El Marco Modérateur

3578 votes

  • Survivor's club tome 3

    Anajiro, Aoisei

    8/10 … ou comment un simple vol à l’étalage peut prendre d’énormes propensions, autant le début d’un harcèlement scolaire pour celui qui l’a commis qu’une amitié durable avec sa dénonciatrice. Une entame intelligente et maîtrisée pour ce troisième et dernier tome de la série. Un opus dont la – relative – violence fait intelligemment écho aux drames voire aux tragédies vécues par les proies des intimidateurs qui « s’amusent » à pressurer et brutaliser les faibles ainsi que les individus différents. Les réponses sont toutes présentes, l’aspect policier n’est pas négligé, et quelques ressorts scénaristiques sont habilement trouvés. Globalement, un très bon tome autant qu’une très bonne série.

    28/01/2024 à 17:58 2

  • Black Lagoon tome 3

    Rei Hiroe

    6/10 Les dénommées Hansel et Gretel ont beau avoir des frimousses d’anges (on les a rencontrées lors du précédent opus), elles n’en demeurent pas moins de redoutables tueuses : nos héros vont les affronter tandis que l’autre moitié de ce manga est consacrée à une lutte contre des terroristes islamistes. Toujours la même recette, ce sempiternel cocktail d’action et de fusillades sans autre but avéré que de distraire plutôt que de faire chauffer nos petites cellules grises. A défaut d’être mémorable ou très mature, ça repose au moins l’esprit tout en permettant de passer un moment plutôt agréable.

    27/01/2024 à 15:44 2

  • Zaya tome 3

    Jean-David Morvan, Huang Jia Wei

    4/10 Je termine ici cette trilogie alors que je n’avais que moyennement apprécié les précédents tomes, mais comme j’avais ce troisième opus sous la main… L’esthétique est vraiment très réussie, mais j’ai toujours ressenti le même mal à rentrer dans l’histoire, peut-être parce que ce genre de BD n’est habituellement pas trop mon genre, certes, mais aussi parce que beaucoup d’éléments y sont assez abscons. Trop compliqué, alambiqué, artificiellement entortillé à mes yeux, avec ces bavardages, ces paradoxes temporels, et également l’absence de résumé des BD précédentes. Vraiment dommage.

    27/01/2024 à 15:42 2

  • Trésor de guerre

    Matthieu Durand, Frédéric Zumbiehl

    6/10 « Mardi 4 décembre 2007, quelque part en mer Rouge » : un cargo, le Kassala, qui emporte des terroristes, est attaqué par des chasseurs de combat mais ceux-ci sont détruits par des avions ennemis. A bord également du bateau, un possible trésor destiné à nourrir une entité islamiste : à charge pour nos héros aviateurs de mettre la main dessus ou de le détruire.
    Un tome très réussi esthétiquement, mais assez classique dans l’intrigue, qui est davantage une vitrine pour les avions Rafale. L’ensemble, assez technique avec de nombreuses explications au fur et à mesure, est cependant plutôt distractif sans pour autant être mémorable ou crédible (cf. la scène presque finale où l’appareil dézingue de façon ridicule le Mil Mi-24).

    27/01/2024 à 08:47 2

  • Mais où est passé le blob ?

    Claudine Aubrun

    7/10 « Horreur ! L’étagère était vide, archi-vide. Plus de Jean-Didier. Comment était-ce possible ! » Alors qu’elles allaient s’organiser une pyjama-party, Alice et Hypatie se rendent compte que le blob – oui, Jean-Didier, c’est son prénom – de cette dernière a disparu, et il ne peut s’agir que d’un vol. Mais pourquoi a-t-on dérobé quelque chose d’aussi peu effrayant et si bon marché ?
    Une histoire pour les jeunes lecteurs qui, en plus d’offrir un éclairage sympathique sur ce qu’est un blob, propose une intrigue policière agréable. La résolution n’est pas en soi magistrale mais j’ai aimé la raison pour laquelle le voleur avait subtilisé ce blob, et ce qu’il comptait en faire : c’est à la fois inventif et gentiment malicieux. Un chouette polar décontracté pour la jeunesse.

    24/01/2024 à 20:00 2

  • Gannibal tome 3

    Masaaki Ninomiya

    8/10 Daigo Agawa, encore effrayé par l’épisode du voyeur, décide de planter une haie autour de chez lui. Un coup de téléphone émanant d’un interlocuteur anonyme puis une rencontre avec celui-ci, au visage en grande partie dévoré par les autochtones, pourrait lui apprendre plus sur cet étrange village de Kuge et ses habitants qui cacheraient les enfants déclarés mort-nés pour ensuite les dévorer.
    Toujours une bien belle réussite dans le graphisme, les textures des ambiances anxiogènes, le scénario original et addictif, le suspense très tendu. Je continue cette série avec entrain.

    24/01/2024 à 18:08 2

  • Starving Anonymous tome 7

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    7/10 Une ambiance toujours aussi gore, avec un prologue à l’avenant, où un individu se fait littéralement trouer par des centaines de « langues » jaillies des œufs. Cannibalisme, créatures fantasmagoriques, bébés difformes, sexe, décapitations : ça commence fort pour qui aime le genre. Une fin assez étrange, où un classique des résolutions de ce genre d’histoires vient coexister avec un énigmatique message laissé sur un banc. Pas très convaincu par ce final, du coup : j’aurais préféré quelque chose de plus assumé, sombre et brutal, à l’aune des six tomes précédents, même si cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu à me faire cette série trash et furieuse.

    22/01/2024 à 19:50 2

  • Boys of the Dead tome 1

    Douji Tomita

    3/10 Une station-service anonyme aux Etats-Unis. Le pays est secoué par une épidémie de morts-vivants. Une introduction sombre et musclée, radicale, entre survie et sexe, éclatée entre scènes que l’on croirait de prime abord mal associées voire déstructurées. Une esthétique classique mais réussie, mais j’ai eu beaucoup plus de mal avec le fond. Rien n’y est intéressant à mes yeux. Ce n’est pas cette forme volontairement désorganisée, ni la relation homosexuelle entre les deux protagonistes (Linus et Conor) avec pas mal de scènes de cul à la clef (je ne suis pas homophobe, c’est juste que très objectivement, c’est inutile et méchamment répétitif) qui viennent racheter l’ensemble. Un manga bavard, sans la moindre étincelle venant la sortir de la masse de consorts évoquant les zombies. Je ne sais pas si un tome 2 est programmé, mais en ce qui me concerne, ça sera assurément sans moi.

    21/01/2024 à 14:22 2

  • L'Armée de la lune

    Régis Hautière, Frédérik Salsedo

    6/10 Fort de Joux, février 1805 : un prisonnier, Honoré Dimanche, s’évade avant d’être repris. On lui fait alors une proposition : réintégrer l’armée avant d’autres instructions. Félicien Pépinet, un blondinet gringalet, et Kemeneur, un colosse aux paluches énormes, vont graduellement se rapprocher les uns des autres tandis qu’en secret, on complote pour faire chuter Napoléon 1er.
    Un scénario alléchant et des dessins réjouissants pour le premier tome de cette BD fort agréable : c’est plaisant à défaut de faire franchement rigoler, mais ça n’en reste pas moins sympathique et original.

    21/01/2024 à 08:14 2

  • Chaque serment que tu brises

    Peter Swanson

    8/10 Abigail Baskin s’apprête à devenir madame Lamb : la jeune femme est en effet sur le point d’épouser Bruce Lamb, riche investisseur dans le milieu des start-ups. Mais la jeune femme n’a pas vraiment la conscience en paix : peu avant, elle a cédé aux avances d’un dénommé Scottie. L’idylle d’une nuit, rien de plus. Aussi, quand ce Scottie réapparaît auprès d’Abigail, cette dernière pense à du harcèlement ou une tentative de chantage, et il ira même jusqu’à la suivre sur l’île de Heart Pond, dans le Massachussetts, où elle et Bruce avaient prévu de passer leur lune de miel. Elle ne se doute pas encore de la perversion du traquenard dans lequel elle vient de basculer.

    De Peter Swanson, on connaissait déjà La Fille au cœur mécanique, Vis-à-vis ou encore Huit crimes parfaits. Ici, le scénario semble déjà connu d’avance : une femme qui a cédé aux avances d’un inconnu avant que ce dernier ne revienne à la charge, l’esprit probablement lourd de sombres desseins. Les premiers chapitres permettent d’ailleurs de mieux cerner la personnalité d’Abigail, qui est tout sauf une nymphomane ou une femme facile, elle qui n’aura donc commis l’adultère qu’une seule fois, sous l’effet de l’alcool et sans la moindre intention licencieuse. Mais le reste de l’intrigue est-il aussi téléphoné que ce qu’inspire son entrée en matière ? Non, mille fois non : Peter Swanson joue intelligemment sur les codes du genre pour mieux les contourner voire les retourner, offrant ainsi un bien beau chapelet de rebondissements. En effet, sur Heart Pond – littéralement « l’étang du cœur » –, c’est une partition très originale : les soupçons d’infidélité ne vont faire que s’accroître, la tension et la paranoïa également, et tout l’univers auquel Abigail croyait va s’avérer n’être qu’un vaste cairn instable d’apparences trompeuses. Impossible d’en dire plus tant l’auteur nous a concocté un habile suspense psychologique ponctué de rebondissements pertinents, l’ensemble demeurant hautement crédible tout en préservant une très appréciable dose de nervosité.

    Peter Swanson s’impose une fois de plus avec ce roman espiègle et infernal, tout en subtilité, balayant les poncifs du genre jusqu’à un dénouement inattendu.

    19/01/2024 à 06:52 5

  • Le Jour du chien noir

    Si-woo Song

    8/10 « Poussé par une timidité maladive, Jeon Hak-soo tua Ra Sang-pyo » : c’est ainsi que commence cette histoire au cours de laquelle, donc, un homme en vient à assassiner l’un de ses voisins après une modique altercation. Le jeune avocat stagiaire Park Shim hérite du dossier de la défense. Dans le même temps, le corps de Sol Lisa est découvert dans la forêt, enterré, et c’est le policier Lee Pyeong-so qui va se mettre à enquêter sur ce cas. A priori, aucune ligne directrice entre ces deux affaires, et pourtant, Hak-soo et Pyeong-so vont graduellement aboutir à un même dénominateur commun : Ban Tak-shin, président d’une association et animateur d’un blog menant une lutte ouverte contre les anxiolytiques.

    Avec ce polar très sombre, Si-woo Song dresse un portrait accablant de son pays – la Corée du Sud – en proie à un taux de suicide ahurissant et au phénomène de la dépression. Si l’histoire semble de prime abord classique, l’auteur nous dépeint une contrée affligée par les automutilations, le mal-être, l’autodestruction et les ravages infligés dans la jeune frange de sa population. Chaque chapitre est habilement amené, s’intéressant à l’un des protagonistes du récit, et l’on ne peut que saluer la profondeur humaine que l’écrivain a conférée à chacun d’entre eux. Park Shim, avocat débutant aux sourcils charbonneux, s’illustre par sa pugnacité, Lee Pyeong-so déplore amèrement le fait que sa femme et leur enfant soient allés aux Philippines, et Ban Tak-shin mène un combat actif contre les firmes pharmaceutiques après la défenestration de son fils de douze ans qui se serait suicidé, d’après lui, après l’arrêt de son traitement à base d’antidépresseurs. Si l’intrigue purement policière passe parfois au second plan, Si-woo Song n’oublie jamais l’aspect sociétal dans ses récriminations et ses engagements, soulignant les maux causés par l’usage de certains psychotropes que des patients vont jusqu’à acquérir à l’étranger pour tenter d’échapper à leurs souffrances. Néanmoins, on se régale tout au long de ce livre, tant le sujet et le point de vue sont originaux, et c’est finalement dans une chambre d’hôpital que nos deux enquêteurs comprendront ce qui s’est réellement passé, avec en face d’eux un prédateur désormais démasqué, manipulateur et d’une rare psychopathie.

    Un roman atypique, tant dans le fond que dans la forme, et qui se distingue également par son scénario retors.

    18/01/2024 à 06:51 4

  • Btooom ! tome 8

    Junya Inoue

    7/10 Evidemment, Ryota a survécu aux précédentes explosions dans le bâtiment désaffecté, et il parvient à prendre Date à son propre piège. La scène avec l’infirmière Murasaki est plutôt poignante, les délires de Taira au cours desquels il revoit son fils et sa femme et son envie d’en découdre avec nos deux héros sont intéressants en plus de sortir la série de la routine un peu soporifique dans laquelle elle s’était installée depuis quelques tomes. Espérons que cet élan retrouvé va persister.

    17/01/2024 à 13:20 1

  • Blood Rain tome 5

    Mio Murao

    4/10 Tôno Takako comprend qu’elle est à son tour tombée dans un piège, avec sa pièce d’identité laissée sur les lieux de l’homicide, au même titre que cette corde découverte à son domicile. Malgré un graphisme très réussi quoique daté, je me lasse vraiment de ces bulles d’érotisme qui basculent même sur du pur sexe et qui ne semblent exister que pour combler des insuffisances dans l’intrigue ou carrément apporter des planches supplémentaires mais superflues. Le récit se laisse lire, sans plus, et je regrette sincèrement que la forme vienne autant gâcher – à mes yeux, évidemment – le fond. Je pense que je vais m’arrêter là car ça tourne à la simple pornographie stérile, là.

    17/01/2024 à 13:19 1

  • Innocentes

    Andrea Bartz

    8/10 Emily Donovan et Kristen Czarnecki, bientôt trentenaires, sont d’excellentes amies, et leur camaraderie date de la fac. Elles ont pris l’habitude de faire des voyages de par le monde, et leur dernier point de chute est le Chili. Et le drame survient : Kristen, agressée sexuellement, tue son assaillant et demande à sa copine de l’aider à faire disparaître le cadavre. Mais des questions se mettent à tourmenter Emily : Kristen a-t-elle dit toute la vérité ? En y repensant, deux ans plus tôt, au Cambodge, Kristen avait déjà fait couler le sang…

    Après avoir terminé ce thriller psychologique, on ne peut que saluer le talent d’Andrea Bartz. D’entrée de jeu, l’écrivaine plonge le lecteur dans un suspense très adroit, et l’on apprend à connaître Emily et Kristen, et surtout leurs relations si particulières. Si elles sont l’une pour l’autre de bonnes amies, Kristen fait figure de guide : sa présence rassure, ses idées sont salutaires, et on peut toujours compter sur elle, dans les coups durs comme dans les moments heureux. D’ailleurs, elle a déjà par le passé prodigué de judicieux conseils à Emily à propos de ses relations amoureuses, la ramenant à la raison et l’exhortant à mettre à l’écart les hommes qu’elle jugeait inadéquats. Mais Kristen est-elle aussi bien intentionnée qu’il n’y paraît ? Sous ses apparences sucrées, ne se cache-t-il pas une forme de fiel, voire une menace à peine larvée ? Suivant une très habile posologie, Andrea Bartz distille graduellement le poison du doute, de la peur puis du danger, et elle excelle ainsi dans les portraits psychologiques, offrant à ses personnages une rare densité et tissant posément la toile de la paranoïa. On se régale littéralement de ces engrenages si intelligemment conçus, de cette belle mécanique scénaristique qui va placer Emily au bord du gouffre. Il faut dire qu’à mesure qu’elle va fouiller dans le passé de sa camarade, les – mauvaises – surprises vont se multiplier jusqu’à faire naître le portrait sidérant d’une femme ambiguë, retorse à souhait, qui souhaite le meilleur pour sa partenaire… ou pas. Et le dénouement est à l’aune de l’ensemble du livre : fort, ingénieux, et même s’il n’est en soi pas particulièrement surprenant, il offre un magnifique moment de pure tension.

    Quelque part entre Thelma et Louise et Liaison fatale, un roman de très haute volée, aussitôt addictif et prenant jusqu’à ce que l’on connaisse enfin le fin mot de l’histoire. Andrea Bartz démontre avec maestria les tourments d’une amitié trop affûtée et exclusive ainsi que la nocivité de certaines relations interpersonnelles.

    16/01/2024 à 06:45 7

  • Kujô l'implacable tome 1

    Shôhei Manabe

    7/10 Taiza Kujô est un avocat japonais qui accepte de défendre un chauffard qui a renversé quelqu’un alors qu’il était sous l’emprise de l’alcool et jouait sur son portable. Il lui prodigue de précieux conseils dans le cadre de sa défense tandis que l’on apprend qu’un homme est mort dans la collision et que son fils s’est fait amputer d’une jambe. Taiza est-il un affreux salopard ? Non : « Un avocat agit sans principe et sans idéologie », explique-t-il. Le portrait d’un défenseur très particulier, froid et intelligent, fin connaisseur des règles judiciaires et conscient de leurs failles, tacticien hors pair et hermétique aux notions de morale humaine. Intéressant et original. Je vais tâcher de suivre cette série.

    15/01/2024 à 18:24 2

  • Mauvais joueur

    Amélie Antoine

    8/10 Selma Comuzzi et sa camarade Anouk, douze ans, sont amies depuis très longtemps et elles partagent la même passion : l’urbex. Elles prennent pour cible un collège désaffecté mais Selma ne respecte pas l’une des règles absolues de l’exercice : ne jamais rapporter quoi que ce soit d’une expédition urbaine. Elle jette en effet son dévolu sur une petite bille qu’elle emporte dans sa poche et qui va causer bien des malheurs…

    Amélie Antoine revient dans la série Hanté de chez Casterman après le remarqué Maudite poupée sorti en 2021. L’écrivaine s’y montre une fois de plus très à son aise pour tisser des ambiances sombres et lourdes. L’angoisse se matérialise graduellement, avec de menus phénomènes inexpliqués, comme des cauchemars à répétition, un comportement étrange et haché de la part du père de Selma, le flipper de la cave qui semble doué d’une vie propre, etc. Les codes du roman fantastique pour la jeunesse sont habilement exploités, et l’ultime tiers vient apporter des éléments décisifs pour comprendre ce qu’est cette entité justicière revenue pour se venger des hommes. Amélie Antoine achève promptement cet ouvrage sur une touche inattendue, noire et crépusculaire, et d’une belle intelligence. On ne la remerciera d’ailleurs jamais assez de nous avoir épargné les facilités du genre et autres effets téléphonés : indéniablement la griffe des auteurs talentueux.

    Une boule qui rend maboul pour ce dernier tome d’une série plus que recommandable, aussi intéressante qu’agréablement anxiogène.

    15/01/2024 à 06:53 4

  • Précis de décomposition

    Sophian Cholet, Olivier Peru

    8/10 La marée (au propre comme au figuré) de zombies approche dangereusement. Sam se lance dans la fosse saturée de morts-vivants avant de basculer dans les égouts tout en pensant à sa pratique du yoga. On y apprend plus tard que la situation internationale n’est guère plus brillante que celles des Etats-Unis. Au programme : pas mal de baston à nouveau, un sniper et des rednecks, un accouchement singulier et mémorable, etc. Encore un très bon moment de lecture qui panache action, émotion et intelligence. Un délice dans le genre.

    14/01/2024 à 18:22 2

  • 1955

    Brian Churilla, Mike Mignola

    7/10 Oregon, Îles Marshall, Floride. Revoilà notre Hellboy sur la piste de diverses créatures et autres phénomènes paranormaux (démons, dinosaures, bestiole chimérique, combustion spontanée). De la belle ouvrage, purement récréative et distrayante : même si je ne suis pas spécialement fan du graphisme de Brian Churilla, voilà un très agréable quatrième tome de la série.

    13/01/2024 à 20:21 2

  • L'Affaire Alice Crimmins

    Anaïs Renevier

    9/10 14 juillet 1965, dans le Queens. Alice Crimmins amorce une journée banale lorsqu’elle se rend compte que ses deux enfants, Missy et Eddie Junior, ont disparu. On retrouve le cadavre de la gamine le jour-même et celui de son frère cinq jours plus tard. La mère devient vite la suspecte numéro un, et tout plaide en sa défaveur : belle, divorcée, libre, multipliant les incartades amoureuses, et un comportement assez ambivalent. Mais n’est-elle justement pas trop suspecte ?

    Avec cet ouvrage, Anaïs Renevier inaugure la collection True crime chez 10-18. On y découvre ainsi l’affaire Alice Crimmins qui, si elle a considérablement marqué les Etats-Unis, n’a eu que peu de répercussions de ce côté de l’Atlantique. Pourtant, elle a inspiré des auteurs majeurs comme Mary Higgins Clark pour La Maison du guet, Dorothy Uhnak avec La mort est un jeu d’enfants ou Emma Flint et La Face cachée de Ruth Malone. Avec beaucoup de minutie et se fondant sur un abondant travail préalable de documentation, l’auteure et reporter a rebâti, pas à pas, les diverses étapes de l’investigation, des premiers éléments aux déductions des enquêteurs, des caractéristiques des divers procès aux multiples autres pistes, en passant par les convictions intimes des protagonistes. Habituellement, ce genre de documentaires se contente d’aligner les faits avec un style plutôt plat, purement indicatif, mais ici, Anaïs Renevier se permet pour notre plus grand plaisir de nous gratifier d’agréables passages où l’aspect journalistique se mêle à la littérature. C’est également une belle radioscopie de la société américaine, traversée de tourments et de moments fondateurs, depuis l’avènement d’une forme de féminisme à l’emprise de la mafia, mais également le cas du meurtre de Kitty Genovese. En environ deux cents pages, l’écrivaine signe un ouvrage très solide et passionnant, et les pages défilent à toute allure. Et si cet opus s’achève sans avoir pu livrer tous les secrets de cette affaire – il aurait été difficile de faire autrement, dans la mesure où la réalité elle-même a conservé de nombreuses zones d’ombre, des pistes inexploitées par les forces de police et pourtant très crédibles viennent presque conclure ce récit qui se dévore comme un roman.

    Un excellent livre qui présente d’autant plus d’intérêt que cette histoire est assez méconnue en France. A la fois dense et concis, il va à l’essentiel tout en proposant une très intéressante lecture de l’Amérique, à la fois dévote, volontairement calomnieuse et dénonciatrice, et prête à accuser sur de simples a priori.

    12/01/2024 à 06:47 3

  • Genesis tome 3

    Kouji Mori

    5/10 Toujours surprenant de trouver en pleine préhistoire une femme de l’époque aussi soignée et belle, et tout aussi étonnant est le fait qu’elle ne soit pas surprise par les vêtements de Taiga, son langage ou son apparence physique. Et que dire du fait que notre jeune héros apprenne en quelques heures à presque comprendre ce que lui dit sa nouvelle camarade (« je n’ai compris qu’à moitié »). Du coup, avec toutes ces invraisemblances, le côté divertissant demeure mais cède face à tant d’énormités, et mon (petit) intérêt pour cette série se dilue.

    11/01/2024 à 18:49 2