schamak

104 votes

  • Tout n'est pas perdu

    Wendy Walker

    7/10 Grace à une étude psychologique approfondie des personnages et une bonne documentation, l'auteure parvient à s'émanciper des attentes classiques d'un roman policier sans rien sacrifier au suspense. J'en veux pour preuve que, bien souvent, j'ai été détourné - sans aucune frustration - de l'intrigue pour m'intéresser au vécu des protagonistes. Certains passages sont particulièrement justes et bien observés sur la nature humaine. Le dénouement ne m'a ni emballé ni déçu car justement les zones d'intérêt étaient disséminées dans d'autres endroits, ce qui me conforte dans l'idée qu'un bon roman policier est un ensemble de choses et ne doit pas se focaliser sur un aspect unique (l'identité du coupable ).

    Au final, une plutôt bonne surprise.

    23/04/2018 à 16:26 3

  • Cry Father

    Benjamin Whitmer

    7/10 Moins marquant que l'excellent PIKE, il est toutefois plus dense et plus ambitieux. Plus complaisant aussi par moment. J'ai déploré quelques longueurs.
    C'est un roman très noir, sans concession, assez désespéré même. Heureusement la toute fin laisse filtrer une part d'humanité pour ces personnages torturés.
    En tout cas, ça donne envie de suivre cet auteur pour un troisième opus.

    24/05/2016 à 08:28 5

  • Évasion

    Benjamin Whitmer

    6/10 L'intrigue est volontairement minimaliste d'autant qu'on pressent très vite que cette traque finira mal. L'intérêt est ailleurs, donc. Il réside principalement dans le style riche (crudité et poésie de la langue), les personnages (fort nombreux, mais on ne perd jamais le fil) et leur vie (abîmée voire détruite), leur famille (le poids du père encore une fois), leurs espérances (infimes, enfouies, secrètes), leurs désillusions sans oublier les extérieurs (la nature, personnage à part entière). Et l'Art aussi, la littérature comme refuge ou échappatoire (aussi déjantés et bas de plafonds, la plupart ont des piles de bouquins chez eux). Ici, les femmes ne sont pas des faire-valoir (Pearl, Alice, Dayton...), elles sont courageuses et ne se laissent pas emmerder par les bons hommes.
    C'est un roman âpre, stylisé, pudique, cruel, qui aborde en filigrane (l'auteur n'appuie jamais son trait) d'autres sujets. Benjamin Whitmer creuse encore les mêmes sillons que ce sont la fatalité, l'influence de la famille, la quête rédemptrice...
    Il y a également beaucoup d'influence (Pollock - la farce en moins - Larry Brown...).
    Mention spécial pour la traduction (gros et beau boulot de Jacques Mailhos) et notamment celle du titre : "Evasion" est beaucoup plus subtil et ouvert que le titre original (Old Lonesome).
    Alors, oui, parfois les dialogues - assez Tarantinesques - sont un poil forcés (je le trouve étrangement plus efficace dans les silences, et l'expressivité muette des protagonistes), et tombent parfois à plat, ça tourne quelques fois en rond, mais il y a toujours chez Whitmer, au détour d'une scène, des fulgurances qui vous sèchent et qui fait que vous restez en alerte permanente. Fulgurance dans le verbe, la formule, et fulgurance dans cette violence qu'on ne voit pas toujours venir (ah la scène du marteau). Je n'ai pas vu de la gratuité dans cette violence, et puis, franchement, ça cause beaucoup plus que ça ne zigouille.
    Malgré les qualités indéniables du roman (que j'ai lu assez vite), je l'ai trouvé en dessous des précédents (et surtout de son premier PIKE que je recommanderais davantage pour celui qui ne connaitrait pas cet auteur). Sans doute parce que cet exercice de style - et la pudeur aussi - étouffe à mon sens un peu l'émotion qui peine à poindre.

    28/11/2018 à 07:52 6

  • Seuls les vautours

    Nicolas Zeimet

    4/10 J'ai hésité, mais finalement, après 195 pages, j'ai laissé tomber (même si je ne culpabilise plus, j'aime pas stopper une lecture).
    Ce n'est pas tant qu'il y ait beaucoup de personnages (pas gênant) que le fait que l'auteur échoue à les rendre à minima intéressants. Beaucoup de protagonistes, aucun ne m'a retenu ou donné envie d'en savoir plus.
    A cela s'ajoutent des informations inutiles, des détails sans importances et un humour de 100 kilos. Enfin, la "qualité" des dialogues (tellement important et casse gueule, les dialogues, je le répète. Quand on sait pas faire parler ses perso, on fait bref) ont eu raison de ma volonté. L'ambiance forcée (beaucoup trop de mots sans parvenir à créer une atmosphère) et tout ce remplissage....
    J'ai bien compris l'hommage aux auteurs ricains et aux grands espaces, mais on est très très loin du compte, ça manque clairement d'envergure, de souffle, et puis encore une fois, on se fait chier sévère.
    J'ai lu ça et là qu'on parlait d'une écriture d'exception ; je l'ai trouvé impersonnelle pour ne pas dire plate. Sur ces presque 200 pages, je n'ai pas trouvé les prémices d'un style.
    C'est peut-être injuste, mais quand le premier livre d'un auteur inconnu (pour moi) ne fonctionne pas, les chances d'une récidive sont quasi nulles.
    La vie est trop courte, j'ai une PAL qui dégueule et je ne suis pas éternel. Alors, voilà.

    06/03/2021 à 18:12 3