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Tout cela je te le donnerai
8/10 Dolores Redondo nous avait précédemment embarqués dans sa trilogie du Batzan aux confins du Pays Basque espagnol. Là, elle nous enjoint à la suivre en pays de Galice situé au Nord-Ouest de l’état ibérique à la frontière lusitanienne, non loin de Saint Jacques de Compostelle. Car la Galice présente une histoire monarchique, noble par l’entité représentée par le royaume suève, ce qui aura son importance dans le présent récit. C’est avec délectation que l’on retrouve l’écriture de cet auteur capable d’aimanter notre esprit dans un ouvrage consistant.
22/05/2018 à 18:03 6
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Mamie Luger
8/10 Les similitudes sont réelles avec le long métrage de Claude Miller, “Garde À Vue” en 1981. Tout d’abord le contexte du face à face, qui plus est avec le profil du représentant de la loi, dans un huis-clos propice à une palpable tension dans des échanges où se jouent la destinée du mis en cause. Mais globalement, derrière une couverture caricaturale, grand guignolesque, les convergences en restent là car les deux êtres séparés par un bureau n’ont pas les mêmes attributs que dans le film, bien que les dialogues, l’écriture d’Audiard ne dépareillerait pas pour ce récit.
15/05/2018 à 10:44 8
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Le Salon de beauté
8/10 Bogota possède une attraction que Carthagène n’a pas. Centre névralgique de la Colombie, elle étincelle pour bon nombre, cherchant émancipation, reconnaissance ou évolution indépendante. Cette expérience et cette équation se jouent au sein d’un salon d’esthétique. Lui aussi semble être l’épicentre d’illusions, le carrefour de luttes des classes, le théâtre des cloisonnements ancrant un déterminisme violent, sans concessions. La narratrice du récit voit les actes de l’intérieur, en dirigeant les projecteurs vers cette esthéticienne symbolisant les pratiques d’un pays et ses dérives, elle nous décrira avec acuité et sens une critique acide de son monde.
09/05/2018 à 11:09 5
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Toxic Star
6/10 L’ étendue désertique infinie de la zone occidentale australienne réserve, forcément, des surprises. Ce lieu hostile établit un terrain, un théâtre où l’homme n’a pas voix au chapitre s’il ne respecte pas de basiques règles. Or, si le tableau débute par cette image, les circonstances et le contexte de l’ouvrage restent surtout rattachés au monde sulfureux du Footy (ou Australian Rules) sport autochtone, essentiellement, véritable mix de Basket, Football et Rugby, où les contacts rugueux, délestés de règles, n’ont d’égaux que les dérives parasitaires satellites. C’est dans cet environnement et dans des questions inhérentes à ces pratiques de « derrière le rideau » que ce journaliste renfrogné tentera d’éclaircir ces zones obscures, opaques.
01/05/2018 à 12:42 3
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Salut à toi ô mon frère
8/10 Marin nous a habitués aux écrits sociaux, politiques, ou purement et simplement sombres. On rentre là dans un exercice de style dont il ne nous avait pas habitués, bien qu’en interlignes de l’humour, du burlesque pointaient. Comme précisé par l’éditeur, et donc assumé, l’auteur se livre, ouvert, à un effort de la trempe de Daniel Pennac, époque Malaussène. Sans « traîtrise », sans le goût de la resucée, il nous expose un roman tel une soupape de respiration, pour expulser un pan algique de son existence qu’il combat par la dérision mais pas que…
30/04/2018 à 11:06 10
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Bon à tuer
6/10 La fébrilité est réflexe à l’annonce d’un nouvel effort de l’auteur transalpine. En effet, son premier roman, paru dans l’hexagone sous le titre « A Mains Nues », m’avait littéralement soufflé. Son propos, et sa forme, de cette parution chez ce même éditeur en 2014, se présentaient, ou se voulaient, plutôt clivants. Pour les uns, il n’était que violence pour la violence, Pour les autres, dont je faisais donc partie, la Milanaise, parallèlement scénariste TV et BD, nous percutait dans un combat sur un ring sans règles ni cordes, tant au sens littéral que figuré. La romancière a ce don du frisson, de l’impact indélébile des sens. J’avais donc hâte de me plonger dans ce nouvel écrit qui prenait ses quartiers dans le monde de l’édition.
18/04/2018 à 12:41 7
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Le Dernier invité
7/10 On ressent une insensible brise serpentant la touffeur de la garrigue dans ce coin sudiste non défini de l’hexagone…les préambules à cet événement d’union entre deux êtres plantent le décor de ce roman où les fragrances se visualisent, où les images, souvent acides, se hument. Peut-on s’inviter alors que le passé gangrène le présent? Ce mariage sera l’occasion de se poser cette question et de tenter d’y répondre…
11/04/2018 à 13:07 4
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Les Chiens de chasse
7/10 L’entrée dans un ouvrage littéraire scandinave propose de sérieuses garanties. A l’instar de leurs productions destinées au petit écran, telles que les séries Forbrydelsen, Bron, Norskov ou Fortitude, une atmosphère, un climat, un cadre sensoriel s’installent afin d’annexer nos esprits. Ce livre ne déroge pas à ce postulat. Comme bien souvent, dans la création nordique, il n’y parait rien. Souvent rien de clinquant, pas de pyrotechnies qui galvaudent dès l’introduction le bouquet final, mais une tension palpable associée à des personnages forts et crédibles conservant leur profonde humanité.
05/04/2018 à 10:34 8
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Power
9/10 S’engager dans le nouveau roman de Michaël Mention c’est la caution d’un renouvellement de genre face à ses précédents efforts. Et c’est bel et bien d’un engagement dont il s’agit. Car l’auteur fait montre d’une constante adhésion à son propos littéraire. Il existe un contrat moral entre lui et le sujet abordé. Dans le présent cas, le fond de l’ouvrage étant une photographie d’une époque de révolte américaine, le discours se fonde sur un support politique, communautaire et culturel. Cette période dépeinte de la fin des années 60 et le début des années 70 reste propice au souffle d’affirmation d’identité, à la création dans le paysage musical, en particulier. Et c’est dans ce foisonnement marquant de notre ère moderne que l’auteur nous narre le récit des Black Panthers.
04/04/2018 à 11:50 10
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Les Chasseurs de gargouilles
7/10 Dans une atypique famille new-yorkaise, une contagion s’empare d’un père et de son fils en une passion tenace, experte, des ornements habillant les monuments et immeubles de leur ville. La déambulation est de mise dans ce « street-trip » pour dénicher les sculptures décorant les édifices d’époque révolues. On lève la tête, nos pupilles s’écarquillent afin de cibler la rareté, afin de révéler un coup de burin esthétique. Mais l’ouvrage ne se résume pas qu’à un cours d’architecture, il plus que cela et, surtout ou avant tout, il se pare d’une plume racée.
29/03/2018 à 11:11 2
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Le Temps des hyènes
5/10 Dans la grande corne australe du continent africain, l ’Erythrée est le théâtre de découvertes macabres autour d’un sycomore. Cette colonie italienne est-elle propice à des actes de la commedia dell’ Arte ou bien le résultat d’une décrépitude d’un monde en mutation? Le face à face entre autochtones et les éléments d’un pays, se disant suzerain, sera t-il un élément déclencheur de prise de conscience? En tous les cas des courants de culture s’opposant, entre incompréhensions, dissensions et quiproquos la clarification de l’énigme des pendus ne sera pas chose aisée.
20/03/2018 à 10:50 3
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Au Feu, les Pompiers
7/10 Au royaume d’Héphaïstos, de Vulcain, les disciples sont légion. Mués par des soifs irrépressibles de vision de ces langues de feu, afin d’étancher ou panser leurs douleurs limbiques, ils font régner une horreur extrême. L’auteur nous plonge dans cette ville de Southampton au côté de l’enquêtrice Helen Grace, pilier du commissariat de la ville. Et c’est en côtoyant l’absolu, des vies sacrifiés, dans un macabre assouvissement, aux contours de dessein abscon, que l’on se brûle les pulpes digitales en tournant ces pages, nous contraignant à ne pas évoluer dans le récit à pas mesurés.
14/03/2018 à 11:14 4
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Corruption ordinaire
6/10 Plongée au coeur au coeur d’une instruction judiciaire politique où les mécanismes sont disséqués minute par minute afin de mettre en évidence les déliquescences d’un pouvoir perverti. C’est une autopsie d’un dossier sensible et dans toute nécropsie on attaque par les viscères pour fissurer l’affect, se terminant par la boite crânienne permettant la mise à jour de la psyché, les tenants et aboutissants qui ont motivé les mis en cause à franchir la ligne jaune.
06/03/2018 à 11:54 2
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La Petite Gauloise
8/10 Les canons de « ma » littérature noire s’inscrivent dans un cadre flottant. Mais si un ouvrage contient, outre sa noirceur variable, un décalage burlesque, une critique sociale et/ou politique et donc, surtout, une plume maitrisée sans esbroufe, sans forfanterie, il entre dans un cercle semi fermé. Jérôme Leroy en fait partie. Et par ce titre, qui ne vante pas l’aliénation aux tiges goudronnées, il porte de nouveau son discours clair militant, qui fuit l’obscurantisme guidé par le népotisme, l’hypnose de masse.
05/03/2018 à 11:02 6
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Jaune soufre
8/10 Une molécule de soufre volatile a la fragrance âcre et pénétrante. Elle a des vertus bronchiques mais elle repousse de même les velléités de rapprochement de nos congénères. Ce jaune soufre n’est pas la teinte capillaire arborée par une Esther mais par Marisa, l’un des points cardinaux de ce récit néo-polar. En partant d’un point noir, pas un comédon, Bablon trace deux lignes formant un ovale qui invariablement se rejoindront…
26/02/2018 à 11:15 1
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Scalp
7/10 Invariablement quand je me plonge dans la lecture d’un conte, d’un récit sylvestre, mon esprit s’incline vers celle de Julien Gracq pour « Un balcon en forêt » édité en 1958. Le côté contemplatif, passif du lieu sied parfois à y décrire une atmosphère pesante, angoissante. L’économie du mot et des superlatifs convient de même à y implanter un registre aride, d’où l’isolement concourt, en contrepoint, à assembler l’inertie, propice au raptus…. Cette histoire romancée correspond justement à ces critères et l’on peut se questionner sur les passages écrits et ceux vécus, en ayant la connaissance du type d’existence du géniteur de l’ouvrage.
21/02/2018 à 12:01 2
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Que le diable soit avec nous
7/10 Dans la collection Sueurs Froides de la maison d’édition, nous avions eu l’an passé un ouvrage de Nick Cutter « Troupe 52 » qui présente des analogies, à mes yeux, dans cette volonté de tension croissante et imprégnante. Ce n’est pas mon genre de prédilection, je reste souvent insensible à l’étalage d’épouvante, d’ouvrages qui cherchent à nuire à votre quiétude nocturne. Mais à l’instar du livre cité en préambule, si la construction, l’écriture, et si surtout l’auteur façonne des personnages crédibles, en explorant leur psychologie, il s’impose à ma lecture malgré mes réticences de genre. Et, justement, l’auteur conserve le souci d’explorer avec patience, minutie, cohérence les personnalités des acteurs principaux.
16/02/2018 à 10:58 9
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L'affreux joujou
7/10 Surprenant et jouissif sur un sujet resserré qui prend de l'ampleur malgré un format court mais le littérateur avait des cordes à son arc!
10/02/2018 à 19:59 1
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L’Unijambiste de la cote 284
7/10 Fort sur un champ d'événements mortifères et qui comme à son habitude nous assène un roman aux contours magnifiés par une plume racée, imprégnante.
10/02/2018 à 19:56 1
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Sous l'aile noire des rapaces
8/10 De nouveau un bel opus d'un auteur qui savait manier la plume, installer des personnages marquants sur un fond solide et marquant. Pierre Siniac était un grand!
10/02/2018 à 19:52 4