El Marco Modérateur

3301 votes

  • Silencer tome 2

    Buronson, Yuka Nagate

    8/10 On retrouve Iba et Shizuka aux trousses de l’escroc qui a décampé en emportant avec lui les économies (obtenues par corruption et trafics) du policier, mais aussi celles d’un gangster. Résolution de cette affaire, avant que le duo d’enquêteurs en marge s’intéresse à un suicide collectif dissimulant une sordide histoire de viols. On en apprend un peu plus sur le passé de Shizuka, notamment au cours d’un enlèvement. Escroquerie, tripot clandestin, réapparition de la « division 39 » : un scénario toujours aussi sombre, un ton très cadencé, des personnages peu recommandables et hautement attrayants, et un graphisme léché qui souligne avec talent l’action et le suspense. Un pur régal.

    21/01/2021 à 19:11 1

  • Mission exploration

    Agnès Laroche

    8/10 Vous incarnez Marlo, un jeune astronaute qui participe à un voyage d’exploration sur la lointaine planète Andelka afin d’en vérifier l’habitabilité. Mais rapidement, vous vous rendez compte que la quasi-totalité de l’équipage a disparu, mis à part Alma. Que s’est-il passé ? A vous de devenir l’enquêteur, de comprendre la situation, et de sauver les autres membres de l’expédition.

    On connaissait déjà fort bien [per|Laroche+Agnès], avec notamment ses très réussis [pol|Le Fantôme de Sarah Fisher], [pol|Sauve-toi Nora !], [pol|Cœurs en fuite] ou [pol|Chasseur de voleurs]. Elle a également lancé la collection Les mystères dont vous êtes les héros, dont ce Mission exploration est le quatrième opus. Le décor est très rapidement planté, et le suspense est presque immédiat. Comme dans tous les ouvrages de ce type, le lecteur – qui est donc également acteur grâce à sa réflexion, ses déductions et son flair – se voit proposer à la fin de chaque chapitre le choix entre deux possibilités, l’emmenant alors sur des routes indépendantes. Mais ici, on ne retrouve pas les écueils que l’on peut parfois trouver. Les bifurcations sont nombreuses, radicalement différentes, menant parfois à l’échec sans qu’il soit possible de revenir en arrière, comme dans les jeux vidéo où il est possible de sauvegarder la progression et revenir à l’endroit voulu. En outre, l’ouvrage ne propose pas moins de vingt-trois fins possibles, dont certaines, peu satisfaisantes aux yeux de l’écrivaine, sont qualifiées de « Pas mal ! », engageant le lecteur à réessayer jusqu’à obtenir un succès plus franc. Traduction : cet opus se montre consistant, résistant, et si addictif que l’on se fera un plaisir, voire un devoir, de recommencer, encore et encore, pour tester toutes les possibilités offertes.

    Un livre-jeu particulièrement réussi et solide, et qui permettra même aux moins jeunes de retrouver leur âme d’enfant. Une bien belle réussite.

    21/01/2021 à 06:58 3

  • Anguilles démoniaques tome 1

    Yusuke Ochiai, Yu Takada

    8/10 Parce qu’il est endetté jusqu’aux yeux, Masaru Kurami se voit obligé de travailler pour le patron de la « Chiwaki Enterprise » qui le débarrassera de ses découverts en échange de quoi Masaru va devenir son homme de main en récupérant des créances en son nom. Il va maintenant devoir transporter un colis d’une cinquantaine de kilos dont il ignore le contenu exact avant d’être relooké pour avoir vraiment la tête de l’emploi. Sept chapitres sombres et qui s’emboîtent habilement pour brosser le portrait en clair-obscur (au sens moral comme esthétique) de Masaru, devenant graduellement le chien de chasse de son boss. Pas mal d’éléments marquants, comme l’insalubrité de Kuromu, le visage brûlé de Hide qui vient même hanter les pensées de Masaru, le contenu mystérieux de ces colis transportés, ou les amours visiblement naissantes de notre recouvreur de dettes. Je suis séduit par cet opus et j’essaierai de me procurer les suivants.

    19/01/2021 à 19:41 1

  • Tista tome 1

    Tatsuya Endo

    6/10 Stabano Frapechino : c’est le parrain qui vient d’être abattu à New York par un sniper qui a réussi à dégommer sa cible à plus de mille yards dans un véhicule en mouvement, et l’on prête déjà ce tir remarquable à « Sœur Militia ». Mais cette tueuse professionnelle est dissimulée sous l’identité de Tista Lone, une jeune fille un peu paumée mais mue par une forme d’idéologie colorée par la religion. Un manga assez vitaminé, riche en action et autres fusillades, mais un peu plus plan-plan du point de vue de l’intrigue, même si les connotations et autres références religieuses réhaussent l’ensemble.

    18/01/2021 à 16:56 1

  • Goth

    Ôiwa Kendi, Otsuichi

    7/10 Une affaire criminelle secoue les médias : un tueur sectionne les mains de ses victimes. Adultes, enfants, pattes d’animaux, tout y passe. Morino et Kamiyama, deux lycéens aux attraits communs pour la mort, vont sceller leur étrange connexion via cette histoire qui les connecte de façon très intime. Un professeur qui démembre ses victimes (son identité est un peu trop vite révélée) et d’autres criminels bien tordus nous permettent de faire connaissance avec ces deux adolescents, alors que la jeune fille dissimule un pan sacrément douloureux de son passé. Des traits un peu fades à mes yeux (mais peut-être est-ce dû au fait que ce manga date de 2003), mais une histoire plutôt surprenante, par moments assez gore, et qui m’a surtout marqué – et surpris – dans le long final, avec la résolution de l’affaire concernant Morino, et l’avant-dernière page très dure, magnifiant la relation si spéciale entre les deux protagonistes.

    17/01/2021 à 19:49 2

  • Il pleut bergère...

    Georges Simenon

    9/10 … ou le récit de Jérôme Lecœur qui, enfant a vécu une succession d’événements mémorables alors que sa ville normande était battue par une pluie noire : son amitié atypique avec Albert Ramburges, avec lequel il n’a pourtant jamais échangé un mot ni ne l’a même touché, simplement en l’observant depuis sa fenêtre ; l’arrivée dans le foyer de la venimeuse et horrible tante Valérie qui souhaite récupérer sa maison pour la léguer aux parents de Jérôme, mais uniquement pour pouvoir y vivre à leurs côtés ; et l’ambiance fiévreuse lié à un récent attentat orchestré par les anarchistes et dont Gaston, le père d’Albert, pourrait être l’un des instigateurs. Mais Jérôme a des soucis de mémoire, recolle les morceaux comme il peut, et ça n’est quand dans les dernières pages que tout se résoudra en parlant avec sa mère, désormais bien âgée, notamment à propos de ce qui est arrivé à Albert, Gaston et Valérie. Ainsi résumé à la va-vite, ce roman peut donner l’impression d’être fiévreux, endiablé, mais on est chez l’immense Georges Simenon, ici, et cette fièvre, pourtant bien présente, cède le pas à un récit en apparence calme, assagi, parfois kaléidoscopique, dont le narrateur recoud les morceaux à mesure qu’il s’en souvient. Ce qui m’a le plus marqué dans cet opus, c’est d’ailleurs ce paradoxe, encore plus qu’avec toutes mes autres lectures des ouvrages du maître belge : cet étonnant paradoxe, puisqu’il y a beaucoup d’événements, et dans le même temps, on a l’impression qu’il ne s’y passe rien. C’est une remarquable tranche de vie, avec même plusieurs tranches puisqu’il y a diverses vies qui sont étudiées, et je retiendrai volontiers ce feu d’artifice flamboyant. Le personnage de tante Valérie, dont les descriptions physiques sont de petits bijoux d’acide, sans compter son âme envenimée, malveillante, prête à instiller le poison de son fiel en tous lieux et en toutes occasions, que ça soit dans sa propre famille comme lors des manifestations en fin d’ouvrage. La relation sibylline entre les deux enfants, si baroque puisqu’au final, ils ne se connaissent pas. Jérôme, en enfant qui sait se protéger du monde des adultes en retrouvant son univers aérien et innocent, ce qui ne l’empêche nullement d’affronter verbalement sa tante ou tenter de venir en aide à une femme en étant sur le point de lui offrir de la nourriture. La foule, animaux en meute, masse sombre et abêtie, satisfaite de pouvoir hurler avec ses semblables, que ça soit pour souhaiter le lynchage d’un homme dont ils ne savent rien ou pour demander la mort de policiers, comme ça, pour rien. Et puis, il y a aussi des moments de pure grâce, qu’elle soit profondément poignante (quand Jérôme découvre l’existence d’un autre membre de sa famille et qui n’a pas survécu), d’un humour à froid particulièrement inattendu (ah, le coup des poireaux…) ou quand Georges Simenon évoque la force des souvenirs, le passé, les troubles mémoriels, le tout à travers les yeux et les mots d’un gosse dont les attitudes et réparties sont retranscrites avec maestria. Bref, un roman qui aura eu un immense impact sur moi et dont je me souviendrai encore très longtemps, et selon moi l’un des meilleurs de Simenon.

    11/01/2021 à 19:32 4

  • Dilemme

    Sandrine Roy

    8/10 Nathan Lemonnier, sept ans, est le seul survivant du massacre de sa famille. Un inconnu s’est introduit dans la maison familiale avant de perpétrer un carnage. Nathan est confié aux bons soins d’Agathe Delcourt, pédopsychologue, tandis que l’enquête revient au lieutenant Louis Salvant-Perret et à ses collègues. Cet homicide multiple fait écho à une affaire similaire, ayant eu lieu quatorze ans plus tôt : le tueur serait-il de nouveau à l’œuvre ?

    Principalement connue pour sa série consacrée à Lynwood Miller, Sandrine Roy nous gratifie avec ce Dilemme d’un roman à suspense autonome. On est aussitôt plongé dans l’ambiance, avec ce tourmenteur, visiblement enflammé dès qu’il est question d’écologie, de surpopulation ou de gabegie, en 2000, avant la survenue, bien des années plus tard, d’autres carnages. C’est alors que l’on découvre une plume particulièrement enthousiasmante, et bien moins sombre et froide que ne le laissait augurer l’entame du livre : Sandrine Roy s’inscrit bien davantage dans le sillon de Laurent Scalese que de Maxime Chattam, pour résumer. Aucune surenchère sanglante ni pyrotechnie insensée, sans compter que les divers protagonistes ne sont pas tourmentés ni fissurés comme on a tant l’habitude de le voir ailleurs. Par exemple, Louis, surnommé « Le Prince du central », est un type presque sans histoire, toujours calme et poli même lorsque la situation se corse, et dont les frictions avec sa fille France-Alix ne vient pas bouleverser son métier. On apprécie également Maud Cortès, lieutenant au cœur immense ou encore Hébrard, sympathique version policière de Jean-Claude Dusse, toujours prêt à conclure mais n’arrivant jamais jusqu’à cette ligne d’arrivée. Cependant, l’intrigue n’en demeure pas moins soutenue, avec de nombreux rebondissements et autres interrogations (à quoi correspondent ces initiales retrouvées sur l’envers des matelas ?), maintenant un haut niveau de suspense. Et la fin de l’ouvrage est également solide, avec une résolution de l’énigme fort habile.

    Un roman d’une très bonne tenue, inspiré, où Sandrine Roy aligne astucieusement quelques références à ses auteurs apparemment préférés, comme Fred Vargas, Pierre Lemaitre ou Christian Blanchard. L’ouvrage idéal pour un bon moment de lecture décomplexée, loin des ombres américaines du thriller.

    11/01/2021 à 07:14 4

  • Lady Elliot Island

    Christophe Guillaumot

    7/10 Clara est une youtubeuse, influenceuse presque professionnelle, mais son jeune âge ne l’empêche pas de déjà tomber dans les travers de ce milieu : acide, cassante, entourée de sa meute de suiveurs, elle ne voit le monde que du haut de sa tour dorée. Pour son anniversaire, son père lui offre six billets d’avion pour rejoindre Lady Elliot Island, à l’est de l’Australie. Parce qu’il lui reste deux billets sur les bras après avoir confié les autres à ses proches, elle organise un jeu sur les réseaux sociaux pour dégoter les deux derniers voyageurs, qui seront deux inconnus. Mais sur place, l’île réserve de bien mauvaises rencontres et autres incidents : en voudrait-on à Clara ?

    De Christophe Guillaumot, on connaît surtout ses polars destinés aux adultes, comme Chasses à l’homme ou Abattez les grands arbres, et voilà qu’il se lance dans la littérature pour la jeunesse. On est immédiatement pris par le récit : des chapitres qui s’enchaînent brillamment, un rythme qui ne faiblit pas, et des personnages décrits avec un nécessaire vitriol. Clara est très bien croquée : imbue d’elle-même, ne se considérant qu’à l’aune de la fallacieuse et insipide « popularité » des réseaux sociaux, méprisant avec une morgue inouïe celles et ceux qui ne font pas partie de sa caste, et ce ne sont pas ses récents problèmes de vue qui la portent à plus d’humanité. Mais dès que nos jeunes débarquent sur l’île, les imprévus se multiplient : une araignée dans la chambre de Clara, les communications hors service, un incendie, un vol… Le ton policier est réussi, l’ambiance délicieusement oppressante, et la faune locale ne fait qu’accroître cette atmosphère anxiogène. Cependant, Christophe Guillaumot se perd un peu dans le dernier tiers : quelques passages existentiels et presque chamaniques, avec la présence d’un Aborigène, même s’ils sont agréables, débarquent dans le récit de manière inattendue et pas nécessairement harmonieuse. D’autre part, les motivations du saboteur, même si elles sont crédibles, sont sans réelle originalité, au point de décevoir. Mais il n’en demeure pas moins que la peinture du milieu artificiel dans lequel baigne notre héroïne est une réussite.

    A mi-chemin entre le polar et la littérature blanche pour les adolescents, une nouvelle corde à l’arc de Christophe Guillaumot, dont on espère déjà d’autres polars pour la jeunesse.

    07/01/2021 à 18:53 2

  • La Prof de la mort

    R. L. Stine

    4/10 … ou comment le jeune Tommy Farrelly, issu d’une famille où chaque membre est dressé, plus qu’éduqué, à s’extirper du lot et à devenir un winner, doit se rendre sur l’île des Gagnants afin de se parfaire. Sauf que sur place, cela tourne à l’affrontement constant entre tous ces ados challengers, sous la houlette de Madame Maaargh, une professeure à l’allure de monstre qui prétend qu’elle mangera le perdant de cette compétition. On est ici en terrain connu, avec tout l’univers de R. L. Stine synthétisé en un seul opus : des cliffhangers à chaque fin de chapitre, une écriture simple et efficace, un scénario apte à alerter les jeunes esprits amateurs de sensations fortes, une structure prenante, et une entité plutôt inquiétante en la personne de cette enseignante cannibale. Malgré tout, j’ai trouvé cet opus un cran en-dessous de la moyenne des autres « Chair de poule » : un univers trop déjanté, presque artificiel, dont je me suis senti exclu d’entrée de jeu, des tentatives d’humour qui m’ont laissé froid, des rebondissements un peu maigres, et un final en deux temps dont le premier a confiné à mes yeux au grotesque tant il était téléphoné, et le second prévisible et sans réelle saveur. Bref, il me fait penser à la composition d’un élève trop sûr de lui, finalement assez scolaire, restant dans sa zone de confort, et jouant une énième fois une partition connue d’avance et sans le moindre piment.

    06/01/2021 à 19:50 3

  • Firefly tome 2

    Koike Nokuto

    7/10 Le sillon fantastique se creuse davantage, et les membres de la famille apprennent quelques règles de survie et reçoivent des explications quant au dérèglement local de la situation. Les relations se crispent sacrément après le décès de Terumi, et les premières créatures apparaissent. L’aspect anxiogène est encore bien présent, le graphisme mi oriental mi occidental soigné, mais une fois la surprise du premier tome passée et le décor déjà planté, j’ai trouvé cet opus (un tout petit peu) moins bon, car moins surprenant. Néanmoins, la scène finale avec la découverte de la trappe et de ce qu’elle contient maintient habilement le suspense et l’envie de poursuivre la série.

    06/01/2021 à 19:49 1

  • Doubt volume 3

    Yoshiki Tonogai

    7/10 Après tant de temps après le tome 2 (dont j’avais gardé un souvenir plutôt sympa), je replonge dans cet univers anxiogène de folie et de paranoïa. Le suspense est bien maintenu, et l’identité du tueur revêtant un masque de lapin demeure inconnue malgré quelques pistes. Le graphisme est léché et a plutôt bien vieilli, et l’intrigue, sans être renversante d’originalité, saisit bien l’attention. Quelques bons moments, comme cet affrontement presque final dans les toilettes. Le seul hic, à part le léger manque d’originalité, est que j’ai un peu oublié l’intrigue depuis le temps, ce qui fait que j’ai eu du mal à me remémorer les deux opus précédents, et donc leurs tenants et aboutissants.

    06/01/2021 à 19:48 1

  • Secret d'état

    Jack Heath

    8/10 Parce que sa famille a désespérément besoin d’argent, Jarli Durras accepte de participer à une proposition émanant du Ministère de la Défense australien : utiliser la fameuse application qu’il a développée afin de vérifier si l’interlocuteur ment ou pas lors de la conférence de presse du Ministre. Sauf que Jarli ne se doute absolument pas du fait qu’il est tombé dans un piège.

    Troisième épisode des Chroniques de Kelton, ce Secret d’Etat séduit à la même vitesse que les deux précédents opus, à savoir d’entrée de jeu. On y découvre Jarli et son camarade Doug en train de s’adonner au combat de robots avant que le passé de Doug ne revienne à la surface de manière imprévue. Jack Heath, à qui l’on doit également beaucoup d’autres ouvrages pour la jeunesse ainsi que l’excellent Mange tes morts, nous revient en très grande forme, avec cette intrigue aux nombreux rebondissements, où se mêlent diverses histoires et questions mystérieuses. Qui est cet étrange « Ninja rouge » dont la silhouette hante les nuits de la ville de Kelton ? Le magnat Plowman cache-t-il certains secrets ? Quel est le lien avec cette histoire de raid manqué et d’adolescents ayant disparu ? Toutes ces interrogations connaîtront leurs réponses au gré de cet opus particulièrement nerveux et enlevé, mais où jamais l’action ne devient pesante au point d’écraser les autres fondements que sont la réflexion ou les sentiments. Jack Heath parvient à nous emmener du début à la fin de l’ouvrage sans que l’on s’en rende compte, avec un final sacrément étourdissant autour de la révélation de l’identité – provisoire – de Cobra, l’un des hommes de main du terrible Viper.

    Un opus d’une grande tonicité, riche en événements, nourrissant avec intelligence la série. On a déjà hâte de connaître la suite.

    05/01/2021 à 09:29 3

  • No Guns Life tome 3

    Tasuku Karasuma

    7/10 Le troisième tome d’une série qui continue de me réjouir, et c’est toujours un plaisir que de retrouver Jûzô, même si ce début d’opus le met dans une situation particulièrement peu enviable. Le premier combat face à l’autre robot (Armed Sai) est un peu longuet même s’il est brillamment dessiné, mais juste après, l’intrigue ne reprend que de plus belle (notamment avec « La Racine »). Un projet d’attentat terroriste dans un train clôture presque cet opus assez vitaminé.

    04/01/2021 à 20:58 1

  • La Pourpre et l'or

    Philippe Delaby, Jean Dufaux

    7/10 Lors d’un combat de gladiateur, le fils de Claude, demande à ce que l’on épargne un Nubien, et ce dernier deviendra son ami. Dans l’ombre, des complots se nouent pour obtenir le pouvoir, notamment Agrippine qui souhaite tuer son époux afin de faire monter sur la plus haute marche du pouvoir son fils Néron. Une évocation qui semble bien tenir la route du point de vue historique (je ne suis pas expert en la matière), avec un graphisme un peu désuet mais qui se laisse encore bien admirer, et une biopsie de la société romaine antique dans ce qu’elle peut avoir de plus dur (les empoisonnements, les combats de gladiateurs, des meurtres commandités, etc.). A noter, pour les âmes sensibles, des scènes de nudité (pas de sexe, juste de nudité) et une tête tranchée dans l’une des dernières pages. Également à noter en fin d’ouvrage : un glossaire intéressant et une bibliographie instructive. A mes yeux, rien de renversant ni de franchement mémorable, mais ça reste très agréable, et ça me change de mes lectures du moment.

    03/01/2021 à 17:16 2

  • Teleski qui croyait prendre

    Florian Dennisson

    8/10 … ou comment Gabriel Lecouvreur, alias « Le Poulpe », en vient à découvrir la mort de Guillaume Verdannet, nabab de Courchevel, torturé et assassiné chez lui après ce qui ressemble à un cambriolage qui aura mal tourné. Sauf que, bien évidemment, la réalité va bien au-delà des apparences. Je n’avais pas lu d’opus du Poulpe depuis un sacré bail (depuis la disparition de la collection, en fait), et c’est avec plaisir que je me suis replongé dans cet univers si particulier, d’autant que l’auteur, Florian P. Dennisson, explique dans sa postface qu’il s’est régalé à écrire ce livre alors qu’il était susceptible d’être publié aux grandes heures des éditions Baleine. Au programme : une famille qui dissimule bien ses secrets, un tenancier de boîte de nuit qui cache également son jeu, la très chic ville de Courchevel, la belle Anaïs, et une sordide histoire qui ressort des égouts du passé. J’ai adoré la façon dont l’écrivain s’était fondu dans le cahier de charges du détective libertaire, avec le style et le ton, les passages obligés, les personnages récurrents, l’ouvrage qui lit Gabriel et qui sert de colonne vertébrale au récit, etc. Une petite exception : l’épilogue, un exercice inédit à ma connaissance). Une enquête intelligemment bâtie et construite, avec du suspense, les chausse-trapes, les coups tordus, les alliés du Poulpe (ici, un Irlandais et ses cambrioleurs Robin des bois). Bref, beaucoup de plaisir pour moi avec ce rejaillissement de la série, même pirate, en espérant très sincèrement qu’il y en aura d’autres. Un regret ? Oui : le nombre faramineux de fautes d’orthographes et de coquilles.

    17/12/2020 à 18:31 3

  • Ichi The Killer tome 9

    Hideo Yamamoto

    8/10 Maintenant qu’ils savent qu’Ichi est dans leur immeuble, ses trois adversaires n’ont plus qu’à le trouver. Après une dernière communication téléphonique avec son ancienne « victime », Ichi se lance dans la bataille. La confrontation avec le dernier des jumeaux est un peu trop expédiée à mon goût mais celle avec Kakihara tient toutes ses promesses, jusqu’à ce que Kaneko vienne s’interposer. Un très bon moment dans la série, d’autant que le dernier tome, en approche, réserve l’affrontement entre Ichi et Kakihara qui promet d’être autant physique que psychologique.

    17/12/2020 à 18:29

  • La Fille aux papillons

    Rene Denfeld

    9/10 Naomi, enquêtrice spécialisée dans les disparitions d’enfants, est encore marquée par son passé : elle se souvient vaguement avoir échappé à son séquestreur quand elle était gamine, sans pour autant savoir ce qu’est devenue sa sœur cadette, encore sous le joug du kidnappeur, ou morte. Toujours à sa recherche, elle entend parler de pauvres gosses dont on découvre les cadavres dans la rivière de Portland, Oregon. Naomi pourra-t-elle y sceller son passé ?

    Après Trouver l’enfant, c’est ici le deuxième tome de la série consacrée à Naomi Cottle. Un ouvrage assez court (un peu moins de trois cents pages), signé Rene Denfeld, et il aurait été bien inutile de vouloir le surcharger de chapitres supplémentaires. De la première à la dernière page, on a souvent la facilité de dire que l’on a été « emporté » ou « happé » : ici, le terme le plus adéquat serait « noyé ». Une lecture en apnée, dans les ravages du monde, l’écrivaine nous maintenant la tête bien en dessous de la surface, dans des eaux malsaines, toxiques. Et où l’on se refuserait, en temps normal, de se baigner. Naomi retient bien évidemment l’attention avec son passé chaotique et fracturé, devenue détective spécialisée pour conjurer ses propres fantômes, et usant volontiers de ses poings dévastateurs ailleurs que sur les rings de boxe. Elle est accompagnée de son conjoint Jerome, d’origine kapaluya, et qui a perdu un bras lors d’un conflit armé. Mais ce qui frappe le plus dans ce récit étouffant, c’est le personnage de Celia : gamine de douze ans – bientôt treize, elle vit dans les rues de Portland aux côtés de ses amis Rich et La Défonce, après avoir choisi la marginalité pour échapper aux viols de son beau-père Teddy. Dans la misère de la ville, elle se prostitue, survit plus qu’elle ne vit, gardant en tête la beauté des papillons pour lesquels elle s’est passionnée, avec le secret espoir de pouvoir sauver sa sœur cadette, Alyssa, des griffes vicieuses de son parâtre. Jamais Rene Denfeld ne sombre dans les descriptions sordides, tout est dans l’implicite, le suggéré, ce qui n’empêche nullement ce roman de rester très dur et brut au point qu’il ne saurait être conseillé aux âmes sensibles.

    Un opus sombre et déchirant, saturé d’émotions contradictoires, où le feu et le glacé se côtoient à merveille. Son style magnifique et sa concision servent à la perfection son propos, préservant quelques passages emplis d’espoir et de rédemption au beau milieu de ce marécage malsain. On n’est définitivement pas près d’oublier cette Fille aux papillons et les autres insectes nuisibles qui peuplent cet ouvrage remarquable.

    15/12/2020 à 06:41 5

  • Fortress of Apocalypse tome 1

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    6/10 Maeda Yoshiaki échoue à une maison de correction, l’Académie Shouran, avec 122 autres codétenus. Son crime ? Avoir tué un policier. Sauf qu’il n’en garde aucun souvenir. Dans le même temps, des cas de cannibalismes se multiplient en ville, et notre jeune prisonnier commence à se douter que quelque chose ne tourne pas rond quand apparaissent de très nombreux corbeaux dont l’un d’entre eux lâche… une oreille humaine. Un rythme effréné jusqu’aux planches finales (avec cette évasion et cette ignoble pyramide « humaine »), pas mal de sang, d’action et de scène d’anthropophagie (normal, hein…), pour ce qui est de la forme, mais le fond est assez décevant : des clichés pour décrire l’univers carcéral, des personnages pas bien profonds (mais peut-être est-ce dû au fait qu’il ne s’agit que du premier tome), et rien de vraiment nouveau sous le soleil du monde des zombies.

    14/12/2020 à 17:49 1

  • Firefly tome 1

    Koike Nokuto

    8/10 Juillet 2016. Yue, son demi-frère Yukito et leur père Masashi se rendent à Hirasaka, le village de naissance de Masashi, à l’occasion du décès de leur grand-mère. Ils retrouvent sur place leurs oncles, neveux et cousins, soit les sept membres de la famille Tamadura. On apprend alors que la vieille dame avait gagné une sacrée somme à la loterie, et le cadavre de la défunte disparaît sous les yeux de Yue, comme s’il était encore en vie. Et ce n’est que le début des mauvais présages alors qu’une étrange brime apparaît autour de la maison. Parhélie, nuées de mouches, végétation acéré, chiens devenus hostiles… Une délicieuse ambiance anxiogène où les premiers sentiments de malaise (l’eau, l’électricité et le téléphone coupés) laissent place à des phénomènes inexpliqués très inquiétants. Un esthétique qui mêle habilement traits typiquement mangas et graphismes plus occidentaux, une histoire classique mais très bien bâtie et prenante, pour un premier opus efficace qui m’a happé de la première à la dernière planche. Je vais tâcher de mettre la main sur les opus suivants.

    12/12/2020 à 18:14 1

  • La Menace Andromède

    Michael Crichton, Daniel H. Wilson

    8/10 Les mots manquent pour décrire ce qui vient d’être découvert dans la jungle amazonienne : une immense construction, qui semble en outre être en train de grandir. Une expédition se rend sur place alors que l’on se souvient encore de ce qui s’est passé, une cinquantaine d’années plus tôt, en Arizona, où la substance dite « Andromède » avait failli exterminer la population terrienne. Mais cette fois-ci, il se pourrait que la menace soit encore plus grave, d’autant que certains individus comptent bien l’exploiter…

    Après La Variété Andromède publiée en 1969 par Michael Crichton, Daniel H. Wilson signe une suite à ce techno-thriller, rendant hommage par la même occasion au génialissime auteur, entre autres, de L’Homme terminal, Un Train d’or pour la Crimée, ou Jurassic Park. Avec un style simple et efficace qui n’empêche nullement de beaux passages littéraires, l’écrivain nous plonge dans son univers, marqué par de nombreuses – et maîtrisées – références et connaissances à l’aérospatiale, la physique, les drones, et les sciences en général. L’expédition, constituée de divers spécialistes parmi lesquels figure James Stone, le propre fils de Jeremy Stone, le scientifique qui s’était illustré dans La Variété Andromède : un moyen intelligent et hautement symbolique pour Daniel H. Wilson de construire une passerelle avec l’œuvre de Michael Crichton, mais qui n’a strictement rien de stérile, puisqu’un élément habile interviendra dans les ultimes chapitres du roman. Approche de la construction, tribu sanguinaire, phénomènes inexpliqués, tractations scientifiques et militaires autour de cette découverte monumentale, sans compter de multiples rebondissements ultérieurs ayant trait, notamment, à l’électricité, à la constitution de cette molécule extraterrestre, aux ascenseurs spatiaux ou à la station orbitale : un très large panel d’événements qui maintiennent le suspense jusqu’à la dernière page qui ouvre, qui sait, la voie à un troisième livre dédié à cette terrible particule.

    Daniel H. Wilson signe un techno-thriller d’une très grande tenue, efficace, imaginatif et très distractif, tout en demeurant érudit. On pourra longtemps se souvenir du rôle de Sophie Kline, atteinte de la maladie de Charcot, des dégâts provoqués par Andromède, ou encore de l’épilogue dont on ne peut que souhaiter qu’il permette de déboucher sur un nouvel opus.

    10/12/2020 à 07:03 4