L'Affaire du Golden State Killer

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  • 8/10 Pas grand chose à ajouter à la critique d'El Marco, si ce n'est que la version audio est de bonne facture.
    Une histoire dont le dénouement n'est pas sans rappeler l'excellentissime ouvrage sur 'L'affaire Elodie Kulik".

    11/07/2024 à 21:44 charlice (378 votes, 7.7/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Tout a commencé au printemps 1974 en Californie. Une série de méfaits impossibles à relier : des intrusions dans des maisons, des cambriolages, des chiens tués, puis des viols et des meurtres, et ce jusqu’en 1986. Un criminel mobile, intelligent, fuyant comme une anguille, ne laissant aucun indice dans son sillage. Les divers enquêteurs se sont cassé les dents sur cette histoire. Ce sont les progrès de la science et une sacrée dose de chance qui permettront de mettre un nom sur ce prédateur : Joseph DeAngelo.

    Après L’Affaire Alice Crimmins, voici le deuxième ouvrage de la collection True crime chez 10-18. William Thorp nous décrit en quelque cent soixante-dix pages les prémices de cette affaire révoltante et marquante, qui a durablement chamboulé les esprits des Américains. Ce qui sidère d’entrée de jeu, c’est l’aspect polymorphe et évolutif du monstre : d’abord simple rôdeur, il se commue ensuite en redoutable violeur et assassin, multipliant les abominations sans jamais se faire pincer. Opérant sur plusieurs territoires connexes, échappant au regard des témoins, devenant de plus en plus effroyable à mesure qu’il commet ses horreurs, il va longtemps rester une énigme pour les policiers. L’auteur s’est beaucoup documenté sur le sujet et a même interviewé des protagonistes comme Richard Shelby, Carl Daly, Ken Clark – tous trois policiers – ainsi que la procureure Anne Marie Schubert. Un véritable trauma pour la société américaine qui a longtemps vécu dans la peur et la paranoïa dès que venait la nuit et sa cohorte de fantômes. Parallèlement, William Thorp nous dépeint un individu cyanosé de démons, saturé de contradictions, à la fois gentil père et grand-père dans les apparences alors qu’il était capable des pires vices. Et son modus operandi autant que sa capacité à opérer sur plusieurs zones lui ont valu divers surnoms, comme l’East Arena Rapist, le Visalia Ransacker, l’Original Night Stalker ou le Golden Gate Killer. Finalement, c’est l’ADN et la généalogie, à partir d’une idée émanant de Michelle MacNamara puis de Ken Clark, qui mettront les enquêteurs sur la piste concrète de Joseph DeAngelo.

    Un ouvrage documentaire très réussi, à la fois précis et circonstancié tout en restant concis et facilement accessible. Ou l’occasion de découvrir une traque criminelle de premier ordre autant qu’un esprit retors et sacrément altéré, version contemporaine du croque-mitaine.

    24/06/2024 à 06:51 El Marco (3419 votes, 7.2/10 de moyenne) 3