Un coupable presque parfait

(Murder Most Unladylike)

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  • 8/10 Daisy Wells et Hazel Wong forment, au sein de leur collège, une agence de détectives privées. Mais un tel environnement n’est guère fertile en intrigues. Sauf le jour où Hazel découvre le corps de Miss Bell, professeur de sciences, jetée du haut d’un balcon. D’autant que le cadavre disparaît très rapidement après. Voilà enfin, pour les deux pensionnaires, le début d’une affaire criminelle qu’elles comptent bien résoudre d’elles-mêmes ?

    Premier tome de la série consacrée à Wells et Wong. Dès les premières pages, le lecteur – jeune de préférence – est embarqué par l’histoire. De prime abord, il s’agit d’un récit classique, édulcoré pour plaire aux adolescents voire à des plus juvéniles. Néanmoins, ce cliché fond comme neige au soleil devant la maîtrise et la langue pétillante de Robin Stevens. Avec un vocabulaire simple mais un récit parfaitement structuré, l’écrivaine nous emmène sur des chemins jadis définis par Agatha Christie – avec une facétieuse référence à Miss Marple à la clef – ainsi que des clins d’œil appuyés à Arthur Conan Doyle, avec Daisy dans le rôle de Sherlock Holmes et Hazel dans celui de John Watson. Si la première Miss est aussi intelligente et observatrice que son génial inspirateur, avec la morgue et les réflexions péremptoires qui vont avec, la seconde collégienne est plus calme et posée, ce qui lui vaut d’ailleurs de n’être que la secrétaire du club. La langue est certes élémentaire, mais sa fluidité doublée d’une jouissive malice font que l’on se prend rapidement au jeu de la chasse au criminel. Entre hypothèses parfois fausses et éclairs de génie, de la vérification d’alibis qui volent occasionnellement en éclats et de préjugés intimes qui s’effondrent au détour d’un détail dévoilé, les deux enquêtrices en herbe vont lentement progresser vers la résolution de l’intrigue et le dévoilement d’un tueur dont l’identité était tout sauf attendue.

    Voilà donc un premier ouvrage jouissif et dynamique, déluré et électrisant. Typiquement le genre d’opus que l’on peut conseiller à de jeunes lecteurs que le roman policier pourrait rebuter. Un ton guilleret ainsi qu’une réelle originalité dans les propos, rendant hommage à de notoires prédécesseurs, et rappelant les écrits d’Emma Kennedy. Une très agréable découverte pour une série dont on ne manquera pas les prochains épisodes.

    12/02/2017 à 08:44 El Marco (3181 votes, 7.2/10 de moyenne) 2