jackbauer

741 votes

  • Trop de morts au pays des merveilles

    Morgan Audic

    7/10 Sans en attendre des monts et merveilles, Morgan Audric a le mérite de ne pas nous poser de lapin au rendez-vous de cette histoire addictive et narrée tambour battant, même si la fin fait un peu trop conte de fée, sur le principe du " ils vécurent heureux..."
    À défaut de renouveler le genre, on passe un fort agréable moment à la lecture de ce roman, dont le tort, à son corps défendant, est de passer après des réussites beaucoup plus mémorables...
    Néanmoins, l'auteur, et son œuvre, parviennent à exister par eux-mêmes, sans chercher fondamentalement à nous en mettre plein les yeux, un parti pris de bon aloi...

    24/02/2019 à 20:17 8

  • La Chambre de lactation

    Frédéric Soulier

    7/10 Une histoire de séquestration, dans le genre de celle " Des nœuds d'acier ", le premier roman de Sandrine Collette, qui, sans en atteindre le niveau de réussite, a le dérangeant mérite d'y aller à fond côté sadisme et atrocités en tous genres, avec son lot de scènes gores et peu ragoûtantes, même si comme l'alcool, son abus peut, à la longue, s'avérer dangereux pour la santé ( mentale) du lecteur...
    Si l'humour, poilant, dont il parsème son récit lui sert surtout à désamorcer l'effroyable litanie de supplices auxquels sont soumis les personnages principaux, il a pour malheureux effet collatéral de transformer cet effroyable drame en farce bouffonne, trop burlesque pour que l'on s'émeuve réellement du sort qui leur est réservé...

    21/02/2019 à 19:01 7

  • Âmes soeurs

    John Marrs

    8/10 Un postulat de départ franchement épatant, dont se sert admirablement l'auteur pour imaginer différentes situations, en rapport avec cette attraction chimique, diversement abouties...
    Un peu comme Ken Grimwood dans Replay, John Marrs s'interroge sur le libre arbitre de chacun, en conditionnant l'amour à notre patrimoine génétique, et le bonheur à une affaire de molécules...
    Il y a deux réussites majeures à mettre à l'actif de John Marrs : ce fameux axiome servant d'assise à l'intrigue, et le fait de l'appliquer à un panel de personnages aussi différents, permettant l'identification du lecteur à coup ( presque) sûr...
    Il tord ainsi le cou au fameux proverbe : finalement, là où il y a du gène, il y a du plaisir...

    19/02/2019 à 22:21 7

  • Dark Web

    Dean Koontz

    1/10 Abandonné au bout de 150 pages... Complètement hermétique à cette histoire, qui, sur le papier, avançait de solides arguments...
    Mais après les premières pages, l'impression de ne pas avoir tous les éléments en main, d'avoir manqué quelque chose, et de n'y rien comprendre, a douché l'enthousiasme né de la lecture de la quatrième de couv'...
    Quand l'auteur entend ménager son suspense, je n'y vois qu'un long tunnel de scènes où il est toujours question de la meilleure façon de passer inaperçu, quand bien même son personnage principal est traquée par un ennemi omnipotent et omniscient...
    Au rendez-vous manqué des polars qui avaient du potentiel, je convoque désormais ce Dark Web...

    13/02/2019 à 21:56 5

  • Tu tairas tous les secrets

    Hervé Jourdain

    7/10 Contrairement au titre de son dernier ouvrage, il ne faut surtout pas passer sous silence la réussite de cet auteur issu du 36, qui se bonifie avec le temps...
    Je reste pourtant sans voix, devant l'efficacité imparable d'un style où tout n'est pas circonscrit à une débauche de violence et de descriptions basées sur l'ultra spectaculaire, mais qui privilégie plutôt les à-côtés procéduraux, tout ce qui, généralement, rend les enquêtes policières ennuyeuses et inintéressantes au possible...
    Sa dialectique devient didactique et l'on aime à s'imprégner du jargon judiciaire sans avoir l'impression de feuilleter le Dalloz...
    L'histoire fait la part belle aux personnages féminins, leur offrant au passage le premier rôle, avec cette intrigue qui ne se dévoile complètement que dans les dernières pages...
    Et où Hippocrate et hypocrite vont souvent de pair...

    12/02/2019 à 08:53 7

  • L'Outsider

    Stephen King

    7/10 Il est l'un des rares auteurs encore aujourd'hui à pouvoir provoquer chez moi la même réaction que celle qu'ont les enfants, la veille de Noël...
    L'envie de croire, comme celle que l'un de ses personnages principaux tente d'inculquer à un autre, la volonté d'abolir la frontière entre le réel et le fantasmagorique, l'extraordinaire...
    Celle qui vous fait tourner les pages de ses livres, et d'autres aussi, lui, qui, le premier, a déclenché ce phénomène aussi grisant qu'irrépressible, qui rend la fiction maîtresse du temps et de nos émotions...
    La façon unique qu'a Stephen King de vous faire chavirer, et vos certitudes avec, sans que vous ne vous en rendiez compte, cette déchirure pratiquée dans la trame de la réalité, qui, chez certains, ressemblent à un rapiéçage laborieux, lui sait, mieux que quiconque, la provoquer, et l'entretenir...
    Ici encore, les peurs les plus primitives ( de l'obscurité, du croque-mitaine, de l'inconnu) conservent leur acuité et leur mordant, sous une plume qui craque le vernis recouvrant les couches d'une certaine normalité...
    Un récit policier qui bifurque vers l'horreur, sans avoir l'air d'y toucher, tout en ayant le souci de rendre hommage aux glorieux anciens...
    Alors, oui, parfois, au fil des pages, et il le reconnaît lui-même, il use et abuse de ce pouvoir logorrhéique, et ce dernier opus n'échappe pas à la règle...
    Mais s'acquitter d'un roman de ce calibre, son énième, en faisant preuve une fois encore d'une telle maîtrise, et d'un tel engouement, témoigne d'une considération jamais démentie vis à vis de ses lecteurs, et d'un talent intact...

    05/02/2019 à 17:02 10

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 L'empathie : le titre d'un roman, à l'égard duquel je ne pourrais malheureusement pas faire preuve...
    Je serais moins sévère que mon camarade, ou plus indulgent, car c'est un premier roman, mais je partage totalement l'avis d'OttisToole...
    Antoine Renand se rate dans les grandes largeurs, car à aucun moment, en ce qui me concerne, il n'atteint son objectif : je n'ai pas une seule seconde ressenti quelque empathie que ce soit pour l'un de ses personnages...
    À cela, plusieurs raisons : un style convenu et assez quelconque, et un voyeurisme comme une im(posture), qui n'incitent ni à la compassion, ni à la bienveillance...
    Une histoire qui, finalement, et à bien y réfléchir, s'inscrit en faux contre ce fameux sentiment d'empathie, quand on atteint la moitié du roman, et que s'engage la vendetta du personnage principal...
    Un auteur qui n'a pas les épaules pour traiter de sujets aussi délicats que le viol, l'inceste, ou la pédophilie, et qui achève de se perdre dans un final bâclé et ridicule...

    29/01/2019 à 22:09 11

  • Leurs enfants après eux

    Nicolas Mathieu

    7/10 Nicolas Mathieu découpe de larges tranches de vie d'êtres désœuvrés et sacrifiés, dans cet espèce de Stand by me prolétaire...
    Le passage à l'âge adulte, l'apprentissage de la vie, le désenchantement, le modèle parental lénifiant, comme un négatif des illusions déçues, le confort étriqué, le sexe fantasmé, le quotidien répliqué...
    Ici, l'auteur raconte la vie qui passe... La morne existence des galériens du bitume, des bannis de la ZUP, une course à étapes, où il faut s'extraire du peloton pour pouvoir prendre la tête, même si, au final, c'est ce même peloton qui aura raison de vous...
    L'auteur crée le malaise en saisissant si finement la réalité d'une époque, qu'il est facile de dupliquer aujourd'hui, à l'heure des gilets jaunes...
    Finalement, les problématiques évoquées dans ce roman parlent à tous, car elles restent d'actualité, et dessinent les rêves de tout un chacun ; c'est là que réside la réussite de Nicolas Mathieu, cultiver cette nostalgie amère, et questionner sur le pourquoi et le comment on en vient, malgré nous, à l'entretenir...

    26/01/2019 à 20:47 8

  • L'Oeuvre noire

    Philippe Lyon

    8/10 Sans être d'une singularité novatrice, cette Œuvre Noire sait se montrer d'une impressionnante efficacité...
    Philippe Lyon plonge ses personnages dans la jungle urbaine parisienne, et façonne un personnage de flic lassé et mâché par l'intolérable violence qu'il côtoie, à l'instar d'un Malko, d'un Sébastien Touraine, voire d'un Franck Sharko à ses débuts...
    Le chef d'une meute aux abois, lancée dans une impitoyable chasse à l'homme, permettant ainsi à Philippe Lyon de tracer les contours de cette réalité sordide et intègre du travail de flic, qu'il ne travestit pas, pas plus qu'il ne cherche à l'embellir...
    Un face-à-face aux accents tragiques, et qu'une petite dose d'ésotérisme vient pimenter, une adjonction dont on aurait pu se passer...
    J'ose espérer néanmoins que le capitaine Kross reviendra prochainement sur le devant de la Seine, les potentialités concernant les histoires personnelles de sa fine équipe, ainsi que son cercle familial, étant nombreuses, et n'ayant pas toutes été creusées...

    15/01/2019 à 20:02 7

  • Dix Petites Poupées

    B. A. Paris

    5/10 Un thriller psychologique qui (se) pose beaucoup trop de questions...
    D'un côté, l'auteur parvient à nous tenir en haleine à partir d'un postulat de départ assez minimaliste; de l'autre, les événements qui s'y rapportent ne sont pas suffisamment extraordinaires pour permettre à l'histoire de s'élever au-delà des différents ressorts psychologiques qui lui tiennent lieu de trame...
    Le rythme est volontairement lent, de façon à faire grimper progressivement la tension censée gagner le personnage principal, et l'observateur, mais les atermoiements de Finn finissent par nous exaspérer, et par rendre la lecture du roman fastidieuse...
    La révélation finale, pour grotesque qu'elle soit, ne contribue pas à me laisser un souvenir impérissable de cet ouvrage signé B. A. PARIS...

    11/01/2019 à 21:57 5

  • Avalanche hôtel

    Niko Tackian

    5/10 On ne peut pas dire que j'ai été emporté par l'Avalanche, même si la quête de vérité de son personnage principal m'a tenu en haleine jusqu'à la fin...
    Une histoire, aussi forte soit-elle, doit être agrémentée d'un minimum d'agréments, d'artifices, destinés à ancrer celle-ci dans l'imaginaire du lecteur...
    Ici, l'intrigue, bien qu'attirante, n'est pas suffisamment mémorable pour dépasser un style assez fade, et une écriture qui manque de tranchant... J'ai trouvé, pour ainsi dire, que tout ça manquait cruellement de flamme - en même temps, une flamme sous une avalanche -, et cette tiédeur aura enseveli et mon ardeur, et mon ressenti...

    08/01/2019 à 10:54 12

  • Population : 48

    Adam Sternbergh

    8/10 Se souvenir durablement d'un roman dont le thème principal est l'effacement mémoriel, voilà la gageure réussie par Adam Sternbergh, avec ce croisement improbable entre Secret Story, Cluedo et la série Le Prisonnier...
    Un pitch génial, qui accouche d'un sentiment de paranoïa tel, qu'il vous colle à la peau comme une seconde nature, qui égrène ses révélations comme un calendrier de l'Avent, qui rend les pires psychopathes que la Terre ait portée sinon sympathiques, du moins fréquentables... Et qui interroge sur ce qui est le plus dur à supporter, de la certitude ou du doute...
    Une réussite de plus, à mettre au crédit des éditions Super 8...

    06/01/2019 à 21:32 10

  • Le Supplément d'âme

    Matthieu Biasotto

    7/10 Le sujet n'est pas foncièrement nouveau, mais l'approche, et le traitement, sont suffisamment séduisants, pour nous inciter à donner sa chance à cette seconde chance...
    Biasotto a un don pour vous faire tourner les pages, quitte à forcer parfois le trait, ou jouer sur la corde sensible... Mais il le fait avec bienveillance, dans un souci d'authenticité, et passe au filtre du thriller des situations de la vie courante, en creusant les failles de tout un chacun, pour mieux nous questionner, voire nous sermonner...
    Ça pourrait passer pour de la sensiblerie, ou de l'angélisme, mais il sait nous donner l'envie d'y croire, de pouvoir changer les choses, et puise dans la fragilité de ses personnages, ce supplément d'âme qui fait défaut chez d'autres...

    31/12/2018 à 17:42 6

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    10/10 Quand l'aptitude naturelle de Loevenbruck à raconter des histoires se met au service d'un récit aussi incroyablement romanesque, c'est le jackpot...
    En s'infiltrant dans les pas de l'agent secret Marc Masson, sans tirer la couverture à lui, dans un style simple, mais efficace, Henri Loevenbruck témoigne du rôle, minoré, mais combien indispensable, de ces hommes de terrain, obligés de concilier raison d'État et convictions personnelles, d'accepter qu'on se serve d'eux, pour services rendus à la Nation...
    Ce qui est invraisemblable ici, c'est, comme nous le dit l'auteur en préambule, que tout est vrai...
    Ce qui est glaçant, c'est le contraste saisissant, et permanent, entre le traumatisme des attentats perpétrés aux quatre coins de la capitale, et le cynisme politicien, qui préside aux décisions censées protéger le peuple français...
    Ce qui est bouleversant, c'est l'incarnation faite homme d'une dévotion et d'un idéal, portée par Marc Masson, prêt à abdiquer sa liberté, pour permettre au peuple de France de profiter de la sienne...
    Ce qui est sinistre, c'est le destin de ces soldats, dont on se débarrasse sans aucun préavis, ni gratitude d'aucune sorte, qui sombrent dans l'oubli, et retournent à l'anonymat d'une vie à laquelle, finalement, ils ne sont plus préparés...
    Le précédent ouvrage de Loevenbruck s'intitulait " Nous rêvions tous de liberté" ; c'est grâce à ces hommes de l'ombre, qu'il met ici en lumière, et qu'il réhabilite, que ce rêve devient possible un peu plus, chaque jour...

    30/12/2018 à 10:21 16

  • Que le diable soit avec nous

    Ania Ahlborn

    4/10 Ce bouquin m'a fait l'effet d'une tempête dans un verre d'eau...
    En guise d'éclair, une intrigue frémissante, sauf que l'on a beau attendre, jamais ne résonne le coup de tonnerre censé nous effrayer et nous doucher d'horreur... Les événements s'enchaînent paresseusement, presque laborieusement, tentant de faire grimper le trouillomètre du lecteur à sa juste mesure, sans user d'effets spectaculaires, ni de rebondissements incroyables, une ribambelle de scènes du quotidien assez moroses et/ou inintéressantes...
    Plutôt un enchevêtrement de deux histoires, enchâssées l'une dans l'autre, voire enchaînées l'une à l'autre, qui ont du mal à déclencher une quelconque impression de malaise, ou d'épouvante...
    Je suis quand même allé au bout du récit, histoire d'avoir des réponses aux questions que l'on se pose durant la majeure partie du roman... Mais, malheureusement pour moi, l'épilogue n'est pas venu éclairer ma lanterne, et j'ai eu l'impression, une fois la dernière page tournée, de m'être perdu moi aussi dans la forêt sombre de Deer Valley...

    20/12/2018 à 14:04 5

  • La Promesse

    Tony Cavanaugh

    8/10 En confirmant les promesses ébauchées dans L'Affaire Isobel Vine, Tony Cavanaugh offre à son personnage récurrent ses galons de héros à suivre à l'avenir...
    Une enquête sur le fil de la légalité, qui, petit à petit, se transforme en jeu du chat et de la souris, entre Darian Richards, cousin aussie de Charlie Parker et de l'inspecteur Harry, et un tueur en série particulièrement barré...
    Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi mal à l'aise devant les exactions commises par un " méchant de roman", Cavanaugh n'hésitant pas à charger la mule rayon pathologique...
    Un côté assumé et dérangeant, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui donne un côté inéluctable à cet affrontement de haut vol, et qui colle parfaitement au caractère jusque-boutiste et torturé de Richards...
    La prose de Cavanaugh s'accordant parfaitement au déroulé des événements, moitié goguenarde, moitié sadique, souvent désenchantée...

    15/12/2018 à 21:42 6

  • L'Année du lion

    Deon Meyer

    6/10 Agréable, sans être passionnant, ce reboot d'une civilisation utopiste décidée à refaire le monde ne m'a pas mis la Fièvre...
    Oui, Deon Mayer sait s'y prendre pour nous pousser à tourner les pages facilement, plus facilement quand l'intensité dramatique, présente en filigrane, vient ponctuer le récit d'explosions de violence, que lors d'apartés un peu trop monotones...
    Oui, il faut saluer l'ambition de bâtir un récit post-apocalyptique d'envergure, même si on aurait pu renommer celui-ci Walking Deon...
    Pourtant, je ne peux m'empêcher d'éprouver, en fin de lecture, comme une espèce d'insensibilité étrange, comme ce que l'on peut ressentir après un rendez-vous avec la reine du bal, et qui se termine par un "à bientôt" poli et regrettable, où l'on se dit, en son for intérieur, que ce n'est pas pour soi...
    Un rendez-vous manqué, qui tiendrait à quoi ?
    Peut-être être à l'écriture sèche et neutre de Deon Mayer, comme dépassionnée la majeure partie du temps, qui n'invite pas à se prendre d'affectation pour ses personnages, comme une mise en quarantaine...
    Peut-être à ce final, qui opte pour une justification boiteuse, et un rétropédalage en bonne et due forme, quand le crescendo dramatique réclamait plutôt de lâcher les chevaux...
    Amanzi, but not amazing...

    11/12/2018 à 16:43 4

  • Je te hais

    Gilles Caillot

    5/10 J'ai déjà lu trop de thrillers de ce genre pour ne pas regretter le caractère décousu et fantaisiste de cette histoire, et dans la même veine, j'ai une préférence pour la série des Zanetti, du même auteur, qui préfigurait le style Caillot...
    Abominations en tous genres, perversité et noirceur de l'âme humaine, la diabolique trinité selon Saint Gilles est une fois de plus à l'horreur, avec ce baroud d'honneur d'un jeune flic de la PJ amené à résoudre le drame familial de son in-fratrie-cide...
    Si l'accumulation de scènes choc peut couper l'appétit, c'est plutôt la longue litanie d'incohérences qui m'est resté sur l'estomac...
    Une intrigue qui, à trop vouloir creuser les abymes de la psyché humaine, nous plonge dans le noir le plus total, faute d'une rigueur dramatique maîtrisée...

    03/12/2018 à 16:10 4

  • Little Heaven

    Craig Davidson

    7/10 Little Heaven, c'est le nom du bled qui voit les frères Grimm célébrer l'union déliquescente du western et de l'horreur gothique...
    Parce qu'au fond, c'est un peu ça, le dernier Nick Cutter... Un conte d'horreur qui célèbre la corruption de la chair, qu'elle soit d'ordre spirituel, ou bassement physique, une fable anachronique à propos de la contagion du mal, et des vertus de la rédemption...
    L'auteur scinde son récit en deux parties, deux époques, qui se répondent l'une l'autre, de façon assez similaire, même si le jet-lag m'a désarçonné, le temps d'une mise en place assez laborieuse...
    C'est aussi tout le paradoxe du second ouvrage de Nick Cutter ; avec son mélange des genres, ses passages naturalistes, son intrigue à cheval entre sectarisme et vendetta, il prend le risque de déboussoler son lectorat, et alterne les très bons moments, les bonnes idées, avec des passages beaucoup moins réussis, et des descriptions plus paresseuses, tout en conservant néanmoins, à l'instar de ce qu'il avait réussi à faire avec Troupe 52, un talent foutrement repoussant, quand il s'agit de détailler le bestiaire qui habite ses romans...

    29/11/2018 à 18:21 9

  • Le Cheptel

    Céline Denjean

    7/10 Même si je serais moins dithyrambique que mes camarades, ce Cheptel parvient néanmoins à s'élever au-dessus du troupeau des nombreuses productions courantes de thrillers, par le biais d'une histoire qui, même si elle n'est pas exempte de consanguinité, a le mérite, sur sa fin, de ne pas rentrer dans le rang...
    L'auteure emprunte les codes de ces sagas en vogue il n'y a pas si longtemps, comme Le Labyrinthe, ou Hunger Games, récits SF d'enfermement et de manipulation à grande échelle, pour les coupler à une intrigue policière retorse et habile, mais dont le postulat n'est pas sans rappeler celui du film de Night Shyamalan, Le Village...
    J'ai bien aimé l'investigation menée par la cellule TEH, tout comme la recherche de parentèle du vieux notaire, un peu moins les aléas de la vie durcheptel, même si tout est inextricablement lié...
    Toutes ces pistes ouvertes d'un front commun ont eu pour effet, en ce qui me concerne, d'émousser mon intérêt, et d'allonger ma lecture...
    L'assaut final vient régénérer l'intrigue et nous fait regretter de ne pas savoir plus tôt ce qu'il va advenir de tous ces personnages...

    24/11/2018 à 10:11 11