Surcouf

362 votes

  • Les Maraudeurs

    Tom Cooper

    8/10 Très bonne surprise que ce roman noir qui se passe en Louisiane, après les conséquences du passage de l'ouragan Katrina. Les personnages ont des personnalités riches en caractère et en destinée, pécheurs, délinquants, jeunes et vieux, ou celui chargé de négocier l’achat des propriétés à petits prix. Une tranche de vie des bayous dans l’Amérique profonde, chaude et humide, soumise aux lois de la nature et des exploitations pétrolières.

    03/09/2018 à 10:44 5

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    6/10 Trop long mais comme d'habitude, difficile de ne pas boucler la lecture. Par contre, il y a quelques éléments donnés au début qui restent sans explications à la fin.

    03/09/2018 à 10:33 2

  • Sous la ville

    Sylvain Forge

    7/10 Histoire originale, mêlant Clermont-Ferrand, grosse ville de province dont on parle peu, l'histoire douloureuse des harkis et des conditions violentes de leur départ d'Algérie, et d"une confrérie estudiantine calquée sur celles connues aux USA. L'enquête est intéressante à suivre grâce à un style maitrisé, tant pour les effets de suspense que pour les détails périphériques.

    03/09/2018 à 10:28 1

  • L'Essence du Mal

    Luca D'Andrea

    8/10 Personnages attachants, aux profils divers et bien décrits, une ambiance lourde bien rendue, et une intrigue savamment développée sont les atouts de ce drame rural dans une communauté fermée ou l'étranger le reste toujours. Les impacts psychologiques des traumatismes sont détaillés, comme le mécanisme de l'obsession. Quelques particularités géographiques, paléontologiques et géologiques complètent ce thriller aux multiples facettes mais finalement très homogène. La fin, pour laquelle on sent que l'auteur a du remplir les critères du genre, est un poil en dessous du reste.

    25/07/2018 à 10:18 11

  • Couleurs de l'incendie

    Pierre Lemaitre

    8/10 Ce deuxième opus est un peu moins original que la première partie, mais on y retrouve la même richesse à travers l'histoire, les personnages aux portraits si marqués et fantasques, les rebondissements et la trame patiemment construite par Madeleine, héroïne de la période. Écriture et style restent très agréables. On se sent dans une saga familiale et d'époque comparable aux Rougon-Macquart de Zola, avec la survenue d’évènements majeurs qui font l'histoire. Le parallèle qu'on peut faire avec les années actuelles est étonnant. Lecture incontournable !

    19/07/2018 à 12:04 6

  • Le Complot de l'aube dorée

    Jean-Luc Aubarbier

    4/10 A trop mettre d'ingrédients, on se retrouve avec un résultat sans saveur dominante. Le mélange de néonazis grecs, francs-maçons d'obédiences diverses, d'occultistes contemporains et du XIXe, de Jack l’Éventreur, Bram Stoker et une flopée d'auteurs britanniques classiques, de sorciers du Limousin, de séparatistes irlandais bien mal présentés, le tout lié tant bien que mal par un improbable complot pour l'avènement d'une race nouvelle ne donne pas un résultat probant. Seule la découpe en très cours chapitres donne un peu de rythme à une histoire ficelée par des brins trop ténus pour qu'on y souscrive.

    09/07/2018 à 09:41 3

  • Éclipse de lune

    Rolo Díez

    7/10 C’est un roman noir, sale, et lépreux comme les murs d’une geôle mexicaine, chaud et glauque comme l'arrière salle d'une cantina un soir de quinzaine, rauque et aigri comme les dernières roucoulades des mariachis au petit jour sur la place Garibaldi. Sans s’appesantir sur des hypothèses ou des suggestions de pistes, Rolo Diez imagine, avec des mots très simples et très percutants, l’enlèvement d’une jeune fille au sortir de son travail et de ce qu’il advient d’elle. Loin de la brutalité des descriptions d’autres livres abordant le sujet ou dont c’est le thème central, l’auteur nous plonge dans l’angoisse de cette victime d’une façon très évocatrice. Le féminicide de Ciudad Juárez n’est pas le sujet d’Eclipse de lune, contrairement à ce qui est dit en quatrième de couverture. C’est plutôt un décor général, une ambiance qui pèse, un témoignage supplémentaire apporté. A moins que l’étendue du problème et le nombre de disparues participent à une fascination des romanciers.

    04/07/2018 à 15:17 4

  • La chanson de Colombano

    Alessandro Perissinotto

    7/10 Colombano est un tailleur de pierre qui creuse un aqueduc pour amener de l’eau à des fins d’irrigation vers le versant sec d’une montagne. Un contrat passé avec les commanditaires de l’ouvrage l’assure d’une bonne gratification à la fin des travaux. Les choses se gâtent lorsque les quatre membres de la famille qui héberge Colombano sont retrouvés morts. Peste, assassinat ? L’enquête est confiée à Ippolito, jeune juge. Il s’en sort bien le petit magistrat, jusqu’au moment ou des rumeurs de sorcellerie à l’encontre de Colombano commencent à circuler dans la communauté. Car l’action se déroule au XVIe siècle, dans une haute vallée des Alpes, enclavée entre le royaume de France, le duché de Savoie et les provinces italiennes. Comme dans le nom de la rose, il faudra toute la logique, l’esprit de déduction, la rationalité et la fine connaissance de l’âme humaine au détective pour que la vérité l’emporte sur l’obscurantisme.
    Dans un style aéré et dépouillé, on lit très vite ce petit policier aux accents moyenâgeux, ruraux et montagnards. Le portrait de ces derniers n’est d’ailleurs pas toujours très flatteur.
    Comme fil conducteur, l’auteur suit les couplets d’une très vieille chanson seulement connue à Chiomonte, dans le Val de Suze, entre Grenoble et Turin.

    04/07/2018 à 15:02 4

  • Les Fils d'Odin

    Harald Gilbers

    4/10 J'ai trouvé l'intrigue assez banale et le traitement assez poussif. L'originalité est dans le lieu et la période, Berlin 1945, mais ce contexte est usé jusqu'à la moelle. Le thème présenté en 4e de couverture sur la société occulte est réduit à quelques pages. Quant à la fin, on reste sur sa faim.

    15/06/2018 à 13:15 3

  • Alger la Noire

    Maurice Attia

    8/10 Alger janvier 1962, c’est le début de la fin pour l’Algérie française. Alors que le chaos politique et social règne sur la ville, on retrouve deux cadavres sur une petite plage. Une européenne et un arabe ce qui n’est déjà pas banal. En plus, sur le corps de la fille on a gravé les lettres O.A.S. et l’homme n’a pas son pénis à sa place mais dans la bouche. Tout porte à croire qu’on a voulu punir un couple qui avait enfreint les lois de la colonisation. Ça n’aurait du émouvoir personne en ces temps troublés alors que des dizaines de bombes explosent chaque jour et qu’on retrouve des cadavres de gens assassinés un peu partout. Pourtant, les flics Paco Martinez et Choukroun décèlent des détails bizarres. Alors que l’armée fait la police et que la police ne sait que faire, que tous les pouvoirs se délitent à l’approche de l’indépendance, ils quand même vont tenter d’enquêter.
    C’est un roman autant historique, politique que policier. Dans une Alger qui bascule dans l’anarchie et la violence aveugle et que chacun choisi son camp, deux flics qui refusent de choisir continuent à exercer leur métier. Peut être parce que l’un est juif et l’autre fils d’anarchistes espagnols. Pendant que la situation insurrectionnelle entre l’OAS, le FLN, le GRPA relègue au second plan toutes les activités, ils vont s’accrocher à élucider leur affaire dans laquelle l’actualité s’emmêle. Barbouzes, détectives privés, prostituées, notables coloniaux, intellectuels arabes, parachutistes, légionnaires et services secrets s’y croisent et s’y déchirent. Maurice Attia livre un excellent roman. Son intrique policière lui sert à décrire les tenants et les aboutissants, les partisans et les opposants qui se sont croisés dans les derniers jours du pouvoir français en Algérie pendant lesquels tout le monde a perdu quelque chose. Et le destin personnel de ses personnages, sa grand-mère, Irène sa maitresse, les parents de Mouloud et Estelle les victimes, résume celui de milliers d’autres.

    19/04/2018 à 12:00 5

  • Cris

    Laurent Gaudé

    8/10 Un petit livre magnifique sur les poilus de 14. L'auteur se place tour à tout dans la peau d'un permissionnaire qui rentre à Paris après des combats intenses. Puis, il est un soldat gazé, coincé dans le noman's land entre deux attaques. Il est aussi le lieutenant qui doit montrer l'exemple, le médecin qui opère les blessures les plus graves dans des conditions effroyables. il est le brancardier sénégalais qui charge parfois les blessés sur son dos pour ne pas les abandonner. Il est aussi l'homme-cochon, le fantôme des tranchées, qui erre avec son masque en gaz en forme de groin d'une ligne à l'autre. On ne sait s'il est l'ange de la mort ou le cauchemard personnifié des soldats. L'écriture est d'une simplicité percutante, traduisant parfaitement l'état d'esprit des soldats en fonction de leurs situations. Un livre superbe qui ne s'attache pas à la guerre en elle même si ce n'est à ceux qui la subissent.

    19/04/2018 à 11:56 5

  • Nous voilà

    Jean-Marie Laclavetine

    7/10 Ça commence bien car la couverture, dans sa version poche, est ornée d’une superbe cardabelle. Et pour cause, l’histoire se passe en partie dans le sud du massif-central, sur le Larzac principalement. En 1973, le cercueil du maréchal Pétain est volé dans son ile d’Yeu par un commando d’extrême-droite qui veut l’enterrer à Douaumont avec ses poilus, mais il finit par tomber aux mains de jeune marginaux. On pouvait s’attendre à une histoire picaresque, un mélange de Gaston Bonheur, de Jean Raspail, de Jean d’Ormesson ou de Marcel Aymé, mais malheureusement, l’auteur se laisse aller à de pesantes et interminables descriptions ou à un style trop emprunté. Néanmoins il reste des satisfactions. Cette chronique française de 1973 à 2008 ne manque pas de sel. On y croise les derniers vieux nostalgiques de Pétain et les petits nouveaux d’Occident ou d’Ordre Nouveau, les hippies, les Maos, les Trotskystes, les paysans du Larzac et leurs brebis, un exilé Argentin séduit par une Islandaise, le tout dans une course-poursuite loin d’être effrénée, matinée des histoires personnelles de chacun. On suit principalement Lena et Paul, elle est de toutes les luttes et lui est plus circonspect. Manifestement, l’auteur a une sympathie pour des idées perdues et une époque révolue. Celle des années de Pompidou à Chirac, qui verra s’éteindre, à son grand dam, les feux de paille libertaires, l'utopie d'un socialisme à visage humain, les désillusions de la jeunesse face au matérialisme triomphant et l’avènement du grand capital financier. C’est un regard perplexe voire triste sur le destin de gens pleins d’enthousiasme qui seront happés par le système, le conformisme et le confort bourgeois. Écrit sur un style détaché, parsemé ici et la d’un peu d’humour, c’est quand même un agréable moment de lecture.

    19/04/2018 à 11:51 3

  • Black Coffee

    Sophie Loubière

    7/10 Une traque subtile qui suit la route 66, cette voie qui fait partie de la jeune mythologique étasunienne, sur la piste d'un redoutable serial killer. Le polar est parsemé de très bonnes idées et de personnages de second rôle pour faire vivre l’enquête.

    19/02/2018 à 13:41 4

  • La Bête

    Catherine Hermary-Vielle

    8/10 Une écriture brute, sauvage et violente qui nous plonge aux côtés de de cette "bête" qui hante les forêts de Margeride et du Gévaudan. L'auteur rend très bien l'ambiance imprégnée de fantastique que dégage cette nature épaisse et sombre, mais aussi lumineuse et protectrice. Les auteurs qui abordent l'histoire de "la bête" du Gévaudan se partagent entre les tenants d'un coupable animal ou ceux qui fouillent un plus les choses et pour qui ces crimes portent l'empreinte d'une intervention humaine. Catherine Hermary-Vieille est de ceux-la. On passe du folklore à une enquête historique et psychologique.

    19/02/2018 à 12:29 5

  • Prières pour celles qui furent volées

    Jennifer Clement

    7/10 Le livre aborde la nouvelle activité des cartels de la drogue qui se sont lancé dans le trafic d'êtres humains depuis déjà quelques années. Un terreur supplémentaire à laquelle les habitants de ces zones rurales isolées déjà très impactées par les activités du crime organisé doivent faire face. Ces enlèvements qui touchent des familles de paysans pauvres laissent victimes et familles démunies, sans autorités vers qui se tourner. C'est dans cet état du Guerrero que les 43 étudiants d'Ayotzinapa ont "disparus" le 26/09/2014, illustrant l'omniprésence du crime organisé, de la collusion de nombreux policiers, de l'armée fédérale et des politiques avec les cartels, et de la violence sauvage, aveugle et barbare qui se répand au Mexique. Une violence qui s'exerce très souvent contre les femmes, faisant du Mexique une triste terre de féminicides. Une histoire tragique et noire comme la réalité qu'elle aborde.

    01/02/2018 à 11:06 2

  • La Fille du fermier

    Jim Harrison

    9/10 A partir d'un fait divers tragique, Jim Harrison écrit une nouvelle dont la noirceur est atténuée par l'hymne à la nature et aux grands espaces du Montana. Ces éléments, avec les animaux, sauvages et domestiques vont permettre à l’héroïne de dépasser un traumatisme et de ne pas gâcher sa vie dans l'accomplissement d'une vengeance légitime qui aurait pu la priver de sa si chère liberté. De très belle lignes sur les grands espaces américains et la ruralité, dans toute ce qu'elle peut avoir de noble mais aussi de brutal.

    16/01/2018 à 10:29 4

  • Les Disparues du marais

    Elly Griffiths

    7/10 Roman archéologique et historique se déroulant dans les marais du sud de l'Angleterre. L'ambiance et les décors bien rendus sont les qualités premières de cette histoire qui, si elle n'est pas d'une grande originalité, reste bien menée.

    15/01/2018 à 11:58 2

  • Tension extrême

    Sylvain Forge

    8/10 Un très bon cru du Prix Quai des Orfèvres. Un roman d'une actualité brulante sur la cybercriminalités et les sombres perspectives qui s'ouvrent à l'heure de la société presque entièrement numérisée. Bien écrit, très bien documenté sans tomber dans l’hyper-technicité.

    15/01/2018 à 11:50 4

  • Garden Of Love

    Marcus Malte

    5/10 Lecture compliquée tellement les personnages s'embrouillent. Un roman pas convaincant à cause du style qui semble plus importer à l'auteur que son histoire.

    15/01/2018 à 11:45 2

  • Les salauds devront payer

    Emmanuel Grand

    7/10 Une fraternité d'arme née en Indochine, Algérie puis au sein de l'OAS a des résonances dans le Nord frappé par le chômage et la désindustrialisation. La crise pousse les prolétaires hors des circuits économiques traditionnels vers internet et ses sites de prêt dangereux. Un crime va réveiller de vieilles histoires. C'est bien ficelé, très contemporains, avec une dimension sociale qui colle à l'histoire et un suspens qui empêche les générations concernées et la petite ville de vivoter loin de tout avenir.

    20/10/2017 à 13:57 4