El Marco Modérateur

3231 votes

  • Peace Maker tome 4

    Ryoji Minagawa

    7/10 Direction Mounttarkus pour ce quatrième opus de la série. Des dessins toujours aussi magnifiques (cette ville accrochée à flanc de montagne est visuellement un régal) et un nouvel adversaire face à nos héros, en la personne de Peter Enfield (oui, comme les armes, et il en explique lui-même la raison un peu plus tard) : surnommé « le magicien de la mort », ambidextre, aveugle et parfumeur, il est capable d’hypnotiser ses victimes pour mieux les farcir de plomb. J’ai trouvé le duel un peu trop expédié, mais le cadre général du manga et la recherche des racines (avec ces flashbacks vers le village dont la population a été anéantie) rattrape largement cette petite déception très personnelle.

    25/04/2020 à 16:41 1

  • Peace Maker tome 5

    Ryoji Minagawa

    7/10 Gordon Heckel fait une promesse : celle d’enterrer tous nos héros à Skytarkus. Hope révèle qu’il n’a obtenu que six certificats de duels sur les sept escomptés et Nicola dévoile un étrange tatouage sur son dos. Moi qui n’avais plus continué cette série depuis 2020, j’y reprends goût avec appétit : scénario original, de nombreuses révélations, Mick Rutherford et ses séides de « L’Eglise du Kansas », évidemment pas mal d’action et de fusillades, et un suspense bien mené qui demeure intéressant en fin de manga (quelle est la signification de ce « E=MC² » ?). Un petit régal.

    31/07/2023 à 14:51

  • The Fable tome 1

    Katsuhisa Minami

    7/10 « D’un de ces génies [du crime], voici l’histoire » : voilà comment débute ce manga. Fable est un tueur à gage calme et très efficace, cagoulé et dont le fidèle pistolet Nighthawk est muni d’un silencieux. Depuis qu’il est en activité (six ans), il a assassiné 71 personnes. Mais comme cette année a été très chargée en contrats, son commanditaire lui ordonne de prendre du repos et de faire profil bas pendant un an à Osaka, au sein d’un groupe de yakuzas. Il s’appelle désormais Satou Akira et est accompagnée de sa complice, désormais nommée Satou Youko. Un graphisme assez simple, mais un personnage de Fable croustillant : jeune, très fort dans son domaine, observateur, plutôt malin, manipulateur (il se laisse un peu déboîter par deux lascars histoire de faire croire qu’il ne sait pas se battre), il détonne avec son comportement parfois étrange, presque autistique (la scène où il fait remarquer à l’un des mafieux qu’il a un poil qui dépasse du nez est savoureuse). Pour le moment, rien de franchement mémorable, mais cette entame m’intrigue en raison de ce protagoniste si original.

    17/10/2021 à 08:26 1

  • The Fable tome 2

    Katsuhisa Minami

    7/10 Le patron de Fable et de sa complice leur ordonnent d’acheter un animal de compagnie, et ils retrouvent à l’animalerie leurs deux bastonneurs avant d’acquérir un caïque à tête noire. Le bras droit du boss veut s’assurer que Fable est bien ce tueur à gage si célèbre en le faisant affronter un ancien catcheur tandis que Youko est draguée par l’un des hommes de main, Takahashi, à la demande de ce même bras droit. Fable fait rapidement la démonstration de son talent tandis que Youko passe un bon moment de rigolade avec son accompagnateur complètement bourré. Un graphisme toujours aussi particulier et un ton très agréable, avec des dialogues qui font mouche et une ambiance prenante.

    08/03/2022 à 19:32 1

  • The Fable tome 3

    Katsuhisa Minami

    7/10 Fable se fait bien à sa cohabitation avec son perroquet Boss tandis qu’il se met en tête de chercher du travail histoire de combler son oisiveté, Youko voit partir l’homme de main mal remis de sa biture. Fable revoit Misaki et cette dernière lui permet d’obtenir un job. Plaisant de voir Fable se lancer dans une forme de sociabilité tandis qu’il nous apprend pourquoi il mange par exemple les cosses de je ne sais plus quel légume ainsi que la peau de la pastèque. Un rythme langoureux, sans scène d’action, et je me fais vraiment à cette série, originale et, malgré cette cadence paresseuse, prenante.

    30/03/2022 à 18:32 1

  • The Fable tome 4

    Katsuhisa Minami

    7/10 Kojima, le récent sorti de prison après une peine de quinze ans, montre son sale caractère ainsi que sa dangerosité, et son ami, Ebihara, est victime d’un malaise et se retrouve à l’hôpital. Pas mal d’éléments dans ce tome, comme Fable qui voit son fan devenir de plus en plus pressant, le collègue de Misaki qui se fait des films après avoir découvert qu’elle avait participé à des films érotiques. etc. Kojima marque les esprits par sa cruauté et sa violence, nimbées d’un immense sang-froid alors qu’il se met en tête de se lancer dans une entreprise d’escortes, s’approchant bien près de Misaki. Voilà qui semble augurer d’un virage scénaristique ainsi que la possibilité de donner un coup de fouet à la série.

    02/04/2022 à 08:24 1

  • The Fable tome 5

    Katsuhisa Minami

    6/10 Kojima fait toujours la démonstration de sa froide sociopathie tandis que le disciple de « The Fable » se montre de plus en plus empressé à lui démontrer l’étendue de sa passion pour lui. C’est parfois un peu longuet et bavard (cf. la scène du bar avec Yuuki). L’ensemble demeure très crédible, agréable à suivre et très réussi graphiquement, mais il manque à mon goût un bon coup de pied aux fesses du scénario pour relancer la série et lui donner davantage de dynamisme.

    10/05/2022 à 20:35 1

  • The Fable tome 6

    Katsuhisa Minami

    6/10 On offre désormais 900 yens de l’heure à notre tueur pour ses dessins. Kojima mûrit son projet d’exploiter des escort-girls tandis que son frère, toujours alité à l’hôpital, contacte Misaki et l’engage pour le sauver de ses activités qui risquent de basculer dans la criminalité et un retour à la case prison dont il sort à peine. Ça tombe même rudement à point : un second sicaire est engagé par un concurrent pour qu’on se débarrasse de Kojima. Un début assez mou et un rythme global aussi peu cadencé que celui du précédent opus. Mais sur le final, Fable semble sur le sentier de la guerre tandis que Misaki apparaît prise au piège d’un contrat de prostitution : est-ce que ça sera enfin le coup de caféine que j’appelle de mes vœux depuis déjà quelques tomes ?

    18/01/2023 à 18:50 2

  • Promenons-nous dans les bois

    Fabien Minguet, Rémi Prieur

    7/10 Pour les 30 ans de votre ami Ziad, vous organisez une sortie avec ses copains Melissa, Elise, Benjamin et vous, les jumeaux. Mais une averse subite et abondante vous oblige tous les six à aller vous protéger dans un refuge isolé dans la forêt. Sur place, vous attend une atmosphère étrange confirmée quelques instants plus tôt par un fait curieux : vous vous retrouvez enfermés dans ce grand chalet. Dès lors, il va falloir vous débrouiller pour comprendre ce qui se trame ici et surtout… survivre.
    Un escape game brillant, à l’ambiance délicieusement anxiogène soulignée par des illustrations réussies (notamment les quartiers de viande, les expressions faciales et les ténèbres de ce refuge). Des énigmes assez complexes qui vont de l’observation (cf. l’épreuve des chaînes dans le mur) aux mathématiques (les distances d’émission des talkies-walkies), la logique et la déduction (quel est le dernier quartier de viande à avoir été apporté dans le chalet ?, etc.), le tout agrémenté de quelques éléments disponibles en dehors du livre (via les QR codes). Au final, il y a assez peu d’énigmes mais elles sont suffisamment costaudes pour éprouver les petites cellules grises des adultes, d’autant que le concept est de les résoudre en moins de soixante minutes. Un bel ouvrage (vraiment bien fini et graphiquement travaillé), prenant et distractif, avec cependant un (gros) bémol à mes yeux : dans l’épilogue, on ne sait rien des motivations du tueur, ce qui est assez décevant et frustrant.

    18/07/2022 à 17:50 1

  • La Vallée

    Bernard Minier

    8/10 Le commandant Martin Servaz a connu des jours meilleurs (dire comme Franck 28 qu’il est « au mieux de sa forme » me paraît pour le moins surprenant…) : il fait l’objet d’une lourde enquête interne et risque sa carrière, son sevrage tabagique tient difficilement la route, son fils continue de présenter une grave maladie, et c’est alors que l’improbable se produit : un coup de fil émanant de Marianne le conduit à Aigues-Vives où elle serait retenue. Mais le cauchemar ne fait que commencer : Timothée Hosier et Kamel Aissani ont été retrouvés assassinés, l’un noyé au pied d’une cascade, l’autre avec un poupon planté dans l’abdomen. Non, décidément, Martin Servaz n’en a pas fini avec le malheur.
    Même moi qui suis loin d’avoir lu tous les ouvrages de Bernard Minier (doux euphémisme), j’ai pu sans mal raccrocher à la série consacrée à Servaz, notamment grâce aux notes de bas de page qui permettent de comprendre les références évoquées au fil du récit. Un récit que j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié : un style fort, une plume alerte, des personnages plutôt nombreux mais chouettement décrits, et une ambiance sacrément pesante. Il faut dire qu’il s’en passe de (pas) belles, dans cette vallée : des morts atrocement exécutés, une avalanche qui place le village en total isolement, une étrange abbaye, une psychiatre méchamment dégourdie, une milice d’autodéfense qui se dresse pour contrecarrer le chaos quitte à le créer, de vieilles histoires qui reviennent à la surface, des confessions auprès de l’abbé comme des dossiers médicaux pour le moins épineux… Un cocktail détonnant, d’autant que Bernard Minier maîtrise le récit, son architecture, ses rouages, jusqu’au dénouement, bien trouvé et qui fait frissonner (juste un léger reproche : le coup des symboles découverts près de l’un des cadavres mettait un peu sur la piste, non ?). Pour le reste, malgré un élagage qui aurait permis de se débarrasser de quelques volées de pages superflues à mon avis, voilà un thriller très efficace, entretenant le feu de cette série vers laquelle je me tournerai à nouveau, et qui multiplie les réflexions que je trouve pertinentes (ou du moins avec lesquelles je suis en complet accord), notamment sur les conditions de travail des policiers ou des maires. Bref, un très bon thriller, percutant et avec un mobile des meurtres implacable.

    18/03/2024 à 20:00 7

  • Crime à Hautefage

    Jacqueline Mirande

    7/10 À la fois classique, instruit et divertissant, ce nouvel opus de l’auteur, entre autres, de Double meurtre à l’abbaye, est un petit régal, permettant une immersion dans le Moyen Âge français, à la fois enrichissante et délassante.

    02/06/2013 à 08:44

  • Double meurtre à l'abbaye

    Jacqueline Mirande

    6/10 Un bon petit polar, très court (une centaine de pages), destiné avant tout à la jeunesse. L'ambiance médiévale est bien restituée et l'intrigue est intéressante. Néanmoins, il risque de ne pas plaire à un lectorat adulte dans la mesure où les personnages sont peu fouillés et l'enquête un peu trop rapidement menée. En tant qu'adulte, j'ai passé un agréable moment, sans plus, mais je ne doute pas que des jeunes – des collégiens, par exemple – y trouveront un intérêt supérieur au mien.

    17/10/2009 à 20:01

  • Ce que je n'aurais pas dû voir

    Christophe Miraucourt

    7/10 Arthur est un lycéen à qui tout réussit. Auteur à succès, enfant sans problème, il assiste un soir à l’étranglement d’une inconnue dans une maison voisine de la sienne. Cependant, on ne retrouve aucun corps. Face aux doutes des policiers, saura-t-il prouver sa bonne foi ?

    Sur le thème classique du témoin importun, Christophe Miraucourt signe un roman réussi pour la jeunesse. Concis, écrit avec habileté, il se lit vite, et le suspense est très bien mené. Les divers personnages qui peuplent le récit sont crédibles, suffisamment denses pour constituer autant de suspects potentiels, et l’on se laisse très facilement embarquer par cette histoire. Peut-être aurait-il fallu un peu plus de rebondissements, voire une volée de pages supplémentaires pour accroître la tension dramatique, mais les jeunes lecteurs auxquels s’adresse ce livre seront indéniablement comblés.

    Réaliste, intelligent et bien bâti, voilà une nouvelle démonstration que la collection « Heure noire » de l’éditeur Rageot est l’une des plus habiles et prenantes dans la littérature policière pour les adolescents.

    23/05/2013 à 19:47

  • Crime Tattoo

    Christophe Miraucourt

    9/10 Antoine a à peine le temps de courir après une jeune femme ayant oublié son portable dans l’atelier de tatouage de son père que le cours du temps s’emballe. La dénommée Pauline est enlevée par des inconnus et une bombe souffle la boutique, causant la mort du tatoueur. A peine arrivé à l’hôpital, Antoine découvre que des individus en veulent à sa vie.

    De Christophe Miraucourt, on connaît déjà les bons Ce que je n'aurais pas dû voir et Surgi du passé. Avec ce troisième opus paru chez Rageot, il poursuit sa route dans la littérature policière pour les jeunes. « Il poursuit sa route » ? Doux euphémisme, car ce Crime Tattoo est assurément son meilleur ouvrage. L’écriture est devenue encore plus tendue et nerveuse, les scènes d’action et rebondissements palpitent au gré des quelque cent-cinquante pages du livre. Pas un seul temps mort. Un remarquable cocktail de suspense et de fièvre, au dosage millimétré, pour un rendu vraiment enthousiasmant, au point que Christophe Miraucourt pourrait largement en apprendre à certains écrivains pour adultes. Tous les éléments sont là : le complot, la traque, des personnages tantôt attachants (Antoine et Pauline) tantôt inquiétants (les deux sbires lancés sur leur trace, le Balafré et Mister Stéroïde), des moments particulièrement visuels et une intrigue savamment élaborée et novatrice où s’enchevêtrent techniques de tatouage et nanotechnologies. Si l’on voulait vraiment faire la fine bouche, on pourrait éventuellement reprocher à l’auteur le coup du lien psychique entre le père et le fils établi par les tatouages siamois, peu crédible certes mais qui donne surtout lieu à quelques raccourcis scénaristiques un peu inutiles. Mais l’on se montre d’autant plus exigeant que le plat présenté est réussi.

    Avec ce roman vif et excitant, Christophe Miraucourt devient indéniablement l’un des jeunes auteurs de romans policiers pour la jeunesse les plus intéressants.

    24/12/2015 à 08:54

  • Esprit es-tu là ?

    Christophe Miraucourt

    8/10 Maxence appartient à une famille assez étrange. Sa mère se prétend médium et affirme que dans son sang coule la possibilité de dialoguer avec les esprits des défunts. Son fils Maxence ne semble pas avoir bénéficié de ce talent… jusqu’à ce qu’une dénommé Marie, décédée en 1956, lui apparaisse pour lui signaler que l’on va bientôt voler un violon, et pas des moindres : un stradivarius. Avec l’aide de ses deux amis, Andrew et Serena, le voilà lancé sur la piste des futurs voleurs.

    Ce premier tome d’une série consacrée à Maxence et les fantômes constitue un très bon début. Le style de Christophe Miraucourt, à qui l’on doit déjà de nombreux et réussis ouvrages pour la jeunesse, est très agréable et prenant. Les personnages sont bien croqués, même avec concision, et l’on se régale de voir Maxence, Adward et Serena aux prises avec deux voleurs au physique patibulaire et aux intentions criminelles. Marie, en fantôme déluré et facétieux, est également un point positif du livre. Si l’auteur aligne quelques clichés (les châteaux écossais qui ne peuvent être que hantés de spectres, ou les apparitions de la revenante), il faut plutôt voir ces poncifs comme des éléments attendus de la part du lectorat avec que cela fasse écho à leurs propres représentations de ces phénomènes paranormaux. Dans le même temps, Christophe Miraucourt ménage quelques rebondissements habiles (notamment sur la fin, avec la survenue inattendue d’un complice pour les deux malfrats), ou encore des touches d’humour et d’originalité, comme le fait que le père de Maxence, expert en domotique, orchestre les soi-disant séances de spiritisme de son épouse, pour lui permettre de continuer à croire qu’elle dispose d’un don.

    Un polar dynamique et enjoué, sachant tout autant jouer sur les codes de l’univers des fantômes que se jouer d’eux. Une nouvelle réussite littéraire à porter au crédit, déjà fourni, de Christophe Miraucourt.

    27/01/2020 à 17:43 1

  • Incendies en série

    Christophe Miraucourt

    7/10 Une série d’incendies enflamme le village où habitent Léa et ses amis, Maxime et Inès. Rapidement, on en attribue la culpabilité à un jeune homme, Nathan, qui s’est filmé face à l’un des brasiers et a posté cette vidéo sur les réseaux sociaux. Mais est-ce aussi simple ? Le trio de jeunes limiers décide de mener l’enquête.

    Voilà un bon petit polar signé Christophe Miraucourt. Rapide à lire et plaisant, les quelque cent-dix pages de cet ouvrage se dévorent à toute allure. Le style est simple et efficace, l’histoire prenante. En bon familier de la littérature jeunesse, l’auteur sait retenir l’attention de son lectorat, et multiplie les rebondissements intéressants. Les divers suspects apparaissent progressivement, et c’est un délice de suivre les pérégrinations des détectives en herbe. Les illustrations de Kim Consigny agrémentent le récit de délicates touches esthétiques. Par ailleurs, le côté livre-jeu, avancé sur la quatrième de couverture, est un peu décevant, puisque cet aspect se résume à de rares questions aux réponses en général évidentes si l’on a été attentif, et n’offrant que peu de réelles réflexions puisqu’elles ne débouchent sur rien de particulier.

    Un livre policier attachant, pour les plus jeunes, et qui permet de se confronter à une intrigue certes élémentaire mais efficace.

    07/11/2017 à 20:03 2

  • La Signature du tueur

    Christophe Miraucourt

    7/10 Très jeune auteur de romans policiers, Arthur Thaur se rend à la foire du livre de Brive pour des séances de dédicaces. Sur place, il y retrouve un ami, Thomas, ayant perdu l’usage de ses jambes depuis un mystérieux accident qui a coûté la vie à sa mère. Alors qu’il s’apprête à participer à un match de sport, Thomas est agressé par un homme cagoulé. Qui est cet inconnu et pourquoi l’adolescent est-il devenu une cible ?

    Troisième ouvrage de la série consacrée à Arthur Thaur après Ce que je n’aurais pas dû voir et Surgi du passé, ce Signature du tueur charmera sans mal les fans de Christophe Miraucourt. L’écriture y est simple et efficace, et l’ensemble est amplement accessible. Le suspense y est intelligemment bâti, les suspects ne manquent pas, et l’on prend un réel plaisir à suivre l’enquête que mène Arthur. Ses déductions sont habiles, et les narrations qu’il écrit au fur et à mesure du récit, où il consigne sur un traitement de texte ses hypothèses et autres versions des faits, constituent autant d’intelligents petits entractes. Si le dénouement n’est pas, en soi, remarquable d’originalité, il est néanmoins intéressant et crédible, et l’on se régale des répliques très drôles de Thomas, toujours ironique et malicieux quant à sa paraplégie.

    Un nouvel opus enthousiasmant à porter au crédit de Christophe Miraucourt, qui ne cesse de séduire le jeune lectorat.

    10/09/2016 à 18:25 1

  • Le Mystère de Barbe Bleue

    Christophe Miraucourt

    8/10 Barbe Bleue est un individu qui ne laisse pas indifférent. SDF, le visage rongé par une pilosité épaisse, il peut soit inquiéter soit attirer l’empathie des gens. Léa et Maxime se rangent dans la seconde catégorie de personnes. C’est en se rendant à la cabane qu’il occupe que les deux jeunes gens se rendent compte que Barbe Bleue a disparu. A-t-il fui ? Lui veut-on du mal ? Une nouvelle occasion pour notre duo de limiers de mener l’enquête.

    Ce troisième opus d’Enquête avec Léa séduit immédiatement. Ecriture alerte, chapitres courts et enlevés, personnages attachants, et une intrigue très bien troussée. Christophe Miraucourt, dont on avait déjà beaucoup apprécié Ce que je n’aurais pas dû voir, Surgi du passé, Crime Tattoo et La Signature du tueur dispose de l’expérience en littérature policière pour la jeunesse et use avec habileté de sa plume pour tisser une intrigue solide. Les rebondissements sont nombreux, et toujours intelligents et crédibles. L’une des particularités de cette série est également d’enchâsser des observations et autres notes de Léa qui viennent rompre le cours que l’on retrouve traditionnellement dans les romans, ce qui a pour effet non pas d’en casser le rythme, mais au contraire de permettre des instants de repos et de réflexion, même si ces pages ne constituent pas des énigmes insurmontables ni des moments indispensables.

    Une histoire alerte et enthousiasmante, qui confirme tout autant le talent narratif de Christophe Miraucourt que la qualité de cette série.

    23/10/2018 à 11:45 2

  • Surgi du passé

    Christophe Miraucourt

    7/10 Arthur est le plus jeune auteur de romans policiers de France. Son existence se déroule sans tracas lorsqu’il reçoit le message d’une dénommée Lina sur son profil Facebook. Lina prétend qu’elle est sa demi-sœur et que leur père a disparu. Rapidement, le binôme se met à enquêter.

    Après Ce que je n’aurais pas dû voir, Christophe Miraucourt reprend les personnages de son premier opus et leur offre une nouvelle investigation. Arthur, Lina ainsi que les autres adolescents sont très sympathiques, et le lectorat ne pourra qu’éprouver une immédiate et profonde empathie pour ces individus de leur âge. L’intrigue est également assez réussie, multipliant les fausses pistes, entre trafics, milieux de la chanson et autres. L’ensemble se parcourt vite et bien, et l’on passe un agréable moment aux côtés de ces mômes particulièrement délurés et perspicaces.

    Au même titre que Ce que je n’aurais pas dû voir, voilà un roman vif et prenant, qui constitue la garantie d’un bien bon moment de lecture.

    12/10/2014 à 17:17

  • Fool's Paradise tome 1

    Misao, Ninjyamu

    7/10 Un manga, le premier d’une série qui semble bien poser les bases pour la suite. Une jeune chanteuse, Sela Hiragi, qui est victime, sur scène, lors d’un concert, de l’explosion d’une bombe qui lui sectionne la jambe. Ce que le livre pose, ce sont avant tout des personnages : Sela, bien sûr, mais également Tatsuya Kudo, son tuteur légal ; un agent vraiment cruel et cynique, même si ses réflexions sont malheureusement plausibles quant au futur de la carrière de la chanteuse ; Sadakiyo Ugajin, un vieux monsieur en apparence bien anodin mais qui est l’ancien surintendant général de la police ; Kazutaka Nichiya, un ancien poseur de bombes dans le métro, juste évoqué, treize ans à l’époque des faits, qui avait engendré 121 morts et 858 blessés, ayant ensuite subi un programme spécifique de réinsertion. Maintenant que le décor semble planté, j’ai un peu entendu parler de la suite des événements, d’autant que le résumé de la quatrième de couverture est beaucoup trop prolixe à ce niveau. Mais l’événement final de ce premier opus indique clairement la direction que prendra la suite des ouvrages. Un début calme et efficace, dont je retiens surtout ce pitch de volonté de la population de venger l’attentat contre Sela, et des réflexions intéressantes sur la peine de mort, la réadaptation des criminels, et les raisons qui président à la naissance d’idoles artistiques.

    08/10/2018 à 17:09 1