El Marco Modérateur

3237 votes

  • Disputes et disparitions

    Marcus Sedgwick

    9/10 Un premier tome que j’ai adoré, quelque part entre les univers de Tim Burton et d’Emma Kennedy. C’est sacrément drôle et barré, avec une collection de personnages fantasques et gothiques, des relations interpersonnelles hilarantes, et à la clef une intrigue qui n’est pas anecdotique (l’eau qui monte dans le château sans que personne ne puisse en sortir, et les disparitions successives des servantes à cause d’un monstre énigmatique). Je tâcherai d’être de l’aventure pour d’autres épisodes.

    23/04/2016 à 11:17

  • L'Ordinatueur

    Christian Grenier

    7/10 Une histoire sacrément prenante. L’intrigue a pris un tournant auquel je ne m’attendais pas à mi-chemin, mais c’est finalement un bien : le récit n’en devient que plus crédible et efficace. Une plongée intéressante dans le milieu de l’informatique, et si ce livre a été écrit en 1997, on lui pardonnera d’autant plus facilement ses quelques rides.

    23/04/2016 à 11:16 2

  • Gare aux coups de griffes

    R. L. Stine

    7/10 Une histoire bien trouvée et prenante, qui se montre un peu plus âpre et brutale que d’autres ouvrages de l’auteur. Un scénario solide, des rebondissements efficaces : vraiment, un bon moment de lecture.

    23/04/2016 à 11:15

  • Le Cri du masque hanté

    R. L. Stine

    6/10 Une histoire assez classique de masque maléfique, mais bien construite et amenée, où des accents de littérature plus adulte transparaissent (comme dans l’un des chapitres à l’écurie). Au final, rien de transcendant ni d’original, mais ça se laisse lire.

    23/04/2016 à 11:14

  • Le Chasseur

    Yu Du, Jean-David Morvan

    7/10 Un univers particulier, peuplé d’animaux ayant dû laisser de côté une partie de leurs instincts, une intrigue assez sombre (un cas d’anthropophagie… pardon… de zoophagie), même si on ne voit pas trop comment elle va pouvoir évoluer, et un rebondissement final surprenant (le coup de l’espèce inconnue). Ça rappelle un peu l’univers de Blacksad, toutes proportions gardées, et m’a sacrément donné envie de connaître la suite.

    23/04/2016 à 11:13 1

  • La Mort dans une boule de cristal

    Alan Bradley

    9/10 Une gitane, diseuse de bonne aventure, agressée. Un voyou retrouvé pendu à une fontaine, une pince à homard plantée dans le nez. Le corps d’un enfant déterré. Et dire que tout cela a commencé par un simple accident, quand Flavia a mis le feu par inadvertance à la tente de la voyante et lui a proposé de l’accueillir chez elle !

    Il s’agit du troisième opus de la série consacrée à Flavia de Luce, après Les Etranges talents de Flavia de Luce et La Mort n’est pas un jeu d’enfant, et écrite par Alan Bradley. Et c’est un euphémisme que de dire que c’est jubilatoire. On retrouve avec délectation Flavia, espiègle gamine de onze ans, en butte à la méchanceté de ses deux sœurs – même si elle a beaucoup de répondant, vivant dans la demeure familiale dominée par la figure statutaire d’un père parfois plus préoccupé par la philatélie, et toujours passionnée par la chimie. La plume d’Alan Bradley fait à nouveau des merveilles, grâce à un style sobrement suranné et un humour toujours de bon aloi. L’intrigue est particulièrement bien réfléchie et bâtie, et l’on se laisse perdre dans les méandres de cette histoire qui sera résolue dans les ultimes pages de ce livre jouissif.

    Des personnages riches, denses et croustillants. Une écriture allègre. Un récit intelligent. Une fois de plus, Alan Bradley régale ses lecteurs.

    23/04/2016 à 11:09 3

  • Nous ne t'oublierons jamais

    Cyrille Legendre

    8/10 Un duo de tueurs massacre des clients adeptes de prostituées et met en scène leur dépouille sur des vidéos. Matt Berger, directeur d’une maison d’édition, a enquêté sur l’explosion d’une usine qui a causé de nombreuses victimes, et a accusé un groupe d’extrême gauche, surnommé « Les fils de l’acier », d’en être l’auteur. Mais ce groupuscule se fait fort de signaler à Matt qu’il est innocent, après l’avoir laissé complètement brisé dans un parking souterrain. Il va alors confier la contrenquête à Adam, une jeune sans expérience mais aux dents longues et effilées. Dans le même temps, Matt a demandé à Makkal, un enquêteur assez particulier, de mener une investigation : vérifier que Marie, son amour de jeunesse, est véritablement décédée.

    Après Quitte ou double, récompensé par le Prix de Beaune en 2013, Cyrille Legendre nous revient avec cet opus. Comme on peut aisément l’observer à la lecture du résumé, l’histoire – voire les histoires – promet d’être particulièrement complexe. Et c’est le cas, avec ces pistes, parfois très éloignées les unes des autres, dont certaines demeureront parallèles tandis que d’autres viendront directement télescoper le fil principal. Avec un sens efficace de la narration, l’auteur nous fait rencontrer de nombreux personnages, complexes et denses, à la psychologie travaillée et aux apparences parfois traîtresses. C’est avec délectation que l’on se laisse embarquer dans ce récit volontairement touffu et labyrinthique, dont on ressort ébahi, puisque Cyrille Legendre parvient à nouer tous les fils de ces enquêtes.

    Grâce à une plume zélée et une intrigue arachnéenne, Cyrille Legendre séduit et envoûte jusqu’aux ultimes pages de ce roman détonnant.

    23/04/2016 à 11:05 2

  • Détective sur cour

    Romain Slocombe

    6/10 Un ouvrage sympathique pour la jeunesse, agréable relecture/transposition du film « Fenêtre sur cour ». Rien d’extraordinaire ni de transcendant, mais une lecture appétissante pour un livre réussi.

    05/04/2016 à 09:04

  • Adèle et la Bête

    Jacques Tardi

    8/10 Une histoire très originale, inaugurant les enquêtes d’Adèle Blanc-sec, où se mêlent contexte historique, dinosaure sur le retour, rebondissements multiples et pouvoirs inexpliqués. Les dessins si typiques de Tardi servent bien l’histoire, mais je trouve que certaines explications, rebondissements et explications viennent parfois trop en cascade.

    05/04/2016 à 09:03 4

  • Mois de mai

    Patrick Cauvin

    7/10 … ou comment un comptable fade comme un navet trouve un exutoire dans sa morne vie en réalisant des stripteases éclairs dans une cabine d’ascenseur et accède à la gloire. C’est loufoque à souhait, complètement invraisemblable, mais diablement original et drôle.

    05/04/2016 à 09:02

  • Drôle de samedi soir !

    Patrick Cauvin

    6/10 Une relecture gentillette de « Maman, j’ai raté l’avion », avec un huis-clos sympathique et drôle où un gamin est aux prises avec des intrus. Un ultime rebondissement bienvenu au dernier chapitre, mais je préfère nettement, sur le même canevas mais un registre différent, « Ippon » de Jean-Hugues Oppel.

    05/04/2016 à 09:02

  • Rue de la chance

    Patrick Cauvin

    6/10 Une histoire originale, où le destin d’un mafieux sur le déclin vient rencontrer celui d’une vieille dame mal-aimée par sa famille. Un récit gentil et facile à lire, mais auquel un détail m’a empêché de complètement adhérer : pourquoi un être pourvu d’une fortune de 1 743 852 077 963 125 548 807 614 545 951 642 dollars et quelques cents ne parvient-il pas à lever une armée, un pays voire un continent pour le protéger (sans compter que la somme est complètement abracadabrantesque, c’est environ quatre-vingt-quinze fois le PIB des Etats-Unis !!! ) ?

    05/04/2016 à 09:01

  • Comment tuer un monstre

    R. L. Stine

    5/10 Mamboo a écrit exactement ce que je pensais. Une façon de se débarrasser du monstre absolument pitoyable alors que cela devait constituer le moment-clef du livre – ou alors c’est une tentative de l’auteur de jouer sur l’absurde, le ixième degré, voire la parodie, mais c’est raté. Le comportement des grands-parents est complètement farfelu, pour ne pas dire grotesque, comme si R. L. Stine s’était laissé emporter par une histoire qu’il n’avait pas suffisamment préparée ou structurée. Vraiment dommage, car pour le reste, l’ambiance, certes classique, était intéressante et plutôt prenante.

    05/04/2016 à 09:00

  • Le chant des morts

    Jean-Paul Demure

    8/10 Brett, un Anglais que l’on surnomme « Le Major », a emménagé à Briane, un village non loin de Nice, dans une maison nommée « Cybèle ». Brett, avec ses manières et son style so british, a rapidement noué des liens d’amitié avec les autochtones. Mais lorsqu’il découvre un crâne dans le jardin de sa propriété, le cauchemar ne fait que commencer…

    Jean-Paul Demure signe avec ce Chant des morts un très bon roman noir. Avec un style limpide et éclairé, l’auteur nous décrit, par petites touches, un village typique, avec sa communauté, ses querelles, mais également ses secrets enfouis. La langue est belle, joliment colorée du soleil qui inonde cette région, sans jamais que cet aspect méridional ne tourne à la carte postale ou à la caricature. Jean-Paul Demure est aussi parvenu à bâtir une intrigue vraiment prenante et qui reste, jusqu’au bout, particulièrement crédible. De la découverte du crâne – appartenant probablement à l’ancien propriétaire de Cybèle – au décès suspect de Winston – le chat de Brett – en passant par les non-dits des natifs du hameau, l’Anglais va se rapprocher, par paliers successifs, d’une vérité létale.

    Jean-Paul Demure a donc su nouer, en moins de deux-cents-trente pages, une histoire solide et prenante. Peuplé de personnages interlopes capables de dissimuler leur propre passé (Brett y compris), ce roman d’une grande noirceur achève de nous fasciner dans ses ultimes pages où l’intrigue se dénoue en quelques phrases.

    05/04/2016 à 08:57 2

  • 10 façons de bouleverser le monde

    Ouvrage collectif

    7/10 Dix auteurs ont relevé le défi de l’uchronie. L’un des grands intérêts de ce recueil est la diversité des sensibilités des écrivains. Certains, comme Pierre Pelot ou Fabrice Colin, ont choisi respectivement un épisode biblique et l’Egypte antique pour deux récits très réussis, où le blanc de la littérature domine. Jean-Marc Ligny s’attache à la rencontre très touchante entre les hommes de Cro-Magnon et ceux de Neandertal. La suite du recueil est bien plus tournée vers l’action. Michel Pagel met en scène un Pierre Corneille qui va jouer un rôle important dans le cours des événements. Johan Heliot imagine un monde où Napoléon a vaincu ses adversaires premiers avant d’envahir les Etats-Unis et de devenir un immonde tyran. Laurent Genefort, Xavier Mauméjean et Chris Debien signent chacun des écrits forts, nerveux et qui, à défaut d’être très originaux, seront peut-être ceux qui marqueront le plus les lecteurs en raison de leur efficacité. En revanche, les histoires de Alain Grousset et de Roland C. Wagner sont atypiques ; cependant, elles marquent un peu le pas par rapport aux autres, notamment en raison du fait qu’elles sont moins percutantes et parleront peut-être moins aux jeunes lecteurs auxquels s’adresse cet ouvrage.

    Riche et varié, entre littérature blanche, noire et fantastique, cet assortiment de nouvelles est un petit régal.

    05/04/2016 à 08:53 3

  • Le Mal que tu m'as fait

    Hilary Davidson

    8/10 Journaliste installée en Espagne, Lily revient de toute urgence à New York où l’attend sa sœur Claudia. Morte, noyée dans une baignoire. Pourtant, lors de la présentation du corps à la morgue, Lily en est certaine : la défunte n’est pas sa sœur. Commence alors pour Lily une enquête éperdue pour savoir ce qu’elle est réellement devenue, quitte à braver de nombreux fantômes…

    Ce premier ouvrage d’Hilary Davidson est une réussite incontestable. Le lecteur, dès les premières pages, est hypnotisé par l’écriture de l’auteure. Avec une infinie sagesse et une émotion rare, elle rend la totalité de ses personnages humains, en leur octroyant âme et densité. Tous les individus dépeints sont accrocheurs et crédibles : Lily, en jeune femme à la fois sagace et fragile, son ami gay Jesse, son ancien amant Martin, Ridley – fils taciturne et physiquement impressionnant de ce dernier, ainsi que le duo de policiers et Tariq, qui sait conserver sa part d’ombre. Mais c’est surtout Claudia, la disparue, dont la personnalité retient l’attention. Entre ses sevrages multiples à la drogue avant la énième retombée dans les enfers narcotiques, ses relations de passage, le centre de désintoxication qu’elle a fréquenté et son tempérament si trouble, elle constitue en soi une véritable pépite à la fois littéraire et si humaine. Dans cette intrigue particulièrement noire et complexe, où les interactions entre les protagonistes ne manquent pas, il sera bien difficile pour Lily de tirer cette histoire au clair, d’autant que de multiples rebondissements viennent agrémenter les ultimes chapitres.

    Un roman sentimental et noir de premier ordre, parfaitement imaginé et réalisé par Hilary Davidson, et qui tient amplement la distance des quatre-cents pages sans jamais faiblir. Avec cette écrivaine, des romancières comme Minette Walters ou Mary Higgins Clark ont peut-être trouvé leur successeuse.

    10/03/2016 à 18:41 3

  • Sous le clair de lune

    Hervé Hernu

    7/10 Léo, neuf ans, vient d’emménager avec sa famille à Écoivres. Au-delà de ses difficultés à s’intégrer dans ce village, il remarque un fait étonnant : sa voisine, une vieille dame, va fréquemment dans le cimetière avec une pelle et un sac. Aidé, un peu malgré lui, par Badou, un camarade de classe, il se met à enquêter sur cette étrange femme…

    Jeune auteur, [per|Hernu+Hervé] a déjà publié quelques ouvrages, notamment [pol|Les Murmures de l’ange] et [pol|A sens unique] chez Ravet-Anceau. Ici, il s’essaie à la littérature jeunesse dans la collection « Polars en nord junior ». Le résultat est fort plaisant : Léo, jeune danseur critiqué par certains camarades de classe en raison du prétendu côté féminin de cet art, est un gamin espiègle et intrépide, avec un grand sens du courage. Le trio qu’il va former avec Badou et Antoine va mener sa propre investigation pour comprendre pourquoi cette Rébecca Hoyt s’affaire ainsi dans le cimetière. Au fil des pages de ce roman particulièrement concis, le lecteur, forcément jeune, se prendra au jeu de l’intrigue, enchaînera les moments de suspense jusqu’au dénouement et l’explication finale, certes facile, mais suffisamment efficace pour ne pas décevoir.

    Un bon petit polar, simple, enlevé et sans prétention maladroite, grâce auquel [per|Hernu+Hervé] propose une corde supplémentaire à son arc littéraire.

    10/03/2016 à 18:39 3

  • Hammett Détective

    Ouvrage collectif

    8/10 Une très agréable surprise que ce recueil de nouvelles : des histoires sobres et joliment tournées, avec l’intelligence et le métier qui caractérisent leurs auteurs. C’était une gageure que de faire revivre Dashiell Hammett sans pour autant dénaturer son personnage, son œuvre et l’esprit de ses écrits ; mis à part le texte de Marc Villard (dont le thème a été en partie exploité un peu plus tôt dans l’ouvrage, et dont l’intrigue m’a parue moins convaincante), toutes les nouvelles sont efficaces, originales et rendent hommage avec connaissance et imagination à l’écrivain.

    10/03/2016 à 18:37 3

  • Ados sous contrôle

    Johan Heliot

    7/10 Une histoire assez sombre et bien menée, pour une intrigue intelligente quant aux dangers de la délinquance et des moyens parfois douteux pour lutter contre ce mal. Une écriture efficace et des scènes tendues qui rapprochent parfois cet ouvrage de la littérature pour adultes.

    10/03/2016 à 18:36 1

  • Allo Jésus, ici Momo

    Eric Simard

    6/10 Une histoire gentillette et pleine de bons sentiments quant au racisme. Une plume agréable pour une morale mignonne, avec ce roman particulièrement court.

    10/03/2016 à 18:36 1