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Oscar Wilde et le nid de vipères
8/10 Lors d’une soirée mondaine à laquelle participent, entre autres, Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle, la duchesse d’Albemarle est retrouvée morte. Même si bien des gens tentent de taire l’affaire, et surtout les circonstances de ce décès, le trouble demeure : la jeune femme était à moitié dévêtue, les seins zébrés de coups de couteau, et elle portait au cou deux profondes entailles. Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle vont alors enquêter.
Opus de la série écrite par Gyles Brandreth et consacrée à un Oscar Wilde devenu détective, ce Nid de vipères est une nouvelle réussite. Même si certains lecteurs pourront de nouveau trouver assez tiré par les cheveux – voire irrespectueux de l’Histoire – de mettre un personnage réel dans une situation totalement fictive, il faut reconnaître à l’auteur un talent rare, à la fois de conteur et de scénariste. Les divers protagonistes sont tous brillamment campés, depuis les membres de la cour jusqu’aux domestiques, en passant bien évidemment par l’inénarrable Oscar Wilde, dandy tourmenté, et Arthur Conan Doyle. L’ambiance, les lieux ainsi que les mœurs sont parfaitement retranscrits, rendant d’autant plus vivante la peinture de ce Londres victorien. Gyles Brandreth a imaginé et bâti une intrigue à la fois solide et efficace, avec de nombreux rebondissements, et qui ne s’achève que dans les ultimes pages.
Par ailleurs, la structure du roman semble beaucoup plus concise que dans les précédents ouvrages. Il y a bien moins de digressions, et le récit nous est rendu à travers des correspondances et mémoires, tous émanant des divers personnages, offrant un rythme plus cadencé à l’histoire. C’est aussi pour le lecteur l’occasion de se familiariser avec les sphères royales, les traitements de l’hystérie, et de fréquenter des individus illustres comme Bram Stoker ou Anton Dvorak.
Ce Nid de vipères – titre ô combien symbolique – est un polar historique de premier rang. En plus de divertir, il propose au lecteur de côtoyer un Oscar Wilde tonitruant : iconoclaste, empreint d’humour et de gravité, torturé par ses démons intérieurs, auteur d’aphorismes tantôt acides tantôt hilarants.11/06/2012 à 18:13
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Coeur de pierre
7/10 Un bien joli roman pour les plus jeunes – guère au-delà de la classe de cinquième selon moi – qui conjugue histoire policière et sentiments. A la manière d'États de lame, de Pascal Fonteneau, faire d'un objet le narrateur est judicieux. L'ensemble oscille entre polar et onirisme, et ça passe avec régal. Un quart d'heure de délectation.
09/06/2012 à 10:00
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L'Enigme des coeurs gelés
9/10 La jeune Wilma vit sur l’île de Cooper. Orpheline, elle a un rêve tenace : devenir un détective privé aussi célèbre et rusé que Théodore P. Lebon, son idole. Devenue fille au pair auprès de l’acariâtre madame Ronchard, Wilma apprend deux grandes nouvelles, concomitantes, qui pourraient bien lui permettre de faire ses preuves : un diamant a disparu et ses deux découvreurs sont retrouvés morts, les cœurs gelés !
Premier ouvrage de la série consacrée à Wilma Tenderfoot, cet opus est une indéniable réussite. D’entrée de jeu, le ton est donné par Emma Kennedy : ça sera drôle et prenant. L’auteur a su créer un univers bien singulier, mélange de candeur, d’absurde et de suspense, qui n’est pas sans rappeler les mondes de Lewis Carroll ou de Roald Dahl. L’île de Copper vaut à elle seule le déplacement : séparée en deux parties distinctes, une carte placée en début de roman aide le lecteur à situer les divers lieux sillonnés par l’héroïne. Tout y est caustique, extravagant, et les jeunes ne pourront que plonger avec plaisir dans cette communauté atypique. Wilma est également un personnage attachant et burlesque : gamine espiègle, portant en permanence sur elle son Porte-Indices – chapelet d’articles de presse narrant les exploits de son héros détective, elle est affublée d’un chien fidèle et pétillant, Pétrin, qui lui sera d’un grand secours dans cette enquête.
L’intrigue est très agréable, ménageant un suspense de bon aloi pour les jeunes lecteurs – probablement des collégiens – avec des rebondissements ingénieux et des fausses pistes intéressantes. D’ailleurs, le prochain opus ainsi que les prémices de son intrigue, L'Énigme du poison putride, est annoncé en fin d’ouvrage et fait déjà envie. Mais ce que l’on retient encore plus de ce roman détonnant, c’est finalement sa liberté de ton. Emma Kennedy connaît le public auquel elle s’adresse, maîtrise parfaitement les codes du genre, en joue, mais sait aussi les dépasser pour offrir un livre audacieux, où le cocasse côtoie la tension.
Rares sont les ouvrages de jeunesse à proposer une approche et un style aussi mordants. C’est vif, extravagant, et sans le moindre équivalent. Il est aussi à noter le remarquable travail d’illustration de Nancy Peña, dont les dessins s’adaptent et enrichissent chaque chapitre avec brio.08/06/2012 à 14:27
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Blackzone
8/10 On retrouve, à Cannes, deux cadavres dont les visages ont été arrachés. À côté de l’un d’entre eux, un adolescent trisomique, doté d’une force herculéenne. Il est vite intégré à une escouade de gamins présentant des capacités bien particulières, et ces six ados forment désormais la Brigade des Fous. Leur première mission : comprendre les raisons de l’assassinat de ces deux personnes. Quitte à devoir affronter la mafia taïwanaise et contrer un terrible complot écologique…
Premier ouvrage de la série consacrée à la Brigade des Fous, ce Blackzone est typique de la bibliographie de Philip Le Roy : écriture nerveuse, très visuelle, combats percutants et action ininterrompue. Dès le début, le ton est donné : ça sera pétaradant, avec de nombreuses références musicales ou cinématographiques. Les personnages formant la troupe commando constituent déjà tout un programme : un génie de l’informatique, une séductrice bipolaire, une experte des sports extrêmes, une gothique qui a troqué l’automutilation contre le sadisme, un fan de jeux vidéo et un colosse à la puissance difficilement gérable. Autant dire que tous les éléments humains sont réunis pour créer un cocktail explosif.
Et effectivement, le livre tient à ce niveau toutes ses promesses. Philip Le Roy n’a pas son pareil pour imaginer des situations déchaînées, rythmées par des combats d’arts martiaux ou aux armes à feu. Pas le moindre temps mort, une plume saturée d’effervescence, de la baston à tous les étages. Le fil directeur est d’ailleurs tout aussi tonitruant : le scénario est original, documenté, et les ultimes pages livrent l’intégralité d’une cabale audacieuse. S’adressant à un jeune public, il y a des passages qui ne tiennent pas la route, comme l’attaque de la villa du mafieux, ou le passage où Sem apprend à piloter un hélicoptère en se servant des consignes trouvées sur Internet. Mais ce manque de crédibilité est clairement assumé : l’auteur cherche la percussion et le délire narratifs. À cet égard, Philip Le Roy livre un roman pour adolescents tout aussi échevelé que ne l’étaient Pour adultes seulement ou La Dernière arme pour adultes.
Faisant partie de la deuxième salve de romans de la collection Thriller de Rageot, cet opus est de la pure dynamite, un blockbuster littéraire qui ravira sans mal les amateurs de sensations fortes.06/06/2012 à 08:20
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Les visiteurs d'outre-tombe
8/10 Carole, une jeune lycéenne dont l’appartement donne sur le Père-Lachaise, fréquente souvent le célèbre cimetière parisien. Madame Bouloche, nourrisseuse de chats errants, Flauberd, professeur de lettres passionné par les tombes, et Mathias, un nouvel élève qui change de tenue au gré des jours, voilà autant de personnages qui tournent dans son entourage et occupent son quotidien. Puis viennent des disparitions de chats, des agissements étranges près des caveaux, des profanations…
Stéphane Daniel signe un nouveau roman très réussi pour la jeunesse. Carole devient immédiatement une protagoniste attachante, vivant seule avec son père, et hypnotisée par le charme poétique du Père-Lachaise. La langue de l’auteur est un pur régal, lyrique et mélancolique, avec une belle dose d’humour, et le suspense monte crescendo au gré des divers événements. Les jeunes lecteurs n’auront aucun mal à se laisser bercer par les mots de l’écrivain, avec un style efficace et des rebondissements réussis.
Par ailleurs, l’intrigue ne se résout que dans les ultimes pages, mettant à jour un complot à la fois réaliste et surtout très singulier : on se souviendra longtemps des motivations du coupable une fois le livre achevé, d’autant que les fausses pistes auront été nombreuses et que les desseins du criminel sortent de l’ordinaire.
Après le très bon Un tueur à la fenêtre, Stéphane Daniel montre une nouvelle fois l’étendue de son talent, grâce à la justesse du ton qu’il emploie et l’originalité de son histoire.27/05/2012 à 08:48
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Le Signe des quatre
7/10 Une belle intrigue, prenante et originale. Sherlock Holmes est toujours aussi passionnant dans ses observations et déductions. Néanmoins, j’ai trouvé l’ensemble moins prenant que d’autres enquêtes d’Arthur Conan Doyle.
26/05/2012 à 08:40 1
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Le tueur de Rouen se dévoile
7/10 Dans la proche périphérie de Rouen, le cadavre d’une jeune femme est découvert. La malheureuse a été victime d’un nombre effrayant de coupures, et son cerveau a été prélevé. C’est le commissaire Hyacinthe Téodovna, fraîchement promue en Seine-Maritime, qui est chargée de l’affaire. Grâce à son équipe de policiers et au médecin légiste, elle va affronter un terrible tueur en série qui n’a vraiment pas envie de raccrocher le scalpel.
Premier ouvrage d’Aude Lhôtelais, ce thriller constitue un très agréable moment de lecture. Le style de l’auteur est frais et savoureux, et c’est toujours un véritable plaisir que de voir éclore une nouvelle fleur dans le domaine littéraire. Rapidement, le lecteur est pris par l’intrigue et ne la lâche plus. Hyacinthe Téodovna, comme personnage principal, est attachante, perspicace et persévérante. Au cours de ce roman, on en apprend un peu de son enfance, et il y a fort à parier que d’autres opus mettant en scène cette jeune femme viendront. Le scénario est également très bien imaginé ; si les premiers jalons de l’enquête semblent un peu convenus, la suite des événements vient contredire cette impression. Le modus operandi de l’assassin est assez effrayant, ses motivations sont atypiques, et de très nombreux rebondissements en fin de roman vraiment palpitants, et ce jusque dans l’ultime page. Par ailleurs, même si on sent nettement l’influence d’autres auteurs anglo-saxons dans l’élaboration de l’histoire, Aude Lhôtelais démontre son talent grâce à une plume très personnelle et surtout, grâce à une vraie maîtrise des rouages du thriller. Les protagonistes sonnent de manière crédible et l’enquête est suffisamment longue et tortueuse pour paraître véridique.
Même si le titre de ce roman peut sembler assez banal, son contenu est une réussite. Il est toujours émouvant, un peu comme lorsqu’on assiste à une naissance, de voir apparaître un nouvel auteur, et ce d’autant plus lorsque cet écrivain est talentueux. Assurément, Aude Lhôtelais mérite bien des encouragements ainsi que des félicitations.25/05/2012 à 17:58
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Poursuite infernale
Tony Bradman, Martin Chatterton
6/10 Un assez bon moment de lecture, simple et jouant habilement sur les peurs des jeunes. La trame se montre très classique, servie par une plume efficace, mais elle sait se renouveler dans le dernier tiers, quand Quentin se décide à ne plus être spectateur du destin qui semble être le sien, mais à en devenir acteur. Au final, pour les jeunes lecteurs, une petite demi-heure de fantastique, agrémentée d’une morale certes facile mais plaisante.
21/05/2012 à 15:51
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Magie Noire
Tony Bradman, Martin Chatterton
7/10 Un ouvrage selon moi meilleur que « Poursuite infernale », signé des mêmes auteur et illustrateur. Une histoire certes classique, mais la mise en scène, l’aspect familial (les relations qu’entretient Mégane avec son père et surtout sa mère) et les illustrations plus fouillées et nombreuses servent le récit.
21/05/2012 à 15:50
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La lecture du feu
8/10 Saint-Romain, petite bourgade du Périgord. Une équipe d’hommes y œuvre comme pompiers. Unis dans les malheurs répétitifs comme dans les joies simples. Des interventions vers des accidents de la route, des désœuvrés en quête d’aide, et souvent le sang ou des cadavres brûlés au point de rendez-vous. Mais il arrive que certains secours sortent de l’ordinaire, comme à La Chabroussie, où l’on retrouve des suicidés avec un couteau de boucher planté dans le cœur. Y aurait-il des secrets dissimulés dans ces paisibles campagnes ?
Auteur du remarquable Passe-temps pour âmes ignobles ou de Victime delta qui décrit également l’univers des pompiers, Louis Sanders sait sans mal dépeindre le Périgord qui est d’ailleurs la toile de fond de l’ensemble de sa bibliographie. En quelques traits de plume, avec une grande économie de moyens, l’écrivain rend immédiats des lieux, ambiances et individus. Ce qui est remarquable, c’est justement sa manière de croquer les personnages : humains, avec autant de zones d’ombre que de clarté. Aucun d’entre eux n’est un héros ni un modèle : ce sont pour la plupart des êtres ordinaires, ensevelis dans ce terroir abandonné, qui vivotent plus qu’ils ne vivent réellement. Leur routine s’étire de drames violents en assistances portées à des personnes isolées ayant oublié leurs repères. Les pompiers ainsi décrits avec justesse, dans leurs opérations comme dans leur quotidien, cherchent la femme idéale, se perdent pendant des heures pour savoir comment organiser leur bal rituel, révisent pour d’hypothétiques concours, boivent avec excès.
Par-delà ces portraits cinglants de crédibilité, il y a l’intrigue policière, tel un fil rouge, ou les questionnements d’un de ces serviteurs de la sécurité publique qui tente de comprendre les raisons de ces cadavres dont on semble avoir maquillé les causes réelles du décès, ou encore le pourquoi de la disparition des carnets de l’ancienne institutrice. Lentement, pièce par pièce, la vérité se fera jour dans les ultimes pages du roman. Louis Sanders a choisi la noirceur, et la lumière se fait alors sur de sombres alliances, aussi fétides que plausibles.
La lecture du feu constitue donc, une fois de plus, une ample réussite littéraire de Louis Sanders. Amer, vitriolé, le livre s’achève comme il a commencé : avec plus de douleurs que de réels espoirs. Et le lecteur referme cet opus en repensant au titre de l’ouvrage. Pour faire bref, la lecture du feu consiste à évaluer les risques de l’incendie couvant derrière une porte : couleur des flammes, densité des fumées, température perceptible, etc. Il en va des drames comme des combustions : nul ne sait ce que l’on va découvrir lorsque l’on ouvrira l’accès permettant de les atteindre.15/05/2012 à 09:34
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Les Meurtres de la salamandre
8/10 Voilà l’occasion de (re)découvrir toute l’étendue des talents d’un auteur inspiré, brillant, et inventif. Les Meurtres de la Salamandre est un ouvrage typique de sa bibliographie, aussi riche qu’original.
15/05/2012 à 08:36
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Murder Party
7/10 Voilà un bon roman à frissons pour les jeunes : divertissant, ingénieux et plaisant. Le lectorat visé prendra bien du plaisir au gré des pages.
15/05/2012 à 08:32
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Le complot de la dernière aube
8/10 Alors qu’il traque des membres de la Brigade Pâle, Neil Galore ainsi que ses camarades parviennent à rattraper leur proie. Malheureusement, l’un de leurs amis disparaît lors de la traque alors qu’une autre chasse s’amorce : la Brigade Pâle semble tramer un infâme complot à Chicago.
Troisième opus de la série consacrée à l’Agence Pinkerton après Le Châtiment des Hommes-Tonnerre et Le Rituel de l'ogre rouge, ce Complot de la dernière aube continuera de fasciner les lecteurs. Le style de Michel Honaker est toujours aussi envoûtant, mélangeant avec bonheur plusieurs genres littéraires, du western au fantastique en passant par l’aventure. Les personnages demeurent bien campés, faits de zones d’ombres qui, au gré des épisodes, s’éclaircissent lentement d’informations distillées avec goût et parcimonie. Les chapitres sont courts et s’enchaînent avec brio, et l’on se sent naturellement porté vers le suivant tant le suspense est prenant. L’intrigue, à l’instar des autres ouvrages, est de haute tenue, et la nature de la cabale est d’autant plus saisissante qu’elle fait écho à un événement ayant réellement eu lieu au XIXe siècle.
Ce qui frappe également dans ce roman, au-delà des qualités mentionnées précédemment, c’est la manière dont, telle la pièce d’un puzzle, il vient s’insérer avec intelligence dans le flux de cette série. Des réponses vont apparaître, comme à propos des origines de Neil, et des péripéties intervenir, comme la confrontation tant attendue avec Angus Dulles. Dans le même temps, d’autres questions vont ressurgir, voir naître, et le lecteur ne pourra qu’attendre avec fébrilité les prochaines chevauchées de nos héros et espérer des réponses.
Décidément, cette série est assurément l’une des plus audacieuses et réussies du moment pour la jeunesse. Effrénée, atypique, chaque aventure répond largement aux attentes du lectorat en proposant un divertissement de très grande qualité. D’ailleurs, le récit s’achève sur l’annonce de ce par quoi débutera la future équipée, dans les décors enneigés du Canada, auprès d’un lac inquiétant. On en trépigne d’avance !14/05/2012 à 17:33 1
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Aux Armes défuntes
9/10 Assurément, Aux armes défuntes fait partie de ces ouvrages quasiment inclassables, quelque part entre le journal de guerre, le roman noir, le récit de science-fiction déjanté et l’exercice de style littéraire, et ce serait pour le moins évident de dire qu’il ne plaira pas à tout le monde. Pierre Hanot a signé une œuvre exigeante, bien loin de celles qui se laissent apprivoiser sereinement. C’est audacieux, troublant, parfois gênant. Une composition qui marque durablement les esprits à défaut de vouloir les séduire.
14/05/2012 à 17:30
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Mauvais sangs
9/10 Un peu moins de cent pages, avec une écriture aérée. Le calcul est rapide : la lecture le sera tout autant, aussi véloce que le sont les chutes des nouvelles. Un tour de force littéraire qui magnifie ce recueil devenu un classique de la littérature jeunesse.
07/05/2012 à 19:39
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Le Dernier assassin
6/10 Parce qu'il sait désormais qu'il est père d'un petit Koichiro, né de l'union avec la belle Midori, le tueur John Rain cherche à se racheter une conduite et épouser une nouvelle existence. Mais pour préserver la vie de sa famille, il doit exécuter un contrat, personnel cette fois-ci : l'attendent de terribles yakuzas ainsi que les membres de triades chinoises.
Cet épisode de la série consacrée à John Rain et écrite par Barry Eisler ravira les amateurs. On retrouve l'assassin à gages, toujours aussi efficace dans ses missions et prompt au combat tactique. Pour l'aider dans cette guerre intime, viennent à son secours la magnifique Delilah, l'agente du Mossad au charme vénéneux, et Dox, sniper à la gouaille colorée. L'action est toujours omniprésente, virile et prenante, avec quelques touches d'un humour bienvenu, rappelant certains écrits de Chris Ryan. L'intrigue s'insère bien dans le fil de la saga, et le lecteur sera heureux de voir John Rain douter face à ses responsabilités de père, entrevoir un autre avenir, et croiser le fer sans aucun autre but que de défendre les siens. Certaines scènes sont assurément marquantes, comme l'affrontement contre les sumos ou l'attaque du club, remplissant amplement les objectifs distractifs du roman. On ne peut dès lors que regretter quelques personnages manquant de profondeur ou altérés par des clichés, et certaines situations trop téléphonées pour être crédibles.
Le dernier assassin est donc un ouvrage pleinement orienté vers la satisfaction de lecteurs à la recherche d'action hollywoodienne. À cet égard, le roman est une réussite. Néanmoins, les écueils propres à ce genre littéraire – invraisemblances et manque de profondeur des protagonistes – ternissent le tableau.07/05/2012 à 19:38
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Karl
8/10 Dans le 9-4 (traduisez Val-de-Marne), Karl, Mo et Tony sont des amis inséparables. Suite à un fait de délinquance, ils font la rencontre, au commissariat, de Ronan, enfant de policier, puis de Layla, fille d’un couple bourgeois ayant réussi dans le milieu de l’art. Mais on n’échappe pas comme ça à la loi de la banlieue. Pour des motifs variés et conjugués, ces cinq adolescents vont connaître quatre-vingt-cinq heures de cauchemar.
Premier roman du triptyque intitulé Trilogie noire écrit par Martial Caroff, cet ouvrage est une pure réussite. Destiné à un public plutôt lycéen sans que les adultes ne soient pour autant écartés du lectorat potentiel, le livre saisit rapidement par la justesse de son ton. Aussi lointain des clichés d’une certaine enfance complètement barbare comme de ceux décrivant ces quartiers avec un angélisme béat, l’auteur parvient à faire évoluer ses personnages avec intelligence. On y croise des ados brisés par la vie, soumis au doute et à la volonté de rédemption, ainsi que d’autres devenus des criminels en puissance, pervertis par l’appât du gain facile et la volonté de copier des jeunes ayant réussi grâce à des commerces peu avouables. C’est en quelque sorte, sans moralisation ni dénigrement systématiques, un portrait fidèle d’une jeunesse ordinaire de banlieue.
Dans ce cadre, les cinq personnages principaux vont subir une série d’événements imprévisibles, et devenir les jouets d’un destin violent et sanglant. Trafics, appétits de vengeance, amitiés passées sous silence pour parvenir à se faire un nom, etc. Selon une mécanique adroite et efficace, tels les rouages d’une machine infernale, les individus vont devoir faire des choix : s’aider ou se détruire. Les barres de métal, couteaux et armes à feu vont jaillir. Parce que l’on menace l’intégrité physique de Layla. Parce que l’on soupçonne Mo d’avoir fait disparaître l’argent d’un vol. Parce que l’organisation criminelle de la cité a décidé de se débarrasser des gêneurs. Et quand éclate la violence, Martial Caroff rompt avec le langage habituel des ouvrages destinés à la jeunesse : c’est réel, sauvage, barbare.
Avec cette entrée en matière, voilà une trilogie qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Le deuxième tome est annoncé pour l’automne, et l’extrait présent en fin de roman fait déjà saliver. Il ne faut pas se fier au dessin de la couverture que certains pourraient juger un peu trop sage, ou du moins en décalage avec la teneur de l’opus : Martial Caroff concilie la dureté du roman noir à une photographie sans concession d’une cité actuelle.17/04/2012 à 18:58
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Da Vinci Code
7/10 Lu il y a un bail. J'en garde, comme beaucoup, le souvenir d'un livre à la fois prenant, érudit et atypique, ayant lancé une "mode" littéraire, mais parfois un peu présomptueux, hollywoodien.
16/04/2012 à 18:00 1
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La Mort dans les bois
8/10 En Irlande, alors qu'ils jouaient dans les bois, trois enfants disparaissent. Un seul d'entre eux en ressortira, mais amnésique. Vingt ans plus tard, devenu inspecteur de police, le survivant est confronté à un nouveau drame dans la forêt : une gamine est retrouvée morte, le crâne fracassé. Y a-t-il un lien entre les deux affaires ? Pour le savoir, Rob va devoir laisser revenir les fantômes du passé.
Tana French dispose d'une plume captivante, dont les effets se produisent dès le prologue ; entièrement écrit à la première personne, le récit devient rapidement prenant. Les pistes s'avèrent nombreuses car la zone où a été découvert le corps accueille un site archéologique sur lequel doit être bientôt bâtie une autoroute. Le meurtre, sauvage, est-il l'œuvre d'un détraqué ? D'un opposant au projet de construction ? D'un adepte de sacrifices tels qu'ils avaient lieu en ce lieu consacré ? Pour résoudre cette énigme, Rob et son équipe ne seront pas de trop. On remarque d'ailleurs que Tana French a réalisé une histoire très crédible, avec des personnages présentant de réelles profondeurs humaines, en proie aux doutes ou aux erreurs, et c'est même probablement la grande force de ce roman. Tout y sonne juste, des réactions des protagonistes à leurs dialogues en passant par les situations, et l'auteur dispose d'une rare palette de mots, pourtant simples mais efficaces, pour rendre ces instants plausibles et humains. Le livre est pourtant assez épais, mais on n'y sent aucune longueur. Le dénouement est bien trouvé, et, à l'instar de l'ensemble du livre, vraisemblable : il n'y a pas d'événement alambiqué, de rebondissement saugrenu. L'enquête menée par Rob et ses collègues est une véritable réussite puisqu'ils vont lentement agencer les pièces du puzzle et mettre en lumière des personnalités et comportement écœurants.
De manière sobre et minutieuse, les policiers de Tana French vont ordonner le chaos, pour notre plus grand plaisir. Un opus attrayant et solide, bien sombre, même si la fin risque de frustrer quelques lecteurs.14/04/2012 à 11:05 1
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Spiral
8/10 Quand Mélanie part pour Dinard où l’attend son oncle Jerry, Quentin se sent patraque. Dans cette lande bretonne isolée, sans moyen de communication moderne, Mélanie correspond par courrier avec son amoureux. Mais là-bas, un assassin rôde, un étrangleur qui a déjà plusieurs victimes à son actif. Et que dire de cette pièce isolée tout en haut d’un escalier effrayant où un meurtre en chambre close semble pourtant impossible ?
L’auteur des très bons Tigre borgne, La Septième hypothèse ou encore de La Nuit du Minotaure arrive chez Rageot dans la collection Thriller. On retrouve le style de Paul Halter : écriture fine et élégante, personnages nombreux et ambigus, et une ambiance particulièrement menaçante. Cet écrivain, en quelques phrases, sait dépeindre un lieu trouble où l’on se doute de l’arrivée imminente d’un drame. Sa plume sert ici une intrigue mise à la portée des jeunes (collégiens et lycéens) et qui saura également satisfaire les adultes, avec notamment une belle mise en relief des tendres relations entre Mélanie et Quentin.
Usurpation d’identité, tueur en série, une murder party qui tourne mal, un meurtre en chambre close, des rebondissements abondants, des chapitres courts qui s’achèvent sur des cliffhangers bien sentis, le tout dans le décor spectral d’une maison abandonnée sur les récifs bretons. Tous les éléments pour accaparer l’attention du lecteur sont là, et employés de manière efficace. Le suspense est savoureux, et ce n’est que dans les ultimes pages que Paul Halter lève le voile sur l’identité du tueur et ses motivations. Une bien belle réussite.
Les trois premiers ouvrages à sortir dans cette nouvelle collection étaient Décollage immédiat de Fabien Clavel et Les Voleurs de têtes d’Hervé Jubert, ainsi que Spiral. Ce dernier opus constitue certainement le plus cérébral des trois. Une œuvre maîtresse, où Paul Halter accroît son aura de grand auteur français, en plus d’ajouter une nouvelle corde à son arc : la possibilité presque naturelle de s’adresser à des lecteurs plus jeunes.14/04/2012 à 11:02