El Marco Modérateur

3260 votes

  • La Carte du pendu

    Jeffery Deaver

    7/10 Même si ce n'est pas pour moi le meilleur opus avec Lincoln Rhyme, il n'en demeure pas moins vraiment bon, avec un déroulement intéressant et des personnages fouillés.

    04/12/2008 à 18:55 1

  • La Cavale de Lina

    Marc Villard

    6/10 Une nouvelle sympathique, avec un non moins sympathique journaliste et enquêteur, aussi têtu qu’ardent amateur de tabac, d’alcool et de belles femmes. L’intrigue est rondement menée, ne déçoit jamais, mais sans jamais vraiment surprendre. Un bon moment de lecture, cependant.

    26/08/2014 à 19:17 1

  • La chambre des âmes

    Frank Tallis

    8/10 Fin des années 1950. Le psychiatre James Richardson accepte un poste dans un hôpital au fin fond du Suffolk, le poste étant vacant depuis le départ précipité de son prédécesseur. Son tuteur, le médecin Maitland, a conçu un projet expérimental : pour les soigner, il a plongé des patients dans une narcose prolongée, c’est-à-dire un sommeil chimique, celui-ci durant plusieurs semaines voire des mois. Richardson ne va pas tarder à se rendre compte que des phénomènes étranges surgissent dans cette mystérieuse salle.

    Franck Tallis avait déjà charmé ses fans avec sa série consacrée à Max Liebermann, et il nous revient avec cet ouvrage original. D’entrée de jeu, sa plume séduit : de manière subtile et intelligente, il fait flotter avec un talent rare un voile de terreur sur cette contrée isolée ainsi que sur ce mystérieux asile. Un stylo qui chute, un murmure dans un couloir, une alliance qui réapparaît subitement : le moindre événement anodin devient, par la magie de son écriture, un délicieux moment de suspense voire d’effroi. Le lecteur aura droit à des scènes fortes, comme la découverte de Chapman, l’un des aliénés, terrassé par un mal inconnu, ou encore ces moments passés auprès des endormis où l’ésotérique s’allie à un puissant suspense. Le lecteur, au même titre que Richardson, doute, frissonne, tente de se raisonner, puis ploie sous l’énigmatique chape qui trône sur ce projet médical. En auteur espiègle et maître dans l’art de la diversion, Franck Tallis désoriente, offre des pistes de résolution, fait surgir le paranormal, avant que ne tombent les ultimes pages, surprenantes et obligeant à repenser l’ensemble du roman.

    A la manière de Dennis Lehane et son fameux Shutter Island, voilà un ouvrage saisissant qui fait plonger dans les arcanes de la psychiatrie et où tout se dénoue dans un épilogue remarquable. Une réussite totale.

    01/04/2015 à 17:38 1

  • La Chambre mortuaire

    Jean-Luc Bizien

    9/10 Dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle, Sarah Englewood, une jeune Anglaise, entre aux services de Simon Bloomberg, un très charismatique aliéniste. Rapidement, Sarah va se rendre compte que la bâtisse recèle d'étranges secrets : qu'est devenue la femme de Bloomberg ? Pourquoi l'une des pièces de l'habitation est-elle interdite d'accès ?
    Parallèlement, les policiers Desnoyers et Mesnard enquêtent sur la défenestration d'un homme depuis son domicile, et découvre dans la même journée qu'un cadavre a été volé à la morgue. Les deux limiers vont progressivement découvrir l'envers du décor d'un certain Paris : asiles, salons de tatouage, univers spirite…

    Premier ouvrage de La cour des miracles, La chambre mortuaire inaugure avec brio cette série de polars historiques. Jean-Luc Bizien a concocté une intrigue remarquable, à la fois complexe et très bien structurée, où les points de vue des divers personnages alternent avec justesse et impriment un rythme indéniable au récit. Le Paris de l'époque est vibrant de réalisme, les protagonistes sont tous très réussis, du premier cercle jusqu'aux seconds couteaux, et la langue de l'auteur est un véritable régal. Le lecteur suivra avec un grand intérêt la quête de Sarah au cœur d'une maison dont le propriétaire semble avoir bien des vérités à faire taire, ainsi que l'investigation des deux policiers.

    Jean-Luc Bizien a donc signé un polar historique de très haute volée, à la fois instructif, original et marquant, et dont on lira avec plaisir le deuxième volet, La main de gloire.

    03/08/2009 à 12:03 1

  • La Colère de la momie

    R. L. Stine

    7/10 A la manière de La Malédiction de la momie, se passe dans une pyramide, avec une ambiance générale assez tendue, proche du roman d’aventures. Un bon petit moment de frissons, à placer bien évidemment à côté de l’ouvrage précité et de Ne Réveillez pas la momie, et qui constitue une sympathique parenthèse égyptienne dans la bibliographie de l’écrivain.

    12/09/2017 à 18:54 1

  • La Conjuration primitive

    Maxime Chattam

    7/10 Un ouvrage typique de Maxime Chattam, tant dans le fond que dans la forme. Rien de bien surprenant à mes yeux, beaucoup de passages évoquent certaines lectures, films ou séries américaines bien connus, avec cependant de beaux moments que je n’ai pas vu venir sur la fin, avec cette histoire de village damné. Comme d’habitude, l’écrivain se répand pas mal sur l’origine du mal, sa propagation ; je ne suis pas toujours convaincu par cette prose, mais force est de reconnaître qu’elle est très efficace et prenante. Je n’ai pas vu passer les nombreuses pages et j’ai donc passé un agréable moment.

    08/09/2015 à 19:51 1

  • La Disparition

    Jean-Luc Luciani

    8/10 En se rendant sur une aire d’autoroute, Damien Admentis perd de vue quelques instants sa fille Morgane : c’est amplement suffisant pour que la gamine disparaisse. Fugue ? Enlèvement ? Son père est un joueur invétéré, sa mère une vedette de la télévision. Pas de demande de rançon et aucun indice. Le capitaine Roullier et son équipe enquêtent.

    Cet opus de la série consacrée à la Brigade sud est un petit délice. On retrouve les divers personnages composant les adjoints du capitaine Roullier, ce dernier étant bien évidemment aidé par Inès, sa fille. Une véritable tension se dégage des pages, avec les zones d’ombre et les rebondissements nécessaires au maintien de l’intérêt des lecteurs. Avec des termes simples et efficaces, Jean-Luc Luciani exploite au mieux une intrigue très intéressante et crédible. Ce qui marque le plus, c’est probablement la psychologie du ravisseur : l’idée est à la fois forte et intelligente, nous changeant des habituels psychopathes et autres racketteurs uniquement motivés par l’appât du gain. Et il faudra toute la pugnacité ainsi que le courage d’Inès pour permettre, grâce une action particulièrement altruiste et presque chevaleresque, l’arrestation du coupable.

    Un roman pour la jeunesse vif et prenant, du début à la fin, et achevant de faire de la série comme de son auteur des éléments forts du paysage de la littérature policière pour la jeunesse.

    12/06/2017 à 14:05 1

  • La Faute à pas de chance

    Lee Child

    7/10 A l'est de Los Angeles, un hélicoptère jette par-dessus bord Calvin Franz avant de rentrer au bercail. Quelques temps plus tard, Jack Reacher, commando à la retraite, reçoit un message sibyllin via son compte courant : il a en effet reçu 1030 dollars. Passionné de chiffres et de mathématiques, il finit par comprendre la transmission : le 10-30 est un signal d'alerte que seul un des anciens membres de son unité d'élite a pu lui expédier. Pour savoir qui lui a envoyé ce SOS, il n'a plus à réfléchir : il doit sortir de sa retraite et passer à l'action.

    En spécialiste du genre, Lee Child signe un nouvel opus à la hauteur des précédents. On retrouve les milieux interlopes du terrorisme et des services secrets, avec force complots, trafics et enjeux internationaux. L'auteur manie parfaitement les codes du thriller et du roman d'espionnage, n'ayant rien à envier aux plumes de Robert Ludlum ou Chris Ryan. Les personnages, depuis les camarades de combat de Jack Reacher jusqu'à leurs ennemis, sont bien campés et très intéressants malgré les clichés inhérents à ce type de littérature. Le lecteur aura le plaisir de retrouver des scènes d'action énergiques et visuelles, avec un goût consommé pour le suspense. Lee Child maîtrise l'histoire de bout en bout, avec un canevas certes classique mais néanmoins efficace, profitant de nombreux alinéas et autres phrases nominales pour donner du souffle à l'action. Par ailleurs, si certains romans comme Les caves de la maison blanche souffraient d'un trop-plein de péripéties et donc d'un certain manque de crédibilité, il semble que Lee Child a gagné en maturité, avec des protagonistes plus travaillés et davantage d'attention portée aux situations, plus plausibles.

    La faute à pas de chance est donc un ouvrage palpitant et très bien mené, permettant des heures d'une lecture très enjouée et racée. Il ne révolutionne certes pas le genre mais assume pleinement son rôle distractif, pour le plus grand régal d'un lectorat féru des aventures de Jack Reacher.

    24/07/2010 à 10:16 1

  • La Fenêtre Jaune

    Serge Brussolo

    8/10 Encore une cuvée intéressante. Cette fois-ci, ça n'est indéniablement pas un polar, mais de la science-fiction, un roman comme assez souvent avec cet auteur diablement dense.

    15/05/2009 à 22:52 1

  • La fièvre de la pleine lune

    R. L. Stine

    3/10 Une intrigue de prime abord très classique (sur la lycanthropie), et que le déroulé et les péripéties ne viennent pas démentir. De jolis moments de suspense et de tension, aptes à séduire de jeunes lecteurs pas trop regardants quant au manque d’originalité de l’histoire. Et puis, un rebondissement intéressant intervient vers la fin, aux vingt-sixième et vingt-septième chapitres, vraiment inattendus… si cette maudite illustration du livre, en laissant clairement apparaître cet événement intéressant, n’avait tout simplement pas anéanti tout sursaut scénaristique ! Une véritable honte de la part de la maison d’édition, qui engendre une immense désillusion et crispation pour le lectorat, en sabotant tout bonnement le travail de l’auteur !

    23/05/2017 à 18:34 1

  • La fille de la nuit

    Serge Brussolo

    8/10 Un très bon roman à l'intrigue intéressante et bien menée, débouchant sur une fin aux multiples rebondissements.

    05/04/2007 à 20:47 1

  • La Fille des marais

    Charles Williams

    8/10 Les thèmes exploités dans cet ouvrage peuvent sembler usés jusqu’à la corde. Il fallait un véritable talent d’écrivain, élégant et efficace, pour en extraire tout leur suc. Charles Williams l’a fait. Avec classe et tempérance, l’auteur retrace le parcours chaotique de l’un de ces couples maudits que l’on aime tant retrouver en littérature.

    15/10/2012 à 18:25 1

  • La Fille qui criait au monstre

    R. L. Stine

    7/10 Une histoire qui commence de manière sage, ou comment la jeune Lucy, à force de crier au monstre, comme le veut l’adage lié au loup, en vient à ne pas être crue quand elle affirme que le bibliothécaire, M. Mortimer, en est un. Un suspense savamment entretenu, sans fausse note ni temps mort, jusqu’à un final vraiment inattendu, qui relève, comme l’ultime bouchée épicée d’un plat en apparence assez sage, le mets tout entier. Un petit régal.

    16/07/2017 à 09:01 1

  • La Firme

    John Grisham

    9/10 Un sujet remarquablement traité, et aussi bien mené que le film auquel il a donné naissance. Selon moi, un des jalons de l'oeuvre du maître du thriller juridique.

    13/09/2009 à 20:23 1

  • La Forêt muette

    Pierre Pelot

    10/10 Dans les forêts des Vosges, à un endroit complètement perdu que l’on surnomme « Le cul de la mort », Charlie et Diên, bûcherons, travaillent en équipe. Depuis qu’ils se connaissent, ils ont connu les pires situations, les engueulades, les soirées arrosées, et la solitude. Dans l’univers angoissant des ces bois isolés, Charlie et Diên vont vivre une expérience absolument inattendue : une belle jeune femme, visiblement esseulée, viendra bouleverser l’équilibre précaire entre les deux manœuvres, générant une explosion de violences dont aucun ne sortira indemne.

    Pierre Pelot a concocté avec La Forêt muette un ouvrage hors du commun. La langue est à la fois belle et sinistre, rendant avec brio l’ambiance inquiétante des bois vosgiens. Les personnages – principalement Charlie et Diën – apparaissent sous un éclairage criant de vérité, dur et cynique. Et le plus marquant dans ce roman d’une noirceur rarement atteinte, c’est la violence des propos et des situations : certains passages sont à la limite du supportable, mettant le lecteur au bord de l’écoeurement, et que certains lecteurs jugeront certainement excessifs. Cette oeuvre n'est donc pas à recommander aux âmes sensibles. Mais il n’empêche que La Forêt muette est un livre hallucinant, fort et marquant, dont un ultime rebondissement achèvera de rendre la lecture indispensable.

    29/01/2008 à 06:52 1

  • La Frontière

    Patrick Bard

    8/10 Un bon polar noir et sinistre, s'inspirant de faits hélas très réels et proposant une interprétation tout à fait imaginable quoique peu originale.

    15/03/2006 à 18:16 1

  • La Guerre de 14 n'aura pas lieu

    Alain Grousset

    8/10 Alain Grousset, en habile écrivain, sait rapidement planter un décor. Premier chapitre : l’échec de l’assassinat qui aurait débouché sur la Première Guerre mondiale. Deuxième chapitre : une simple opération de maintenance près d’un fort engendre un massacre et démontre le pouvoir de destruction des deux armées rivales. A partir de cette uchronie, l’auteur signe un ouvrage prenant. Ce qui est saisissant, ce sont ses descriptions du monde civil et du militaire ; si le premier est demeuré en grande partie dans l’indigence (par exemple, le TGV signifie Train à Grande Vapeur) et n’a pu bénéficier des progrès qui ont éclos ailleurs sur la planète, les soldats disposent quant à eux d’abondantes ressources et d’appareils sophistiqués. Le livre, assez court, se lit facilement. On prend du plaisir à observer la belle Constance être enrôlée dans les services secrets, mener à bien sa mission, et même proposer au Président consulaire une idée qui va bouleverser la donne entre les deux nations. Cependant, quelques écueils émaillent le récit : l’embrigadement de Constance est si rapide qu’il manque de crédibilité, et l’ensemble de l’opération à laquelle elle participe est trop rapidement expédié pour être parfaitement plausible.

    Les fans de Robert Muchamore trouveront dans cet ouvrage un excellent succédané envers lequel ils seront certainement moins exigeants que des lecteurs adultes eu égard aux quelques incohérences et facilités du récit. Toutefois, l’originalité de l’histoire et de l’arrière-plan historique séduit, au même titre qu’elle saura semer dans la tête des jeunes de nécessaires questionnements quant au libre arbitre, l’esprit de résistance et le pacifisme.

    05/10/2015 à 17:50 1

  • La Huitième Case

    Herbert Lieberman

    9/10 A la Nouvelle-Angleterre, un groupe d'individus sillonne les confins perdus du pays. Parmi ces dix personnes se trouvent notamment le nouvel acquéreur du domaine parcouru et l'arpenteur Rogers, celui qui est chargé de montrer avec exactitude les limites de la propriété. Les autres membres de l'expédition sont l'assistant de l'arpenteur et les possesseurs des domaines voisins, sachant que tous se connaissent depuis bien des années. Au cours du périple, Rogers est pris d'un malaise suivi d'une sorte de démence. Il était malheureusement le seul à être capable de ramener les excursionnistes chez eux. Dès lors, il va falloir s'organiser et trouver un moyen de rejoindre la civilisation.

    Maître du thriller avec des romans comme Nécropolis ou La nuit du solstice, Herbert Lieberman signait en 1973 La huitième case, dont le titre s'inspire d'un écrit de Lewis Carroll. Ce roman à suspense s'amorce sur un thème assez classique : l'abandon de personnages dans un milieu hostile, sans espoir de salut s'ils ne retrouvent pas par eux-mêmes le chemin du retour. A cet égard, les protagonistes sont convaincants et leurs querelles très expressives, avec le surgissement de vieilles rancœurs quant à la famille, l'amitié, l'amour ou la convoitise. Si la langue d'Herbert Lieberman, très agréable, rend hommage à la nature de la Nouvelle-Angleterre, et le récit est savamment entretenu, il faut reconnaître que certains lecteurs risquent parfois de se lasser des disputes des personnages et de certaines situations, même si elles sont très bien senties et tout à fait valables.
    Néanmoins, là où le roman prend une tournure décisive, c'est dans l'épilogue. En quelques phrases, le lecteur comprend qu'il a été manipulé et que rien – à part peut-être une improbable intuition – ne pouvait le préparer à ce rebondissement. Le procédé pourra peut-être paraître facile à certaines personnes, mais c'est un moment délicieux qui oblige à se remémorer les événements passés pour mieux en apprécier la tournure, et permet à ce livre de véritablement se hisser au-dessus des autres grâce à cette ingéniosité de l'auteur, même si elle éloigne un peu cet opus du genre policier.

    La huitième case est donc un roman à suspense brillant, qu'il faut peu à peu assimiler pour mieux goûter au changement de situation final. Un très bel exercice de style qui aurait pu inspirer des réalisateurs comme Manoj Nelliyattu Shyamalan.

    02/11/2009 à 19:08 1

  • La légende de Saint Nicolas

    Jean-Claude Baudroux

    7/10 Lu il y a longtemps, mais j'en garde le beau souvenir d'une esthétique belle et léchée au profit d'une histoire typique de celles des contes traditionnels, avec une morale intemporelle même si bien évidemment, l'ouvrage s'adresse à des enfants.

    27/01/2022 à 07:14 1

  • La Lune d'Omaha

    Jean Amila

    9/10 6 juin 1944. Les forces alliées débarquent en Normandie, et nombre de soldats périssent sur les plages. Dix-neuf ans plus tard, le sergent Reilly, survivant de cette boucherie, est l'un des responsables du cimetière américain. Il doit s'assurer du bon entretien des lieux afin que tous les honneurs soient rendus à ses compatriotes sacrifiés. Dans le même temps, un paysan, Delouis, décède, laissant à son fils un héritage conséquent. Mais un couple se présente, et l'homme dit être également le fils du défunt.

    Écrit en 1964, ce roman brille par sa noirceur et sa concision. Jean Amila, qui rédigera presque vingt ans plus tard Le boucher des Hurlus, manifeste déjà son esprit antimilitariste. Les premières pages, relatant le débarquement du « D-Day », sont particulièrement poignantes, montrant de simples hommes menés à l'abattoir, terrorisés, voyant leurs camarades tomber les uns après les autres. Par la suite, l'intrigue se divise en deux parties distinctes : le sergent Reilly d'un côté, et l'héritage Delouis de l'autre. Le lecteur, dans un premier temps décontenancé car ne voyant pas le rapport entre les deux, verra progressivement un lien apparaître, et les fantômes du passé ressurgir. Car ce roman d'ébène est une réussite : émouvant, crédible, offrant la perspective de simples individus dépassés par les événements auxquels ils ont participé – ou auxquels ils ont été forcés de participer. On découvre dans ce livre, pêle-mêle, des trafics écœurants, de sombres histoires de famille, des rancœurs que l'on croyait éteintes, l'ingratitude des populations sauvées, et au final, d'émouvants fragments de vies déchirées.

    Dans cette œuvre forte, au titre et au final profondément métaphoriques, il y est question de rédemption, de souvenirs, de délivrance. Des sentiments et désirs qui sont parfaitement peints par Jean Amila, s'inspirant de l'Histoire pour créer son histoire. La perpétuelle lutte des minuscules contre les majuscules, à l'image de ce récit, tout aussi marquant que troublant.

    11/10/2010 à 20:14 1