3488 votes
-
Mortel !
8/10 Un roman détonnant pour la jeunesse, entre trafic de drogue et l’attaque d’un grand requin blanc. Un joli medley des « Dents de la mer », « Dans le grand bain » et autres romans voire films du genre. Du coup, même si l’originalité peut sembler s’effacer, demeure la plume alerte d’Hubert Ben Kemoun, son sens du suspense et de bien belles pages d’effroi quand surgit le squale. A noter que, pour un roman s’adressant certes à la jeunesse, il y a des scènes d’assaut du requin bien sanglantes à ne pas mettre entre toutes les mains ou sous tous les yeux.
23/02/2015 à 23:01
-
L'école est finie
7/10 Une jolie fable engagée sur le thème de l’éducation et du mercantilisme. Yves Grevet a trouvé les mots justes pour imaginer cette société dépouillée de ses valeurs pédagogiques et entièrement vouée au culte capitaliste. Pour un adulte, le ton pourra sembler trop mièvre, mais les jeunes lecteurs auxquels s’adresse ce très court ouvrage (une grosse trentaine de pages) y verront peut-être une intéressante réflexion.
23/02/2015 à 23:00
-
L'Assassin habite à côté
7/10 Une histoire habile et amusante, où l’auteur joue avant tout sur le suspense et les faux-semblants. Un agréable moment de lecture.
23/02/2015 à 23:00
-
L'Ami l'iguane
6/10 Un petit livre sympathique, où l’aspect policier n’est finalement qu’un second plan situé derrière une jolie et humble dénonciation du racisme, du poids de la rumeur publique, et une belle ode à la différence.
23/02/2015 à 22:59
-
Aubagne la galère
6/10 Un ouvrage qui n’a, à mon sens, de polar que l’étiquette portée sur la couverture. Une histoire sympathique, autour du thème de l’amitié, la solidarité et l’injustice, ou comment de petites pestes parviennent à faire pression sur un pâtissier, avec de nombreuses références aux « Misérables » de Victor Hugo.
23/02/2015 à 22:58
-
J'ai tué mon prof !
7/10 Une intrigue joliment construite, avec un ressort intéressant, qui plaira aux plus jeunes des lecteurs.
23/02/2015 à 22:57 1
-
Crime caramels
6/10 Une petite histoire sympathique, facile à lire comme les autres ouvrages de cette collection. Une initiation gentillette à la littérature policière, sans éclat ni grande originalité, mais avec un humour agréable.
23/02/2015 à 22:56
-
La Catin Habite au 21
8/10 Sainte-Mère-des-Joncs, petite commune près de Nantes. Une prostituée surnommée Roxane a disparu. Non loin de là, les esprits s’échauffent quant à la construction d’un aéroport. Le patron du bar préféré de Gabriel Lecouvreur y voit l’œuvre d’un tueur en série quand le Poulpe penche pour une autre piste. Le défi est lancé : Gabriel se rend sur place pour tirer ça au clair.
Il s’agit de la deux-cent-quatre-vingt-septième enquête du Poulpe, et c’est Hervé Sard qui est aux manettes. Le ton est immédiatement donné : ça sera enjoué. Jeux de mots, situations croustillantes, personnages colorés. L’auteur a amplement mis l’accent sur l’humour, et l’on aurait bien du mal à s’en plaindre. Depuis Pliera bien qui pliera le dernier de Margot D. Marguerite, on ne s’était pas autant bidonné. Jugez-en plutôt : un extra-lucide amputé des jambes qui voit la vérité dans la mousse de bière, une agence de prostituées qui siège rue Mac Rell, une patronne de bar zozoteuse, une entraîneuse dont on peine à décrire la laideur… Et tout ça sans compter un improbable complot autour d’une qui a disparu mais que personne n’a jamais vu et d’un projet d’aéroport qui n’est pas sans rappeler celui, non fictif, de Notre-Dame-des-Landes. Certains passages ne sont pas toujours utiles à l’intrigue, mais ils laissent à Hervé Sard la possibilité de laisser aller sa gouaille pour autant de petits bonheurs caustiques.
Assurément un opus réussi de la série consacrée au Poulpe. Espiègle dans la forme comme malin dans son intrigue, il est également l’un des rares ouvrages de cette saga à ne pas compter le moindre meurtre. Un très bon moment de lecture, au titre détournant joyeusement celui de Stanislas-André Steeman, L'Assassin habite au 21.11/02/2015 à 18:16 3
-
Sherlock Holmes dans tous ses états
Ouvrage collectif
8/10 Tout le monde connaît Sherlock Holmes et son fidèle acolyte Docteur Watson, célèbres personnages créés par Arthur Conan Doyle. Ils ont d’ailleurs tellement marqué les esprits que l’on ne compte plus les auteurs ayant exploité ce filon pour ressusciter le détective et son ami pour des enquêtes inédites. Ce recueil de quatorze nouvelles est la preuve que Sherlock Holmes continue d’inspirer ses héritiers littéraires… quitte à bousculer les codes.
Le recueil débute avec un texte de Dan Fiorella où le duo rencontre un Arthur Conan Doyle excessivement énervé par la notoriété des protagonistes qu’il a inventés. S’ensuivent trois pastiches. Jean-Marie Villemot met Sherlock aux prises avec un adversaire inattendu et singulièrement retors. Bob Garcia le fait affronter un graphologue célèbre pour une confrontation à la fois ingénieuse et amusante. Enfin, William Kotzwinkle transpose l’univers de l’enquêteur dans celui d’insectes pour une histoire très décalée et prenante, à la manière de Paul Shipton et ses deux ouvrages pour la jeunesse que sont Tirez pas sur le scarabée ! et Un privé chez les insectes.
Puis viennent les parodies, et là, on bascule dans le lourd. Un festin de mots et d’humour salé. Stephen Leacock et son histoire à double sens sur l’enlèvement du prince de Württemberg. Paul Sladek et son énigmatique meurtre en chambre close, étrange à souhait. Chris Wood et sa contrefaçon de l’illustre Chien des Baskerville, où un caleçon fantomatique remplace le molosse. Il s’agit probablement de la nouvelle la plus jubilatoire du recueil car l’histoire originale est respectée tout en étant travestie, ponctuée de scènes désopilantes, sur un rythme réjouissant qui ne faiblit jamais. Ole Joe joue carrément sur le lubrique. Andrew Starling livre trois courts récits où se succèdent réflexion sur le monde politique et sa représentativité, une très retorse histoire baptisée L’Existencialiste convaincu avec une chute inoubliable et amorale au possible, et une plongée cynique sur le star-system. Enfin, les énigmatiques Géo Thélaarm et Tiffus Pepe offrent deux joyeuses péripéties, la seconde étant bien moins réussie que la première d’ailleurs, puisqu’elle mélange un style volontairement alambiqué, des jeux de mots à chaque paragraphe et une résolution aussi surréaliste que logique… à partir du moment où l’on peut trouver une forme de logique dans l’illogisme.
On aura bien du mal à résumer ces narrations tant elles sont différentes. Du noir à l’absurde, du parodique à la simple transposition en d’autres lieux et époques, que l’on aime le bon goût comme le trash, le sobre comme le burlesque il y en a décidément pour tous les goûts. Et c’est aussi pour cette raison que l’on ne peut que se délecter de ce patchwork littéraire. Si ce florilège chapeauté par Jean-Paul Gratias n’est pas le plus facilement abordable car sans fil rouge constant, il n’en demeure pas moins l’un des plus détonants.11/02/2015 à 18:16 1
-
Les Sacrifiés de la Somme
8/10 Dans la ville de Doullens en 1920, de petits voyous découvrent deux corps. Un homme et une femme. Des inconnus. Lui tué par balles et elle poignardée. Le narrateur, inspecteur, se souvient de l’enquête, à s’en faire saigner la mémoire.
Et dire qu’il ne s’agit que du premier roman de Dominique Fouchard. Pourtant, à sa lecture, il aurait été facile de parier le contraire. Une écriture accomplie, un excellent sens de la narration, et un talent incroyable pour croquer les sentiments humains. Prenant pied dans l’après-guerre, l’histoire est d’un réalisme sidérant, et l’on se sent immédiatement plongé dans cette époque encore malmenée par les années d’un conflit monstrueux. Avec une retenue et une humanité rare, l’écrivain dessine des portraits saisissants de réalisme, peint des conflits humains, croque des souvenirs de soldats. L’intrigue policière est également réussie, avec de nombreuses fausses pistes, et la lente reconstitution du passé des deux morts permettra de saisir le fin mot de l’histoire, même s’il est regrettable que le nom du coupable soit dévoilé trop rapidement, de même que le résumé de la quatrième de couverture se montre trop bavard à cet égard. Et au-delà de toutes ces qualités littéraires, Dominique Fouchard s’illustre particulièrement dans l’étude des relations entre les personnages. C’est même cette dernière qui retient le plus l’attention. Les liens tortueux et changeants entre le narrateur, particulièrement épris de foi chrétienne, en butte au commissaire Marchand, individu de prime abord cassant et orgueilleux, auraient suffi à eux seuls à rendre l’ouvrage convaincant. Défiance, empathie, suspicion : toute la palette des perceptions humaines défilent au gré des pages, jusqu’à la révélation de la blessure originelle de Marchand qui n’intervient que dans les ultimes instants.
Dominique Fouchard avoue lui-même avoir été marqué par la lecture des Âmes grises de Philippe Claudel, et cela se ressent indéniablement. Il y a une nette paternité littéraire entre les deux œuvres, tant dans la prose que la portée intellectuelle. Un roman à la fois émouvant et marquant, qui rend les prochains écrits de Dominique Fouchard d’autant plus attendus.11/02/2015 à 18:16 1
-
Le Chat
10/10 J’avais adoré le film de 1971, et ça n’est que maintenant que je découvre le roman à l’origine. A mon goût, un chef-d’œuvre. Une langue sèche et puissante, une psychologie absolument phénoménale, et un final d’une rare efficience. La lente déchéance d’un amour qui, façon Eros et Thanatos, demeure tapi sous les aigreurs d’un vieux couple à la relation usée par le temps. Un sublime cri d’espoir et de passion, les deux emmêlés au point qu’il est difficile de dire lequel l’emporte sur l’autre.
11/02/2015 à 18:01
-
Boucher double
5/10 Un Poulpe qui commence bien. Une écriture enlevée et prenante, et pour les aficionados de la série, l’occasion d’en savoir un peu plus sur la famille de Cheryl. Une peinture moins simpliste que prévu de Mickey, skinhead qui n’est pas aussi caricatural que ne le laissent penser les apparences. Par la suite, l’intrigue tourne un peu à vide selon moi, et son dénouement m’a laissé de marbre. Un moment de lecture certes sympa mais vraiment pas mémorable.
27/01/2015 à 18:53 1
-
Les Cow-Boys
9/10 Un récit très prenant et marquant, où l’humour de certains passages confinent à l’absurde (l’épisode du lama) tandis que la fin fait frissonner autant qu’émouvoir. Une réussite totale à mon goût.
27/01/2015 à 18:50 2
-
On a volé le Nkoro-Nkoro
3/10 J'ai beau adorer la plume de Thierry Jonquet, ici, je ne l'ai même pas reconnue. Pas mal de clichés, de passages attendus, et au final, rien de transcendant. En outre, ça a beau être "officiellement" classé comme polar par la maison d'édition, on est bien plus dans le conte. J'oublierai malheureusement très vite cet ouvrage.
27/01/2015 à 18:49
-
Qui a volé la main de Charles Perrault ?
7/10 Une histoire sympathique et intéressante, avec une fin inattendue.
27/01/2015 à 18:47
-
Une fille comme les autres
9/10 Années 1950. Le jeune David s’amuse à pêcher des écrevisses lorsqu’il fait la connaissance de Meg. Elle et sa sœur Susan, gravement blessée suite à un accident, vivent désormais chez Ruth et ses fils. Puisqu'ils s’entendent bien avec David, ce dernier y voit un agréable moyen de retrouver plus souvent cette belle jeune fille. Mais il ne se doute pas encore que, dans cette maison voisine de la sienne, l’horreur ne fait que commencer.
Il existe des romans qui révulsent, d’autres qui marquent. Celui-ci synthétise ces deux sentiments extrêmes. D’ailleurs, la préface de Stephen King est en cela d’une remarquable lucidité. Car, pour les deux sœurs comme pour le lecteur, aucune torture, physique ou morale, ne sera épargnée. Des simples vexations aux pires humiliations en passant par les perversités de la chair et le viol, c’est une incroyable plongée dans les ténèbres de l’âme humaine dans laquelle Jack Ketchum nous envoie. Pas de garde-fou, de détour ni de circonvolution : c’est du brutal, du barbare, de l’extrême. Pourtant, et c’est bien l’un des points les plus sidérants de l’ouvrage, cette sauvagerie n’éclate pas dès les premières pages. Elle s’installe, graduellement et sûrement, tel un venin, un parasite, un prédateur. Par paliers successifs où s’échelonnent lentement l’innommable et la terreur, les plus immondes dérèglements moraux apparaissent, un peu comme cette métaphore de la grenouille que l’on ébouillante progressivement jusqu’à lui faire atteindre une température mortelle. Il n’y a, dans l’écriture de Jack Ketchum, aucune forme d’artifice littéraire ou de fard : si sa plume est élégante, elle est surtout impressionnante de maîtrise lorsqu’il s’agit de décrire ce terrible maelstrom qui entraîne les individus loin des flots en apparence si calmes et anodins. D’ailleurs, David est en soi un personnage qui restera dans les esprits : quoique fort et bien éduqué, il sera entraîné dans les limbes, d’abord en tant que spectateur dépassé par sa propre épouvante puis comme individu à la lisière de l’âge adulte qui n’aura pas su à temps prendre les bonnes décisions.
Au-delà de la puissante force de percussion littéraire que représente ce brûlot, il faut aussi envisager ce roman d’une indicible noirceur comme une piqûre de rappel, puisque cette histoire s’inspire d’un fait divers. Pour que jamais ne se reproduisent, indépendamment des lieux et des époques, de telles tragédies. Pour savoir affronter le Mal lorsqu’il se présente à nous et nous oblige à prendre position. Parce que cette fille comme les autres pourrait, un jour ou l’autre, au même titre que chacun des protagonistes de cette histoire écrite de soufre, être l’un d’entre nous.27/01/2015 à 18:46 5
-
Pas de braderie pour Charlie
6/10 Charlie Chaplini a neuf ans et a comme plaisir de fouiller les poubelles avec son père et présenter leurs trouvailles lors des braderies et brocantes. Et voilà qu’un jour, il a la mauvaise surprise de découvrir le cagibi où il entreposait ses découvertes fracturé et vidé. Avec ses amis et un ancien policier, il se met sur la piste du cambrioleur.
Cet ouvrage fort court est le deuxième de la série Polars en nord junior après le Tueur nain de Bénédicte Boullet-Bocquet. Le ton y est résolument léger et cocasse, propre à emporter un lectorat bien ciblé. On se prend de plaisir à suivre les pérégrinations de Charlie qui cherche à tout prix à savoir qui a cambriolé sa chère caverne et quelles sont les raisons d’un tel forfait. Les personnages sont nombreux, agréablement colorés, et le style de l’auteur, très sec et véloce, fait que l’on ne voit pas passer les pages. Certes, l’histoire en elle-même n’est pas particulièrement mémorable et les protagonistes, vite dépeints, n’ont pas réellement le temps de marquer les esprits. Néanmoins, on sent indéniablement que J. Wouters prospectait une autre voie, une manière différente de saisir l’attention de ses lecteurs : elle souhaitait enfanter un livre sympathique et enlevé, qui puisse procurer un agréable moment. De toute évidence, l’objectif est atteint.
Voilà un roman bien mené, pétillant et plaisant. En plus de constituer un bon moment de lecture distractive, il donnera également aussi envie de lire les autres livres de cette collection, à savoir Tueur nain, SOS corsaire, L'Inconnu de Wazemmes et Panique au château.27/01/2015 à 18:46
-
Un trou dans la zone
6/10 Une écriture endiablée, où se mêlent panache audiardesque, argot en mitraille et phrases hachées. Une histoire assez dure et typique de la série, avec, il est vrai, des personnages qui manquent cruellement de finesse dès lors qu’il s’agit des « méchants », mais au moins, on ne peut pas reprocher à l’auteur de ne pas avoir cheminé dans les clous imposés par la saga. On y découvre aussi un Poulpe bien énervé et prompt à la violence, et ce jusqu’à la chute, noire à souhait, qui vient clore un opus qui ne figure pas parmi les meilleurs mais a néanmoins une bonne tenue.
27/01/2015 à 18:45 3
-
Un monstre dans la peau
7/10 Une histoire fort sympathique et prenante, rehaussée par de bien belles illustrations.
27/01/2015 à 18:44
-
Le cri de la fiancée
9/10 Un immense coup de cœur pour cette BD si concise. Les traits sombres font écho à une histoire d’une incroyable noirceur, avec une chute mémorable. Certes, l’ensemble est très fugitif, mais, à mon humble avis, cette brièveté rend le final encore plus violent et inattendu. Une réussite totale !
09/01/2015 à 18:39 3