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La mort n'est pas un jeu d'enfant
9/10 Quel régal que ce livre ! Ce deuxième ouvrage de la série consacrée à Flavia de Luce se déguste de la première à la dernière page, sans qu’il soit absolument nécessaire d’avoir goûté au premier ouvrage, à savoir Les Etranges talents de Flavia de Luce. Alan Bradley nous convie à un délicieux festin littéraire, enjoué et particulièrement récréatif. Alliant ce que le roman à suspense et le whodunit ont de meilleur, il nous entraîne aux côtés de Flavia dans une enquête aussi alléchante que réussie. La jeune fille est en soi un programme : passionnée de chimie, elle maîtrise cette science à la perfection, au point d’imaginer des poisons très élaborés ou de secourir une personne empoisonnée au cyanure en confectionnant une abominable mixture composée d’excréments de pigeon (qui contiennent du nitrate de sodium). A cet égard, Flavia n’est pas le seul personnage croustillant. L’une de ses sœurs qui la déteste cordialement tente de lui faire croire qu’elle a été adoptée dès sa naissance. Son père, philatéliste, est débordé par les querelles familiales. Dogger, majordome et ancien soldat, se déplace avec un parapluie au cas où une bombe échouerait sur sa tête délicate, ce qui ne l’empêche pas d’être à la fois très observateur et perspicace. L’arrivée puis le meurtre du marionnettiste va secouer la petite communauté et réveiller de douloureux souvenirs, dont le suicide d’un enfant, retrouvé pendu des années auparavant. Et cette intrigue, riche en rebondissements, est un régal à suivre, d’autant que sa résolution est à la fois brillante et tout à fait crédible. Là où Alan Bradley est également lumineux, c’est dans l’injection régulière d’un humour salvateur, dans les répliques, les situations ou les peintures psychologiques. Cet esprit vient agréablement contrebalancer une histoire assez sombre, au point que l’on passe aisément du rire au sérieux en un claquement de doigts sans jamais que cela ne soit artificiel ou forcé.
Grâce à l’ingéniosité de son intrigue et l’intelligence de sa plume, Alan Bradley s’octroie une place de choix parmi les meilleurs auteurs du genre. Un auteur à découvrir de toute urgence, à propos duquel il est d’ailleurs amusant d’apprendre qu’il a écrit son premier roman à l’âge de soixante-dix ans. Comme quoi, les âmes chenues en ont encore beaucoup à enseigner aux plus jeunes.08/09/2015 à 20:09
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25 crimes presque parfaits
3/10 Une bien belle déception. Autant « 25 mystères en chambre close » était, à mes yeux, satisfaisant, autant ce tome me semble sans grand intérêt. Des histoires confuses, aberrantes, ou beaucoup trop simplistes, sans jamais vraiment solliciter les neurones. Deux solutions à ces énigmes : si on trouve, c’est (très) facilement ; si on ne trouve pas, c’est que cela fait appel à des éléments tellement éloignés d’une résolution scientifique ou cartésienne que le lecteur se sent floué. Quelques histoires surnagent à peu près, mais ça reste sacrément maigre pour dire que ce volume est convaincant. Je retenterai néanmoins l’aventure dans cette collection.
08/09/2015 à 20:08 1
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Les Yeux plus grands que le ventre
8/10 Rio de Janeiro, 1938. Un tueur en série s’en prend aux femmes très rondes qu’il assassine en les gavant de sucreries. Les corps des malheureuses sont ensuite laissés à la vue du public, les yeux arrachés. La police va alors tout mettre en œuvre pour arrêter ce dangereux psychopathe.
Énoncé ainsi, cet ouvrage ressemble à ce que l’on a pu lire ailleurs. Un serial killer aux méthodes ignobles, une équipe d’enquêteurs, et un soupçon d’exotisme avec ce dépaysement historique et géographique. Mais c’est bien mal connaître Jô Soares. L’auteur prend le contrepied systématique de tous les codes du thriller. Le tueur ? En fait, un pauvre bougre, certes machiavélique, avec une enfance perturbée et un physique très particulier, mais à des milliers de lieues des clichés habituels. Les limiers ? Une journaliste pilote de course, un Calixto gentiment gaffeur et bas du front et un commissaire un peu dépassé par la situation. Le meilleur d’entre eux est certainement Tobias Noronha, ancien policier lisboète devenu pâtissier, féru de proverbes de son pays, capable de déductions à la Sherlock Holmes, toujours très appliqué lorsqu’il s’agit d’user du Rasoir d’Ockham, et ayant été viré de la police portugaise pour avoir monté de toutes pièces le suicide présumé d’Aleister Crowley. L’humour est omniprésent, dans les dialogues comme dans les situations. On se souviendra ainsi longtemps du final entre Tobias et le dément, la mort du nain amoureux d’une des victimes qui se suicide en se jetant dans le pavillon d’un tuba, et autres joyeusetés qui parsèment le récit, malgré quelques temps morts ou passages peu utiles.
Là où certains auteurs, sur un thème similaire, comme Sophie Audouin-Mamikonian avec sa Danse des obèses, ont péché par excès d’orgueil, Jô Soares fait le contraire : il propose une intrigue solide mais présentée avec beaucoup d’autodérision voire de parodie. C’est un véritable festin de bout en bout, jubilatoire et déconcertant, qui change vraiment de la prose policière habituelle. Plutôt que la recommandation de manger cinq fruits et légumes par jour, préconisons davantage d’ouvrages de ce genre, sains pour le corps et l’esprit, et assurément plus gourmands.08/09/2015 à 20:04 6
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25 mystères en chambre close
6/10 Vingt-cinq nouvelles qui ne brillent pas particulièrement par leur originalité. J’ai retrouvé que pas mal d’entre elles avaient vu leur résolution déjà imaginée par des auteurs fameux comme John Dickson Carr. En soi, donc, rien de véritablement novateur. Néanmoins, j’aime beaucoup ce concept de livre-jeu. Cela peut permettre de s’amuser, en un temps très court, à imaginer la solution de l’énigme. Le lecteur fan de ce genre de mystère littéraire, dont je fais humblement partie, y trouvera également du plaisir en se confrontant à ces petits problèmes, un peu comme un musicien ferait ses gammes histoire de ne pas perdre la main.
08/09/2015 à 20:02
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Aux Portes de l'enfer
8/10 Il s’agit du quatrième opus de la série consacrée aux premières aventures de Sherlock Holmes écrite par Andrew Lane. On y retrouve un Sherlock adolescent déjà très hardi, sagace et doué pour observer les indices afin d’échafauder de solides théories. Comme dans les autres épisodes, on le voit avec plaisir entouré de Matty, jeune gamin des rues si aventureux, Rufus Stone, son tuteur aux allures de grognard qui lui inculque, entre autres, l’art du violon et du déguisement, ainsi que d’autres personnages tout aussi attachants. Ici, Sherlock ne va pas mener une ou deux investigations, mais trois, à la fois successives et en même temps enchevêtrées. L’extorsion de la domestique va le mener à découvrir une vendetta lancée contre Virginia et Crowe – vengeance remontant à l’époque où ce dernier était encore chasseur de primes, qui elle-même lui fera prouver l’innocence de la sœur d’un redoutable chef de gang. Andrew Lane connaît de toute évidence le public auquel il s’adresse et sait le tenir en haleine avec de malins jeux de piste, rébus et autres petits sortilèges pour l’intellect. Les pages défilent presque d’elle-même, nous faisant croiser des individus sordides comme Harkness, à la fois maître chanteur et tanneur, Scobell, qui en veut tant à Crowe, ou Macfarlane, leader d’un groupe de bandits.
Avec ces trois enquêtes pour le prix d’une, Andrew Lane nous comble, d’autant qu’elles sont réussies et prenantes. Et les fans se réjouiront d’autant que le premier chapitre du cinquième épisode, encore inédit en France, Snake Bit, nous dévoile un malheureux Sherlock Holmes coupé des siens, apparaissant comme par magie sur un navire voguant vers la Chine et où l’attend un mystérieux serpent capable de tuer de son venin trois cibles différentes en même temps et en trois lieux différents (cf. la couverture du roman en langue anglaise).08/09/2015 à 20:00
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La Nuit des fugitifs
7/10 Manon Fargetton poursuit donc sa série consacrée à ces jeunes gens, victimes d’expérimentations, à savoir des hybridations. Qu’on les ait croisés avec un chat, un dauphin, une étoile de mer ou une plante, les résultats demeurent étonnants. A l’aide de chapitres courts où alternent les points de vue de chacun, le lecteur ne voit pas passer les quelque deux-cents-soixante-dix pages de ce roman. Avec quelques touches d’humour, l’écrivaine nous restitue la psyché de ces jeunes individus, déboussolés dans leur quête d’identité, et pose de justes questions existentielles quant au rapport à autrui, le droit à la différence, etc. Peut-être que certains regretteront quelques aspects de ce livre – un léger manque d’audace dans l’exploitation des capacités si spéciales des mutants, un déficit en scènes d’action, ou certains passages un peu téléphonés, mais Manon Fargetton assume clairement ses partis-pris stylistiques et livre un ouvrage à la fois dépaysant et au ton juste.
Si la série de la Brigade des Fous de Philip Le Roy semble trop nerveuse, nul doute que les jeunes lecteurs apprécieront autant ce roman que le précédent opus.08/09/2015 à 19:58
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Le Karma saut'ra
5/10 Un Poulpe assez anecdotique à mes yeux. C’est bien écrit et l’on ne s’ennuie pas vraiment avec cette secte aux forts délires sexuels avec, en prime, le frère de la disparue qui révèle un part à la fois sombre et explosive. Néanmoins, même s’il n’y a pas de temps morts, le récit est à mon goût trop lent et lénitif, on peine à rentrer dans le vif du sujet, et lorsqu’on y arrive, ça demeure pâteux.
08/09/2015 à 19:53 1
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La Conjuration primitive
7/10 Un ouvrage typique de Maxime Chattam, tant dans le fond que dans la forme. Rien de bien surprenant à mes yeux, beaucoup de passages évoquent certaines lectures, films ou séries américaines bien connus, avec cependant de beaux moments que je n’ai pas vu venir sur la fin, avec cette histoire de village damné. Comme d’habitude, l’écrivain se répand pas mal sur l’origine du mal, sa propagation ; je ne suis pas toujours convaincu par cette prose, mais force est de reconnaître qu’elle est très efficace et prenante. Je n’ai pas vu passer les nombreuses pages et j’ai donc passé un agréable moment.
08/09/2015 à 19:51 1
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La Veuve blanche
7/10 Rien d'exceptionnel à mes yeux au niveau de l'histoire. En revanche, le rythme, la concision et le style noir font toute la différence. Une plume explosive, très visuelle, qui rendent l'ensemble particulièrement prenant.
02/09/2015 à 13:02 1
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Hors de moi
8/10 Lu il y a longtemps, mais j'en ai gardé un très bon souvenir. La traque d'un homme à la recherche de lui-même, sorte de quête intime, quand il croit avoir perdu son identité. Une histoire prenante avec un ultime rebondissement mémorable, et narrée de manière particulièrement sobre, sans les artifices et autres pyrotechnies de son adaptation au cinéma.
24/08/2015 à 23:53
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Caïds d'un soir
8/10 Une histoire certes classique mais que la plume d’Hubert Ben Kemoun magnifie. Un ton juste, très proche de la littérature adulte, une écriture nerveuse, des personnages crédibles et intelligemment peints, et un enchevêtrement de relations interpersonnelles qui va pousser les divers protagonistes à une série de confrontations létales. Une petite pépite de la littérature jeunesse.
17/08/2015 à 09:14
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En panne seiche
5/10 Un Poulpe un peu décevant à mes yeux. Une idée intéressante mais qui frustre vite, en raison de nombreux handicaps : des combats qui manquent littéralement de panache, Un Vlad sous-exploité, des redites incroyables dans le récit (trois fois de suite, on apprend les mêmes détails quant à l’avion), et un final en demi-teinte car aisément devinable.
17/08/2015 à 09:13 1
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Le Château du diable rouge
8/10 Après Le Seigneur sans visage et La Nuit du loup vert, Viviane Moore clôt sa série consacrée au Temps noir des fléaux. Le style de l’écrivaine est toujours aussi prenant puisqu’il sait employer les termes et tournure de phrases de l’époque avec un talent rare sans pour autant décontenancer ou perdre le lecteur. Entre le jeune Michel et son sire, les relations sont intéressantes, oscillant entre initiation chevaleresque et filiation symbolique. Ce roman, qui reprend parfois les codes du whodunit, multiplie les suspects potentiels, chacun ayant des raisons de semer mort et discorde : un seigneur si jeune et complexé, son cadet qui rêverait de prendre le pouvoir, un oncle trop enclin au maniement des armes pour être honnête, un bouffon particulièrement facétieux, etc. Viviane Moore nous promène au gré de cette intrigue efficace et engageante comme un guide nous accompagnerait sur un site prestigieux. Et la révélation finale, intelligente et pertinente, s’accorde parfaitement avec le titre donné à sa trilogie.
Érudite et captivante, cette œuvre subjuguera les jeunes lecteurs à coup sûr. Un roman aussi habile qu’instructif.17/08/2015 à 09:11
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Le Bal des frelons
9/10 Pascal Dessaint est un auteur français que l’on ne présente pas. S’il n’est assurément pas le plus médiatique, il n’en demeure pas moins que sa bibliographie recèle de nombreuses pépites. Ce Bal des frelons est d’ailleurs un excellent exemple de son talent littéraire. Le principe semble pourtant classique : prenez quelques personnages croustillants, ajoutez-y des sentiments délétères et quelques hasards, secouez le tout et vous obtenez à coup sûr un cocktail explosif. Pourtant, pour réussir une telle recette, il faut bien plus qu’une simple énumération de ces éléments fondamentaux, et ça, l’auteur le sait. En remarquable cuisinier, il a choisi les meilleurs produits du terroir. Jugez plutôt. Rémi, un déséquilibré persuadé de l’invasion prochaine du Mal, prêt à exhumer le cadavre de sa compagne pour qu’il vienne lui tenir compagnie à la maison. Deux anciens prisonniers devenus homosexuels et amoureux fous, dont l’un soûle l’autre avec sa passion pour le groupe Status Quo. Un maire aux pratiques parfois douteuses poursuivi sexuellement par une secrétaire encore vierge malgré la quarantaine passée. Un apiculteur qui voit réapparaître le fils de son ancien amour et qui va déclencher, sans le vouloir, quelques malheureux accidents. Un ex gardien de prison dont la femme, sceptique vis-à-vis des banques, a dissimulé toutes les économies du couple. Et c’est sans compter sur les animaux, abeilles et frelons, une vache et un ours, ainsi qu’un hérisson et une taupe qui vont tous jouer un rôle dans cette divine comédie. Nouant entre eux des relations particulièrement exacerbées, de la jalousie à l’appétit de vengeance, du besoin licencieux à la vénalité, les divers individus de ce roman sacrément jouissif vont exploser en plein vol.
Des composants jubilatoires, un assaisonnement très relevé, un tour de main inégalé pour combiner et cuisiner le tout, et voilà un plat succulent. Pascal Dessaint assure à tous les niveaux de sa cuisine. Un livre épicé qui donne envie de consulter la carte de l’auteur pour se resservir une autre gourmandise littéraire. Un coup d’essaim et un coup de maître.17/08/2015 à 09:06 3
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La part du mal
9/10 Gilles Delabie nous avait déjà charmés avec Les Communiants de Rouen, et il poursuit indéniablement à séduire avec cet ouvrage. Le récit est court et vif. On est entraîné par une intrigue classique dans son déroulement mais dense, faisant la part belle aux portraits des personnages, avec une finesse et une économie de mots que n’aurait pas reniées Georges Simenon. Cette terrible saison est aussi l’occasion de parcourir des bourgs abandonnés et fusillés par le froid, où les êtres humains meurent en un silence honteux. Lui-même rouennais, Gilles Delabie nous décrit avec une pertinence rare les us et coutumes des gens de cette région, en usant d’un vocabulaire approprié et typique des lieux sans jamais tomber dans l’impénétrable ou l’artificiel. Même refermé, on se souviendra longtemps de Vivien, pauvre hère, à la fois simplet et suffisamment adroit pour laisser une lettre accusatrice qui clôture presque l’ouvrage, de son père Gustave dont l’amoralité éclate de manière spectaculaire lors des ultimes chapitres, ou encore de l’épouse de Bouvier qui va recueillir un malheureux sans-abri avant de reconnaître dans ses traits ceux de l’homme qui l’a violentée durant l’Occupation allemande.
Gilles Delabie n’en est qu’à son deuxième roman. Néanmoins, son talent littéraire, la justesse de ses observations humaines, l’intelligence de son récit ainsi que la manière éclatante qu’il a de mettre en exergue une histoire particulièrement glauque sont véritablement fascinants. Voilà décidément un écrivain bien né qui mérite amplement un plus large éclairage médiatique.17/08/2015 à 09:03
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Captive
8/10 Le moins que l’on puisse dire, c’est que la malheureuse Lana Blum semble abonnée aux rencontres périlleuses. Après un trafic international dans Décollage immédiat et le terrorisme dans Nuit blanche au lycée, la voilà prise dans les rets d’un groupuscule malfamé. Fabien Clavel, en écrivain roué, sait planter un décor et une ambiance, par touches habiles, comme une araignée tisserait patiemment sa toile, jusqu’à achever un traquenard qui peut se révéler mortel. L’atmosphère se montre vite étouffante, les non-dits foisonnent, et Lana, aux côtés de sa nouvelle amie Ophélie, adolescente également en manque de repères, va devoir faire preuve d’une rare maturité pour échapper aux griffes d’une secte qui a aussi noué des liens étroits avec une puissante multinationale. Les scènes de suspense (la fouille du chalet du gourou) et d’action (la finale, se déroulant sur une autoroute) sont très bien écrites ; si l’on ajoute à cela le fait que Lana reste un personnage auquel les jeunes continuent de s’identifier sans mal, il est indéniable que Fabien Clavel a réussi son pari. Tout au plus pourra-t-on lui reprocher de ne pas avoir suffisamment creusé le fonctionnement de cette communauté (son organisation, ses desseins, etc.).
Malin et inquiétant, cet ouvrage tient ses promesses. Il se montre aussi angoissant que jouissif, en plus d’amorcer une nécessaire réflexion quant aux pratiques sectaires. Fabien Clavel poursuit donc sa série consacrée à Lana Blum chez Rageot d’une fort belle façon.17/08/2015 à 08:55
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Les pieds de la dame aux clebs
8/10 Un opus que j’ai trouvé vraiment très bon. Un sujet noir au possible et une écriture sacrément alerte, très humoristique, qui multiplie les jeux de mots jubilatoires et les scènes cocasses, sans compter un titre joliment trouvé et qui se rattache particulièrement bien à l’histoire.
17/08/2015 à 08:52 3
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La Pomme de discorde
8/10 Donald Westlake, écrivain majeur de la littérature américaine, n’est plus à présenter. Encensé par la critique, adulé du public, de multiples fois adapté au cinéma, il n’a cessé de ravir plusieurs générations et d’influencer quantité d’auteurs. Cette Pomme de discorde n’est probablement pas le plus connu de ses œuvres, mais sa lecture n’en procure pas moins un grand plaisir. Si ses mots et son style sont finalement simples, ils n’en demeurent pas moins prenants et terriblement efficaces. Il y a comme une sorte d’enchantement derrière ce texte, et l’on éprouve les plus grandes peines à abandonner le récit tant il est prenant. Les personnages sont nombreux, constituent autant de suspects potentiels, au point que Mitch Tobin doit recenser les pensionnaires de L’Étape avec, pour chacun d’entre eux, les raisons de leur internement, pour commencer à y voir clair. Avec une immense économie de moyens et un sens incontestable des répliques, il plante un décor peuplé de protagonistes, certes aliénés ou mâchés par l’existence, mais nullement caricaturaux. Sans recourir à des pétarades ou autres effets pyrotechniques, Donald Westlake nous entraîne dans les couloirs de cette étrange maison, où rôde un mystérieux Dewey que lui seul semble avoir rencontré, jusqu’au dénouement, à la fois éclatant de sobriété et de justesse.
Parcourir la bibliographie d’auteurs aussi féconds que Donald Westlake, c’est la certitude d’y trouver, au hasard d’une chronique ou par sérendipité, une pépite oubliée, comme celle que l’on dénicherait sans dessein particulier à l’intérieur d’une malle oubliée dans un grenier. Souhaitons-nous encore d’aussi belles découvertes, car cette Pomme de discorde est une véritable gourmandise.05/08/2015 à 08:43 2
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Chili incarné
7/10 Une histoire singulière, avec un postulat de départ très fort (les momifications d’opposants politiques), même si absolument rien n’est prouvé. Pas d’humour, aucune gaudriole, et absence totale de jeux de mots : l’ouvrage est sombre. Juste déçu par le dernier tiers du roman : à partir de la page 108, le rythme chute énormément à mon goût, à tel point que l’on aurait presque pu se passer de cette quarantaine de pages amorphes.
05/08/2015 à 08:36 1
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Crépuscule Vaudou
8/10 Encore un très bon ouvrage de la série van Helsing. Du mystère, encore et encore, où se côtoient zombies, divinités vaudoues et, en rebondissement final, un complot ourdi par les sphères politiques. Hugo van Helsing y est moins batailleur que dans d’autres ouvrages, laissant un peu plus de marge aux personnages seconds.
05/08/2015 à 08:33