El Marco Modérateur

3242 votes

  • Alice in Borderland tome 6

    Haro Asô

    7/10 Toujours beaucoup de tension au sein de cet hôtel, pour un tome servi par un graphisme à la fois léché et épuré. Toujours un très bon niveau de suspense et d’action, continuant d’entretenir la cohérence de la série et quelques chouettes trouvailles (comme ce lance-flamme maison réalisé à partir d’un pistolet à eau ou le passé de Kuina), pour ce tome qui se conclut autour de l’identité de la « sorcière ». Je préfère infiniment le format one-shot des précédents opus mais celui-ci demeure très prenant et efficace.

    15/04/2022 à 08:33 1

  • Alice in Borderland tome 7

    Haro Asô

    6/10 Les tensions, jeux de pouvoir et autres déductions pour comprendre ce qui s’est passé précédemment ne font que s’amplifier dans ce palace devenu un véritable huis clos infernal. Mais, si le côté graphique fort réussi autant que le scénario, solide et cohérent, sont objectivement louables, je finis par me lasser de cette interminable intrigue tandis que les premiers opus se présentaient comme des one-shots bien plus véloce et addictifs à mes yeux. J’espère que les tomes suivants insuffleront un coup de fouet pour cette série fort prometteuse qui commence, selon moi, à s’essouffler.

    26/04/2022 à 20:36 2

  • Alice in Borderland tome 8

    Haro Asô

    8/10 Pas mécontent que la phase dans le palace soit achevée. Bref… Voilà nos « joueurs » dans un tunnel dont l’un des côtés est bloqué par une explosion. Un compte à rebours est enclenché, même s’ils ne savent pas encore quelles seront exactement les épreuves. Au programme : un guépard affamé, une inondation, des crocodiles, un froid polaire, une immense vague de feu et pas mal d’entourloupes. Je retrouve le panache des premiers opus pour cette série distractive et prenante. Un tome en deux temps, le premier étant une espèce d’entracte, tandis que le suivant nous permet de retrouver les personnages principaux, où un sniper muni de balles anti-char a décidé de faire un carton.

    28/05/2022 à 10:01 2

  • Alice in Borderland tome 9

    Haro Asô

    7/10 Nos protagonistes doivent enfiler un bracelet et sont confrontés à Kyûma, un étrange naturiste et ancien bassiste, qui leur propose un nouveau jeu, une sorte de touche-touche. Un tome assez dense, sans guère d’action ni de violence, où il est surtout question de ce fameux jeu, entre calculs, probabilités et stratégies diverses, et conclu par un « épisode spécial ». Je renoue avec cette série après plus d’un an et ça me fait bien plaisir.

    18/05/2023 à 18:39 1

  • Alice in Murderland tome 1

    Kaori Yuki

    6/10 Parce que la tea party mensuelle est une institution au sein de la famille Kuoni, Stella quitte précipitamment son cours pour s’y rendre afin de retrouver ses huit frères et sœurs. Sauf que cette fois-ci, la donne a changé : leur mère, Olga, exige qu’ils s’entretuent, afin que le dernier survivant prenne possession de l’empire industriel et politique de l’empire familial, ainsi qu’une recette d’un produit, l’Elysium, permettant probablement l’immortalité. Un graphisme typiquement manga, assez fouillé, et je me suis vite laissé embarquer par l’histoire. Pas mal d’action, avec de nombreuses références (« Alice au pays des merveilles », Wolverine, Jack l’Eventreur, vampires, « Le Petit Chaperon rouge », etc.). Du point de vue scénaristique, j’ai trouvé ça au final original mais pas particulièrement vibrant. Cela n’a rien d’objectif, c’est juste que ce n’est que moyennement mon genre de came. Mais je continuerai encore, ne serait-ce qu’avec quelques opus supplémentaires, histoire de confirmer ou d’infirmer ce premier sentiment.

    23/03/2020 à 08:13 1

  • Alice in Murderland tome 2

    Kaori Yuki

    5/10 Stella Kuonji est toujours bloquée dans cet univers parallèle, curieuse relecture d’ « Alice au pays des merveilles » où rôdent des êtres malveillants et on l’on se dispute avec des armes automatiques. L’étrange le dispute au cauchemardesque et à l’onirisme contrefait. Le concept est sympa, le graphisme typiquement manga l’est tout autant, mais j’ai toujours un peu de mal à rentrer dans cette série, tout simplement parce que c’est moyennement ma came et que je cherche son réel intérêt, mis à part de passer du temps au gré d’une lecture purement distractive. Comme si tout ceci était purement vain et pleinement assumé et que l’auteur n’avait pas cherché plus loin. Je pense que je vais en rester là.

    04/06/2023 à 17:47 2

  • Alienés

    Fabrice Papillon

    7/10 A près de 400 kilomètres de la Terre, Bob Jenkins meurt éventré dans une station orbitale. Il n’y a que cinq autres astronautes qui ont pu ainsi le tuer, mais pourquoi ? Dans le même temps, Louise Vernay, commandante à la PJ de Lyon enquête sur un assassinat tout aussi étrange : Tony Jermal, ressortissant américain, est retrouvé éviscéré dans une galerie souterraine. Quel peut bien être le lien entre ces deux homicides si similaires ? Il faudra l’aide de Frère Lupo, dit Federico, ainsi que celle d’Ethan Miller, le petit-neveu de l’écrivain sulfureux Henry Miller, pour tirer cette affaire au clair et répondre à la question qui frémit sur toutes les lèvres : doit-on voir dans ces actes atroces l’œuvre d’une entité extraterrestre ?

    Après Le Dernier Hyver et Régression, Fabrice Papillon nous revient avec ce thriller fantastique qui débute sur les chapeaux de roues. Il captive dès le début avec ce meurtre dans l’espace – une première dans le genre – tandis qu’une exécution presque symétrique a lieu sous la surface de la Terre, dans un réseau de galeries dont la configuration intrigue. On sent très rapidement l’empreinte d’autres auteurs américains, comme Michael Crichton, Dan Brown ou encore Raymond Khoury : le cocktail est explosif et ne laisse guère aucun temps de répit au lecteur. De nombreuses histoires s’entremêlent dans ce récit : religion, éventuelle présence extraterrestre, nouvelles technologies, manœuvres militaires, enjeux géopolitiques, espionnage, manipulations à l’échelle mondiale et tout autant de rebondissements bienvenus. Louise Vernay compose une protagoniste détonante : à quarante-deux ans, grande amatrice de joints et d’alcool, elle a un franc-parler qui décoiffe et n’est pas sans rappeler le capitaine Marleau, un zeste de féminité en plus. Il lui faudra toute sa détermination pour percer à jour un incroyable complot, mais cela ne pourra pas se faire sans l’appui hautement efficace de son binôme de fortune, Ethan Miller, astronaute également et qui dispose de forts revenus pour le moins douteux. Journaliste scientifique, Fabrice Papillon maîtrise indéniablement son sujet, tous les tenants et aboutissants de son œuvre, et c’est un régal de suivre le périple qu’il impose à ses personnages, de la France aux Etats-Unis en passant par le Mexique et le Vatican, avec une décontraction qui n’empêche nullement une belle démonstration de son savoir presque livresque. Parallèlement, il cède parfois aux sirènes de quelques clichés et autres facilités scénaristiques, faisant par exemple de Miller un personnage photoshopé, indestructible et trop parfait pour être crédible. Néanmoins, son roman regorge de coups de théâtre, et les cinq cents pages de cet ouvrage défilent à toute allure, mettant à nu une cabale originale qu’il est impossible d’évoquer sans rien gâcher mais où il est question de la toxoplasmose. Et ne soyez pas surpris de voir le Président Joe Biden ou encore Elon Musk eux-mêmes intervenir, dans des initiatives qui peuvent sans difficulté être qualifiées de calomnieuses : au royaume de la fiction, tout semble permis !

    S’il ne ralliera pas nécessairement les suffrages des lecteurs allergiques aux histoires de conspirations, de technologies innovantes et d’extraterrestres, Fabrice Papillon démontre la fougue de son imagination via ce thriller haletant et hautement inflammable à défaut d’être complètement plausible, aussi distractif qu’érudit.

    10/05/2022 à 06:56 4

  • Alinoë

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    8/10 Parce qu’Aaricia, Thorgal et leur jeune fils Jolan vivent sur une île, Thorgal doit quitter ses deux êtres aimés le temps d’acheter quelques matières premières. Jolan s’ennuie et Aaricia découvre un bracelet à son poignet. Quand elle lui en demande la provenance, l’enfant répond que c’est un dénommé Alinoë qui le lui a donné. Aaricia découvre que ce jeune garçon aux cheveux verts et au regard si particulier existe réellement, qu’il peut se montrer violent, et qu’il est né de l’imagination de Jolan… tout en étant bien réel. En l’absence de l’homme fort du foyer, Aaricia et Jolan vont devoir affronter ce sinistre individu. Une BD très tendue, originale dans la litanie des précédents opus grâce à un pitch fort (cette entité née de l’imagination du bambin qui a le pouvoir de concrétiser les rêves), et avec une ambiance plutôt angoissante et bien exploitée, même si je regrette que le final soit un peu expédié et que la résolution du « problème » soit trop facilement devinable.

    18/05/2021 à 18:33 2

  • All You Need Is Kill tome 1

    Takeshi Obata, Hiroshi Sakurazaka, Ryosuke Takeuchi

    7/10 Kiriya Keiji doit participer à une bataille au sein de la 17ème compagnie contre des extraterrestres, les Imitateurs, mais déjà un étrange phénomène l’inquiète : il a eu un rêve prémonitoire (rien de bien méchant, juste du gainage). Rita Vrataski, jeune soldate d’apparence inoffensive, se présente, et c’est une légende au combat. Lors de l’engagement, Keiji meurt… et se réveille dans son lit, comme le matin précédent. Un mauvais cauchemar ? Lorsque cette expérience se reproduit, le doute n’est plus permis : il est condamné à revivre la même journée… et doit donc devenir suffisamment fort pour vaincre l’adversaire et ainsi survivre. Un manga à l’esthétique typée et un scénario original (proche tout de même de « Un Jour sans fin ») avec des éléments bien trouvés (le numéro qu’il s’écrit sur le dos de la main pour signifier le nombre des boucles temporelles déjà vécues). C’est prenant et efficace, et même si j’en avais vu l’adaptation cinématographique avec Tom Cruise, je me suis laissé prendre par le fil de cet opus fort efficace. C’est certain, je serai au rendez-vous du tome suivant (qui est également le dernier, puisque c’est un diptyque).

    04/10/2020 à 08:13 1

  • All You Need Is Kill tome 2

    Takeshi Obata, Hiroshi Sakurazaka, Ryosuke Takeuchi

    7/10 L’entame de ce second tome revient sur la jeunesse de la guerrière, à Pittsfield, la première confrontation avec les Mimics, et comment elle a pris l’identité de Rita Vrataski. On comprend aussi qu’elle a pigé le principe des boucles temporelles maîtrisées par les Mimics et comment elle a su en tirer profit, avant que Kiriya Keiji ne s’en rende compte à son tour. Un duel fratricide final vient clore le dernier opus de ce diptyque, bien moins bourrin et plus intelligent que les autres mangas du genre, à mon avis.

    31/01/2021 à 18:27 1

  • Aller chercher Mehdi à 14h

    Jean-Hugues Oppel

    8/10 Dix minutes d’une lecture fort divertissante. Le style de Jean-Hugues Oppel est toujours aussi appréciable, avec suspense, action et humour, sans oublier une pointe d’engagement contre le racisme. Un des meilleurs ouvrages de la collection, à mon sens, moi qui suis toujours fan de cet auteur, dans ses écrits pour les jeunes comme pour les adultes.

    09/01/2015 à 18:31

  • Allo Jésus, ici Momo

    Eric Simard

    6/10 Une histoire gentillette et pleine de bons sentiments quant au racisme. Une plume agréable pour une morale mignonne, avec ce roman particulièrement court.

    10/03/2016 à 18:36 1

  • Amandine et les brigades du Tigre

    Lucienne Cluytens

    7/10 1909, au Crotoy. Amandine, fille de bonne famille, s’égaie des exploits aéronautiques des frères Caudron, rencontre l’écrivaine Colette en villégiature. C’est alors qu’un vol de bijoux suivi du meurtre d’Anaïs, domestique de sa maison, plonge les alentours dans la stupéfaction. Amandine décide de prêter son concours aux forces de police pour démêler cette affaire.

    De Lucienne Cluytens, on a déjà apprécié, entre autres, Les Bagnoles ne tombent pas du ciel ou LaPanthère sort ses griffes. Ici, elle nous revient avec cet ouvrage issu de la collection Belle Epoque. Un livre enthousiasmant et rafraîchissant, du début à la fin. L’ambiance du début de siècle est parfaitement restituée, les lieux également, et c’est avec plaisir que l’on se laisse promener par l’auteure au gré des pages. L’intrigue est intelligente, bien menée et parfaitement plausible, sans effet de manche ni artifice malvenu, avec l’esprit qui caractérise Lucienne Cluytens. Ce livre est aussi un joli portrait de femme, en la personne d’Amandine : dégourdie et impatiente, pugnace, en butte aux préjugés et mœurs de l’époque où les dames ne peuvent prétendument s’accomplir qu’au travers de mariages de convenance, sans réelle liberté. Elle découvrira l’amour avec le bel Alexander, mais aussi les frissons de l’enquête criminelle avec Raoul Plantier, policier issu des Brigades du Tigre, jusqu’à la résolution de ce vol et de deux homicides.

    Une efficace énigme déposée sur une élégante carte postale : idéal pour se divertir !

    26/04/2017 à 17:36 1

  • Amarillo

    Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido

    8/10 Toujours autant séduit par cette saga. Dessins magnifiques, non un intrigue mais plusieurs habilement enchevêtrées sans le moindre temps mort. Un régal.

    01/04/2015 à 17:44

  • Ame rouge

    Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido

    8/10 Toujours aussi bon. Un régal visuel et une intrigue, même si je la trouve un cran en-dessous des autres, prenante.

    25/05/2015 à 18:50 1

  • Amères désillusions

    Jérôme Bucy

    8/10 Jeremy Davenport est un jeune étudiant américain qui souhaite faire la connaissance de son grand-père, Kurt Steiner, qu'il n'a jamais connu. Mais à son arrivée en Allemagne, il apprend que le vieil homme est mort. Intrigué par ce décès, Jeremy essaie d'en apprendre plus à son sujet et découvre que Steiner était lié à trois autres associés qui avaient rapidement fait fortune par le passé. Alors que les morts violentes se succèdent, Jeremy est amené à côtoyer des secrets bien étranges. Quel est ce fameux "phare des chimères" ? Quel est le lien avec ces courses de chevaux qui réussissaient tant aux quatre Allemands ? Avec le trafic de tableaux ? Avec ces enfants victimes de malformations ?

    Avec Amères désillusions, Jérôme Bucy a signé un ouvrage très réussi. L'écriture est de grande qualité et offre une galerie de personnages nombreux et intéressants. L'auteur fait voyager le lecteur – Italie, Allemagne, Indonésie –, ce qui offre de nets regains d'intérêt. Par ailleurs, l'intrigue est beaucoup plus complexe que ne le laisse augurer le résumé de la quatrième de couverture, avec un grand nombre de fausses pistes, et ce jusqu'à l'épilogue, très bien amené et inattendu. Il est cependant dommage que certains éléments scientifiques de l'histoire ne soient pas très convaincants, ce qui nuit à la crédibilité du livre.

    Amères désillusions est un donc roman à suspense de grande qualité, et inscrivant d'emblée Jérôme Bucy parmi les jeunes auteurs français à suivre de près, avec ses autres romans tels que Jérusalem interdite ou La chambre d'ambre.

    04/02/2009 à 15:31

  • American Gothic

    Xavier Mauméjean

    9/10 … ou comment, en pleine période maccarthyste, le patron de la Warner Bros veut racheter les droits d’un recueil de contes, « Ma Mère l’Oie », à Daryl Leyland. Mais afin de s’assurer le succès, il faut d’abord vérifier que ce Leyland ne présente aucun accroc dans sa vie ni dans son passé. On va donc charger Jack Sawyer, un dialoguiste et scénariste de seconde zone, d’enquêter sur l’écrivain.
    Un livre incroyable, franchement atypique, tant dans la forme que dans le fond. Ce n’est pas un récit classique, mais une juxtaposition de textes (rapports, analyses, témoignages, conférences, ou contes extraits du spicilège). C’est également une puissante plongée dans l’univers d’un auteur, ce Daryl Leyland, à la trajectoire brisée. L’orphelinat, les maltraitances à la ferme, l’asile, la guerre, la ville de Chicago (qui restera à jamais si intimement plaquée à l’existence de l’écrivain, à moins que ça ne soit l’inverse), etc. C’est aussi l’occasion de croiser des personnages mémorables, de François Parisot (traducteur de l’ouvrage de Leyland et donc avatar littéraire de Xavier Mauméjean) à Max Van Doren (l’illustrateur du recueil, un pauvre gosse un brin gentillet qui était en réalité un bien piètre dessinateur au sens classique, déboussolé par le succès, et dont les ultimes instants constituent un monument de littérature comme de surprise). C’est aussi une pure épopée de l’Amérique, portée par l’érudition de Xavier Mauméjean, remarquable, et qui aborde tant et tant de thèmes, depuis trois guerres (Première, Seconde et de Corée) à une campagne de publicité pour des bonbons, du maccarthysme à l’essor de la télévision, du film pour enfants au film porno. Un ouvrage fort, très original et dense, où l’on se plaît à s’égarer dans cette ballade littéraire tout en essayant de décortiquer où s’arrête la fiction et où commencent les faits réels, car tout sonne si juste que l’on se méprend à coup sûr entre ce qui a été inventé par l’auteur et ce qu’il a retranscrit. Grandiose, tout simplement.

    03/05/2020 à 23:33

  • American Predator

    Maureen Callahan

    8/10 Le 1er février 2012 au soir, la jeune Samantha Koening est enlevée. Les forces de police et du FBI finissent par remonter la piste d’un suspect : Israel Keyes. Un travailleur au-dessus de tout soupçon, père de famille sans histoire. Lorsque l’on retrouve les restes du cadavre de la disparue au fond d’un lac, le portrait d’un psychopathe apparaît lentement. Mais les enquêteurs ne sont pas au bout de leurs – hideuses – surprises.

    De son propre aveu, Maureen Callahan a solidement étudié le dossier, interrogé les officiers en charge de l’enquête, interviewé la mère de l’assassin et écouté les centaines d’heures d’interrogatoires. Un travail de fourmi qui a permis à cet ouvrage de naître et de se développer. Si les tueurs en série fascinent depuis bien longtemps et ont fait l’objet d’une quantité faramineuse de romans, long-métrages et films, ce livre est à n’en pas douter un des meilleurs du genre. Erudit, documenté, presque scialytique sur le sujet, il retrace avec une précision chirurgicale la manière dont Israel Keyes a été suspecté puis appréhendé, mais surtout comment il a graduellement ouvert son esprit dément aux détectives venus le questionner. Un monstre peu commun, traversé de comportements et de névroses contradictoires : suffisamment malin pour faire diversion avant de perpétrer un crime, incapable selon ses dires de s'en prendre à un enfant, flegmatique jusqu’à ce qu’on le pousse dans ses derniers retranchements, secret sur ses méfaits puis soudainement volubile si cela peut hâter son exécution capitale, etc. Keyes a nourri une profonde admiration pour certains serial killers, développé un goût prononcé pour la solitude et le nomadisme, il est devenu expert en armes à feu – cachant de multiples « kits de meurtre » un peu partout sur le territoire américain, et a commis plusieurs viols et meurtres. La part de mystère demeure puisqu’il s’est suicidé en prison, avouant de manière implicite avoir assassiné onze personnes en tout. Maureen Callahan nous livre ici le portrait saisissant d’un prédateur d’autant plus effrayant qu’il n’a jamais véritablement épouvanté ses proches ni alerté ses voisins ou collègues. Parallèlement, c’est aussi pour l’écrivaine un moyen de dépeindre les lourdes erreurs de l’enquête, les tourments qui agitent les policiers et fédéraux – les quelques pages consacrées aux plongeurs chargés de remonter les cadavres sont à la fois édifiantes et poignantes, et de désacraliser les croyances populaires quant aux techniques informatiques presque miraculeuses décrites dans les émissions policières comme Les Experts.

    « Devenir un tueur analogique dans un monde numérique », voilà l’une des dernières formules employées par Maureen Callahan pour caractériser Israel Keyes. Un ouvrage prenant où l’auteure, avec la langue sèche et précise d’un documentariste, nous narre le parcours sanglant d’un exterminateur complexe et insoupçonné. Ou quand la réalité dépasse de loin la plus atroce des fictions.

    26/05/2023 à 06:57 5

  • American Psycho

    Bret Easton Ellis

    5/10 Beaucoup trop long selon moi, et sans pénétrer réelement dans la tête de Bateman. Une débauche de discussions sur l'habillement, la nourriture ou ses hobbys, et quand on ferme le livre, la désagréable impression d'être passé à côté de ce qui aurait pu justifier sa chute vers la folie meurtrière.

    18/08/2006 à 01:00

  • Amerika Bomber

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 L’histoire reprend au-dessus de l’Antarctique, le 8 février 1947. Les combats se poursuivent de plus belle entre Allemands et Alliés. Le « truc sous la glace » comme le dit l’un des ingénieurs se manifeste enfin avec un puissant geyser d’une énergie visiblement magnétique qui va faire de sacrés dégâts. A la marge, quelques éléments un peu gros (comme l’attaque de l’orque comme du calamar géant dans le tome précédent), mais l’ensemble demeure très efficace, avec une première plongée dans le forage et la remontée d’un cameraman.

    02/06/2021 à 18:49 1