1867 votes
-
Le Cercle des Spectres
7/10 Une ambiance façon huis clos dans un coin retiré d'Angleterre. C'est sombre, dans le dessin (qui m'a fait penser à Miles Hyman) et dans l'intrigue, sur fond de pensionnat transformé en quasi-secte dirigée par une âme troublée et tyrannique et où le péché est sévèrement puni. Pas inoubliable je pense mais le dessin vaut le détour.
11/11/2019 à 20:36 1
-
Charly 9
4/10 Une première partie grotesque qui fait fi des recherches historiques pour nous resservir ad nauseam la légende noire d'une Catherine de Médicis en Florentine machiavélique empoisonneuse et manipulatrice et un Charles IX en fou sanguinaire.
La deuxième partie est un peu meilleure, avec quelques fulgurances dans un texte finalement bien vulgaire, mêlant de façon peu habile et sonnant faux le vocabulaire moderne et celui d'époque. J'ajoute que la lecture (livre audio) d"Emmanuel Dekoninck n'est pas des plus réussies, mais la tâche n'était pas non plus aisée, car il "joue" tous les personnages, de Catherine de Médicis (fort mauvais accent italien) à Henri de Navarre (futur Henri IV) avec un accent béarnais caricatural au possible. La voix de Charles IX colle mieux, mais le tout ne met pas en valeur un texte déjà fort moyen. Il aurait été plus judicieux d'adjoindre une voix féminine et une second voix masculine à celle du lecteur, mais j'imagine que cela a un coût...
Bref, une très court roman qui s'éloigne volontairement de l'histoire et qui ne doit en aucun cas être pris comme retraçant avec exactitude les faits historiques. Une occasion quelque peu ratée, vulgaire et parfois grotesque, tant les faits contiennent en eux-mêmes tous les ingrédients d'un récit romanesque, une riche matière mal exploitée, je trouve, par l'auteur.11/11/2019 à 12:10 3
-
Tranchecaille
9/10 Gros coup de cœur pour ce roman qui nous plonge, comme rarement, dans l'enfer des tranchées grâce à un remarquable travail documentaire poussant le perfectionnisme jusqu'à réutiliser le vocabulaire de l'époque, notamment l'argot. Mais le roman n'est pas qu'un simple prétexte à une immersion historique réussie car l'intrigue tient la route, elle est finement bâtie et rend compte avec habileté de l'absurdité de ce conflit, des sacrifices inutiles, de l'aveuglement de certains haut gradés et de ce contexte des mutineries qui poussent à faire des exemples, peu importe la culpabilité réelle des fusillés. Sur ce point d'ailleurs, Patrick Pécherot instille le doute pendant longtemps dans l'esprit du lecteur.
Un livre remarquable, un grand roman.11/11/2019 à 11:56 7
-
L'Epouvante
9/10 Mais qu'est-il donc passé dans la tête d'Onésime Coche pour porter le lourd fardeau d'un horrible crime qu'il n'a pas commis ? C'est en rentrant tard le soir de chez un ami que ce reporter tombe nez à nez dans un quartier malfamé avec trois malfrats. Ces derniers ne l'ont pas vu mais l'un d'eux est ensanglanté et leur dialogue ne prête pas à confusion, il y a eu crime. En s'appuyant sur les indices laissés par ces trois là, Onésime se retrouve sur les lieux du crime et décide, par défi, d'endosser les habits de criminel. Il veut ainsi, de l'intérieur, décrire les mécanismes de la police, de la prison, de la justice. Il se croit plus fort qu'eux tous réunis.
Mais ne commet-il pas ici la pire des erreurs ? Cet excès de suffisance, d'arrogance ne va t-il pas le précipiter vers... l'épouvante ?
Voilà un texte admirable écrit il y a plus de 110 ans et qui m'a captivé (livre audio chez Librivox, par la lectrice Ezwa, lecture très réussie malgré des personnages quasi exclusivement masculins). On pressent qu'Onésime Coche commet là une grossière erreur et qu'il risque de le regretter amèrement. On tremble avec lui à mesure que l'enquête se dirige vers lui, alors même qu'il a tout fait pour.
Je découvre grâce à ce livre audio cet auteur méconnu mais dont l'écriture et la qualité de l'intrigue mériteraient une redécouverte. J'ai d'ailleurs enchaîné avec une autre lecture audio de ce même auteur, une novella intitulée "Vieilles filles" (1922).03/11/2019 à 21:51 4
-
L’histoire ô combien abracadabrante des malheurs de Vercingétorix
8/10 C'est jusqu'ici l'opus où l'auteur s'est le moins "lâché" sur les jeux de mots et autres calembours. Non, ici l'humour se situe dans la bêtise du prince Caramel et de son père Bouledegomme, bêtise qui entraîne des situations absurdes comme celle de lancer un avis de recherche sur celui qui a "battu Vercingétorix"... C'est drôle et nul doute que les jeunes lecteurs s'amuseront beaucoup de ces situations grotesques.
03/11/2019 à 21:42 1
-
L’histoire ô combien abracadabrante du joyeux anniversaire
7/10 Festival de jeux de mots dans cet opus qui semble pour le coup n'être qu'un prétexte au délire de l'auteur. Si c'est drôle et que ça reste dans l'esprit de la série, pas sûr que les jeunes lecteurs (à partir de 7 ans) saisissent toutes les subtilités des jeux de mots, quasiment présents à chaque phrase.
03/11/2019 à 21:39 1
-
Les Apparences
10/10 Totalement captivé par l'écoute (livre audio, excellente lecture d'Odile Cohen et Julien Chatelet) de ce roman. Je trouve Gillian Flynn très bonne observatrice de ce que peut-être un couple, des mensonges et/ou illusions des débuts jusqu'à ce que les masques tombent. C'est à la fois passionnant dans cette analyse de la psychologie des deux membres du couple (avec, en outre, des origines sociales et géographiques différentes, qui donnent une belle profondeur à chacun ; géniale l'idée de "l'épatante Amy" !) mais aussi très prenant par le suspense grandissant, qui en fait un page turner redoutable. Quel talent !
A l'issue des 18 heures d'écoute, le récit dément de Nick et Amy m'a manqué et j'ai repensé à cette histoire pendant pas mal de temps. J'ai été un poil déçu par la fin, je l'attendais plus percutante mais je me dis (peut-être naïvement) que c'est pour laisser la porte ouverte à une suite.
Bref, une intrigue de dingue qui m'a totalement scotché, mon premier Flynn est déjà un chef-d’œuvre, hâte de découvrir le reste de l’œuvre de cette romancière à l'imagination... machiavélique !!!31/10/2019 à 22:19 10
-
Abattez les grands arbres
8/10 Voilà un roman dont j'attendais beaucoup, car rares sont ceux dans le monde du polar qui traitent du génocide des Tutsi du Rwanda. Si le génocide et ses conséquences sont clairement la base, il ne faut pas s'attendre à des aller-retour passé/présent. L'auteur a choisi une intrigue linéaire et, si elle se tient très bien (quoique manquant parfois de vraisemblance), j'ai regretté qu'il n'y ait pas davantage de passages sur le Rwanda à proprement parler. La base de l'intrigue est le génocide mais le cœur de l'intrigue se situe à Toulouse où l'on suit notamment Renato Donatelli, dit "Le Kanak", un colosse de près de deux mètres semblant indestructible (parfois caricatural d'ailleurs) qui tente de résoudre un meurtre atroce. Les personnages secondaires sont attachants comme Numéro 6 (que l'on retrouvera dans le 2e tome des enquêtes de Donatelli, La Chance des perdants) ou encore la légiste , Avril Amandier. Le tout fonctionne plutôt bien.
Au final, c'est un polar réussi, grâce notamment à ce personnage étrange qu'est Le Kanak et aux quarante dernières pages où l'affaire que l'on croyait close s'emballe et où l'auteur relie assez habilement toutes les pièces du puzzle. J'ai hésité entre le 7 et le 8 mais j'opte pour cette dernière note, l'originalité du sujet traité en tête.31/10/2019 à 11:08 4
-
Brume
10/10 Lue à l'origine au sein du recueil de même nom, j'avais été totalement happé puis hanté par cette longue nouvelle que les éditions Albin Michel ont fait le choix de rééditer seule, dans une collection jeunesse (à partir de 13 ans). Un des meilleurs textes du King à mes yeux, et une adaptation cinéma sous le titre The Mist excellente et dont la fin est même meilleure !
Clairement, un must dans la bibliographie du King.30/10/2019 à 08:56 5
-
Chemins de fer
7/10 Un dessin très original, une intrigue un peu alambiquée au départ qui m'a pas mal désarçonné avant de comprendre où l'auteur voulait en venir dans les dernières pages. Beaucoup d'humour aussi dans cette BD décidément à part. Une chouette découverte au final.
29/10/2019 à 11:03 1
-
Madame l'Etoile
8/10 Lu durant mon adolescence, j'avais été particulièrement touché par cette autobiographie que je relira à coup sûr avec grand plaisir et émotion.
27/10/2019 à 20:43 2
-
La Petite Romancière, la Star et l'Assassin
7/10 Paris, durant le mois d'août. Cheyenne, une ado complexée, blasée et qui a décidé d'en finir pendant que ces parents et ses deux grands frères sont en vacances, voit un jeune homme enterrer ce qui semble être le corps d'un enfant d'une dizaine d'années dans le jardin qui jouxte son immeuble. Ce jardin fait partie d'une propriété qui doit accueillir une jeune star du cinéma. Sa vie va être chamboulée par cette scène. On assiste à un interrogatoire où, tour à tout, Cheyenne, le présumé assassin et la jeune star de cinéma vont être interrogés.
C'est bien écrit, les réflexions de Cheyenne sont très réalistes, on est comme rarement dans la peau d'une ado justement... mal dans sa peau.
Plus largement, c'est une réflexion sur ce que l'on projette chez les autres, sur la question du bonheur que l'on croit voir chez les autres. Une réflexion sur les apparences, en somme.27/10/2019 à 20:36 2
-
Naissance
7/10 Une courte nouvelle où un restaurateur parisien, ancien voyou, va faire la connaissance de Marc Chagall, alors peintre sans le sou. Près de 40 ans plus tard, ce même restaurateur est retrouvé assassiné chez lui et le plus beau cadeau du désormais illustre peintre a disparu...
Une histoire plaisante avec une fin surprenante mais pas nouvelle pour tout amateur de polars, l'auteure réussit son pari de nous divertir en quelques pages.25/10/2019 à 18:33 1
-
Exil
8/10 Même si ce polar n'a rien de transcendant de prime abord, Denise Mina joue une partition originale par son décor (Glasgow) mais rappelant un air que les auteurs scandinaves ne renieraient pas et ça, forcément, ça me plaît.
Son personnage de Maureen O'Donnell, jeune femme paumée, désabusée et jadis abusée, issue d'une famille au père incestueux et à la mère alcoolique, est à la fois touchante et émouvante. On ne comprend pas toujours ses choix, ni même pourquoi elle s'entête dans cette enquête (peut-être par amitié pour sa copine Leslie). Les personnages secondaires sont réussis, comme ce pathétique Jimmy, qui vit dans la plus grande misère, seul avec ses 4 enfants, abandonné par sa femme, dans un appartement miteux de Glasgow.
Beaucoup de misère sociale dans ce roman, sur fond de trafics de drogue. Un portrait peu reluisant d'une certaine société écossaise.
Hâte de lire le 3e et dernier tome de la série.25/10/2019 à 11:13 3
-
Trafic à la clinique
7/10 Renversé par une voiture, Sébastien se réveille dans une clinique et partage sa chambre avec Valentin, un adolescent qui accuse un retard de croissance et souffre de la maladie "des os de verre". Ensemble, ils vont découvrir de curieux agissements au sein de la clinique, notamment dans une chambre où personne n'a le droit de se rendre... Après plusieurs péripéties et au péril de leur vie, ils vont mettre au jour un trafic hélas crédible... Lecture rapide et accrocheuse, Elisa Vix a décidément plusieurs cordes à son arc. A partir de 10 ans.
25/10/2019 à 11:04 1
-
L’histoire ô combien abracadabrante du grand tournoi
8/10 Alors qu'il compte les moutons pour s'endormir comme lui a conseillé son premier ministre, mais qu'il compte ceux qui sont sous son lit, le roi Bouledegomme Ier a une idée : organiser un tournoi alliant intelligence et force. S'appuyant pour la force sur son garde du corps et pour l'intelligence sur son fils le prince, aidé par un premier ministre avide de pièces d'or, le roi Bouledegomme Ier va t-il permettre à son royaume d'Ouhlala sur Meurthe-et-Moselle de remporter ce tournoi ?
Toujours aussi drôle, basé sur la bêtise du roi, la fourberie du premier ministre, la crétinerie du prince... et sur moult calembours, on s'amuse de cette fable orchestrée par Patrick Bousquet en saltimbanque.24/10/2019 à 21:40 1
-
Bienvenue à Goma
6/10 Un roman jeunesse qui plonge au cœur des ténèbres de l'après-génocide, dans le camp de réfugiés de Goma (ex-Zaïre), comme un prolongement de l'horreur. On suit une apprentie journaliste qui va connaître un baptême du feu traumatisant. Si j'ai bien accroché durant la première partie du récit, je n'ai pas compris l'arrivée du "jeune de banlieue", que je n'ai pas trouvé du tout crédible, presque incongrue. Cela m'a fait sortir du récit.
Quelques mois après ma lecture, je garde cependant en tête un roman assez marquant mais qui n'est peut-être pas le plus approprié pour aborder le génocide notamment pour de jeunes lecteurs. Une connaissance du génocide et de ses acteurs est par ailleurs plutôt conseillée avant d'en débuter sa lecture.24/10/2019 à 11:17 3
-
Le Cauchemar d'Innsmouth
8/10 Ambiance lugubre dans cette nouvelle ténébreuse aux accents horrifiques. Un récit à la première personne qui accentue l'immersion. Une nuit à Innsmouth terrifiante. Au final, un très bon texte, le meilleur que j'ai "lu" (livre audio) de cet auteur jusqu'ici.
A noter l'excellente interprétation du lecteur Jean-Luc Fischer, une ambiance sonore qui nous fait voyager et frissonner comme rarement. Top !19/10/2019 à 20:17 5
-
La Liste de mes envies
7/10 Une gentille fable sur le bonheur vacillant face au pouvoir de l'argent. Des espoirs, des tragédies intimes, un destin qui n'est finalement pas celui qu'on espérait, mais dont on se contente finalement jusqu'à l'impensable, un gain substantiel à l'Euro millions qui risque de faire voler en éclats l'équilibre de notre héroïne il est vrai attachante. Le reste se lit bien, mais j'ai cherché tout au long de ma lecture à comprendre l'immense succès de ce best-seller de l'année 2012 (plus de 400 000 exemplaires vendus), sans trouver la réponse...
19/10/2019 à 20:13 3
-
Les Anneaux de la honte
8/10 Une plongée dans l'enfer de la guerre d'Espagne puis dans le décor en carton pâte des JO de Berlin de 1936. Beaucoup de personnages (mais des fiches biographiques en fin d'ouvrage pour s'y retrouver, tout comme la signification des divers acronymes de l'époque), la lecture doit être attentive pour ne pas perdre le fil.
Roman d'espionnage, il permet de cerner ce qui se joue en coulisses derrière les façades des discours diplomatiques. La peur/haine/rejet du communisme amène son lot de compromissions et de mansuétude qui coûteront très chères quelques années plus tard...
Instructif, très documenté, voilà un roman trop peu connu, qui mérite amplement d'être redécouvert, sept ans après sa sortie. Les lecteurs de Philip Kerr devrait au passage apprécier ce titre qui n'est pas sans rappeler un certain "Eté de cristal"...16/10/2019 à 22:06 2