El Marco Modérateur

3283 votes

  • Après l'homme...

    Richard Marazano, Xiao Shang

    5/10 Dans un univers postapocalyptique, des ados tentent de survivre dans les décombres d’une vaste cité où des robots immenses sèment la terreur. Leur seule retraite : les souterrains et égouts par centaines. Un curieux mais agréable cocktail du point de vue graphique, qui panache l’esthétique japonaise du manga, quelque chose de beaucoup plus occidental (un indice : tous les prénoms des mômes sont à consonnance française, ou au moins européenne) et une fluidité digne des animes. Vraiment rien de transcendant du point de vue du fond avec un schéma classique et des éléments déjà lus ou vues maintes fois ailleurs, donc pas grand-chose de véritablement croustillant à se mettre sous les dents mais ça se laisse lire, sans plus, jusqu’à l’apparition de ce robot qui semble vouloir aider nos jeunes protagonistes. Ah, un détail irritant : le fait de mettre quasiment un mot sur quatre en gras. C’est trois fois rien mais ça n’apporte rien sinon de taper gentiment sur le système…

    27/02/2022 à 18:57 1

  • Arachnéa

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    8/10 Une tempête approche, Thorgal et Louve sont séparés du reste de leur famille, et nos rescapés échouent sur une île où se promènent des centaines d’araignées et où règne une étrange prêtresse. Des moments d’angoisse, comme Louve prisonnière de la grotte et poursuivie par les bestioles, quand Thorgal et Maîka sont à leur tour confrontés à ces araignées, ou la découverte de la nécropole d’Arachnéa tandis que l’histoire de la genèse de la créature est très réussie, à peine dérivée de celle de la « véritable » Arachné. Arachnophobes, s’abstenir, mais un sacré bon opus, en attendant.

    09/10/2021 à 17:54 1

  • Arctic-Nation

    Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido

    9/10 Toujours aussi fan du graphisme, sa profondeur et sa force de percussion. J’ai même préféré cet opus au précédent en raison d’une intrigue plus originale et musclée. Un régal intégral !

    09/01/2015 à 18:36 2

  • Armand et le commissaire Magret

    Olivier Mau

    6/10 Un polar bien gentillet, avec une insolite histoire d’amitié entre le jeune héros et un canard (qui sait parler). Rien de transcendant dans l’histoire mais le format on ne peut guère plus court et le public visé (les très jeunes lecteurs) font que l’ensemble est construit à la mesure de ses objectifs et l’on passe quelques agréables minutes.

    15/12/2014 à 20:16

  • Ascension tome 1

    Shinichi Sakamoto

    8/10 Au lycée Yokosuka Kita voit arriver un nouvel élève : Buntarô Mori. Il semble se moquer de tout, voire être apathique. Sur le toit de l’établissement, il fait la connaissance de Miyamoto, fan d’escalade, et réussit même un bel exploit en escaladant seul et sans assistance l’immeuble. Le début d’une vocation ? Le Mont Takatori, juste à côté, va permettre à Buntarô de s’investir pleinement dans sa nouvelle passion. Un graphisme mature et très réussi pour un scénario original. Je me suis laissé prendre par le suspense autant que par la psychologie, avec notamment cette épreuve sur un mur d’escalade pleine de tension. Je sens que je vais continuer cette série.

    16/11/2021 à 20:13 1

  • Ascension tome 2

    Shinichi Sakamoto

    8/10 Buntarô fait la rencontre de Keito Hara, fan de grimpe solo et à vue, sans assurance et visiblement encore plus féru d’escalade extrême que lui. Les rumeurs disent que Buntarô a autrefois poussé un camarade au suicide. Un sauvetage et le club a de gros soucis administratifs avant qu’une épreuve nouvelle n’apparaisse : le Mont Akadake à 2899 mètres d’altitude. Une esthétique toujours aussi sublime, de la profondeur dans la psychologie par rapport à cette discipline solitaire. Ce tome est un petit bonheur.

    17/11/2021 à 18:31 1

  • Ascension tome 3

    Shinichi Sakamoto

    8/10 La tension éclate au sein de nos grimpeurs de l’extrême. Buntarô est parti pour escalader ce Mont Akadake, mais il fait la dure expérience du froid de l’altitude ainsi que du vent, obligeant ses camarades ainsi qu’un spécialiste des hauts sommets à une mission de sauvetage. Un opus d’une magnifique tension, où les scènes d’ascension, de fraternité, de douleurs, d’appel des hautes cimes, d’espérance et de survie sont de toute beauté. Malgré un élément peu crédible (je ne le spoilerai pas) dans le final mais attendu, un tome encore une fois extra.

    15/12/2021 à 19:41 1

  • Ascension tome 4

    Shinichi Sakamoto

    8/10 Raccrochage direct aux derniers événements du tome précédent : la dépouille d’Masao Ônishi redescend de la montagne dans une civière. Buntaro n’en a pas fini avec l’alpinisme : il s’entraîne à faire de longs séjours dans des congélateurs à très basse température et se prépare à une nouvelle ascension particulièrement périlleuse. Une esthétique toujours aussi remarquable et mémorable, une histoire originale et prenante, pour ce quatrième tome que je découvre longtemps après avoir achevé le précédent (en décembre 2021). Un pur régal graphique et scénaristique !

    27/05/2023 à 17:29 2

  • Ash House

    Angharad Walker

    8/10 Ash House : littéralement, « la maison de cendres ». C’est là où arrive un adolescent rapidement baptisé Sol par les autres pensionnaires. Un étrange manoir, inquiétant et drapé d’une sombre ambiance, où les matériaux traditionnels se mêlent à la végétation et aux cendres. En tout, une quinzaine d’enfants y vivent, sans la présence du moindre adulte. Il y a bien le Directeur, mais nul ne l’a vu depuis trois ans. Quant au Docteur, son aura sinistre en intimide plus d’un. Sol, d’abord surpris, constate aussitôt que des secrets sont enfouis en ces lieux : une clôture qu’il ne faut franchir à aucun prix, des créatures – les Shucks – qui rôdent, des drones déployés dans le ciel, des mots courants – « parent », « école », « film » – qu’aucun de ces adolescents ne connaît, une fillette qui a disparu et dont nul n’est autorisé à parler… Et Sol n’est pas au bout de ses surprises.

    Unique ouvrage de Angharad Walker, ce Ash House surprend aussitôt, en même temps qu’il ensorcelle. Une atmosphère pesante et menaçante, un manoir digne des textes d’Edgar Allan Poe, des orphelins soumis à un Directeur pourtant absent, des exigences morales sibyllines – les « Obligeances » et les « Désobligeances », le concept de maladie qui met en émoi les occupants des lieux… Il faudrait une longue liste pour répertorier tous ces éléments d’appréhension et de panique qui sont semés dans ce livre. Très habilement, Angharad Walker laisse croître les doutes du lectorat, ses effrois, ses interrogations, et le récit recèle de nombreux rebondissements et autres passages anxiogènes. Par exemple, la fuite de Dom et son combat contre les Shucks est un petit bijou de sensations fortes. Sol, miné par des douleurs vertébrales et expédié dans des conditions brumeuses dans ce foyer pour en guérir, ira de surprises en révélations, d’autant que le cortège des adolescents présents à ses côtés constituent autant d’alliés comme d’adversaires potentiels. Et puis, il y a cet amoncellement de secrets, de vérités cachées, de ouï-dire, de présomptions, de suspicions larvées. Sur trois cents pages, l’écrivaine nous propose une immersion haletante dans un univers sombre et décalé, à la lisière du roman à suspense et de l’irréel, qui secoue et oppresse. Et l’épilogue est à la hauteur du livre et de son enchevêtrement d’incertitudes : il est en quelque sorte très ouvert. Angharad Walker a-t-elle souhaité laisser chaque lecteur se forger sa propre opinion sur les maléfices de cette surprenante habitation ? A-t-elle songé à en rédiger une suite ? A ces questions, comme dans la conclusion de son ouvrage, aucune réponse certaine.

    Un roman poisseux et pénétrant, où se propagent autant d’ombres et de mystères que dans la tête du lecteur une fois l’opus terminé. A coup sûr, une histoire qui marque autant qu’elle interroge.

    02/05/2022 à 06:57 2

  • Assassination Classroom tome 1

    Yusei Matsui

    7/10 Un pitch intéressant, tonitruant, quoique déstabilisant : un alien aux allures de poulpe et à la tête de smiley, capable de se déplacer à Mach 20, et puissant au point d’avoir pu détruire une bonne partie de la lune, s’installe ouvertement comme professeur auprès de la classe japonaise de la 3E. Devant ce péril, les autorités mondiales demandent aux élèves de la classe de le tuer, en échange d’une récompense de dix milliards de yens. Sauf que, bien évidemment, cet enseignant pas comme les autres n’est pas facile à tuer… Une histoire qui désarçonne, et pourtant, tout se lit facilement, avec des petites touches d’humour bienvenues, avec ce professeur qui se prend au jeu de l’assassinat et qui va dispenser des conseils à ses élèves. Dès ce premier tome, une première tentative de meurtre habile et surprenante. Je ne suis pas certain d’être totalement fan de cette série ni d’avoir envie de voir comment elle va évoluer, mais je le concède volontiers, à défaut d’avoir été subjugué, j’ai été agréablement surpris et vais peut-être encore continuer quelques tomes, histoire de voir les suites et enchaînements impulsés par Yusei Matsui.

    24/02/2019 à 17:48 2

  • Assassination Classroom tome 2

    Yusei Matsui

    7/10 Il ne reste que onze mois avant la mise à exécution de la menace de Kuro. Irina Jelavic, professeure d’anglais, apparaît, avec sa plastique irréprochable, mais sa profession de tueuse est vite annoncée. Sera-t-elle de taille face à ce monstre si rapide et intelligent ? Toujours autant d’humour, c’est vraiment distrayant, et ça ne se prend pas la grosse tête : très agréable entre deux romans noirs ou thrillers. Une légère pointe d’érotisme (Irina étant censée troubler la créature) alors qu’un autre point faible de Kuro est mis à jour. Fort sympathique, je vais poursuivre avec les autres tomes.

    23/03/2020 à 08:14 2

  • Assassination Classroom tome 3

    Yusei Matsui

    7/10 Pas mal d’action pour commencer ce troisième tome, et Kuro est toujours aussi fortiche, capable d’arrêter la balle d’un sniper avec un morceau de yatsuhashi (ça m’a permis d’ailleurs de savoir ce que c’était). La machine capable de tirer avec maintes armes à feu, désormais considérée par cet étrange professeur comme une élève à part entière, est une sacrée gentille trouvaille. Un humour toujours aussi frapadingue traverse cet opus, tandis que le livre s’achève sur un possible challenge entre deux tueurs à gages. Vraiment divertissant.

    24/04/2020 à 08:41 2

  • Assassination Classroom tome 4

    Yusei Matsui

    6/10 Les préparatifs s’organisent entre nos deux tueurs à gages (Irina et Karasuma) pour savoir qui parviendra le premier à anéantir Koro, au point que c’est entre eux deux que le combat s’engage. Koro ne réapparaît que plus tard dans le manga. Un opus un peu plus faiblard que les précédents, j’ai trouvé, avec une intrigue qui patine. Des moments amusants (comme le fait que Koro emmène des élèves voir le film « Sonic Ninja » en avant-première à Hawaï), l’apparition d’un nouveau personnage tout de blanc vêtu (Shiro) et d’un nouvel élève assez particulier ont un peu relancé mon intérêt pour ce tome, mais je le trouve globalement un cran en-dessous des autres.

    29/04/2020 à 14:27 1

  • Assassini

    Thomas Gifford

    6/10 Alors que le pape est sur le point de mourir, deux hommes d'église sont assassinés à New York, ainsi que Sœur Valentine, une religieuse progressiste. Ben Driskill, le frère de la victime, ne comprend pas les motivations du tueur et décide de mener l'enquête. Il s'aperçoit rapidement que ces meurtres embarrassent les autorités épiscopales. Il va alors devoir sillonner le monde pour comprendre ces homicides et se placer dans les pas laissés par un homme qui assassine au nom d'un secret que tout le monde souhaite protéger.

    Unique roman de Thomas Gifford traduit en français, Assassini a été l'un des premiers thrillers à évoquer les secrets brûlants de l'Eglise. La langue de l'auteur est belle et riche, et l'intrigue bien complexe, notamment en raison des multiples personnages. Sur plus de 650 pages, le lecteur suit la quête du protagoniste et découvre les enjeux au sein des autorités religieuses et vaticanes, offrant des descriptions politiciennes féroces. D'ailleurs, Thomas Gifford a délaissé le merveilleux – au sens littéraire du terme – pour prendre le parti d'une intrigue crédible et réaliste, loin des évocations mystiques de nombre d'écrivains.
    Cependant, le livre apparaît souvent – et inutilement – très long, et certaines données historiques sont plus que contestables. Par ailleurs, ce fameux "manuscrit" évoqué par le résumé de la quatrième de couverture ne revêt pas une importance aussi considérable qu'attendue, et le lecteur pourra être déçu par cette révélation qui, en raison de certaines ficelles et redites du roman, n'en est pas une.

    Au final, Assassini est un bon thriller mais sans plus. Cet opus doit avant tout être considéré comme un thriller politique, plus proche dans le fond comme dans la forme de L'emprise du mal de Allan Folsom que des romans de Steve Berry ou de Dan Brown.

    07/05/2009 à 06:41

  • Assassins tome 1

    Hirohisa Sato

    7/10 Un bon petit manga, très joliment dessiné et à l’histoire agréable à suivre, ou comment le jeune Jinsuke, voit sa mère abattue d’une balle en pleine tête, et est ensuite défendu par mademoiselle Suzuki, une tueuse à gages. Pas de scène choc ni de violence outrancière, et même un rythme assez lent, voire « mou », qui met l’accent sur les progressifs rédemption et attachement de la criminelle, assez sympathique malgré son « métier », avec le gamin, passionné de photographie, et attaché notamment à la dernière qu’il a prise, puisqu’il peut s’y voir avec sa maman, quelques instants avant son assassinat. Je suis donc plutôt séduit et ai envie de voir la suite. Mais ce qui me trouble le plus, c’est la très forte ressemblance au film « Léon », au point que j’ai parfois été mal à l’aise. A ce niveau, ce n’est plus un clin d’œil ou une légère influence, mais carrément un copier/coller, avec même certaines planches qui sentent le calque pur. Et c’est aussi ce point négatif qui me donne envie de voir comment Hirohisa Sato va s’extraire de cette ascendance… ou pas.

    04/12/2017 à 17:06

  • Associés contre le crime

    Agatha Christie

    7/10 … ou comment Tommy et Tuppence Beresford, pour tromper l’ennui de madame et pour répondre à la demande de Mr Carter, en viennent à prendre la place de détectives dans une agence et ainsi résoudre des enquêtes. Au programme, neuf nouvelles (« Une Fée dans l’appartement », « Une Tasse de thé », « L’Affaire de la perle rose », « Le sinistre inconnu », « Impasse au roi », « L’Homme habillé de journaux », « L’Affaire de la femme disparue », « Colin-maillard », et « L’Homme dans la brume ») dont la première est avant tout introductive et ne présente aucune intrigue. Je dois reconnaître deux choses : j’ai lu pas mal d’ouvrages d’Agatha Christie quand j’étais minot, mais je n’ai pas assez de souvenirs d’eux pour rédiger des commentaires décents à leur égard. Second point : je suis assez indifférent à l’univers de l’écrivaine, même si je ne peux que reconnaître l’immense qualité de ses intrigues ainsi que leur popularité, mais voilà les whodunits à l’ancienne me laissent plutôt froid. Aussi ai-je retenté l’aventure avec ce recueil, et j’ai apprécié. Un style simple, avec beaucoup d’humour et d’ironie (surtout quand Agatha Christie pastiche son Hercule Poirot en évoquant à plusieurs reprises la référence aux « petites cellules grises »), et des répliques cocasses entre les deux membres de notre duo de limiers. Quelques-unes de ces histoires vont me marquer, comme « Colin-maillard » et un jeu fatal et très cinématographique imposé à Tommy, « Une Tasse de thé » et son cas de disparition où le lecteur est habilement berné, « L’Affaire de la dame disparue » avec une résolution inattendue de la disparition de Mrs Leigh Gordon, ou « L’Homme dans la brume » avec un cas simplifié de meurtre en chambre close. L’ensemble est efficace, bien tourné, très agréable à lire, et si tous les récits ne s’équivalent pas en termes de qualité (c’est très souvent le cas des spicilèges), dans sa globalité, j’ai passé un charmant moment de lecture, à la fois distractive et réflexive. Mais mon bémol principal, que l’on ne peut guère reprocher à Agatha Christie, ce sont ces nombreux clins d’œil et références à des enquêteurs de l’époque, dont la très grande majorité (sauf Sherlock Holmes et son fidèle Watson, bien évidemment) m’est inconnu. Du coup, j’ai perdu une partie de la saveur de ces reports, voire hommages. Mais je vais tâcher de retrouver ces noms de limiers et/ou leurs auteurs et essayer de me prendre certaines de leurs œuvres (je suis par exemple curieux de faire la connaissance de ce détective aveugle, Thornley Colton, si ses enquêtes sont disponibles en français).

    10/03/2019 à 18:17 4

  • Atlas du crime parfait : braquages, évasions, vols d'oeuvres d'art... : sur les traces des plus grands escrocs du siècle

    Fabrice Colin

    8/10 Un très bon documentaire portant sur des cambrioleurs, faussaires, bonimenteurs et escrocs. Il y est même question d'un piratage musical, de vol d’œuvres d'art, d'évasions de prison, de piratages informatiques. Deux pages de texte par affaire accompagnées presque à chaque fois d'une illustration (plan des lieux, carte, etc.). C'est riche, varié, et en même temps suffisamment lapidaire pour ne jamais ennuyer. Un livre original et prenant où l'on peut éventuellement butiner en fonction de ses envies et préférences. J'ai vraiment passé un agréable moment au côté de ces criminels, pas obligatoirement célèbres ou mal intentionnés.

    28/04/2017 à 11:12 2

  • Atomka

    Franck Thilliez

    9/10 Comme les deux précédents opus (« Le Syndrome [E] » et « GATACA »), j’ai de nouveau beaucoup aimé cette enquête de Sharko et de Lucie. Encore plus qu’auparavant, j’ai l’impression d’être littéralement monté dans un ascenseur fou dès les premiers chapitres, avec une succession détonante d’événements, scènes, rebondissements, et pour moi, le rythme ne s’est nullement affaissé jusqu’au final. Très intrigué par les premiers éléments (le cadavre dans le réfrigérateur, ce gosse à l’état physique déplorable, les investigations du journaliste, etc.), je me suis sans mal laissé prendre à cette enquête, sacrément fournie et explosive. Et puis, il y a comme ça des thèmes qui m’intéressent, parce que je n’y connais strictement rien, et que lire un polar/roman noir/thriller n’a rien de contradictoire avec le fait de s’instruire. De Tchernobyl, de l’atome ou des effets du froid, je l’avoue bien humblement, je n’en savais que les (très) grandes lignes, et j’ai pris un immense plaisir à engranger, même momentanément, des informations à ce sujet. Dans le même temps, nos deux héros vivent, encore, un épisode charnière de leur existence collective, et de vieux démons du passé de Sharko réapparaissent avec énormément de violence, comme s’il n’en avait déjà pas assez avec cette histoire de noyades étranges et autres expérimentations abominables. Comme dans les deux opus précédents, même si je ne suis habituellement pas un aficionado de la surcharge scénaristique et des pans entiers de l’intrigue sans respiration, là, je n’ai rien pu faire contre le rythme du bouquin et je me suis laissé emporter. A mes yeux, c’est peut-être d’ailleurs, des trois que j’ai lus, celui qui parle le plus intensément de la vie et, paradoxalement, ou alors, au contraire, conséquemment, de la mort. Une réussite littéraire assourdissante.

    17/11/2019 à 18:41 6

  • Au clair de la mort

    Nicola Upson

    8/10 Dans l’entre-deux-guerres, Josephine Tey commence à écrire un nouveau roman concernant deux tueuses d’enfants exécutées à la fin du dix-neuvième siècle. Son projet littéraire se présente sous les meilleurs auspices, notamment grâce à l’aide d’une ancienne gardienne de prison. C’est bientôt une couturière que l’on retrouve assassinée, non loin du cadavre de son père. Et si le passé n’était pas entièrement révolu ?

    Après Crimes à l’affiche et L’Ange aux deux visages, voici la troisième enquête de Josephine Tey. Nicola Upson continue d’enchanter son lectorat avec sa prose élégante et raffinée, témoignant de la gracilité du style littéraire anglais des années 1930. En femme indépendante et obstinée, Josephine est un personnage singulier et attachant, et c’est avec un réel plaisir que l’on en profite pour vagabonder à son bras dans le Londres de cette époque. Ce roman livre également une intrigue réussie, où l’histoire et le présent s’emmêlent avec intelligence, faisant perdurer des fantômes particulièrement saisissants. À ses côtés, l’agent Penrose est tout aussi digne d’intérêt, faisant preuve d’une rare sagacité.

    Cet ouvrage est autant réussi par son intrigue que par les décors et les ambiances qu’il décrit. Avant tout policier, il n’en oublie pas pour autant d’être instructif et érudit, avec en prime de beaux passages quant à la condition des femmes et la manière dont l’homosexualité était vécue à cette période.

    12/03/2014 à 18:13

  • Au coeur du maelström

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Ça commence fort, avec la concrétisation du dernier événement de l’opus précédent, tendre et poignant. Et l’action se poursuit, avec des animaux toujours aussi malveillants, et deux jeunes archers. Beaucoup de péripéties et de révélations, avec un final très intéressant autour d’un mystérieux « monde des limbes ». Un épisode charnière et qui, a posteriori, me donne enfin une sorte de cohérence qui parcourt les tomes précédents.

    12/10/2019 à 08:34