jackbauer

755 votes

  • Elévation

    Stephen King

    6/10 Une parabole sur l'acceptation des autres, et sur le diktat des apparences, qui tronquent les rapports humains au quotidien...
    Sobrement contée, elle permet à Stephen King de rendre un hommage discret à sa bonne ville de Castle Rock, tout en égratignant gentiment au passage une frange de ses concitoyens...

    27/04/2019 à 11:11 2

  • Trouble passager

    David Coulon

    7/10 C'est beaucoup plus qu'un simple trouble passager qui vous étreint à la lecture du roman de David Coulon...
    C'est d'abord le récit d'un châtiment prononcé à l'égard d'un père de famille, déjà détruit par la disparition de sa petite fille, et qui voit sa vie basculer dans l'horreur sur un malentendu...
    On assiste, atterré, au calvaire du personnage principal, sur la base d'une méprise effrayante, l'anathème d'un individu, condamné à l'indicible...
    Comme lui, on ne comprend pas cet acharnement aveugle...
    Et le grand mérite de l'auteur est d'entretenir le doute tout au long du roman, quand bien même rien ne devrait le soutenir...
    Puis vient le dénouement, terrible...
    Une écriture entêtante, hypnotique, à base de réitération et de répétition, pour ancrer dans la tête du lecteur, comme dans celle du protagoniste central, une réalité plus ou moins altérée...
    Victimes, bourreaux, la frontière est abolie, au moyen d'analyses psychologiques finement ciselées...
    Un trouble passager qui a le mérite de vous obséder bien après avoir parcouru la dernière page...

    24/04/2019 à 18:48 8

  • Dans la brume écarlate

    Nicolas Lebel

    7/10 On aurait facilement pu se noyer dans cette brume écarlate, si ce n'était la présence éclairée du capitaine Mehrlicht, et de ses subalternes...
    Si le corps du roman, qui voit le fan de Julien Lepers et son équipe tenter d'endiguer les exactions d'un descendant du comte Dracula en plein Paris, manque paradoxalement de mordant, et si l'enquête n'est pas la plus enthousiasmante de toutes celles menées par son trio policier, son cœur, les interactions et les états d'âme de la team Mehrlicht, bat plus fort à chaque nouvelle aventure, mettant au crédit de l'auteur son inusable capacité à capitaliser sur ce noyau dur de caractères aussi dissemblables que complémentaires...
    De saillies humoristiques en diatribes échevelées, Nicolas Lebel en profite pour ranimer les consciences, en portant notre attention sur la place des femmes dans la société, et nous plante, hébétés, devant le tombereau d'ennuis qui promet de s'abattre sur ses personnages fétiches...

    23/04/2019 à 07:58 8

  • La Vérité sur Dix petits nègres

    Pierre Bayard

    7/10 Comme celle qu'il prétend résoudre, ce livre est une énigme...
    C'est à la fois une savoureuse contre-enquête littéraire de la part de l'auteur, à la manière d'un thésard obtus, traquant l'inexplicable dans les moindres détails... 
    C'est aussi un crève-cœur, un peu comme si l'auteur nous annonçait une seconde fois que le Père Noël n'existait pas, démystifiant en un tour de main le twist le plus fameux de toute l'histoire de la littérature policière...
    C'est surtout une relecture de la fameuse énigme de l'île du Nègre, quand l'auteur nous offre une nouvelle alternative au problème posé par Agatha Christie...
    Pour qui aiment le détricotage de mythe, pour les éternels insatisfaits, pour les cartésiens des chambres closes, ce livre est une expérience à tenter, même si ceux qui, comme moi, se sont laissés berner par la reine du crime, y laisseront leurs dernières illusions quant à l'existence du crime parfait...

    17/04/2019 à 20:45 8

  • J'ai encore menti

    Gilles Legardinier

    7/10 Ça y est ! Cette fois, il est démasqué ! J'ai l'intime conviction que Gilles Legardinier est un menteur pathologique, un imposteur-né...
    Gilles Legardinier ? Pourquoi pas Bob Ard, plutôt...
    Un prête-nom servant de couverture à une jeune femme gentiment barrée, à l'imaginaire fertile, qui vit par procuration littéraire, des aventures complètement loufoques...
    Car sinon, comment expliquer qu'il ne soit jamais aussi bon que quand il est elle(s) ?
    Car sinon, comment parviendrait-il (elle) à nous convaincre que tout ce qui est écrit n'est pas uniquement pure invention ?
    Ici encore, le postulat de départ, qui lui sert de terrain de jeu, fournit la matière idéale pour laisser le champ libre à ses délires affabulateurs...
    Et plus le mensonge est consistant, plus il donne lieu à des situations complètement farfelues...
    Le concept fonctionne toujours, car le bonimenteur est talentueux, et le bateau bien mené, même si, à force d'avoir déjà servi, la mécanique du procédé peut finir par s'enrayer...
    Au final, je peux quand même l'avouer, je n'ai pas franchement aimé le dernier opus de Gilles Legardinier...
    Oups !! J'ai encore menti...

    15/04/2019 à 22:24 3

  • Surface

    Olivier Norek

    8/10 Après son Entre deux mondes, Olivier Norek nous immerge entre deux eaux, sans crainte de décompression...
    Au détour d'une phrase, comme une épithète, qui traverse son nouveau roman, remonte à la Surface ce qui distingue le réussi du mémorable : " Ici, nous commençons toujours par l'humain, parce que nous le connaissons."
    Là encore, comme dans la majorité de ses histoires, Norek s'attache à l'humain, et nous avec...
    Il est comme son protagoniste de la Fluviale, celui qui, de par son métier de flic, a certainement dû plonger au plus profond de l'âme humaine, pour savoir que les faiblesses et les failles de nos contemporains racontent bien plus, et bien mieux, que toutes les péripéties romanesques que l'on pourrait imaginer...
    Pas besoin d'artifices, ou de rocambolesque, pour attiser la passion...
    Plutôt que de capitaliser sur ses derniers succès, Norek " s'enterre" en Aveyron pour cette affaire de résurrection, à la fois individuelle et collective, ce cold case, que viennent réchauffer une affection, pour ses personnages, et une maîtrise du sujet, qui, de livre en livre, ne se démentent pas...
    Au final, un grand Yes pour mademoiselle No...

    08/04/2019 à 15:04 10

  • Crow

    Ian Manook

    5/10 Une réplique du séisme " Hunter", toujours aussi échevelée, mais beaucoup moins étourdissante...
    Les personnages sont toujours aussi cintrés, les dialogues claquent comme la culasse d'une Winchester, mais l'enthousiasme suscité par l'acte un s'effrite au fil des pages...
    Le chaos n'est plus maîtrisé, comme dans le premier épisode, et on a rapidement l'impression que tout ce qui avait si bien fonctionné dans Hunter, on ne le retrouve pas ici, voire très peu...
    L'action en est réduite à sa portion congrue, Hunter et Crow restant à la périphérie de l'intrigue, cantonnés à des rôles de guest, quand ils ne nous rejouent pas Men versus Wild, éclipsés par d'autres protagonistes, beaucoup moins charismatiques, voire même, pour certains, carrément antipathiques...
    En définitive, j'ai un peu eu l'impression de me faire plumer par ce corbeau-là...

    05/04/2019 à 21:24 5

  • M Le bord de l'abîme

    Bernard Minier

    8/10 Connexion parfaitement établie avec la nouvelle interface littéraire de Bernard Minier, qui, sous couvert d'un thriller oppressant, nous interroge sur les dérives du tout-numérique ...
    Il aborde le thème du déploiement de l'Intelligence Artificielle, et souligne la marche forcée du progrès qui piétine les libertés individuelles, son plus grand paradoxe étant, sous couvert d'émancipation technologique, de risquer un formatage du libre arbitre...
    Il fait de Hong Kong, un État dans le data, un protagoniste à part entière de l'histoire, hybride concrétion de gratte-ciels et de lieux sordides, nous précipitant au cœur de ses canyons urbains, les sens dessus dessous...
    Bien sûr, comme les meilleurs programmes informatiques, l'intrigue n'est pas sans souffrir de quelques bugs, qui témoignent in fine de la réalité pas si virtuelle d'une histoire au bord de l'abîme de la folie digitale...
    Néanmoins, n'hésitez pas à vous ruer sur le nouvel opus de Bernard Minier, même si, contrairement à la science qu'il évoque, lui ne souffrira d'aucune obsolescence programmée...

    30/03/2019 à 21:27 8

  • Pour le bien de tous

    Laurent Scalese

    8/10 " Pour le bien de tous"...
    Et surtout le nôtre, car ce qui ressort du dernier roman de Laurent Scalese, c'est cette tendresse contagieuse qu'il prend à modeler ses personnages, et le rendu si généreux qui en découle...
    Une forme d'écriture déliée et comme roborative, qui entraîne le lecteur à la suite de son duo de flics dissemblable, un peu à la façon des binômes de Thilliez ou Saussey...
    L'intrigue, presque secondaire, n'est pas délaissée pour autant, et permet à l'auteur d'aborder des thèmes qui ont pour habitude de faire les unes de l'actualité récente...
    La fin, frustrante à plus d'un titre, augure néanmoins la promesse de retrouver bientôt nos deux héros dans de nouvelles aventures...

    24/03/2019 à 10:24 5

  • Raisons obscures

    Amélie Antoine

    9/10 Les domestic thrillers, ce n'est généralement pas trop ma tasse de thé... Ces histoires de voisinage qui tournent mal, d'adultère meurtrier, ça a vite tendance à tourner en rond, et à manquer d'intérêt...
    Mais pour des Raisons Obscures, Amélie Antoine est parvenue à m'estomaquer , et je ressors de cette lecture forcément chamboulé...
    Pourtant, les raisons de ma sidération sont assez claires :
    une histoire dramatiquement banale, tragiquement actuelle, une mécanique d'une efficacité glaçante...
    L'occasion de pouvoir se mettre à la place des protagonistes, victime naïve, bourreau qui s'ignore, complices silencieux et autocentrés, ni juge, ni partie...
    Le cheminement qui conduit au drame qui se jouera, et l'analyse psychologique des différents personnages, subtilement établis...
    Un épilogue terrifiant...

    20/03/2019 à 21:27 8

  • Animal

    Sandrine Collette

    7/10 Sandrine Collette débusque l'animal au coin du Moi, et réveille nos instincts bestiaux...
    Elle brouille les pistes ; la partie de chasse à laquelle elle nous convie renvoie à un antagonisme séculaire et viscéral, démontrant que le prédateur n'est pas toujours celui que l'on croit...
    Elle traque la faille ; les protagonistes vont au bout d'eux-mêmes, et affrontent leurs limites pour continuer à vivre...
    Elle sonne l'hallali, en offrant au lecteur un dénouement tragiquement sauvage...
    Même si le résultat n'est pas férocement à la hauteur des espérances, il y a toujours quelque chose à sauver des romans de Collette...
    Parfois, l'excellence est au rendez-vous, parfois la tentative se solde par de l'incompréhension, mais jamais on n'en ressort sans s'interroger sur notre Nature véritable, ce qu'elle fut, ce qu'elle a été, ce qu'elle devient...
    Un dépaysement littéraire, qui fait de Sandrine Collette l'une des voix les plus singulières du panorama des auteurs français...

    18/03/2019 à 15:50 9

  • Les Voleurs du temps

    Corinne Martel

    8/10 Parfois, il faut bousculer pour s'imposer... Parfois, il faut choquer pour ouvrir les yeux...
    Ici, Corinne Martel, et ses personnages, n'hésitent pas à nous prendre à témoin, pour nous offrir une histoire difficile et éprouvante, née de rencontres qui ne le sont pas moins...
    Récit fracturé, psyché contrariée, personnages très abîmés, je peux comprendre que l'accumulation d'horreurs à laquelle nous nous trouvons confrontés puisse saper le moral du plus endurci des lecteurs...
    Et ce n'est pas le style de Corinne Martel, qui, en épousant l'état de délabrement psychologique de ses personnages, va contribuer à édulcorer l'impression de malaise qui se dégage du récit...
    Mais il faut parfois, pour faire ressentir à celui-ci, à l'abri derrière ces murailles de papier, toute l'horreur d'une situation aussi détestable, aussi effroyable, que celles évoquées dans le livre, que l'auteur sorte l'artillerie lourde, quitte à faucher quelque innocence...
    Néanmoins, la qualité de la prose, et la force de l'intrigue, balaient les réticences, comme elles peuvent tenir en respect toute forme de complaisance...
    Des " voleurs du temps" qui ne feront pas perdre le vôtre...

    10/03/2019 à 19:50 4

  • J'ai dû rêver trop fort

    Michel Bussi

    8/10 Comme toujours avec Bussi, le charme agit...
    Il garde la main sur le rythme de son histoire, et sait piquer notre curiosité au fil des pages, quand bien même, ici, le ressort dramatique paraît ténu, et la love story incroyablement chargée...
    Chargée en coincidences agaçantes, en poésie obsédante, en situations adulescentes, pas toujours très sémillantes...
    Et pourtant, ça matche...
    Qui n'a jamais été tenté de choisir l'absurdité des élans du cœur, plutôt que sa surdité, qui n'a jamais flirter, le cœur avide, et la raison au bord du vide, ne peut pas, finalement, appréhender l'aspect si insensé de cette histoire...
    On finit par vouloir croire en cette parenthèse enchantée en chansons ; et si les voyages forment la jeunesse, et que ses personnages prennent de la consistance à chaque escale, l'atterrissage est là pour nous faire toucher terre, nous révélant les coulisses de cette incroyable vol story, le prix à payer pour un amour en jet lag...

    10/03/2019 à 10:44 8

  • Musique nocturne

    John Connolly

    9/10 John Connolly passe au révélateur, avec son second recueil de nouvelles fantastiques, et entérine ce que sa saga Charlie Parker laisse augurer, tome après tome : sa prédilection pour les univers oniriques, et les personnages charismatiques, trouve ici encore matière à s'exprimer avec brio...
    J'ai toujours adoré le principe de la nouvelle, qui définit véritablement l'habileté du conteur, qui, privé des béquilles ornementales superflues, s'élance vaillamment sur le fil d'une histoire, dont le but avoué de nous entraîner vers sa chute...
    Dans ce registre, à cheval entre l'épouvantable et le funeste, il trouve le moyen d'user d'un style qui, sans verser dans le copier-coller primaire, lorgne vers une horreur composite, tantôt gothique, tantôt moderne...
    On pense à Lovecraft, à Clive Barker, à Richard Matheson, à Stephen King forcément, dans cette volonté de détricoter la maille du réel, pour laisser apparaître ce qui nous guette au bord de l'abîme...
    Je mets finalement 9, pour la formidable nouvelle dans laquelle apparaissent Sherlock Holmes et le docteur Watson, et la confession intime de l'auteur sur son amour pour le genre, qui boucle l'ouvrage...

    06/03/2019 à 22:10 8

  • Trop de morts au pays des merveilles

    Morgan Audic

    7/10 Sans en attendre des monts et merveilles, Morgan Audric a le mérite de ne pas nous poser de lapin au rendez-vous de cette histoire addictive et narrée tambour battant, même si la fin fait un peu trop conte de fée, sur le principe du " ils vécurent heureux..."
    À défaut de renouveler le genre, on passe un fort agréable moment à la lecture de ce roman, dont le tort, à son corps défendant, est de passer après des réussites beaucoup plus mémorables...
    Néanmoins, l'auteur, et son œuvre, parviennent à exister par eux-mêmes, sans chercher fondamentalement à nous en mettre plein les yeux, un parti pris de bon aloi...

    24/02/2019 à 20:17 8

  • La Chambre de lactation

    Frédéric Soulier

    7/10 Une histoire de séquestration, dans le genre de celle " Des nœuds d'acier ", le premier roman de Sandrine Collette, qui, sans en atteindre le niveau de réussite, a le dérangeant mérite d'y aller à fond côté sadisme et atrocités en tous genres, avec son lot de scènes gores et peu ragoûtantes, même si comme l'alcool, son abus peut, à la longue, s'avérer dangereux pour la santé ( mentale) du lecteur...
    Si l'humour, poilant, dont il parsème son récit lui sert surtout à désamorcer l'effroyable litanie de supplices auxquels sont soumis les personnages principaux, il a pour malheureux effet collatéral de transformer cet effroyable drame en farce bouffonne, trop burlesque pour que l'on s'émeuve réellement du sort qui leur est réservé...

    21/02/2019 à 19:01 7

  • Âmes soeurs

    John Marrs

    8/10 Un postulat de départ franchement épatant, dont se sert admirablement l'auteur pour imaginer différentes situations, en rapport avec cette attraction chimique, diversement abouties...
    Un peu comme Ken Grimwood dans Replay, John Marrs s'interroge sur le libre arbitre de chacun, en conditionnant l'amour à notre patrimoine génétique, et le bonheur à une affaire de molécules...
    Il y a deux réussites majeures à mettre à l'actif de John Marrs : ce fameux axiome servant d'assise à l'intrigue, et le fait de l'appliquer à un panel de personnages aussi différents, permettant l'identification du lecteur à coup ( presque) sûr...
    Il tord ainsi le cou au fameux proverbe : finalement, là où il y a du gène, il y a du plaisir...

    19/02/2019 à 22:21 7

  • Dark Web

    Dean Koontz

    1/10 Abandonné au bout de 150 pages... Complètement hermétique à cette histoire, qui, sur le papier, avançait de solides arguments...
    Mais après les premières pages, l'impression de ne pas avoir tous les éléments en main, d'avoir manqué quelque chose, et de n'y rien comprendre, a douché l'enthousiasme né de la lecture de la quatrième de couv'...
    Quand l'auteur entend ménager son suspense, je n'y vois qu'un long tunnel de scènes où il est toujours question de la meilleure façon de passer inaperçu, quand bien même son personnage principal est traquée par un ennemi omnipotent et omniscient...
    Au rendez-vous manqué des polars qui avaient du potentiel, je convoque désormais ce Dark Web...

    13/02/2019 à 21:56 5

  • Tu tairas tous les secrets

    Hervé Jourdain

    7/10 Contrairement au titre de son dernier ouvrage, il ne faut surtout pas passer sous silence la réussite de cet auteur issu du 36, qui se bonifie avec le temps...
    Je reste pourtant sans voix, devant l'efficacité imparable d'un style où tout n'est pas circonscrit à une débauche de violence et de descriptions basées sur l'ultra spectaculaire, mais qui privilégie plutôt les à-côtés procéduraux, tout ce qui, généralement, rend les enquêtes policières ennuyeuses et inintéressantes au possible...
    Sa dialectique devient didactique et l'on aime à s'imprégner du jargon judiciaire sans avoir l'impression de feuilleter le Dalloz...
    L'histoire fait la part belle aux personnages féminins, leur offrant au passage le premier rôle, avec cette intrigue qui ne se dévoile complètement que dans les dernières pages...
    Et où Hippocrate et hypocrite vont souvent de pair...

    12/02/2019 à 08:53 7

  • L'Outsider

    Stephen King

    7/10 Il est l'un des rares auteurs encore aujourd'hui à pouvoir provoquer chez moi la même réaction que celle qu'ont les enfants, la veille de Noël...
    L'envie de croire, comme celle que l'un de ses personnages principaux tente d'inculquer à un autre, la volonté d'abolir la frontière entre le réel et le fantasmagorique, l'extraordinaire...
    Celle qui vous fait tourner les pages de ses livres, et d'autres aussi, lui, qui, le premier, a déclenché ce phénomène aussi grisant qu'irrépressible, qui rend la fiction maîtresse du temps et de nos émotions...
    La façon unique qu'a Stephen King de vous faire chavirer, et vos certitudes avec, sans que vous ne vous en rendiez compte, cette déchirure pratiquée dans la trame de la réalité, qui, chez certains, ressemblent à un rapiéçage laborieux, lui sait, mieux que quiconque, la provoquer, et l'entretenir...
    Ici encore, les peurs les plus primitives ( de l'obscurité, du croque-mitaine, de l'inconnu) conservent leur acuité et leur mordant, sous une plume qui craque le vernis recouvrant les couches d'une certaine normalité...
    Un récit policier qui bifurque vers l'horreur, sans avoir l'air d'y toucher, tout en ayant le souci de rendre hommage aux glorieux anciens...
    Alors, oui, parfois, au fil des pages, et il le reconnaît lui-même, il use et abuse de ce pouvoir logorrhéique, et ce dernier opus n'échappe pas à la règle...
    Mais s'acquitter d'un roman de ce calibre, son énième, en faisant preuve une fois encore d'une telle maîtrise, et d'un tel engouement, témoigne d'une considération jamais démentie vis à vis de ses lecteurs, et d'un talent intact...

    05/02/2019 à 17:02 10