El Marco Modérateur

3577 votes

  • Gunslinger Girl tome 1

    Yu Aida

    4/10 Une gamine violée par des brutes au milieu des cadavres de sa famille. « Reconditionnée » et désormais dotée d’un corps artificiel, cette môme va désormais servir une organisation pour des tâches d’exécution de criminels ou de protection. Une resucée de thèmes déjà tellement connus que ce scénario ne présente a priori guère d’intérêt. J’ai trouvé en outre que le graphisme avait méchamment vieilli, et l’alternance de dessins gentillets (avec la face pouponne de la protagoniste, Henrietta) et les moments plus violents voire sanglants (ils sont néanmoins rares) déséquilibrent ce premier tome, hésitant sans cesse entre les genres. Bref, une belle déception autant que l’impression d’une belle inanité. J’essaierai tout de même de suivre un peu cette série pour voir si mon avis reste le même ou évolue.

    27/05/2024 à 19:48 2

  • Black Paradox

    Junji Ito

    7/10 Ils sont quatre : Pitan, Tableau (deux hommes), Marseau, Baratchi (deux femmes), c’est la première fois qu’ils se rencontrent et ils ont décidé de mourir ensemble pour des raisons très différentes. Alors qu’ils s’apprêtent à s’intoxiquer à mort avec les gaz d’échappement de leur véhicule, les événements basculent dans le surnaturel : dédoublement, doppelgänger, mystérieuse boule recrachée par l’un d’entre eux, découverte d’un élément terrifiant dans le pylore de ce dernier, âmes furieuses, vies antérieures, brûlures inexpliquées, etc. Encore une fois, avec Junji Ito, on sombre rapidement dans le paranormal mais aussi dans une forme d’univers parallèle, presque décalé, qui surprendra voire décevra les plus cartésiens des lecteurs. Maintenant, si on veut tenter un manga solide, atypique et profondément fantasmagorique, frôlant l’horreur sans jamais vraiment y pénétrer, ça peut être un chouette détour, hors des chemins de traverse.

    26/05/2024 à 19:43 2

  • L'Incarnation de Seth

    André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet

    6/10 Sir Liewellyn, passionné par l’Egypte ancienne, est en panique à la suite d’un coup de téléphone très particulier, et Pharaon lui vient en aide, sans savoir que la menace est sacrément proche.
    Combat contre de soi-disant momies, tentative de strangulation avec une bandelette (oui, oui…), mystères et bastons dans les pyramides, rituels sanglants… On est encore une fois dans le classique mais ça reste divertissant, à mi-chemin entre le côté fun assumé et la quasi-parodie du genre. J’ai découvert le prétendu pouvoir abrasif des pyramides sur les rasoirs : c’est informatif mais vraiment du grand n’importe quoi 😉

    26/05/2024 à 19:41 1

  • De Sable et de feu

    Alessio Cammardella, Thierry Lamy

    7/10 Une évocation pleine de bruit et de fureur de la bataille d’El Alamein qui a vécu la victoire des Alliés notamment face aux chars de Rommel. Esthétiquement, c’est réussi. Historiquement, de ce que j’en connais et de ce que j’ai pu en lire, c’est solide. Le sort du soldat Campbell qui s’oppose à son supérieur Fryer apporte une touche bienvenue à ce récit classique mais efficace.

    26/05/2024 à 19:40 1

  • L'Arcane

    Augustin Popescu, France Richemond

    6/10 Berlin, novembre 1700 : le cas d’une enfant que l’on pense victime de phtisie alors qu’elle est en réalité empoisonnée. Davantage de tension que dans le tome précédent (ce n’était guère difficile), et même de l’action assez savoureuse quoique classique dans le final. Une conclusion honnête pour une série qui, malgré quelques hauts et bas, l’aura globalement été tout autant.

    25/05/2024 à 07:27 1

  • La Couronne de Prusse

    Augustin Popescu, France Richemond

    4/10 Berlin, été 1698. Un début un peu bavard dans une grotte, des maisons éclairées à la bougie ou dans une officine : le trait demeure réussi et l’histoire intéressante, mais ça manque sévèrement selon moi de tension, d’épisodes plus mouvementés. Cette mollesse globale ne vient du coup que souligner davantage les défauts de ce quatrième tome, défauts que sont les poncifs du genre qui s’enchaînent ici dans une inertie presque totale.

    25/05/2024 à 07:26 2

  • Mélissandre

    Cécile Jugla, Franck Thilliez

    8/10 Esteban et Sarah sont fermement décidés à comprendre d’où ils viennent tandis qu’Alex, l’ancien petit copain de Sarah, vient de disparaître dans des conditions inquiétantes. Une quête qui va mener notre équipe d’adolescents vers une improbable origine et les confronter à un danger encore jamais vu.

    Ce quatrième tome de la série de romans consacrée à la Brigade des cauchemars s’avère tout aussi réussi que les précédents. Novélisé par Cécile Jugla – après le décès prématuré d’Agnès Laroche – à partir des bandes dessinées du même nom scénarisées par Franck Thilliez, il nous plonge dans une course folle, celle de la quête d’identité d’Esteban et de Sarah. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les événements et péripéties seront nombreux et détonants. Jugez plutôt : une mystérieuse créature qui pourrait être un loup-garou, une terrifiante forêt où même les chiens refusent d’aller, une jumelle pour Sarah, un dramatique accident avec des chasseurs, un lycanthrope menaçant de s’introduire dans le monde réel, une partie endiablée de jeu vidéo avec un monstre de magma en guise de boss final, etc. Les dessins très réussis de Yomgui Dumont s’insèrent à merveille dans le récit au point de servir d’incrustations à certains dialogues, et l’histoire ne marque aucun temps mort. Les révélations affluent et cet opus se conclut de manière intéressante avec un officier – le colonel Bloom – évoquant le projet Morpheus.

    Un roman pleinement efficace et prenant, alors que Rageot annonce déjà la parution du cinquième tome en septembre 2024, à savoir la novélisation de Léonard : on a déjà hâte d’y être.

    23/05/2024 à 06:57 2

  • Le Collectionneur

    Fiona Cummins

    8/10 … ou comment l’inspectrice Etta Fritzroy va devoir enquêter sur un sinistre individu, dont la passion consiste à collectionner les squelettes humains pourvus de bizarreries anatomiques. Et ça tombe bien, parce que ce monstre, véritable héritier d’une lignée de collectionneurs d’os, a déjà repéré deux jeunes proies : Clara Foyle, cinq ans, handicapée par une ectrodactylie (il lui manque les trois doigts du milieu à chacune des mains) et Jakey Frith, meurtri par une fibrodysplasie ossifiante progressive, avec une sorte de second squelette poussant aux côtés du premier, qui l’enfermera sous peu dans une cage d’os.
    Contrairement à Mireille qui a dénoté des longueurs et à Franck 28 qui a plagié son commentaire, j’ai beaucoup aimé ce thriller : l’écriture de Fiona Cummins y est pour beaucoup. L’auteure ne s’est pas contentée de jouer sur la corde classique des émotions et du scénario addictif, elle a également une plume très intéressante, riche d’une large palette d’émotions, ce qui lui permet de déployer de beaux moments de tension comme des instants très poignants. Tous les personnages sont fort bien campés, depuis les deux petites victimes jusqu’à leurs parents (mention particulière pour Erdman Frith, journaliste alcoolo qui ne va pas tarder à être viré de son travail, mais va trouver une forme de rédemption en traquant le kidnappeur de son enfant). On tremble lorsqu’apparaît ce psychopathe qui, au demeurant, sait également engendrer une forme d’empathie chez le lecteur, notamment en raison de son histoire familiale et sentimentale. Un être néanmoins dément, qui a laissé un an plus tôt des « morceaux » d’une autre jeune victime, laissant dans son sillage des citations tirées de la bible ainsi que des carcasses de lapins parfaitement nettoyées. Si la référence à Hannibal Lecter et au « Silence des agneaux » est évidente, ce roman n’en conserve pas moins indéniablement une âme, une voix, bref, une nette forme d’autonomie littéraire. Je me suis régalé de ces quelque 500 pages, sans le moindre temps mort, et vais tâcher de me procurer la suite, à savoir « L’Ossuaire », puisque bien des éléments demeurent en suspens à la fin du livre. De manière plus générale, j’adore ce concept : fouiller dans une vieille malle et découvrir, presque par hasard, un jouet oublié, un trésor mésestimé, une perle méconnue : assurément, même si cet opus est bien moins connu que ceux de Thomas Harris ou de Mo Hayder, il n’en est pas moins fort et très réussi.

    22/05/2024 à 19:56 6

  • Le Teckel

    Hervé Bourhis

    5/10 Deux individus mal assortis – un représentant médical qui est à un an et demi de la retraite et un jeune cadre – vont former ce « magic duo » pour promouvoir un antidouleur, le M2 qui se veut nouveau. Un premier tome curieux au graphisme très épuré, presque « à l’ancienne » que je n’ai pas spécialement apprécié – pas important – mais qui hésite trop, à mon goût : pas franchement drôle, pas vraiment caustique, c’est trop tiède pour moi. Je m’attendais à une dénonciation des milieux pharmaceutiques, une version VRP du film « Tandem », que sais-je encore, mais rien de tout ça. Assez décevant.

    22/05/2024 à 17:54 1

  • Quand sonne la tempête 2

    Masaki Enjoji

    9/10 Shohei Sakai est pour le moment la proie de Sakai, le lieutenant de Kimtak, qui lui inflige une torture davantage psychologique que physique. Il doit à présent retrouver Minoda, son complice dans la tentative de faire disparaître le cadavre de la jeune femme. L’effet de surprise du premier tome et de son scénario génial s’est en partie évaporé, certes, mais j’ai pris un immense plaisir à renouer avec cette série. Des scènes fortes (comme quand le héros tente le « OK Google » en parlant à son ventre en présence d’une femme enceinte, la défenestration telle que l’imagine Sakai, la torture mentale du garde du corps, etc.), un suspense haletant, une psychologie bien travaillée et des dialogues qui font mouche. Encore un grand moment !

    22/05/2024 à 17:51 2

  • L'Epée perdue

    Benoît Dellac, Jérôme Le Gris

    8/10 Une histoire inspirée du cycle arthurien de toute beauté (en noir et blanc dans la version qui m’a été prêtée), avec des décors, des édifices, des scènes de batailles et des expressions faciales absolument remarquables. Le repêchage final de l’épée augure de tomes suivants dans la lignée de cette prime histoire. Un pur régal visuel.

    22/05/2024 à 17:49 2

  • Le Cerveau de glace

    André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet

    6/10 Un rendez-vous nocturne dans les égouts, et voilà Pharaon et Crystal mandatés pour aller au Tibet pour une mission de la plus haute importance.
    Mine flottante, hallucinations, avatars nazis, fusillades dans la neige et les montagnes, zeppelin sur lequel on tire, complot à la fois mondial et historique… Un cocktail détonant qui a un peu perdu de son goût en raison de son côté suranné (ça date de 1982, les graphismes s’en ressentent) et on a parfois droit à un chapelet de stéréotypes, mais l’ensemble demeure sacrément vaillant, distractif et rondement mené.

    22/05/2024 à 17:48 2

  • Graine d'immortels

    Pierre Bordage

    7/10 … ou comment le jeune Mark Sidzik en vient à répondre à l’appel à l’aide envoyé par le biogénéticien Jean Hébert qui se trouve actuellement en Inde. Emmenant avec lui le journaliste Fred Cailloux, Mark découvre l’homme mort avec une centaine d’autres personnes. Mais qui est responsable de ce carnage, et pourquoi ?
    Un bon ouvrage de la part de Pierre Bordage (un de plus), avec une nette empreinte laissée par les thrillers américains. Dans le même temps, l’image donnée par l’Inde, en proie à la misère et aux pires vices, et déjà noyautée par l’islamisme radical fait froid dans le dos. On y retrouve de nombreuses scènes d’actions, de courses-poursuites, de fusillades, et chacune d’entre elles est brillamment mise en scène. On retiendra notamment ces deux tueurs si complémentaires et psychopathes ainsi que l’humour inénarrable et croquignolet de Fred Cailloux, offrant un chouette contrepoint à la noirceur de certains passages. L’intrigue est plutôt pas mal même si elle ne transfigure pas le genre, mais j’ai un immense reproche à faire à ce livre : son titre. C’est en apparence trois fois rien, mais il bousille complètement le rebondissement évoqué dans le final, avec ce second versant de la personnalité de Kali, au point de presque annihiler le suspense du récit. Qu’il s’agisse d’un choix maladroit de l’auteur ou de l’éditeur, toujours est-il qu’il flingue définitivement la teneur du complot qui, déjà en soi, n’avait rien de très novateur lorsque l’on y repense par la suite. Bref, globalement sympa dans l’ensemble mais sapé d’entrée de jeu par une décision d’ordinaire assez secondaire mais ici particulièrement nuisible.

    20/05/2024 à 19:42 1

  • Genesis tome 5

    Kouji Mori

    4/10 Taiga retrouve le chef de la tribu eu haut de la colline, aperçu à la fin du tome précédent. Tiari fait preuve d’un beau courage. Toujours ces mêmes invraisemblances : Taiga, même s’il doute et a peur, bousille ses adversaires et est devenu un pro de la chasse en si peu de temps, ses habits sont constamment impeccables, il n’a jamais besoin de se raser, etc. La traque finale des mammouths, où notre héros s’érige en expert, même si c’est graphiquement sympa, est d’une rare absurdité, voire d’une totale ineptie. Je pense que je vais faire une pause avec cette série, parce que là, la liste des défauts et autres énormités l’emporte à mes yeux largement sur l’aspect purement distractif.

    20/05/2024 à 19:34 1

  • Mazzere

    Fred Duval, Emem

    7/10 4 mars 2056 : un ouragan force 4 s’approche dangereusement de Bonifacio, tandis que Carmen fait de son mieux pour faire extraire une balle du corps d’un partenaire. Encore un tome de cette série qui fait pas mal voyager (l’excursion en république de Sakha est réussie), très agréable esthétiquement. L’incursion finale de notre héroïne dans la villa est d’une belle efficacité, et l’éclairage apporté au mazzérisme, typique de la Corse, est habile.

    20/05/2024 à 19:32

  • Les aigles de Rome – Livre I

    Enrico Marini

    5/10 An 1 avant notre ère : les destins des jeunes Ermanamer (un Chérusque) et Marcus (un Romain), le premier étant le fils du chef Sigmar qui a envoyé sa progéniture comme otage, et le second l’enfant de Titus Valerius Falco qui doit « éduquer » Ermanamer – devenu « Arminius ». D’abord hostiles (ils en viennent aux mains dès les premiers instants de leur rencontre), entre enseignement, chasse, sexe et pratique du combat façon gladiateurs, nos ados vont apprendre à s’apprécier.
    Une BD sympathique mais qui rejoue trop scolairement des partitions déjà connues sans la moindre étincelle d’originalité. C’est plutôt plaisant et agréable à suivre, mais factuellement, c’est très moyennement inspiré pour le moment.

    19/05/2024 à 17:02 1

  • Le Dernier Rivage

    Edouard Aidans

    3/10 Tounga et ses amis embarquent sur un radeau qui finit par s’échouer non loin d’une île. Survie, dinosaures, animaux de tous les genres, météorite, volcans, tribu hostile, sacrifice, duel au laser contenu dans un bracelet où se trouve une « puce-batterie » : une fin vraiment pas flambante où rien n’aura été épargné au lecteur en termes de clichés et autres invraisemblances douteuses (mais peut-être est-ce aussi lié au fait que cette série a méchamment vieilli).

    19/05/2024 à 16:55 1

  • Trace tome 3

    Kei Koga

    6/10 Retour vers cette série qui s’intéresse aux sciences forensiques. L’étude d’un cadavre, un test ADN de filiation : on est aussitôt dans le cœur du sujet, avec un rappel quant à la tragédie qui a touché la famille. Un troisième tome intéressant puisqu’il aborde de nombreux éléments liés au médico-légal, toujours avec intelligence et en vulgarisant juste ce qu’il faut : même si je ne suis pas plus fan que ça du dessin, ça reste sympa sans pour autant être totalement ébouriffant.

    18/05/2024 à 16:36 1

  • New York, New York !

    Steve Dillon, Garth Ennis

    8/10 Un policier poissard comme pas permis et son collègue aux méthodes expéditives, un journaliste spécialiste des sujets tordus, et le retour de nos (anti)héros, ici à New York. Un ton débridé, des codes maltraités pour notre plus grand plaisir (notamment ce duo de flics malchanceux/amateur de sadomasochisme) : méchamment corrosif !

    18/05/2024 à 16:35 1

  • Le Dormeur des profondeurs

    Yohan Barbay, Eric Corbeyran

    6/10 Un hydravion pour l’amorce de ce troisième et dernier tome d’une série décidément détonante. Un tome d’ailleurs cohérent avec les précédents, avec un nouveau rêve d’Howard où il voit Sally qui se transforme en sirène. Malgré les qualités plastiques et scénaristiques, je ne suis jamais totalement rentré dans cette série, peut-être parce que ce n’est tout bonnement pas trop mon genre.

    18/05/2024 à 16:33 1