El Marco Modérateur

3260 votes

  • Perfect Crime tome 3

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    9/10 Toujours autant de noirceur et d’efficacité dans cet opus, où notre tueur à gages est confronté à des contrats où les évidences sont souvent trompeuses. Une vieille connaissance du jeune policier, un ticket de loto à 20 millions de yens de gains, un sculpteur qui a besoin d’un peu d’inspiration, une histoire d’amitié et de harcèlement, une aide à domicile finalement plus vénale qu’elle ne le pensait, la femme d’un tétraplégique, et une affaire d’adultère à la conclusion bien trouvée. Décidément, l’une de mes séries de mangas préférée !

    16/07/2019 à 23:32 1

  • Perfect Crime tome 4

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    9/10 Le piège semble se refermer sur Usobuki dans ce quatrième épisode, mettant à mal la conscience du jeune inspecteur. Puis un jeune homme victime de racket et de violences, avec une habile variation de l’amour parental, et toujours l’un de ces rebondissements efficaces. Une jeune idole et ses amours embarrassantes, et Usobuki tombe sur un autre « insensible », à savoir quelqu’un n’étant pas sujet à ses suggestions mentales. Une rivalité amoureuse, avec une bimbo retravaillée par la chirurgie comme instigatrice, qui va se retourner de façon machiavélique contre elle. Et une histoire de famille bien retorse. Que du bonheur, encore une fois, avec ces récits sombres et aux twists prenants.

    01/08/2019 à 08:53

  • Perfect Crime tome 5

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    8/10 Usobuki semble entrer en concurrence avec Hosaka dans la première histoire qui se décline sur trois chapitres (là où l’on a habituellement affaire à des histoires plus courtes) autour de ce récit de vengeance. Ensuite, comment un couple épris l’un de l’autre, jusqu’à la naïveté la plus rose, en vient à se déliter de manière sanglante. Une amitié de lycée et une relation conjugale qui vire à l’hécatombe. La dernière histoire vient se nouer à la première, avec une histoire de match de kendo, mais moins efficace que d’autres à mon goût.

    08/08/2019 à 08:36

  • Perfect Crime tome 6

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    9/10 On suit l’inspecteur Tada suite à sa confrontation avec Usobuki, le policier devant le jouet d’une vengeance à assouvir afin d’assassiner le tueur à gages, tandis que l’on s’intéresse également à une famille en apparence parfaite. Franchement réussi, ce morceau sur trois épisodes, puisqu’il vient nourrir la série tout en introduisant une autre affaire. Puis une affaire d’adultère avec un de ces rebondissements très intéressants auxquels la saga s’habitue, en plus de ménager des scènes fortes (ah, le coup de la statue…). Une histoire dans le milieu du volley, où un coach est victime de ses joueurs : toujours aussi habile. Enfin, une famille dans le père a fait une attaque cérébrale devient l’enjeu d’une lutte entre Usobuki et Tada : un excellent moment !

    17/08/2019 à 08:48 1

  • Perfect Crime tome 7

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    8/10 Tada et Momose intègrent une équipe chargée d’enquêter sur les crimes d’Usobuki, et ce duo en vient à s’intéresser à un mystérieux monsieur Date, qui est également un « insensible ». Trois épisodes autour de ce scénario : palpitants et jouant avec habileté sur les ressorts attendus, de quoi régaler les fans de la série. Une jeune femme victime des violences de son compagnon, et un gentil chevalier servant tombant dans le traquenard de sa propre inclination. Une rivalité entre les musiciennes d’un groupe. Enfin, une double histoire où Usobuki pourrait bien subir une terrible vengeance grâce à l’une de ses anciennes victimes, privée d’une partie de ses sens et donc insensible aux pouvoirs de suggestion mentale du tueur. Encore un beau florilège de manipulations, duperies et rebondissements pour cet opus d’une série dont le charme sur moi ne décroît pas.

    14/09/2019 à 08:22

  • Perfect Crime tome 9

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    7/10 Tadashi Usobuki est de retour. Un contrat à propos d’un monsieur âgé qui pense avoir raté sa vie, une femme au foyer au bord de l’implosion, et d’autres histoires (qui développent principalement les liens entres les enquêteurs et notre tueur si particulier), mais je demeure nostalgique du premier « format » des opus de cette série, avec des affaires non connectées, comme des nouvelles indépendantes, où j’étais resté baba de tant de noirceur, d’intelligence et d’originalité.

    14/09/2020 à 16:40 1

  • No Guns Life tome 1

    Tasuku Karasuma

    9/10 Un manga vraiment prenant, où l’on suit Jûzô Inui, un « extend », mi-humain mi-robot chargé de démêler les affaires ayant trait à ses semblables. Le voilà pris dans une très étrange histoire, où se mêlent un énigmatique enfant kidnappé, des gosses pourchassés, une nonne très spéciale, un pouvoir dénommé « harmonie », des cigarettes aux propriétés insoupçonnées, et une lutte secrète entre deux entités. Du combat, de l’action, des androïdes qui se déchaînent, et, au final, de jolies pensées quant à l’identité, la place dans la société, le libre arbitre ou la rédemption. Un graphisme ultra efficace, même si j’ai trouvé que parfois les batailles devenaient esthétiquement confuses, et un scénario riche et à multiples tiroirs. Un ouvrage qui emprunte quelques codes de la science-fiction, fait des clins d’œil à Hellboy, et se permet d’avoir son propre ADN tout en y incluant des références nombreuses. Un régal.

    23/04/2017 à 08:34 1

  • No Guns Life tome 2

    Tasuku Karasuma

    9/10 Encore une fois, je me suis laissé happer par le rythme et l’inventivité de cette série. Un graphisme remarquable allié à un scénario très réussi, et les pages ont défiler d’elles-mêmes entre mes mains jusqu’à la fin. L’apparition et les exactions de ce robot, Gondry, qui s’en prend à d’anciens membres de sa section, sont les éléments marquants de cet opus qui s’intègre avec maestria dans le cours de la saga. Du panache, de l’originalité tout en exploitant les codes du genre, de l’action, et une âme réelle pour ce manga plus que réussi. Un exemple marquant à mes yeux de cette réussite : la dernière enquête, présente en fin d’ouvrage, qui est plus un bonus qu’autre chose, vaut à elle seule le déplacement, avec cette histoire qui mêle un contrat octroyé par une gamine à Jûzô pour tuer un homme qui prostitue de force des enfants et… qui amène à de multiples rebondissements d’une extrême qualité. Une véritable pépite !

    07/01/2018 à 00:08 1

  • No Guns Life tome 3

    Tasuku Karasuma

    7/10 Le troisième tome d’une série qui continue de me réjouir, et c’est toujours un plaisir que de retrouver Jûzô, même si ce début d’opus le met dans une situation particulièrement peu enviable. Le premier combat face à l’autre robot (Armed Sai) est un peu longuet même s’il est brillamment dessiné, mais juste après, l’intrigue ne reprend que de plus belle (notamment avec « La Racine »). Un projet d’attentat terroriste dans un train clôture presque cet opus assez vitaminé.

    04/01/2021 à 20:58 1

  • Lesson of the evil tome 1

    Eiji Karasuyama , Yusuke Kishi

    5/10 Première A. Une vraie classe à problèmes, sans compter les professeurs, tous aussi barrés les uns que les autres, et comme le dit l’un des personnages, « il suffirait d’une toute petite étincelle pour que tout explose ! ». Seiji Hasumi, jeune enseignant d’anglais passionné de corbeaux, se voit demander par la Direction d’arrondir les angles avec cette classe après un énième souci, ici avec le professeur d’EPS. Surtout une histoire psychologique pour le moment, mais peut-être est-ce dû au fait qu’il s’agit du premier tome de la série et qu’il doit poser les personnages. En attendant, ça se laisse lire facilement, c’est plutôt adroit et esthétiquement agréable à lire, mais ça reste bien plan-plan, presque mou, et avec pas mal de clichés à la clef. J’essaierai de voir les opus suivants pour savoir si ça devient enfin plus nerveux ou original.

    28/09/2020 à 18:37 2

  • Deadman Wonderland tome 1

    Jinsei Kataoka, Kazuma Kondou

    6/10 « Dix ans après le grand tremblement de terre de Tokyo, une prison est au centre de l’activité touristique qui est censée assurer la reconstruction de la capitale. C’est la seule prison privée du Japon ». Le jeune Ganta, quatorze ans, voit ses camarades de classe subitement mutilés et tués par un mystérieux homme rouge volant. Mais sa version des faits n’est pas acceptée par la justice et il est condamné à la peine de mort. Pour lui, donc, direction la prison de Deadman Wonderland. Devenu le détenu 5580, il y découvre des règles étranges, comme l’existence de jeux mortels (quelque part entre « Running Man », Fort Boyard et ceux des gladiateurs) très appréciés des spectateurs. Bon, esthétiquement, rien à redire, on est dans du classique mais de l’efficace. En revanche, le thème de ces sports sanglants que l’on fait vivre à de pauvres bougres, prisonniers ou non, est du réchauffé (jeux vidéo, cinéma, littérature) et ce déjà-vu/déjà-lu m’a un peu fatigué. N’en reste pas moins que cet univers a titillé ma curiosité et que les scènes finales, avec la réapparition de l’homme en rouge, m’incitent à aller voir les tomes suivants.

    13/04/2020 à 14:19 1

  • Deadman Wonderland tome 2

    Jinsei Kataoka, Kazuma Kondou

    5/10 Le manga embraie avec le peu de choses que l’on sait (ou croit savoir) sur ce mystérieux homme rouge. Ganta part à la recherche du Secteur G, là où l’on aurait vu cet individu pour la dernière fois, quand survient un monstrueux robot de combat. On s’éloigne de l’univers des combats de gladiateurs et autres resucées d’éléments déjà vu ailleurs, pour s’orienter vers une quête au cœur de ce complexe mi-prison, mi-arène, sauf vers l’autre moitié de l’opus, avec l’affrontement du « Corbeau » contre Ganta. De nouveaux personnages – bien baroques – apparaissent également vers la fin. Un épisode plutôt moyen qui part un peu dans tous les sens à mon goût.

    24/04/2020 à 08:44 1

  • Smokin' Parade tome 1

    Jinsei Kataoka, Kazuma Kondou

    7/10 Dans un Japon où la technique des greffes a fait des avancées considérables, Yôkô est heureux que sa sœur ait pu en bénéficier, pour récupérer l’usage de ses deux jambes. Mais un repas d’anniversaire entre eux deux tourne au massacre quand la jeune fille se transforme en créature à tête de peluche et que des individus, les Jackalope, interviennent pour sauver Yôkô. Et le voilà désormais des leurs, horriblement mutilé mais doté de membres artificiels. Son premier engagement sera contre le gourou d’une secte, obsédé par l’or. Un graphisme ultra efficace, dynamique à souhait, qui place l’action au cœur du récit. Beaucoup d’action, de bastons, et de bras tranchés (c’est clairement de la tripaille, notamment lors de la scène de la découverte du camp de réfugiés, bien trash). C’est complètement déjanté, bigrement véloce, et même si cet univers hésite parfois entre plusieurs rivages (fantastique, fantasy, polar), je me suis régalé.

    18/04/2020 à 15:29

  • L'Analyste

    John Katzenbach

    9/10 L'analyste Starks reçoit un jour un message d'un dénommé Rumplestiltskin, l'obligeant à plonger dans un jeu terrifiant qu'il a conçu spécialement pour lui. S'il ne découvre pas son identité et les raisons de sa colère envers Starks, Rumplestiltskin assassinera ses proches ou le poussera au suicide. L'analyste n'a alors plus comme choix que de traquer cet adversaire énigmatique et de fouiller ses souvenirs pour découvrir qui peut bien être cet ennemi qui lui veut tant de mal.

    Attention, ce roman est dangereux, voire très dangereux. Malgré un nombre de pages conséquent, le lecteur aura toutes les peines du monde à refermer ce livre tellement la tension est singulière et oppressante. Le style est racé et très intéressant à lire, John Katzenbach a un indéniable don de conteur. Les personnages sont nombreux et riches, dépeints avec un exceptionnel talent, au point qu'ils nous apparaissent tous très vivants. L'intrigue est riche, avec une grande abondance de détails et de rebondissements, et malmènera le lecteur jusqu'aux dernières pages.

    Au final, L'Analyste est une véritable bombe littéraire, une construction diabolique qui égare avec régal le lecteur parmi les multiples fausses pistes et faux-semblants. Sans le moindre doute, un thriller de très haute volée, un de ceux dont on se souvient avec joie bien longtemps après avoir refermé cet opus magistral.

    31/08/2007 à 18:24 2

  • La Mort d'une sirène

    A. J. Kazinski, Thomas Rydahl

    9/10 Danemark, septembre 1834. Le romancier et conteur Hans Christian Andersen n’est pas encore connu, et c’est après avoir fréquenté une prostituée, Anna, que l’on découvre le corps de cette dernière horriblement mutilé. Il devient aussitôt le suspect numéro un et ne doit sa libération qu’à une intercession, mais il n’en reste pas moins lourdement soupçonné. Avec la précieuse aide de Molly, la sœur de la victime, il va devoir démontrer son innocence, ce qui va lui faire affronter une terrible tueuse.

    Ecrit à six mains, ce roman se distingue immédiatement par son ton : ça sera noir, terriblement noir. Les premiers chapitres donnent à voir la capitale danoise, et plus exactement ses bas-fonds, avec sa prostitution, son alcoolisme, sa crasse, et c’est dans cette nasse qu’Andersen, rêveur, gentiment perdu dans ce monde qui n’est pas le sien, se laisse prendre. Il faut dire qu’il détonne : encore jeune, un brin naïf, il paie des péripatéticiennes non pour jouir de leur corps mais pour se servir d’elles comme modèles, en découpant aux ciseaux leurs silhouettes dans des feuilles de papier. Kazinski+A. J. et Thomas Rydahl excellent dans la peinture de ce microcosme sale et puant, mais aussi dans celle des hautes sphères puisqu’Andersen et Molly vont mener leur enquête qui les conduira jusqu’à la maison du roi et du prince du Danemark. Les énigmes vont alors se succéder : qui est cette mystérieuse madame Krieger ? Quel est son sinistre dessein ? Quel est le lien avec ce sucre rouge et la Compagnie danoise des Indes occidentales ? A qui appartient la main de cette brute qui a laissé sur le front d’Andersen ce sceau ? Au gré de ce récit palpitant, les auteurs nous entraînent vers de sombres projets dans des tunnels obscurs et malfamés, pour aboutir à un dénouement vertigineux, à la fois glaçant et mémorable. Beaucoup de passages retiendront longtemps l’attention, comme ce final dans un bateau et la confrontation avec la prédatrice, mais aussi cet épilogue, bifide, qui, même s’il est purement fictif, explique comment Andersen a pu avoir l’idée d’écrire deux de ses contes majeurs que sont La Petite Sirène et La Petite Fille aux allumettes. Des scènes puissantes, d’une rare force littéraire, et gorgée d’émotions.

    Kazinski+A. J. et Thomas Rydahl signent ici un ouvrage remarquable, où la tueuse en série mise en scène est au moins aussi inoubliable que le décor, malsain et putride. Une réussite absolue.

    13/03/2024 à 06:59 3

  • Pour le pire

    Elizabeth Keenan, Greg Wands

    9/10 Paul et Rebecca Campbell. De prime abord, ils forment un couple épanoui et comblé. Cependant, quand deux policiers viennent sonner à leur porte, c’est le début d’un véritable cauchemar, dû à la fois à leurs agissements, mais également parce qu’ils vont être les victimes d’une incroyable machination.

    Sous le pseudonyme d’E. G. Scott, se cachent les auteurs Elizabeth Keenan et Greg Wands, et c’est donc à quatre mains qu’ils ont signé en 2019 ce domestic suspense. Les chapitres alternent les divers points de vue, comme ceux de Paul et de Rebecca, mais également ceux des deux enquêteurs que sont Silvestri et Wolcott, les écrivains poussant le refus de la linéarité jusqu’à préciser par des Avant et Après des scènes se déroulant de part et d’autre de certains événements. De prime abord, le récit est classique : le couple dissimulant certains secrets, dont quelques-uns vont brutalement remonter à la surface. Paul, en époux travaillant dans l’immobilier et à la réputation de coureur de jupons, ainsi que Rebecca, visiteuse médicale ponctionnant régulièrement des échantillons d’opiacés pour sa consommation personnelle, ont mis de côté leur envie d’avoir un enfant au profit de leur grand projet commun qui est d’acquérir leur belle et opulente maison. Mais les couches de vernis vont se fissurer et les drames survenir. Car E. G. Scott a mijoté pas mal de rebondissements et autres twists bienvenus. Des coups du sort, des actions malheureuses certes, mais aussi quelques événements inattendus, brisant le côté téléphoné et si attendu que l’on avait cru percevoir à l’entame de ce roman. Sans rien divulguer, il faut bien avoir à l’esprit que certains passages sont très bien imaginés tandis que le style des auteurs est très intéressant, avec une vraisemblance qui rend d’autant plus efficaces les surprises disséminées principalement dans la seconde partie du livre. D’ailleurs, l’épilogue, pluriel, est en soi un bel exemple de l’imagination des auteurs, qui jamais ne se départissent de leur souci de crédibilité.

    Un très bon roman, prenant et plausible, et qui n’est finalement desservi que par un titre français assez banal et un résumé qui a dû être écrit par quelqu’un qui n’a pas lu l’ouvrage. Un opus très réussi qui distrait tout en posant de justes questions sur la fragilité d’un couple, les sinistres accidents qui peuvent intervenir, le manque de confiance dans l’être aimé, ou encore jusqu’où peut-on avoir foi en lui lorsque les apparences se montrent si néfastes.

    06/08/2021 à 08:17 3

  • Graine de cimetière

    Day Keene

    6/10 … ou comment Ad Connors, écrivaillon à la dérive, en vient à tomber sur le grand amour, puis risquer sa vie et être accusé de plusieurs meurtres, tout ça parce qu’il aura voulu porter secours à la jeune et belle Eleana. Elle a un léger accrochage avec la voiture du général Esteban, et quand ce dernier se montre trop entreprenant dans une chambre d’hôtel, c’est ce brave Ad qui intervient… et tue le militaire. Puis c’est un attorney dont on lui fait porter la culpabilité de l’assassinat. Entre Ad et Eleana, une belle idylle, fiévreuse, brutale, mais éphémère, avant qu’elle ne rejoigne sa famille, à Blue Mound, Missouri, pour épouser un Lautenbach et ainsi s’assurer un confortable train de vie. Reviendra alors de plein fouet une histoire de famille, où le père d’Eleana a disparu depuis fort longtemps. Une écriture sympathique, parfois humoristique (particulièrement dans certains dialogues, ou comme dans ce clin d’œil où le shérif s’appelle… Jim Thompson), parfois ampoulée, mais on se laisse sans mal emporter par la plume de Day Keene. Ad est un personnage agréable, écrivain un peu paumé, qui a refusé d’écrire des histoires pour des magazines afin de se consacrer à une plus imposante histoire… qui ne vient pas. Eleana est pétillante, jeune et désirable, et Day Keene sait rendre palpable ce désir qu’elle suscite. S’il s’agit d’un roman plaisant à lire, l’histoire ne m’a pas beaucoup convaincu. Un peu trop capillotractée et embrouillée, avec un père démissionnaire, un départ précipité, un cirque, un adultère, un retour, trois morts, etc. Tout ça m’a semblé à la fois un peu brouillon, confus, et manquer de cohérence, voire d’harmonie. Et le final, sans grand panache, ne m’a pas plus séduit, puisque c’en était presque une conclusion de whodunit alors que le reste de l’ouvrage était du pur roman noir, sans compter le fait que cet épilogue est à la fois fort classique, sans frisson réel, et ne vient pas apporter cette note de folie ou cette poussée de tension que j’ai désespérément attendue tout au long de l’opus. Bref, un livre sympa, mais ni renversant ni très crédible non plus, où Day Keene, malgré un talent de narration indéniable, en vient à jouer une partition de façon trop scolaire et indolente.

    17/08/2019 à 08:44 1

  • Je tire ma révérence

    Day Keene

    7/10 … ou comment Hi Shannon, avocat de Los Angeles et récemment nommé procureur par l’attorney général, en vient à totalement dévisser par amour pour sa femme, une jeune actrice. Il faut dire que cette dernière, Sally, revenait du lac Tahoe avec Sonny Blair, un sinistre personnage qui traficote dans le milieu du cinéma, tous deux complètement bourrés, et qu’elle a percuté un enfant mort sur le coup. Alors, pour trouver l’argent nécessaire au silence des parents affligés, Hi accepte de laisser tomber les preuves qu’il a contre Joe Connors, un banquier mafieux, et ce dernier lui offre en retour les dollars nécessaires au silence salvateur des endeuillés. Sauf que, bien entendu, tout n’est pas aussi simple que prévu. De Day Keen, j’avais plutôt aimé « Graine de cimetière », mais sans plus. Là, j’ai trouvé cet opus nettement supérieur. Une plume alerte, qui va à l’essentiel, faisant souvent mouche dans les réparties, avec ce qu’il faut d’humour de temps en temps pour divertir. L’intrigue est un canevas on ne peut plus classique : le magistrat, éperdument amoureux, qui tombe dans un piège aux multiples ressorts, avec pas mal de rebondissements, notamment dans le final. De jolies pépées, une machination certes convenue voire parfois prévisible mais prenante, des personnages qui tiennent bien la route, et un rythme qui ne faiblit pas. J’ai, par exemple, beaucoup aimé ces passages où l’auteur décrit la haine croissante des habitants du patelin d’Elfers pour Hi, croyant que celui-ci a tué, comme une sourde rumeur ou une vague scélérate ne cessant de croître. Au final, même si ce roman, très typique, n’apporte qu’une pierre anecdotique à la littérature noire en général et à mes lectures de cette dernière en particulier, il remplit amplement sa part du contrat, à savoir offrir un agréable moment de décontraction tout en mobilisant ce qu’il faut de dynamisme et de suspense.

    09/02/2020 à 18:52 3

  • La Clinique

    Jonathan Kellerman

    9/10 Le corps du professeur Hope Devane est retrouvé en pleine rue. Trois coups de couteaux ont eu raison de la jeune femme : un dans les reins, un dans le sexe, et un au cœur. L’inspecteur Milo Sturgis s’adjoint l’aide du psychologue Alex Delaware, un ami avec lequel il a souvent travaillé. Les pistes sont fort nombreuses, et les suspects abondent. Mais pour découvrir l’identité de l’assassin, il faudra d’abord appréhender la véritable identité de la victime…

    Onzième ouvrage de la série consacrée à Alex Delaware, cet opus combine tous les éléments qui en ont fait le succès. Jonathan Kellerman dispose d’une plume d’une rare efficacité, et sait décrire avec un talent singulier les personnages et leurs attitudes. Il ne lui faut parfois que peu de mots pour croquer un comportement qui apparaît suspect, une émotion qui affleure, une personnalité qui achoppe, ou encore écrire des dialogues qui font mouche. À n’en pas douter, la spécialisation de psychologue pour enfants de l’auteur joue pour beaucoup dans cette aptitude à saisir puis retranscrire les sentiments des protagonistes. On retrouve avec plaisir Alex Delaware, brillant analyste, et son compère Milo Sturgis, ours mal léché, détesté par sa hiérarchie en raison de son homosexualité et de sa finesse d’esprit.
    Dans cette enquête, les pistes vont se succéder : milieu universitaire, où Hope Devane avait créé un tribunal officieux destiné à juger les étudiants s’étant mal comporté avec les femmes, univers médical, cercles mafieux... Avec une minutie d’horloger, Jonathan Kellerman va faire remonter ses deux enquêteurs vers les sources du mal, l’enfance de la victime, et mettre à nu des connexions effrayantes entre plusieurs personnages. L’ensemble se lit avec avidité, et les rebondissements fourmillent.

    Même pris en cours de route, les ouvrages issus de cette série constituent de véritables pépites. Ni le public ni les critiques ne s’y sont trompés, et Jonathan Kellerman bénéficie d’une rare aura dans le cénacle du roman policier. À titre d’exemple, s’il en fallait encore un, ce livre constitue l’un des meilleurs du genre.

    24/10/2012 à 17:29

  • La Dernière Note

    Jonathan Kellerman

    8/10 Un roman à l'intrigue classique, mais très bien servi par le sens incroyable de la psychologie de l'auteur et par cet humour des personnages. Un excellent moment de lecture policière !

    25/09/2006 à 18:06