3494 votes
-
C'est le bouquet !
7/10 … ou comment le détective privé Vic Malloy et ses deux partenaires en viennent à enquêter sur le kidnapping, avec rançon à la clef, de Lee Dedrick, ayant épousé la quatrième fortune du pays. En apparence, rien de très original, mais la réalité s’avèrera bien plus complexe… et dangereuse. Moi qui avais essuyé quelques déceptions avec les œuvres de James Hadley Chase, me voilà réconcilié avec l’auteur et ses romans. Ici, honnêtement, il n’y a rien d’extraordinaire ou de dément, ni même de mémorable, mais à la façon d’un bon musicien, l’écrivain joue avec habileté une partition classique et efficace. On retrouve le langage épuré de l’écrivain, son recours à l’argot, et quelques punchlines bien senties, avec un humour décontracté et savoureux. Dans le même temps, Malloy va donc enquêter sur ce rapt qui dissimule quelques éléments inattendus. Un beau-père qui n’aimait guère son gendre, une épouse retorse, une secrétaire qui n’est ce qu’elle paraît être, un coupable (qui a donné un récent coup de main à notre limier et qui semble le payer en endossant l’étiquette de « suspect trop évident »), un trafic de drogue, etc. En outre, quelques scènes retiennent l’attention, comme ces fusillades à répétition près d’un chalet dissimulé, et surtout de jolis moments d’angoisse dans une mine habitée par des rats gros comme des chats et très voraces. Bref, encore une fois, il n’y a rien de dithyrambique à dire de cet ouvrage, mais il joue les bonnes notes, parfois attendues, au bon moment, et avec une technique éprouvée, ce qui donne un air certes de déjà-vu ou de déjà-lu, mais distractif et prenant.
05/01/2020 à 18:26 1
-
Kurosagi - Livraison de cadavres tome 1
8/10 Cela commence avec la découverte de cinq surprenants jeunes gens (un bouddhiste qui communique avec les morts, une femme qui adore photographier les morts, une sorte de sourcier qui trouve des cadavres, une thanatopractrice, et un type qui dialogue avec les extraterrestres grâce à sa marionnette), décidés à rendre justice aux morts malgré le fossé qui les sépare de leurs « clients », et je me suis laissé prendre par ce scénario foutraque, presque d’une série B littéraire ou cinématographique, grâce à un graphisme sage mais pertinent. Cela commence avec une histoire de père incestueux et nécrophile (trop la classe, ce mec…), se poursuit avec une histoire de plaine où s’ne vont mourir les personnes âgées, puis arrive un tueur en série qui fait mumuse en cousant des morceaux de corps différents entre eux, et ça se conclut avec une dernière histoire, un peu plus faible à mes yeux. Ça aurait pu être glauque et voyeuriste, ça reste spectaculaire et fort sans jamais tomber dans le travers du gore à tout crin. Et même si je suis conscient que nos lascars sont parfois trop spectateurs de la vendetta des défunts et que l’ensemble est complètement et gentiment barré et extravagant, j’ai mordu à l’hameçon tendu par le scénariste et le dessinateur. En ce qui me concerne, c’est très sympa et original, et je tâcherai de suivre la série.
05/01/2020 à 18:24 2
-
Monster tome 2
8/10 A présent, on suit une jeune fille, Nina, qui suit une thérapie et n’a plus aucun souvenir de son enfance. Le docteur Tenma essaie de retrouver la trace d’Eva, la jumelle de Johann, et sa quête se poursuit à Heidelberg. Le mystère s’épaissit, le suspense n’en est que plus exquis, et toujours cette esthétique particulière, avec beaucoup de finesse et de retenue, notamment dans la violence qui n’est que suggérée, ainsi que beaucoup d’humanité (les scènes avec l’ancien légionnaire sont exceptionnelles dans ce domaine). Le rythme ne faiblit décidément pas, et puisqu’il reste encore seize tomes, je n’en suis que plus impatient de découvrir la suite.
05/01/2020 à 18:21 1
-
Détective Conan Tome 51
8/10 La suite et conclusion de l’intrigue entamée dans l’opus précédent : astucieuse et très originale, dans cette station de ski. Ensuite, une histoire de textos alarmants envoyés par un gamin qui semble en danger : une enquête sans grand suspense, mais habilement menée, où il s’agit de comprendre ce que voit réellement l’enfant. Un ramassage de coquillages entraîne nos jeunes héros à enquêter sur un ancien accident au cours duquel le chauffard a pris la fuite alors qu’un homme est découvert mort sur la banquette arrière d’un véhicule, visiblement suicidé par ingestion d’un poison. C’est à la fois très simple et très ingénieux, chapeau ! Vient alors une histoire de message crypté et de chat malicieux : plaisant mais hautement dispensable, d’autant que nombre d’éléments font appel à la langue japonaise, ce qui rend donc une partie de la résolution trop lointaine à mes yeux de Français. Enfin, un esprit maléfique apparaissant à une fenêtre donnant sur une salle où quelqu’un vient de se pendre. Une histoire de meurtre en chambre en close dont la résolution est un peu simpliste mais qui réserve une ingénieuse manipulation à propos de cette fameuse fenêtre. Bref, globalement, un nouveau manga très réussi dans une série non moins très réussie !
05/01/2020 à 18:19 1
-
Car
9/10 La famille Mack s’est installée à Jacksonville, en Floride, et tient la casse automobile la plus importante de l’Etat. Easy, le père, gère la comptabilité. Junell, sa fille, intervient sur les routes lorsqu’il y a des accidents. Mister, le fils, s’occupe des machines à broyer les carcasses. Herman, jumeau de Mister, est un peu à part : rêveur, artiste à sa façon, il a conçu d’autres projets pour son existence. Le dernier en date ? Avaler, un morceau après l’autre, une Ford Maverick de 1971.
Harry Crews était l’un des auteurs américains les plus déjantés qui soient, s’attachant en priorité aux êtres faibles et contrefaits, aux oubliés de l’Amérique éternelle, aux freaks et autres laissés-pour-compte. Ce roman de 1972 ne déroge pas à la règle, et constitue même l’un des plus emblématiques de sa bibliographie. C’est donc l’histoire d’Herman Mack, le méditatif un peu corpulent, qui décide de manger l’un des fétiches américains par excellence, à savoir une voiture. Il trouve en Mr Edge, propriétaire de l’un des plus beaux hôtels de la ville, un partenaire et un sponsor, puisque les ingestions de chaque élément du véhicule, d’une demi-once chacun, ainsi que chaque expulsion de son organisme seront suivies en direct par une foule de curieux, et retransmises dans le monde entier, jusqu’au Japon. Des sentiments contraires s’y télescopent : la malsaine avidité des spectateurs, le sinistre appât du gain (même lorsque le système digestif d’Herman est martyrisé et en saigne), l’ivresse de l’audimat, la crainte d’Easy pour la vie de son fils, etc. Un véritable barnum s’organise dans la salle de bal où se tient l’événement, tandis que les divers protagonistes sont confrontés aux pires contradictions, au mépris des notions les plus élémentaires d’humanité, de dignité, et de bienséance. On retrouve ce goût consommé chez Harry Crews pour les individus torturés – au sens propre comme au sens figuré –, malmenés, au passé douloureux. Herman, fantaisiste figurant d’un spectacle qui va finir par le dépasser, et dont un épisode tragique de son enfance lui aura permis de sceller, bien malgré lui, d’étranges noces avec l’univers des carrosseries. Sa sœur, qui se donne à Joe, autre spécialiste des voitures fracassées. Mister, prêt à tout pour que sa famille continue de toucher les subsides de ce show incongru, quitte à en mourir. Mr Edge, Monsieur Loyal d’un cirque qui n’a que de l’indifférence pour la condition humaine et son intégrité, pourvu que pleuvent les dollars. Un maillage de personnages heurtés, victimes d’une vision si particulière de l’American way of life. Jusqu’à la nausée. Jusqu’au vomissement.
Assurément, l’un des œuvres les plus fortes d’Harry Crews. Un postulat de départ atypique, aussi détraqué que les plaies que l’auteur dépeint avec un cynisme jouissif et contagieux. Une pierre noire jetée dans le jardin de nos sociétés consuméristes et voyeuristes.21/12/2019 à 08:47 6
-
The Green River Killer
8/10 Soixante-et-onze « officiellement » reconnues : tel est l’ignoble décompte des victimes de Gary Ridgway, l’un des pires tueurs en série des Etats-Unis. Après Docteur Holmes, le premier tome de la série serial killer, Stéphane Bourgoin s’attaque au portrait et au parcours monstrueux de ce criminel hors-norme. Un être qui, très tôt, s’illustre par des symptômes assez communs chez les prédateurs humains : énurésie, violences sur animaux domestiques, victime de maltraitances familiales et rapports ambigus avec sa mère. L’auteur, patiemment, relate les grandes étapes de la vie de ce bourreau, dans un récit éclaté qui évite au lecteur le classique, voire attendu, récit chronologique. Avec beaucoup de pertinence et de concision, on apprend ce qu’a été l’artère principale entre Seattle et Tacoma, peuplée de malheureuses prostituées qui ont été les principales proies du tueur. C’est aussi l’occasion de deviner les débuts du profilage, avec ses premiers succès ainsi que ses erreurs (notons que Ted Bundy, également terrible tueur en série, ainsi que John E. Douglas, se sont trompés sur le portrait psychologique de cet écumeur à qui l’on a attribué le surnom de « Green River Killer », du nom de la rivière où il a abandonné certains des cadavres de ses victimes). Car Gary Ridgway n’est pas l’individu qui correspond aux poncifs – faux et trompeurs – véhiculés par le cinéma et la littérature. Un homme éminemment intelligent ? Non : son quotient intellectuel tourne autour de quatre-vingts. Ses méthodes ne varient jamais ? Non : il s’est parfois laissé aller à la nécrophilie. Un monstre asocial et marginal ? Toujours pas : il a été plusieurs fois marié, avait un emploi stable, savait se montrer élégant avec ses voisins. Encore des clichés purement cinématographiques et littéraires que Stéphane Bourgoin bat en brèche.
Un ouvrage documentaire de grande qualité, à la fois court, précis et complet, qui réjouit autant qu’il secoue de la première à la dernière page, qui démontre tout autant le talent de son auteur que la qualité de cette série dont on attend le troisième tome en janvier 2020, avec La Bête inhumaine.21/12/2019 à 08:40 4
-
La Nuit tous les jouets sont gris
8/10 Sami, vigile dans une usine de jouets gonflables, invite son frère Noa, onze ans, à rester avec lui durant sa nuit de ronde. Le programme pour le gamin est alléchant : des centaines de divertissements, offerts, du coucher au lever du soleil. Mais des intrus se présentent à la fabrique et risquent de transformer la nuit en pur cauchemar.
Elie Darco signe ici un roman particulièrement réussi. Le postulat est pourtant simple : un huis clos avec des inconnus dont les intentions, bien que floues, sont indubitablement criminelles. Les deux protagonistes sont intéressants, notamment Noa, facétieux, porté par l’espièglerie inhérente à son âge et la perspective de pouvoir s’amuser durant de longues heures avec les babioles. Dans le même temps, sa psychologie est assez fouillée, avec sa mère tragiquement disparue trop tôt, et dont le père, pauvre, s’est épris d’une certaine Marion que ses deux fils n’apprécient guère. Le roman est intelligemment construit, ménageant de beaux moments de suspense, avec ce qu’il faut de scènes sous tension, de cavalcades échevelées, et de confrontations prenantes avec les malfrats, dont les motivations ne sont livrées qu’à la toute fin de l’ouvrage.
Un véritable succès littéraire de la part d’Elie Darco, dont on souhaite d’ores et déjà d’autres parutions de romans chez Rageot.21/12/2019 à 08:31 3
-
L'Oeil du loup
7/10 … ou la touchante rencontre entre un loup et un gamin dans un zoo anonyme de France. Dit comme ça, c’est très banal, voire tarte. Mais sous la plume de Daniel Pennac, et surtout grâce à son humanité et l’élégance de ses propos, cela prend une envergure bien différente. Loup Bleu et Afrique N’Bia vont tour à tour se raconter leur histoire, avec des mots simples et justes, immédiatement accessibles aux jeunes lecteurs auxquels se destine ce roman. Loup Bleu, avec l’histoire des siens, des chasseurs, des Hommes, de la capture, et de la quête de fourrures qui va être fatale pour nombre de ses semblables. Afrique, capturé, vendu, qui va vivre sa première histoire d’amitié avec Casseroles, le dromadaire, puis devenir un berger réputé pour son intelligence (lorsqu’il propose de nourrir les lions pour que ces derniers soient moins voraces avec les troupeaux, par exemple) et la qualité des contes qu’il raconte. Un poignant et touchant récit quant à l’amitié, la camaraderie, la solidarité avec notre faune et nos mondes (j’emploie à dessein le pluriel, au même titre que le môme emploie le pluriel pour les Afriques en fonction de leurs couleurs), jusqu’à cette espèce chute à propos de l’œil unique du loup et du gamin. Même si, nécessairement, la même innocence et la même appétence de belles histoires à morale que le jeune lectorat, cet ouvrage m’a séduit, et je ne pourrai que le conseiller à mes élèves.
15/12/2019 à 18:23 2
-
Ichi The Killer tome 3
9/10 Le troisième tome d’une série dont j’ai beaucoup aimé les précédents. Toujours ce mélange véloce, toxique et hautement infréquentable de sexe (viol et nécrophilie), de violence (encore plus poussée ici qu’auparavant) et de drogue. Ça commence sec avec une séance d’interrogatoire avec une torture à la clef, avec une épingle traversant la main d’une femme qui ne parle pas assez vite au goût du malfrat (mais il y a bien pire dans les précédents opus), et cette scène surréaliste du junkie chauve en manque qui se cache dans la télé. Encore une fois, Ichi apparaît assez tard, et je me demande si ça n’est pas mieux ainsi (après une légère déception à ce niveau-là dans le deuxième tome, je l’avoue, où une bonne partie de l’intrigue ne le mettait pas en scène) : cela permet à l’auteur de bien laisser les personnages malfrats se confronter et développer leurs psychés (férocement déviantes). Ichi va se doter de chaussures très particulières pour poursuivre son œuvre de mort, notamment pour protéger et venger son amie prostituée (la scène est mémorable, même si elle semble pompée à un épisode de « Ken le survivant »). De même, la scène finale avec elle est phénoménale. Vraiment très percutant et, à défaut de pouvoir séduire un grand nombre de lecteurs, ça m’a envoûté.
15/12/2019 à 18:20 2
-
Crying Freeman tome 1
8/10 A Hong Kong, une jeune femme de vingt-cinq, Emu Hino, ans est le témoin de plusieurs assassinats réalisés par un tueur à gages à la solde de la mafia chinoise (« Les 108 dragons »), un homme qui pleure lors de la tuerie et qui se surnomme « Mr Yo » ; dès lors, elle se sait condamnée par cet assassin qu’elle a vu et qui ne peut la laisser vivante. Un manga très particulier en raison d’un graphisme qui a nécessairement vieilli (il date tout de même de 1986), où les noirs sont très travaillés, et toujours très « classe » (la scène de sexe est à cet égard frappante, suffisamment érotique sans jamais tomber dans le voyeurisme ou le complet explicite). L’intrigue, sur le papier, est assez classique : le spadassin et sa victime désignée tombent amoureux, ce qui va créer de sacrées frictions avec les employeurs du Crying Freeman. Néanmoins, encore une fois, il ne faut pas oublier l’âge de la série, garder également en tête l’incroyable esthétique et son aspect cinématographique (pas étonnant d’ailleurs qu’il ait été adapté sur grand écran, avec certaines scènes tellement fortes qu’elles ont été gardées telles quelles), et louer les efforts scénaristiques (comme le passé de potier du « héros » et la manière dont il a été converti à l’assassinat rétribué, avec ces scènes d’acupuncture). Bref, un grand moment de littérature, tout simplement, qui n’a pas pris de ride, sauf du point de vue graphique.
15/12/2019 à 18:19 2
-
Casse-tête
5/10 … ou comment, sans le moindre coup de semonce, le quotidien de Henry Wilson est bouleversé quand un inconnu au physique blafard et patibulaire vient le dérouiller sur le pas de sa porte en lui laissant une lettre de menace évoquant à la fois des menaces et un passé trouble… qui ne le concerne pas. Erreur sur la personne ? Folie ? Complot ? Ce court roman de Harry Whittington commence sur les chapeaux de roues et imprime, dès les premiers chapitres, malgré un titre en français assez tartouille, un rythme effréné. Henry Wilson est comptable au Ministère des Anciens Combattants, sans grande saveur, avec un salaire peu glorieux, au physique désagréable, et sa seule « réussite » est d’avoir épousé Lila, une magnifique jeune femme à la voix ensorcelante. Mais qui est donc ce Sammy qui semble tant lui en vouloir ? Il finira lentement par faire émerger la vérité. Et si l’entame du livre est assez sportive et intrigante, le reste l’est beaucoup moins. J’en ai même parfois perdu le fil, malgré la présence de bons moments (comme quand Henry s’en prend, dans un bar, à son bastonneur en donnant à cette empoignade des allures de retrouvailles et de bonne blague potache, ou alors les diverses tuiles que se prend notre protagoniste sur le coin du museau, avec cet enfermement dans une prison en Californie qui lui est reproché et à cause duquel il perd son boulot alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans cet Etat) avec ce qu’il faut d’humour pour relever la saveur de l’histoire. En fait, ce scénario sur l’endossage d’une identité se dilue rapidement, en devient même brouillonne, et, lorsque tout finit par se résoudre, il m’a laissé une expression dubitative et insatisfaite aux lèvres. Bref, je ne vais pas cracher dans la soupière alors que le potage que je viens de consommer était plutôt correct, mais il m’a paru bien plus insipide et négligeable qu’espéré. Oui, voilà, c’est ça : au vu de la manière dont tout s’amorçait, j’ai lentement vu s’éclipser le fumet originel et ai été confronté à une certaine déception. Mais je tâcherai de lire d’autres ouvrages de cet écrivain, car il m’a semblé malgré tout qu’il y avait un réel talent chez cet homme : je ne suis peut-être pas tombé sur son meilleur ouvrage, voilà tout.
11/12/2019 à 18:33 3
-
Old Boy 3
Tsuchiya Garon, Minegishi Nobuaki
9/10 Toujours beaucoup de maestria et de réussite pour ce troisième tome d’une série qui, à mes yeux, ne perd rien de sa valeur ni du mystère qu’elle véhicule. On suit Gotô qui poursuit sa quête tout en éprouvant les premiers vertiges d’une liberté à laquelle il ne s’attendait plus. Un combat de boxe et une série de rencontres vont faire grandement avancer son enquête. Beaucoup de noirceur et d’énigme, tandis que cet opus se clôt sur une révélation à la fois nébuleuse et inattendue. Très fort !
11/12/2019 à 18:32 1
-
Btooom ! tome 3
6/10 Le troisième tome d’une série qui, à défaut de me captiver, a le mérite de me faire passer de bons moments. Ryota est encore aux prises avec la jeune fille blonde découverte dans le tome précédent, après quoi une curieuse relation se noue entre eux deux, surtout quand Ryota comprend que la malheureuse a été violée. Le mystère des raisons pour lesquelles certaines personnes se retrouvent sur cette île semble se dissiper en partie tandis que des animaux apparaissent, sortes de varans de Komodo. A mes yeux, toujours rien d’exceptionnel, mais un bon mix de tout ce que l’on a pu voir ou lire ailleurs, s’achevant sur l’apparition d’un personnage proche d’un Rambo de mangas.
11/12/2019 à 18:31 2
-
Vengeance sanglante
6/10 Un manga qui mixe habilement divers codes : le film japonais de sabre, les arts martiaux, le polar, la vengeance, l’aventure, avec pas mal de violence et de sexe. Les auteurs rappellent d’ailleurs, dès l’entame, leurs préférences cinématographiques et autres, rendant donc une forme d’hommage appuyé à ces différents prédécesseurs. Néanmoins, le graphisme un peu fade selon moi (même s’il met bien en valeur l’action lors des combats), la répétition de scènes de sexe et un scénario un peu pâlot font que je ne suis pas certain d’être au rendez-vous des opus suivants.
11/12/2019 à 18:30 2
-
Détective Conan Tome 50
6/10 Une fête dans un restaurant et c’est ensuite l’enlèvement du petit Kôta avec demande de rançon. Une enquête sympathique et classique, sans plus. Puis le meurtre d’un journaliste retrouvé chez lui, où des messages laissés sur la boîte vocale de la victime vont être importants pour la résolution de l’intrigue. Même remarque que pour la précédente investigation : pas de fièvre particulière à cette lecture ni de déductions vraiment mémorables, mais ça demeure agréable. Une affaire dans une station de ski où il est question d’un meurtre ayant eu lieu quatre ans auparavant, et un nouvel assassinat a lieu, tandis que l’on se remet à parler d’une ancienne légende à propos d’une femme vivant dans les montagnes et dévorant les âmes des hommes devenues ses proies. Mais cette intrigue demeure irrésolue et ne le sera que dans le tome suivant. Dans l’ensemble, un opus un peu plus faible que les autres à mon goût, mais qui demeure très lisible et plaisant.
11/12/2019 à 18:28 2
-
Laurie
7/10 Lloyd Sunderland, soixante-cinq ans, a perdu sa femme six mois plus tôt et se laisse aller. Sa sœur vient lui rendre visite, accompagnée d’une chienne qu’elle compte bien lui laisser, histoire de lui changer les idées. Un récit très sobre, habilement mené, et qui est d’un tact et d’une simplicité redoutable. Une tranche de vie, ou plus exactement, des tranches de vie, avec une belle relation entre Lloyd et ce chien qu’il appelle « Laurie ». Finalement, il ne se passe pas grand-chose dans les trois quarts de cette nouvelle, jusqu’à ce qu’intervienne un événement inattendu (ou du moins, inattendu à mes yeux) et qui vienne secouer la vie de notre héros et mette en relief quelques morales qui restent toujours dans l’implicite, et que chaque lecteur peut aller chercher lui-même. L’ouvrage est dédié à Vixen, le chien de la femme de Stephen King (merci à Pascal pour l’information), et l’on comprend d’autant mieux cette dédicace pour cet hommage, discret et dépouillé.
06/12/2019 à 17:24 4
-
Old Boy 2
Tsuchiya Garon, Minegishi Nobuaki
9/10 Un deuxième tome où la tension ne retombe pas, tandis que notre héros anonyme, même s’il a trouvé un prénom d’emprunt, poursuit sa quête d’un certain restaurant et de sa prison clandestine. Beaucoup de nervosité et d’action dans cet opus, toujours aussi jouissif et addictif, avec des traits ciselés, une intrigue dense, et des réponses qui commencent à être apportées au lecteur tandis que d’autres questions se posent. Un véritable régal.
06/12/2019 à 17:22 1
-
Virus L.I.V. 3 ou La mort des livres
9/10 … ou comment, dans un avenir assez proche, la société est dominée par les Lettrés, des caciques, grands gardiens des livres, ou plus précisément des univers livresques, au point d’avoir relégué au rang de pestiférés ceux qui défendent les images, à savoir les Zappeurs. Le hic, c’est quand se propage un mystérieux virus qui fait s’autodétruire les mots dès qu’ils sont lus, ainsi que du livre au lecteur. Pour contrecarrer cette épidémie, les Voyelles (les quarante membres permanents de l’AEIOU) vont demander à la jeune Allis, une auteure ayant réussi dans son ouvrage « Des Livres et nous » à tenter une passerelle idéologique entre Zappeurs et Lettrés, à infiltrer la zone détenue par les rebelles. Une incroyable expérience littéraire que ce roman, partant d’un postulat remarquable et atypique, proche des univers de Serge Brussolo. Là-dessus, viennent se greffer toute une série d’événements, de personnages ou d’interrelations intelligentes. Des protagonistes forts, comme Allis, sourde et muette, envoyée au casse-pipe par ce cénacle d’idéologues forcenés dans la banlieue parisienne. Un chef des ZZ (Zappeurs Zinzins), à l’identité bien dissimulée. Emma, représentante des voyelles, qui a vu son fils lui échapper pour rejoindre le camp des défenseurs des images. Il y a aussi de sacrées trouvailles, comme les Hommes-Ecrans, qui ont un écran incrusté dans la poitrine et qui communiquent avec leurs semblables avec des outils informatiques. C’est aussi une charge sévère contre le milieu trop militant de la littérature vue comme un totem, une religion, et de l’intolérance en général, ainsi qu’une satire du monde de l’Internet, avec ses mirages et ses usurpations (à noter que le roman date de 1998, et quand on comprend ce qui se cache derrière le pseudonyme de Mondaye avec laquelle tchatte régulièrement Allis, on se dit que Christian Grenier était un incroyable visionnaire en la matière). Paradoxalement, c’est aussi un hymne poignant à la littérature, à ses univers fertiles, aux représentations qu’elle provoque en chacun d’entre nous, notamment au fil des incursions virtuelles dans les ouvrages, dont ceux de Jules Verne, Ray Bradbury, Albert Camus, etc. Il y a également pas mal d’action et de suspense dans ce bouquin qui se destine en priorité aux jeunes mais que les adultes peuvent sans le moindre problème entreprendre (et je recommande d’ailleurs fortement cette lecture à tout le monde). Même si certains passages (notamment lors des expériences virtuelles vécues dans les récits, presque des infiltrations humaines) risquent d’être un peu ardues pour certains, voilà une inoubliable expérience de lecture, saturée de symboles, comme le rapprochement d’Allis et du gourou des ZZ, avec leurs handicaps si poignants. Réellement, une pépite, et je m’en veux vraiment de la découvrir plus de vingt ans après sa publication.
06/12/2019 à 17:20 1
-
Le Mystère Baphomet
Brice Cossu, Jean-Charles Gaudin
6/10 Fin du 13ème, en France. Une troupe de troubadours viennent à l’invitation du seigneur Geoffroi. Sur place, deux assassinats : une créature a massacré ces marchands et lacéré leurs visages de ses griffes, laissant des traces de bouc dans son sillage. Serait-ce le terrible Baphomet ? Je ne suis pas un grand habitué des bandes dessinées, et c’est avec plaisir que je me suis lancé dans ce premier opus d’une série. Les traits sont fins, classiques mais séduisants, et sont vraiment agréables à regarder. L’ambiance médiévale – quoique beaucoup trop idéalisée et aseptisée – est plaisante, et l’intrigue se laisse lire avec plaisir. J’ai cependant deux reproches. La quatrième de couverture parle de Senelia, l’héroïne, en ces termes : « [elle] possède un don exceptionnel pour résoudre les énigmes les plus fantastiques ». Mouais… Elle est opiniâtre, très observatrice, n’a pas peur de scruter les cadavres pour découvrir des indices, mais de là à la décrire comme un limier surdoué et génial, c’est sacrément exagéré. Et même si l’histoire, purement policière, se tient plutôt bien, la concision de l’ouvrage fait que les pages défilent un peu trop vite, sans ménager de réel suspense, et la résolution de l’intrigue et la révélation de l’identité du criminel en deviennent finalement trop faciles. Mais je ne boude pas mon plaisir global, j’ai plutôt passé un agréable moment avec cette bande dessinée même si je n’ai pas été vraiment convaincu.
06/12/2019 à 17:19 1
-
Détective Conan Tome 58
6/10 La suite et fin de l’énigme entamée dans l’opus précédent, toujours dans l’hôpital, avec des courses-poursuites, un incendie, le FBI et la CIA, une contamination majeure, une bombe, des explosions, et l’ombre de l’organisation des hommes en noir. Moi qui suis assez insensible aux histoires de complots, me voilà moyennement servi… En plus, moi qui apprécie habituellement les histoires courtes, bien rythmées, où l’on trouve toujours son bonheur dans ce bouquet de récits plutôt courts, tout un opus sur une même histoire, ça aura été de trop pour moi. Il y a bien des passages intéressants et qui ont réveillé mon attention (comme le coup du « Shilanpouli »), mais cet épisode, trop long à mes yeux, trop filandreux, trop bâti comme une histoire d’espionnage, et trop différent de ce que fait habituellement Gosho Aoyama, n’est pas en soi médiocre ni mauvais, mais il n’était pas à mon goût, tout simplement, en toute subjectivité.
06/12/2019 à 17:18 1