JohnSteed

555 votes

  • Puzzle

    Franck Thilliez

    6/10 Le pitch du livre avait l’air très attrayant. Sauf que la quatrième de couverture occulte une partie essentielle. Lucas Chardon, patient psychiatrique, a été inculpé mais reconnu irresponsable, des meurtres de 8 personnes dans un chalet en haute montagne. Il souhaite dévoiler l’identité du véritable meurtrier à Sandy Cléor, la psychiatre qui traite Lucas Chardon et souhaite dénouer toutes les ficelles de cette horreur.

    Toute cette vérité débute quelques mois plus tôt. Ilan Dedisset est contacté par son ancienne petite amie, un soir, qui vient frapper à sa porte. Chloé souhaite qu’ils reprennent ensemble le jeu « Paranoïa ». A la clef, c’est un gain de 300 000 € pour qui arrivera à percer tous les mystères et énigmes qui jonchent leur parcours. Les quelques candidats qui arrivent à l’épreuve ultime se retrouvent enfermés dans un hôpital psychiatrique désaffecté. Dans ce milieu austère et angoissant, les règles du jeu de cette chasse au trésor semblent fausser et les candidats ne peuvent se faire confiance. Mais chaque objectif que doivent atteindre chaque candidat dévoile de troublantes réalités : y compris la mort de certains d’entre eux. Que veut faire le maître du jeu, ce mystérieux Hadès ? Quel est l’objectif de « Paranoïa » ? Est-ce un jeu ou cache-t-il d’autres motivations ? Ilan comprend au fil des jours que cette chasse au trésor cache un secret personnel qui aurait un lien avec la mort de ses parents, d’imminents chercheurs. A l’image d’un puzzle, chaque étape du jeu dévoile une pièce de la vérité qui, pour les plus avertis, n’apportera aucune surprise stupéfiante.

    Cette lecture de Puzzle fut, quoique rapide, longue et fastidieuse. La fin attendue voire convenue a certainement gâché ma lecture.

    12/07/2023 à 10:00 5

  • Sang mêlé

    Jim Thompson

    6/10 J’ai peiné à rentrer dans ce livre. Difficile pour moi de bien appréhender dans les toutes les premières pages les personnages et l’époque de l’histoire. Il m’a fallu un temps d’adaptation, ce qui est rare pour moi avec Jim Thompson, auteur dont j’apprécie particulièrement l’œuvre.

    Cependant, cette histoire qui relate les méfaits des frères King, Arlie, Critch et Boz (qui est peu présent et pour cause il a été tué très tôt dans le livre) pour s’approprier les faveurs du père, Ike, pour toucher son héritage, est originale. Oklahoma, en cette période de pleine conquête de l’Ouest où certains territoires sont encore « sauvages », les frangins sont prêts à tout pour pouvoir obtenir les faveurs du père. Oui, comme l’a affirmé Machiavel, peu importe les moyens, tant qu’on obtient ce que l’on veut. Et la famille, ça importe peu. Vol, meurtre, entourloupes, mensonges, séductions,….

    Pour nous, lecteurs, le sourire vient vite quand on voit comment les frangins sont prêts à tout pour être l’unique héritier du patrimoine familial. Mais il m’en fallait un peu plus pour vraiment aimer ce livre du Maître du polar.

    29/06/2019 à 19:35 5

  • Tango flamand

    Jean-Christophe Chauzy, Marc Villard

    6/10 A Ostende, Tina, danseuse au Florida, arrondit ses fins de mois en faisant le tapin pour des clients du cabaret. Un soir, un client, Francky, l'emmène sur son bateau. Mais Francky s'avère être un client un peu spécial et souhaite lui faire payer sa misérable vie.

    C'est direct comme bd, le scénario est assez pauvre mais le dessin de Chauzy, tout en retenu, relève le niveau de ce Petit Polar du Monde/SNCF.

    13/01/2019 à 18:32 2

  • Terminus Elicius

    Karine Giebel

    6/10 Première plongée dans l’univers de ce « maître ès thriller psychologique », et j’ai fait un plat. Une histoire qui se déroule à cent à l’heure, grâce à une écriture qui fait la part belle aux dialogues courts et directs et aux monologues de Jeanne. C’est bien rythmé et on tourne les pages pour comprendre l’intrigue. Mais difficile de conjuguer rythme avec atmosphère profonde et angoissante. Et cette (voire ces) histoire d’amour est trop fleur bleue pour moi et pourtant, je suis assez amateur d’un romantisme sincère et peux être assez bon public, quand c’est bien mené. C’est peut-être la raison principale pour laquelle que je n’ai pas accroché à cette histoire : ça manque de sincérité et de cohérence pour rendre plausible une telle histoire.

    20/11/2019 à 18:04 6

  • Un feu d'origine inconnue

    Daniel Woodrell

    6/10 4ème de couverture « Missouri, 1929. Un soir d'été, les habitants de West Table se rendent joyeux au bal du village. Mais la salle prend feu avant d'exploser, laissant de nombreux morts et beaucoup de questions. Inspiré d'un drame qui toucha la famille de Daniel Woodrell, ce roman saisissant mène l'enquête et brosse le portrait intime et terrible d'une petite communauté, ses relations viciées, ses hypocrisies et ses secrets.»

    A la lecture de ce court roman sombre, on sent que Daniel Woodrell a mis du sien pour éclairer ce mystérieux incendie qui laissa des morts, des questions et des fantômes dans toutes les familles. L’auteur dévoile les blessures laissées dans toutes les mémoires sur plusieurs générations mais aussi le secret qui entourait ce drame.

    Le seul bémol de ce livre est la multitude de personnages et les aller-retours entre les différentes périodes qui déstabilisent la lecture. Mais la belle plume de Daniel Woodrell sauve ce roman. Loin d’être le meilleur de l’auteur et le reflet du talent de l’Américain.

    18/08/2019 à 11:40 4

  • Un Jumeau singulier

    Donald Westlake

    6/10 Daté de 1975, Un jumeau singulier possède un scénario attirant, voire alléchant. On retrouve la touche de Westlake qui met ses personnages dans des situations rocambolesques. Ici, un homme séducteur joue son jumeau afin de séduire de vraies jumelles richissimes. Un peu vaudeville, tant les rebondissements et les retournements sont nombreux. Tellement que l’intrigue semble tirée par les cheveux. Certes, cette lecture est divertissante quoiqu’avec quelques longueurs. Ce n’est toutefois pas le meilleur de Westlake, loin s’en faut.

    22/06/2023 à 11:43 2

  • Un Tueur sur mesure

    Sam Millar

    6/10 Belfast. De nos jours. Trois bras cassés commettent un hold-up en ce jour d’Halloween : ils ont tout préparé, tout minuté, et bien évidemment en ce sacro-saint jour cher aux Irlandais, mis leur costume de loup pour se fondre dans la foule déguisée afin de fuir incognito… Mais bien évidemment, le coup foire et n’emporte avec eux qu’une valise dérobée à la va-vite à un client. Mais ce client est un membre de la mafia locale et cette dernière veut coûte que coûte reprendre cette valise et ce qu’elle contenait : une coquette somme d’argent…

    A la lecture des premiers chapitres, j’ai souri autant pour les situations cocasses que pour le ton ironique de l’auteur. Je me suis dit que je tenais avec Sam Millar un savoureux mélange entre Donald Westlake et Ken Bruen. L’histoire se déroulant, je sentais que si le ton acerbe était toujours présent, on sombrait dans la violence pure et dure. J’ai donc assez vite déchanté et revu mon jugement. Un peu comme un cuisinier voyant son soufflé retombé, j’ai été déçu par tant de promesses perçues au début du livre. Mais peut-être suis-je passé à côté de ce Tueur sur mesure…

    01/03/2023 à 16:47 1

  • Une Patiente

    Graeme Macrae Burnet

    6/10 Cela fait un an, à peine, que j’ai découvert l’écrivain écossais et que je me régale de ses œuvres et de son style si unique. Car Graeme Macrae Burnet sait harponner son lecteur par ses histoires uniques, son humour so scottish, et surtout, ce qui le différencie des autres auteurs contemporains, l’origine de ses livres : des œuvres exhumées de caisses par des héritiers, des affaires de familles… Bref, Graeme Macrae Burnet se prône comme un passeur, un collecteur de documents, un intermédiaire des livres qu’il rédige sous sa plume. Derrière ce détachement, se cache un vrai talent….

    Une patiente n’échappe pas à cette règle. En 2019, l’Ecossais nous informe d’un mail reçu d’un amateur lui apportant matière à un livre : les cahiers rédigés par sa cousine sur l’enquête concernant le suicide de sa sœur qui suivait une thérapie auprès du troublant psychothérapeute oublié des années 1960. Et l’Ecossais nous offre la lecture de la vie de Collins Braithwaite, des cahiers de Rebecca Smyth.

    Si ce livre est attachant et la lecture est prenante, j’ai trouvé que Graeme Macrae Burnet était en petite forme. Le cadre du Londres des sixties aurait pu être plus exploité, et les attentes aux interrogations du lecteur se font encore attendre…. Un roman secondaire dans l’œuvre de l’Ecossais qui était jusqu’ici irréprochable.

    08/05/2022 à 18:58 6

  • Chemin sans issue

    Georges Simenon

    5/10 Golfe-Juan, en ce dimanche avant Pâque, la routine de l'hiver continue. Tout le monde a ses petites habitudes Chez Polyte, le café des pêcheurs : Pastore, l'adjoint, Tony et Lily, la serveuse. Et puis Vladimir et ses habituels whiskys. Vladimir, un Russe qui a fui la Révolution, est le « capitaine » de l'Elektra, ce yacht où vit Mademoiselle Hélène, que Vladimir aime secrètement. Sauf que Mademoiselle Hélène préfère la compagnie de Blinis, ce matelot slave au visage d'adolescent. Et puis Vladimir se voit alpaguer par Jeanne Papelier, cette cinquantenaire, la mère d'Hélène, qui habite aux Mimosas, une villa dans les hauteurs de la ville. Elle aime rompre sa lassitude et combler le vide de son existence en soirées alcoolisées en compagnie de Vladimir.

    Mais le Russe est jaloux de Blinis. Il veut que Mademoiselle Hélène le remarque et passer tout son temps en sa seule compagnie. Il volera un brillant de Mme Papelier et fera accusé Blinis. Ce dernier ne pourra que prendre la fuite. Mais le remords rongera Vladimir…

    Simenon est connu voire reconnu pour ses romans aux multiples acteurs et aux histoires qui se laissent découvrir et apprécier au fil des lignes et des pages. Malheureusement, manque de concentration de ma part ou histoire trop complexifiée, ma lecture a souffert de la lenteur de l'action et de la multitude de personnages secondaires voire encombrants.

    19/05/2018 à 09:34 4

  • Écorces vives

    Alexandre Lenot

    5/10 Alexandre Lenot maîtrise admirablement bien et avec dextérité les mots de la langue française. Il sait construire ses phrases, parfois longues, et de manière chiadée, raconte la vie de ces cul-terreux de Cantaloux. A trop vouloir manipuler le verbe, et faire montre de ses qualités linguistiques, on peut en oublier l’essentiel, voire l’essence du roman noir : créer une atmosphère, une ambiance.
    Mais ici, je n’ai rien ressenti : je n’ai lu qu’une enfilade de mots. Dommage. Les personnages auraient mérité plus d’épaisseur. Aucune empathie ne ressort de cette lecture. Je n’ai pas réussi à comprendre où voulait en venir l’auteur.

    22/10/2019 à 20:50 4

  • La Capture du tigre par les oreilles

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Cette nouvelle parue dans le cadre de la série « Les petits polars » initiée par Le Monde et Sncf vaut plus par son exercice de style que pour l’histoire en elle-même. Jean-Bernard Pouy raconte l’histoire d’un médiateur qui négocie avec un patron qui, après avoir tué un syndicaliste, se renferme dans son bureau. Pour se faire, l’auteur s’est fixé une contrainte d’écriture : « chaque phrase débutant après un point (.) (…) ( ?) ( !) commence par une lettre de l’alphabet, dans l’ordre (a, b, c, d, etc.).

    Cet exercice, s’il peut être salué, ne fait qu’alourdir l’histoire, qui est elle-même n’est pas plus originale que cela. Un « petit polar » qui s’avère du coup bien dispensable.

    27/05/2020 à 09:50 1

  • Le Bonsaï

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    5/10 Dès qu’il se présente devant la grille de ce centre unique au monde, spécialisé dans les douleurs fantômes, le commissaire André Clarieux sait que la tache qu’il lui incombe va s’avérer délicate : débusquer le corbeau qui envoie des menaces contre cet institut. D’autant que ces menaces sont suivies de meurtres. Alors qui en veut à Carrington, le dirigeant américain, inventeur de prothèses de luxe ? Son collègue qui croit plus en la psychologie pour guérir de façon efficace les patients ? Sa fille Maud, le cobaye de son père ?... Parce que Clarieux est persuadé que le coupable se trouve dans les murs de l’institut.
    On suit l’enquête qui s’avère difficile, tant les différents protagonistes ne sont pas prolixes.

    Heureusement court, Le bonsaï n’est pas, et de loin, à classer dans les livres incontournables du duo Boileau et Narcejac. Certes dans ce huis-clos, on s’ennuie devant si peu d’actions, mais la faute réside, à mon sens, dans l’absence d’une intrigue et d’un dénouement digne des auteurs français.

    06/09/2020 à 11:58 4

  • Le soleil qui s'éteint

    Robin Cook (UK)

    5/10 Un an après le décès de sa femme, morte dans un attentat à la bombe qui le visait, le narrateur reprend du service auprès de Truesafe, une société de garde du corps dans le Londres du début des années 80. Mais il n'a qu'une idée en tête : retrouver ceux qui ont tué Helen. On lui confie la protection de Bernard Stern, un milliardaire sans bras ni jambe qui fait l'objet d'une tentative d'assassinat.

    Le soleil qui s'éteint n'est pas un livre majeur dans l'œuvre de Robin Cook. Une lecture peu passionnante qui fait la part belle aux dialogues entre acteurs qui se regardent en chiens de faïence. C'est un peu déconcertant et guère accrocheur

    20/07/2020 à 10:14 1

  • Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu'un

    Benjamin Stevenson

    5/10 Quand tous les membres d’une même famille souhaitent « fêter » la libération du fils aîné, emprisonné depuis 3 ans pour meurtre, ils décident de se réunir dans une station de ski. L’idée alliant l’utile à l’agréable est sympathique. Sauf qu’il n’y aura pas vraiment de moments plaisants, sauf si on considère charmant et attrayant le fait de découvrir un cadavre dans la neige, sa bouche remplie de cendre.

    Pour la famille Cunningham, dont chacun des membres a des cadavres dans le tiroir, cette découverte n’augure rien de bon. Aussi, Ernest (dit Ernie ou Ern), le cadet, décide de mener l’enquête. Il rapporte ici son histoire sous forme d’une enquête policière digne d’Agatha Christie, en suivant les 10 règles d’or. Ern s’y connaît sur la manière d’écrire des romans policiers, car il écrit des livres sur la manière d’écrire les histoires policières.

    Présenté comme cela, le pitch du livre a l’air très alléchant. Mais c’est peu dire que je me suis ennuyé. Benjamin Stevenson respecte les codes des romans policiers classiques, mais je n’ai ni accroché à son style, ni aux personnages ni à l’histoire. Trop de divagation, trop de digression dans les propos du narrateur qui aime « parler » à son lecteur. Il manquait de profondeur ou d’un ton plus décalé, peut-être, pour me captiver.

    Ma lecture achevée (avec soulagement), je tombe sur les propos de l’auteur qui, à destination de quelques personnes de son entourage, les « remercie de l’avoir supporté ». Moi aussi, j’ai supporté l’auteur, mais pas dans le sens qu’il l’entend.

    30/01/2024 à 13:44 8

  • Un vent de cendres

    Sandrine Collette

    5/10 A la fin de l’édition de ce polar que j’ai lue, au détour de 5 questions, une interview de l’auteure permet d’appréhender l’écriture de ce deuxième livre de Sandrine Collette. Elle indique, entre autres, ses interrogations qui revenaient en boucle, de savoir si ce deuxième roman est aussi tendu que le premier, est-il assez noir, si l’histoire est « prenante », si elle donne envie de ne pas refermer le livre avant de l’avoir fini.

    Je suis désolé mais je n’ai qu’une seule réponse à toutes ces questions : non.

    Je n’ai pas ressenti une tension extrême dans l’histoire. Même si j’ai lu ce livre assez rapidement, cela est dû au nombre de pages modeste (250), plus qu’à une envie de connaître la fin à cette histoire.

    Cela n’est pas dû à la qualité de l’écriture de Sandrine Collette qui possède une plume attachante. La raison pourrait résider dans la structure de l’histoire. On comprend assez facilement dès les premières pages les ficelles de l’intrigue et on a peu de mystère sur la disparition du frère de Camille. Seule la course poursuite dans la maison sauve un peu cette histoire d’un désolant ennui.

    08/04/2020 à 13:51 5