Kafka65

80 votes

  • Front criminel : Une histoire du Polar américain de 1919 à nos jours

    Benoît Tadié

    10/10 J'ai lu les deux livres de Tadié, ils sont vraiment excellents si on est intéressé par l’histoire de ce genre littéraire (et de la mentalité américaine aussi), le pourquoi et le comment de son existence. Ils se complètent parfaitement. On a ainsi près de 500 pages sur le roman noir américain de 1919 à nos jours, avec rien d'autre d’équivalent sur le marché. C'est à la fois savant et bien écrit pour être lisible par tous. Ils donnent envie de reprendre tous les classiques cités les uns après les autres pour revivre cette formidable aventure de lecture qu'est le roman noir.
    En plus, il parle très bien de ses livres ( à écouter en podcast dans l'émission Mauvais genre de France culture)
    Il faudrait que quelqu'un puisse faire la même chose avec le roman noir français...

    31/01/2018 à 13:48 6

  • Le Polar américain, la modernité et le mal (1920-1960)

    Benoît Tadié

    10/10 Ce livre est vraiment excellent. Je n’en connais pas d’autre qui couvre cette période clés de la naissance et de l’épanouissement du roman noir américain (et donc du roman noir tout court) avec autant de pertinence. L’effort de synthèse est remarquable et replace la naissance de ce genre dans le cadre plus large de la civilisation etats-unienne en traitant avec une égale réussite l’approche thématique et l’approche esthétique. Travail exigeant mais qui reste abordable par n’importe quel lecteur cherchant à aller au-delà de la simple lecture pour comprendre ce qui se trame dans la suite des chefs d’œuvres que le roman noir américain nous a produit.

    16/01/2018 à 10:34 4

  • Hallali

    Jim Thompson

    9/10 Brillant. Voilà un nouvel opus de Jim Thompson qui nous aura laissé sur le carreau. Rien de spectaculaire pourtant dans ce roman noir aux accents faulknériens. 12 chapitres relatant 12 points de vue, ceux des 12 personnages impliqués plus ou moins dans une intrigue assez mince mais qui aura permis de révéler, sans aucune certitude assurée, les pensées, les sentiments et les émotions des uns et des autres sur les uns et les autres. Un parti pris à l’opposé de celui de Hammett mais qui nous renvoie aux même incertitudes quant aux motivations des personnes et à la complexité du réel.

    09/01/2017 à 13:19 4

  • L'Assassin qui est en moi

    Jim Thompson

    9/10 Nick Corey est shérif, comme Lou Ford de L’Assassin qui est en moi. Mais là ou Lou est quasi psychopathe, Nick n’est qu’un simple désœuvré. Bon, pour un désœuvré, il s’active tout de même beaucoup, principalement dans le domaine de l’alignement des cadavres. Les deux romans ont des similarités : deux shérifs donc, deux monologues intérieurs et deux séries meurtrières et deux logiques implacables, suivies méticuleusement pas nos deux meurtriers. Mais autant Lou suit la logique d’un malade mental, autant Nick n’applique que la logique d’un pauvre type qui ne sait pas prendre en compte toutes les données d’un problème, ou en tous cas souffrant d’un certain nombre de biais. D’où l’inévitable effet comique qui , de ce fait, est beaucoup plus présent dans 1280 pop.
    Deux livres qu’on ne peut s’empêcher de rapprocher sans pour autant donner le sentiment d’une redite. Ils forment un dyptique formidable, indispensable à tout lecteur de roman noir.

    14/02/2017 à 11:09 4

  • Le Criminel

    Jim Thompson

    8/10 Comme quoi on peut écrire un très bon polar avec une intrigue minimaliste. L'occasion de nous faire en creux le portrait d'une société qui réclame toujours plus de justice, surtout au prix de la justice... On n'est pas loin de Faulkner, aussi bien par la technique narrative employée que par le talent de fabuliste

    09/07/2012 à 13:17 2

  • Les Arnaqueurs

    Jim Thompson

    9/10 A cause du hasard, à cause d'un mauvais choix, ou que sais-je encore, les personnages de Thompson s'engagent un jour dans une voie qu'ils vont suivre jusqu'au bout parce qu’ils ne veulent plus, ou ne peuvent plus, avoir le choix d'en changer, et quitte à y perdre tous ce que le commun des mortels mettrait au dessus de tout.

    31/01/2018 à 13:22 4

  • Liberté sous condition

    Jim Thompson

    6/10 D'accord avec les avis qui précèdent : ça part comme du Thompson, donc du très bon, mais la fin très convenue, et qui plus est optimiste pour du Thompson, flingue un peu la bouquin.

    04/04/2017 à 08:05 5

  • Nuit de fureur

    Jim Thompson

    8/10 Ce livre de Thompson n’a pas l’humour noir de « 1280 pop. », ni la folie de « L’assassin qui est en moi » ou encore la virtuosité narrative de « Hallali ». Mais en nous dessinant une humanité sans issue positive possible et en rendant impossible l’identification à un seul des personnages, c’est sans doute le plus âpre de ses romans.

    06/03/2017 à 11:33 5

  • Pottsville, 1280 habitants

    Jim Thompson

    10/10 Nick Corey est shérif, comme Lou Ford de L’Assassin qui est en moi. Mais là ou Lou est quasi psychopathe, Nick n’est qu’un simple désœuvré. Bon, pour un désœuvré, il s’active tout de même beaucoup, principalement dans le domaine de l’alignement des cadavres. Les deux romans ont des similarités : deux shérifs donc, deux monologues intérieurs et deux séries meurtrières et deux logiques implacables, suivies méticuleusement pas nos deux meurtriers. Mais autant Lou suit la logique d’un malade mental, autant Nick n’applique que la logique d’un pauvre type qui ne sait pas prendre en compte toutes les données d’un problème, ou en tous cas souffrant d’un certain nombre de biais. D’où l’inévitable effet comique qui , de ce fait, est beaucoup plus présent dans 1280 pop. et qui du reste a d'après moi beaucoup gagné avec cette nouvelle traduction.
    Deux livres qu’on ne peut s’empêcher de rapprocher sans pour autant donner le sentiment d’une redite. Ils forment un diptyque formidable, indispensable à tout lecteur de roman noir.

    14/02/2017 à 11:10 4

  • Sang mêlé

    Jim Thompson

    7/10 Ce n'est pas mon Thompson préféré même si on retrouve son univers et l'essentiel de ses qualités. Est-ce que c'est parce que c'est un de ses derniers livres ? En tous cas, c'est ce lui où certaines scènes sont assez difficiles à lire quand on est une petite nature...

    16/01/2018 à 10:27 2

  • Un Nid de crotales

    Jim Thompson

    8/10 Comme dans tous les romans de Jim Thompson, les personnages prennent le dessus sur l’intrigue même si celle-ci n’en est pas pour autant négligée. Il est difficile de mettre ce livre en avant plutôt qu’un autre. J’aborde les romans de Thompson comme un ensemble dessinant une nouvelle version de la comédie humaine dans un autre cadre, une autre époque, et pour une anthropologie différente.

    08/01/2018 à 14:11 4

  • Une femme d'enfer

    Jim Thompson

    10/10 J’en reste sans plume. Massacré comme tous les autres Thompson lors de leur première édition par Gallimard(*), ce roman noir est plus que parfait et se situe à la hauteur des autres chefs d’œuvres de Jim Thompson. Déjà emballant dans sa version caviardée (Des cliques et des cloaques), parfaitement transposé à l’écran par Corneau dans un contexte français, on ne se lasse pas une seconde de (re)lire ce roman dans sa version enfin intégrale.
    (*) Le maintien au catalogue Gallimard des anciennes versions, plutôt mal traduites et surtout estropiées d’une partie de leur contenu à hauteur de 25% en moyenne, ne se justifie en aucune façon.

    21/02/2018 à 13:12 6

  • Une jolie poupée

    Jim Thompson

    8/10 Portait d’un looser absolu qui du début jusqu’à la fin de sa vie subit, se trompe dans ses interprétations et fait les mauvais choix aux pires moments. On pourrait penser que trop c’est trop mais le profil psychologique du personnage hérité de son histoire familiale rend ce récit finalement parfaitement crédible.

    21/02/2018 à 13:50 4

  • Fin de fiesta à Santa Barbara

    Newton Thornburg

    9/10 Vieux souvenir de lecture. Un excellent souvenir pour un road book qui a quelque chose de The Big Lebowski

    17/02/2017 à 13:02 3

  • L'Orchestre des ombres

    Tom Topor

    5/10 Ce livre se lit facilement même si je ne lui ai rien trouvé d'exceptionnel avec beaucoup de romans noirs que j'ai aimés. Style quelconque et intrigue assez peu fouillée. Reste tout de même le sujet qui tranche un peu avec les enquêtes de détective américains. L'auteur a aussi de l'empathie pour ses héros et donne ainsi une teinte un peu mélancolique à ce récit. C'est un parti pris qui facilite l'adhésion du lecteur, mais personnellement, il me faut autre chose.

    31/01/2017 à 13:29 2

  • La Baleine scandaleuse

    John Trinian

    7/10 Même s’il pèse 50 tonnes, le fil qui relie ce polar au roman noir est ténu. Mais cela reste un très bon roman qui a le mérite de changer un peu nos habitudes de lecteurs de polars.

    10/02/2017 à 08:24 2

  • Les Jeux de l'amour et de la mort

    Fred Vargas

    4/10 Bof, mon premier Vargas, rien d'embalant

    09/07/2012 à 13:20 1

  • Cosmix banditos

    Allan Weisbecker

    5/10 Dans le genre loufoque, ça se lit. Mais c'est peut-être un peu trop loufoque pour moi, c'est à dire qu'il manque tout de même une dimension réaliste qui me semble essentielle dans le polar pour ne pas risquer de verser dans l'artificiel.

    21/03/2017 à 07:57 1

  • Le Couperet

    Donald Westlake

    10/10 Burke Devore est licencié, victime d’une logique capitalistique sommaire et imparable : « la fin justifie les moyens ». Après 2 ans de recherches d’emploi infructueuses, il décide donc de s’en sortir en utilisant cette même méthode sommaire et imparable. On suit donc avec effroi, en monologue intérieur, le cheminement de cette conscience « en déroute » dans l’application glaciale et méticuleuse de cette méthode dont il nous fait en parallèle le discours et qui le conduira de meurtre en meurtre. Une conscience qui n’est pas celle d’un serial killer (voir comment il s’en défend au milieu de livre) mais d’un représentant type de la classe moyenne américaine, (voir toujours en milieu de livre le portrait qu’il nous en dresse, qui résonne de façon inquiétante avec ce qu’on peut entendre aujourd’hui). Un homme donc à l’image du monde dans lequel il est embarqué, et un livre à l’image de ce monde : cynique jusqu’au bout. Magistral !
    PS : le guillemets pour les citations

    24/01/2017 à 08:19 4

  • L'Ange du foyer

    Charles Williams

    8/10 Intrigue minimaliste mais très prenante, avec des personnages très bien croqués. Un vrai roman du sud

    17/07/2012 à 13:04