El Marco Modérateur

3225 votes

  • Bloody glove

    Bob Slasher

    7/10 Frédéric Parmentier. Un type lambda qui travaille dans la communication. Une vie professionnelle sans trépidation, et des amours sans relief avec Tina. Lorsque celle-ci décide de le quitter, Frédéric ne le supporte pas et se suicide. Plus exactement, tente de se suicider. Un échec. Un de plus. Alors il met à profit cette haine qui court en lui depuis fort longtemps et passe à l’action, en se déguisant en Freddy Krueger.

    Avec ce roman, Bob Slasher – qui oserait croire qu’il s’agit d’un pseudonyme ? – cogne fort. Voilà un pur slasher littéraire, où un psychopathe s’en va massacrer des individus. De prime abord, cela peut paraître vain, excessif, voire honteux. Mais c’est justement parce que c’est indéniablement déplacé et gentiment inavouable que le lecteur va y puiser son plaisir. Comme on peut s’y attendre, les scènes choquantes sont nombreuses : sexe et violence au programme, en plusieurs services, voire sévices. Une croisade courte mais barbare. Contre Tina, son amant, sa patronne, et ces êtres sans saveur que la providence va mettre sur sa route. Une expédition, parfois engourdie par une narration à la deuxième personne du singulier, qui renforce la possession dont semble être victime Frédéric, mais qui pourra rebuter certains lecteurs, sans parler de la profusion de mots grossiers. Une razzia féroce, sans repère, avec quelques présences bienfaitrices, comme Julie, victime volontaire du monstre, ou Alice, l’infirmière qui le mettra face à son visage balafré après l’explosion. Une course contre la vie, contre la mort, qui se poursuivra jusqu’à un terrible retour aux sources de la fissure de sa psyché, avec sa rencontre de feue sa mère, Simone Parmentier. Et une ultime transmutation en un autre personnage dantesque du septième art.

    Au final, un raid sanglant et fort peu recommandable, et que d’aucuns qualifieront de peu recommandable. Objectivement, c’est exact. Mais c’est aussi tout ce qui constitue le sel de cet opus cruel, qui est un bel hommage rendu au réalisateur Wes Craven : être autant irrespectueux que ces personnes qui en viennent paradoxalement, en raison de leurs multiples péchés, à drainer dans leur sillage tant de personnes estimables, par le simple appât des vices qui sont les leurs.

    01/03/2017 à 13:13 2

  • Un Voleur sur les toits

    Christian Grenier

    8/10 Hercule est un chat particulièrement original : il comprend la langue des humains et est doué d’un solide sens de la réflexion. Quand il apprend qu’une voisine, héritière des œuvres de Giacometti, a été cambriolée, il décide de mener l’enquête.

    Avec cette série consacrée au chat policier Hercule, Christian Grenier, ajoute une corde supplémentaire à son arc. Et si l’on veut continuer de filer la métaphore, c’est qu’il a su décocher une flèche habile. Le postulat de départ – un animal qui joue les détectives – est intéressant, et le reste de l’ouvrage est d’une fort belle tenue. Tout y est écrit simplement, sans jamais que cela ne soit simpliste, avec intelligence et adresse, si bien que l’on ne voit guère les pages défiler. Le ton est plaisant, le texte étant rehaussé de délicieuses touches d’humour. On imagine donc sans mal la joie des jeunes lecteurs à qui s’adresse ce roman. Les rebondissements sont nombreux, bien amenés, et l’on s’achemine avec un régal qui ne faiblit jamais jusqu’à l’épilogue. Malicieusement, Christian Grenier a su tisser un lien avec d’autres de ses livres, puisqu’Hercule est le chat des jumelles issues de l’union entre Max et Logicielle, les deux personnages principaux de sa série la plus connue.

    Agrémenté de sympathiques illustrations d’Aurore Damant, ce polar pour les jeunes cumule toutes les qualités qui soient. Une exquise bulle littéraire, fine et pétillante.

    01/03/2017 à 13:08

  • Le Bois de justice

    John Wainwright

    9/10 Un petit bijou de littérature noire anglaise ! Depuis les personnages croustillants (Lionel et Raymond en priorité, sans compter le paternel, statue du commandeur) jusqu’à la peinture au vitriol des mœurs aristocratiques (tout le duel entre les deux demi-frères a commencé à partir de savoir qui hériterait du titre de baronnet), une pépite qui se dévore de la première à la dernière page. Beaucoup d’acide dans les mots de John Wainwright, et des situations pourtant « simples », depuis le soi-disant accident de chasse jusqu’à la « mise à l’écart » (entendez par là la séquestration) dans l’abri Henderson, qui donnent lieu à des répliques savoureuses. Malgré quelques minuscules temps morts dans le dernier tiers du livre, largement biffés par des rebondissements délicieux (la lecture du testament, ou le véritable sort réservé à la demi-sœur de Lionel), jusqu’à la double apothéose finale (le sort réservé à Raymond et celui que Lionel s’inflige, avec les motivations qu’il livre), et vous obtenez en matière d’écrits d’ébène un de mes récents coups de cœur !

    01/03/2017 à 13:05 5

  • Chasse à l'homme

    Phillip Gwynne

    7/10 A peine remis de ses émotions lors de l’épisode Puzzle mortel, Dom doit déjà s’entraîner pour les Jeux Olympiques qui vont avoir lieu à Rome. Une série de péripéties l’amène à se renseigner sur un membre d’un parti politique et, parallèlement, à un village perdu de l’Italie où pourraient se nicher des informations quant à sa propre famille.

    Quatrième volet de la série Rush, ce roman est un petit régal pour qui apprécie les aventures échevelées. Sous la plume toujours alerte et efficace de Phillip Gwynne, le lecteur – jeune, de préférence – suit l’équipée de Dom qui n’aura d’ailleurs pas le temps de respirer. Depuis la fausse disparition de son frère à l’exploration improvisée d’un égout, d’un concert des Rolling Stones au Colisée à une excursion helvétique sur un pédalo vers une pièce de monnaie rarissime, d’une commune reculée italienne où plane l’ombre de la mafia calabraise – la ‘Ndrangheta – à un archéologue qu’il faudra convaincre de ramener en Australie, les temps morts n’existent pas. Toujours soumis à une créance contractée par sa famille auprès d’une terrible organisation appelée « La Dette », il doit remplir des missions imposées s’il ne veut pas se faire ôter une livre de chair. L’action, comme indiqué ci-dessus, est omniprésente, ce qui n’empêche nullement quelques moments d’humour et d’ixième degré de bon aloi, à défaut de crédibilité. Mais les adolescents à qui se destine ce livre n’en auront cure et sauront amplement trouver leur bonheur au milieu de ces cascades, courses-poursuites eu autres versions littéraires du blockbuster américain. Un cocktail riche et savoureux, jamais plausible, mais conçu de telle sorte qu’il comblera avec bien-être les jeunes lecteurs férus de sensations fortes sans prise de tête superfétatoire. Un ouvrage d’autant plus (d)étonnant que le résumé de la quatrième de couverture est assez abusif, dans la mesure où ce fameux E. Lee Marx, censé constituer la cible prioritaire du jeune homme, n’apparaît qu’au vingtième chapitre. Probablement une errance éditorialiste qui, au final, sert l’intérêt de l’intrigue en occasionnant moins de la dubitation qu’une réelle découverte du contenu du roman.

    01/03/2017 à 13:01 1

  • Labyrinthe fatal

    Lincoln Child, Douglas Preston

    8/10 Encore un opus de la série que j’ai adoré ! Toujours un pur régal que de retrouver Pendergast, avec son charme si particulier, ses techniques d’investigation, et ses manières surannées. Ici, il est vraiment broyé par un piège sacrément retors, heureusement qu’il va bénéficier de l’aide secourable de Margo et Constance. Je regrette certes quelques points (ce guet-apens trop travaillé, l’épisode de Constance face aux tueurs, assez peu crédible, ou encore la constitution de l’antidote, où les enchaînements de démonstrations chimiques m’ont laissé bien froid) mais je ne boude pas mon bonheur. Il y aura eu, au final, de sacrés rebondissements, comme l’origine si lointaine de la cabale, le policier Angler, et tous ces divers cliffhangers. Cet ouvrage offre une intéressante plongée dans l’arbre généalogique de Pendergast, et on en apprend énormément sur sa propre filiation. Et toujours cette magie des mots des sieurs Preston et Child, où les pages, pourtant nombreuses, défilent à la vitesse d’une balle. Vivement la suite !

    01/03/2017 à 13:00 3

  • Détective Conan Tome 9

    Gosho Aoyama

    7/10 Trois histoires sympathiques, avec l’enlèvement d’Ayumi et la recherche de ses kidnappeurs, une histoire de vengeance entre anciens camarades de judo (avec un habile clin d’œil au personnage de Benkei), et un ultime récit qui s’achèvera dans le tome 10. Toujours une esthétique très agréable, un suspense maitrisé et une lecture distrayante.

    01/03/2017 à 13:00

  • Dilemma tome 1

    Hajime, Tatsuya Toji

    7/10 Un étonnant mélange de suspense et de merveilleux, où l’accent est porté sur les questions du libre arbitre, de la culpabilité et de la rédemption. Des dessins sympathiques, une histoire qui intrigue, bref, un bon moment. J’essaierai d’être au rendez-vous du tome suivant.

    01/03/2017 à 12:59

  • Le Joker en main

    James Hadley Chase

    5/10 C’est, à mon goût, élaboré très vite, écrit très vite, et si la lecture de cet opus se fait également rapidement, je suis déjà certain que je l’oublierai vite. Des points positifs, comme des rebondissements intéressants et une histoire qui a été correctement « charpentée » en amont, côtoient des éléments négatifs à mes yeux (une « héroïne », comme souvent chez James Hadley Chase, si chaude que ça en devient énervant voire ridicule, au point que même une poivrière éveillerait en elle des fantasmes ardents ; une vision simpliste et caricaturale du vaudou ; des références à la vie opulente que mène Helga Rolfe qui en deviennent crispantes en raison de leur étalage et leur stérilité, etc.). Je retenterai d’autres ouvrages de cet écrivain, avec toujours cette petite pincée au cœur, en me demandant où est passé cet auteur que j’avais adoré dans « Pas d’orchidées pour miss Blandish ».

    15/02/2017 à 08:14 2

  • Prophecy Tome 2

    Tetsuya Tsutsui

    8/10 Toujours aussi bon. Des graphismes prenants, une intrigue sacrément efficace, et un personnage de policière particulièrement attachante. L’accent est mis sur la traque de Paperboy, le mystère qui entoure son identité, et le récit s’achève sur un coup de téléphone qui pourrait modifier le cours de la série. J’ai particulièrement apprécié l’histoire autour du personnage politique populiste qui monte en épingle les forfaitures de Paperboy pour mieux faire la promotion de son projet de loi quant aux restrictions d’Internet, ou encore l’épisode savoureux avec le groupuscule écologiste, composé en réalité de polémistes plus attachés à leur égo qu’à leur mission.

    15/02/2017 à 08:12

  • Tokyo Ghoul tome 1

    Sui Ishida

    7/10 Une histoire originale et prenante, avec violence et cannibalisme à la clef. Un récit mené de manière experte et percutante, où la cruauté de certains dessins fait écho à cette intrigue sombre.

    15/02/2017 à 08:12

  • Reset

    Tetsuya Tsutsui

    8/10 J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, j’ignore pourquoi, mais une fois immergé dans l’intrigue, c’est singulièrement réussi. Un ton froid et saisissant, avec une histoire de vengeance et de jeu vidéo si immersif qu’il en vient à pousser au suicide ses participants. Des moments assez durs et tendus, une belle part offerte à la violence, dans cet immeuble où rôde un étrange maître de cérémonie. Une très agréable découverte à mes yeux.

    15/02/2017 à 08:10

  • Pesticides, pizzas et petit bébé

    Janine Teisson

    6/10 Un sympathique ouvrage mettant en scène les « Rebelles », des gamins prêts à tout pour dénouer cette intrigue. Un ton alerte, des personnages attachants et une histoire qui se lit vite et bien. Rien d’extraordinaire ou de mémorable, mais un bon moment de lecture.

    15/02/2017 à 08:09 1

  • Sky-High Survival tome 1

    Tsuina Miura, Takahiro Oba

    8/10 Une histoire singulière pour un traitement anxiogène et assez sanguinolent. Ou comment la jeune Yuri se retrouve dans un monde semble-t-il parallèle, en haut des buildings, peuplé de tueurs masqués. Un univers très particulier que j’ai beaucoup aimé, rappelant « Le Chien de minuit » de Serge Brussolo.

    15/02/2017 à 08:09 2

  • Gangsta tome 1

    Kohske

    6/10 Un manga original, qui mélange arts martiaux, amitié, suspense et tueurs à gages. Rien de très novateur, ni dans le fond ni dans la forme, certes, et je suis assez curieux de voir comment cette série va évoluer, mais cela se lit avec plaisir.

    15/02/2017 à 08:08

  • Nuit de fureur

    Jim Thompson

    8/10 Car Bigelow, également connu sous le sobriquet de Little Bigger. Profession : tueur à gages. Signes particuliers : fait physiquement bien moins que ses trente ans, est presque aveugle, mesure un mètre cinquante, a des dents artificielles, et est atteint de la tuberculose. Sa dernière mission en date : assassiner, sans attirer l’attention, un indicateur qui va bientôt témoigner à un procès. Le plus simple semble être d’intégrer la pension de Peardale, que tient sa future victime, afin de commettre son forfait en toute quiétude. Mais sur place, l’attendent l’épouse de la balance ainsi que Ruth, jeune fille estropiée. Et ça ne constitue que le début des embêtements.

    De Jim Thompson, quasiment tout le monde connaît Le Démon dans ma peau ou encore 1275 âmes. Cet écrivain américain est l’un de ceux dont on continue de prononcer le nom avec déférence, même près de quarante ans après son décès. Ici, on retrouve une belle part des qualités et obsessions de l’auteur, mais avec une noirceur encore plus prononcée, comme s’il avait passé au tamis ses idées et mots pour n’en garder que les plus ténébreux. Cela commence avec un (anti)héros, tueur décomplexé qui s’apprête à remplir son contrat et finit par tomber, d’une certaine manière, sous la coupe de deux femmes, dont l’une est un peu son écho physique féminin. Ici, tout y est souillé, immoral, à la limite du grotesque. Ça boit, ça fume, ça tire des plans sur la comète en se promettant de grandes virées une fois la mission – rien de moins que l’homicide d’un être humain – réalisée. Et, à défaut de la moindre action tout au long de ce récit, on finit par se complaire dans cette fange fétide, peuplée également de personnages retors et inquiétants comme Le Patron, commanditaire de Carl, ou La Gnôle, sous-fifre en mal de reconnaissance. Et ce presque huis clos entre gens de fort mauvaise compagnie s’achève, comme il se doit dans tout roman noir, par une rédemption ou une déchéance. Ici, ça sera la chute. Brutale. À coups de hache. Dans la claustration d’une trappe. Tandis que des chèvres hurlent. Il y a parfois des épilogues si emportés et criards qu’ils parviennent, en quelques pages, à pallier de longs instants en apparence lénitifs et muets, alors que la violence s’exprime parfois ainsi, par des berceuses captieuses et des silences sournois. Assurément, celui de cet ouvrage en constitue l’un des plus vibrants exemples.

    Certains romans ne cherchent pas nécessairement à séduire. Ils produisent leur matériau brut, mal taillé et volontairement rêche, à la face du lecteur, non par arrogance ou paresse mais pour mieux mettre en exergue les affres de l’âme humaine et les hantises de son auteur. C’en est ici le cas typique avec cette œuvre plutôt méconnue de Jim Thompson. Le noir s’y fait couleur, avec ses nuances de désespoir et de finitude, au sens très large du terme. Probablement pas l’œuvre la plus accessible de Jim Thompson, et c’est peut-être en cela qu’elle en devient fondamentale.

    12/02/2017 à 08:50 7

  • Un coupable presque parfait

    Robin Stevens

    8/10 Daisy Wells et Hazel Wong forment, au sein de leur collège, une agence de détectives privées. Mais un tel environnement n’est guère fertile en intrigues. Sauf le jour où Hazel découvre le corps de Miss Bell, professeur de sciences, jetée du haut d’un balcon. D’autant que le cadavre disparaît très rapidement après. Voilà enfin, pour les deux pensionnaires, le début d’une affaire criminelle qu’elles comptent bien résoudre d’elles-mêmes ?

    Premier tome de la série consacrée à Wells et Wong. Dès les premières pages, le lecteur – jeune de préférence – est embarqué par l’histoire. De prime abord, il s’agit d’un récit classique, édulcoré pour plaire aux adolescents voire à des plus juvéniles. Néanmoins, ce cliché fond comme neige au soleil devant la maîtrise et la langue pétillante de Robin Stevens. Avec un vocabulaire simple mais un récit parfaitement structuré, l’écrivaine nous emmène sur des chemins jadis définis par Agatha Christie – avec une facétieuse référence à Miss Marple à la clef – ainsi que des clins d’œil appuyés à Arthur Conan Doyle, avec Daisy dans le rôle de Sherlock Holmes et Hazel dans celui de John Watson. Si la première Miss est aussi intelligente et observatrice que son génial inspirateur, avec la morgue et les réflexions péremptoires qui vont avec, la seconde collégienne est plus calme et posée, ce qui lui vaut d’ailleurs de n’être que la secrétaire du club. La langue est certes élémentaire, mais sa fluidité doublée d’une jouissive malice font que l’on se prend rapidement au jeu de la chasse au criminel. Entre hypothèses parfois fausses et éclairs de génie, de la vérification d’alibis qui volent occasionnellement en éclats et de préjugés intimes qui s’effondrent au détour d’un détail dévoilé, les deux enquêtrices en herbe vont lentement progresser vers la résolution de l’intrigue et le dévoilement d’un tueur dont l’identité était tout sauf attendue.

    Voilà donc un premier ouvrage jouissif et dynamique, déluré et électrisant. Typiquement le genre d’opus que l’on peut conseiller à de jeunes lecteurs que le roman policier pourrait rebuter. Un ton guilleret ainsi qu’une réelle originalité dans les propos, rendant hommage à de notoires prédécesseurs, et rappelant les écrits d’Emma Kennedy. Une très agréable découverte pour une série dont on ne manquera pas les prochains épisodes.

    12/02/2017 à 08:44 2

  • Pour venger pépère

    A.D.G.

    8/10 Si l’intrigue ne constitue pas, en soi, une extase, le traitement qui en est fait par A.D.G. est remarquable. Frédéric Dard télescope Michel Audiard et Antoine Blondin. De grands moments de rire, avec des jeux de mots bien sentis et des situations cocasses. Dans le même temps, c’est aussi le roman des amitiés et des amours mortes entre Pascal Delcroix, avocat, qui s’en va mener sa vendetta contre les assassins de son grand-père, son « pépère ». Des instants singuliers d’émotion, de nostalgie, et les marques d’inclination pour une certaine époque révolue.

    12/02/2017 à 08:42 6

  • La Nuit des créatures géantes

    R. L. Stine

    6/10 Une histoire qui reprend les passages obligés voire attendus du héros qui devient subitement minuscule, avec les péripéties liées à un environnement anormalement immense et les dangers – notamment animaux – que cela représente. Sans bouleverser les codes du genre ni les renouveler, un livre plutôt prenant et original.

    12/02/2017 à 08:40 1

  • Magic Kaito Tome 4

    Gosho Aoyama

    8/10 Un opus assez différent des trois précédents, beaucoup plus noir et tourmenté. Une série de péripéties courtes et enlevées, avec un rapide crossover mettant en scène Shinichi Kudo, alias Détective Conan. Un petit régal qui, même s’il n’est pas dénué d’humour, s’achève sur un épisode poignant et inattendu.

    12/02/2017 à 08:39

  • À mains nues

    Paola Barbato

    9/10 Je suis entré un peu à reculons dans ce livre, parce que les ouvrages « à la mode » ou dont on parle beaucoup m’intéressent moins que les perles délaissées. A la fermeture du roman, je garde en tête quelques bémols : une violence singulière et qui aurait pu n’être traitée que de manière allusive, des combats pas toujours crédibles, et une écriture qui n’a rien de recherché ni de soigné. Mais au final, alors que je viens de refermer la dernière page, quelle claque globale. Une histoire qui ne ressemble à aucune autre, avec des gladiateurs modernes, dressés comme des molosses, perdant tout repère moral, et s’adonnant à des barbaries incroyables. Une étonnante galerie de personnages retors et sombres, emportés et sanguinaires jusqu’à l’ivresse de l’hémoglobine qu’ils font couler. C’est aussi une histoire solide et travaillée, parcourue d’idées remarquables (les affrontements dans le noir, les règles de la tuerie finale, les numéros attribués aux coups en fonction de la douleur provoquée, etc.). Et il y a ces images qui me resteront longtemps en mémoire. Il m’arrive fréquemment de (très) bien noter un livre et, quand je revois passer bien longtemps plus tard, ma note et mon commentaire ou avis, d’avoir un doute, un flou, une hésitation quant au contenu du roman. Ici, pas de risque : il me sera assurément inoubliable. Avec son cortège d’images démentes, comme les snuffmovies, les carnages, la séquence de danse entre Minuto et Batiza. Avec ses moments de bonheur captieux, de joie éphémère, d’espoir mensonger, qui surnagent fugacement au beau milieu de cette sauvagerie et de cette anomie. Et puis, il y a cette fin, inattendue et vicieuse qui rebat les cartes et oblige une relecture mentale de la totalité de l’ouvrage. Un mémorable festin de mâles et de maux.

    15/01/2017 à 19:57 9