El Marco Modérateur

3233 votes

  • Dead Tube tome 8

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    5/10 Le combat contre les Kirenza commence tambour battant, et Mai Mashiro massacre littéralement ces tueuses professionnelles (encore une fois, était-il nécessaire qu’elle urine sur l’une d’entre elles ?). La lutte contre ces tueuses professionnelles est délassant à regarder, certes, mais là, je commence à en avoir un peu ma dose avec cette série. Trop de sexe gratuit, trop de violences gratuites, et cette accumulation de gratuités me coûte de plus en plus au point que je vais faire une pause avec Dead Tube, sans compter ces dernières pages, complètement barrées, avec l’arrivée d’un héros façon Power Rangers…

    10/01/2022 à 20:42

  • Dead Tube tome 9

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    5/10 Ce superhéros apparu dans l’opus précédent, « Justice-Man », donne toute l’étendue de sa croisade : pédophiles, arnaqueurs, et même artiste sans talent. Mais lui aussi en quête de popularité et de likes sur les réseaux sociaux, il va se lancer dans une belle baston dans la boucle de laquelle va entrer une ado très douée au sabre. Un ton à mi-chemin entre du Quentin Tarantino et « Dead Pool » pour ce personnage, pastiche des superhéros américains et japonais, qui est prêt à affronter Mai Mashiro ainsi qu’un propagateur de sordides ragots sur Internet et qui se surnomme « L’Honnête Patron ». Du sexe complètement explicite et pornographique pour un opus d’assez mauvais goût malgré le décalage déjanté et gentiment parodique lié à ce personnage de superhéros.

    16/01/2022 à 18:23 1

  • Another tome 1

    Hiro Kiyohara

    7/10 Un manga mystérieux, renvoyant Kôichi Sakakibara vers la disparition étrange d’une ancienne élève, vingt-six ans plus tôt. De l’énigmatique et beaucoup de questions posées, s’achevant sur un terrible accident dans un escalier et où un parapluie va jouer un rôle fatal.

    16/07/2017 à 09:01

  • Another tome 2

    Hiro Kiyohara

    7/10 Une suite réussie au premier opus que j’avais déjà bien apprécié, avec un graphisme léché, une intrigue prenante mêlant malédiction et répétition d’accident autour d’une mystérieuse classe de troisième, remontant jusqu’à vingt-six ans plus tôt. De magnifiques dégradés, une ambiance pesante et anxiogène, et même si j’ai perdu le fil de l’intrigue depuis ma lecture du premier tome, j’ai bien apprécié celui-ci.

    23/06/2019 à 20:47

  • Crève, l'Ecran

    André Klopmann

    8/10 Original et bien construit, un bon polar qui vaut tant pour l'enquête à proprement parler que pour son ambiance.

    07/03/2006 à 13:11

  • Un peintre en cage

    Ingrid Klupsch

    8/10 Au musée du Louvre-Lens, c’est l’effervescence ! On s’apprête à inaugurer une exposition consacrée à Marc Logan, peintre connu sous son pseudonyme de Malo. Julien Cadonet est en charge de la préparation de cette exhibition. Mais on apprend que l’artiste vient d’être assassiné chez lui, probablement à l’aide d’un pied-de-biche. Le commissaire Garant, en charge de l’enquête, demande de l’aide à Julien afin qu’il obtienne son expertise. En effet, le peintre avait un style bien particulier, avec une obsession pour les petites cages fermées que l’on retrouve sur tous ses tableaux, en plus de nombreux miroirs. Et si ces deux symboles pouvaient désigner le meurtrier ?

    Il s’agit du premier ouvrage d’Ingrid Klupsch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier essai est une réussite. Avec ce roman court, aux chapitres lapidaires qui s’enchaînent à merveille, on se prend de passion pour cette intrigue. Un tueur en série ? Non. Des déflagrations, des fusillades, des corps qui bondissent dans les airs ? Nullement. Du sang, du machiavélisme, de la bidoche éventrée à chaque page ? Encore moins. Décidément, Ingrid Klupsch ne semble rien proposer qui soit susceptible de plaire à un large lectorat, n’est-ce pas ? Eh bien, il serait bien maladroit et déplacé de penser de telles sornettes, car assurément, l’écrivaine a beaucoup de talent. Et ses prédispositions littéraires, son sens de la narration, l’intelligence de ses écrits ainsi que la grande crédibilité de cet opus sont patentes. Julien est un personnage humain, sensible, et qui n’a nullement besoin d’avoir une musculature de gladiateur, un flair de Saint-Hubert ou un physique avantageux à carboniser une femme à plusieurs mètres. Il est juste passionné de peinture, en a fait son métier ainsi que sa vocation, et il saura mettre à profit son érudition artistique pour comprendre non seulement le mobile mais aussi l’identité du criminel. Un détail minuscule qui éclate à la surface de sa conscience, le principe de l’anamorphose qui lui revient après avoir vu un tableau de Mattheus Wytmans, et le voile se lève ! Il est assurément bon – voire sain et salvateur – de voir de jeunes auteurs oser ne pas copier les codes du thriller américain et proposer leur propre vision de la littérature policière, celle qui œuvre avec vraisemblance, humilité et finesse. Et c’est ainsi que l’on comprendra tout de l’assassinat de Malo, entre duperie, amours contrariées et trafic d’art. D’ailleurs, ce résumé mettant en avant cette histoire de cages fermées et de glaces laissait augurer beaucoup d’originalité, de fraîcheur et de réflexion. Le but est amplement atteint.

    Voilà donc une lecture ingénieuse et subtile, qui s’impose au gré des pages par petites touches, telle une peinture du courant pointilliste, sans effet tapageur ni rebondissement capillotracté. C’est aussi une saine plongée dans le milieu des peintres, pris en étau entre la volonté de reconnaissance et le devoir presque éthique d’assumer son œuvre. Emaillé de références artistiques que l’on se plait à aller creuser et analyser de son propre chef en relâchant – très provisoirement le roman – pour les rendre plus parlantes, cet opus est une bien agréable bulle de jouvence qui vient éclater à la surface d’un paysage littéraire trop plat, ou trop prompt à reproduire les inspirations et gimmicks du dernier auteur à la mode. Ce livre, Un Peintre en cage, a en plus le mérite de briser ce corset pour proposer une œuvre atypique et fort personnelle. D’ailleurs, Ingrid Klupsch signale que Julien Cadonet sera bientôt de retour pour une nouvelle aventure en Bretagne ; nous serons au rendez-vous !

    24/09/2016 à 18:05

  • Les tueurs sont tristes

    Steve Knickmeyer

    8/10 Un roman qui est finalement bien éloigné de l’apparente simplicité scénaristique qui émerge du résumé présent sur la quatrième de couverture. Un policier, Straight, devenu tueur à gages, dont la femme a été assassinée lors d’un meurtre dont il devait être la victime, auquel on adjoint un colosse, apprenti assassin, à peu près aussi impressionnant physiquement qu’ingérable, hâbleur et bien médiocre dans les homicides commandités, qui se rendent dans un patelin paumé de l’Oklahoma pour tuer Taber, un bijoutier, pour une histoire d’urbanisme. Face à eux, deux privés, Cranmer, boiteux et malin, et Maneri , séducteur espiègle et farceur. De nombreux personnages, tous bien campés, de la femme à la maîtresse du défunt, en passant par quelques figures locales colorées. Une intrigue bien menée, assez roublarde, avec des chapitres longs mais eux-mêmes découpés, ce qui insuffle un rythme rapide à la lecture. En soi, dans l’histoire, rien de remarquable ou de novateur, mais ce livre n’en demeure pas moins très efficace et prenant, de bout en bout, où le noir se panache souvent d’un humour de bon aloi.

    02/11/2016 à 08:51 4

  • La Confidente

    Renee Knight

    8/10 Christine Butcher rentre au service de Mina Appleton, dirigeante des supermarchés anglais du même nom. D’abord simple secrétaire, Christine devient graduellement une personne incontournable, quelqu’un qui s’occupe à la fois de la vie professionnelle et privée de sa patronne, au point d’accéder au rang de bras droit. De beaux sentiments unissent les deux femmes, mais il se pourrait que cette symbiose dérape si l’une d’entre elles se laisse tenter par la trahison.

    Après Révélée, voici le deuxième roman de Renee Knight. Le pitch est alléchant et son traitement l’est tout autant. On est rapidement pris de sympathie pour Christine qui prend très à cœur son métier de secrétaire, au point d’évincer tout ce qui n’est pas purement professionnel de sa vie, entraînant un divorce douloureux et des relations tendues avec sa fille. Dans le même temps, les liens qui unissent nos deux protagonistes sont forts, faits de loyauté, de respect et de dévouement, presque une interconnexion intime. Christine va s’illustrer, au cours des dix-huit années passées à seconder Mina, par sa patience, son abnégation et sa droiture. Mais comme on pouvait s’y attendre, un grain de sable va venir enrayer cette admirable mécanique du cœur : Mina va subir un procès pour faux témoignage et entrave au cours de la justice, deux motifs qui viennent s’ajouter à ceux, bien plus liés à la morale qu’à la loi, mettant en lumière le comportement nombriliste, froid et cupide de l’employeuse. Et quelques mots prononcés à la barre vont venir détruire cette entente avec autant de violence qu’une boule de démolition. Racontée à la première personne, cette histoire est particulièrement crédible en plus d’être prenante, et Renee Knight a eu la riche idée de nous proposer un récit centré sur une femme lambda, prévenante et zélée, sans qualités ni défauts majeurs, qui va se bercer de l’illusion qu’elle est devenue l’égale de sa boss avant de brutalement tomber de son piédestal. Et le drame surviendra. Une habile mise en lumière des apparences trompeuses, des sentiments fallacieux, des comportements insidieux et de la confiance que l’on trahit pour protéger ses propres intérêts. L’écrivaine a adroitement porté un éclairage, subtil et plausible, sur les laissés-pour-compte du monde du travail, asservis sans le savoir d’un pouvoir qui les exploite.

    Un beau réquisitoire qui mêle féminisme et dénonciation de l’exploitation dans le monde de l’entreprise. Le final, poignant et intelligent, couronne l’ensemble d’une touche mémorable.

    18/09/2023 à 06:53 3

  • ID : Invaded tome 1

    Yuki Kodama, Otaro Maijo

    8/10 Une entame complètement folle : un jeune homme amnésique au volant d’un voiture participe à une série d’accidents et de sauvetages automobiles, jusqu’à ce que la mémoire lui revienne en observant le corps d’une femme dans le coffre d’une voiture. Il se souvient de qui il est ainsi que de son métier : détective. Il enquête justement sur la disparition de la femme vue dans le coffre, Kareru. Il est Narihisago Sakaido, et grâce à une machine baptisée « le puits », il peut plonger dans la psyché de criminels pour en retrouver des bribes d’informations et ainsi établir la vérité tandis que ses partenaires, dans la « vie réelle », remontent la piste qu’il leur fournit. Un détonnant mélange de « Person Of Interest », « Inception » et ouvrages de Philip K. Dick, pour une intrigue originale et assez complexe, très efficace et jouant sur les notions de voyages temporels, de l’inconscience et des univers virtuel, même si quelques éléments sont assez capillotractés et peu crédibles. Mais je retiendrai avant tout l’audace du scénario et la réussite du graphisme.

    08/01/2022 à 20:44 1

  • Trafic d'âmes

    Marc Koenig

    6/10 À n’en pas douter, Marc Koenig dispose de toutes les qualités requises pour faire parler de lui dans le domaine de la littérature policière ou fantastique, ou les deux. Il a de l’imagination, sait structurer un récit et le rendre fougueux. Il n’y a plus qu’à lui souhaiter de nous revenir vite, avec cette fois une plume ainsi qu’une trame scénaristique plus sobres.

    24/10/2012 à 17:30

  • Trace tome 1

    Kei Koga

    6/10 Un manga intéressant et qui commence bien. On y découvre Reiji Mano, expert en médecine légale, dont les parents ont été assassiné lorsqu’il était tout gamin, et qui s’est juré de faire éclater la vérité. Il est devenu un pro dans sa discipline, une qualité professionnelle qu’il conjugue avec une exigence tatillonne parfois rude, sait se montrer « borné » selon les termes employés par ses collègues, et à la fois observateur et maniaque au point de remarquer avec un certain dégoût un retard d’une minute et vingt-trois secondes sur la montre d’une collaboratrice. Ce premier tome se concentre davantage sur la pose du décor et des personnages, avec un zoom sympathique sur le métier d’analyste d’indices, avec pas mal de détails qui raviront les fans du genre. Pour le reste, le graphisme est très plaisant, mais il est encore bien trop tôt pour connaître la direction de la série, sa valeur globale, et si la saga sortira des chemins balisés et routiniers que l’on retrouve ici car, même si c’est agréable à lire, il n’y a pas grand-chose de nouveau en la matière.

    04/11/2018 à 08:52 1

  • Trace tome 2

    Kei Koga

    7/10 Retour, vingt ans auparavant, sur une tuerie qui a atrocement touché la famille Minamoto : trois meurtres et le suicide du fils aîné ainsi incriminé, d’autant qu’il a laissé une lettre testamentaire en ce sens. Seul Reïji, huit ans, le fils cadet a survécu à cette boucherie mais il n’a jamais cru en cette version des faits. De nos jours, c’est le corps d’une jeune femme que l’on découvre, mutilée. C’est le compagnon de la victime qui est suspecté mais les preuves manquent et c’est sur cette affaire que Reïji Mano, qui travaille désormais comme analyste de scène de crime, qui doit mener les investigations avec son équipe. Une première partie assez réussie, ressuscitant l’esprit de la série des « Experts » avec cette affaire simple mais efficace et crédible. La suivante, autour de la personnalité de la laborantine, est moins intéressante même si elle pose un personnage de la série. Enfin, la dernière, avec la découverte d’un pendu, possiblement l’auteur d’un matricide, et s’achève avec la découverte d’un cadavre en nette décomposition, n’est qu’entamée. Au final, ce tome me plaît davantage que le précédent, proposant des histoires prenantes et des détails techniques intéressants.

    10/03/2022 à 19:14 1

  • Gangsta tome 1

    Kohske

    6/10 Un manga original, qui mélange arts martiaux, amitié, suspense et tueurs à gages. Rien de très novateur, ni dans le fond ni dans la forme, certes, et je suis assez curieux de voir comment cette série va évoluer, mais cela se lit avec plaisir.

    15/02/2017 à 08:08

  • Signal 100 tome 1

    Shigure Kondo, Arata Miyatsuki

    7/10 M. Shimobe est un malheureux professeur qui se fait méchamment bordéliser par ses élèves au point qu’on le surnomme « larbin ». Il propose alors 10000 yens (environ 85 euros) à chacun de ses apprenants qui viendra au prochain cours qui aura lieu dans la salle d’audiovisuel… et le film que regardent les ados va les hypnotiser. Il leur a inculqué « 100 signaux déclencheurs de suicide » et mourront donc de leur propre ait s’ils outrepassent un de ces commandements, puis l’enseignant se défenestre, les laissant seuls avec leur malédiction.
    Un premier opus au pitch original et attrayant, rejouant le classique petit jeu de massacre, servi par un graphisme fort et d’habiles moments de délation et de tentatives de contournement de l’anathème. Je pense que je vais me pencher sur la suite de la série.

    04/03/2024 à 08:00 2

  • Inspecteur Kurokôchi Vol.1

    Koji Kono, Takashi Nagasaki

    8/10 Un manga qui commence fort, avec la découverte du cadavre d’une jeune femme, tuée par un homme politique éminent, et avec l’inspecteur Kurokôchi, prêt à fournir un alibi au meurtrier en échange d’argent. On lui adjoint le jeune policier Shingo Seike pour faire définitivement tomber ce ripou. Mais une tuerie vieille de quinze ans, impliquant quelques politiciens de haut rang, pourrait être à l’origine de la manœuvre de Kurokôchi, qui, après des années de corruption passive, cherche un moyen de réaliser enfin une bonne action. Voilà un manga plus que plaisant, au graphisme particulièrement léché et prenant, qui propose un personnage central très original, et bien moins cliché que prévu. Des chapitres efficaces (portant tous le nom d’une couleur) pour une histoire qui ne l’est pas moins, avec de belles manipulations et autres jeux de pouvoir. Je suis ferré, je serai au rendez-vous d’autres opus de la série.

    07/04/2020 à 08:49 1

  • Inspecteur Kurokôchi Vol.2

    Koji Kono, Takashi Nagasaki

    8/10 J’ai retrouvé avec plaisir cet inspecteur Kurokôchi pour ce deuxième opus, et l’intrigue continue de se nouer habilement autour de corruptions, de manigances, tandis qu’apparaît une mystérieuse « assemblée du cerisier ». Kurokôchi va d’ailleurs le payer d’une balle tandis que l’histoire se densifie, avec de nombreuses ramifications et interactions. Seike va alors prendre une envergure amplifiée du fait de l’hospitalisation de son collègue, et enquêter sur une vieille histoire concernant un casse portant sur 300 millions de yens. C’est toujours aussi original, documenté, bien dessiné (des traits et une esthétique vraiment reconnaissables) et prenant.

    01/09/2020 à 19:45 1

  • Killing Stalking tome 1

    Koogi

    7/10 Un jeune type effacé est tombé follement amoureux de Sangwoo. Une véritable obsession, même, pour cet individu pâlichon et frêle dont le charisme est très largement en deçà de celui de Sangwoo. Il finit par pénétrer dans la maison de son être aimé, mais dans le placard, il trouve une trappe verrouillée par un cadenas qui le mène dans une cave. A l’intérieur, une femme bâillonnée et ligotée. Sangwoo, que tout le monde apprécie, serait-il en réalité un monstre ? Un opus étonnant, d’abord parce qu’en couleurs, mais aussi par le traitement : une homosexualité montrée sans filtre dans les sentiments, mais sans le moindre caractère physiquement explicite (seulement une scène où l’on devine qu’il y a précédemment eu l’acte, sans plus), avec, pour le moment, la confrontation entre les deux protagonistes. Un premier tome assez calme dans le traitement et le rythme, qui s’achève, étonnamment, sur une forme d’osmose entre eux deux, en espérant que les suivants continueront de me surprendre et d’emprunter des chemins de traverse, encore inaccoutumés dans le genre.

    27/10/2021 à 08:03

  • Killing Stalking tome 2

    Koogi

    5/10 Sangwoo et le jeune protagoniste (j’ai vu la mention de son prénom sur des sites, mais jusqu’à présent, il n’a toujours pas été cité…) continuent leur étrange cohabitation et s’en vont même prendre un peu de bon temps dans un parc d’attraction. Le sexe (gay) gagne nettement en crudité et en explicite par rapport au tome précédent, et je trouve que l’intrigue peine à véritablement décoller. Je m’arrête là.

    19/12/2021 à 17:36 1

  • Intensité

    Dean Koontz

    8/10 Chyna, vingt-six ans, vient passer le week-end dans la famille de Laura Templeton, une camarade. Mais au beau milieu de la nuit, le rêve vire au cauchemar : tous les habitants de la maison sont massacrés par un homme, sauf Chyna. Brisée dans son enfance, la jeune femme en vient à grimper dans le camping-car du tueur en série avant de comprendre que la vie d’une autre victime, Ariel, est en jeu : Chyna va donc affronter le monstre.

    Dean Koontz, dont on ne présente plus l’impressionnante bibliographie ni son vaste succès public depuis plusieurs décennies, signait ce thriller en 1995. Un roman qui, comme son nom l’indique, est clairement placé sous le signe de la haute tension. On y retrouve donc Chyna Shepherd, une malheureuse prise dans le tourbillon de la folie d’un psychopathe, mais qui ne va pas en rester au rôle passif de proie : forte de son passé martelé par une mère dysfonctionnelle et aux amants successifs tous plus tarés et libidineux les uns que les autres, elle se décide à combattre ce bourreau afin de sauver Ariel, seize ans, enlevée par ce dément qui la séquestre quelque part. Il faut dire que Dean Koontz a composé un personnage de méchant particulièrement puissant. De son vrai nom Edgler Foreman Vess, ce dernier réunit bien des spécificités abjectes : tueur au sang froid, amateur de photos de ses martyres, cannibale, violeur, collectionneur de poupées, jouissant de sa sonothèque mentale dans laquelle il pioche les hurlements de ses victimes, possesseur de redoutables dobermans, c’est un assassin forcené d’une belle épaisseur psychologique, indéniablement l’un des plus inquiétants de la littérature. Dans le même temps, l’auteur a usé de son talent narratif pour composer de pleins moments de suspense et d’effroi, qu’ils aient lieu dans le camping-car, à la station-service où Vess va faire parler la poudre, ou dans sa tanière dans laquelle Chyna va déployer des trésors de courage et d’intelligence pour se dresser contre son tortionnaire. De multiples passages resteront longtemps gravés dans la mémoire du lecteur, comme l’affrontement de notre héroïne, habillée d’une tenue rembourrée de dresseur de chiens contre les molosses et armée d’un spray d’ammoniaque, la révélation de la profession de Vess, ou encore le combat final entre lui et la protagoniste.

    Un très bon thriller, sans le moindre temps mort et anxiogène à souhait, usant habilement des codes du huis clos effrayant et du slasher cinématographique. C’est un véritable courant continu d’adrénaline et d’émois qui traverse cet ouvrage, et l’on ne peut que se réjouir de tant d’émotions fortes.

    31/01/2023 à 06:53 4

  • L'Escalier du Diable

    Dean Koontz

    8/10 Jane Hawk, ancienne inspectrice au FBI, dont le mari s’est soi-disant suicidé, lutte encore contre les Arcadiens afin de mettre un terme à leur cabale et sauver Travis, son fils. Deux jumeaux écrivains, Sanjay et Tanuja, s’apprêtent à devenir les proies des comploteurs tandis que Jane s’intéresse à Simon Hendrickson dont le demi-frère, Booth, est lié aux Arcadiens. Il faudra à la jeune femme déployer des trésors de pugnacité, quitte à plonger dans « L’Escalier du diable » et y découvrir de sinistres rituels.

    Après Dark Web et La Chambre des murmures, voici donc le troisième ouvrage de la série consacrée à Jane Hawk. Même si c’est conseillé afin de ne rien perdre du sel des enchaînements et de la chronologie des faits, cet opus peut tout à fait se lire indépendamment des précédents. On (re)trouve donc le personnage de Jane, femme résolue à combattre ces conspirateurs ayant décidé de contrôler le monde via les nanotechnologies, soumettant certains individus figurant sur la « liste Hamlet » en raison de leurs idées et attitudes. Dean Koontz, principalement connu pour ses romans fantastiques et d’horreur, s’oriente ici davantage vers le thriller, même si la présence de ces nanotechnologies et autres instruments d’hypnose et de conditionnement viennent brouiller la ligne de démarcation entre ces deux étiquettes. Le rythme imposé par l’auteur est ici échevelé, presque infernal, avec de très courts chapitres (parfois inférieurs à une page), permettant une alternance entre les points de vue des divers protagonistes. Jane Hawk impressionne par son charisme, sa foi en la recherche de la vérité, son abnégation, et cette passionnée de piano autant que virtuose dans la pratique de cet instrument, séduit du début à la fin de l’histoire. Le récit entremêle habilement complotisme, nouvelles technologies, contrôle des individus via des envoûtements purement scientifiques, et l’on se plaît à côtoyer quelques personnages bien sentis, comme la mère Hendrickson, véritable gourou machiavélique, ou Cornell Jasperson, collapsologue millionnaire s’étant fait bâtir un bunker dans la perspective d’un effondrement civilisationnel. Ce que Jane et ses camarades découvriront au fond d’une grotte, en bas de cet escalier du diable qui prête son sobriquet à ce livre, offrira autant de moments de pure angoisse qu’une forme de tremplin saturé de suspense vers le tome suivant, La Porte interdite.

    Un thriller hollywoodien dans la plus pure tradition, et au sens positif du terme, avec fusillades, courses-poursuites, grosses cylindrées et scénario idéal pour se divertir. Dean Koontz a concocté un très habile cocktail, frappé et délicieux, à consommer sans modération. Erudit, l’auteur n’en oublie pas quelques jolies références littéraires (de L'Orange mécanique d’Anthony Burgess à la série consacrée à Nero Wolfe de Rex Stout en passant par Le Tour d'écrou de Henry James).

    16/11/2021 à 07:09 2