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Les Mains homicides
7/10 Une nouvelle écoutée (format audio : une vingtaine de minutes). Un couple étranglé à Londres, puis une jeune fille, puis un policier, et ainsi de suite, jusqu’à cinq en tout. L’aspect psychologique autour de la paranoïa (et du racisme qui en découle) est intéressant, de même que l’idée que le journaliste pense à la résolution grâce à un simple sandwich. Un final intéressant, avec une pointe salvatrice d’analyse psychique, pour une nouvelle fort agréable.
04/05/2022 à 19:35 1
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Le Mystère des dunes
6/10 Des empreintes de pas trouvées sur le sable par un duo de personnages et quelques déductions qui rappellent (un peu, parce qu’elles ne sont pas si brillantes que ça, dans le fond) Sherlock Holmes, avec par la suite d’autres observations plus fines de notre duo d’enquêteurs pour cette nouvelle d’environ 25 minutes (écoutée et non lue). Un texte agréable autour de la recherche de cet inconnu, probablement noyé, plutôt bien charpenté, mais qui risque de ne pas me laisser un souvenir durable en raison du manque d’originalité du fond.
04/05/2022 à 17:37 1
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L'Etranger dans le grenier
7/10 En raison de la crise de la covid et du confinement, les parents de Cécilia, Martin et Océane préfèrent les envoyer chez leur grand-mère à Toulouse. Sauf que Cécilia entend de curieux bruits venant du grenier. Sur place, les enfants découvrent Diané, migrant venant de Guinée-Conakry, dont la sœur Kourouma est prise en otage chez leur oncle, un odieux esclavagiste. Les trois enfants n’hésitent pas à venir porter secours à ces sans-papiers.
Voici Benoît Séverac qui entre dans la collection « Flash Fiction » avec ce roman panachant intrigue policière et littérature blanche. Rappelons que les ouvrages parus dans cette série ont été testés et relus par une orthophoniste, avec, entre autres, une mise en page aérée, une police d’imprimerie spécifiquement travaillée pour faciliter la reconnaissance des lettres et un vocabulaire adapté. Ici, en raison de la concision du récit, on est aussitôt happé par l’histoire, brève et sans le moindre temps mort, aux côtés de ces trois gamins prêts à tout, même à risquer leur vie, pour aider ces deux enfants tombés sous l’emprise d’un individu sans scrupule. Un roman au cordeau, sans effet de manche ni péripétie superflue, où la tension du suspense vient se mêler à des questions intemporelles sur l’assistance à autrui, la fraternité ou le sens du sacrifice. Dans le même temps, Benoît Séverac dépeint des personnages très crédibles, de leurs attitudes à leurs dialogues, et même s’il manque peut-être quelques rebondissements ou alors un axe scénaristique plus original, l’auteur préserve avec talent l’attention de son lectorat du début à la fin.
Un ouvrage de belle tenue, intelligent et humain, qui conviendra à tous les lecteurs, quel que soit leur niveau et leur âge.03/05/2022 à 06:55 1
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Ash House
8/10 Ash House : littéralement, « la maison de cendres ». C’est là où arrive un adolescent rapidement baptisé Sol par les autres pensionnaires. Un étrange manoir, inquiétant et drapé d’une sombre ambiance, où les matériaux traditionnels se mêlent à la végétation et aux cendres. En tout, une quinzaine d’enfants y vivent, sans la présence du moindre adulte. Il y a bien le Directeur, mais nul ne l’a vu depuis trois ans. Quant au Docteur, son aura sinistre en intimide plus d’un. Sol, d’abord surpris, constate aussitôt que des secrets sont enfouis en ces lieux : une clôture qu’il ne faut franchir à aucun prix, des créatures – les Shucks – qui rôdent, des drones déployés dans le ciel, des mots courants – « parent », « école », « film » – qu’aucun de ces adolescents ne connaît, une fillette qui a disparu et dont nul n’est autorisé à parler… Et Sol n’est pas au bout de ses surprises.
Unique ouvrage de Angharad Walker, ce Ash House surprend aussitôt, en même temps qu’il ensorcelle. Une atmosphère pesante et menaçante, un manoir digne des textes d’Edgar Allan Poe, des orphelins soumis à un Directeur pourtant absent, des exigences morales sibyllines – les « Obligeances » et les « Désobligeances », le concept de maladie qui met en émoi les occupants des lieux… Il faudrait une longue liste pour répertorier tous ces éléments d’appréhension et de panique qui sont semés dans ce livre. Très habilement, Angharad Walker laisse croître les doutes du lectorat, ses effrois, ses interrogations, et le récit recèle de nombreux rebondissements et autres passages anxiogènes. Par exemple, la fuite de Dom et son combat contre les Shucks est un petit bijou de sensations fortes. Sol, miné par des douleurs vertébrales et expédié dans des conditions brumeuses dans ce foyer pour en guérir, ira de surprises en révélations, d’autant que le cortège des adolescents présents à ses côtés constituent autant d’alliés comme d’adversaires potentiels. Et puis, il y a cet amoncellement de secrets, de vérités cachées, de ouï-dire, de présomptions, de suspicions larvées. Sur trois cents pages, l’écrivaine nous propose une immersion haletante dans un univers sombre et décalé, à la lisière du roman à suspense et de l’irréel, qui secoue et oppresse. Et l’épilogue est à la hauteur du livre et de son enchevêtrement d’incertitudes : il est en quelque sorte très ouvert. Angharad Walker a-t-elle souhaité laisser chaque lecteur se forger sa propre opinion sur les maléfices de cette surprenante habitation ? A-t-elle songé à en rédiger une suite ? A ces questions, comme dans la conclusion de son ouvrage, aucune réponse certaine.
Un roman poisseux et pénétrant, où se propagent autant d’ombres et de mystères que dans la tête du lecteur une fois l’opus terminé. A coup sûr, une histoire qui marque autant qu’elle interroge.02/05/2022 à 06:57 2
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Destination Goulag
Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta
6/10 Où l’on retrouve Najah dans une colonie pénitentiaire pour femmes en Sibérie orientale, et elle s’y est déjà forgé de solides inimitiés. Quelques flashbacks et autres pérégrinations de par le monde. Comme le précédent tome, c’est davantage axé espionnage et manigances que pure baston comme au tout début de la série et ça ne me tire vraiment pas des larmes. Une bonne dose d’action navale sur le finish, mais on dirait vraiment que Najah en a fini avec le grand n’importe quoi hollywoodien et les scènes d’action rocambolesques.
01/05/2022 à 20:14 2
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O.P.A. sur le Kremlin
Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta
6/10 Nous sommes cette fois-ci à Moscou où notre héroïne veut lutter contre un homme qui risque d’être élu président… et est abattu sous ses yeux. Une ambiance nettement plus typée espionnage, ce que met d’ailleurs en valeur ces scènes d’infiltration au cours desquelles notre tueuse expérimentée… ne tue personne. Fini les bastons échevelées, les cascades, les courses-poursuites, les fusillades ? Les auteurs auraient-ils brusquement changé de genre et de braquet ? Même s’il y a de l’action à Moscou comme à Bogota, cela n’a strictement rien à voir avec les précédents tomes (bon, le final renoue avec les fondamentaux, avec course-poursuite en motoneige, lance-missile et hélicoptère) et, rien que pour ça, je vais continuer de me faire cette série.
30/04/2022 à 19:55 2
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Nous ne t'oublierons jamais
5/10 Quatrième et dernier tome de la série. Nos héros plongent dans le complexe souterrain où Yann était resté séquestré et victime d’expérimentations, et tombent sur une sorte de calamar robotique géant. Quelques passages marquants, comme la découverte du puits aux cadavres ou la fuite des animaux. Malheureusement, pour ce qui est du fond, comme déjà dit pour les précédents tomes, c’est assez mou et convenu : même la teneur de la catastrophe déclenchée dans le cadre des recherches chez Gen-O-Matic n’est pas particulièrement originale ni mémorable. Et que dire du titre qui téléphone méchamment le final de la BD. Bref, c’est globalement gentillet et résolument optimiste, mais sans véritable émotion même si ce tome s’avère plus musclé et étoffé que les précédents.
30/04/2022 à 16:55 1
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Jukurpa
4/10 Une équipe chargée de s’occuper de balises météo en mer a la surprise de voir une femme au milieu des flots. Pendant ce temps, Mlle Baker se rend sur une plateforme où sont cryogénisés des détenus… sauf qu’il ne s’agit pas de miss Baker, la vraie étant celle trouvée en mer. L’opération aura permis de délivrer Naoko Sonoda, une prisonnière. Le graphisme a pris un sacré coup de vieux (normal, la BD date de 1995) et l’ensemble présente un bon mix aventure-action-science-fiction, mais c’est justement là que ça pose problème à mes yeux : hovercraft, évasion, baston sur la plage, un dragon géant, des yakuzas, une station orbitale, des robots façon « Starship Troopers », des explosions, des poursuites en hélicoptère, etc. Une surabondance de sujets et de péripéties qui tuent le scénario, ce dernier n’étant plus qu’un prétexte pour aligner ces scènes d’action sans grande âme. Je vais m'arrêter là, je pense.
27/04/2022 à 18:55 2
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Mémoire vive
Jean-David Morvan, Sylvain Savoia
5/10 Dans un futur proche, le Brésil et les Etats-Unis sont entrés en guerre. Arrouan, surnommé « Nomad », joue pour les Américains avec la possibilité de s’infiltrer psychiquement et de récolter des secrets chez l’adversaire. Mais pris dans une hallucination, il s’enfuit. On se balade pas mal dans cette BD, du Brésil aux Etats-Unis, du Niger à la Suisse, sous la mer comme sur terre ainsi que dans le désert tandis qu’Arrouan rejoint les Touaregs. Pas mal, mais trois écueils : j’ai trouvé ce premier tome beaucoup trop long et dilué (138 planches tout de même…), le graphisme a méchamment vieilli, et je n’ai vraiment pas aimé ce mélange (ou plus exactement, cette succession) de genres (guerre, puis un peu de SF, puis de l’aventure, etc.). Pas ma tasse de thé, alors je passe mon tour.
27/04/2022 à 17:18 2
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Le Bateau-Sabre
7/10 Jolan s’est acquitté de sa mission auprès de Manthor, et le mage lui apprend que des guerriers ne vénérant qu’un seul dieu (des chrétiens, quoi) sont en train de l’emporter sur les hommes du nord. Pendant ce temps, Thorgal et ses compagnons d’aventure se frottent à des écumeurs, le peuple des steppes blanches, avant d’arriver sur un port où se déroule un marché aux esclaves. Encore un opus hardi, malgré des éléments trop gros (le cache-cache avec l’orque, le fait que Thorgal soit capable de prendre une caisse au fond de la mer, nécessairement glacée, et de la remonter comme si de rien n’était, malgré le froid et la masse), et ça demeure divertissant.
26/04/2022 à 20:36 2
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Alice in Borderland tome 7
6/10 Les tensions, jeux de pouvoir et autres déductions pour comprendre ce qui s’est passé précédemment ne font que s’amplifier dans ce palace devenu un véritable huis clos infernal. Mais, si le côté graphique fort réussi autant que le scénario, solide et cohérent, sont objectivement louables, je finis par me lasser de cette interminable intrigue tandis que les premiers opus se présentaient comme des one-shots bien plus véloce et addictifs à mes yeux. J’espère que les tomes suivants insuffleront un coup de fouet pour cette série fort prometteuse qui commence, selon moi, à s’essouffler.
26/04/2022 à 20:36 2
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Le piège afghan
Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta
5/10 Où l’on retrouve notre héroïne quelque parte entre le Pakistan et l’Afghanistan. Les mains attachées dans le dos, elle parvient à bousiller un premier barbu avant de s’enfuir… Cela démarre fort du point de vue de la crédibilité. Elle leur fausse ensuite compagnie sur le dos d’un cheval, se retrouve nez à nez avec un hélicoptère (merci Rambo III !), saute d’un balcon d’une hauteur dantesque pour désarmer un barbu borgne (ouais, « barbu » tout court, ça faisait trop tiède…), pète des tronches à tour de bras, s’infiltre dans une grotte, est tout de même mise K.-O. (incroyable : elle a dû se prendre un avion à réaction dans la nuque…), se fait sauver alors qu’elle va être décapitée (même quand elle n'y est pour rien, cette nana supersonique a du talent). Bref, ça défouraille à tire-larigot sans gros scrupule quant à la vraisemblance, mais quelques éléments informatifs dans le scénario viennent relever cette sauce trop épicée et un peu WTF. Je continue au moins encore un peu cette série parce que, même si je la critique, elle a ce je ne sais quoi de distractif et que j’en ai encore quelques autres tomes sous la main.
26/04/2022 à 20:34 2
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Missiles pour Islamabad
Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta
3/10 Najah est de retour, et ça prend décidément la tournure des Martine ; ici, elle n’est pas à la plage, mais à Monaco avec un opus digne d’une resucée des « OSS ». Elle est ici tour à tour monte-en-l’air (pendant un grand prix de Formule 1, normal, on est à Monaco…) hackeuse (scènes pompées sur « Mission : Impossible »), échappe aux pales géantes d’un ventilateur dont on se demande encore ce qu’il fout là, va au casino (Monaco, quoi…), se retrouve sur un yacht, côtoie des golfeurs, fait de l’hélico, court plus vite que des balles, fait de l’escalade, flingue des soldats pakistanais… J’ai dû en oublier en route, mais ça donne déjà une idée de ce personnage lisse comme une fesse de goret, aseptisée façon bol d’eau de Javel, sans la moindre aspérité ni profondeur psychologique. Et je n’évoque même pas la trame scénaristique qui tient du cocktail insignifiant d’idées pataudes, de bribes déjà lues ou vues milles fois, et d’une rare ineptie. A défaut d’être une héroïne à mes yeux, je me demande ce que les auteurs se sont injectés dans les veines pour pondre ce supplice.
26/04/2022 à 20:33 2
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Le Sabre et le lotus
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormile
8/10 Un jeune homme disparaît près du lit d’une rivière. Takeo fait une fois de plus la démonstration de son habileté en se débarrassant de plusieurs ninjas pour ensuite aider la jeune femme qui a vu son promis disparaître à le retrouver. Un graphisme toujours aussi remarquable, quelques passages gentiment coquins, quelques moments d’action particulièrement réussis (notamment la seconde confrontation avec les ninjas). Autant le tome précédent m’avait un peu déçu, autant celui-là me réconcilie sans mal avec cette belle série !
25/04/2022 à 17:58 2
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Ririko
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormille
6/10 Des ninjas agressent une famille et l’assassinent après avoir volé une statuette. Blessé par des brigands, Takeo fait la connaissance de la jeune et belle Ririko, une sabreuse émérite. Ensemble, ils vont en quelque sorte enquêter sur la mort de ces deux personnes – Yukan et Asagoro – et comprendre ce que recèle cette mystérieuse statuette. Un tome assez classique, avec un tournoi auquel participe un redoutable Zango, mais rien de bien précis ni de très original ne viendra marquer ma mémoire concernant ce dixième opus de la série même s’il demeure très agréable à lire, mis à part ce serment final émis depuis un ponton et qui résonne comme la promesse d’un beau combat à venir.
24/04/2022 à 20:19 2
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Ogomo
Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt
7/10 Voilà nos deux frères, Takeo et Akio, séquestrés dans le donjon d’Ogomo. Un flash-back permet de comprendre l’origine des sceaux gravés dans leur dos ainsi que ce qui est arrivé à leurs parents. Une escouade de moines va venir jouer un rôle important pour nos héros, d’autant qu’ils vont se rendre compte qu’ils affrontent de simples humains et non de prétendus démons. Un tome plein de bruit et de fureur, s’achevant sur un combat – bon, pas très en adéquation avec le code de l’honneur des samouraïs, mais peu importe vu la dangerosité de l’adversaire, une mise à mort et l’arrivée d’un protagoniste assez mystérieux et efficace.
24/04/2022 à 20:18 2
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Frères de sang
Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt
8/10 Je retrouve avec plaisir Takeo et cette série si distractive avec cet opus qui commence de manière véloce : un fuyard qui s’égare dans un lieu qui semble maudit, un plancher musical, une sorte de tatouage empoisonné, Sayuri qui parvient à s’évader… Un opus bien plus énergique que le précédent pour une saga qui, à mes yeux, reprend des couleurs et me redonne envie de me procurer la suite.
23/04/2022 à 17:42 2
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Citrinitas, l'oeuvre au jaune
8/10 1888, à Londres : le tueur en série Jack l’Eventreur terrorise les foules. Pendant ce temps, Asiamar découvre l’origine extraterrestre de la création de cet ordre d’alchimistes auquel il appartient. Pour une raison obscure, il lui est ordonné d’aller assassiner le prédateur londonien… qui est en réalité une femme. Incapable de tuer cette Vénus Blavatsky dont il est tombé amoureux, Asiamar est exfiltré par ses camarades de l’asile psychiatrique de Bedlam pour qu’il retourne terminer sa mission.
Une conclusion aussi audacieuse que les opus précédents : une relecture osée et réussie de l’histoire de Jack l’Eventreur, de l’occultisme (les corbeaux dirigés par Vénus, ses motivations pour tuer ces prostituées, l’immortalité des alchimistes que l’on retrouve ensuite au cœur de la Seconde Guerre mondiale), sans compter des éléments proches d’Assassin’s Creed, de la fantasy, des Avengers et de la SF. Un final certes ouvert et plutôt optimiste, mais que j’aurais plutôt vu comme moins rose et rayonnant afin de coller à l’esprit, explosif, inattendu et iconoclaste de cette série. Mais malgré ce bémol, pour ce tome comme pour les autres, c’est du tout bon !23/04/2022 à 17:40 1
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Chasseurs d'aurore
7/10 Un très joli conte, chouettement écrit par Samantha Bailly et magnifiquement illustré par Munashichi. Une histoire très agréable, plutôt longue pour un conte mais belle et entraînante, sur le spleen, le dépassement de soi, avec de la magie et des créatures. Hautement recommandable pour les jeunes et tout à fait tentable pour les adultes.
18/04/2022 à 10:38 1
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La Conjuration des masques
8/10 « Une véritable calamité ! ». Paris est secoué par une série de meurtres qui semblent viser des énarques que l’on retrouve égorgés et nus, un masque de type vénitien sur le bas-ventre. Mise sur l’enquête, Clémence Malvoisin, policière à la brigade criminelle et directrice de la section décentralisée de l’Est parisien, ainsi que son équipe, se rend compte que ces fameux masques, la signature du tueur en série, sont inspirés de l’œuvre de Paolo Debenetti, un obscur peintre du XVIe siècle. La moisson de cadavres n’est pas terminée et l’assassin n’a pas encore livré la réelle nature de sa croisade.
Jean-Marie Palach signait cet opus en 2012, son premier ouvrage d’ailleurs, et l’on se régale d’un bout à l’autre. D’une écriture épurée qui n’empêche nullement de beaux moments de littérature, l’auteur s’illustre avec cette intrigue de prime abord classique mais qui réserve néanmoins de beaux rebondissements. Clémence, en enquêtrice hésitant quant à la suite de sa carrière, compose un personnage fort sympathique, d’autant qu’elle est entourée de seconds bien campés et dont l’humour vient nuancer la noirceur de l’intrigue. On retiendra également le personnage de Langlade, commandant vieille France, vivant dans un immense appartement avec sa mère sur l’Île Saint-Louis, et qui fréquente des sites pédophiles sur son propre ordinateur professionnel. L’histoire nous mènera aussi à Venise et à Bruxelles au gré d’une traque bien menée, sans la moindre surenchère d’hémoglobine ni pyrotechnique. Si le scénario paraît un peu trop facile au cours des deux premiers tiers, le dernier lâchera quelques astucieux rebondissements, notamment sur l’un des crimes et, surtout, quant au mobile du criminel. Jean-Marie Palach se paie ainsi le luxe d’un beau twist, se nourrissant d’un passé certes fictionnel mais joliment trouvé, offrant un sorte d’histoire-miroir dont l’écho tonnera quatre siècles plus tard.
Un roman bien plus original que ce que son amorce ne le laissait présager, habile et ne versant jamais dans l’excès ni le déploiement stérile d’effets outranciers. On ne peut donc que chaudement remercier Jean-Marie Palach pour sa retenue et, dans le même temps, tout aussi chaudement conseiller la lecture de ce livre policier.16/04/2022 à 08:14 4