El Marco Modérateur

3641 votes

  • SOIL tome 1

    Atsushi Kaneko

    6/10 La famille Suzushiro (le père, la mère et la fille) ont étrangement disparu de leur domicile, et l’on découvre une immense stalagmite de cristaux dans la chambre de la gamine. Les policiers chargés de l’enquête ne sont pas au bout de leurs surprises, entre black-out, mystérieuses étoiles filantes, pendaisons de chats, automutilations et autres joyeusetés.
    Un ton sacrément burlesque et décalé, oscillant entre l’humour noir, à froid et la loufoquerie la plus totale. Mais l’esthétique très (trop ?) particulière et la juxtaposition de scènes saugrenues plutôt que l’avancée réelle de l’histoire, même si je ne regrette pas ma lecture, m’ont un peu lassé, et je ne serai probablement pas au rendez-vous des tomes suivants.

    11/11/2023 à 18:22 2

  • Aveuglément

    Laurence Voïta

    6/10 Marco Morard est de retour. Sept ans auparavant, il était allé nager dans le lac avant de disparaître en simulant une noyade, mais ce lundi 8 novembre, il regagne par le train la ville qui l’a vu s’éclipser. Pourquoi avoir ainsi fui pour aujourd’hui réapparaître ? Que cherche-t-il ?

    Cet ouvrage de Laurence Voïta saisit dès les premiers chapitres. La langue de l’écrivaine est tout bonnement exquise : chaque phrase est travaillée, chaque mort ciselé, chaque individu joliment dépeint. Il faut dire que, dans ce roman, les personnages sont nombreux. Marco, bien évidemment, rentrant chez lui pour on ne sait quelle raison ; son ex-femme Claire ; Bruno Schneider, ancien policier, et son épouse Carla ; Sophie, l’ancienne collègue de Bruno ; les enfants de l’école locale, avec le fils de Marco et le petit-fils de Bruno ; Mathilde, une vieille dame qui a forgé une solide amitié avec José, devenu aveugle après une subite neuropathie optique de Leber ; Serge, le beau-père du disparu. Graduellement, à l’arrivée de cet homme que l’on pensait mort, les langues se délient, les brouillards sont fendus et la vérité émerge sous les diverses faces d’un même prisme. Laurence Voïta maîtrise indubitablement sa prose et nous offre un bel éventail de caractères au gré de ce récit choral. Dans le même temps, il est particulièrement dommage, voire dommageable, que la maison d’édition ait choisi d’inscrire « thriller » en lettres capitales sur la première de couverture car, sans le moindre doute, ce livre n’en est pas un : on navigue plutôt sur les eaux de la littérature blanche vaguement colorée de noirceur, certes réussie et plaisante, mais dont le contenu ne correspond pas du tout à l’étiquette punaisée sur l’ouvrage. On en viendrait presque à parler d’indication trompeuse. Ici, nul véritable frisson, pas de réel suspense, aucune montée en tension, et jamais l’intrigue ne viendra remuer les sangs comme c’était pourtant certifié. Au-delà de cette classification pour le moins douteuse, reste un texte court et assez efficace, d’où poignent de subtils portraits psychologiques, mais sans l’adrénaline promise.

    Un livre agréable et habilement écrit, sans véritable fausse note, mais qui risque de faire déchanter les lecteurs qui s’attendaient à un tout autre récital, plus sombre ou dynamique.

    10/11/2023 à 06:48 3

  • Denjin N tome 3

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    9/10 Ce qui devait arriver arriva : Nasu n’a pas été véritablement mis d’état de nuire, et c’est sous la forme d’une poupée mécanisée qu’il personnalise rapidement qu’il réapparaît. Encore une fois, un graphisme remarquable, un scénario en béton, un suspense haletant et des images fortes (comme ce carnage provoqué par Nasu pour que sa bien-aimée se montre enfin) tandis que le monstre semble avoir définitivement perdu toute bienveillance. Vivement le quatrième et dernier tome de cette série au top !

    09/11/2023 à 18:52 1

  • I am a Hero tome 4

    Kengo Hanazawa

    7/10 On retrouve Hideo Suzuki là où on l’avait laissé à la fin du précédent opus, à savoir dans la forêt auprès d’Hiromi Hayakari, avec un zombie pendu qui menace à tout instant de se libérer de la corde. Toujours ce graphisme très réussi, cette ambiance anxiogène et ces morts-vivants au physique souvent déstructuré. Malgré encore bien des bavardages, c’est une chouette idée de proposer un héros qui n’en est pas un et davantage de tension que de la pure castagne.

    08/11/2023 à 18:28 2

  • Higanjima tome 8

    Koji Matsumoto

    5/10 On poursuit avec cette série et des éléments attendus pour le genre : créatures en dents effilées, contaminations par morsures, un immense pieu utilisé comme arme, etc. L’ensemble n’est pas du tout déplaisant mais il accumule à mon goût un peu trop de poncifs, en plus de manquer de concision (je trouve que la série patine méchamment). Pas palpitant, mais relativement divertissant.

    07/11/2023 à 19:36 3

  • Les Incandescentes

    C. J. Tudor

    9/10 Jacqueline – surnommée Jack – Brooks accepte un poste de révérend par intérim dans la bourgade de Chapel Croft après un drame professionnel. Accompagnée de son adolescente de fille Flo, elle ignore encore que ce village est durablement marqué par la figure des « Incandescentes », huit personnes brûlées durant les années 1550, également appelées les « Martyrs du Sussex », dont on reproduit le calvaire avec de petites figurines faites de brindilles. Y a-t-il un lien avec la disparition inexpliquée de deux ados, Merry et Joy, en mai 1990 ?

    C. J. Tudor nous avait déjà régalés avec ses excellents thrillers qu’étaient L'Homme craie, La Disparition d'Annie Thorne et L'Ombre des autres, et c’est avec une joie indicible que nous avons entamé ces Incandescentes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonheur a de nouveau été au rendez-vous. On y retrouve la plume si caractéristique de l’écrivaine, jubilatoire, ciselée, agrémentée de nombreux traits d’humour, notamment lors de réparties croustillantes. S’appuyant sur un pitch alléchant, elle multiplie les personnages dans cette campagne anglaise où de multiples drames sont survenus et affleurent encore : de jeunes filles évaporées, un révérend également disparu dans le même temps, le prédécesseur de Jack retrouvé pendu, le mari de notre héroïne assassiné, d’étranges apparitions surnaturelles, des cercueils retrouvés par hasard, un jeune type handicapé par sa dystonie, etc. Les fausses pistes s’enchaînent et les révélations se font particulièrement nombreuses, notamment dans les cinquante dernières pages. C. J. Tudor tisse une ambiance si spécifique aux traditionnels whodunits et introduit alors son inénarrable talent de conteuse pour nous gratifier de rebondissements très réussis, sans jamais verser dans le sordide.

    Un pur délice littéraire, d’un bout à l’autre et sans le moindre temps mort, confirmant sans peine l’immense habileté de C. J. Tudor à confectionner des intrigues solides et des récits d’une rare efficacité. Entre ses doigts, le lecteur devient à son tour une marionnette, et cette soumission est un régal.

    07/11/2023 à 06:54 6

  • Eiko

    Jean-François Di Giorgio, Vax

    7/10 « La boîte est vide » : un manuscrit portant sur une légende portant sur l’origine de la création même du Japon a été volé. Takeo va bien évidemment se mettre à sa recherche, mais pas sans avoir de nouveau croisé la route d’Eïko, l’adolescente qu’il aime en secret. Mais voilà qu’elle est subitement frappée par une malédiction après avoir été touchée par une plume de cygne : elle mourra dans les deux jours. Créatures, monde parallèle, combats : un opus encore très efficace, et j’ai été assez touché par la fin, certes triste mais particulièrement poétique.

    06/11/2023 à 18:43 1

  • La Pierre du matin blanc

    André Benn

    7/10 1907 (peut-être 1908) : un couple se dispute dans la neige du Yukon à propos d’une concession qui pourrait leur apporter la fortune, ils ont fait le voyage avec leur fille Valentine, mais un accident idiot tue le père puis la mère. Au mépris du danger et de la nature hostile, Valentine va poursuivre l’aventure seule avant de tomber sur des Inuits.
    Un chouette graphisme, un réel souffle, et même si cela n’apporte pas grand-chose au genre, ça reste plaisant à lire, avec quelques touches de sexe et d’humour.

    05/11/2023 à 20:27 1

  • Cadeau empoisonné

    Valentin Auwercx

    6/10 Etrange noël 2019 pour le policier Ross Vinci : on l’appelle pour lui signaler une affaire juste à côté de chez lui et en rapport avec le plus grand casse de l’histoire. Sur place, il s’entretient avec Math Winter qui va lui faire part d’un cadeau bien inattendu qui, depuis des années, empoisonne son existence… et détruit celle de ses proches.
    Une nouvelle sympathique avec un pitch intéressant et original. Le style n’est pas à proprement parler remarquable – on compte aussi un peu trop de coquilles pour un texte aussi court – mais l’idée est plutôt ingénieuse, jouant avec les codes attendus de la malédiction, de la destinée et du sort qui s’acharne sur un individu ainsi que les personnes qui l’entourent. Le rebondissement final à propos de ce qui est écrit sur les lingots est assez habile sans pour autant renouveler totalement le genre. Bref, une lecture plaisante.

    05/11/2023 à 16:49

  • Les Carottes sont cuites

    Tibet

    5/10 Bourre-pifs, Indiens (les Rabajoas), blagues potaches et humour gentillet, séance de rodéo, attaque de la diligence, des coffres pleins d’or : un deuxième tome qui joue autant sur les codes du western que sur les poncifs de celui-ci. C’est plaisant, mais vraiment à destination en priorité d’un lectorat jeune.

    05/11/2023 à 08:21

  • Présentation alpha

    Eric Loutte, Frédéric Zumbiehl

    6/10 Salon aéronautique de Jakarta. Alors que le Rafale doit être la vedette de l’événement un sabotage survient, mettant à mal la première démonstration de l’avion. C’est ensuite une tentative d’assassinat en pleine rue : décidément, on semble en vouloir à l’entreprise Dassault. Tant du point de vue graphique que scénaristique, c’est assez réussi, et ce premier tome de la série offre son lot de distractions même si certaines d’entre elles sont vraiment trop grosses (héros indestructibles, épisode du combat contre l’hélico, etc.). Plus gênant : le fait que Dassault figure dès les premières planches parmi les « partenaires officiels » de cette BD. Une jolie carte postale envoyée par l’entreprise, un produit de placement plutôt réussi même si cette « connivence » me pose un peu problème…

    02/11/2023 à 08:36 1

  • Chick Bill contre l'invisible

    Tibet

    5/10 Une BD sympathique qui brasse tous les ingrédients du western (Indiens, prison, aventure) en ajoutant des éléments bienvenus, notamment l’humour, même si certains sont un peu éculés (cf. le pistolet qui crache de l’eau). Le graphisme a vieilli (la BD date de 1954) mais l’ensemble, gentillet, se laisse lire. Avec nos yeux de lecteurs du vingt-et-unième siècle, voilà une série plaisante qui s’adresse désormais en priorité aux jeunes lecteurs, mais qui propose néanmoins une lecture distrayante et gentillette, sans plus.

    01/11/2023 à 23:19 2

  • Soul Keeper tome 1

    Tsutomu Takahashi

    8/10 Riyon, fantôme d’une jeune femme morte à 18 ans et attendant désormais au royaume des morts, se voit confier une tâche inattendue : elle est rétrogradée au rang d’ange gardien et choisit de veiller sur la destinée de Kasuga Souichirou à qui il ne reste que 518 jours à vivre. Et ça n’est qu’en arrivant sur Terre que Riyon découvre que l’intéressé n’est autre que le premier ministre du Japon, déprimé, alcoolique et au plus bas dans les sondages.
    Découvert un peu par hasard après avoir dévoré la série « Neun » du même mangaka, j’ai beaucoup aimé le premier tome de cette série, avec un style graphique très proche de la précitée. Une œuvre intelligente, esthétiquement très travaillée et avec de belles trouvailles scénaristiques (joli, le coup des boules noires gluantes qui appesantissent l’âme du politicien). Un tome vraiment surprenant et déroutant avec une histoire originale et un style envoûtant. Je vais tâcher de me trouver les tomes suivants.

    01/11/2023 à 08:14 2

  • Denjin N tome 2

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    9/10 Après avoir pris le contrôle de tout ce qui est électrique et numérique, Nasu, devenu « électrhumain », continue son jeu de massacre. « Il se passe quelque chose de grave dans cette ville… », dit l’un des protagonistes : doux euphémisme à mesure que les corps tombent. Misaki Tanzaki demeure l’obsession de ce tueur en série d’un genre nouveau. Un graphisme excellent servant un scénario de tout premier ordre, avec beaucoup de scènes hautement cinématographiques et très réussies (cf. l’assaut de la police et la prise de contrôle meurtrière de leur hélicoptère ou la prise d’otage de la jeune chanteuse pour forcer le prédateur numérique à se montrer et dont plusieurs épisodes sont sacrément inattendus, par exemple). Une véritable réussite pour une série hautement addictive dont le souffle demeure pour le moment intact. Vivement la suite !

    30/10/2023 à 23:34 4

  • Demokratia tome 1

    Motoro Mase

    8/10 « Une application efficace du principe de majorité via un réseau » : ce qui ne devait être au départ qu’un programme pour, au mieux, un jeu, va prendre la forme d’une androïde, Mai Tokunaga, parfois appelée « Fuyu ». Sauf que Taku et Hisashi qui ont œuvré en secret pour qu’elle existe ne se rendent pas encore compte que leur créature – et le concept qu’elle matérialise – va complètement leur échapper. Une esthétique très léchée et réussie pour un scénario pertinent et intelligent, avec de bien belles réflexions sur le collectif, la portée du vote, l’intrusion des réseaux sociaux, etc. Le cliffhanger final avec la prise d’otage à l’aide d’un couteau, injecte un suspense inattendu. Je serai très probablement au rendez-vous des tomes suivants.

    30/10/2023 à 23:32 4

  • Ne la quitte pas du regard

    Claire Allan

    7/10 Eliana Hughes, la trentaine, est infirmière dans un service de soins palliatifs. Elle est également enceinte de sept mois. Sa grossesse, déjà troublée par les maux physiques, est encore compliquée par une série d’événements inquiétants : des messages anonymes mettant en cause la fidélité de son mari Martin, des cailloux jetés à son domicile, des intrusions également. Pourquoi lui en veut-on autant ? Et qui est cette mystérieuse Louise, qui a perdu son enfant, et qui semble pourchasser Eli comme une proie ?

    Claire Allan signe ici un roman à suspense réussi. Se présentant sous la forme d’un récit choral, l’auteure nous livre les points de vue d’Eli, de cette énigmatique Louise qui a vécu une grossesse tragique en perdant son bébé ainsi que son utérus, puis celui d’Angela, la mère d’Eli. Avec une langue simple mais qui agrippe aussitôt le lecteur, Claire Allan pose calmement le décor de son intrigue, avec une belle économie de mots et de moyens, rendant l’ensemble d’autant plus crédible, et de fait inquiétant. Louise va-t-elle chercher à enlever Eli ? Seulement son enfant à venir ? Nuire à son couple ? Chercher à la rendre folle ? Autant de questions qui ne trouveront leurs réponses que dans le dernier tiers de l’ouvrage, et ce dénouement s’avèrera aussi plausible et élémentaire que ne l’aura été l’ensemble du livre. Trop, peut-être : certains pourront éventuellement reprocher à l’auteure de ne pas les avoir gratifiés d’un rebondissement supplémentaire, une sorte de bouquet final venant clore le terrible chemin de croix de la protagoniste. Car si la résolution remplit amplement les attentes, il en va de la littérature comme de la gastronomie : après une telle entrée en matière et un suspense aussi tendu, nous n’aurions rien eu contre une portion plus solide de tension ou un twist supplémentaire.

    Un bon domestic suspense, adroit et vraisemblable d’un bout à l’autre, efficace et prenant.

    30/10/2023 à 08:11 3

  • Black Joke tome 1

    Koike Rintaro, Masayuki Taguchi

    7/10 Neon Island, dans la baie de Tokyo. Cette île artificielle permet d’abriter tout ce que dont la capitale ne veut plus : prostitution, jeux d’argent, etc. « Une foire internationale du marché illégal », dit-on. Kiyoshi Kira et Dôji Kodama travaillent pour un ancien chef mafieux qui est devenu handicapé à la suite d’un attentat. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il v y avoir du sport dans cette Babylone insulaire.
    Un scénario sympa pour ce premier tome survitaminé, saturé de testostérone et de castagnes, avec une esthétique très particulière, oscillant entre le manga pur et un graphisme plus typé américain. L’action ne manque vraiment pas, entre bagarres, courses-poursuites, fusillades, pépites meurtrières liées au fauteuil roulant de Runover et autres scènes hollywoodiennes très poussées. Vous l’aurez compris, ça n’est pas cérébralement très épuisant, mais ça détend sacrément en plus d’être redoutable du simple point de vue artistique.

    28/10/2023 à 08:31 2

  • Sidooh tome 1

    Tsutomu Takahashi

    8/10 1858. Deux gamins orphelins errent alors que leur mère est gravement malade du choléra et qu’un terrible séisme a massacré la région trois ans plus tôt. « Les faibles partagent tous le même sort : la mort !», leur dit-on. Leur maman décédée, Shotaro et Gentaro (14 et 10 ans) vont prendre les armes et apprendre à se battre. Une histoire sombre, poignante et forte, au graphisme magnifique (je retrouve cette esthétique si particulière lue dans la série « NeuN ») et même si le scénario n’est pas en soi très singulier, l’ensemble est plus que solide. Une magnifique réussite visuelle avec des images fortes (le transport de la tête de Hana ou la séquestration et les tortures subies par les gosses, par exemple), et je me suis passionné pour le sort de ces deux enfants affamés.

    26/10/2023 à 18:08 4

  • Dog End tome 1

    Yurikawa

    7/10 Kiichirô Hatori, inspecteur de police un peu austère, se voit confier une mission : assurer la protection d’une gamine de 14 ans, Mana Narusawa, poursuivie par des criminels. Pour cela, le supérieur du policier a fait sortir de sa cellule Kurômaru Wakatsuki, un tueur particulièrement efficace que l’on surnomme « Black Dog », retenu pour le moment prisonnier dans le sous-sol du commissariat. Mais s’il est connu pour ses aptitudes meurtrières, Black Dog est aussi un drôle de type, capable de passer de prime abord pour un joyeux raté.
    Un premier tome qui joue habilement sur les codes du duo mal assorti sans pour autant les dynamiter, et cette entrée en matière est globalement réussie (cf. la confrontation entre Black Dog et le tueur en maillot de bain à l’ancienne, ou encore face aux deux assassines lesbiennes). Un ton décalé, qui refuse toute vraisemblance, notamment dans les combats, et qui s’avère assez jouissif. Je continuerai cette série, c’est certain.

    26/10/2023 à 08:29 3

  • L'Empreinte des amants

    John Connolly

    8/10 Charlie Parker ne bénéficie plus de son accréditation de détective privé, tâche de recoller ce qui peut encore l’être dans sa vie familiale et conjugale, et vivote en aidant des amis dans un bar, aussi profite-t-il de cette trêve pour enquêter sur une énigme : son père, policier, avait abattu deux adolescents peu de temps avant de se suicider. Le passé est déjà en marche vers Parker.
    Je retrouve avec un indéniable plaisir la plume et le style si particulier, presque unique, de John Connolly : une écriture magnifique qui sait prendre pour décrire les lieux, leur histoire ainsi que ses personnages. Il y a toujours cet humour bienvenu, avec des punchlines remarquables et des dialogues au cordeau. L’histoire est un véritable bonbon pour les fans de l’auteur, s’intéressant à l’histoire familiale de notre protagoniste et offrant un éclairage très intéressant sur la genèse de sa personnalité. Comme d’habitude avec l’écrivain, certains passages sont parfois un peu longuets quoique remarquablement bien écrits, et le final n’apporte pas nécessairement toutes les réponses auxquelles on était plus ou moins en droit d’attendre. La patte fantastique / occulte est toujours aussi marquée, et de nombreux personnages, du rabbin Epstein à l’écrivain et journaliste Michael Wallace, sont vraiment marquants. Certains passages sont vraiment anxiogènes, comme les apparitions des défuntes femme et fille de Parker, ou encore ces terribles esprits frappeurs marqués de tatouages sibyllins, permettant à John Connolly de suggérer l’arrivée prochaine d’un autre protagoniste que l’on espère aussi effrayant qu’utile à la saga en la personne de ce Goodkind. Pour résumer, un chouette cadeau offert aux afficionados de la série et un style singulier qui, malgré quelques longueurs un peu inutiles et des questions restant en suspens, m’ont littéralement happé.

    24/10/2023 à 22:58 6