JohnSteed

563 votes

  • Animal

    Sandrine Collette

    8/10 Sandrine Collette est l’auteure des miséreux, des laisser pour compte de nos sociétés. Elle l’a montré avec talent dans ses livres précédents, notamment dans Les larmes noires sur la Terre. On retrouve dans Animal des êtres errants, voués à leur sort et qui essaient désespérant, non pas de sortir de leur misère, mais de survivre au mieux. Ici, ces êtres miséreux sont Nim et Num, deux jeunes enfants abandonnés et « sauvés » par Mara, une jeune veuve dont la vie est des plus précaires. Oui, je mets des guillemets à sauvés car comment vivre décemment au Népal, une des régions les plus pauvres du monde. Si le trio affronte la misère, il a encore plus peur des tigres qui envahissent la forêt et chasse tout ce qui se mange, y compris les humains.

    20 ans plus tard, Lior, chasseuse hors pair, son mari, Hadrien et des amis partent chasser l’ours au Kamchatka. La trace qu’ils suivent est celle d’un ours dont l’instinct de survie est des plus développés. Une chasse hors norme qui met le lecteur sous tension.

    Sandrine Collette propose une histoire haletante, qui transpire la peur par tous les pores. Mais également triste et émouvante, encore une fois. La plume de l’auteure française est à la fois juste, en retenu. Elle laisse les sentiments s’imprégner dans le lecteur qui extrapole, se fait ses propres images, et ne peut que laisser abandonner ses sentiments mélangés. Un livre très attachant même si, après celui-ci, l’auteure a su se dépasser et écrire, ce que je considère, un chef d’œuvre, avec On était des loups.

    10/03/2023 à 09:53 6

  • Les Chiens de Détroit

    Jérôme Loubry

    7/10 Pour son premier livre, le Berrichon a su montrer son potentiel d’écrivain de roman policier et à suspense. Dès les premières lignes, et la capture de ce monstre, ce Géant des Brumes, par deux flics, Stan Mitchell, qui est hanté depuis 15 ans par cette enquête, et Sarah Mitchell, jeune recrue qui entend des voix, je fus aspiré par cette histoire. Ces enlèvements d’enfants, la vie meurtrie de Stan, la ville de Détroit abandonnée par les politiques et les propriétaires endettés par les subprimes sommés de quitter leur maison, …

    Personnages attachants, intrigue loin d’être originale : un livre qui n’apporte aucune surprise mais on sent que l’auteur a du potentiel qu’il confirmera par la suite, tant il sait créer une ambiance et une atmosphère (belle description de la décrépitude de Detroit City). Un très agréable moment de lecture.

    07/03/2023 à 11:03 5

  • Omerta

    R. J. Ellory

    6/10 Journaliste au Miami Herald, John Harper est appelé par sa tante Evelyn qui le supplie de venir en urgence à New-York. Après le décès de sa mère alors qu’il n’avait que 8 ans, et le suicide de son oncle, John n’a plus qu’elle comme parent. Après une absence de plus de 20 ans, John décide de revenir dans cette ville qui l’a vue grandir. Il apprend ainsi que son père qui l’a abandonné à sa naissance a été hospitalité dans un état grave, victime d’un braquage dans le petit supermarché en bas de chez lui.

    Il va être pris en charge par Oncle Walt, l’associé de son père et par la troublante Cathy Hollander. Il découvrira sa nouvelle famille, celle qu’il ne soupçonnait pas. Et un troublant flic, Frank Duchaunak, obsédé par tout ce qui touche à Marylin Monroe, reste près de son père, en soins intensif, et lui fera part d’étonnantes théories…

    Omerta, la loi du silence, comme ce titre sied bien au roman. Car les protagonistes ne dévoilent pas grand-chose de la vie de cette famille. Et RJ Ellory déroule ce mystère durant plus de 600 pages. Et, à moins que comme John, on soit aveugle et benêt, on comprend vite ce qui se trame. Car John se fait mener par le bout du nez, manipuler, que cela en devient gênant pour lui. Du coup, ce roman devient long, rempli de redondances, … Mais le style de l’auteur est bien ancré, ce qui permet de compenser cette absence d’actions et les incohérences dans la personnalité de John. Seuls le talent de l’auteur qui sait tenir son lecteur tout au long de cette longue histoire et le dénouement sauvent ce livre d’un profond ennui.

    06/03/2023 à 11:20 3

  • Le soleil des Scorta

    Laurent Gaudé

    10/10 Le soleil des Scorta peint une saga familiale des plus troublantes et attachantes. Elle prend racine dans l’Italie des Pouilles, au début du XXème siècle, dans un village meurtri par la chaleur et par la misère de ses habitants. Après 10 années passées en prison, Luciano Mascalzone revient à Montepuccio pour posséder celle qui n’a pas quitté son cœur, la belle et troublante Filomere Biscotti. Mais voilà, dans la précipitation et l’urgence de son acte, Luciano vient de séduire la sœur, Immacolata. Et cette dernière allait par la suite enfanter d’un garçon. Voilà la lignée des Mascalzone était née, par une tromperie une erreur sur la personne, et donc un viol.

    Et suite à un pacte entre Luciano et le curé du village, la famille vivra dans l’extrême pauvreté et n’aura de choix que de partir vers l’Amérique, cette terre des espérances et des rêves de vie remplie de richesse et d’allégresse. Mais comme si la terre de Montepuccio était aimantée, collante, attachante, les Mascalzone reviennent sur leur terre natale.

    Mon premier Laurent Gaudé, Le soleil des Scorta m’a profondément séduit. Certes l’histoire est belle, douloureuse, mais l’écriture de l’auteur m’a réellement transporté, ce soleil de l’Italie éblouissant mes yeux, et cette chaleur réchauffant mon cœur. Un très beau livre.

    01/03/2023 à 17:35 4

  • Un Tueur sur mesure

    Sam Millar

    6/10 Belfast. De nos jours. Trois bras cassés commettent un hold-up en ce jour d’Halloween : ils ont tout préparé, tout minuté, et bien évidemment en ce sacro-saint jour cher aux Irlandais, mis leur costume de loup pour se fondre dans la foule déguisée afin de fuir incognito… Mais bien évidemment, le coup foire et n’emporte avec eux qu’une valise dérobée à la va-vite à un client. Mais ce client est un membre de la mafia locale et cette dernière veut coûte que coûte reprendre cette valise et ce qu’elle contenait : une coquette somme d’argent…

    A la lecture des premiers chapitres, j’ai souri autant pour les situations cocasses que pour le ton ironique de l’auteur. Je me suis dit que je tenais avec Sam Millar un savoureux mélange entre Donald Westlake et Ken Bruen. L’histoire se déroulant, je sentais que si le ton acerbe était toujours présent, on sombrait dans la violence pure et dure. J’ai donc assez vite déchanté et revu mon jugement. Un peu comme un cuisinier voyant son soufflé retombé, j’ai été déçu par tant de promesses perçues au début du livre. Mais peut-être suis-je passé à côté de ce Tueur sur mesure…

    01/03/2023 à 16:47 1

  • Billy Summers

    Stephen King

    9/10 Je ne suis pas un féru de Stephen King et notamment des thèmes qu’il exploite dans ses romans, à savoir l’horreur, le fantastique, la science-fiction, soit la majorité de ses livres. Dès lors, je lis la 4ème de couverture de ses sorties pour voir si je peux me laisser tenter. Car je reconnais le talent de l’écrivain et à chaque fois que j’ai ouvert un de ses livres, j’ai toujours été happé et dévoré ses histoires. Par exemple, j’ai vraiment adoré La ligne verte ainsi que 22/11/63.

    En parcourant le résumé de ce Billy Summers, j’ai pensé que cette histoire pouvait m’intéresser. Mais je me suis trompé. Pas intéressé mais carrément adoré. Stephen King a réussi ce tour de force, et c’est aussi une preuve de son talent, de nous faire adorer ce tueur à gage, qui a pour mission de tuer quand il arrivera au tribunal un homme détenu afin qu’il ne dénonce pas les gros bonnets.

    Alors qu’il attend patiemment dans un bureau loué pour plusieurs mois le jour J, devenu David Lockridge, sa couverture, un auteur qui doit présenter son premier livre à son prétendu éditeur, Billy se fond dans son personnage, s’intègre avec ses collègues des bureaux, sympathise avec les voisins de sa résidence et commence à écrire sa biographie. Lui, ce vétéran de la guerre du Golfe, a des choses à raconter. Et décidé que cette mission soit la dernière de sa carrière de tueur à gage, même s’il a pour principe de ne tuer que les « méchants »…

    Comme son titre l’indique, ce livre propose l’histoire de Billy Summers, sa mission en tant que tueur à gage avec en filigrane sa vie, et son combat en Irak. On croisera dans cette histoire Alice, une jeune femme sauvagement agressée… Un duo très attachant et très émouvant. Un livre que je placerai dans le top 5 de l’auteur (du moins de ceux que j’ai lus).

    23/02/2023 à 12:08 9

  • Les Incurables

    Jon Bassoff

    7/10 Le Dr Freeman est licencié manu militari de l’hôpital où il exerce. Imminent neurologue, ses pratiques de la lobotomie transorbitale sont jugées archaïques et sans résultats concluants. Convaincu de l’efficacité de cette technique qu’il a développée et qu’il maitrise admirablement, Freeman parcourt la route accompagné de son dernier patient, Edgar, qu’il considère comme son fils perdu. Ainsi, il va prêcher la lobotomie comme la seule solution face à la violence de la société, et ces êtres incurables, ces fous, ces pervers et criminels.

    C’est muni de son pic à glace, son instrument chirurgical de prédilection, et d’Edgar, la preuve « vivante » de la réussite de sa théorie, qu’il souhaite convaincre la populace sur les estrades des foires et pousser à se faire pratiquer une lobotomie, comme solution à son problème. Et des incurables, le Dr Freeman va en rencontrer : Stanton qui est persuadé que son fils est le nouveau messie ; Scent, persuadée que sa mère folle a caché l’argent de son père en détention…

    Les incurables offre une panoplie de personnages des plus délurés les uns que les autres. Une histoire qui fait froid dans le dos, magnifiquement écrite par un auteur que je découvre. Il me manquait toutefois un poil d’originalité ou plus de folie pour en faire un roman marquant.

    20/02/2023 à 17:24 3

  • Une Petite société

    Noëlle Renaude

    7/10 Deuxième plongée dans l’univers du noir pour Noëlle Renaude. Après Les abattus qui ne m’avait pas laissé insensible, Une petite société m’a déstabilisé, tant ce roman est étonnant.

    Tout d’abord par son approche de l’histoire singulière et déroutante. On découvre par Louise, l’histoire de Tom, handicapé mental, et le drame familial dans cette maison bourgeoise qu’elle observe, épie même, de la fenêtre de son bureau. Louise, employée comptable dans une usine de brioche à la cannelle, rapporte à son collègue, complétement étanche à cette intrigue, ses explications hypothétiques des faits et gestes des membres de cette maisonnée : femme enceinte, disparue, homme stylé anglais et son chauffeur qui disparaît, re-femme enceinte, et cet enfant qui enlève sa petite voisine… Un drame domestique que Louise dissèque avec délectation, une manière à elle de vivre par procuration.

    Au bout de 50 pages (des 350 que compte le livre), l’histoire présentée par Louise me semblait avoir atteint le dénouement final. Et puis, s’enchaine un tableau de personnages que Noëlle Renaude tisse comme une toile d’araignée. Chaque protagoniste ayant un lien avec un autre, etc… dans cette petite histoire. Chacun apporte son lot de mystère et épaissit l’intrigue. Une originalité appréciable mais cette multitude de personnages peut noyer le lecteur voire le perdre ou le trouver coincé dans cette toile d’araignée.

    Pour couronner cette affaire, l’auteure offre un style d’écriture où les paroles et les descriptions s’enchainent sans distinction ou séparation. Si cela crée du rythme et pousse le lecteur à tourner les pages plus rapidement, cela l’incite surtout à encore plus de concentration.

    Je reste ainsi mitigé entre l’originalité du procédé, l’atmosphère sombre et attachante et une lecture assez éprouvante.

    16/02/2023 à 15:29 3

  • Au large

    Benjamin Myers

    9/10 Cet été-là, alors qu’il attend les résultats de ses examens, Robert prend une décision qui, il ne le sait pas encore, va bouleverser sa vie. Il quitte sa famille, la cité minière où elle réside et son non-avenir tout tracé en tant que mineur de fond, perpétuant ainsi la tradition familiale. Robert a envie de voir la mer. Besoin de découvrir le monde en cette fin de guerre, aspirant à plus de liberté aussi.

    C’est ainsi qu’il va parcourir à pied les kilomètres qui le séparent de cet éden nappé de bleu, de vagues brumeuses. Il découvre la richesse des paysages qu’ils traversent, la diversité de la faune, l’opulence de la flore au gré de nuits passées chez des fermiers en échange de quelques menus travaux. Après avoir passé plusieurs nuits à la belle étoile, le hasard le mène dans une demeure en bordure de falaise. La propriétaire, Dulcie, une femme libre, cultivée et artiste dans l’âme, lui propose de prendre le repas avec elle. Une invitation qui va perdurer, jour après jour, et les deux personnages vont faire connaissance et se lier d’amitié. Robert, sous la férule de celle qui aurait pu être sa grand-mère, va découvrir la beauté de la poésie, le plaisir des sens, sa place dans la nature, et ainsi libérer ses chaînes, devenir lui-même…

    Une très belle histoire sous la plume de Benjamin Myers, qui quitte ici le roman noir, et offre avec Au large, une ôde à la beauté, un hymne à la vie. Un roman attachant grâce, notamment, à ce personnage Dulcie qui mérite à elle-seule la lecture de ce livre.

    13/02/2023 à 14:34 3

  • Récursion

    Blake Crouch

    7/10 La récursion se définit par un phénomène qui peut être répété un nombre indéfini de fois. Comme votre image réfléchie indéfiniment par deux miroirs opposés. C’est le titre choisi par Blake Crouch pour ce roman de science-fiction dans lequel Barry Sutton, policier new-yorkais, enquête sur une vague de suicides engendrée par le Syndrome des Faux Souvenirs.

    Quelques années plus tôt, Helena Smith, chercheuse neurologue sur la maladie d'Alzheimer, travaille sur un fauteuil permettant de revivre des vies antérieures et modifier leurs passés.

    Mais ces retours en arrière successifs et ces modifications de vie sont sources de conflits dans la mémoire. De ce chaos spatio-temporel naît le Syndrome des Faux souvenirs. Si ce fauteuil est reconnu pour être dangereux, il peut être également une arme redoutable. Certains vont tout faire pour se l’accaparer. Quitte à retourner dans le passé pour tout modifier…

    Blake Crouch prend comme thème l’exploration du passé, le voyage dans le temps. Thème maintes fois développé. Ici le prétexte est le souvenir et la maladie d’Alzheimer. N’étant pas féru de science-fiction, j’ai plus apprécié les passages où les développements scientifiques étaient moins présents. Ainsi, j’ai préféré les chapitres avec Barry Sutton, flic ravagé par la mort de sa fille, et qui va pouvoir modifier le cours de sa vie, profiter d’être un meilleur père, un meilleur mari,… Un roman qui questionne sur l’existence, sur le sens de la vie de chacun, les regrets, les remords… Un roman que j’aurais davantage apprécié avec moins de longueurs sur les théories et autres explications scientifiques.

    08/02/2023 à 10:43 11

  • Ceux d'à côté

    M. T. Edvardsson

    7/10 Ce soir-là, quand Mike Andersson rentre à vélo du collège, où il est professeur de sport, il entend et aperçoit les sirènes des secours. Arrivé dans son lotissement, il constate avec effroi que sa femme a été victime d’un accident : Bianca a été renversée par Jacqueline, leur voisine, qui conduisait sa nouvelle BMW.

    Alors que Mike attend avec ses deux enfants aux urgences des nouvelles sur l’état de santé de Bianca, il se remémore leur venue à Köpinge, petite bourgade calme et paisible de Suède. Ayant quitté Stockholm, la famille Andersson se faisait une joie de commencer une nouvelle vie à la campagne. Au fil de fêtes et d’échanges entre gens du quartier, la découverte du voisinage rend perplexe le couple. Entre Jacqueline, l’ancienne mannequin, qui se cherche une nouvelle jeunesse en séduisant les hommes du coin, Fabian, le fils de Jacqueline, atteint de troubles psychologiques, ayant des comportements sociaux très étranges, Ola, un homme divorcé, alternant comportements violents et séduction, le couple de retraités, Âke et Gun-Britt, qui apprécie particulièrement les médisances…

    Roman choral avec aller-retours passé-présent, Ceux d’à côté met en avant des personnages aux passés troubles, dont le lecteur souhaite percer tous les mystères. Avec une construction qui rend l’histoire très addictive, ce livre propose une panoplie de voisins étranges dans la limite du stéréotype, dans une intrigue un peu fade. Du Desperate Housewives réservé aux amateurs.trices.

    08/02/2023 à 10:42 5

  • Duelle

    Barbara Abel

    8/10 J’ai débuté la lecture de ce livre sans avoir parcouru la 4ème de couverture, ni cherché aucune critique. J’avais trouvé Duelle chez Emmaus, et en ai fait l’acquisition juste sur le nom de l’auteure. Il faut dire qu’avec la découverte de l’auteur avec L’innocence des bourreaux, Barbara Abel m’avait vraiment conquis avec ce fait divers qui aurait pu se passer en bas de chez moi.

    Avec Duelle, on reste dans une histoire presque banale : Lucy, femme au foyer dans une commune de Bruxelles, est contactée par une émission de télé « Devine qui est là ? ». Une personne a retrouvé sa trace et souhaite renouer contact. Lucy, ayant été abandonnée à la naissance, est persuadée que sa mère naturelle est la personne qui va ressurgir du passé.

    Manipulations, mensonges, trahisons, tels sont les ingrédients de ce Duelle au sommet. On se sait plus qui est qui, on est troublé, ébahi par tant de haines et d’amour. J’ai dévoré cette histoire pour en connaître tous les tenants et aboutissants. Et je n’ai pas été déçu. Découverte sur le tard, Barbara Abel fait désormais partie des auteurs dont je vais dévorer les romans.

    08/02/2023 à 10:37 6

  • La Huitième lettre

    Franck Bouysse, Pierre Demarty

    6/10 La Huitième lettre clôt la trilogie H, commencée avec Le mystère H et poursuivie avec LHondres ou les ruelles sans étoiles. Dans ce troisième tome, l’auteur corrézien nous plonge dans les mythes des différentes civilisations avec en parallèle la quête des cubes mystérieuses devant détruire l’Humanité par la veuve de John W, Mary Manstor.

    J’ai trouvé ce dernier tome en dessous de ses prédécesseurs, malgré les chapitres sur les vieilles légendes. Au final, une trilogie à part dans l’œuvre de Franck Bouysse et surtout, très secondaire.

    08/02/2023 à 10:27

  • L'Homme posthume

    Jake Hinkson

    6/10 Elliot se réveille à l’hôpital. Après son suicide raté (resté 3 minutes en état de mort déclaré, toutefois) et son retour en vie dans ce monde, il n’y voit pas pour autant comme une nouvelle chance offerte. Plus comme une mission qu’il doit accomplir avant de mourir. Cet ancien pasteur, ayant démissionné de Dieu pour cause d’incompatibilité, va voir en Felicia, cette infirmière bienveillante, une raison d’obtenir une rédemption. Mais son chemin va croiser des truands, Stan the Man un fou et deux jumeaux, qui ont planifié le braquage d’un camion rempli de médicaments.

    Le deuxième roman de Jake Hinkson s’avère le livre moins captivant de son œuvre, à ce jour. Les personnages ne sont pas assez développés : j’aurais bien vu les tourments d’Elliot, avec son histoire passée et le drame de sa vie plus mis en avant. Une relation avec Three également moins survolée. Les ingrédients étaient présents, le style de l’auteur un peu plus affirmé, mais il manquait de profondeur et de consistance. Des éléments qui seront approfondis dans les ouvrages suivants de l’auteur américain.

    30/01/2023 à 11:13 2

  • Six Crimes sans Assassin

    Pierre Boileau

    7/10 Six crimes sans assassin est plus un exercice de déduction et de logique qu’un roman policier au sens propre du terme. Pierre Boileau a voulu construire une énigme de chambre close en délaissant, je trouve, l’histoire. Car ici l’auteur se focalise plus sur les faits que sur les personnages qui ne sont qu’accessoires. Bref, on est plus sur une démonstration mathématique, de logique que de mobiles.

    Mais en 1939, date à laquelle est sorti Six crimes sans assassin, le roman noir était à ses balbutiements et le roman à énigmes prédominait. A découvrir malgré tout.

    30/01/2023 à 10:37 2

  • Le pauvre nouveau est arrivé !

    Thierry Jonquet

    8/10 8/10 (7/10 pour l’histoire et 9/10 pour le style de l’auteur)

    L’histoire est celle d’une vengeance d’un cadre, Etienne Chabot de Vaudricourt de la Muzardière-Huzart, qui s’est fait manipuler. Son PDG lui a proposé un poste prestigieux dans une autre filiale de la société à la condition qu’il démissionne ; et vous voyez le coup venir, c’était un coup foireux, c’était bidon. Il s’est trouvé sans boulot. Pire, escalade dans la déchéance la plus profonde : sa femme le quitte en vidant le compte en banque… Il finit SDF.
    Et les SDF se font trucider les uns après les autres.

    Pendant ce temps-là, le chanoine Jules distribue la soupe aux plus démunis. Et sa popularité ne laisse pas insensible certains politiques qui voient une occasion de monter dans les sondages. Les parcours d’Etienne et de Jules vont se croiser pour le meilleur et pour le pire.
    Jonquet critique avec un humour grinçant les politiques, l’Abbé Pierre,… Pas la plus extraordinaire des histoires de Jonquet mais l’auteur y déploie avec talent autant d’ironie et que de sarcasme.

    26/01/2023 à 13:50 2

  • Les Monstres

    Maud Mayeras

    7/10 Cette histoire est effrayante, horrible et vraiment inhumaine. Je sors de cette lecture avec l’estomac retourné. C’est à vomir. Si j’en sors tout chamboulé, c’est que l’histoire qu’a écrite Maud Mayeras est d’un tel réalisme que l’on croit lire une histoire vraie. Il faut dire que l’actualité nous prouve, quelque fois, malheureusement, que la chronique peut dépasser la fiction.

    Un homme a séquestré une femme dans la cave de sa maison, coupée de toute lumière naturelle. Il ne s’agit pas de n’importe quel homme, ni de n’importe quelle femme. C’est le père et la fille. Le père qui viole sa fille qui va enfanter de plusieurs enfants : les monstres. Ces monstres-là vont être « éduqués » par ce « père » dans la peur des hommes, de l’extérieur,… Et quand ils trouvent la liberté, c’est tout leur équilibre qui est perturbé et que leur instinct animal va prendre le contrôle de ces êtres.

    Si je suis ému et estomaqué de ces horreurs, je reste mitigé sur cette histoire. Maud Mayeras a parfaitement retranscrit ces tensions, a réussi à apporter au lecteur tout sentiment de malaise, d’horreur et de dégoût comme de la compassion pour ces enfants « monstres ». Mais de cette lecture éprouvante, je reste dubitatif.

    24/01/2023 à 11:10 7

  • Le Siffleur de nuit

    Greg Woodland

    7/10 A cause d’une enquête dont certains éléments ont fuité à la presse, l’agent Mick Goodenough s’est vu imposer une mutation d’office. Direction le poste de police de Moorabool, petite bourgade de 3.500 âmes où la famille de Hal vient de débarquer également pour des raisons professionnelles.

    Lors d’une partie de balle, Hal et son jeune frère, Evan, découvrent le cadavre d’un chien mutilé et massacré. Il sera le premier d’une série de cadavres d’animaux.
    Malgré les freins de sa hiérarchie, Goodenough souhaite coûte que coûte résoudre ces meurtres d’animaux. Parce que pour lui, il n’y a qu’un pas entre les sévices sur des animaux et la violence sur les personnes. Aidé par le tout jeune Hal, l’agent de police prendra à cœur la résolution de ces violences animales que tout le monde semble prendre à la légère.

    Pendant les déplacements professionnels du père, la mère de Hal et de Evan reçoit des appels anonymes d’une voix sifflante et menaçante.

    Greg Woodland offre un petit polar sans prétention avec deux personnages attachants dans une Australie profonde des années 60 : un flic meurtri qui cherche à se racheter de ses erreurs et un tout jeune gamin qui veut suivre les traces de son héros, Sherlock Holmes.
    Le siffleur de nuit est un roman simple mais attachant, avec ses recettes maintes fois écoulées mais qui marchent à tous les coups.

    23/01/2023 à 15:35 5

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    8/10 La République des faibles, c’est le terme qualifiant cette IIIème République qui avait pour fondement la protection des plus miséreux. Expression surtout utilisée par les nantis qui voyaient ce régime remettre en cause leurs privilèges de bourgeois.

    C’est dans le Lyon de la fin du XIXème, où les réunions politiques des multiples courants de pensées (anarchistes, révolutionnaires,…) pullulent, où l’antisémitisme prend de l’ampleur (l’Affaire Dreyfus défraie les chroniques) et où l’anti-germanisme est à son paroxysme, qu’est découvert dans une décharge de la Croix Rousse le corps sans tête d’un jeune enfant. Les policiers tentent de mener un semblant d’enquête quand une autre affaire va éclater : l’assassinat d’un de leur collègue.

    Un roman très noir avec un contexte historique très prégnant que Gwenaël Bulteau a écrit comme premier livre. Puissamment documenté, j’ai vraiment apprécié cette immersion historique et la puissance de cette intrigue qui, par moment, malheureusement, constitue un vrai sac de nœuds

    23/01/2023 à 14:35 11

  • La Toile du Monde

    Antonin Varenne

    9/10 Dernier volet de la Trilogie « Bowman », La toile du monde délaisse l’exploration et la découverte des conquérants du nouveau monde pour revenir sur l’ancien continent, en compagnie d’Aileen. La fille Bowman, journaliste-reporter, est chargée par son journal new-yorkais de couvrir l’Exposition Universelle de Paris en cette année 1900. 1900, cette fin de siècle qui avait mis la lumière sur ce nouveau continent, les Amériques. 1900, prémisse d’un autre siècle qui verra le vieux continent couvert de morts, à feu et à sang (mais ceci est une autre histoire).

    A l’instar de ses parents, Aileen n’a pas sa langue dans sa poche et distille sa verve sur cette bourgeoisie parisienne bienséante, fausse et superficielle. Cet esprit bourgeois dont elle aime critiquer dans ses articles sur la Ville des Lumières en tant que journaliste free-lance pour ce journal parisien exclusivement tenu par ses collègues féministes.

    Antonin Varenne nous fait parcourir l’Exposition Universelle, nous ouvre les portes des artistes parisiens, ses courants de pensées libertaires, comme une peinture acerbe du « grand » Paris de l’époque. La toile du monde est surtout un puissant espoir en la Femme, au mouvement libertaire et humaniste.
    Ce dernier volet développe un esprit moins aventureux que ses deux prédécesseurs. Mais, pour ma part, il est peut-être le plus émouvant et le plus attachant.

    19/01/2023 à 17:30 3