El Marco Modérateur

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  • Les Indiens

    Marcus Malte

    8/10 Une nouvelle très agréable, avec des personnages marquants et attachants. Les destins tourmentés de trois personnages liés par l’amitié et l’amour, avec la plume efficace de Marcus Malte.

    14/04/2014 à 18:50 3

  • Le Crépuscule des vieux

    Guillaume Darnaud

    7/10 Une jeune fille est découverte violée et tuée dans le cimetière de Sang-Dragon, un pas si paisible village que cela proche de La Rochelle. Apprenant les faits, Gabriel Lecouvreur se rend sur place et se frotte à une étrange congrégation de vieillards, réunis dans un bastion appelé la Forteresse, où se trament de sombres cérémonies.

    Soixante-sixième enquête du Poulpe signée par Guillaume Darnaud, cet opus est un véritable régal. L’ambiance devient rapidement trouble, chargée de terribles desseins, et cette atmosphère oppressante ne se relâche jamais. Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, est un personnage inénarrable, et l’auteur respecte parfaitement le cahier des charges qui lui était confié. À la fois rusé, instruit, prêt à donner du coup de tentacules face aux vilains, et tombant sous le charme d’une douce demoiselle, il sait, dans cet ouvrage, plaire aux afficionados de la saga créée par Jean-Bernard Pouy. Les ennemis sont ici d’anciens soldats allemands, dont le terrible passé n’est pas si loin, et ayant formé un cercle au centre duquel Gabriel va vite se trouver enfermé. Autre ingéniosité de Guillaume Darnaud : le personnage de Viktor, reprenant les répliques du film Blade Runner, lui-même adapté d’un roman de Philip K. Dick.

    Haletante, bien menée, mêlant à la fois des éléments très attendus et de petites trouvailles bien sympathiques, cette enquête est un petit délice, à savourer que l’on soit fan ou non de la série.

    14/04/2014 à 18:49 1

  • Créature contre créateur

    Sarah Cohen-Scali

    8/10 Une œuvre pour les plus jeunes, mais qui ne bêtifie jamais pour plaire à un plus large lectorat. Des personnages denses et amples, une intrigue meurtrie de tiroirs que l’on se plaît à découvrir et ouvrir, et qui mixe des thèmes connus de la littérature policière comme la quête de l’écrivain, sa confrontation avec les éventuelles monstruosités qu’il a couchées sur le papier, son rôle éventuel de démiurge, la paranoïa du protagoniste accablé par une présence maléfique, et son questionnement quant à l’identité du nuisible à l’épicentre de ses tourments. Une plume alerte, des scènes bien senties et crédibles de l’enseignant face à ses élèves, et une fin inattendue qui éclate dans les ultimes lignes. Dans le genre, une réussite !

    14/04/2014 à 18:44

  • Et à la fin il n'en restera qu'un

    Jean-Luc Luciani

    6/10 Dans un futur proche, en France. Un programme télévisé propose de lâcher des tueurs aux trousses de dix adolescents s’étant rendus coupables de crimes. Une télé-réalité prisée des spectateurs. Mais quand ces proies parviennent à s’enfuir du territoire où ils devaient être chassés, ne risquent-ils pas de devenir des prédateurs ?

    Ouvrage paru en deux tomes en 2006, il reparait sept ans plus tard sous un seul volume. Le thème de la télé-réalité a déjà été maintes fois évoqué, en littérature comme au cinéma, depuis Running man de Stephen King au « Prix du danger » d’Yves Boisset, raison pour laquelle le lecteur ne sera peut-être guère surpris par l’angle d’attaque de ce roman. Néanmoins, on retrouve, de manière jamais insistante, des réflexions intéressantes quant à la télévision et ses dérives, le mercantilisme, la fraternité et la rédemption. S’adressant à des adolescents, Jean-Luc Luciani maîtrise son histoire ainsi que ses personnages, même si ces derniers, bien choisis, auraient pu être davantage décrits et exploités. Le suspense ne manque pas et, grâce à une écriture particulièrement lapidaire, les scènes d’action s’enchaînent.

    Si le propos n’est pas original, la manière dont l’histoire est bâtie et menée demeure prenante. Il est juste dommageable que les dix adolescents ainsi que certains autres personnages ne soient que vite brossés et non exploités, ce qui laisse une légère impression d’inachevé.

    14/04/2014 à 18:43

  • Tueur nain

    Bénédicte Boullet-Bocquet

    7/10 Catastrophe : la classe du jeune Alexandre a été attaquée ! Le crime ? Vol de téléphones et consoles de tous les élèves. Et le bandit n’a pas dit son dernier mot : il exige des enfants des dessins en échange de la restitution des biens. Ce « Nain masqué » aura fort à faire, car Alexandre et ses amis ne comptent pas se laisser faire : ils montent une équipe de détectives.

    Bénédicte Boullet s’était déjà illustrée chez Ravet-Anceau avec Dans les brumes de Saint-Omer ou Saint-Omer paranoïa, et la revoici, toujours dans le domaine policier, mais pour un ouvrage à destination des plus jeunes. La transition est d’ailleurs excellente : le ton demeure alerte, l’énigme est bien orchestrée, et l’ensemble se lit vite et avec délectation. On prend un réel plaisir aux côtés d’Alexandre et de ses limiers improvisés pour cette investigation originale. Ce qui séduit également, c’est le ton : là où des livres pour la jeunesse s’interdisent les écarts de langage et les propos égrillards, Bénédicte Boullet ose. Ça n’est jamais franchement grossier ou vulgaire, mais simplement à hauteur de gosse, avec des mots qu’ils comprennent et emploient, dans la spontanéité de leur jeunesse et de leur innocence.

    Un ouvrage assurément réussi, prenant et humoristique, sachant tirer le meilleur parti d’une histoire volontairement cocasse et d’un ton décalé. On en redemande !

    14/04/2014 à 18:40

  • Baignade interdite

    R. L. Stine

    6/10 Sur le thème classique de la bête rôdant dans les fonds marins, R.L. Stine a bâti une intrigue efficace, qui plaira probablement aux jeunes. Néanmoins, je suis assez sceptique quant à la manière dont il a imaginé son histoire, avec ce mélange de féérique (la sirène) et de cauchemardesque (le monstre), qui m’a laissé un goût d’inachevé. Peut-être aurait-il été préférable de jouer à fond la carte du monstrueux plutôt que d’essayer de jouer sur ces deux tableaux.

    26/03/2014 à 18:04

  • Clones en stock

    Pascale Maret

    8/10 Très agréablement surpris par ce roman. D’allure classique, l’histoire sait mettre des mots à la fois à portée de main des jeunes lecteurs et matures, où fusionnent réflexions sur le genre humain, suspense et émotions. Je me suis laissé embarquer par le récit, assez court et nerveux, où les aspects fantastique et policier côtoient la fable intelligemment menée.

    26/03/2014 à 18:03

  • Maîtres du jeu

    Karine Giebel

    6/10 Un recueil bien court, avec seulement deux nouvelles. Si la première m’a enthousiasmé par sa construction et sa chute, la seconde m’a un peu déçu, car son format trop court a, selon moi, coupé les effets attendus, notamment quant au rebondissement lié à la personnalité du preneur d’otages.

    26/03/2014 à 18:03

  • Les maisons aux paupières crevées

    Christian Roux

    8/10 Une œuvre belle et prenante, où l’aspect policier s’efface derrière à la fois le suspense de la quête de Mathilde à la recherche de son amie et des réflexions sociétales. Tout y est joliment écrit et parlera certainement aux jeunes lecteurs auxquels se destine ce roman.

    26/03/2014 à 18:02

  • Le Label N

    Jess Kaan

    7/10 Une voiture conduite par la dénommée « Blondasse » croise la route d’une biche. Mort au tournant. Accident tragique. Appelé sur place, Luc Mandoline, également connu sous le sobriquet de « l’Embaumeur », est chargé de redonner aux morts une allure acceptable. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il découvre que la défunte est en réalité… un honnête père de famille ! Il ne s’agit que du premier d’une longue liste de rebondissements qui vont mener l’enquêteur sur les pas d’un homme à l’identité mystérieuse, surnommé le Maître.

    Sixième opus de la série consacrée à l’Embaumeur, ce roman a été confié à Jess Kaan. On y retrouve les ingrédients qui séduisent et que l’on se plaît à retrouver : un héros pugnace, un scénario original, et une réelle liberté de ton. Derrière la plume, l’auteur remplit amplement le cahier des charges de la saga tout en y instillant des éléments bien personnels. L’univers du Nord de la France est ainsi rendu avec justesse et sobriété. D’ailleurs, par rapport à d’autres ouvrages, celui-ci se montre plus sombre et féroce, avec à la clef bien moins d’humour potache, même si certains dialogues et scènes, fort bien sentis, sont jubilatoires.
    L’histoire est très agréable à suivre, avec un bon nombre de retournements de situation. Jess Kaan a su imaginer et ériger une intrigue solide, prenante autant que parfois éprouvante, sans jamais tomber dans les effets faciles. Et même quand la limite du bon goût est atteinte, c’est avec un plaisir certain, presque coupable, que l’on traverse cette démarcation. Un seul bémol est finalement à apporter à ce Label N : les motivations profondes du Maître ne sont peut-être pas assez explicitées, ce qui aurait nécessité une volée supplémentaires de pages explicatives.

    À la fois fort des contraintes littéraires imposées par l’immixtion dans cette série que des particularismes salutaires apportés par les divers contributeurs, l’Embaumeur ne cesse d’enchanter et de se réinventer, au même titre que le cortège d’enquêtes du Poulpe. Dans le cas de ce roman, un très agréable exercice de style doublé d’une lecture décomplexée et séduisante. Yes, he Kaan !

    26/03/2014 à 18:01

  • Le Sourire des pendus

    Jérôme Camut, Nathalie Hug

    9/10 Alors qu’elle enquête sur le marché du sexe, Lara Mendès, une journaliste télé, est enlevée et devient la proie d’un pervers. Sookie Castel, jeune policière, découvre une triple pendaison. Son père, Léon Castel, dirige une association de victimes pour reconnaître leurs droits. Pour eux trois ainsi que leur entourage, c’est le début d’une longue descente aux enfers.

    Premier opus de la série W3, ce roman est un véritable bijou de noirceur. Très rapidement, le lecteur est entraîné dans une plongée abyssale vers les déviances. Perversités, trafics d’enfants, prostitutions massives, où l’être humain est relégué au rang de bétail. La nervosité insufflée aux mots par Jérôme Camut et Nathalie Hug en devient communicative, et c’est avec les tripes nouées que l’on dévore les sept-cents-cinquante pages de ce pavé. Un point fort de cet ouvrage, au-delà de sa structure narrative, c’est l’alternance des points de vue entre les différents personnages : environ cent-soixante-dix chapitres courts, presque hachés, brûlants de monstruosité. On tremble aux côtés de Lara, proie d’un kidnappeur, enfermée dans un blockhaus diabolique. On s’émeut de la détresse de son frère. On s’indigne au même titre que Léon de ses tentatives pour alerter la population. Livre choral, c’est également une large palette de personnages forts et crédibles qui défilent au gré des scènes. Même si certains lecteurs reprocheront quelques longueurs, on sort de ce souterrain littéraire estomaqué et, paradoxalement, avec l’envie ardente de retrouver ces protagonistes.

    Venimeux, cruel, sombre, les qualificatifs ne manquent guère pour désigner ce Sourire des pendus. Dans tous les cas, il est presque impossible d’en sortir dubitatif ou indifférent, ce qui est la marque des livres remarquables et qui survivront aux modes.

    26/03/2014 à 18:00 2

  • Roman de gare

    Pierre Pelot

    4/10 Une nouvelle que j’ai trouvée décevante. L’écriture, détonante et échevelée, se laisse suivre avec plaisir ; de même, le personnage central a titillé ma curiosité par ses émotions, ses bavardages et ses curieuses motivations quant à sa présence dans la gare. Mais le problème est justement là : quand s’achève le récit, les zones d’ombre persistent. Qui est cet homme ? Que veut-il réellement ? Et surtout, où voulait en venir Pierre Pelot ? J’ai beau apprécier la prose de cet auteur, cet écrit demeure pour moi une sorte de mystère littéraire car, même en y réfléchissant a posteriori, je n’ai pas saisi le but de ce brouillard littéraire.

    26/03/2014 à 18:00 3

  • Un été 22

    Tito Topin

    9/10 Une nouvelle réjouissante, où Tito Topin joue sur le registre policier – enquête dans le passé avec la généalogie, sans oublier d’ajouter une sacrée dose d’humour. L’ensemble est pittoresque, très bien écrit et sacrément loufoque, avec à la clef un final inattendu quant à Charity. Vraiment très bon !

    26/03/2014 à 17:58 3

  • Les Matous d'Osiris

    Pierre Coran

    7/10 Un sympathique roman policier, parfaitement taillé pour la jeunesse. Un enquêteur en herbe espiègle, une alternance des points de vue dynamique, et une intrigue plaisante. Un bon moment de lecture pour de jeunes collégiens.

    26/03/2014 à 17:56

  • Lazare dîne à Luynes

    Jacques Albina

    7/10 Gabriel Lecouvreur fait la connaissance d’une avocate, Cécile Péri, à son bistrot préféré. La jeune femme a actuellement pour client un homme, Luc Villach, qui s’accuse des meurtres des frères Chardonnet-Belfond. Le cas est d’autant plus étrange que les faits semblent remonter à la mort d’un original, surnommé Lazare, qui est mort de faim à la porte du domicile des victimes. Le présent se serait-il nourri de ce drame du passé ? Et si, pour tout comprendre, ne fallait-il pas tout simplement relire la Bible ?

    Quatre-vingt-huitième enquête du Poulpe signée par Jacques Albina, cet ouvrage reprend les traits caractéristiques de la série. Le ton y est enjoué, l’action assez présente, et Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, va de nouveau se coltiner à une sacrée brochette de personnages interlopes, en l’occurrence les fanatiques d’une secte ainsi que les membres d’une famille d’aristocrates assez sinistres. L’ensemble se lit avec un grand plaisir, et c’est toujours un petit bonheur littéraire que de suivre les pérégrinations de Gabriel lorsqu’il va savater du taré. L’intrigue, sans être mémorable, retient facilement l’attention du lecteur jusqu’au final, et les quelques tiroirs de l’énigme tels les mobiles des meurtres ou l’explication de l’assassinat en chambre close, sans être prodigieux d’inventivité ou de panache, sont intéressants.

    Un bon petit Poulpe que voilà, décontracté et jouissif, et qui, sans pour autant demeurer dans les annales, permet de passer un agréable moment.

    26/03/2014 à 17:55 1

  • Dans tes rêves

    Johan Heliot

    9/10 Cassy est une "onirospy", à savoir qu’elle peut pénétrer les rêves de chacun pour en percer les secrets. Sous la férule d’Edgar, le chef du Sanctuaire où sont regroupés tous ces onirospies, elle use de ce don pour le bien de la société. Mais quelque chose ne tourne pas rond. Certains onirospies sont transformés en zombis après une plongée. Des agents troubles apparaissent dans le sillon d’Edgar. Les signes troublants se multiplient. Et si Cassy était au centre d’un vaste complot ?

    Après Dans la peau d’une autre, Johan Heliot signe ce second thriller pour la jeunesse chez Rageot. Une nouvelle réussite. Le style est très visuel, fort, et c’est un véritable régal que de suivre la quête de Cassy. L’auteur a construit une intrigue serrée, aussi nerveuse que remuante, car au-delà de l’aspect fantastique du scénario, tout est fait pour que le lecteur ressente de la vraisemblance. Et indéniablement, on croit à cette histoire. Parent proche du film Inception par l’ambiance comme le propos, ce roman constitue un excellent moment de lecture. Il se montre aussi distractif qu’instructif, car Johan Heliot évoque des thèmes forts comme le libre arbitre, la manipulation ou les mesures à prendre pour protéger les démocraties.

    Voici un ouvrage éclatant, où l’intelligence du sujet et l’inventivité de l’intrigue sont amplifiés par le savoir-faire littéraire de Johan Heliot. Un ouvrage aussi captivant dans la forme que salutaire dans son contenu.

    26/03/2014 à 17:55

  • La Nuit la plus longue

    James Lee Burke

    9/10 Une œuvre magistrale, tant par l’étude des personnages que par l’intrigue, délicieusement dédaléenne. Une analyse remarquable des psychologies, des épreuves engendrées par l’ouragan Katrina, pour une littérature qui noue les tripes. Un coup de cœur !

    12/03/2014 à 18:22 5

  • La Nuit des pantins

    R. L. Stine

    7/10 Un « Chair de Poule » classique et maîtrisé, où les ficelles sont certes un peu épaisses mais soutiennent les effets que l’on attend d’une telle lecture. J’y ai ressenti, plus que d’habitude encore, les influences de Stephen King, tant dans la manière d’écrire que de la mise en scène de certains passages, ce qui est, à mon goût, un compliment.

    12/03/2014 à 18:18

  • Tigre ! Tigre ! Tigre !

    Jean-Hugues Oppel

    8/10 Un opus très proche de « Nuit rouge » pour la structure avec l’alternance des deux points de vue. Une écriture nerveuse pour ce récit qui tangue entre suspense et livre-catastrophe. Une réussite pleine et entière qui plaira probablement aux jeunes lecteurs avides de sensations fortes.

    12/03/2014 à 18:16

  • Le Crime parfait

    Peter James

    8/10 Une histoire à double tranchant, bien menée et qui se laisse lire avec grand plaisir. J’aime toujours autant l’écriture de Peter James, même dans la concision de cette nouvelle. Malgré la chute devinable, je me suis laissé embarquer pour mon plus grand plaisir.

    12/03/2014 à 18:16