clemence

339 votes

  • Orgasme

    Chuck Palahniuk

    5/10 Le titre est provocateur mais le bouquin ne l'est pas. Tout au plus ce roman relate une ambition (masculine) de remplacer le plaisir charnel par une relation à l'objet. Bon. Quand on ajoute que l'histoire pourrait être drôle mais qu'elle ne l'est pas, on se retrouve au final avec une marmite pleine de bons ingrédients mais au goût insipide. Dommage !

    07/10/2017 à 19:02 5

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    8/10 J'adore ces romans qui alternent les points de vue au fil des chapitres.
    J'aime la place des femmes dans ce livre.
    Chaque personnage est décrit dans sa complexité relationelle et sociale. Le lecteur comprend ainsi l'environnement des personnages , les motivations de leurs agissements aussi abjects et vils soient-ils. La colline qui faconne le paysage de cette guerre au sein du clan est magistrale de tours et de détours, de cachettes à contrebande et de terreau à vermine. Une belle découverte grâce au prix PP.

    10/01/2017 à 11:07 11

  • Druide

    Olivier Peru

    9/10 Ciel, que j'ai aimé ce livre. Narration, vocabulaire, imaginaire sollicité de façon dense mais où jamais on ne se perd ... La nature qui joue un vrai rôle, plus qu'un décor, tant de pages mais finalement trop peu pour ce cheminement avec Obrigan, qu'on voudrait un peu plus long encore... La découverte de ce genre me laisse pantoise. A lire !

    20/04/2013 à 20:12 2

  • Cabossé

    Benoît Philippon

    4/10 Version road movie d’un truand qui peut avoir un cœur et de sa belle, rencontrée sur internet. Je passe sur les invraisemblances de l’histoire et des nombreux morts qui jalonnent leur fuite sur le tempo du “tu me contraries, tu es mort”. Il y a du cul à toutes les sauces, on comprend bien le désir de vivre et la rage de profiter mais avec un peu moins , on saisissait le sens tout pareil.
    Il y a des clients pour l’écriture argot et la grammaire maltraitée (j’ai tenu 30 pages chez Nadine Monfils) je n’en fais pas partie. J’ai eu du mal à y voir clair et me suis d’ailleurs perdue assez vite dans le flux mental de Roy.
    Je laisse à d’autres amateurs le soin de suivre cet auteur.

    15/11/2018 à 23:14 7

  • Art brut

    Elena Piacentini

    9/10 J’ai pour ma part lu la version 2018 remasterisée, la trame est excellente et le traitement de l’intrigue également. Je remonte le temps puisque j’ai d’abord rencontré Leoni plus tard dans les romans de la série avec cet attachant personnage : j’ai donc lu Art brut comme un prequel.
    Cela n’ôte rien a la construction intelligente du roman. Marie au Sri Lanka, Leoni et son équipe à Lille, une généreuse histoire d’art autour de Francis Bacon et de filiation en fil rouge, Mémé Angèle en coulisses avec ses cannellonis. Saveurs mêlées et verbe travaillé pour ce deuxième volet des Leoni. Remarquable ouvrage.

    07/07/2018 à 21:22 5

  • Aux vents mauvais

    Elena Piacentini

    9/10 Elena Piacentini signe avec ce roman un opus tendre et dur, fort bien documenté et qui m'a fait découvrir "les Reunionais de la Creuse", partie peu reluisante de l'histoire française et à mon sens très méconnue.
    Au delà de cette richesse, l'auteur fait parler comme personne les liens entre les êtres, la douceur cachée dans le détail pour qui sait s'ouvrir à la nature, explore sans complaisance la noirceur xénophobe tristement d'actualité d'une partie de la population française, s'installe dans les relations familiales (la quête identitaire mais également les rôles de ces drôles de grands-mères), développe et tisse de l'amour dans les silences, les regards, s'affirme comme la reine du ballet à deux, de la danse de couple, tant les duos (Colette et Rémi, Eliane et Leoni, Jean-Toussaint et Marie-Eve, Ali et Louise) de ce romans sont majestueux et virevoltants. Le tout superbement écrit. C'est réussi !

    20/01/2017 à 04:59 4

  • Carrières Noires

    Elena Piacentini

    8/10 Une enquête avec des personnages dans leur jus , parfaitement bien campés ! L'intrigue se lit de manière fluide et est finement menée par le duo Leoni Ducatel aux prémices d'une complicité et plus si affinités.
    Seul petit bémol, le langage des trois drôles de dames est transcrit à l'écrit comme il est parlé, j'ai parfois du lire des passages 4 ou 5 fois pour comprendre (mais seul'ment au début, parc'q'après j'm'y suis habituée à la façon d'parler d'la Josy !) .
    Une enquête réussie pour la plus Corse des Lilloises.

    16/09/2017 à 22:04 3

  • Comme de longs échos

    Elena Piacentini

    9/10 J'ai aimé ce roman, sa poésie, sa musique et ses parfums. Elena Piacentini se renouvelle avec excellence. Mathilde Senechal est un personnage complexe à tiroir qu'il va me plaire de découvrir un peu plus dans le prochain opus. L'atmosphère de ces longs échos est addictive, tout comme les perso secondaires qui contribuent à faire le sel de ce roman. A découvrir sans tarder !

    26/08/2017 à 20:16 8

  • Des forêts et des âmes

    Elena Piacentini

    9/10 J'ai adoré, pour différentes raisons. En tête, les personnages, merveilleux et en trois dimensions, tendres, vrais, natures d'un côté, terriblement humains. Le décor, mes Vosges qui sont un peu celles de beaucoup de monde, le noeud pharmaceutique, les mots si justes de l'amour entre Eliane et Léoni, les scènes débordent d'une sensualité extrême. C'est fabuleux, ce sont les frères Grimm, Fred Vargas et Franck Thilliez, c'est beau comme de l'eau limipide et claire, énergique comme une nuit de pleine lune, diabolique et intraitable, mais rose pastel du couchant dans les coins. Et que dire de l'épilogue qui serre la gorge.

    18/05/2015 à 07:24 5

  • Le Dernier homme

    Elena Piacentini

    9/10 Une nouvelle sombre et somptueuse, nichée dans la montagne. Séverin, Horace et Antoine. Court et intense !

    16/01/2018 à 05:55 2

  • Un Corse à Lille

    Elena Piacentini

    8/10 Un vrai plaisir de découvrir l'arrivée de Leoni à Lille, alors même que je l'avais rencontré bien installé dans le Nord au gré d'autres enquêtes. J'aimais déjà l'homme ô combien et j'ai apprécié le connaître encore un peu plus. Son équipe est décrite sous la vibrante plume d'une auteur qui ne cesse de surprendre avec un ton mêlant humour, documentation et un poil de suspense. Une belle initiative que cette rééditon !

    16/07/2017 à 16:11 4

  • Vaste comme la nuit

    Elena Piacentini

    9/10 "Le bonheur en soi n'existe pas, il n'est pas un graal à conquérir. Encore moins une étoile tombée du ciel. Non, ça vient de l'intérieur et de loin, ça monte par des chemins de longue haleine et ça finit par éclore en formant comme des fleurs de sel qui renvoient des touches de lumière à la surface du quotidien."

    Je suis rentrée directement dans le livre. Il a cela d'évident qu'il n'est pas trop attaché à Comme de longs échos, si ce n'est par le titre issu du même poême des Correspondances de Baudelaire. Le roman est parcouru d'un fil rouge très inspirant, un dialogue entre Mathilde et Albert, parsemé tout au long des pages. Peu présent, Albert est néanmoins le déclencheur de l'envol de Mathilde, et rester avec cet homme disparu procure une clé de voute à l'ensemble de l'histoire, tant sa disparition en mer est pleine de métaphores. La mer reprend, pour mieux donner à Mathilde qui s'épanouira dans la tempête, contre son gré. Qu'est ce que j'aime ce type, avec ses parfums et sa personnalité !

    L'énigme est tissée parfaitement et je trouve que le petit organigramme généalogique de début de roman est assez aidant pour rester au clair dans les dates, les années, et dans le croisement des générations. J'ai ainsi pu profiter de la sensualité de l'écriture en suivant l'enquête. La beauté de l'histoire d'Edern et Simon m'a laissée sans voix et touchée plus que tout. Une des forces de l'auteur réside dans le fait qu'on arrive à avoir de l'empathie pour tous les personnages, fussent-ils petit garçon enfermé dans un corps de géant. Pour ceux qui liront le livre, le chapitre 72 constitue une apothéose à partir de laquelle on a forcément les sens au bout de la peau, en alerte, sur la courbe ascendante.

    "Son esprit se fait la malle, happé par un foisonnement de détails. Le bleu violacé des jacinthes des bois, le vol d'une libellule, le babillage des oisillons, l'appel aigu d'un pic mar et l'opéra capiteux des fragrances, comme si la nature livrait son âme et chantait le bonheur de renaître. "

    Vaste comme la petitesse des hommes, vaste comme l'amour ... Elena Piacentini est une fée !

    04/09/2019 à 08:02 6

  • En mémoire de la forêt

    Charles T. Powers

    5/10 Douloureux accouchement d'une histoire qui, pour captivante dans ce qu'elle évoque, est desservie par un rythme molasson. Une belle ode toutefois à la forêt mystérieuse, décor et personnage.

    24/11/2013 à 20:41 1

  • La Police des fleurs, des arbres et des forêts

    Romain Puértolas

    8/10 La surprise a fonctionné chez moi dans ce roman à plusieurs étages !
    Je suis tombée sur ce roman par hasard, je n'avais pas aimé le Fakir mais là, la promesse était différente : alors, ça se tente.
    J'ai craint un peu la forme épistolaire et hachée le temps des premières 50 pages mais finalement le divertissement a primé et je salue la prouesse. Roman aussi rafraîchissant qu'une orangeade. A lire pour le plaisir de se faire avoir !

    22/07/2020 à 13:57 9

  • Sous le parapluie d'Adélaïde

    Romain Puértolas

    6/10 Un poil en dessous de l'opus précédent, le twist final est plus transparent, cela demeure un bon petit roman qui se lit vite... Probablement aussi vite oublié.
    J'ai été gênee par le champ lexical plutôt orienté lors des descriptions de Michel ("race noire", Nègre, etc.)
    Je trouve que l'idée d'une ville commune à plusieurs intrigues est astucieuse mais on cherche plusieurs détails (il y en a peu mais il y en a !) Qui auraient pu être mieux exploités à mon avis !

    20/10/2020 à 21:40 3

  • Le Chant des Âmes

    Frédérick Rapilly

    7/10 J'ai du passer à côté de l'intrigue de ce roman. La visée internationale, la musique et le décor sont bien amenés, mais les personnages manquent selon moi d'épaisseur. Le tueur qu'on piste avec Marc réagit (et parle) comme un vrai cliché, cela m'a gênée. En revanche, le récit provoque une extase des sens : la musique, les parfums, le goût en arrière bouche: en cela ce roman est réussi.

    24/07/2013 à 17:19 3

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 On se promène de lieux communs en misérabilisme latent, sautant joyeusement de semaines en mois puis en années. Les flash backs permanents servent à donner corps à une bien pauvre intrigue où l'auteur a voulu placer au premier plan la psychologie de ses personnages. C'est mauvais.

    Tout le livre sent la délectation malsaine et comme pris d'un remord, l'auteur nous sort un pied de nez sous forme de happy end de seconde zone. Ce premier roman utilise la sauce trauma dans l'enfance (deux individus qui , bizarrement , ne parviendront pas à s'aimer, dommage c'est loin d'être du Shakespeare ), scènes de violences sexuelles répétitives et bien degueu (avec en prime non pas une mais deux voire trois histoires de prédateurs sexuels ), de tours de magie pour expliquer quelques prouesses, des medias, la vie parisienne, et hop, l'affaire est dans le sac !

    450 pages qui font le buzz et qui ne me laisseront que le goût amer d'avoir perdu trois soirs de lecture. Suivant !

    22/02/2019 à 20:22 10

  • Traquées

    Michael Robotham

    8/10 7.5. Une intrigue qui met un peu de temps à démarrer mais dont le suspens est efficace. Il n'y a pas vraiment de surprise dans ce roman, ni dans les rebondissements ni dans les personnages, mais le genre "thriller psychologique" est bien maitrisé. Par certains aspects, il m'a fait penser au Tueur Intime de Claire Favan.

    27/05/2013 à 17:35 2

  • Le Magicien d'Auschwitz

    José Rodrigues dos Santos

    9/10 Sans le commentaire précédent, jamais je ne me serais lancée dans un roman de cet acabit. Dois je te remercier, Athan ?
    A presque 40 ans, je n'ai pas peur de dire que cette période de l'Histoire me terrifie autant qu'elle déchaine en moi ce sentiment du nécessaire devoir de mémoire. Je m'étais approchée du sujet des camps de concentration via l'excellent "Enclave" de Philippe Carrese et le non moins spectaculaire "Le liseur" de Bernhard Schlink. La liste de Schindler, à la rigueur, et point final. Voici donc que me tombe dans les mains ce magicien d'Auschwitz, au titre évocateur.

    J'avais récemment été percutée par la fascination des nazis pour l'occultisme, les croyances des mythes de l'Atlantide et la puissance des superstitions dans le dernier roman de Granger (Les Promises) et j'ai découvert ici un nouveau volet, fort documenté, de ce pan de l'Histoire allemande. On apprend beaucoup de choses de la bouche du protagoniste principal, Herbert Levin, donc, magicien de métier et Juif de naissance. La première partie décrit dans une relative insouciance la période d'occupation de la République Tchèque par les Allemands d'un coté et le front russe de l'autre, via les yeux de Fransisco et Juanito, deux légionnaires espagnol et portugais, engagés dans la Division Bleue pour combattre aux côtés de l'Allemagne. L'étau se ressert dans la deuxième partie lorsque Levin, sa femme et son fils sont déportés dans le ghetto juif de Theresienstadt, et on approche de la réalité cinglante des camps de concentration dans la 3e partie, où l'auteur n'épargnera pas grand chose à son lecteur (pas même le soulagement de la fin, puisqu'il y a une suite !).

    J'ai été à la fois happée et horrifiée par ce roman historique (on sait bien comment ça se termine), lu rapidement dans un espèce d'état d'envoutement étrange, j'en tiens pour responsable la plume de JR Dos Santos , (que je découvre). La riche documentation (jamais lourde) alterne avec la fiction teintée de réel, on suit même une romance entre Franscisco et Tanusha, Tchèque déportée à Auschwitz. Et oui, une histoire d'amour. Bouleversante.

    Ce livre est une perle à bien des égards, je me garderai de la recommander tant le sujet confine à l'émotion, au malaise, à l'horreur, mais pour qui veut se lancer dans ce chapitre de l'histoire d'une bien triste période de notre humanité, il faut assurément lire ce puissant Magicien d'Auschwitz.

    01/04/2022 à 21:39 5

  • Le Manuscrit de Birkenau

    José Rodrigues dos Santos

    9/10 Plongée dans la suite de l'Enfer, au cœur de l'horreur créée de toute main par l'Homme pour l'Homme.
    Il fallait bien tout le talent de l'auteur pour transcrire ce quotidien inhumain.
    Basés sur les seuls faits acceptables, la réalité, ce roman est écrit en s'inspirant des véritables manuscrits retrouvés enterrés au pied des fours crématoires, témoins des prisonniers obligés de participer à la destruction de leur peuple.
    La Magie des Cendres, l'épilogue et la galerie des photos (les visages des bourreaux..) frappent au coeur et glacent le sang.
    Un immense roman.

    11/04/2022 à 13:11 7