El Marco Modérateur

3405 votes

  • Wizard of the battlefield tome 1

    Daisuke Hiyama

    5/10 Un premier opus qui ne m’a pas vraiment transporté. Certes, c’est indéniable, il y a suffisamment de personnages, d’action et de mystères pour éventuellement me décider à entamer la suite de cette série. Néanmoins, à mes yeux, quelques défauts majeurs. Le premier est que le côté fantastique est mal relevé : OK, la gamine « devine » les vies humaines mais très peu d’éléments mettent en valeur cet aspect, au point que l’on pourrait tout simplement la prendre pour un excellent sniper. Ensuite, du point de vue graphique, ça oscille trop entre le côté sympathique du manga classique (grosses bouches, humour parfois potache, etc.) avec un côté dur inhérent au sujet, ce qui fait que j’ai eu en permanence du mal à adhérer au récit. Enfin, il y manque un je ne sais quoi d’explication quant au contexte (une guerre ? pourquoi ? pour quelles raisons ? entre quels belligérants ?), ce qui fait que, d’entrée de jeu, je n’ai pas pu être embarqué par l’histoire. Au final, je suis donc dubitatif, et peut-être que les ouvrages suivants viendront corriger ce scepticisme.

    22/02/2024 à 19:10 2

  • Les Moutons

    Sophian Cholet, Olivier Peru

    8/10 Un ton étonnant pour ce quatrième et dernier opus, beaucoup moins axé sur la violence et l’action (d’aucuns diraient que c’est plus assagi voire bavard), avec notamment un prêcheur qui a troqué son Dieu contre une sorte de vénération des morts-vivants, et, chose presque inédite, un final que je n’avais absolument pas vu venir et qui change des poncifs du genre. Une conclusion intelligente et habile pour cette série certes de prime abord déjà vue ou lue des centaines de fois mais qui recèle de beaux atouts graphiques ainsi qu’un dynamisme indéniable.

    22/02/2024 à 19:09 2

  • Après

    Stephen King

    4/10 … ou comment le très jeune Jamie Conklin, accompagné de sa mère célibataire, va se découvrir un don inattendu (celui de pouvoir s’entretenir avec les morts), avant que ce talent n’en vienne à intéresser Liz, policière et compagne de la maman du garçonnet, afin de sauver des vies : converser avec le poseur de bombes surnommé « Thumper » qui s’est suicidé après avoir laissé un message comme quoi sa dernière œuvre de destruction allait surpasser les précédentes.
    Stephen King, même si je n’en lis pas autant que je ne le souhaiterais, j’adore : son style, sa finesse, son inventivité, sa fécondité, et cet opus m’a rapidement fait de l’œil. OK, le pitch est clairement inspiré du « Sixième sens » (son personnage l’avoue dès le début du deuxième chapitre). Mais là, personnellement, ç’a été une véritable douche froide et une déception monumentale. Je salue la brièveté du livre et les touches intéressantes de Jamie quand il parle de lui, de sa mère, de sa vision du monde (le fait que ça soit écrit à la première personne aide certainement à souligner son point de vue), mais le reste est très frustrant (pas bien compliqué de mettre le doigt dessus quand on analyse le contenu) : un Kenneth Therriault – le poseur de bombes – qui n’est abordé qu’à partir du vingt-et-unième chapitre après d’interminables passages sur la mère de Jamie qui se préoccupe de l’un de ses poulains écrivains, un choc entre les deux qui est très vite évacué et Thumper qui ne réapparaît qu’au gré d’effets un peu faciles, des moments singulièrement mous là où on aurait pu espérer de la tension, de la noirceur, une confrontation à la hauteur de l’œuvre du génialissime écrivain, et le retour de Liz dans un rôle inattendu qui m’a laissé complètement froid, comme si ça n’était que du pur remplissage. Quant à la chute finale, elle est certes surprenante (mais pas vraiment originale en soi) et elle est sacrément éloignée du cœur de l’intrigue. Bref, globalement, c’est très mollasson et guère percutant. Selon moi, à oublier au plus vite pour se recentrer sur la bibliographie phénoménale de Stephen King et autrement plus vertigineuse que ce pétard mouillé.

    21/02/2024 à 16:30 3

  • Je vais pas te mentir, soldat...

    Garth Ennis, Darick Robertson

    7/10 Des flashbacks vers la Seconde Guerre mondiale et celle du Vietnam pour dynamiser l’amorce de ce cinquième tome. Ça reste graphiquement très réussi et atypique, et l’ensemble demeure follement iconoclaste. Il y a également des passages savoureux avec des mises en abyme de l’univers de la BD, et les scènes dans l’avion sont très cocasses. Bref, ça reste dans le follement divertissant.

    20/02/2024 à 19:31 2

  • Le Code Enigma

    Jean-François Charles, Maryse Charles

    5/10 Si la narration de l’histoire d’amour entre Erwan et Opale se poursuit, d’autres récits issus de la Seconde Guerre mondiale se mêlent à cette romance (Julien et Laure, par exemple) et ont eu tendance à me déboussoler, au point que je me suis demandé si le scénariste n’était tout bonnement pas en train de s’éparpiller, de multiplier les fils qui jamais ne se croisent. Ce n’est pas inintéressant du tout mais ça manque cruellement à mon avis d’une ligne claire et franche.

    19/02/2024 à 18:48 2

  • La Terre entre les deux caps

    Jean-François Charles, Maryse Charles

    6/10 Erwan, ancien soldat allemand, revient avec sa nièce Marian sur les lieux où, durant l’Occupation, il a aimé une Française. Une histoire par moment poignante, graphiquement réussie, mais qui ne m’a globalement pas plus ému que ça : peut-être est-ce lié au fait que l’ensemble paraît un peu convenu.

    19/02/2024 à 18:47 3

  • La Martingale du mage

    Pierre Pevel, Etienne Willem

    7/10 Juin 1909 : la baronne s’illustre déjà dans un train fendant la campagne polonaise. Paris : Louis Denizart Hippolyte Griffont accepte une mission particulière, à savoir démasquer un individu qui ne joue que les samedis soir et que l’on soupçonne de tricherie.
    Une BD très colorée et vitaminée dans un univers à la fois féérique, steampunk : tout ça est ma foi très divertissant, sans le moindre temps mort. Un final explosif vient parachever cette très chouette lecture, je serai au rendez-vous du tome suivant.

    18/02/2024 à 18:46 2

  • Je sais pas

    Barbara Abel

    8/10 Ça commence pourtant bien, cette sortie en forêt, encadrée par cinq accompagnateurs encadrants des enfants de maternelle. Parmi eux, Emma. Parmi les adultes, Mylène. Sauf que rien ne va se passer comme prévu : Emma va d’abord disparaître, avant que ça ne soit le tour de Mylène. Et ça n’est encore que le début d’une série d’engrenages mis en mouvement…
    J’ai bien aimé ce roman, même si je dois avouer que le résumé de la quatrième de couverture est à mon sens complètement raté : il donne l’impression que l’ensemble de l’ouvrage va se résumer à cette disparition d’Emma dans les bois alors que celle-ci, dans le livre, est assez vite conclue, mais pour déboucher sur d’autres voies. Du Barbara Abel, j’en ai déjà lu deux, « Duelle » et « L’Instinct maternel », et convaincu par ce troisième opus, il va falloir que je m’en prenne d’autres. On se doute rapidement, notamment en raison du tout premier chapitre, que l’on va avoir droit à un « domestic thriller », et celui-ci est réussi : l’adultère de Camille, mère d’Emma et épouse de Patrick, consommé avec Etienne, peut paraître de prime abord classique, mais quelques rebondissements ultérieurs viennent créer des rouages supplémentaires qui s’emboîtent vraiment bien. Au programme : un diabète de type 1, une grotte, des chenilles, des SMS compromettants, des liens familiaux qui ne sauraient être divulgâchés ici pour préserver le suspense, et une intéressante mécanique de la part de l’écrivaine, s’achevant sur une thérapie en guise d’épilogue, dix ans après les faits. Une écriture solide, mettant à nu les contradictions, les sentiments, les psychologies et les passés des protagonistes, avec ce qu’il faut de crédibilité. Peut-être quelques clichés et des twists que l’on pourrait presque deviner (ou du moins, quand on les lit, on n’est pas tant surpris que ça), mais un scénario solide, une plume délicieuse et un opus qui se dévore d’un bout à l’autre, qui donnerait ma foi un excellent support pour un téléfilm.

    15/02/2024 à 19:29 5

  • Son dernier souhait

    Blake Pierce

    6/10 Un GMB, pour glioblastome multiforme : voilà que ce la jeune agente du FBI Rachel Gift a de logé dans le cerveau. Le verdict du médecin est sans appel : il ne lui reste qu’un an à vivre. Mariée et mère d’une délicieuse fille, elle voit donc sa vie s’écrouler et, tandis que le désespoir s’est installé, elle se voit confier une affaire : des femmes poignardées au niveau du ventre et qui suivaient un protocole de lutte contre l’infertilité afin de tomber enceintes. Avec son collègue Jack Rivers, la voilà donc lancée aux basques d’un tueur en série.
    On retrouve ici la plume de Blake Pierce, avec ses indéniables qualités comme ses défauts récurrents. Une plume simple et alerte, une histoire qui plutôt concise qui permet de passer quelques agréables heures de lecture, un scénario classique mais efficace, et la découverte d’une nouvelle héroïne. Du côté des écueils, on perçoit de nouveau une protagoniste qui officie seule, sans véritable utilité de son partenaire, une fin un peu téléphonée et un serial killer qu’elle s’en va rencontrer en prison afin d’essayer d’obtenir des infos, un truc qui vient comme un cheveu sur la soupe et éculé comme ça n’est guère permis depuis « Le Silence des agneaux ». Néanmoins, le niveau d’écriture est ici un peu plus soutenu et travaillé qu’à l’habitude, avec notamment quelques beaux passages sur les tourments de Rachel quant à sa maladie incurable et si elle doit ou non en parler à ses proches, et le livre procure son lot congru de tensions et de plaisir, répondant donc au cahier des charges qui s’était ici imposé. Rien de bien transcendant ni de mémorable, donc, mais un roman satisfaisant et plutôt efficace, s’achevant de manière classique mais prenante avec une demande émanant de Lynch, ce tueur en série emprisonné.

    14/02/2024 à 18:43 3

  • Pumpkin Night tome 2

    Masaya Hokazono, Taniguchi Seima

    7/10 Ce manga slasher reprend de plus belle avec une infirmière poignardée dans l’œil par la créature tueuse à la tête de citrouille avant que cette dernière ne poursuive le massacre en utilisant les outils trouvés dans le bloc opératoire. Naoko Kirino continue donc sa croisière meurtrière dans cet opus sans réel éclat scénaristique et qui joue à fond les codes du genre, et c’est aussi pour ça que le lectorat l’appréciera. Rien dans la violence trash et décomplexée ne nous est épargnée – au point que ça en devient presque parodique – et même si ce type de manga n’est que moyennement ma tasse de thé, il a au moins un mérite : divertir et offrir franchement ce qui était annoncé, sans tromperie sur cette marchandise littéraire.

    12/02/2024 à 20:04 2

  • Versailles Of The Dead tome 5

    Kumiko Suekane

    1/10 A part cette histoire d’avant-bras mal ressoudé à son emplacement originel [sic], un début mollasson et bavard pour ce cinquième et ultime opus de cette série qui j’ai bue avec l’entrain d’un môme absorbant de l’huile de foie de morue. Une vision pathétique et réductrice de la Révolution française (des deux côtés de la barrière, d’ailleurs) digne d’un cancre niveau maternelle, des émeutiers qui ne sont jamais plus d’une dizaine et qui se transforment brutalement en zombies, les gardes suisses qui les voient lançant instantanément « Des morts-vivants ! » (normal, c’est vachement courant d’en voir à l’époque), des pierres précieuses tombant du cou de Marie-Antoinette décapitée, sans parler d’un épilogue, de nos jours, tellement attendu et pitoyable que ça a au moins eu le mérite de me faire éclater de rire. Pour conclure, une série aussi ratée que débile, qui mélange tout et n’importe quoi, marquée du sceau d’un mauvais goût vertigineux et dont le ridicule est d’autant plus total que l’auteur ne semble même pas avoir eu conscience d’avoir signé un naufrage scénaristique mémorable.

    11/02/2024 à 18:57 2

  • Parasite Reversi tome 5

    Ohta Moare

    7/10 J’avais un peu perdu les tenants et aboutissants de l’intrigue vu que cela fait déjà plus d’un an que je n’ai pas remis mon nez dans cette série, mais je retrouve au moins l’intelligence du graphisme (apparemment calme et atone, mais singulièrement soigné et réussi) tandis que Tatsuki affronte à l’aide d’un arc et de flèches le terrible Ebisawa. Le rythme se poursuit tranquillement, sans coup de sang ni réelle fièvre, et l’on suit avec intérêt cette paisible invasion de ces nuisibles tandis que les humains cherchent les moyens d’y mettre un terme.

    10/02/2024 à 18:29 2

  • La neige était sale

    Georges Simenon

    6/10 Dans une ville anonyme d’un pays tout aussi anonyme (probablement l’Allemagne d’après les noms de famille et la toponymie) d’après-guerre, Frank Friedmaier, même pas vingt ans, est un oisif de la pire espèce. Sa mère tient un bordel, il « consomme » certaines de ces filles, fréquente les mauvaises personnes. Il en vient à tuer « L’Eunuque », un officier auquel il vole son pistolet, se lance dans un trafic de montres et tue une autre victime : le début d’une chute qui le mènera à la mort et, qui sait, parallèlement, à une sorte de rédemption.
    Je suis un fan absolu de l’œuvre de Georges Simenon, et j’ai retrouvé ici ce dont je raffole chez l’écrivain : une écriture sèche, des personnages tourmentés, une ambiance lourde décrite avec une immense économie de mots. Frank, en raté absolu se laissant glisser vers le crime, compose un protagoniste sale, rongé par le vice, peut-être davantage victime des circonstances, de ses fréquentations et du grand laisser-aller ambiant, et qui va sombrer vers la déchéance. Cependant, si j’ai apprécié cet ouvrage, il ne fera assurément pas partie de mes préférés. En cause, un manque de concision, là où Georges Simenon brille habituellement (pas loin de 280 pages ici, dont beaucoup sont inutiles à mes yeux), et une atmosphère qui est si sombre et délétère que même moi, ça m’a gêné : il y est question de crimes faciles, comme on pèle une orange, de sexe délesté du moindre sentiment, de recherche de filles jeunes (pédophilie latente) et de préférence vierges. Je ne suis pourtant pas prude, mais ici, avec le talent de l’auteur pour accroître les ténèbres, ça en devient méchamment pesant. Il y a certes le final qui brille par cette lueur d’espoir et de réhabilitation, mais l’ensemble, étouffé, étouffant, quoiqu’indéniablement réussi, m’a en grande partie asphyxié.

    08/02/2024 à 18:49 5

  • Harry Potter à l'école des sorciers

    J. K. Rowling

    7/10 Je n’ai découvert la lecture concrète de cette série célébrissime qu’il y a quelque temps, et, même si je n’en suis pas fan, je dois bien reconnaître que ce fut plaisant. Comme il est écrit dans le premier chapitre à propos de Harry Potter : « On écrira des livres sur lui. Tous les enfants de notre monde connaîtront son nom ! ». Le début m’a paru un peu longuet et j’ai ressenti des pertes de vitesse, des coups de mou dans l’histoire. Qu’importe : ce premier tome de la saga permet de planter les personnages, le contexte, le style et l’ambiance, et les quelque trois-cents pages ont été rapidement avalées. De la littérature accessible – s’adressant autant aux jeunes qu’aux moins jeunes – et qui m’a offert une sympathique digression dans mes lectures de polars. Cela étant, je ne suis pas spécialement fan de magie et de ce type d’histoires en général, mais il n’est pas dit que je n’y revienne pas plus tard.

    07/02/2024 à 19:59 4

  • Myth

    Sylvain Cordurié, Giovanni Lorusso

    7/10 Myth, un gobelin sacrément doué pour voler et s’échapper des griffes de ses poursuivants, fanfaron, blagueur, souvent grossier quand il s’exprime : un antihéros de rêve, contraint par un guerrier de dérober un bijou (on ne refuse rien à un individu qui tranche des têtes aussi facilement). Une BD d’aventure réussie, haute en couleur, et avec un bel humour salvateur, où l’action, la violence, les créatures inquiétantes et le dynamisme ne manquent pas. Ce Myth est sacrément amusant, une sorte de Hellboy version fantasy.

    07/02/2024 à 17:44 2

  • Esteban

    Cécile Jugla, Franck Thilliez

    8/10 Encore sous le coup de la révélation qui a eu lieu à la fin de Nicolas, Esteban se réveille auprès de parents… qui ne sont pas les siens. Le mystère s’amplifie avec un étrange cirque, Le Mysticus, puis d’autres improbables apparitions qui surviennent. Esteban serait-il prisonnier d’un nouveau cauchemar ? Ou est-il définitivement devenu fou ?

    Ce troisième tome de la Brigade des cauchemars est aussi réussi que les premiers. Novelisé par Cécile Jugla qui a pris le relais d’Agnès Laroche décédée en février 2023, ce roman ne pourra que plaire aux lecteurs ayant apprécié jusqu’à présent cette série. On y retrouve un scénario fort riche et détonnant, qui plonge d’entrée de jeu notre jeune héros dans une situation hautement improbable. Et la suite des événements est également singulière : une biche présentant la même tache de naissance en forme de demi-lune que lui, un cirque énigmatique, un bestiaire tout droit sorti de la mythologie, un passage à bord du Titanic au moment du naufrage, etc. Encore une fois adapté des bandes dessinées conçues par Franck Thilliez, cet ouvrage bénéficie en outre des illustrations très réussies de Yomgui Dumont qui en viennent à remplacer certains dialogues pour une narration dynamique. De nombreuses questions naissent, et certaines ne viendront probablement que par la suite, et l’on se réjouit déjà de la sortie en janvier 2024 du quatrième tome, Mélissandre.

    Une nouvelle réussite pour ce troisième opus d’une série qui est probablement l’une des plus originales et prenantes qui soient.

    06/02/2024 à 06:57 3

  • Le Déluge

    Yohan Barbay, Eric Corbeyran

    6/10 Howard vient de faire un cauchemar au cours duquel Sally était emportée par les eaux. Persuadé que c’est prémonitoire, il décide de quitter l’étrange bâtiment où il se trouve pour voler à son secours.
    Une atmosphère très curieuse, entre steampunk et SF, où il est question d’un ancien déluge qui aurait tout balayé sur son passage. Une esthétique réussie, une histoire plutôt agréable mais encombrée par des termes issus de « l’argot carabin » expliqués en fin d’ouvrage. Rien de sensationnel selon moi à ce stade du triptyque mais ça reste plutôt plaisant.

    05/02/2024 à 18:03 2

  • Une Femme de ménage

    Jérémy Bouquin

    8/10 Si vous demandez à Sandra quel est son métier, elle vous répondra « femme de ménage ». Sauf qu’elle s’est spécialisée dans une branche très particulière de l’hygiène : les scènes de crime. Un cadavre à faire disparaître ? Une pièce à nettoyer de son sang ? Pas de problème : contre plusieurs milliers d’euros, elle peut s’en charger. Mais dernièrement, plus rien ne va : un mafieux qui apparaît, un tueur en série adepte du vampirisme et de l’art, un amant dont l’épouse devient hargneuse…

    Jérémy Bouquin livre ici un roman à suspense qui démarre sur les chapeaux de roues. On est immédiatement séduit par l’écriture et le style : plume sèche, phrases hachées, et les pages défilent à toute allure. Sandra, en agent d’entretien post-carnage, s’illustre également. Jeune et plutôt jolie, elle tente de vivre son idylle avec Roman, boulanger, tandis qu’elle continue de dessiner, dans la ferme qu’elle occupe, des croquis représentant des monstres impossibles qu’elle destine à la littérature jeunesse mais dont aucun éditeur ne veut. Elle travaille comme un forçat, engrange de l’argent, et son binôme avec Greg, un avocat qui lui dégote des contrats juteux – et sanglants – continue de prospérer. Mais les nuages s’amoncellent, avec ce serial killer adepte du bondage, des mises en scène baroques et des prélèvements sanguins à forte dose, sans même parler de ces inconnus qui se mettent à la suivre ou de ces roses qu’elle découvre chez elle. Les quelque deux-cents pages sont tout bonnement avalées et, même si le dernier tiers a un peu tendance à s’effilocher entre les diverses histoires, il faut garder à l’esprit que Jérémy Bouquin dresse avant tout le portrait d’une femme nettoyeuse et côtoyant la pègre et les prédateurs de la pire espèce avant de… non, nous vous laissons le découvrir.

    Un très bon ouvrage, concis et percutant, qui inaugure la série Les Errants de la plus belle des manières : avec talent et efficacité.

    05/02/2024 à 07:01 2

  • Xue Dan

    Marco Dominici, Thomas Mosdi

    7/10 Macao, 10 avril 1706 : à peine débarquée, on attente à la vie d’une jeune femme. Un scénario prenant et efficace de bout en bout, à l’esthétique très réussie. Les combats avec des épées sont efficaces, et le sexe n’y est que suggéré et non explicite, ce qui est bien mieux selon moi.

    04/02/2024 à 14:56 2

  • Death Penalty

    Jean-Claude Bartoll, Munch

    4/10 Dépaysement garanti entre le Texas et la Libye, avec Najah recluse dans un pénitencier (et tous les stéréotypes du genre : je crois que les auteurs n’ont oublié d’en cocher aucune case) et le lever du drapeau noir de l’islamisme. Les clichés abondent, et je crois que l’on a déjà vu toutes ces scènes ailleurs, dans d’autres livres ou films. Le propos n’est pas non plus totalement inintéressant mais il a engendré chez moi bâillements et sourcils dressés par le détachement, d’autant que je n’ai pas particulièrement apprécié le graphisme, ici confié à Munch.

    04/02/2024 à 07:50 2