El Marco Modérateur

3708 votes

  • Le Club des cinq et le Secret du vieux puits

    Enid Blyton

    6/10 Un petit roman très simple destiné à la jeunesse, à l'écriture congrue et bien adaptée au lectorat visé, et qui contient suffisamment de rebondissements gentillets pour tenir en haleine. L'ensemble a un peu vieilli et ne présente guère de frissons ni de réelle fièvre - seulement un petit opus humble mais sans grand éclat pour faire passer quelques agréables instants de lecture à nos jeunes.

    17/07/2024 à 08:24 1

  • Le Chef de Nobunaga tome 2

    Takuro Kajikawa, Nishimura Mitsuru

    7/10 … où l’on retrouve notre cuisinier, Ken, ayant effectué un voyage temporel jusqu’à l’époque Sengoku, au XVIe siècle, exploitant à plein ses connaissances gastronomiques pour proposer à ses nouveaux contemporains des plats qu’ils ne peuvent pas encore connaître. Les mets jouent même un rôle diplomatique prépondérant dès l’entame de ce deuxième tome. L’effet de surprise s’est peut-être en partie estompé, mais je demeure admirateur de l’idée, de l’esthétique et de l’originalité globale de cette série.

    17/07/2024 à 07:41 2

  • Toxique

    Niko Tackian

    7/10 Fontenay-sous-Bois. Clémence Seydoux, directrice d’une école maternelle, est découverte assassinée, étranglée. Pour le commandant Tomar Khan et son équipe, c’est un cas d’école, ils pensent que tout sera vite bouclé : « Dans vingt-quatre heures, l’affaire est pliée, c’est statistique ! ». Sauf que Tomar comprend que ça ne sera pas le cas, et la mort de leur principal suspect, happé par une rame de métro, tend vite à le démontrer.
    Le premier ouvrage de la série consacrée à Tomar Khan, et j’ai passé un bon moment de lecture. Une écriture simple et on ne peut guère plus accessible, un décor qui est planté pour présenter ce limier (le coup du violeur en série auquel il s’en prend de manière officieuse, le retour de celui qui se présente comme son père, son frère Goran qui s’est tourné vers la religion, ses amours avec Rhonda, sa mère et les origines kurdes de sa famille, etc.). Ici, rien de très original ni de mémorable, mais ça permet au moins de mieux cerner le personnage. Dans le même temps, voilà un roman court (environ 300 pages), sans véritable frisson ni coups de tension, mais plaisant, où l’on découvre aussi ses collaborateurs dont Berthier qui n’a pas peur des coups de force illégaux mais au moins en partie légitimes. L’intrigue est cependant un poil plus réussie que ces éléments, avec la découverte d’une sociopathe/psychopathe efficace et inquiétante, au portrait saisissant et plutôt originale, à la fin presque poignante. Bref, à mes yeux, rien de véritablement révolutionnaire tant au niveau des protagonistes, de l’histoire ou de l’écriture, mais un livre réussi néanmoins.

    15/07/2024 à 22:03 1

  • Les Anges noirs

    Christian Lanza

    5/10 22 juin 1997 : le juge Dreyer, sa femme et leur fille sont massacrés, et seul Vincent, alors âgé de douze ans, survit au carnage. Il va alors nourrir une puissante envie de vengeance envers ce commando sans connaître les mobiles du massacre. Devenu policier, Vincent va découvrir, dans le meuble qu’utilisait son père, un document qui va le mettre sur la piste de sordides personnages.

    Ce premier ouvrage de la trilogie consacrée aux Anges noirs est signé Christian Lanza. D’entrée de jeu, le lecteur est mis dans l’ambiance avec l’inimaginable tuerie et la lente genèse de Vincent Dreyer qui va se voir en justicier implacable. Travaillant conjointement avec son collègue et ami Gilles, il va suivre les traces sanglantes laissées par d’ignobles individus, faisant beaucoup voyager ce héros saturé de colère. Le scénario est somme toute classique et le déroulé l’est également : si Christian Lanza maîtrise son histoire ainsi que les rouages de celle-ci, il faut néanmoins relever de nombreux écueils. Le style est parfois fragile, avec des formules éculées et des dialogues qui sonnent faux, et de multiples ellipses viennent dégrader la crédibilité de l’ouvrage. Parallèlement, malgré une solide documentation venant étayer son récit, l’auteur surprend avec son héros, pourtant policier, qui demande ce que sont les diatomées ou interroge un collègue pour savoir si la pédopornographie peut également concerner de très jeunes enfants. Le final réserve un beau rebondissement quant à l’identité du donneur d’ordre, mais le lecteur aura dû en passer par des poncifs trop nombreux, depuis l’adoption de bébés à d’hypothétiques greffes sauvages en passant par la pédophilie et la secte sataniste.

    Un roman plutôt décevant, accumulant les stéréotypes et dont l’écriture n’est guère réjouissante. Souhaitons que le deuxième tome, Trois petits cailloux noirs, soit davantage réussi et pertinent.

    15/07/2024 à 07:49 2

  • Le Berceau des esprits tome 1

    Kei Sanbe

    4/10 Un manga où de grands adolescents bataillent avec des zombies. Un premier tome assez bourrin et sanglant, mais sans la moindre originalité scénaristique ni esthétique et à la violence inutilement excessive (je ne compte même plus le nombre de membres tranchés). L’ensemble paraît au final assez stérile et vain, et même le cadre de ce paquebot renversé n’offre rien de transcendant.

    14/07/2024 à 18:07 2

  • Le Cavalier du septième jour

    Serge Brussolo

    7/10 200 hectares dédiés à l’élevage de chevaux, dans le sud des Etats-Unis, dans une bourgade appelée Pueblo Quito. Là, règne « Le Maître d’écurie », de son vrai nom Manito Calderon y Barcas. Il s’y murmure, selon une vieille rumeur amérindienne, que des mustangs sauvages viendront balayer les habitants, menés par le Cavalier du Septième Jour. Le hic, c’est que derrière ce paravent d’élevages d’étalons, c’est le domaine du « Consortium », un gang de narcotrafiquants qui se servent de ces animaux comme de mules. La prophétise se réalisera-t-elle ?
    Ici, on est chez Serge Brussolo, et l’on s’en rend compte dès les premières pages, avec cette orgie inventive, ce récit touffu, cette incroyable faconde littéraire. Rien ne peut y être simple, en surface, banal. Les personnages, déjà, donnent le ton. Daryl, jeune beau gosse, qui aurait un don de détection et dont compte se servir une agence américaine. Maggie, ancienne sculptrice de totems, persuadée d’être poursuivie par un esprit pyromane qui a déjà passé sa famille ainsi qu’elle-même à la rôtissoire. Ichika, jeune femme indienne qui joue un rôle trouble. Manito, élevé par un catcheur dévot qui donnait une grande partie de ses revenus sportifs à l’Eglise. Le Prof’, qui crée de faux fœtus et les insère dans les chevaux, et qui sont en réalité de la drogue. Vous en voulez davantage ? Ça tombe bien, il y a du rab. Difficile de résumer la complexité des protagonistes, et surtout leurs interactions et les faux-semblants. Soyons clairs : j’adore Serge Brussolo, et je pense d’ailleurs être le lecteur de Polars Pourpres qui a le plus voté pour ses œuvres, et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin, et avec cet opus, même si je ne boude pas mon plaisir de lecture, je dois reconnaître qu’il y a deux écueils. D’abord, certains rebondissements sont assez capillotractés, et si c’est un peu le sceau de ce type de littérature, là, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur se forçait un peu à en trouver, au point que ça fiche le vertige. Des interrelations complexes, des identités doubles voire triples, qui risquent de perdre quelques lecteurs d’autant que le livre est assez court (à peine 240 pages). Également, un final qui tourne plutôt en roue libre, assez longuet, comme si Serge Brussolo avait du mal à mettre un point final à ce livre.
    Au final, un ouvrage particulièrement distractif, riche et époumonant tant il est mené à cadence rapide, mais, même moi qui suis fan de l’auteur, je trouve qu’il aurait pu, voire, très humblement, dû, resserrer son histoire, la nettoyer d’éléments pas nécessaires, et l’achever de manière plus rapide et nette. Comme quoi, en littérature comme partout ailleurs, « Le mieux est l’ennemi du bien », ou encore « Less is more ».

    14/07/2024 à 08:05 2

  • Le Chasseur et son ombre

    Arnaud Le Gouëfflec, Steven Lejeune

    8/10 Suite et fin de ce diptyque qui commence dans un pavillon de chasse en Prusse orientale. Un parallèle saisissant et méconnu entre Albert, sauveur, et Hermann, pilier du nazisme. L’ultime citation de Maître Eckhart prend une envergure stupéfiante ainsi accolée au récit. Une série courte mais d’une grande justesse, en plus d’explorer un sujet autant que la vie d’un homme injustement ignoré.

    13/07/2024 à 08:12 2

  • L'Ogre et le chevalier

    Arnaud Le Gouëfflec, Steven Lejeune

    7/10 9 mai 1945, Salzburg : un homme vient se constituer prisonnier, et son nom de famille est loin d’être inconnu. Il s’agit d’Albert Göring, le frère du sinistre Reichsmarschall, et l’interrogatoire qui commence quelques jours plus tard permet d’en savoir plus sur cet homme qui n’a strictement rien eu à voir avec son aîné.
    Une BD très intéressante, portant un coup de projecteur salutaire sur un être assez complexe, peu connu des médias comme de la mémoire collective, qui va confier avoir sauvé au moins 34 personnes. Pas spécialement fan de l’esthétique, mais le sujet est vraiment prenant.

    13/07/2024 à 08:12 2

  • Promenade des solitudes

    André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet

    7/10 Anchorage, Alaska : Pharaon est envoyé sur place afin d’enquêter, après infiltration sous une fausse identité, sur des procédés destinés à contrecarrer l’exploitation pétrolifère locale, avec des icebergs se détachant des glaciers et menaçant les navires de transport.
    Un quatrième tome plaisant mais au début moins percutant en raison d’une entame longuette (le flashback n’intervient que plus tard). Climat polaire, esquimaux, présence menaçante des ours, des cartes postales attendues, mais paradoxalement, même si cet opus peut sembler moins tonitruant que les précédents, il est aussi plus « vrai », avec une fin plutôt poignante et une intrigue qui s’articule assez bien avec des considérations écologiques avant-gardistes.

    12/07/2024 à 08:27 2

  • La Mère patrie

    Frédéric Genêt

    6/10 Les dessins sont toujours aussi beaux, mais gamille67 l’a justement remarqué : les bavardages prolifèrent, les longueurs également, et l’action y est à peu près aussi présente que des entrecôtes dans le réfrigérateur d’un végan. Une défenestration pour clore ce tome bien moins sémillant que les précédents, en espérant que le quatrième sera plus dynamique.

    12/07/2024 à 08:25 2

  • L'Île du docteur Moreau volume 2

    Joël Legars, Stéphane Tamaillon

    6/10 Pendrick continue de revenir sur les événements passés sur cette île si inquiétante. Le propos est un peu daté et le graphisme ne m’a pas du tout plu, mais l’ensemble me paraît fidèle à l’œuvre d’H. G. Wells, rendant ainsi un hommage agréable à ce roman. La fin du scientifique est marquante.

    11/07/2024 à 08:02 1

  • L'Île du docteur Moreau volume 1

    Joël Legars, Stéphane Tamaillon

    6/10 Février 1869 : naufragé au beau milieu du Pacifique, Edward Prendick est recueilli par Montgomery, et au vu des individus présents dans le bateau, Prendick comprend vite que l’île où travaille le maître de son sauveur, un dénommé Moreau, présente déjà des aspects inquiétants.
    Une relecture plutôt agréable du classique de H. G. Wells, où l’angoisse naît progressivement, et même si on connaît déjà l’histoire originelle, ça passe tout de même assez bien. Cependant, je ne suis vraiment pas fan des dessins et de leur style.

    11/07/2024 à 08:02 1

  • Le Silence

    Dennis Lehane

    9/10 1974. Dans le quartier irlandais de Boston, les autorités s’apprêtent à mettre en œuvre le procédé du busing, à savoir promouvoir artificiellement la mixité sociale et raciale en envoyant des enfants dans une autre école que la leur à l’aide des transports en commun. Les tensions gagnent la population, et l’on apprend la mort d’un jeune Afro-Américain, Augustus Williamson, visiblement percuté par une rame de métro. Au même moment, Jules, la fille de Mary Pat Fennessy, disparaît dans des circonstances inquiétantes. Pour Mary Pat, c’est le début d’une enquête mouvementée autant que la destruction de ses dernières illusions.

    Dennis Lehane a signé des ouvrages majeurs comme Gone, Baby, Gone, Mystic River ou Shutter Island pour ne citer qu’eux, et on ne pouvait que se réjouir de la parution d’un autre de ses ouvrages. Six ans après Après la chute, voilà notre attente enfin satisfaite, et de la plus belle des manières. Le Silence est un roman noir de toute beauté, ciselé et d’une incroyable force de percussion humaine, avec des personnages travaillés et d’une immense densité. Mary Pat compose ainsi une protagoniste exceptionnelle, féroce quand on s’en prend aux siens, et qui a déjà connu la mort de son fils Noel, revenu hanté de la Guerre du Vietnam et ayant succombé à une overdose. Dans le même temps, l’inspecteur Michael « Bobby » Coyne est un policier très sympathique, vétéran du Vietnam et ayant réussi à se défaire de son addiction à la drogue. Finalement, l’un des protagonistes emblématiques de ce récit, c’est la ville de Boston, et plus particulièrement le quartier de South Boston, surnommé « Southie », avec une forte communauté d’origine irlandaise. Les habitants s’y connaissent tous, les générations des mêmes familles s’y sont succédées, et si certains combats sociétaux les fédèrent, les convulsions au sein de cette microsociété pourraient bien fragiliser cette belle entente. L’auteur emploie une langue délicieuse, avec des portraits émotionnels remarquables et des répliques qui font mouche, et les plus de quatre cents pages du livre passent à toute allure. Quelques portraits au vitriol des hippies et autres bobos surgissent, pour notre plus grand plaisir, au milieu de ce décor si sombre, comme des notes bienvenues de lumière dans cette nuit opaque. L’intrigue policière y est maîtrisée, et l’on retiendra de nombreux passages marquants, comme l’interrogatoire de Rum mené par Coyne et Pritchard, ou encore le final, poignant à souhait.

    Un magnifique roman, à la fois désenchanté et porteur des belles espérances auxquelles le titre original – Small Mercies, à savoir « Petites miséricordes » – fait écho. C’est aussi un éclairage particulier, teinté de nostalgie, sur des valeurs humaines cardinales qui s’éclipsent et un monde qui s’éteint. Un authentique bonheur de littérature.

    10/07/2024 à 07:50 11

  • Jeremiah Johnson chapitre 2

    Fred Duval, Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 « Jeremiah était sur le sentier de la guerre » en continuant de s’en prendre aux Crows qui ont massacré les siens, et sa légende de tueurs d’Indiens se répand dans tout l’Ouest. Il s’allie même avec les Flatheads – la tribu à laquelle appartenait sa défunte épouse – pour les Crows.
    Toujours autant de férocité dans ce deuxième tome où les Amérindiens affrontés ne sont pas plus hostiles ni dangereux que les ours rencontrés. Le graphisme fait de nouveau des merveilles et cette série reste addictive.

    09/07/2024 à 07:43 2

  • Jeremiah Johnson chapitre 1

    Fred Duval, Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 Une première planche pleine de violence où Jeremiah Johnson, ayant perdu sa femme qui a également été scalpée, se venge des bourreaux indiens crows. Le reste de la BD permet de comprendre comment il en est arrivé là.
    Un premier tome esthétiquement remarquable et, même si de nombreux éléments ont déjà été lus ou vus ailleurs, c’est un régal : univers des trappeurs, monde comme époque habilement reconstitués voire ressuscités, et des rencontres marquantes (cf. celle avec la « femme folle »). Un souffle humain et épique indéniable.

    09/07/2024 à 07:39 3

  • Les Yeux

    Slimane-Baptiste Berhoun

    7/10 … ou comment Lucie Klein, étudiante de vingt ans et disciple du professeur Lacan, en vient, en ce début des années 1950, à rejoindre L’Omre, un asile psychiatrique situé quelque part dans le Berry, pour étudier un cas de prosopagnosie et tenter ainsi de résoudre un double meurtre ayant eu lieu bien plus tôt à Paris, rue des Martyrs. Mais sur place, l’attend déjà le cadavre du petit Etienne ainsi qu’une longue série de meurtres, de tragédies, de pratiques inquiétantes et de phénomènes paranormaux. Je ne connaissais pas du tout Slimane-Baptiste Berhoun, et je me suis laissé emporter par son ouvrage. Une écriture dure, un univers glauque et anxiogène, des personnages sacrément denses, parfois complètement fracturés. Lucie, en jeune femme recélant un lourd passé, allergique aux métaphores et en quête d’une forme d’apaisement, est très bien rendue, à l’instar de tous les autres individus : le directeur Vidal, le pharmacien Gaultier, le neurochirurgien Valmont, les deux gardes-chiourmes de l’hôpital, l’enquêteur Durieux, sans compter tous les patients de L’Orme. Beaucoup de passages durs (notamment les lobotomies et autres séances de « rééducation » psychiatrique), et une sacrée charpente scénaristique pour cette intrigue complexe, avec de nombreuses interactions, rebondissements, manipulations et autres coups de théâtre. Une histoire un peu à la Franck Thilliez ou à la Nicolas Beuglet, sanglante, prenante, et très efficace. Un bémol pour moi : le virage fantastique et des longueurs dans le dernier tiers de l’ouvrage qui aurait pu être amputé de quelques dizaines de pages pour en préserver le rythme, et que ce tournant résolument surnaturel ne sert pas vraiment, selon moi. Ce n’est pas que ça arrive comme un cheveu sur la soupe, loin de là, mais ce choix de Slimane-Baptiste Berhoun ne correspondait pas trop à mes attentes ou à l’idée que je me faisais de la suite du livre. Et puis j’ai trouvé que l’écrivain avait tendance à complexifier inutilement les choses, avec des renversements de situation un peu artificiels et une accumulation de noms effrayants (« Les Yeux », « Le Maître des limbes », « La Hure », « La Vague de froid », etc.) parfois stérile. Bref, un bon moment de lecture dans l’ensemble, mais ayant une forte propension à la surcharge scénaristique et événementielle.

    08/07/2024 à 08:14 1

  • Funérailles

    Fabien Nury, Thierry Robin

    9/10 Ça y est, Staline est officiellement mort, et l’absence de leader rend les huiles soviétiques complètement hystériques : les édiles se disputent les postes, Vassili Djougachvili – l’un des enfants du patriarche décédé – est visé par les autorités et on prépare la toilette du mort.
    Un second tome aussi prenant que le précédent : Comité central sclérosé et dépassé par les événements, tiraillements et manipulations, un fils de Staline qui crie à qui veut l’entendre que son père a en fait été assassiné, tentation de purge avec l’aide de l’armée, Beria choisi comme victime expiatoire (c’était une belle pourriture, mais de là à lui faire endosser toutes les responsabilités…). Une grande BD, nécessaire et jubilatoire je dirais même si ça n’était pas la mort d’un sinistre tyran qui y était évoquée.

    07/07/2024 à 22:18 3

  • Agonie

    Fabien Nury, Thierry Robin

    9/10 28 février 1953 : Staline souhaite recevoir l’enregistrement d’un concert qui n’a malheureusement pas été capté. On somme alors les musiciens de rejouer le concert, ce qui va aboutir à une série d’imbroglios, jusqu’à la mort de Staline.
    Une BD « réjouissante » (on parle tout de même de la mort d’un tyran inouï, ce qui n’est pas nécessairement un sujet de rigolade) au gré d’un récit déroutant, ubuesque, ressuscitant la terreur qu’il inspirait à ses proches (ça devait être juste avant la purge sommaire) et soulignant avec férocité le système administratif complètement nécrosé du régime. Des moments farfelus (les tentatives de réanimation, par exemple) qui ont l’intelligence de prendre la grande Histoire de façon cocasse pour mieux mettre en lumière ses horreurs innommables, sa stupidité crasse, sa légende noire. Grandiose.

    07/07/2024 à 08:18 2

  • Comment mourut Dmitri Tcherkov

    H. R. Woestyn

    6/10 Pinson apprend qu’un homme a été victime d’un accident de train au terme duquel il a été à moitié décapité. Le malheureux a dû sortir la tête du train au passage d’un pont, mais notre enquêteur subodore qu’il s’agit en réalité d’un crime. Et il va se mettre sur la piste d’un étrange cycliste…
    Une nouvelle agréable, astucieuse quant au modus operandi employé par le meurtrier ainsi que sur ses motivations liées au comportement monstrueux de la victime. Maintenant, cela dit, les moyens mis en œuvre par le tueur sont peut-être un peu trop capillotractés alors qu’il y avait bien plus simple pour tuer ce salopard… Mais l’ensemble est plutôt bon.

    04/07/2024 à 18:57 2

  • La Nuit, royaume des assassins

    Stephen Desberg, Bernard Vrancken

    5/10 La traque d’une sorcière et des annonces inattendues de la part du légiste pour commencer ce second tome. Le graphisme souligne avec maîtrise le côté anxiogène de l’atmosphère et le dessin s’avère davantage dynamique que dans le précédent opus. Mais à côté de ces indéniables réussites esthétiques, l’histoire ne m’a vraiment pas convaincu : j’ai souvent eu l’impression que ça patinait et qu’au final, ça n’avait fait que tourner en rond sans rien réinventer, distillant pas mal de scènes érotiques histoire de combler les lacunes. Vraiment dommage.

    04/07/2024 à 18:54 2