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Soir de rage
7/10 Lu à sa sortie, j'avais perdu de vue que ce livre pouvait figurer dans la base, merci le Juge ;)
J'en garde l'agréable souvenir d'un bon roman à destination des ados, avec une plume intéressante et pleine de tact, où la fougue du jeune héros, dérapant vers des envies incendiées, va venir se confronter à la réalité de ses sentiments à l'égard de son père à l'occasion d'un spectacle de magie. Oui, vraiment, un chouette souvenir de lecture qui touchera autant qu'il fera réfléchir le lectorat auquel il s'adresse.25/06/2023 à 17:59 2
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L'Epaule du maître
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormile
8/10 Takeo intervient pour sauver des voyageurs de quatre gredins, et même à un contre quatre, notre héros l’emporte facilement. Mais quand l’une des personnes sauvées (Yugoro) invite Takeo dans son village, comme on pouvait s’en douter, ça n’est pas pour passer un moment de décontraction. Un énigmatique tueur masqué, un marais empoisonné, un campement d’Aïnous qui sont vus comme d’évidents coupables… Pas mal d’action et de suspense avec cette BD, inachevée, qui se poursuit dans le tome suivant.
25/06/2023 à 08:27 1
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Monkey Peak tome 4
Akihiro Kumeta, Koji Shinasaka
6/10 La créature est réapparue, cette fois-ci sur une corniche, bloquant le passage à quelques-uns des survivants. Pas mal de planches de pur suspense dès cette entame, entre combat contre le monstre et tentative de survie sur cette falaise escarpée : on est encore une fois dans quelque chose d’attendu et d’assez classique, mais l’ensemble passe bien. Pendant ce temps-là, la tension augmente encore d’un cran dans le refuge, alors que deux prédateurs viennent d’entrer dans le chalet. Pas le moindre temps mort dans ce quatrième opus où les singes meurtriers font de sacrés dégâts dans les rangs des montagnards.
22/06/2023 à 18:45 2
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L'Alpha
6/10 Notre quatuor de survivants est salement fatigué (« Ça fait six jours qu’on mange quasiment rien et on est tous à cran ») et ils ont affaire à une bande de monstres dans un ancien tunnel. Une BD qui joue plutôt habilement la partition classique des zombies, du monde postapocalyptique et des ados en mode survie mais sans pour autant offrir quoi que ce soit de très original (cf. la réplique presque parodique de l’un des protagonistes : « Tss ! La Fuite par les égouts… Cimer le cliché, hein ! »), sinon une esthétique réussie et son lot recommandable d’action. Un épilogue marquant avec la mort (soyons francs : le terme de « déchirure » serait plus approprié) d’un personnage important. Globalement, plutôt pas mal mais sans ces aspérités majeures que j’apprécie et qui me permettent de me souvenir plus longtemps d’une œuvre grâce à ces spécificités, ces originalités.
19/06/2023 à 19:10 2
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Vinland Saga tome 7
7/10 L’alliance récemment conclue semble stable, et c’est désormais de conserve que les principaux protagonistes de la série œuvrent afin de conquérir le territoire, tandis que le prince Canute à leur tête rêve d’une terre utopique, pleine de paix et de piété. Mais l’entrevue avec le Roi des Danois dans une église prétendument vide et qui devait tourner au guet-apens, se commue en une habile joute verbale où s’exhibe une belle lutte de pouvoir. Thorfinn veut enfin affronter Askeladd, mais Bjorn s’immisce avant lui pour se confronter au terrible combattant. Askeladd en profite pour raconter un pan important de son enfance, à savoir comment il a tué son propre père. Dans la droite ligne des précédents opus, avec un peu moins de violences et de bastons. Un final à plusieurs tiroirs, avec un piège, des retrouvailles, un sosie, bref, pas de quoi s’ennuyer.
18/06/2023 à 19:36 3
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Paris, mon amour
6/10 Eté 1944. Même si les combats demeurent violents, la victoire semble se dessiner dans ce dernier tome de la saga. Un commando français essuie de lourdes pertes lors d’une intervention, et le sergent-chef Ferdinand Meunier est le seul rescapé. On lui confie alors une mission : « neutraliser une bombe de la désintégration », comprenez une arme nucléaire, avec d’autres soldats. Mais il y découvrira d’abord l’horreur des camps de concentration. Un scénario assez foutraque, qui mêle plusieurs histoires et ne s’est pas montré crédible à mes yeux (notamment l’assaut du camp), mais qui se rattrape amplement par la suite, avec un événement historique (ça reste une uchronie, bien évidemment) inattendu ainsi que la logique de Ferdinand Meunier à propos du sacrifice, qui pose de légitimes questions et s’avère d’une rare humanité. Cependant, le fait que cette BD boucle la série me laisse un peu sur ma faim, parce que je m’attendais à quelque chose de plus marquant à ce niveau-là.
18/06/2023 à 19:35 1
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... et tu pris le nom de Caïn
6/10 Sam Lawry a échappé à l’incendie mais sa femme et le fils qu’elle a eue avec le frère de Sam ont été assassinés. Je trouve que la série s’est un peu perdue en quittant le Vietnam et en rejoignant les rives de chez l’Oncle Sam avec cette histoire de complot politique, avec un peu trop de bavardages et d’élément déjà lus ou vus ailleurs. Néanmoins, cette série continue à se laisser lire, et j’ai bien apprécié ce clin d’œil appuyé au film « Taxi Driver ».
18/06/2023 à 17:52 1
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Quand sonne la tempête 1
9/10 Shohei Sakai est traqué ses poursuivants peuvent géolocaliser son portable. Et pour cause : il a été greffé dans le bas de son ventre. Flashback : deux semaines auparavant, il a mis les doigts dans un engrenage criminel en acceptant de faire disparaître le cadavre d’une jeune femme pour le compte du redoutable Kimtak. Sauf que le père de la victime, médecin, finit par retrouver le portable lâché par maladresse par Shohei lorsqu’il a fait basculer le corps de sa fille par-dessus la rambarde. Pour se venger, il va lui greffer le téléphone dans le bide et le soumettre à un chantage terrible : l’obliger à tuer quelqu’un pour qu’il soit condamné à mort. Un pitch original et alléchant, servi par un graphisme simple, épuré, mais très réussi. Beaucoup de suspense, aucun temps mort, et un scénario très intéressant qui aurait pu donner lieu à un film de haute volée, sans oublier une psychologie joliment étudiée. Déjà hâte de me lancer dans le tome suivant !
18/06/2023 à 17:50 1
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L'Attaque des titans tome 1
7/10 Je n’étais pas trop chaud pour me lancer dans cette série, mais sur les conseils de gamille67, j’ai tenté le coup. J’ai apprécié l’ambiance, avec le jeune Eren et ses semblables protégés des monstres par les murs de cinquante mètres de haut qui ceignent leur cité, « comme des oiseaux en cage ». Une intéressante et originale variation sur le thème des monstres et autres zombies. Un premier opus entraînant et dynamique : je vais sûrement continuer cette série.
15/06/2023 à 18:42 3
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Monkey Peak tome 3
Akihiro Kumeta, Koji Shinasaka
6/10 La créature simiesque réapparaît devant le refuge qui abrite les survivants, et ces derniers ont méchamment les foies, déterminés à lutter autant qu’à châtier les hypothétiques complices du monstre. Un chouette combat entre la bête et Sacchi. Un épisode très correct où la paranoïa, la lutte pour la survie et le suspense figurent à parts égales. On reste certes dans le basique du genre – avec quelques éléments attendus voire téléphonés – mais l’ensemble se lit plutôt agréablement, avec une nouvelle apparition du prédateur en fin d’ouvrage.
14/06/2023 à 18:51 2
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La Tombe de Salomon
Mathieu Gabella, Paolo Martinello
8/10 Le côté magique et fantasmagorique n’a fait que s’amplifier d’un tome à l’autre, et celui-ci atteint vraiment une sorte de paroxysme en la matière dans ce triptyque. Comme je l’ai précédemment dit, le point fort, c’est le graphisme, et c’est ici de la pure magie : avec une esthétique comme celle-ci, on pourrait (essayer de) m’expliquer la physique quantique avec des dessins que j’en aurais encore la bave aux lèvres tout en restant parfaitement concentré. Je ne suis pourtant vraiment pas fan de ce type d’histoire, mais là, du premier à ce dernier tome, j’ai été littéralement happé. Chapeau au scénariste mais surtout au dessinateur !
13/06/2023 à 18:57 1
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La Cité aux mille colonnes
Mathieu Gabella, Paolo Martinello
8/10 Revoilà notre djinn tueur avec des premières planches cauchemardesques et fantasmagoriques très réussies. Une esthétique toujours aussi délicieuse voire ensorcelante, et même si l’intrigue n’est foncièrement pas transcendante, rien que le graphisme vaut le détour (Paolo Martinello a vraiment tapé très fort !). Un pur bijou artistique à défaut d’être scénaristiquement mémorable.
12/06/2023 à 19:36 2
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L'Etalon noir
5/10 Tounga et son ami blondin assistent à une scène qui les révoltent : des chasseurs de la tribu des Orhkas alarment un troupeau de chevaux jusqu’à les faire tomber du haut d’une falaise. Ils réprouvent cette technique de chasse mais notent qu’un étalon noir a échappé au massacre. Une suite plus classique, émaillée d’éléments plus convenus (séquestration, épreuves physiques, cavale, etc.). Néanmoins, la présence de ce cheval noir retiendra l’attention malgré quelques dérapages (comme cette scène de rodéo, risible). Du divertissement qui ne voltige pas bien haut.
07/06/2023 à 18:11 2
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L'Assassin et la lampe
Mathieu Gabella, Paolo Martinello
7/10 Des hommes sauvent un enfant de sables mouvants et fuient les armées de Saladin en passant dans un vortex qui les emmène à Alamut : ces hommes sont d’authentiques « assassins ». Vingt ans plus tard, l’enfant devenu « le Kabyle » a intégré le clan de ses bienfaiteurs. Mais au lieu de mourir lors d’une intervention, il a ressuscité sous la forme d’un djinn et va devoir en échange accomplir trois missions dont voici la première.
Une esthétique léchée pour cet univers quelque part entre Aladin, Assassin’s Creed et une version énervée des Contes des mille-et-une nuits, des références clairement assumées à travers pas mal de clins d’œil visuels et scénaristiques. Rien de vraiment original, donc, mais ce cocktail est plaisant, entre combats contre des monstres, magie et bastons sur des tapis volants. Je serai au rendez-vous des deux autres tomes de ce triptyque.05/06/2023 à 18:44 3
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Bakuon Rettô tome 1
7/10 Tokyo, 1980. Takashi Kaze et sa famille ont déménagé pour couper l’adolescent des mauvaises fréquentations qui étaient avant les siennes. « J’ai changé d’école et je suis toujours aussi médiocre ». Mais comme le veut la formule, un clou chasse l’autre, et ses nouveaux amis lui ouvrent les yeux sur ce qui va devenir sa nouvelle obsession : le monde des motos de course et des grands rassemblements et autres rodéos urbains.
Un design très léché et réussi, et une immersion totale dans l’univers des bōsōzoku (les clans japonais de motards, avec de nombreuses entorses à la loi au passage). On s’intéresse très vite au sort de Takashi et, même si je suis assez étanche au monde des deux-roues, je me suis facilement laissé prendre à la fois par l’histoire et le séduisant graphisme. Parfois quelques longueurs superflues, mais je pense que je continuerai cette série si l’occasion m’en est offerte.04/06/2023 à 17:50 2
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Akumetsu tome 14
6/10 J’ai un peu perdu le fil de l’intrigue (j’avais lu le précédent tome il y a déjà pas mal de temps), mais je retrouve au moins de l’action, le héros s’en prenant toujours aux malfaisants du pays (ici, ça commence avec des salopiauds qui ont fait des essais sur des femmes enceintes). De la baston et un ton énergique et débridé pour un propos facile mais tout aussi facilement prenant et divertissant.
04/06/2023 à 17:48 2
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Alice in Murderland tome 2
5/10 Stella Kuonji est toujours bloquée dans cet univers parallèle, curieuse relecture d’ « Alice au pays des merveilles » où rôdent des êtres malveillants et on l’on se dispute avec des armes automatiques. L’étrange le dispute au cauchemardesque et à l’onirisme contrefait. Le concept est sympa, le graphisme typiquement manga l’est tout autant, mais j’ai toujours un peu de mal à rentrer dans cette série, tout simplement parce que c’est moyennement ma came et que je cherche son réel intérêt, mis à part de passer du temps au gré d’une lecture purement distractive. Comme si tout ceci était purement vain et pleinement assumé et que l’auteur n’avait pas cherché plus loin. Je pense que je vais en rester là.
04/06/2023 à 17:47 2
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Crueler Than Dead tome 1
Tsukasa Saimura, Kozo Takahashi
7/10 Une jeune femme se réveille dans un bâtiment aux côtés d’un garçon et elle apprend la réalité : une terrible épidémie s’est emparée du monde un an auparavant, et elle ainsi que le gamin ont survécu à la transformation en zombies grâce à un vaccin. Elle se souvient alors qu’elle s’appelle Maki Akagi, qu’elle sait se défendre et que ça tombe bien, parce qu’en réalité, elle va devoir survivre en emmenant avec elle Shota, le gosse.
Un manga horrifique typique du genre zombie, très violent et dynamique, avec un graphisme impeccable, force créatures, luttes contre des survivants humains revenus à l’état de vermines, accès de fureur mais aussi quelques sentiments habilement amenés. Âmes sensibles s’abstenir, mais pour celles et ceux qui souhaitent du bourrin bien mené, c’est juste parfaitement calibré, avec une ultime répartie qui explique le titre de la série.03/06/2023 à 18:28 2
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Rattrape-le !
9/10 « Mon fiancé a disparu » : c’est ainsi que Lily Stevens, dix-huit ans, signale à la police locale que son compagnon, Peter Cutchin, également le futur père du bébé qu’elle porte, n’a pas donné signe de vie depuis plus d’une semaine. Dans ce village de l’Arkansas, le fait qu’elle soit la fille du pasteur de la congrégation pentecôtiste ne vient pas arranger les choses, et tout le monde s’imagine que le jeune homme a tout simplement taillé la route avec une autre femme plutôt que de conduire sa promise à l’autel du mariage. Tout le monde, sauf Lily. Et elle est encore loin d’imaginer ce vers quoi elle avance à grands pas.
Jake Hinkson nous a déjà régalés avec des ouvrages comme L’Enfer de Church Street, Sans lendemain ou Au Nom du bien, alors c’est un doux euphémisme que de dire que l’on attendait ce livre avec beaucoup d’espérances. Et c’est également un euphémisme que de dire que ce roman est vraiment très bon. L’auteur est hanté par deux obsessions, la religion et le crime, et ce roman noir illustre parfaitement cette hantise. On y retrouve une bourgade de l’Arkansas, scellée autour d’un temple et de son pasteur, le père de Lily, et tous les petits vices typiques de l’Amérique profonde et des microcosmes sclérosés : les petits secrets, la peur du qu’en-dira-t-on, mais aussi les hypocrisies. Il faut dire que ce que nous montre Jake Hinkson n’est guère reluisant : des adultes à qui l’on a caché les adultères dont ils sont le fruit, de mesquines convoitises, une religion érigée au rang de ciment sociétal mais bafouée à la moindre occasion, etc. Ici, Lily Stevens constitue un personnage remarquable : jeune et enceinte, elle va devoir se battre afin de comprendre ce qui est arrivé à Peter. Ce combat, solitaire si elle n’avait pas été aidée dans cette lutte par Allan, un colosse homosexuel veillant sur son père grabataire, va également lui permettre d’ouvrir les yeux sur son propre assujettissement : en se frottant à des êtres malsains et criminels (Chance et Eli), elle va prendre conscience de son isolement, des mensonges qui blessent Conway, de certains mensonges de la religion mais aussi de sa propre condition de femme. Et ça n’est qu’au terme de cette quête, où elle côtoiera des trafiquants de drogue, des proxénètes, des experts en décapitation et des proches qui, par leur duplicité, sont tout aussi criminels, qu’elle recouvrera sa liberté et son indépendance.
Un ouvrage de Jake Hinkson au moins aussi efficace et réussi que les précédents, tirant à boulet rouge sur les artifices et les sournoiseries d’une société confite dans ses certitudes mais où le pus continue de se développer sous le vernis des apparences et de la bien-pensance. Un régal de noirceur.01/06/2023 à 06:52 8
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La Peine du bourreau
8/10 Thompson, gouverneur du Texas, a trente-quatre ans et il hésite : doit-il gracier le détenu Ed 0451 ? Il ne reste à ce condamné à mort que quatre heures avant l’injection léthale. Pour affiner son opinion, il fait appel à McCoy, bourreau de l’Etat, afin d’obtenir son expertise. Le compte à rebours est lancé, mais Thompson ignore que cette nuit sera moralement l’une des plus pénibles de son existence.
Estelle Tharreau nous a déjà régalés avec des ouvrages remarqués comme De la terre dans la bouche, Mon Ombre assassine, Les Eaux noires ou encore Il était une fois la guerre. Ce livre panache le roman noir et le thriller, sans oublier une magnifique étude psychologique. Voilà donc le gouverneur Thompson en proie au doute : que doit-il décider d’Ed 0451 ? Celui-ci a commis cinq meurtres et à l’extérieur de la prison, les défenseurs de la peine capitale comme ses pourfendeurs s’agitent et sont prêts à s’affronter. McCoy détient une partie de la vérité : si Ed est un assassin multirécidiviste ayant accepté de mourir, il n’est pas le tueur psychopathe que l’on pense. Ses victimes ? Un juge sans cœur ayant condamné à mort tant d’individus sans que cela ne lui pose le moindre problème déontologique, un avocat sans scrupule, une femme ayant épousé une brute psychopathe afin de faire parler d’elle, etc. Parallèlement, McCoy se livre : il a côtoyé des monstres qui méritaient amplement leur sort autant que des malheureux broyés par la machine judiciaire, sans véritable différenciation, avec le sentiment du devoir accompli mais avec une éthique qui a fini par s’effriter avant de tomber en morceau. On pouvait craindre un énième livre sur la peine de mort – le sujet demeure passionné et passionnant –, n’apportant aucun regard critique ni originalité dans ce débat, mais ça serait mal connaître Estelle Tharreau. Le propos est remarquable d’intelligence, d’objectivité, d’humanité et de rigueur. Les divers exemples, probablement inspirés de faits réels, autant que les multiples détails et autres éléments documentaires constellant son histoire ont permis à l’auteure de produire un brillant réquisitoire contre ce châtiment extrême sans jamais tomber dans les poncifs du genre. De nombreux passages resteront longtemps en mémoire, intelligemment mis en scène et interprétés avec tact et miséricorde, ainsi que le portrait d’Ed, ayant décidé de prendre les armes pour abattre de son Remington 870 les créatures prétendument vertueuses mais en réalité bien plus nuisibles que celles qu’elles combattaient. Et il y a ce final, habile et au moins aussi ingénieux que le reste du roman.
Un ouvrage court et mémorable, jalonné de personnages en proie à l’incertitude, transmettant leurs légitimes perplexités et scrupules aux lecteurs. Estelle Tharreau nous offre ainsi le magnifique instantané d’une société malmenée par ses contradictions. C’est à la fois palpitant et corrosif.31/05/2023 à 06:46 4