El Marco Modérateur

3257 votes

  • Le Cadavre est dans la boîte

    Jo Beaudouin

    8/10 Autant "Panique dans le tunnel" et "Mortel anniversaire", dans la même collection, m’avaient un peu déçu, autant celui-ci est une réussite. Personnages enlevés, intrigue solide, style sobre et agréable à lire, avec une chute habilement amenée. Une réussite !

    14/09/2013 à 09:08

  • Un témoin qui a du chien

    Jeffrey Cohen

    9/10 Jeffrey Cohen signe donc un ouvrage malicieux et jouissif, qui se double d’une belle réflexion sous-jacente quant à l’autisme et à la tolérance. Une bien jolie leçon de vie qui, comble de l’élégance pour son auteur, se fait sans démonstration surchargée ni effet facile.

    14/09/2013 à 08:53

  • 29 février

    Rémi Stefani

    8/10 Riche et singulier, l’univers de Rémi Stefani échappe aux classifications usuelles. Mélangeant le noir et l’humour, le surréaliste et le vraisemblable, le suspense et l’émotion, ce 29 février fait partie de ces ouvrages destinés à la jeunesse assurément marquants. Une délicieuse petite perle, aussi rare que le sont les 29 février…

    14/09/2013 à 08:47

  • Les sectes mercenaires

    Bertrand Delcour

    7/10 Gabriel Lecouvreur apprend dans le journal qu’une jeune fille a été retrouvée assassinée dans l’Aude. À première vue, cela ressemble fort à un sacrifice humain, d’autant que la malheureuse a eu le cœur arraché. L’enquêteur se rend sur place, bien décidé à faire la lumière sur cet assassinat barbare. Il y découvre une secte, la Main Blanche, ainsi qu’une horde d’extrémistes. Et si Gabriel venait à débarrasser la région des deux ?

    Dix-septième ouvrage de la série consacrée au Poulpe et écrit en 1996, ce Sectes mercenaires présentait tous les ingrédients propres à ravir les fans du célèbre céphalopode. Des personnages abjects, une écriture colorée, des scènes d’action jouissives, et au final, un bon moment de lecture décomplexée. Aux manettes, Bertrand Delcour a su répondre aux canons de la saga, avec les éléments attendus, tout en offrant de bons moments d’ingéniosité, comme la manière astucieuse avec laquelle Gabriel va réussir à opposer les deux clans jusqu’à l’apothéose, très explosive.

    Sans constituer le meilleur des opus, cet ouvrage est néanmoins une réussite, car il sait proposer une nouvelle rencontre avec le Poulpe, avec efficacité et respect de l’esprit de cette série initiée par Jean-Bernard Pouy.

    14/09/2013 à 08:41 1

  • Filles

    Frederick Busch

    9/10 Ancien policier militaire devenu vigile dans une université, Jack accepte, sur la proposition d’un cadre de la fac d’enquêter de manière officieuse sur la disparition d’une jeune fille, Janice Tanner. A priori, rien ne semble indiquer que Janice ait voulu fuir ni qu’elle ait été enlevée. Mais pour Jack, ça revêt vite un aspect personnel, intime. Son existence n’est qu’un vaste vide où il s’enfonce chaque jour davantage, sa toute jeune fille est décédée, son couple ne s’en remet pas, et son métier lui paraît d’une banalité croissante. Alors Jack se lance dans cette investigation sans retenue.

    Auteur de romans sombres, Frederick Busch signait en 1997 ce livre puissant et mélancolique. Immédiatement saisi par le style de l’écrivain, le lecteur est d’emblée magnétisé par cette langueur des mots, aussi propice à l’abattement que le sont les paysages nord-américains décrits. Tout y est froid, obscurité et affliction. Les personnages apparaissent lentement, au gré des situations au cours desquels ils dialoguent avec autrui, ou lors d’événements de prime abord badin où ressurgissent de pénibles souvenirs. Les sourires, les rires ou les éclats de lumière humaine sont absents de cette œuvre. À cet égard, Jack est un individu saisissant : à la fois accablé par le décès de sa fille Hannah, voyant son ménage lentement se briser, il trouvera un réconfort éphémère entre les bras d’une autre femme. Mais c’est dans cette enquête qu’il souhaite ressusciter. Découvrir les raisons qui ont poussé un être humain à faire du mal à une gamine à peine en âge de se mettre à porter des dessous affriolants. Et pour ce faire, ce limier presque amateur ira jusqu’au bout de la nuit de sa propre existence. Et le voyage sera d’autant plus cruel que la vérité éclatera, avec une banalité qui la rendra d’autant plus insupportable.

    Ouvrage d’une rare noirceur, ce Filles est un petit prodige littéraire. Frederick Busch a su rendre une dimension humaine à tous ses personnages, et même au plus vil d’entre eux. Sous ses atours de roman policier, c’est également un ardent hurlement à la lune, dans une nuit infinie, où chaque cœur se livre, chaque âme s’épanche, chaque parcelle de vie se disloque. Une véritable pépite de ténèbres.

    14/09/2013 à 08:34 1

  • Les salauds du lac

    Gilbert Gallerne

    7/10 Tout à la fois classique dans le fond et original dans la forme, cet opus séduit, et saura également allécher les lecteurs amateurs de fortes sensations. Une bien bonne cuvée pour le Poulpe, et qui en appelle d’autres, à n’en pas douter, comme le signale dans les ultimes lignes Gilbert Gallerne.

    14/09/2013 à 08:28 1

  • Le Poison du tigre

    Paul Naomi

    7/10 Efficace, aussi divertissant qu’instructif, ce deuxième ouvrage de la série est une fois de plus une réussite.

    14/09/2013 à 08:22

  • Les communiants de Rouen

    Gilles Delabie

    8/10 Une investigation policière habile et très intéressante, bien loin des lieux communs, et servi par une écriture efficace. En somme, une riche succession de très bons présages pour Gilles Delabie dont il ne s’agit ici que du premier roman.

    14/09/2013 à 08:19

  • Ceux d'en-bas

    Serge Brussolo

    8/10 Michelle Katz, de l’Agence 13 est chargée de concevoir un parc d’attractions à Lake Encounter, un petit village du Montana. Sur place, elle découvre une communauté soudée par la paranoïa tandis que les événements étranges se succèdent. Une ancienne décoratrice dont elle trouve le journal intime et qui a basculé dans la folie. Une vieille fable indienne à propos d’un enfant démembré. Une tribu décimée par des colons. Un mystérieux archer qui décoche au hasard des flèches sur la population. Et Michelle n’est pas au bout de ses surprises !

    Après Dortoir interdit, Serge Brussolo signait en 2010 ce deuxième tome de la série consacrée à l’Agence 13. D’entrée de jeu, le lecteur bascule dans les univers si typiques de l’auteur : surexcitation humaine, légendes multiples, et surtout cette cité qui vit dans une peur permanente. L’angoisse monte rapidement, et les révélations se bousculent. Chaque chapitre est l’occasion pour l’écrivain de tisser des ambiances sombres, nerveuses, et malmenées au gré de scènes très visuelles. À la manière de Boulevard des banquises, l’atmosphère de Lake Encounter devient rapidement étouffante et les multiples drames ne sont que les résurgences à retardement d’autres tragédies plus anciennes. Serge Brussolo maîtrise indéniablement son sujet, parvenant à établir en quelques paragraphes des personnages, toujours croustillants et fiévreux, au beau milieu d’une intrigue à tiroirs qui ne cesse de surprendre. Et ça serait d’ailleurs là le seul reproche que l’on pourrait trouver à ce roman : cette surabondance, presque abusive, de rebondissements, au point de parfois perdre le récit dans cet entrelacs de changements de pistes.

    Si cet opus aurait parfois gagné à être plus sobre, cela ne soustrait rien au génie littéraire de Serge Brussolo, qui continue de surprendre et d’agiter le panorama littéraire, ce roman n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres de ces délicieux spectacles fictionnels qu’il sait offrir à ses fans.

    14/09/2013 à 08:14 4

  • Prise d'otage

    Jean-Luc Luciani

    7/10 Alors qu’elle sort du train, Inès et son père, policier, découvrent une adolescente mal en point dans les rues de Marseille, et se portent à son secours. Cette mystérieuse Sam se dit amnésique mais semble recéler des zones d’ombre. Une fois à l’hôpital, Sam prend Inès en otage. Toute l’équipe du père de la captive est désormais sur les dents pour les retrouver, sans compter d’étranges individus pour qui Inès n’est pas une jeune fille comme les autres.

    Ouvrage issu de la série consacrée à la Brigade Sud, ce Prise d’otage révèle immédiatement ce qui a fait le succès des précédents livres de Jean-Luc Luciani : chapitres courts et vifs, personnages attachants, style simple et efficace. Cette fois-ci, on suit Inès ainsi que l’essaim de policiers marseillais sur la piste d’une adolescente qui n’est autre qu’un malheureux cobaye. Si l’histoire est habile et le scénario bien construit, on regrette néanmoins une concision qui dessert le roman : la tension aurait pu être accrue sur quelques dizaines de pages supplémentaires, sans compter que les idées quant au progrès et l’usage des êtres humains pour les expériences scientifiques pouvaient être approfondies.

    Malgré une brièveté un peu regrettable, Jean-Luc Luciani confirme avec cet opus tout le bien que l’on pouvait penser de la saga dédiée à la Brigade Sud. L’adrénaline est suffisante pour les jeunes lecteurs auquel s’adresse le livre, sans oublier le fait qu’il fera naître en eux de justes réflexions à propos de la science et des prétendues avancées qu’elles apportent.

    14/09/2013 à 08:12

  • Vengeance à froid

    Lincoln Child, Douglas Preston

    8/10 Autant le précédent opus m’avait plu, mais sans plus, autant celui-ci m’a emballé. Le ton, le rythme, les révélations, et toujours cette rythmique chez les sieurs Preston et Child pour rendre un récit terriblement dynamique. Les révélations s’enchaînent, la cadence ne ralentit pas, et le final donne assurément envie de se ruer sur la suite.

    31/08/2013 à 10:02 2

  • Un peu plus loin sur la droite

    Fred Vargas

    7/10 L'un de mes premiers Vargas. J'en ai gardé un bon souvenir, avec des personnages croustillants.

    23/08/2013 à 09:24

  • Fièvre mutante

    Lincoln Child, Douglas Preston

    7/10 Toujours autant fan de la série consacrée à Pendergast. J’y ai retrouvé avec bonheur cet agent si spécial du FBI, un bonheur d’autant plus grand que les deux auteurs renouaient avec une intrigue qui avait des connexions directes avec sa propre histoire. Les sieurs Preston et Child ont encore une fois un réel talent de narrateurs savent mettre en scène des passages forts et visuels, et je me suis laissé porter jusqu’au bout de l’histoire. J’ai tout de même un bémol assez personnel à apporter : je n’ai pas vraiment été convaincu par l’histoire, je l’ai trouvée trop tirée par les cheveux. Mais peut-être que la suite, « Vengeance à froid », apportera un éclairage nouveau à ce récit et donc une remise en cause de mon jugement, néanmoins positif.

    05/08/2013 à 18:56 1

  • L'Honorable Société

    DOA, Dominique Manotti

    8/10 J’ai beaucoup apprécié ce roman. Écriture sèche et nerveuse, personnages dépeints en quelques traits, et une intrigue qui brasse raison d’État, politique, enquête criminelle et écologie. Je me suis allègrement laissé prendre par le rythme soutenu, les interactions entre les protagonistes, et la structure du livre, maîtrisée et solide. Même moi qui ne suis vraiment pas un fanatique des complots ni des ouvrages à connotation politique, je ne peux que le conseiller.

    05/08/2013 à 18:55 4

  • Fractures

    Franck Thilliez

    8/10 Un récit sacrément éclaté qui m’a déstabilisé au début. Par la suite, les pièces de ce puzzle m’ont fasciné, et je cherchais comment elles pouvaient s’assembler. Si certains passages sont prévisibles, demeure une écriture efficace, un scénario diabolique et des personnages sacrément torturés.

    25/07/2013 à 14:09

  • Unter Blechkoller

    Michaël Mention

    8/10 1944, dans l’Atlantique Nord. Un sous-marin d’élite allemand, le U-2402, doit plonger pour éviter les charges d’un destroyer britannique. Heurtant une barrière rocheuse, l’engin se désagrège lentement, portant en lui les quelques rares survivants. Pour la douzaine de soldats, commence une lente descente aux enfers, où les hommes ne sont pas les seuls prédateurs.

    De Michaël Mention, on connaissait les très bons La Voix secrète, Maison fondée en 1959 ou encore Sale temps pour le pays. Avec ce nouvel ouvrage paru chez Le Fantascope, l’auteur nous démontre un autre pan de son talent. Le récit est haletant, sectionné en courts chapitres, et en s’étalant que sur cent-cinquante pages. Ce huis clos reprend les codes du genre, avec des personnages divers, immédiatement identifiables, soumis à la férocité d’une promiscuité brutale, et devant se dépasser pour survivre. Les lieux et l’atmosphère sont rendus avec une rare fidélité, en quelques traits secs et efficaces. Michaël Mention continue de jouer avec la langue, notamment en usant des lettres capitales lors des hurlements des individus et en exploitant les onomatopées. Parallèlement, l’histoire prend des accents fantastiques, avec une terreur abyssale qui n’est pas liée qu’à la seule profondeur des militaires, et où s’engage un jeu de massacre très prenant. Avec un sens indéniable du suspense, l’écrivain mène le lecteur jusqu’à l’épilogue.

    Maîtrisé, tendu, à la fois classique et original, ce roman est un petit délice. Il surprend autant qu’il fait frissonner, et ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait de Michaël Mention. Ce dernier est décidément une jeune pousse qu’il sera bien agréable de voir croître.

    25/07/2013 à 14:06 2

  • @pocalypse

    Christian Grenier

    7/10 Un beau matin, le monde tourne au bug. Les distributeurs de billets, les ordinateurs, les réseaux téléphoniques, l’électricité, tout tombe en panne. Logicielle, inquiète de l’absence du commissaire Delumeau, découvre son cadavre ainsi que celui de sa mère à leur domicile. Et si ce chaos préfigurait l’@pocalypse, un vaste cataclysme informatique ?

    Dernier ouvrage de la série consacrée à Logicielle, cet @pocalypse offre les divers ingrédients qui ont fait le succès public et critique de cette saga. Auteur expert en la matière, Christian Grenier sait ravir ses fans, avec un récit bien troussé, des chapitres courts qui s’enchainent parfaitement, et également la joie de voir apparaître les personnages récurrents. Prenant pied juste après Hacker à bord, cet opus se lit dans la continuité des précédents, et le lecteur appréciera d’apprendre de nombreux éléments à propos des protagonistes. Le scénario tient bien la route, le suspense est habilement mené, et l’on sera sans mal sensibilisé au cours du monde et ses dérives, à travers l’apparition du collectif des Anonymous. Certes, la tension aurait pu être davantage saisissante au lieu de creuser les liens entre les personnages, mais ce choix narratif régalera les aficionados de la série.

    Encore une fois, Christian Grenier réjouit ses lecteurs grâce à cette intrigue intelligente. La plume chevronnée de l’auteur ainsi que son imagination continuent de porter cette saga parmi les plus appréciées des jeunes, à juste titre.

    25/07/2013 à 14:03

  • Les Meurtres de l'épouvantail et autres histoires

    Joseph Commings

    7/10 Les meurtres de l'épouvantail est donc un recueil intéressant et prenant, à l'exception du dernier texte. Un plaisir que l'on peut poursuivre avec Le vampire au masque de fer et autres histoires.

    25/07/2013 à 13:56

  • Meurtre au lycée

    Geneviève Senger

    8/10 Roman noir singulier et prenant, Ce Meurtre au lycée constitue une indéniable réussite. Geneviève Senger aura su plonger son lectorat dans quelques heures d’un suspense intense tout en induisant en lui de réelles problématiques.

    13/07/2013 à 14:27

  • La Gigue du pendu

    Ann Featherstone

    7/10 XIXè siècle, à Londres. Un homme monte à la potence et meurt sous les yeux d’une foule en liesse. Son nom : George Kevill. Parmi les spectateurs, son fils de neuf ans, Barney, qui crie à l’injustice. Les pas de ce petit bonhomme vont croiser ceux de Bob Chapman, tandis que dans l’ombre, un étrange individu aux allures de poupon cherche à récupérer de précieux documents.

    Après Que le spectacle commence, Ann Featherstone revient sur son terrain de prédilection : celui du Londres de l’époque victorienne. Fait assez remarquable dans le domaine de la littérature policière consacrée à cette période : l’auteur ne cherche pas à décrire les lustres et autres apparats. Sa plume s’impatiente sur les individus lambda, des gens presque de rien, souvent oubliés de la société. À cet égard, Bob Chapman constitue un personnage hautement attachant, saltimbanque accompagné de ses deux chiens et gagnant sa vie comme il peut au milieu de ses amis bateleurs. On découvre ainsi l’envers du décor, notamment du cirque et du théâtre, où la littérature actuelle ne s’attarde que rarement.
    L’intrigue n’est pas en reste, et l’on frissonne souvent pour le sort des héros, d’autant que le méchant de service est bien inquiétant. Grand bébé serti dans un corps d’homme, menaçant et prêt à toutes les exactions, son aura est diamétralement proportionnelle à son allure inoffensive. Et même si, comme dans son précédent ouvrage, Ann Featherstone délaisse parfois l’histoire pour dépeindre les milieux du spectacle, l’ensemble se lit avec un grand plaisir.

    Bien moins bavard que Que le spectacle commence, cet opus désaltère les lecteurs amateurs d’une littérature différente des autres. Sombres et prenants, on se dit désormais que les ouvrages à venir de l’écrivaine seront à guetter.

    13/07/2013 à 14:23