Dodger

471 votes

  • Désert noir

    Adrien Pauchet

    8/10 Désert noir est avant tout un formidable polar. Rythmé, intense, qui explose lors de scènes d’action (l’assaut du 36 Quai des Orfèvres, mes amis, c’est du grand art) au suspense irrespirable. Et c’est du noir de chez noir, suant de violence et de désespoir, hanté de personnages complexes et déterminés à aller jusqu’au bout de leurs choix et de leurs erreurs.
    Si ce n’était que cela, ce serait déjà très bien. En artificier prêt à prendre des risques pour que le feu d’artifice éblouisse, Adrien Pauchet pimente sa matière première avec une pincée d’échappée, un courant d’air surnaturel qui désincarcère l’intrigue de sa composante policière pour ouvrir des portes fascinantes sur une certaine idée de l’au-delà. Transformant Désert noir en roman bouleversant sur le manque, la douleur de l’absence, les blessures impossibles à cicatriser des deuils déchirants.
    Une belle expérience de lecture, intensive et poignante, qui imprègne la mémoire de ses images vertigineuses et de ses tourments.

    04/06/2021 à 09:21 4

  • Huit crimes parfaits

    Peter Swanson

    6/10 Quand on se place sous le patronage de grandes références du genre policier, le danger est toujours de ne pas se montrer à la hauteur, même quand on le fait avec humour.
    Quand, en plus, on s’aventure sur le terrain à haut risque du fantasme du crime parfait, la pente s’avère souvent irrémédiablement glissante, et emporte l’auteur impudent dans un dérapage plus ou moins contrôlable qui a toutes les chances de s’achever par un crash, au minimum une sortie de route.
    Voilà le piège dans lequel Peter Swanson est tombé avec Huit crimes parfaits, sans toutefois s’écrabouiller complètement au fond du ravin, son roman faisant jouer quelques qualités pour éviter la catastrophe : un démarrage réussi, des personnages bien campés, et des connaissances solides sur son sujet (ce qui était tout de même la moindre des choses).
    Peter Swanson déploie beaucoup d’efforts, assez visibles, pour tresser de nœuds serrés une intrigue qui, à force, passe d’élaborée à alambiquée, et d’alambiquée à artificielle. Le style, classique et un peu fastidieux, n’aide pas, il faut le reconnaître.
    On s’amuse, tout de même, à essayer de deviner les chausse-trapes, à soupçonner tous les personnages à tour de rôle… pour, finalement, aboutir à une révélation qui, pour être bien racontée, déçoit un peu par son manque de relief, voire sa prévisibilité. Et amène à une conclusion carrément décevante. J'ai même relu les dernières pages en pensant avoir manqué quelque chose - mais non.
    Une lecture assez plaisante dans l'ensemble, mais vite oubliée.

    04/06/2021 à 09:18 4

  • Wilma la vampire

    Chrysostome Gourio

    7/10 Nous voici de retour dans le cimetière de Rufus le fantôme ! Trois ans plus tard, les lieux sont toujours aussi vivants et animés. Nous les redécouvrons cette fois par les yeux d’une petite vampire, Wilma, jolie héroïne d'un roman d’aventure trépidant, qui nous emmène visiter les Enfers (rien que ça !) à fond de train – au rythme du rock métal dont la puissance brute et la vitalité rebelle nourrissent l’esprit du récit.
    Un nouveau roman pour enfants (à partir de neuf ans), cocasse et délicieux.

    04/06/2021 à 09:09 1

  • Rufus le fantôme

    Chrysostome Gourio

    8/10 Une histoire très originale, joliment fantastique mais pas horrifique (rien de traumatisant pour les chères têtes blondes), extrêmement prenante et bien menée. Engagée, également, avec beaucoup d’intelligence. En effet, Chrysostome Gourio introduit en finesse les concepts de grève, de lutte sociale et d’oppression du travail capitaliste. Rien que ça, oui !
    Pour faire passer un sujet aussi ambitieux pour de jeunes lecteurs, tout a été mis en œuvre avec brio et beaucoup d’humour. Le ton de Chrysostome Gourio fait aussi merveille, émaillé de nombreux jeux de mots hilarants et de dialogues tournés à la perfection.
    Mené à un rythme d’enfer (forcément), Rufus le fantôme est en outre illustré avec grand talent par Églantine Ceulemans, dont le dessin pétillant et vivant – c’est un comble ! – anime le joli petit monde de Rufus.

    04/06/2021 à 09:03 1

  • Wendigo

    Chrysostome Gourio

    9/10 Après son pétillant "Rufus le fantôme" adressé aux plus jeunes lecteurs, Chrysostome Gourio change de braquet et ouvre en grand les portes de son imaginaire, pour un roman à grand spectacle qui dépense sans compter.
    Fin connaisseur de fantastique, il brasse ses nombreuses inspirations, qui vont de Lovecraft à Hellboy en passant par La Ligue des Gentlemen extraordinaires (pour n’en citer que trois), et s’en empare de manière totalement décomplexée, avec une jubilation manifeste – et contagieuse.
    Depuis son prologue impressionnant et sans jamais faiblir, Wendigo développe une énergie narrative irrésistible, alternant de grands moments de suspense et d’action avec des scènes de dialogues intenses et d’autres, plus réflexives, explicatives mais jamais ennuyeuses.
    Mêlant légendes indiennes ancestrales, aventure débridée et récit d’action échevelé, le tout saupoudré d’humour pour faire passer le tout, une superbe réussite !

    03/06/2021 à 07:48 3

  • Toucher le noir

    Ouvrage collectif

    8/10 Après "Écouter le noir" et "Regarder le noir", voici le troisième recueil de nouvelles dirigé par l'excellent Yvan Fauth, dans la très belle série consacrée aux cinq sens.
    Les dix nouvelles rassemblées ici forment un ensemble incroyablement homogène, tout en proposant chacune une vision singulière, à la fois différente des autres et représentative de l'univers de leurs auteurs.

    Ce qui est amusant de prime abord, c'est de chercher comment chaque écrivain a entrepris d'honorer le sujet du recueil. Certains se sont efforcés d'intégrer l'expression "toucher le noir" dans leur texte, d'autres ont pris le thème imposé au pied de la lettre, d'autres encore ont davantage travaillé de manière métaphorique.
    Aucune méthode n'est moins bonne que les autres, et au bout du compte, tous les textes ont leur propre intérêt, leur propre intelligence et leur propre force.

    Gros coup de cœur en ce qui me concerne pour la nouvelle de Michaël Mention, et gros bravo aussi à Maud Mayeras, ainsi qu'au duo Thilliez-Scalese pour leur texte en auto-reverse (les lecteurs comprendront). Mais tous les autres, chacun dans leur genre, sont à la hauteur du projet.

    Certains de ces textes me hanteront longtemps, preuve que quelques pages suffisent à marquer l'imaginaire. Une nouvelle réussie est un petit monde qui a autant de force et de légitimité littéraire (plus, parfois) qu'un long roman.
    Les auteurs de "Toucher le noir" l'ont bien compris et rendent, tous ensemble, un merveilleux hommage à la forme brève. Un formidable accomplissement, à partager sans réserve.

    03/06/2021 à 07:31 4

  • Gramercy Park

    Christian Cailleaux, Timothée De Fombelle

    7/10 Si je ne suis pas très fan des dessins de Christian Cailleaux, le scénario de Timothée de Fombelle (qui est, hors cette B.D., mon chouchou absolu de tous les temps) m'a séduit, par son apparente nonchalance, son texte dépouillé, sa manière de se plier aux codes du genre pour mieux filer vers une fin aussi surprenante qu'implacable. Fombelle fait d'une histoire de vengeance familière une quête profonde et intime, balançant jusqu'au bout entre cruauté et rédemption. Pour une première tentative en bande dessinée, c'est un joli coup d'essai.

    16/09/2020 à 08:38 3

  • Chine, retiens ton souffle

    Qiu Xiaolong

    7/10 Plus affûté que jamais sous ses dehors aimables, Qiu Xiaolong continue de décrypter sans concession la Chine moderne, en s'intéressant cette fois à ses dérives anti-écologiques et à la pollution qui écrase ses villes, avec les problèmes de santé publique que cela implique. La double intrigue qu'il imagine donne une nouvelle fois la part belle à son formidable inspecteur Chen, jamais assez soucieux de son image ou de la sauvegarde de son avenir politique lorsqu'il s'agit de faire triompher la vérité. Un personnage incorruptible d'une grande finesse, poète à ses heures perdues, dont l'éducation, l'empathie et l'intelligence servent de contrepoints délicats à la corruption ou aux manœuvres bassement politiciennes avec lesquelles il doit souvent composer.
    Un polar passionnant, d'une lecture très fluide comme toujours chez Qiu. On connaît la recette mais on en redemande sans hésiter !

    27/11/2018 à 23:03 5

  • Évasion

    Benjamin Whitmer

    6/10 Bon sang que c'est noir, noir, noir... Je ne peux pas être surpris, j'avais lu "Pike", le premier roman de Whitmer, qui frappait déjà fort dans ce registre. Crasseux, désespéré, moche : les ingrédients sont à nouveau réunis dans cette histoire d'évasion de prison qui tourne mal, forcément. Le suspense à ce sujet n'est pas forcément ce qui préoccupe le plus le lecteur, l'intérêt réside dans les personnages, dans le portrait de leurs âmes perdues, et dans le style sans concession du romancier. C'est brut, direct comme un uppercut en pleine gueule, du genre qui t'enfonce le nez jusqu'au cerveau.
    Alors, oui, je reconnais que c'est réussi, mais je ne peux pas pour autant noter haut ce roman qui m'a épuisé, assommé, presque dégoûté par tant de noirceur. Il y a quelques années, je supportais volontiers ce genre d'expérience extrême. Plus maintenant. Conséquence de l'âge ou du fait d'être papa, allez savoir...
    Donc, objectivement, c'est bien fait, bien mené, assumé. Subjectivement, il faut aimer se faire mal et se confronter à ce que l'humain peut produire de pire. Pas pour tout le monde, quoi.

    27/11/2018 à 22:55 9

  • La guerre est une ruse

    Frédéric Paulin

    8/10 Ce premier tome d'une série annoncée frappe fort d'entrée ! Impeccablement documenté, Frédéric Paulin nous plonge dans l'Algérie aux portes de la guerre civile dans les années 1990, et surtout nous donne les clefs pour comprendre comment ce pays en est arrivé là, tiraillé entre les militaires au pouvoir et refusant de lâcher ce dernier, les islamistes portés vers les plus hautes fonctions par le suffrage universel, et les politiques français continuant à tenter de tirer les ficelles dans l'ombre, incapables de renoncer à garder la main sur la destinée de leur ancienne colonie.
    Le sujet est dense, complexe ; les acteurs qui l'animent, nombreux et tous bardés de zones d'ombre. Pour garder le cap, Paulin s'appuie sur un style efficace, une puissance narrative qui déroule le récit sans temps mort et avec une grande clarté. Comme le dit Hoel, il faut être un tant soit peu motivé par le propos, mais si on s'intéresse à la marche du monde, "La Guerre est une ruse" est une belle pierre déposée sur le mur du thriller géopolitique, genre à la mode en ce moment - et pour cause...
    J'attends donc la suite avec autant d'impatience que de curiosité !

    27/11/2018 à 22:46 8

  • Les Fils de la poussière

    Arnaldur Indridason

    8/10 Oh bah tiens, voilà une bonne surprise. De la part d'Indridason, en 2018 ? Avec son premier roman qui n'avait jamais été traduit en français ? Ben oui, justement, à cause de ça. Pourquoi ne pas avoir fait paraître ce livre plus tôt ? J'avoue, c'est un peu un mystère pour moi, car ce premier livre de la superstar islandaise tient carrément la route, sans déparer avec le reste des enquêtes d'Erlendur, qui fait donc ici une première apparition convaincante. L'histoire est émouvante, les personnages sont déjà bien campés, le récit est mené avec maîtrise. Loin d'être un fond de tiroir insignifiant, "Les Fils de la poussière" mérite largement le coup d'oeil, que vous soyez fan ou pas d'Indridason.

    27/11/2018 à 22:40 12

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    9/10 Après son immersion bouleversante dans le monde des motards ("Nous rêvions tous de liberté"), Henri Loevenbruck change à nouveau radicalement de registre en abordant le genre du thriller géopolitique. Côté thriller pur, il sait faire, rien à redire. Dynamiques, proportionnés avec soin, les chapitres s'enchaînent avec énergie et fluidité, sans temps fort mais sans précipitation non plus.
    Côté géopolitique, Loevenbruck a puissamment travaillé son sujet - véridique, puisque son héros, renommé Marc Masson pour les besoins de la fiction et les obligations de la confidentialité, a véritablement existé. L'immersion dans les années 1985-88 est totale, détaillée, passionnante - les nombreux attentats en France, les otages au Liban, la cohabitation à partir de 1986... On découvre les dessous crasseux de la politique politicienne (ah, le personnage de Charles Pasqua, quel régal ! On le retrouve tel qu'il était, sans aucun doute, tout comme Mitterrand, Chirac, Roland Dumas, entre autres acteurs réels de cette époque qui jouent leur propre rôle dans le roman.) On en apprend aussi beaucoup sur le fonctionnement des services secrets, de la DGSE, avec un souci du détail qui évoque par exemple la série "Le Bureau des Légendes". On apprécie, enfin, l'éducation militaire, stratégique, mais aussi humaine d'un héros profondément attachant, jusque dans ses accès de violence incontrôlable.
    Bref, la sauce prend à la perfection, et Loevenbruck signe l'un de ses plus grands livres, minutieux, sensible, à l'écoute du monde. Une réussite d'une grande maturité, de la part d'un auteur qui n'a pas fini de nous étonner.

    27/11/2018 à 22:31 18

  • L'Essence du Mal

    Luca D'Andrea

    8/10 Lu à retardement, à l'occasion de sa sortie en poche, ce premier roman de Luca D'Andrea m'a agréablement surpris. Le décor montagnard est exploité avec beaucoup de brio, aussi bien ses paysages sauvages et mortels que ses habitants rugueux, recroquevillés sur leurs secrets. L'écrivain italien prend son temps, nous confronte à l'obsession de son héros - un personnage d'une profonde humanité en dépit de ses idées fixes, dont j'ai aimé les relations avec sa fille, sa femme ou son beau-père. D'Andrea prend le risque vers la fin d'ouvrir la porte à l'irrationnel, mais en laissant au lecteur le choix de l'inviter franchement ou non - un choix aussi risqué que malin et, à mon avis, parfaitement maîtrisé. Vraiment une belle découverte pour moi.

    27/11/2018 à 22:19 10

  • Après la chute

    Dennis Lehane

    6/10 Certes, ce n'est pas du grand Lehane - difficile d'imaginer qu'il refera un jour mieux que la trilogie Coughlin, sans parler de tout ce qui a précédé. Certes, le début laisse perplexe, avec cette héroïne partant à la dérive qu'on a déjà vue chez d'autres, souvent en mieux. Certes, le milieu du roman interpelle encore plus, avec une histoire d'amour tellement gentillette qu'on commence à croire l'ami Dennis perdu pour la cause. Et puis, soudain, virage à 180°. Ce qui ressemblait à un thriller psychologique assez moyen - une énième déclinaison dans la veine des "Apparences" ou de la "Fille du train" - bascule soudain vers tout à fait autre chose. Le récit se muscle, l'action s'invite, le polar mute. La fin est beaucoup plus intéressante, surprenante.
    Alors, certes, ce n'est pas du grand Lehane. Mais ce n'est pas si mauvais que ça en a l'air de prime abord, même si on est forcément exigeant avec un auteur dont on a adoré et admiré tant de livres. Comme il semble accaparé par Hollywood, je ne suis pas sûr qu'on retrouve un jour le romancier à la hauteur de nos attentes, mais bon... Ce roman bancal peut laisser vaguement espérer que ce soit le cas. (Oui, je suis un éternel optimiste.)

    27/11/2018 à 00:08 5

  • Pension complète

    Jacky Schwartzmann

    8/10 La synthèse parfaite des deux précédents romans de Jacky Schwartzmann : de "Mauvais coûts", le romancier réitère l'acuité du regard social, son mordant, son ironie délicieuse, son sens des formules qui claquent, son humour bien sûr ; de "Demain c'est loin", il garde l'efficacité du récit, son énergie et son suspense. Toutes ces qualités mêlées donnent une comédie noire, hilarante et désenchantée, insolente et furieuse, joyeusement irrévérencieuse. Un régal de lecture qui se dévore en un rien de temps et réjouit durablement !

    26/11/2018 à 23:39 13

  • Rivière tremblante

    Andrée A. Michaud

    9/10 Un roman noir magistral, somptueux opéra de colère, d'émotions et de douleur, profondément juste et poignant. Porté, soulevé, sublimé par le style incroyablement inventif d'Andrée A. Michaud. L'intrigue ? Elle existe mais on s'en fout un peu. Tout tient dans les personnages, leur cœur, ce qui vibre au plus profond d'eux. La tragédie qui les anime et, paradoxalement, les fait vivre. Tout tient, aussi, dans l'écriture extraordinaire de la romancière, dans sa clairvoyance et son humanité.
    Je n'avais pas été secoué comme cela par un roman noir depuis "Seul le silence" de R.J. Ellory. Sublime !

    26/11/2018 à 23:34 6

  • Ragdoll

    Daniel Cole

    8/10 Je ne lis plus beaucoup de thrillers dans les règles de l'art. J'en ai trop lu pour ne pas être dérangé par les grosses ficelles trop souvent employées par des auteurs en panne d'innovation, ni par les excès de violence (trop souvent gratuite) gorgeant de sang des pages vite tournées, et aussi vite oubliées.
    Alors, pourquoi "Ragdoll" a-t-il fait la différence ? Les ingrédients sont pourtant là : ambiance crépusculaire, tueur en série totalement dingue, meurtres sordides, rebondissements hallucinants... mais j'ai trouvé que Daniel Cole tenait le tout avec une maîtrise impressionnante, et que ses personnages - taillés à l'anglaise, en profondeur et en contournant les stéréotypes avec intelligence - contribuaient largement à la puissance et à l'intérêt du roman.
    Une excellente surprise pour moi, donc, en attendant une éventuelle confirmation avec "L'Appât", suite annoncée de ces débuts réussis.

    26/11/2018 à 10:24 9

  • La Petite Gauloise

    Jérôme Leroy

    9/10 En plus de désigner le personnage le plus énigmatique de ce roman, "La Petite Gauloise" porte bien son titre à double fond, puisque Leroy y jette un regard sans concession sur la France d'aujourd'hui - petite, mesquine, bas du front, égoïste. Oui, le tableau est effroyable. Mais Jérôme Leroy a le talent et le bon goût d'épargner le lecteur en relevant le tout d'un humour piquant, d'une ironie réjouissante qui mord, égratigne, mais arrache des sourires salutaires là où il ne devrait y avoir que dégoût et grincements de dents. Un tour de force que la brièveté du texte rend encore plus percutant. Remarquable !

    26/11/2018 à 10:16 6

  • La Nuit de l'ogre

    Patrick Bauwen

    8/10 Le thriller, Bauwen sait faire, et bien faire. Chapitres courts, style énergique, rebondissements et cliffhangers bien placés, sens du rythme, ruptures d’intrigue : tout y est pour les amateurs du genre. Avec en plus quelques pincées d’humour bienvenues, petit détail qui, à mon sens, fait se démarquer le garçon de ses pairs.
    Dans La Nuit de l’Ogre, Patrick Bauwen ajoute en outre un nouvel ingrédient, à savoir un hommage à la littérature populaire, aux feuilletons à suspense tels que Les Mystères de Paris d’Eugène Sue ou les aventures de Fantômas de Souvestre & Allain. Sans rien vous dévoiler de l’intrigue, la figure de l’Ogre, avec son chapeau melon et sa redingote tout droit sortis de l’imagerie du XIXème siècle, hante littéralement les pages du roman, y laissant traîner une ombre dont on redoute (à raison) chaque apparition.
    Décidément addictif !!!

    26/11/2018 à 10:09 8

  • Sur un mauvais adieu

    Michael Connelly

    5/10 Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Michael Connelly, le pitch de ce roman m'a donné envie d'y retourner. J'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir... Oh, Connelly fait le job, certes. Mais sans forcer, sans passion, en appliquant des recettes éprouvées (pour ne pas dire éculées). Et je n'arrive pas à savoir si c'est mal écrit ou mal traduit, en tout cas le style n'a rien fait pour me captiver. Aussitôt lu, aussitôt oublié.

    26/11/2018 à 10:03 4