Les Quatre coins de la nuit

(Four Corners of Night)

5 votes

  • 7/10 Un bon roman mais qui ne me laissera néanmoins pas un souvenir impérissable.
    Malgré le thème éculé, l'auteur parvient tout de même à surprendre mais j'ai eu bien du mal à faire avancer ma lecture qui n'était pas désagréable, mais pas passionnante non plus.

    06/10/2022 à 23:00 ericdesh (976 votes, 7.4/10 de moyenne) 2

  • 9/10 Coéquipiers, les policiers Bank Arbaugh et Mack Steiner reçoivent un appel : une gamine de douze ans, Tamara Shipley, a disparu. Un simple fait divers, une affaire de plus dont il faut s’occuper. Sauf que cette histoire fait douloureusement écho à une autre : Jamie, la fille que Bank a adoptée alors qu’elle n’était encore qu’un bébé, a également disparu sept années auparavant. Commence alors le douloureux – et si noir – récit d’une amitié sans pareille autant que d’une tragédie.

    En 1998, Craig Holden nous offrait, comme on fait don d’un présent d’une extrême valeur, ce roman d’une rare noirceur. Rédigé à la première personne et nous proposant le point de vue de Mack Steiner, on plonge graduellement dans un récit lourd, poisseux, remarquablement écrit, et dont on sent que les plaies de cette nouvelle éclipse d’un enfant vont déchirer des cicatrices encore plus anciennes. Deux personnalités se manifestent clairement : Mack et Bank, mais c’est clairement ce dernier qui sidère par sa complexité et sa profondeur. Si tous les deux se sont connus enfants et ne se sont guère quittés depuis, ce colosse se hisse au premier plan de l’intrigue. Orphelin, physiquement impressionnant, gouailleur, policier de terrain sillonnant le bitume et raflant des filets saturés de suspects, c’est également un homme de cœur, capable d’une incroyable empathie avec les familles des victimes qui se confient à lui comme elles le feraient avec un proche voire un homme d’église. Craig Holden a construit une intrigue d’une exceptionnelle densité, forte et sombre, prenant le temps de décrire les passés de ses protagonistes, leur donnant de la chair, des sentiments, et une âme. Dialogues au cordeau, psychologies ardentes, tous ces êtres d’encre palpitent en profondeur. C’est aussi une puissante narration de cette ville – anonyme – de l’Ohio, de la nuit ainsi que de la faune qui la peuple, et des services de police ici décrits qui passent par des changements et refontes multiples – parfois absurdes. Et il y a cette révélation, gluante, asphyxiante, nuisible, l’ultime gorgée de poison après tant de ténèbres. Impossible d’en dire plus sans rien divulguer, mais ce rebondissement, assorti de quelques autres épisodes d’une humanité singulière, achèvent ce roman noir autant qu’ils le portent assurément parmi les meilleurs du genre. On n’oubliera pas de sitôt l’épisode où Bank, au péril de sa vie, pénètre dans un véhicule en feu pour en sauver le conducteur, un petit malfrat, ni ce dénouement de l’histoire qui nous hantera encore longtemps.

    Avec ces Quatre Coins de la nuit, Craig Holden nous a ouvert l’une des fenêtres les plus palpitantes et mémorables sur l’obscurité de l’âme humaine autant que sur ses contradictions primitives. Quelque part entre James Ellroy et Dennis Lehane, une œuvre d’une incroyable force de percussion.

    29/03/2022 à 06:32 El Marco (3431 votes, 7.2/10 de moyenne) 5

  • 9/10 De ce qui paraît être, au tout début, un polar assez classique avec enlévement d'enfant et duo de flics plus ou moins meurtris qui vont se lancer dans l'enquête à corps perdu, Craig Holden parvient à finalement proposer un roman original et étonne le lecteur jusqu'à la fin quant à la mise en place de l'intrigue. Les flash-back sont nombreux, en grande partie un chapitre sur deux, qui plonge dans le passé des deux héros, Bank Arbaugh et Mack Steiner, depuis leur enfance jusqu'à leur rencontre et leur amitié qui les liera face aux coups du sort, alors même qu'ils sont très différents l'un de l'autre. Une trame très subtile et des personnages attachants font de ce roman policier un petit bijou.

    25/11/2015 à 08:21 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 5

  • 6/10 Grosse déception que la fin de ce roman. J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers mais on sent un changement de ton vers la fin. C'est vrai que pour l'ambiance on est très proche d'un Lehane. C'est noir, c'est propre, c'est très réaliste. Mais je n'ai pas du tout accroché à la première fin.

    30/07/2009 à 11:47 terramater (305 votes, 6.6/10 de moyenne)

  • 8/10 On tient avec Craig Holden un grand écrivain, de la trempe d' un Dennis Lehane, et ce roman est dans la lignée de "Mystic River". A la fois drame saisissant et polar psychologique qui vous prend à la gorge,c' est un très grand roman noir, glaçant, et d' autant plus poignant qu' il est traité avec une rare subtilité et que ses personnages, profonds et complexes, sont terriblement humains.

    01/12/2007 à 20:48 Norbert (308 votes, 6.9/10 de moyenne) 2