L'Epouvante

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  • 7/10 Une bien drôle d’intuition.
    Onésime Coche, journaliste, croise par hasard des meurtriers dans la rue. Les laissant s’échapper, il remonte leurs traces pour découvrir le lieu de l’assassinat. Sentant le reportage sensationnel, et ayant dans l’idée de jouer le premier rôle tout en ridiculisant la police, il décide de semer de faux indices, la plupart le ramenant à lui. Il sera ainsi le seul à pouvoir démêler avant tout le monde, le vrai du faux dans cette affaire…
    Alors là, chapeau. Çà c'est de l'esprit tordu ! Il faut vraiment aimer être dans la panade, pour rechercher à ce point des "complications formidables". A mon humble avis, ce qui va arriver à notre reporter est amplement mérité.
    Tout au long de la lecture, j’étais en contradiction sur un point crucial. On parle quand même de meurtre là. Falsifier des preuves, jouer un tour à la police, c'est bien… démasquer les vrais coupables, c'est mieux. Il a fait quoi, de sa semaine de villégiature ? Rien de mieux que flâner dans Paris... Il n’a jamais entendu parler des erreurs judiciaires ? De l’affaire du courrier de Lyon, par exemple (lire Bernède à ce sujet) ? Ah ben si, en plein dans le mille, l’auteur nous l’indique sur le tard "souvenez-vous de Lesurques !". De plus, il faut avouer qu'il aime s'écouter parler, Onésime Coche. Et çà brode, et çà brode, c’est parfois usant.
    Il y a néanmoins de très bons côtés, outre la sympathique plume de l’auteur, hormis les longueurs, le renversement de situation final est royal !

    02/09/2020 à 14:57 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 9/10 Mais qu'est-il donc passé dans la tête d'Onésime Coche pour porter le lourd fardeau d'un horrible crime qu'il n'a pas commis ? C'est en rentrant tard le soir de chez un ami que ce reporter tombe nez à nez dans un quartier malfamé avec trois malfrats. Ces derniers ne l'ont pas vu mais l'un d'eux est ensanglanté et leur dialogue ne prête pas à confusion, il y a eu crime. En s'appuyant sur les indices laissés par ces trois là, Onésime se retrouve sur les lieux du crime et décide, par défi, d'endosser les habits de criminel. Il veut ainsi, de l'intérieur, décrire les mécanismes de la police, de la prison, de la justice. Il se croit plus fort qu'eux tous réunis.
    Mais ne commet-il pas ici la pire des erreurs ? Cet excès de suffisance, d'arrogance ne va t-il pas le précipiter vers... l'épouvante ?

    Voilà un texte admirable écrit il y a plus de 110 ans et qui m'a captivé (livre audio chez Librivox, par la lectrice Ezwa, lecture très réussie malgré des personnages quasi exclusivement masculins). On pressent qu'Onésime Coche commet là une grossière erreur et qu'il risque de le regretter amèrement. On tremble avec lui à mesure que l'enquête se dirige vers lui, alors même qu'il a tout fait pour.
    Je découvre grâce à ce livre audio cet auteur méconnu mais dont l'écriture et la qualité de l'intrigue mériteraient une redécouverte. J'ai d'ailleurs enchaîné avec une autre lecture audio de ce même auteur, une novella intitulée "Vieilles filles" (1922).

    03/11/2019 à 21:51 LeJugeW (1810 votes, 7.3/10 de moyenne) 4