers à Alain Stucker cette propension, pleine de bonnes intentions, à vouloir toujours en rajouter. La dimension qu’il offre à Guillaume, avec cette idée redoutable des cages à oiseaux, aurait pu se suffire à elle-même. Egalement, les errances du commandant au bar, ses clients – certes colorés et croustillants, et apportant un agréable touche d’humour et d’humanité – n’étaient pas nécessaires à l’intrigue.

    Voilà un roman intensément sombre et mordant, intelligent et prometteur, qui suscite d’ores et déjà de grandes attentes quant aux prochains opus de l’auteur.

    11/08/2016 à 23:10 1

  • Des ados parfaits

    Yves Grevet

    7/10 Une histoire bien sympathique et prenante. Le suspense côtoie assez vite les réflexions quant au clonage. Des interactions intéressantes entre les personnages, notamment vers la fin de l’ouvrage.

    18/07/2015 à 09:12 1

  • Des Voisins trop secrets

    Philip Le Roy

    8/10 Glen Ridge, une petite ville bourgeoise du New Jersey, en 1978. Lorraine, une belle lycéenne, populaire et vedette d’une série télévisée destinée aux adolescents, entend des cris jaillir de la maison voisine à la sienne. Ses parents et ses amis ne croient pas à cette histoire. Seul quelqu’un pense qu’elle dit la vérité : Tom, un autre lycéen. Maigrelet, petit, dyslexique, scolairement médiocre, complexé par une dentition chaotique, il n’est clairement pas celui que l’on s’attendait à trouver aux côtés de la magnifique Lorraine, et c’est pourtant ce duo mal assorti qui va se lancer dans une mission d’infiltration dans cette habitation qui a tout de la maison hantée…

    On connaît essentiellement Philip Le Roy pour ses ouvrages destinés aux adultes (entre autres Pour adultes seulement, Le Dernier Testament, Evana 4), mais ceux qu’il a écrits à destination des jeunes, comme son excellente série consacrée à la Brigade des fous), Dans la maison ou 1, 2, 3, nous irons au bois sont également très réussis. Ici, il rejoint la collection « Flash Fiction » pour ce roman vitaminé. On y découvre deux principaux personnages, Lorraine et Tom, dont les premiers pas dans le récit laissent craindre de véritables clichés littéraires ambulants, mais ça serait mal connaître Philip Le Roy : l’auteur semble s’amuse effectivement à utiliser ces individus stéréotypés pour mieux les associer et en faire un couple d’enquêteurs fort agréable à suivre. L’écriture est maîtrisée, le suspense solide, les ambiances dépeintes en peu de mots mais avec une belle efficacité. Mais là où l’écrivain fait très fort, c’est qu’il nous gratifie d’une intrigue originale dans la dernière partie de l’ouvrage, avec cette demeure recélant un secret qu’il est impossible de dévoiler mais qui est assurément finement trouvé autant que mémorable. Délicieux bonus : l’auteur nous offre dans les dernières lignes une fantaisie très cocasse quant au devenir de Tom, mais chut…

    Encore un autre bon roman de Philip Le Roy, qui exploite habilement les poncifs pour mieux s’en jouer tout en proposant une histoire efficace et très divertissante.

    16/07/2022 à 08:07 1

  • Désolation

    Stephen King

    8/10 Une histoire très bien imaginée et menée, qui est le pendant des Régulateurs, autre roman du Maître !

    10/05/2009 à 20:04 1

  • Deuils de Miel

    Franck Thilliez

    10/10 Un thriller d'une force inimaginable : une écriture fabuleuse, un héros très dense, un tueur incroyable de cruauté et d'intelligence, une énigme excellente, de nombreux rebondissements...Un véritable bijou !

    23/08/2006 à 22:52 1

  • Déviances

    Richard Montanari

    8/10 Un thriller dense, avec des personnages bien fournis et aux vies éclatées, avec une intrigue classique mais très efficace.

    27/05/2007 à 10:12 1

  • Dieux et guerriers

    Anthony Horowitz

    6/10 … ou comment Anthony Horowitz, écrivain majeur de la littérature jeunesse, porte à notre connaissance seize contes issus de tous les âges et de tous les continentes. Au programme : l’énigme du Sphinx, le pittoresque combat de Saint Georges et du dragon, un géant africains aux cheveux presque interminables, l’histoire de Perséphone et la naissance des saisons, Gauvain et le chevalier vert, Polyphème face à Ulysse et ses compagnons, le cruel roi Nidud face à un orfèvre qui prépare une terrible vengeance, un autre épisode du cycle arthurien mettant en scène une femme particulièrement repoussante, une légende amérindienne mettant en scène le dénommé Geriguiaguiatugo (un défi pour le scrabble…), l’un des travaux d’Hercule, Beowulf face au Grendel, l’affrontement de Romulus et de Remus, et enfin le sanguinaire Procuste. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en entreprenant la lecture de ce recueil : l’auteur allait-il mettre en lumière quelques histoires moins connues ? Procéder à une relecture de l’ensemble ? Uniquement compiler ces légendes ? En fait, je trouve que c’est là la principale faiblesse de ce spicilège : il n’a pas de véritable ton. Certaines sont amusantes (Saint Georges, ou encore Polyphème croqué comme un imbécile fini), d’autres m’ont parues sans réel intérêt, si ce n’est de porter un éclairage sur des contrées où les contes et mythes ont fleuri mais dont, nous Français, n’en connaissons que peu (le récit de Geriguiaguiatugo m’a laissé parfaitement froid, celle de Beowulf se lit et s’oublie aussitôt, et celle du géant africain est plaisante mais pas mémorable), et d’autres sont tellement connues que la lecture n’en présente que peu d’intérêt (Romulus, Hercule, Perséphone). Demeurent quelques histoires plus saisissantes, que j’ai vraiment appréciées (Procuste, dont je ne me lasse pas, ou Nidud). C’est un véritable bouquet, au sens formel du terme, avec des récits qui ne se ressemblent pas, ont le mérite de divertir, mais dont je n’ai toujours pas saisi la raison de leur présence ici. Anthony Horowitz les a-t-il appréciés ? Voulait-il nous faire parcourir le monde au gré de ces textes ? Parce que sinon, ils n’ont vraiment rien en commun, que ça soit l’histoire, les ressorts, les morales (beaucoup n’en ont d’ailleurs pas) ou la tonalité. Et le fait qui m’a le plus déçu, c’est que l’écrivain ne fait que les réécrire sans rien leur apporter, au point que ce livre aurait pu être écrit par n’importe qui, même si la langue y est belle et la lecture globale plutôt agréable. Sincèrement, j’aurais beaucoup apprécié une relecture, à la sauce Horowitz, quitte à s’écarter de ces histoires telles qu’on les avait en tête, que ça soit avec des anachronismes, l’humour que l’on connaît chez l’auteur, ou de l’action comme il sait en distiller avec sa série Alex Rider. Bref, une lecture plaisante pour les jeunes auxquels s’adresse ce bouquin, avec de la distraction et un peu de réflexion, mais certainement pas de quoi figurer parmi mes recueils préférés, que ça soit dans le fond ou dans la forme : j’ai plus lu un copier/coller divertissant mais sans âme qu’un ouvrage ayant une véritable personnalité.

    09/04/2019 à 09:04 1

  • Disparition inquiétante

    Holly Jackson

    8/10 Alors que l’affaire résolue dans Meurtre mode d’emploi (à l’usage des jeunes filles) est en train d’être jugée au tribunal, Pip, dix-sept ans, est contactée par Connor Reynolds : son frère Jamie a disparu. Le jeune homme est coutumier du fait : il s’est déjà maintes fois éclipsé par le passé avant de réapparaître, raison pour laquelle la police ne se mobilise pas. Néanmoins, la famille et les proches de Jamie s’inquiètent au point de convaincre Pip de les aider. Celle qui a précédemment mené des investigations et les a partagées via un podcast se décide à replonger dans une nouvelle enquête.

    Holly Jackson signe un nouvel opus très réussi. Revenant sur les événements antérieurs, cet ouvrage dispense quelques éléments qui risquent de gâcher le plaisir de celles et ceux qui ne l’auraient pas lu. Néanmoins, l’écrivaine nous enchante en enchevêtrant les deux intrigues, lâchant quelques moments surprenants, prouvant que sa série est loin d’être achevée. L’intrigue, dense et efficace, nous permet de suivre Pip, jeune investigatrice au caractère bien trempé et douée dans les échanges humains, s’occuper de cette disparition qui va s’avérer plus alarmante que ne le pensent, de prime abord, les forces de police. Les rebondissements sont nombreux, l’histoire fort bien bâtie, et Holly Jackson a concocté un livre bien épais (environ cinq cents pages) qui ravira autant les jeunes que les adultes. L’ouvrage est intelligemment parsemé d’extraits de podcasts, d’enregistrements de témoignages, de photographies et d’échanges de textos, ce qui vient enrichir les propos de l’auteure. Cette dernière marque également les esprits avec sa protagoniste qui va bien au-delà des poncifs du genre, avec des réflexions très justes : doit-elle se lancer dans une nouvelle enquête au risque de mettre à nu des secrets qui risquent de blesser des gens ? N’est-elle pas réduite à son simple rôle de limier amateur, au risque d’oublier qu’elle est aussi une simple adolescente ? Tous les efforts qu’elle a déployés par le passé étaient-ils justifiés ? D’ailleurs, Jamie Reynolds, voleur occasionnel, en conflit avec son père, professionnellement instable, récemment largué par sa petite copine et visiblement troublé depuis quelque temps, était-il directement visé, ou n’est-il que la victime imprévue d’une histoire plus ancienne ? Autant de questions auxquelles Holly Jackson répond avec beaucoup de pertinence.

    Un roman aussi riche que réussi, qui nous régale de la première à la dernière page.

    23/03/2022 à 06:51 1