La Fille du boucher

2 votes

  • 8/10 Priya Dharmesh, commissaire de police de cinquante-trois ans, répond à un appel suite à une probable intrusion et arrive dans un élevage de poussins. Là, l’horreur : la tête d’un nourrisson est retrouvée. La baby-sitter de la victime, Lorie, est en réalité une acharnée de la défense animale, et on apprend d’autres enlèvements d’enfants dont les corps ne tardent pas à être retrouvés, à chaque fois mis en scène comme s’il s’agissait de plats. Pour couronner le tout, Priya est obligée d’accepter la présence à ses côtés de Marc Ober, écrivain réputé mais moins prolifique depuis quelque temps. Pendant ce temps, « la fille du boucher » va continuer sa croisade vengeresse.

    Ce premier roman de Marie Capron abasourdit dès le premier chapitre : le ton semble de prime abord enjoué avec cette protagoniste au verbe haut et cocasse alors que la suite des événements va s’avérer d’une rare cruauté. En effet, certains passages concernant les dépouilles des jeunes victimes, exploitées comme de simples abats et autres préparations culinaires mises en vitrine d’une boucherie, ainsi que les mises en scène des éviscérations et autres trépanations sont à la limite de l’insoutenable. Pourtant, l’auteur ne cherche pas à dégoûter son lectorat avec ses descriptions si stupéfiantes et brode un récit de haute volée, noir à souhait, mettant graduellement en lumière une femme de l’ombre qui a vécu nombre de drames barbares, qui en a conçu un impitoyable plan de démolition, et selon qui « la monstruosité est la qualité humaine la plus partagée ». Marie Capron nous offre un ouvrage sans le moindre temps mort, ponctué de hauts moments d’adrénaline, et se paie le luxe d’agrémenter son texte de notes militantes et féministes – certes jusqu’au-boutistes – mais qui ont le mérite d’être percutantes. Les autres personnages, notamment les coéquipiers de Priya, sont attachants, notamment Ziad, et Marc Ober apporte une note intéressante à l’histoire en plus de jouer un rôle majeur – et étonnant – lors du final de ce livre qui se conclut par un bon nombre de rebondissements inattendus.

    Un roman singulier qui pousse loin le curseur de la noirceur et catapulte littéralement cette histoire dans de sinistres ténèbres. On sera assurément au rendez-vous du Silence des nonnes, à la fois le deuxième ouvrage de Marie Capron et de sa série consacrée à Priya Dharmesh.

    02/09/2024 à 07:21 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Comment voulez vous essayer de résumé ce premier roman de Marie Capron, j’en sais fichtre rien tellement c’est perturbant.
    Ça ne ressemble à rien de ce que j’ai déjà lu, c’est bizarre, effrayant, morbide, déstabilisant, drôle, inqualifiable et pourtant addictif. Une chose est sure, c’est une lecture pas facile et cela risque de ne pas contenter tout le monde, d’en dégouter certains, d’en effrayer d’autres et pourtant moi j’y suis resté accroché. J’avoue que j’ai eu quelques moments difficiles à me mettre au niveau de la compréhension d’écriture de l’auteure mais c’est passé pour moi.
    C’est un OLNI ce bouquin, un truc de fou, une bizarrerie littéraire, tellement dingue que s’en devient par moment attachant.
    Attachant grâce à Priya, la commissaire de police cinquantenaire et son jeune collègue Ziad ,auxquels rien n’est épargnés .Ils sont très empathiques.
    Je ne suis pas sûr de ce que je dois penser de ce bouquin. Dois-je avoir honte d’avoir aimer ce roman ou être fier de l’avoir lu jusqu’au bout. Rien n’est a sa place dans ce bouquin, on va de surprise en surprise, on croit l’avoir dompter et paf il vous pète à la figure la page d’après.
    J’ai vu une interview de l’auteur ou elle dit qu’elle n’avait de cesse de perdre le lecteur, bon ben c’est réussi ma petite dame. Le problème qui peut se poser, c’est qu’elle va surement en perdre en chemin des lecteurs mais bon elle assume.
    Comme son titre l’indique « Priya : la fille du boucher », comment dire, ce n’est pas une lecture pour les bisounours quoi ! çà peut choquer. Enfin non çà peut pas, çà choque c’est sûr et çà dès le début. Et il va vous falloir être curieux pour continuer, mais croyez-moi et j’en suis tout perturbé de le dire, ça vaut le coup. Il y a plus de profondeur que l’on pourrait croire dans cette histoire.
    Dans son genre , ce bouquin est unique mais ultra « grave » et déstabilisant par son histoire, sa conception, son originalité, son style, sa sauvagerie
    Un thriller pas comme les autres, en tout cas on ressent bien que l’auteur à travailler comme charcutière, y’as aucun doute là-dessus.
    Ma note finale a fluctué tout le long du bouquin, je mets 8 car je dois être aussi cinglé que cette histoire, car c’est sur je reviendrais sur son second roman qui reprends les mêmes personnages principaux « Le silence des nonnes »

    21/05/2024 à 10:57 patoche77 (328 votes, 7.6/10 de moyenne) 7