El Marco Modérateur

3233 votes

  • Eternalis

    Raymond Khoury

    7/10 Italie du dix-huitième siècle : un homme étrange est poursuivi car il serait le détenteur d'un important secret. Irak, de nos jours : une escouade américaine découvre un laboratoire secret où des cobayes ont été torturés et soumis à des expérimentations atroces. Sur les murs de cette geôle clandestine, un Ouroboros, serpent mythique se mordant la queue et formant un cercle. Beyrouth : Mia assiste, impuissante, à l'enlèvement de sa mère, une archéologue qui cherchait à obtenir un mystérieux codex. Quel peut bien être le lien entre ces diverses histoires ?

    Auteur à succès, Raymond Khoury signait ce livre après Le dernier templier. En technicien confirmé, l'écrivain a su bâtir une intrigue mêlant aventure, religion, ésotérisme, science et espionnage, pour un ouvrage parfaitement calibré. On retrouve des complots à l'échelle internationale, des membres des services secrets particulièrement retors, un médecin aux essais cliniques dignes des pires sauvageries de Mengele, des héroïnes attachantes et fortes dans les épreuves, et un arcane qui pourrait modifier le monde. Raymond Khoury est un excellent conteur d'histoire, multipliant les rebondissements et les fins de chapitres donnant envie de se ruer sur le suivant – ce que l'on appelle des « cliffhangers ». Néanmoins, malgré l'imposante documentation et le savoir-faire de l'auteur, certains écueils viennent ternir la qualité de l'œuvre : beaucoup de poncifs – tant psychologiques qu'événementiels – émaillent le récit, et certaines ficelles de l'intrigue sont de la taille de cordes à nœuds.

    S'il ne révolutionne pas le genre, Eternalis reste un agréable ouvrage, quelque part entre ceux de Steve Berry, Dan Brown et les péripéties d'Indiana Jones. En fait, s'il fallait n'émettre qu'un seul reproche majeur à ce roman, ce serait son titre : en effet, il dévoile beaucoup trop – et surtout beaucoup trop vite – la teneur du secret si ardemment poursuivi par les divers protagonistes de l'histoire.

    09/08/2010 à 19:03

  • Eitaro le négociateur tome 1

    Takashi Kii

    4/10 Un détournement d’avion à une altitude de 27000 pieds, qui dévie à présent vers Pyongyang mais à bord, il y a Eitaro Minegishi, négociateur pour le bureau d’enquêtes spéciales de la police métropolitaine. Dans le premier tome de cette série, j’ai trouvé que ça commençait un peu mollement, avec des dialogues peu convaincants, une psychologie pas si élaborée que cela, pas mal de poncifs et de situations invraisemblables (les passagers peuvent continuer de faire ce qu’ils veulent, sans la moindre surveillance, et Eitaro parvient ainsi, de manière invraisemblable à choper un téléphone satellitaire, contacter les forces au sol, etc.). La confrontation verbale entre Eitaro et le chef des terroristes ne tient vraiment pas ses promesses, sans la moindre étincelle de vraisemblance, d’intelligence ou d’originalité, et le graphisme particulièrement banal et sans panache m’a également laissé sur la passerelle, sans jamais me donner envie de monter à bord de cet avion. A mes yeux, une grande déception. J’essaierai toutefois d’autres tomes de la série.

    23/06/2019 à 20:41

  • Eitaro le négociateur tome 2

    Takashi Kii

    3/10 Moi qui n’avais guère été convaincu par le premier tome, je me suis lancé dans le deuxième, histoire de vérifier mes impressions. J’y ai retrouvé un graphisme toujours aussi sommaire, à la limite du laid, et des situations convenues au possible. Eitaro commence par dissuader du suicide une jeune femme qui habite son immeuble avec des arguments d’une banalité affligeante. Ensuite, une histoire de braquage ouvertement inspirée par l’affaire Spaggiari, et qui commence mal (la manière dont le cerveau du cambriolage se fait piéger en devient presque risible tellement elle est absurde et grotesque) et la suite est d’une fadeur incroyable. Puis une histoire autour d’incendies criminels et d’une milice d’autodéfense, inachevée, qui ne m’emballe pas des masses mais dont j’ai envie de connaître l’épilogue. Bref, non seulement rien de très nouveau avec ce deuxième opus, mais en outre, ma déception voire pire ne fait qu’augmenter.

    23/06/2019 à 20:42

  • Eitaro le négociateur tome 3

    Takashi Kii

    6/10 Suite et fin de l’enquête sur les incendies criminels : du même acabit que le début, à savoir très tarte. Une affaire d’enlèvement de la petite Tatsuko, bien plus intéressante, où même le dessin semble avoir gagné en maturité, en noirceur et en précision, comme si Takashi Kii avait vraiment eu besoin de se reprendre, ou de trouver une bonne histoire pour poser correctement le graphisme qui va avec. Puis une incursion aux Etats-Unis, où on en apprend un peu plus sur la jeunesse d’Eitaro. Content de voir un tel bouleversement, graphique et scénaristique, dans cette série, une double métamorphose que je n’attendais même plus.

    23/06/2019 à 20:42

  • Dr. DMAT tome 1

    Akio Kikuchi, Hiroshi Takano

    7/10 DMAT, pour « Disaster Medical Assistance Team », à savoir une équipe intervenant directement sur les lieux d’un drame ou d’un accident afin de sauver sur place le maximum de personnes. Cela commence par un carambolage dans un tunnel et se poursuit avec un immeuble en feu. Un graphisme très travaillé et réussi pour un pitch innovant, où l’on apprend d’entrée de jeu à connaître les différents personnages constituant cette équipe de secourisme de l’extrême. Cela donne lieu à des opérations chirurgicales effectuées au plus pressé, comme cet exemple de l’intubation trachéale où l’un des sauveteurs maintient carrément la langue du patient avec deux épingles à nourrice. Des moments difficiles pour ces médecins (sans que jamais l’esthétique du manga tourne au sanglant ou au vilain voyeurisme), et même les actes et termes médicaux sont bien expliqués (souvent avec un schéma). Je ne suis pas, de base, fan de tout ce qui est médical, mais là, ma curiosité est titillée. Je vais voir d’autres opus de cette série, vraiment originale et prenante pour le moment.

    30/03/2020 à 08:44 1

  • Dr. DMAT tome 2

    Akio Kikuchi, Hiroshi Takano

    6/10 Au programme de ce deuxième tome : un célèbre pâtissier japonais dont les jambes sont écrasées par un ascenseur alors que son corps est sur le palier. Le risque est grand que l’équipe doive l’amputer des jambes tandis que la victime est également sujette à un hémothorax, mais la suite des événements n’est guère plus réjouissante : en raison d’un incendie ayant pris au sous-sol avec un risque d’explosion à la clef, on somme à l’équipe d’intervention de déguerpir en abandonnant la victime. Le docteur Yakumo est alors pris de doutes déontologiques avant de reprendre le dessus. Mais quand le patient meurt, tout bascule pour notre médecin. Comme dans le tome précédent, une véritable pédagogie dans l’explicitation des techniques médicales et historiques, un graphisme fort maîtrisé et de l’émotion. Néanmoins, la suite est un peu plus diluée, entre quotidien aux urgences, apparition d’une nouvelle protagoniste, hallucinations pour Yakumo, et une autre intervention en montagne avec trépanation à la clef. Dommage qu’il y ait cette fragmentation dans le récit.

    16/01/2022 à 18:24 1

  • La Proie du Remord

    Jonathan King

    6/10 Anéanti par une bavure qui a coûté la vie à un adolescent, Max Freeman quitte la police et tente de refaire sa vie en Floride, dans le décor impitoyable du par des Everglades. Quand il découvre le cadavre d’un enfant, il comprend qu’il va devoir retrouver ses méthodes de flic, d’autant que le tueur est bien décidé à lui en faire endosser la responsabilité.

    Avec La Proie du remords, Jonathan King a conçu un thriller classique mais réussi. Le personnage de Max Freeman est intéressant, à la fois exilé volontaire et policier désabusé miné par son passé. L’écriture est très fluide, parfois même poétique quant il s’agit de décrire les paysages si typiques du bayou. Le récit est court et rythmé, passionnant à lire, mais son principal défaut réside finalement dans une intrigue assez conventionnelle qui n’offre que peu de rebondissements ; de même, les motivations du tueur n’ont en soi rien d’exceptionnel et décevront probablement le lecteur qui s’attendait à un dénouement plus original.

    15/08/2008 à 19:27

  • Après

    Stephen King

    4/10 … ou comment le très jeune Jamie Conklin, accompagné de sa mère célibataire, va se découvrir un don inattendu (celui de pouvoir s’entretenir avec les morts), avant que ce talent n’en vienne à intéresser Liz, policière et compagne de la maman du garçonnet, afin de sauver des vies : converser avec le poseur de bombes surnommé « Thumper » qui s’est suicidé après avoir laissé un message comme quoi sa dernière œuvre de destruction allait surpasser les précédentes.
    Stephen King, même si je n’en lis pas autant que je ne le souhaiterais, j’adore : son style, sa finesse, son inventivité, sa fécondité, et cet opus m’a rapidement fait de l’œil. OK, le pitch est clairement inspiré du « Sixième sens » (son personnage l’avoue dès le début du deuxième chapitre). Mais là, personnellement, ç’a été une véritable douche froide et une déception monumentale. Je salue la brièveté du livre et les touches intéressantes de Jamie quand il parle de lui, de sa mère, de sa vision du monde (le fait que ça soit écrit à la première personne aide certainement à souligner son point de vue), mais le reste est très frustrant (pas bien compliqué de mettre le doigt dessus quand on analyse le contenu) : un Kenneth Therriault – le poseur de bombes – qui n’est abordé qu’à partir du vingt-et-unième chapitre après d’interminables passages sur la mère de Jamie qui se préoccupe de l’un de ses poulains écrivains, un choc entre les deux qui est très vite évacué et Thumper qui ne réapparaît qu’au gré d’effets un peu faciles, des moments singulièrement mous là où on aurait pu espérer de la tension, de la noirceur, une confrontation à la hauteur de l’œuvre du génialissime écrivain, et le retour de Liz dans un rôle inattendu qui m’a laissé complètement froid, comme si ça n’était que du pur remplissage. Quant à la chute finale, elle est certes surprenante (mais pas vraiment originale en soi) et elle est sacrément éloignée du cœur de l’intrigue. Bref, globalement, c’est très mollasson et guère percutant. Selon moi, à oublier au plus vite pour se recentrer sur la bibliographie phénoménale de Stephen King et autrement plus vertigineuse que ce pétard mouillé.

    21/02/2024 à 16:30 3

  • Blaze

    Stephen King

    8/10 … ou comment Clay Blaisdell Junior, jeté gamin plusieurs fois du haut de l’escalier par son paternel au point d’en être resté intellectuellement amoindri, en vient à élaborer un plan avec son copain George : enlever un gamin pour se faire de l’argent, en l’occurrence Joe Gerard. Sauf que, bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu, d’autant que George est mort et que Blaze, bien plus bête que méchant, n’est pas au bout de ses propres bêtises. Dès la préface, l’immense Stephen King explique le cheminement de son texte, les références qui sont les siennes (depuis Jim Thompson jusqu’à Cain et McCoy en passant par « Des Souris et des hommes »), et l’on voit de quel type d’ouvrage il va s’agir : une forme d’hommage à une littérature ancienne, presque perdue, typiquement américaine. Je me suis sans mal laissé prendre par l’écriture du maestro, et me suis pris de sympathie pour ce colosse de Blaze à l’intérieur duquel s’agite encore un petit enfant perdu, de même que j’ai pas mal ri de ses propres âneries (quand il revient sur les lieux de son hold-up en indiquant au propriétaire que, cette fois-ci, il n’a pas oublié de se mettre un bas sur le visage, ou quand il donne son nom complet à l’opératrice téléphonique pour appeler les parents du babiche kidnappé, ne se rendant compte de sa bourde que deux heures plus tard). J’ai également apprécié la construction du livre, avec des flashbacks pour nous expliquer le cheminement psychologique et moral de Blaze, les moments qui ont marqué sa jeunesse (le pensionnat, le chien tué, son déniaisement, sa rencontre avec George, leurs larcins, etc.), flashbacks qui, intelligemment, ne se présentent pas par ordre chronologique. Pas mal d’émotion également dans la relation naissante entre notre (anti)héros et le poupon, et quelque chose d’intéressant dans celle entre Blaze et George, décédé d’un coup de couteau à cran d’arrêt mais s’adressant toujours à son camarade (ou plus exactement à son cerveau perturbé). Bref, un bien bon moment de lecture, même si quelques passages sont attendus (notamment le final) et d’autres déjà lus ailleurs, mais j’ai véritablement trouvé de la densité et de l’humanité dans ce roman marginal de Stephen King, qui mérite amplement d’être (re)découvert, ne serait-ce que par cette agréable note dissonante et néanmoins réussie qu’il constitue au sein de sa bibliographie.

    16/09/2021 à 18:36 3

  • Brume

    Stephen King

    9/10 Un recueil de nouvelles absolument génial ! C'est un devoir que de posséder cet ouvrage !

    04/04/2006 à 18:32 2

  • Brume

    Stephen King

    9/10 Une nouvelle (j’ai un peu du mal à l’appeler ainsi, car elle est tout de même bien longue pour correspondre à cette étiquette) que j’avais adorée dans le recueil. Ou comment une brume abritant des créatures surnaturelles et mortelles oblige de paisibles Américains à être reclus dans un supermarché. Dit comme ça, ça ressemble à un scénario de navet cinématographique. Sauf que c’est le King qui est aux manettes. L’intelligence et l’originalité de son postulat, la manière de tisser le suspense, l’humanité et les sentiments si crédibles qui meuvent les personnages, et ce qui fait que Stephen King n’écrit comme personne et que personne n’écrit comme lui : le fait que les protagonistes apparaissent rapidement, pour n’importe quel lecteur, comme un individu que l’on connaît, que l’on a croisé, qui nous rappelle quelqu’un. Il est selon moi le seul écrivain qui mêle avec autant d’habileté le surnaturel et les « vraies personnes ». Un grand moment de lecture, et qui, bien des années plus tard, est encore gravé en moi.

    09/11/2019 à 17:24 4

  • Chantier

    Stephen King

    8/10 Un roman psychologique original sur la déchéance d'un homme. Pas de monstre ni d'épouvante, ce qui pourrait surprendre les fans de Stephen King. Mais ça n'en reste pas moins un bien bon bouquin !

    03/04/2006 à 18:42 1

  • Charlie

    Stephen King

    8/10 Un très bon roman, plus basé sur le suspense que sur l'épouvante. De l'action, des méchants bien typés, du rythme et beaucoup d'incendies bien spectaculaires !

    06/04/2006 à 19:38 1

  • Christine

    Stephen King

    8/10 Un thriller fantastique, dans tous les sens du terme !

    10/05/2009 à 20:00 2

  • Colorado Kid

    Stephen King

    7/10 Moose-Lookit, une petite île au large du Maine. Il y a vingt-cinq ans, un inconnu a été retrouvé mort sur la plage. Peu d’indices, au point que ce cas est demeuré lettre morte. Mais aujourd’hui, les deux journalistes qui avaient enquêté en parlent à une jeune collègue, Stephanie McCann. Une plongée dans le passé autant que dans une véritable mer de mystères.

    Stephen King, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, signait en 2005 ce roman atypique, qui rompt particulièrement avec le reste de sa bibliographie. Un ouvrage purement policier, qui emprunte beaucoup à Graham Greene, Dashiell Hammett et Dan James Marlowe auquel le livre est d’ailleurs dédié. Une ambiance de pur polar, très procédural, où les indices sont exploités à fond, les pistes creusées, les hypothèses bâties sur des éléments concrets. Un décryptage de longue haleine, plausible et réaliste, grâce aux témoignages conjoints des deux reporters, fort âgés au moment de cette confession, à savoir Dave Bowie et Vince Teague. Des personnes bien abimées par le temps, mais qui n’ont rien perdu de leur verve, de leur espièglerie, et dont la mémoire demeure intacte quant aux tenants et aboutissants de leur ancienne investigation. Les moindres détails sont alors réétudiés et explicités auprès de leur si jeune confrère, Stephanie : l’identité de la victime, son emploi du temps, les vêtements de la victime, et les raisons pour lesquelles il a filé à toute allure du Colorado au Maine. Sans compter ces éléments anodins mais qui pourraient fort bien permettre de tout comprendre, comme ce morceau de steak resté dans sa gorge, sa position étrange contre la poubelle de la plage, ce paquet de cigarette ou cette pièce de monnaie russe. Indéniablement, Stephen King a quitté sa zone de confort pour fouler les terres du roman policier, et l’on ne peut que louer cet exercice. Et c’est surtout la fin qui risque de désarçonner le lectorat. Comme il l’explique dans sa postface, cet aspect ouvert, irrésolu, sans aucune conclusion affirmée, va décevoir, voire léser bien des attentes Mais il explique, avec l’habilité qu’on lui connaît, que c’est moins la résolution qui l’intéressait que la restitution pointilleuse de ces multiples énigmes qui constituait tout l’enjeu de cet ouvrage. D’ailleurs, on s’attend à cet épilogue nébuleux, puisque le duo de journalistes explique à Stephanie qu’une bonne histoire journalistique a nécessairement un début, un milieu et une fin, et que c’est justement l’absence de cette fin établie qui a empêché la parution d’un article digne de ce nom. Chaque lecteur aura donc le loisir de construire sa propre résolution, lors de ce dénouement qui n’en est assurément pas un, mais plutôt une sorte de transmission littéraire de témoin, où c’est alors à chacun de devenir acteur de cette histoire.

    18/12/2018 à 19:52 6

  • Cujo

    Stephen King

    7/10 Pas mon préféré de Stephen King, mais de bons moments d'angoisse.

    10/05/2009 à 20:01

  • Danse Macabre

    Stephen King

    9/10 Un régal que ces nouvelles, troublantes et effrayantes !

    10/05/2009 à 19:59 1

  • Désolation

    Stephen King

    8/10 Une histoire très bien imaginée et menée, qui est le pendant des Régulateurs, autre roman du Maître !

    10/05/2009 à 20:04 1

  • Différentes Saisons

    Stephen King

    9/10 Quatre nouvelles absolument superbes, à lire et à relire sans modération !

    08/03/2006 à 12:37

  • Dolores Claiborne

    Stephen King

    9/10 Excellent roman où la psychologie l'emporte sur les autres éléments. Un régal, très habilement porté à l'écran !

    10/05/2009 à 19:55 1