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Ceux d'en-bas
8/10 Michelle Katz, de l’Agence 13 est chargée de concevoir un parc d’attractions à Lake Encounter, un petit village du Montana. Sur place, elle découvre une communauté soudée par la paranoïa tandis que les événements étranges se succèdent. Une ancienne décoratrice dont elle trouve le journal intime et qui a basculé dans la folie. Une vieille fable indienne à propos d’un enfant démembré. Une tribu décimée par des colons. Un mystérieux archer qui décoche au hasard des flèches sur la population. Et Michelle n’est pas au bout de ses surprises !
Après Dortoir interdit, Serge Brussolo signait en 2010 ce deuxième tome de la série consacrée à l’Agence 13. D’entrée de jeu, le lecteur bascule dans les univers si typiques de l’auteur : surexcitation humaine, légendes multiples, et surtout cette cité qui vit dans une peur permanente. L’angoisse monte rapidement, et les révélations se bousculent. Chaque chapitre est l’occasion pour l’écrivain de tisser des ambiances sombres, nerveuses, et malmenées au gré de scènes très visuelles. À la manière de Boulevard des banquises, l’atmosphère de Lake Encounter devient rapidement étouffante et les multiples drames ne sont que les résurgences à retardement d’autres tragédies plus anciennes. Serge Brussolo maîtrise indéniablement son sujet, parvenant à établir en quelques paragraphes des personnages, toujours croustillants et fiévreux, au beau milieu d’une intrigue à tiroirs qui ne cesse de surprendre. Et ça serait d’ailleurs là le seul reproche que l’on pourrait trouver à ce roman : cette surabondance, presque abusive, de rebondissements, au point de parfois perdre le récit dans cet entrelacs de changements de pistes.
Si cet opus aurait parfois gagné à être plus sobre, cela ne soustrait rien au génie littéraire de Serge Brussolo, qui continue de surprendre et d’agiter le panorama littéraire, ce roman n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres de ces délicieux spectacles fictionnels qu’il sait offrir à ses fans.14/09/2013 à 08:14 4
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Prise d'otage
7/10 Alors qu’elle sort du train, Inès et son père, policier, découvrent une adolescente mal en point dans les rues de Marseille, et se portent à son secours. Cette mystérieuse Sam se dit amnésique mais semble recéler des zones d’ombre. Une fois à l’hôpital, Sam prend Inès en otage. Toute l’équipe du père de la captive est désormais sur les dents pour les retrouver, sans compter d’étranges individus pour qui Inès n’est pas une jeune fille comme les autres.
Ouvrage issu de la série consacrée à la Brigade Sud, ce Prise d’otage révèle immédiatement ce qui a fait le succès des précédents livres de Jean-Luc Luciani : chapitres courts et vifs, personnages attachants, style simple et efficace. Cette fois-ci, on suit Inès ainsi que l’essaim de policiers marseillais sur la piste d’une adolescente qui n’est autre qu’un malheureux cobaye. Si l’histoire est habile et le scénario bien construit, on regrette néanmoins une concision qui dessert le roman : la tension aurait pu être accrue sur quelques dizaines de pages supplémentaires, sans compter que les idées quant au progrès et l’usage des êtres humains pour les expériences scientifiques pouvaient être approfondies.
Malgré une brièveté un peu regrettable, Jean-Luc Luciani confirme avec cet opus tout le bien que l’on pouvait penser de la saga dédiée à la Brigade Sud. L’adrénaline est suffisante pour les jeunes lecteurs auquel s’adresse le livre, sans oublier le fait qu’il fera naître en eux de justes réflexions à propos de la science et des prétendues avancées qu’elles apportent.14/09/2013 à 08:12
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Vengeance à froid
Lincoln Child, Douglas Preston
8/10 Autant le précédent opus m’avait plu, mais sans plus, autant celui-ci m’a emballé. Le ton, le rythme, les révélations, et toujours cette rythmique chez les sieurs Preston et Child pour rendre un récit terriblement dynamique. Les révélations s’enchaînent, la cadence ne ralentit pas, et le final donne assurément envie de se ruer sur la suite.
31/08/2013 à 10:02 2
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Un peu plus loin sur la droite
7/10 L'un de mes premiers Vargas. J'en ai gardé un bon souvenir, avec des personnages croustillants.
23/08/2013 à 09:24
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Fièvre mutante
Lincoln Child, Douglas Preston
7/10 Toujours autant fan de la série consacrée à Pendergast. J’y ai retrouvé avec bonheur cet agent si spécial du FBI, un bonheur d’autant plus grand que les deux auteurs renouaient avec une intrigue qui avait des connexions directes avec sa propre histoire. Les sieurs Preston et Child ont encore une fois un réel talent de narrateurs savent mettre en scène des passages forts et visuels, et je me suis laissé porter jusqu’au bout de l’histoire. J’ai tout de même un bémol assez personnel à apporter : je n’ai pas vraiment été convaincu par l’histoire, je l’ai trouvée trop tirée par les cheveux. Mais peut-être que la suite, « Vengeance à froid », apportera un éclairage nouveau à ce récit et donc une remise en cause de mon jugement, néanmoins positif.
05/08/2013 à 18:56 1
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L'Honorable Société
8/10 J’ai beaucoup apprécié ce roman. Écriture sèche et nerveuse, personnages dépeints en quelques traits, et une intrigue qui brasse raison d’État, politique, enquête criminelle et écologie. Je me suis allègrement laissé prendre par le rythme soutenu, les interactions entre les protagonistes, et la structure du livre, maîtrisée et solide. Même moi qui ne suis vraiment pas un fanatique des complots ni des ouvrages à connotation politique, je ne peux que le conseiller.
05/08/2013 à 18:55 4
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Fractures
8/10 Un récit sacrément éclaté qui m’a déstabilisé au début. Par la suite, les pièces de ce puzzle m’ont fasciné, et je cherchais comment elles pouvaient s’assembler. Si certains passages sont prévisibles, demeure une écriture efficace, un scénario diabolique et des personnages sacrément torturés.
25/07/2013 à 14:09
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Unter Blechkoller
8/10 1944, dans l’Atlantique Nord. Un sous-marin d’élite allemand, le U-2402, doit plonger pour éviter les charges d’un destroyer britannique. Heurtant une barrière rocheuse, l’engin se désagrège lentement, portant en lui les quelques rares survivants. Pour la douzaine de soldats, commence une lente descente aux enfers, où les hommes ne sont pas les seuls prédateurs.
De Michaël Mention, on connaissait les très bons La Voix secrète, Maison fondée en 1959 ou encore Sale temps pour le pays. Avec ce nouvel ouvrage paru chez Le Fantascope, l’auteur nous démontre un autre pan de son talent. Le récit est haletant, sectionné en courts chapitres, et en s’étalant que sur cent-cinquante pages. Ce huis clos reprend les codes du genre, avec des personnages divers, immédiatement identifiables, soumis à la férocité d’une promiscuité brutale, et devant se dépasser pour survivre. Les lieux et l’atmosphère sont rendus avec une rare fidélité, en quelques traits secs et efficaces. Michaël Mention continue de jouer avec la langue, notamment en usant des lettres capitales lors des hurlements des individus et en exploitant les onomatopées. Parallèlement, l’histoire prend des accents fantastiques, avec une terreur abyssale qui n’est pas liée qu’à la seule profondeur des militaires, et où s’engage un jeu de massacre très prenant. Avec un sens indéniable du suspense, l’écrivain mène le lecteur jusqu’à l’épilogue.
Maîtrisé, tendu, à la fois classique et original, ce roman est un petit délice. Il surprend autant qu’il fait frissonner, et ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait de Michaël Mention. Ce dernier est décidément une jeune pousse qu’il sera bien agréable de voir croître.25/07/2013 à 14:06 2
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@pocalypse
7/10 Un beau matin, le monde tourne au bug. Les distributeurs de billets, les ordinateurs, les réseaux téléphoniques, l’électricité, tout tombe en panne. Logicielle, inquiète de l’absence du commissaire Delumeau, découvre son cadavre ainsi que celui de sa mère à leur domicile. Et si ce chaos préfigurait l’@pocalypse, un vaste cataclysme informatique ?
Dernier ouvrage de la série consacrée à Logicielle, cet @pocalypse offre les divers ingrédients qui ont fait le succès public et critique de cette saga. Auteur expert en la matière, Christian Grenier sait ravir ses fans, avec un récit bien troussé, des chapitres courts qui s’enchainent parfaitement, et également la joie de voir apparaître les personnages récurrents. Prenant pied juste après Hacker à bord, cet opus se lit dans la continuité des précédents, et le lecteur appréciera d’apprendre de nombreux éléments à propos des protagonistes. Le scénario tient bien la route, le suspense est habilement mené, et l’on sera sans mal sensibilisé au cours du monde et ses dérives, à travers l’apparition du collectif des Anonymous. Certes, la tension aurait pu être davantage saisissante au lieu de creuser les liens entre les personnages, mais ce choix narratif régalera les aficionados de la série.
Encore une fois, Christian Grenier réjouit ses lecteurs grâce à cette intrigue intelligente. La plume chevronnée de l’auteur ainsi que son imagination continuent de porter cette saga parmi les plus appréciées des jeunes, à juste titre.25/07/2013 à 14:03
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Les Meurtres de l'épouvantail et autres histoires
7/10 Les meurtres de l'épouvantail est donc un recueil intéressant et prenant, à l'exception du dernier texte. Un plaisir que l'on peut poursuivre avec Le vampire au masque de fer et autres histoires.
25/07/2013 à 13:56
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Meurtre au lycée
8/10 Roman noir singulier et prenant, Ce Meurtre au lycée constitue une indéniable réussite. Geneviève Senger aura su plonger son lectorat dans quelques heures d’un suspense intense tout en induisant en lui de réelles problématiques.
13/07/2013 à 14:27
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La Gigue du pendu
7/10 XIXè siècle, à Londres. Un homme monte à la potence et meurt sous les yeux d’une foule en liesse. Son nom : George Kevill. Parmi les spectateurs, son fils de neuf ans, Barney, qui crie à l’injustice. Les pas de ce petit bonhomme vont croiser ceux de Bob Chapman, tandis que dans l’ombre, un étrange individu aux allures de poupon cherche à récupérer de précieux documents.
Après Que le spectacle commence, Ann Featherstone revient sur son terrain de prédilection : celui du Londres de l’époque victorienne. Fait assez remarquable dans le domaine de la littérature policière consacrée à cette période : l’auteur ne cherche pas à décrire les lustres et autres apparats. Sa plume s’impatiente sur les individus lambda, des gens presque de rien, souvent oubliés de la société. À cet égard, Bob Chapman constitue un personnage hautement attachant, saltimbanque accompagné de ses deux chiens et gagnant sa vie comme il peut au milieu de ses amis bateleurs. On découvre ainsi l’envers du décor, notamment du cirque et du théâtre, où la littérature actuelle ne s’attarde que rarement.
L’intrigue n’est pas en reste, et l’on frissonne souvent pour le sort des héros, d’autant que le méchant de service est bien inquiétant. Grand bébé serti dans un corps d’homme, menaçant et prêt à toutes les exactions, son aura est diamétralement proportionnelle à son allure inoffensive. Et même si, comme dans son précédent ouvrage, Ann Featherstone délaisse parfois l’histoire pour dépeindre les milieux du spectacle, l’ensemble se lit avec un grand plaisir.
Bien moins bavard que Que le spectacle commence, cet opus désaltère les lecteurs amateurs d’une littérature différente des autres. Sombres et prenants, on se dit désormais que les ouvrages à venir de l’écrivaine seront à guetter.13/07/2013 à 14:23
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Pliera bien qui pliera le dernier
8/10 Une étoile filante. Voilà comment Gabriel Lecouvreur songe à Valeria, splendide contorsionniste, après qu’il l’a sortie des griffes d’un violent trapéziste. En échange, elle lui a offert son corps souple et expert ainsi que des souvenirs de sexe torride pour le reste de sa vie. Ça n’est que plus tard qu’il apprend que cette sublime créature a été retrouvée morte, pliée dans un minuscule aquarium. Ni une ni deux, et encore moins trois, Gabriel part pour le Lot où traîne le cirque dans lequel officiait Valeria.
Il s’agit de la deux-cent-quatre-vingtième enquête du Poulpe, signée par Margot D. Marguerite. Le ton est immédiatement donné : ça sera fantasque. Narré à la première personne, le récit est un véritable déluge d’humour, souvent grinçant et grivois, dans les situations et les dialogues, ce qui constitue un terreau fertile où fleurissent les aphorismes imparables. Avec une idée de départ sacrément loufoque, l’auteur déroule ensuite une histoire rocambolesque, fleurie et tonitruante, permettant de rencontrer des individus savoureux, notamment au sein du cirque. Si l’intrigue passe parfois au second plan et quelques longueurs émaillent le récit, on pardonne volontiers à Margot D. Marguerite ce manque bien subjectif de tenue en raison de sa faconde hilarante et son don pour mettre en scène une fiction échevelée.
Si, à l’évidence, il ne s’agit pas de l’opus le plus abouti de la série, il n’en demeure pas moins sévèrement dynamique et coloré. Gabriel y prendra autant de claques dans la figure que d’hématomes à son petit cœur de poulpe. On attend déjà l’ouvrage suivant avec impatience : Quatre Corses majeurs, de Philippe Franchini.13/07/2013 à 14:20 1
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Misty
8/10 Samuel Glockenspiel, détective privé à Los Angeles. Sa femme l’a quitté, les affaires mollissent, et sa santé vacille. Il accepte un cas, avec cent mille dollars à la clef. Et ça tombe bien, car il est justement chargé de trouver une mystérieuse clef.
Avec cet ouvrage atypique, Joseph Incardona rend un hommage appuyé aux romans mettant en scène des détectives privés. À cet égard, Samuel Glockenspiel est sacrément représentatif : malmené par la vie, au physique usé par les épreuves, et toujours en quête d’une affaire qui sera la dernière de sa carrière. Dashiell Hammett et consorts auraient probablement vu en lui un digne successeur. L’intrigue est également soignée, avec des rebondissements prenants ainsi que des scènes marquantes : on se souviendra ainsi longtemps des passages avec les sœurs ennemies, l’une dont les poumons sont emprisonnés dans une geôle métallique, l’autre étant une nymphomane particulièrement inquiétante.
Alors, Misty est-il une simple marque de respect offerte par Joseph Incardona à ses illustres aînés ? Non, car chez les éditions Baleine, on ne fait jamais rien comme les autres. Ici, l’humour explose à chaque page, dans les situations, les dialogues, les multiples aphorismes, au point que l’hommage tourne parfois à la caricature amplement maîtrisée. Les clichés ? Ils se bousculent avant qu’eux-mêmes ne soient bousculés par l’écrivain. Les codes du genre ? L’auteur en joue avant de se jouer d’eux puis de les déjouer. Et que dire de ces clins d’œil, comme les interventions de l’écrivain Eddie Bunker, ou encore du personnage de Mongo, le célèbre limier nain issu de l’imagination de George C. Chesbro ?
Ce livre démontre à la fois la créativité débridée de Joseph Incardona ainsi que ses profondes amours pour ce genre autrefois en vogue. Et de cette coexistence entre parodie et considération, naît un très bon moment de lecture, décomplexé et surprenant.30/06/2013 à 09:51
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Skeleton Key
8/10 Ce James Bond adolescent continuera de régaler ses fans. Exploits trépidants, complot mondial, adversaires marquants, Anthony Horowitz dispose d’un savoir-faire indéniable pour procurer à son lectorat quelques heures de pur enthousiasme.
30/06/2013 à 09:51
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Red Code
8/10 Assurément, Philip Le Roy réussit à prolonger le succès de son précédent opus, avec ce livre détonnant et atypique, où les mots s’impriment dans les rétines des lecteurs comme les images d’un blockbuster hollywoodien, l’âme en plus. Un très bon moment de détente à la clef, et autant d’espoirs nourris quant à la suite de cette série.
30/06/2013 à 09:50
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Apocalypse Lille
7/10 À la lisière du thriller et du roman noir, voilà un ouvrage réussi, qui intéresse autant qu’il fait réfléchir.
30/06/2013 à 09:49
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Mortel anniversaire / Fatal Birthday to You
6/10 Un bon petit roman policier pour la jeunesse, court et prenant, avec un joli twist final quant à l’identité du criminel. Assurément, les gamins amateurs du genre sauront apprécier, même si l’ensemble souffre d’une concision qui la dessert, selon moi.
30/06/2013 à 09:49
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Panique dans le tunnel / Panic in the Tunnel
5/10 L’intrigue n’est pas remarquable, loin de là, et certaines ficelles apparaissent trop facilement. En revanche, le tableau dressé par l’auteur d’individus coincés dans un lieu clos est intéressante. Une lecture sympathique, sans plus, et certainement oubliable.
30/06/2013 à 09:48
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Le projet Shiro
7/10 L’agent du Mossad Eytan Morg est décidément un homme qui n’a pas le temps de chômer. Après ses précédentes aventures, le revoilà plongé dans de nouveaux drames. Son ami et mentor vient d’être kidnappé. Ses ravisseurs ont des exigences bien particulières : l’obliger à travailler avec Elena, son ancienne adversaire, pour enquêter sur d’étranges activités. Cette fois-ci, Eytan doit se renseigner sur un complot remontant aux exactions japonaises en Mandchourie durant la Seconde Guerre mondiale.
Après Le Projet Bleiberg, David S. Khara revient en grande forme. On retrouve Eytan, surhomme manipulé par la science et aux capacités de combat exceptionnelles, allié à Elena, tueuse à gages particulièrement angoissante. Des États-Unis au Japon en passant par la République tchèque, nos deux protagonistes vont évoluer en milieux hostiles, où le terrorisme s’illustre dans l’usage d’armes chimiques. L’action y est tonitruante, les fusillades succédant à des combats acharnés, et David S. Khara n’oublie jamais d’insuffler de l’humour dans ses dialogues. Le roman se lit rapidement, la lecture du premier opus étant nécessaire pour bien saisir les personnages ainsi que leurs passés respectifs.
Ce second ouvrage de la trilogie est un petit régal de divertissement. On est certes très loin de toute crédibilité, mais pour qui cherche un ouvrage délassant tout en mettant en relief un pan assez peu connu de la Seconde Guerre mondiale, en l’occurrence la terrible Unité 731, ce Projet Shiro est fait pour vous, en attendant la suite et ultime roman du triptyque, à savoir Le Projet Morgenstern.10/06/2013 à 20:28